Bible Commentaries
Genèse 7

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versets 1-24

Chapitres 6 � 9

Nous voici arriv�s � l�une des parties les plus remarquables de la Gen�se. �noch a disparu de la sc�ne: sa vie d��tranger et de voyageur sur la terre s�est close par sa translation au ciel; il a �t� enlev� avant que le mal f�t arriv� � son comble et que le jugement de Dieu f�t tomb� sur les habitants de la terre.

Les deux premiers versets du chapitre 6 nous r�v�lent le peu d�influence qu�avaient exerc� sur le monde la vie et l�enl�vement d��noch: �Et il arriva, quand les hommes commenc�rent � se multiplier sur la face de la terre et que des filles leur furent n�es, que les fils de Dieu virent les filles des hommes, qu�elles �taient belles, et ils se prirent des femmes d�entre toutes celles qu�ils choisirent.� Le m�lange de ce qui est de Dieu avec ce qui est de l�homme est une forme sp�ciale du mal, et un puissant moyen entre les mains de l�Ennemi pour g�ter le t�moignage de Christ sur la terre. Ce m�lange rev�t fr�quemment de belles apparences; on le prendrait volontiers pour une expression plus grande de ce qui est de Dieu, pour une op�ration plus puissante et plus compl�te de l�Esprit, pour quelque chose de r�jouissant, plut�t que pour un mal. Mais nous porterons un jugement bien diff�rent, si nous nous pla�ons dans la lumi�re de la pr�sence de Dieu; car, devant Dieu, nous ne pourrons pas nous imaginer qu�il y ait profit pour le peuple de Dieu � se m�ler avec les enfants de ce monde, ou � corrompre la v�rit� de Dieu par un alliage humain. Tel n�est pas le moyen dont Dieu se sert pour r�pandre la v�rit�, ou pour favoriser les int�r�ts de ceux qui sont appel�s � �tre sur la terre les t�moins de Dieu: le principe de Dieu, c�est la s�paration d�avec le mal; et on n�enfreint pas ce principe sans causer un s�rieux dommage � la v�rit�.

Le passage de l��criture qui nous occupe nous fait voir de quelles d�sastreuses cons�quences fut suivie l�union des fils de Dieu avec les filles des hommes.

Au jugement de l�homme, le fruit de cette union paraissait fort beau, car c�est lui que nous lisons au verset 4: �Ceux-ci furent les vaillants hommes de jadis, des hommes de renom�. Mais Dieu juge diff�remment; il ne voit pas comme l�homme voit, ses pens�es ne sont pas nos pens�es. �Et l��ternel vit que la m�chancet� de l�homme �tait grande sur la terre, et que toute l�imagination des pens�es de son c�ur n��tait que m�chancet� en tout temps.� Telle �tait la condition de l�homme devant Dieu, �elle n��tait que m�chancet�, �m�chancet� en tout temps�, et l�union de ce qui est saint avec ce qui est profane n�am�nera jamais d�autre r�sultat. Si la semence sainte ne se conserve pas pure, tout est perdu quant au t�moignage sur la terre. Le premier effort de Satan fut de rendre inutile le dessein de Dieu en mettant � mort la semence sainte; et puis, lorsqu�il n�eut pas r�ussi il chercha � la corrompre.

Il est de la plus haute importance que nous comprenions bien le but, le caract�re et le r�sultat de cette union entre les �fils de Dieu et les filles des hommes�. De nos jours, on court grandement le risque de compromettre la v�rit� pour l�amour de l�union, et nous devons nous en garder avec soin. On n�obtient point de v�ritable union aux d�pens de la v�rit�. �Maintenir la v�rit� � tout prix�, telle doit �tre la devise du chr�tien. Si, dans cette voie, vous pouvez propager l�union, c�est tr�s bien; mais avant tout, maintenez la v�rit�. Le principe des accommodements dit au contraire: �Propagez l�union � tout prix; et si, dans cette voie, vous pouvez maintenir la v�rit�, tant mieux; mais propagez l�union!�1. Il n�y a pas de vrai t�moignage l� o� la v�rit� est compromise: aussi voyons-nous que, dans le monde ant�diluvien, l�union impure de ce qui �tait saint avec ce qui �tait profane, de ce qui �tait divin avec ce qui �tait humain, eut pour unique effet d�amener le mal � son comble; et alors le jugement de Dieu tomba sur le monde. �Et l��ternel dit: J�exterminerai de dessus la face de la terre l�homme que j�ai cr��!�

1 Nous ne devrions jamais perdre de vue que la �sagesse d�en haut est premi�rement pure, ensuite paisible� (Jacq. 3:17). La sagesse d�en bas aurait commenc� par �paisible�, et par cela m�me, elle ne peut jamais �tre pure.

Il n�a fallu rien moins que la destruction de tout ce qui avait corrompu la voie de Dieu sur la terre: �La fin de toute chair est venue devant moi�. Dieu ne parle pas seulement d�une partie, mais de toute chair, car elle �tait tout enti�re corrompue aux yeux de J�hovah, tout enti�re irr�vocablement mauvaise.

La chair avait �t� pes�e, et trouv�e mauvaise; et alors l��ternel annonce � No�, en ces termes, le moyen de salut qu�il avait pr�par� pour lui: �Fais-toi une arche de bois de gopher� (v. 13, 14). No� est ainsi fait d�positaire des pens�es de Dieu � l��gard de la sc�ne qui l�entoure. La parole de l��ternel avait pour effet de mettre � nu jusqu�au fond toutes les choses sur lesquelles le regard de l�homme peut se reposer avec satisfaction, et dont il peut se glorifier. Le c�ur de l�homme pouvait s�enfler d�orgueil et palpiter d��motion, quand il parcourait du regard la foule brillante des hommes d�art et des hommes de g�nie, des �hommes vaillants� et des �hommes de renom�! Les sons de la musique l�enchantaient, tandis que l�agriculture pourvoyait abondamment � tous les besoins de sa vie: tout cela semblait bannir bien loin la pens�e d�un jugement prochain. Mais Dieu dit: �j�exterminerai�, et ces solennelles paroles jettent leur ombre lugubre sur toute la sc�ne. Mais peut-�tre le g�nie de l�homme inventera-t-il quelque moyen d��chapper! �L�homme vaillant� ne se d�livrera-t-il pas par sa grande force? H�las, non, il n�y a qu�un moyen d��chapper; et ce moyen est r�v�l� � la foi, non � la vue, ni � la raison, ni � l�imagination. �Par la foi, No�, �tant averti divinement des choses qui ne se voyaient pas encore, craignit et b�tit une arche pour la conservation de sa maison; et par cette arche il condamna le monde et devint h�ritier de la justice qui est selon la foi� (H�b. 11:7). La parole de Dieu r�pand sa lumi�re sur toutes les choses qui trompent le c�ur de l�homme; elle enl�ve le voile dor� dont le serpent recouvre un monde passager, vain et trompeur, sur lequel est suspendue l��p�e du jugement de Dieu. Mais la foi seule re�oit �l�avertissement de Dieu�, lorsque les choses qu�il annonce �ne se voient pas encore�. La nature est gouvern�e par ce qu�elle voit, par les sens. La foi est gouvern�e par la seule parole de Dieu, ce tr�sor inestimable dans un monde de t�n�bres! C�est la foi en cette parole qui donne de la fermet�, quelles que soient d�ailleurs les apparences ext�rieures des choses qui l�entourent.

Lorsque Dieu parla � No� d�un jugement prochain, aucun signe ne l�annon�ait. Le jugement �ne se voyait pas encore�; mais la parole de Dieu en fit une r�alit� pr�sente pour le c�ur dans lequel cette parole ��tait m�l�e avec la foi�. La foi n�attend pas de voir pour croire, car �la foi est de ce qu�on entend et ce qu�on entend par la parole de Dieu� (Rom. 10:17). Tout ce qu�il faut � l�homme de foi, c�est de savoir que Dieu a parl�. Le �ainsi a dit l��ternel� suffit pour communiquer � son �me une certitude parfaite. Une seule ligne de l��criture suffit pour r�pondre � tous les raisonnements et � toutes les imaginations de l�esprit humain; et celui dont les convictions sont fond�es sur la parole de Dieu peut r�sister aux flots de l�opinion et des pr�jug�s du monde entier. C�est par la parole de Dieu que le c�ur de No� fut soutenu pendant tout le temps de son long service; et c�est par cette m�me parole que des milliers de saints ont �t� soutenus depuis les jours de No� jusqu�� maintenant, en face de l�opposition et de la contradiction du monde. On ne saurait donc trop estimer la parole de Dieu. Sans elle, tout est incertitude; avec elle, tout est paix et lumi�re. Partout o� cette parole vient briller, elle trace � l�homme de Dieu un sentier s�r et b�ni; tandis que celui dont la voie n�est pas �clair�e par elle, est r�duit � errer au milieu du labyrinthe de la tradition humaine. Comment No� aurait-il �t� capable de pr�cher �la justice� pendant cent vingt ans, si la parole de Dieu n�avait pas �t� le fondement de sa pr�dication? Comment aurait-il pu r�sister aux moqueries et au m�pris d�un monde impie? Comment aurait-il pu pers�v�rer � proclamer l�approche d�un �jugement � venir�, lorsque aucun nuage n�apparaissait � l�horizon du monde? La parole de Dieu �tait le fondement sur lequel il s�appuyait, et �l�Esprit de Christ� le rendait capable de demeurer, dans une sainte fermet�, sur ce fondement in�branlable.

Et nous, lecteurs chr�tiens, qu�avons-nous d�autre pour demeurer fermes dans notre service pour Christ dans les jours mauvais d�� pr�sent? Rien, assur�ment; la parole de Dieu et le Saint Esprit par lequel seul cette parole peut �tre comprise, appliqu�e et mise en pratique, sont tout ce qu�il nous faut, pour �tre �parfaitement accomplis pour toute bonne �uvre� quelle qu�elle soit (2 Tim. 3:16, 17 2tm 3.16-17). Quel repos pour le c�ur! Quelle d�livrance de toutes les tromperies du diable et de l�imagination de l�homme! � leur place, nous avons la parole de Dieu, pure, incorruptible et �ternelle: puissions-nous rendre gr�ces � Dieu pour ce tr�sor inestimable! L�imagination des pens�es du c�ur de l�homme n��tait que m�chancet� en tout temps; mais No� trouvait son refuge, le parfait repos de son c�ur, dans la parole de Dieu.

�Et Dieu dit � No�: La fin de toute chair est venue devant moi�; fais-toi une arche de bois de gopher.�

Ces paroles nous disent l��tat de ruine de l�homme, et le salut de Dieu. Dieu avait permis que l�homme poursuiv�t sa carri�re jusqu�au bout, afin que ses principes et ses voies parvinssent � maturit�. Le levain avait op�r� et avait fait lever toute la p�te. Le mal avait atteint son apog�e. �Toute chair� �tait devenue mauvaise et avait corrompu sa voie; et la corruption �tait arriv�e � ses derni�res limites, en sorte qu�il ne restait plus d�autre ressource pour Dieu que de d�truire compl�tement �toute chair� et, en m�me temps, de sauver tous ceux qui, d�apr�s ses conseils �ternels, se trouvaient unis �au huiti�me� et seul homme juste existant alors. Ceci fait ressortir d�une mani�re saisissante la doctrine de la croix: d�un c�t�, le jugement de Dieu sur la nature et toute sa perversit�; d�un autre c�t�, la r�v�lation de la gr�ce salutaire dans toute sa pl�nitude et sa parfaite application � ceux qui sont r�ellement arriv�s au point le plus bas de leur condition morale, telle que Dieu la voit. �L�Orient d�en haut nous a visit�s� (Luc 1:78). Et o� cela? Pr�cis�ment l� o� nous nous trouvions comme p�cheurs. Dieu est descendu �dans les parties inf�rieures de la terre�. La lumi�re de l�Orient d�en haut a p�n�tr� jusque dans les profondeurs des t�n�bres du p�cheur, et nous a ainsi r�v�l� notre vrai caract�re. La lumi�re juge tout ce qui n�est pas en accord avec elle; mais, tandis qu�elle juge le mal, elle donne aussi �la connaissance du salut dans la r�mission des p�ch�s�.

La croix, en r�v�lant le jugement de Dieu sur �toute chair�, r�v�le aussi le salut au p�cheur coupable et perdu. Le p�ch� est parfaitement jug�, le p�cheur parfaitement sauv�, Dieu parfaitement r�v�l� et glorifi�, � la croix. Si le lecteur ouvre la premi�re �p�tre de Pierre, il y trouvera des enseignements pr�cieux sur le m�me sujet. Au chapitre 3, versets 18-22, nous lisons: �Car aussi Christ a souffert une fois pour les p�ch�s, le juste pour les injustes, afin qu�il nous amen�t � Dieu, ayant �t� mis � mort en chair, mais vivifi� par l�Esprit, par lequel aussi �tant all�, il a pr�ch� aux esprits qui sont en prison, qui ont �t� autrefois d�sob�issants, quand la patience de Dieu attendait dans les jours de No�, tandis que l�arche se construisait, dans laquelle un petit nombre, savoir huit personnes, furent sauv�es � travers l�eau; or cet antitype vous sauve aussi maintenant, c�est-�-dire le bapt�me, non le d�pouillement de la salet� de la chair1, mais la demande � Dieu d�une bonne conscience, par la r�surrection de J�sus Christ, qui est � la droite de Dieu (�tant all� au ciel), anges, et autorit�s, et puissances lui �tant soumis.� Ce passage est de la plus haute importance, et jette une grande lumi�re sur la doctrine de l�arche et sa liaison avec la mort de Christ. Comme au d�luge, ainsi dans la mort de Christ, toutes les vagues et tous les flots du jugement de Dieu pass�rent sur ce qui, en soit, �tait sans p�ch�. La cr�ation fut ensevelie sous les flots de la juste col�re de l��ternel, et l�Esprit de Christ, au Psaumes 42:7, s��crie: �Toutes tes vagues et tes flots ont pass� sur moi�. �Toutes les vagues et les flots� de la col�re divine ont pass� sur la personne pure et sans tache du Seigneur J�sus, alors qu�il �tait pendu au bois; et par cons�quent aucune de ces vagues n�aura � passer sur celui qui croit. Au Calvaire, nous voyons en toute v�rit� �les fontaines du grand ab�me rompues et les �cluses des cieux ouvertes�. �Un ab�me appelle un autre ab�me � la voix de tes cataractes� (Psaumes 42:8). Christ but la coupe et endura la col�re, parfaitement. Il prit judiciairement sur lui tout le poids de la responsabilit� de son peuple et satisfit glorieusement � toute cette responsabilit�. L��me du fid�le trouve ici une paix assur�e. Car, si le Seigneur J�sus a affront� tout ce qui pouvait �tre contre nous; s�il a renvers� tous les obstacles; s�il a �t� le p�ch�; s�il a vid� la coupe de la col�re du jugement, pour nous; s�il a dissip� tous les nuages, � ne jouirons-nous pas d�une paix assur�e? La paix est notre inali�nable part; c�est � nous qu�appartiennent le profond et indicible bonheur et la sainte assurance que l�amour r�dempteur peut donner avec justice, en vertu de l��uvre parfaitement accomplie de Christ.

1 On ne saurait trop appr�cier la sagesse avec laquelle l�Esprit Saint traite l�ordonnance du bapt�me, dans le passage cit� plus haut. Nous savons quel abus on a fait du bapt�me et quelle fausse place cette institution occupe dans les pens�es de plusieurs; nous savons que l�efficace qui n�appartient qu�au seul sang de Christ a �t� attribu�e � l�eau du bapt�me, aussi bien que la gr�ce r�g�n�ratrice du Saint Esprit: et ainsi, nous ne pouvons qu��tre frapp�s de la mani�re dont l�Esprit de Dieu sauvegarde cette v�rit� en �tablissant que ce n�est pas le d�pouillement de la salet� de la chair, comme par de l�eau, �mais l�engagement envers Dieu d�une bonne conscience�, �engagement� dans lequel nous entrons, non par le bapt�me, quelque important qu�il soit � sa place, mais �par la r�surrection de J�sus Christ�, �qui a �t� livr� pour nos fautes et a �t� ressuscit� pour notre justification� (Rom. 4:25).

Il est superflu de dire que, comme institution divine, et lorsqu�on lui laisse la place que Dieu lui a faite, le bapt�me est tr�s important et profond�ment significatif; mais quand on voit des hommes remplacer, d�une mani�re ou d�une autre, la substance par la figure, nous sommes tenus de mettre � nu l��uvre de Satan par la lumi�re de la parole de Dieu.

No� avait-il aucune crainte des eaux du jugement de Dieu? Certainement non. Il savait qu�elles avaient toutes �t� r�pandues, tandis que lui-m�me, il �tait �lev�, par ces m�mes eaux, en dehors des atteintes du jugement. Son arche flottait en paix au-dessus de ces vagues qui avaient servi � la destruction de �toute chair�: et c�est Dieu lui-m�me qui l�y avait plac�. Il aurait pu, lui aussi, dire dans le langage triomphant de l�ap�tre: �Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous?� (Rom. 8:31). L��ternel lui-m�me l�avait invit� � entrer dans l�arche: �Entre dans l�arche, toi et toute ta maison!� (chap. 7:1). Puis, quand il y eut pris place, �l��ternel ferma l�arche sur lui�. L�arche �tait un s�r asile pour chacun de ceux que Dieu y avait appel�s. L��ternel gardait la porte et, sans lui, nul ne pouvait ni entrer, ni sortir. Il y avait une porte et une fen�tre � l�arche. Le Seigneur, de sa puissante main, d�fendait la porte, laissant � No� la fen�tre par laquelle il pouvait regarder en haut d�o� le jugement �tait sorti, et voir qu�il �tait pass� pour lui. La famille sauv�e ne pouvait regarder qu�en haut, car la fen�tre �tait situ�e dans le haut (chap. 6:16). No� et les siens ne pouvaient voir les eaux du jugement, ni la mort et la d�solation caus�es par ces eaux. Le salut de Dieu, le �bois de gopher�, �tait entre eux et toutes ces choses. Ils ne pouvaient regarder qu�en haut et voir un ciel sans nuage, demeure �ternelle de Celui qui avait condamn� le monde et les avait sauv�s.

Rien n�exprime mieux la parfaite s�curit� de celui qui croit en Christ que ces paroles: �L��ternel ferma l�arche sur lui�. Qui pourrait ouvrir quand Dieu a ferm�? La famille de No� �tait dans une s�curit� parfaite, telle que Dieu seul peut la donner; nulle puissance ang�lique, humaine ou satanique, n�aurait �t� capable de forcer la porte de l�arche pour y faire entrer les eaux. Cette porte avait �t� ferm�e par la m�me main qui avait ouvert les �cluses des cieux et rompu les fontaines du grand ab�me. Ainsi nous lisons de Christ, qu�il est celui �qui a la clef de David, qui ouvre et nul ne fermera, qui ferme et nul n�ouvrira� (Apoc. 3:7): lui aussi, il tient �les clefs de la mort et du had�s� (Apoc. 1:18). Nul ne peut, sans lui, franchir les portes du tombeau, pour entrer ou sortir. Il a �toute autorit� dans le ciel et sur la terre�. Il est �chef sur toutes choses � l�assembl�e� et en lui, le croyant est en parfaite s�curit� (Matt. 28:18 mt 28.18; �ph. 1:22 ep 1.22-23). Qui aurait pu atteindre No�? Quelle vague e�t pu p�n�trer dans cette arche �enduite de poix en dedans et en dehors?� Et maintenant, qui pourrait toucher � ceux qui, par la foi, se sont r�fugi�s � l�ombre de la croix? Tout ennemi a �t� vaincu et r�duit au silence pour toujours. La mort de Christ a r�pondu triomphalement � toutes les difficult�s, tandis que sa r�surrection est la d�claration de la parfaite satisfaction de Dieu en cette �uvre, en vertu de laquelle sa justice peut nous recevoir, et qui est le fondement de notre confiance pour nous approcher de lui. �La porte� de notre arche �tant donc ainsi mise en s�ret� par la main de Dieu lui-m�me, nous n�avons qu�� jouir de �la fen�tre�, ou, en d�autres termes, � marcher dans une heureuse et sainte communion avec Celui qui nous a sauv�s de la col�re qui vient, et nous a faits h�ritiers de la gloire � venir que nous attendons. L�ap�tre Pierre parle de celui qui �est aveugle et ne voit pas loin, ayant oubli� la purification de ses p�ch�s d�autrefois� (2 Pierre 1:9). C�est l� une lamentable condition, et elle est la part de quiconque n�glige d�entretenir, dans un esprit de pri�re, une communion habituelle avec Celui qui nous a enferm�s en Christ pour l��ternit�.

Avant d�aller plus loin dans l�histoire de No�, jetons un coup d��il, non plus sur ceux qui �taient dans l�arche, mais sur ceux auxquels No� a si longtemps pr�ch� la justice, et qui sont rest�s en dehors de l�arche. Plus d�un regard inquiet dut suivre le vaisseau de mis�ricorde � mesure qu�il s��levait avec les eaux, mais, h�las! �la porte �tait ferm�e�, le jour de gr�ce �tait pass�, le temps du t�moignage avait pris fin, et pour toujours, pour ceux qu�il concernait. La m�me main qui avait ferm� la porte sur No�, en avait exclu ceux qui �taient dehors. Ceux qui �taient rest�s en dehors de l�arche �taient irr�vocablement perdus; les autres, effectivement sauv�s. Le long support de Dieu, aussi bien que le t�moignage de son serviteur, avaient �t� m�pris�s par les hommes, absorb�s qu�ils �taient dans les choses pr�sentes. �On mangeait, on buvait, on se mariait, on donnait en mariage, jusqu�au jour o� No� entra dans l�arche; et le d�luge vint et les fit tous p�rir.� (Luc 17:26, 27.) En elles-m�mes, toutes ces choses n��taient pas mauvaises et le mal n��tait pas dans les choses faites, mais dans ceux qui les faisaient. Chacun des actes qui sont mentionn�s peut �tre accompli dans la crainte du Seigneur et � la gloire de son saint nom, moyennant la foi. Mais, h�las! la foi manquait; la parole de Dieu �tait rejet�e. Dieu parlait de p�ch� et de chute, et les hommes n��taient pas convaincus. Dieu leur parlait de salut, mais ils n�y prenaient pas garde et poursuivaient leurs plans et leurs sp�culations sans se soucier de Dieu. Ils agissaient comme si la terre leur e�t appartenu en vertu d�un bail � perp�tuit�, oubliant que le contrat renfermait une clause de restitution. Ils oubliaient ce mot solennel de �jusqu��!�. Dieu �tait exclu. �Toute l�imagination des pens�es de leurs c�urs n��tait que m�chancet� en tout temps�, c�est pourquoi ils ne pouvaient faire aucun bien. Ils pensaient, parlaient et agissaient eux-m�mes, se complaisaient � eux-m�mes, oubliant Dieu.

Lecteur, souvenez-vous de ces paroles du Seigneur J�sus: �Comme il arriva aux jours de No�, ainsi en sera-t-il aux jours du fils de l�homme�; ou, comme dit Matthieu: �� la venue du fils de l�homme� (Luc 17:26; Matthieu 24:37). On voudrait nous persuader qu�avant l�apparition du Fils de l�homme dans les nu�es du ciel, la justice couvrira la terre d�un p�le � l�autre, et que nous devons vivre dans l�attente d�un r�gne de justice et de paix, produit par les instruments actuellement � l��uvre; mais le court passage que nous venons de citer coupe � leur racine toutes ces esp�rances vaines et illusoires. La justice couvrait-elle la terre aux jours de No�? La v�rit� de Dieu dominait-elle? La terre �tait-elle remplie de la connaissance de l��ternel comme le fond de la mer des eaux qui le couvrent? L��criture nous r�pond que �la terre �tait pleine de violence�; que �toute chair avait corrompu sa voie sur la terre�; que �la terre, aussi, �tait corrompue devant Dieu�. Eh bien! il en sera ainsi � �la venue du Fils de l�homme!� La �justice� et �l�extorsion ou la violence� ne se ressemblent gu�re; non plus que la m�chancet� universelle et la paix universelle. Il n�est besoin que d�avoir un c�ur soumis � la Parole et d�pouill� d�opinions pr�con�ues, pour comprendre le vrai caract�re des jours qui pr�c�deront imm�diatement �la venue du Fils de l�homme�. Que le lecteur ne se laisse pas �garer, mais qu�il s�incline avec respect devant l��criture; qu�il consid�re quelle �tait la condition du monde �dans les jours avant le d�luge�; et qu�il se souvienne que, �comme� il en �tait alors, �ainsi� il en sera � la fin de la p�riode actuelle. L�homme, aux jours de No�, d�ployait, il est vrai, une puissante �nergie, pour faire du monde un s�jour commode et agr�able; mais il ne pensait pas � en faire un lieu digne de Dieu, ce qui e�t �t� bien diff�rent. De m�me maintenant, l�homme s�applique � aplanir de toute mani�re le sentier de la vie humaine et � le rendre aussi uni que possible; mais ce n�est pas l� �aplanir dans le lieu st�rile une route pour notre Dieu�, ni �aplanir les lieux raboteux�, afin que toute chair voie le salut de l��ternel (�sa�e 40:4, 5). La civilisation domine; mais la civilisation n�est pas la justice. On travaille � balayer et � orner la maison, non pour la rendre propre � recevoir Christ, mais l�antichrist. L�homme use de sa sagesse pour cacher, sous les plis de ses propres �uvres, les taches et les mis�res de l�humanit�: niais pour �tre dissimul�es, ces taches ne sont point enlev�es; et bient�t elles perceront la couverture qui les cache et appara�tront plus hideuses que jamais. Bient�t les digues, au moyen desquelles l�homme cherche avec tant de pers�v�rance � arr�ter le torrent de la mis�re humaine, c�deront � la puissance �crasante du mal; on verra �chouer tous les efforts de l�homme pour renfermer la d�gradation physique, mentale et morale de la post�rit� d�Adam dans les limites que la charit� humaine a invent�es. Dieu a dit: �la fin de toute chair est venue devant moi�. La fin n�est pas venue devant l�homme, mais elle est venue devant Dieu; et, quoique la voix des moqueurs s��l�ve, disant: �O� est la promesse de sa venue? car, depuis que les p�res se sont endormis, toutes choses demeurent au m�me �tat d�s le commencement de la cr�ation� (2 Pierre 3:4); cependant, le moment approche rapidement o� ces moqueurs recevront leur r�ponse: �Le jour du Seigneur viendra comme un voleur; et, dans ce jour-l�, les cieux passeront avec un bruit sifflant, et les �l�ments embras�s seront dissous, et la terre et les �uvres qui sont en elle seront br�l�es enti�rement� (2 Pierre 3:4-10).

Telle est la r�ponse de Dieu aux moqueries des intelligents de ce monde; mais non aux affections et � l�attente spirituelle des enfants de Dieu. Ces derniers, que Dieu en soit b�ni, ont une perspective bien diff�rente: ils attendent de s�en aller � la rencontre de l��poux dans les airs, avant que le mal soit arriv� � son comble et que le jugement de Dieu tombe sur ce mal. L�attente de l�Assembl�e n�est pas de voir le monde d�truit par le feu, mais de voir se lever �l��toile brillante du matin� (Apoc. 22:16).

Mais de quelque c�t� et � quelque point de vue que nous consid�rions l�avenir, que l�objet qui se pr�sente � la vue de notre �me soit l��glise dans la gloire, ou le monde dans les flammes; la venue attendue de l��poux, ou la venue subite et inopin�e du larron dans la nuit; � l��toile du matin, ou le soleil br�lant du midi; l�enl�vement de l��glise, ou bien le jugement, nous devons sentir combien il importe que nous nous tenions au t�moignage de Dieu en gr�ce envers les pauvres p�cheurs: �Voici, c�est maintenant, le temps agr�able; voici, c�est maintenant, le jour du salut.� �Dieu �tait en Christ, r�conciliant le monde avec lui-m�me� (2 Cor. 6:2; 5:19). Maintenant, Dieu r�concilie; bient�t, il jugera; maintenant, tout est gr�ce; alors il n�y aura que col�re maintenant, Dieu pardonne le p�ch� par la croix alors, il punira par les peines �ternelles. Maintenant, Dieu fait publier un message de gr�ce, de la gr�ce la plus pure, la plus abondante et la plus gratuite; il parle aux p�cheurs d�une r�demption achev�e par le pr�cieux sacrifice de Christ: il d�clare que tout est accompli; il attend, pour faire gr�ce: �La patience de notre Seigneur est salut�; �le Seigneur ne tarde pas pour ce qui concerne la promesse, comme quelques-uns estiment qu�il y a du retardement; mais il est patient envers vous, ne voulant pas qu�aucun p�risse, mais que tous viennent � la repentance� (2 Pierre 3:9, 15). Combien tout cela rend le temps pr�sent solennel! Une gr�ce sans m�lange est annonc�e, mais le jugement suspendu est pr�t � �clater!

Si Dieu nous a rendus attentifs � ces choses, avec quel profond int�r�t ne devrions-nous pas suivre le d�veloppement de ses desseins! L��criture r�pand sa lumi�re sur toutes choses; par elle nous n�en sommes pas r�duits � regarder les �v�nements qui se succ�dent avec l��tonnement de ceux qui ne savent ni o� ils sont, ni o� ils vont. Nous pouvons et nous devrions avoir une connaissance exacte de notre situation; nous devrions bien conna�tre la tendance directe de tous les principes qui sont actuellement en jeu, le grand tourbillon vers lequel se pr�cipitent rapidement tous les ruisseaux. Les hommes r�vent un �ge d�or; ils se promettent un millenium des arts et des sciences; ils se nourrissent de la pens�e que �demain sera comme aujourd�hui, et encore bien sup�rieur� (�s. 56:12); mais, h�las! combien sont vaines toutes ces pens�es, tous ces r�ves et toutes ces esp�rances! La foi peut voir les nuages s�amonceler � l�horizon du monde le jugement s�approche; le jour de la col�re se h�te la porte va se fermer; �l��nergie d�erreur� (2 Thess. 2:112th 2.7-12), va commencer � agir! Et, en vue de ces choses, ne faut-il pas �lever une voix d�avertissement et chercher � contrebalancer, par un t�moignage fid�le, la malheureuse propre satisfaction de l�homme? Sans doute, de m�me qu�Achab accusait Mich�e, le monde nous accusera de ne proph�tiser, que du mal, mais qu�importe? Proph�tisons ce que proph�tise la parole de Dieu, et faisons-le dans l�unique but �de persuader les hommes� (2 Cor. 5:11 2cr 5.11). La parole de Dieu, elle seule, pourra, au lieu du fondement trompeur sur lequel nous reposons, placer nos pieds sur un fondement immuable et �ternel. Elle seule pourra nous �ter un �roseau cass� et une esp�rance trompeuse, pour nous donner �le rocher des si�cles� et �une esp�rance qui ne rend point honteux� (Rom. 5:5). L�amour vrai, l�amour de Dieu, ne crie pas: �Paix, paix! quand il n�y avait point de paix� (J�r. 6:14 jr 6.14; 8:11 jr 8.11), il �n�enduit pas non plus le mur de mauvais mortier� (�z. 13:10). Dieu veut que le c�ur du p�cheur se repose en paix dans l�arche de l��ternelle s�curit�, jouissant d�s � pr�sent de sa communion et nourrissant avec amour l�esp�rance de jouir avec lui du repos, dans une cr�ation renouvel�e, alors que la ruine, la d�solation et le jugement auront pass� pour toujours.

Revenons maintenant � l�histoire de No�, et contemplons-le dans une nouvelle position. Nous l�avons vu construisant l�arche; et nous l�avons vu dans l�arche; et maintenant nous allons le voir sortir de l�arche et prendre place dans le monde nouveau1. �Et Dieu se souvint de No�. L��uvre �trange du jugement �tant pass�e, la famille sauv�e, avec tout ce qui lui est associ�, est remise en m�moire devant Dieu. �Dieu fit passer un vent sur la terre, et les eaux baiss�rent; et les fontaines de l�ab�me et les �cluses des cieux furent ferm�es, et la pluie qui tombait du ciel fut retenue� (chap. 8:2). Alors les rayons du soleil commencent � vivifier un monde qui venait d��tre baptis� d�un bapt�me de jugement. Le jugement est �l��uvre �trange de Dieu�, et bien que Dieu soit glorifi� par le jugement, il n�y prend pas plaisir. Que son nom en soit b�ni, il est toujours pr�t � laisser le jugement, pour faire mis�ricorde, parce qu�il se pla�t � faire mis�ricorde.

1 Je voudrais indiquer ici, en demandant � mes lecteurs de la m�diter avec un esprit de pri�re, une pens�e bien comprise de tous ceux qui se sont appliqu�s � l��tude de la v�rit� au point de vue des dispensations ou �conomies. Cette pens�e a rapport � �noch et � No�. Le premier fut enlev�, comme nous l�avons vu, avant l�ex�cution du jugement; tandis que le dernier, tout en �tant �pargn�, dut, en quelque sorte, traverser le jugement. Or, on pense qu�en cela �noch est une figure de l�assembl�e, qui sera enlev�e avant que le mal ici-bas arrive � son comble, et avant que le jugement de Dieu tombe sur les m�chants. En revanche, No� serait une figure du r�sidu d�Isra�l, qui devra traverser les eaux profondes de la tribulation et le feu du jugement, pour �tre amen� � la pleine jouissance des b�n�dictions mill�naires, en vertu de l�alliance �ternelle de Dieu. Je dois ajouter que je partage enti�rement cette pens�e relativement � ces deux P�res de l�Ancien Testament; je la regarde comme �tant en parfaite harmonie avec le plan g�n�ral et l�analogie des Saintes �critures.

�Et il arriva, au bout de quarante jours, que No� ouvrit la fen�tre de l�arche qu�il avait faite; et il l�cha le corbeau, qui sortit, allant et revenant jusqu�� ce que les eaux eussent s�ch� de dessus la terre� (v. 6, 7). L�oiseau impur s��chappa et trouva probablement un lieu de refuge sur quelque cadavre flottant; il ne retourna pas dans l�arche. Mais la colombe �ne trouvant pas o� poser la plante de son pied, revint � No� dans l�arche�; et il l�cha de nouveau la colombe hors de l�arche. Et la colombe vint � lui au temps du soir, et voici, dans son bec, une feuille d�olivier arrach�e� (v. 8-11). N�est-ce pas ici une belle image de l�esprit renouvel� qui, au milieu de la d�solation dont il est environn�, cherche et trouve son repos et sa part en Christ; et non seulement cela, mais encore saisit les gages de l�h�ritage, d�montrant ainsi que le jugement est pass� et qu�une terre renouvel�e commence � appara�tre. L�esprit charnel, au contraire, peut se reposer en tout, except� en Christ: il peut se nourrir de toutes sortes d�impuret�s: �la feuille d�olivier� n�a point pour lui d�attrait: il trouve tout ce qu�il lui faut au milieu d�une sc�ne de mort, et par cons�quent ne s�occupe pas d�un monde nouveau. Mais le c�ur, enseign� et exerc� par l�Esprit de Dieu, ne peut se reposer et se r�jouir qu�en ce en quoi Dieu trouve son repos et sa joie; il se repose dans l�arche de son salut �jusqu�aux temps du r�tablissement de toutes choses�. Puisse-t-il en �tre ainsi de vous et de moi, cher lecteur! que le Sauveur demeure le repos et la part de nos c�urs, afin qu�ainsi nous ne le cherchions pas dans un monde qui est sous le jugement de Dieu! Le pigeon retourna � No� dans l�arche et attendit le moment de son repos; et nous, nous devrions trouver toujours notre place en Christ jusqu�au temps de son exaltation et de sa gloire dans les si�cles � venir! �Celui qui doit venir viendra, et il ne tardera pas.� Tout ce qu�il nous faut, ce n�est qu�un peu de patience.

�Et Dieu parla � No�, disant Sors de l�arche.� Le m�me Dieu qui lui avait dit �Fais-toi une arche� et �entre dans l�arche�, dit maintenant � No�: �Sors de l�arche�. �Et No� sortit� et b�tit un autel � l��ternel� (v. 15 et suivants). No� n�a qu�� ob�ir: l�ob�issance de la foi et le culte de la foi vont ensemble: un autel est �lev� au lieu m�me o� venait de se passer la sc�ne du jugement. L�arche avait port� No� et sa famille, sains et saufs, par-dessus les eaux du jugement: elle les avait fait passer du vieux monde dans le nouveau, o� No� prend maintenant place comme adorateur1. Et, il faut le remarquer, c�est � l��ternel qu�il b�tit un autel. La superstition aurait ador� l�arche, comme ayant �t� le moyen de salut. Le c�ur est toujours port� � mettre les ordonnances � la place de Dieu. Or, l�arche �tait une ordonnance manifeste, mais la foi de No� s��l�ve, de l�arche, au Dieu de l�arche; c�est pourquoi, en la quittant, au lieu d�h�siter et de jeter un regard en arri�re ou de consid�rer l�arche comme un objet de culte ou de v�n�ration, il b�tit un autel � l��ternel et adore l��ternel; et il n�est plus fait mention de l�arche.

1 Il est int�ressant de consid�rer le sujet tout entier de l�arche et du d�luge dans ses rapports avec le bapt�me. Le bapt�me est compar� au passage du vieux monde dans le nouveau, en esprit, en principe et par la foi.

Le vieil homme est comme enseveli sous les eaux � il n�a plus de place dans la nature nouvelle: la chair, avec tout ce qui en d�pend, ses p�ch�s, ses iniquit�s, ses responsabilit�s, est comme enterr�e dans la tombe de Christ, et elle ne peut plus repara�tre jamais aux yeux de Dieu. Mais, en tant que Christ ressuscita des morts, dans la puissance d�une nouvelle vie, ayant enti�rement �t� nos p�ch�s, l�homme baptis� aussi ressortait de l�eau, proclamant ainsi, en quelque sorte, que, par la gr�ce de Dieu et par la mort de Christ, il �tait mis en pleine possession d�une vie nouvelle, � laquelle la justice de Dieu est ins�parablement unie. �Nous avons �t� ensevelis avec lui, par le bapt�me, pour la mort, afin que comme Christ a �t� ressuscit� d�entre les morts par la gloire du P�re, ainsi nous aussi nous marchions en nouveaut� de vie.� (Voyez Rom. 6 et Col. 2; comp. aussi 1 Pierre 3:18-22).

Tout ceci renferme un enseignement bien simple, mais tr�s pratique. Du moment que le c�ur abandonne la r�alit� de Dieu lui-m�me, il n�y a plus de limite � la d�cadence de l�homme: il est sur la voie qui conduit � la plus grossi�re idol�trie. Pour la foi, une ordonnance n�a de valeur qu�autant qu�elle est le moyen par lequel Dieu se communique � l��me, en puissance vivante, c�est-�-dire aussi longtemps que la foi peut jouir de Christ dans l�ordonnance selon l�institution de Dieu lui-m�me. En dehors de l�, une ordonnance n�a aucune valeur; et si elle vient se glisser, dans quelque petite mesure que ce soit, entre le c�ur de l�adorateur et l��uvre et la personne glorieuse de Christ, elle cesse d��tre une ordonnance de Dieu et devient un instrument du diable. Pour la superstition, l�ordonnance est tout, et Dieu est exclu; le nom de Dieu ne sert que pour exalter l�ordonnance, et lui donner prise sur le c�ur et une influence puissante sur l�esprit de l�homme. C�est ainsi que les enfants d�Isra�l ador�rent le serpent d�airain. Ce qui, pendant un temps, fut, dans les mains de Dieu, un moyen de b�n�diction pour eux, devint, d�s que leurs c�urs se furent retir�s de l��ternel, un objet de v�n�ration superstitieuse; et il fallut qu��z�chias le m�t en pi�ces comme un �morceau d�airain� (Nehushtan). En soi, le serpent n��tait qu�un �morceau d�airain�; mais, comme instrument de Dieu, il avait �t� un moyen de grande b�n�diction. Or, la foi le reconnut pour ce que la r�v�lation de Dieu l�avait donn�, mais la superstition, jetant, comme toujours, la r�v�lation par-dessus bord, perdit de vue le dessein r�el de Dieu et fit un Dieu de l�instrument qui, par lui-m�me, n�avait aucune valeur (voyez 2 Rois 18 4). Tout ceci ne renferme-t-il pas une instruction profonde � l��gard du pr�sent si�cle? Nous vivons dans un si�cle d�ordonnances; l�atmosph�re qui enveloppe l��glise professante est impr�gn�e des �l�ments d�une religion traditionnelle qui d�pouille l��me de Christ et de son salut. Non que les traditions humaines nient audacieusement l�existence de la personne et de la croix de Christ; car, si elles les niaient, les veux de plusieurs s�ouvriraient peut-�tre; mais le mal rev�t un caract�re infiniment plus perfide et plus dangereux on ajoute les ordonnances � Christ et � son �uvre le p�cheur n�est plus sauv� par Christ seul, mais par Christ et les ordonnances. Ainsi le p�cheur est d�pouill� de Christ, enti�rement; car on verra que Christ et les ordonnances, ce sera, en fin de compte, les ordonnances sans Christ. �Si vous �tes circoncis, Christ ne vous profitera de rien!� (Gal. 5:2). On ne peut avoir que Christ tout entier, ou point de Christ du tout. Le diable persuade aux hommes qu�ils honorent Christ en pr�conisant ses ordonnances, et en en faisant beaucoup de cas; quoique lui sache fort bien qu�en faisant ainsi, ils mettent en r�alit� Christ enti�rement de c�t�, et d�ifient l�ordonnance. On ne saurait trop r�p�ter que la superstition fait de l�ordonnance tout; que l�incr�dulit� et le mysticisme n�en font rien; et que la foi en use selon l�institution divine.

Je me suis �tendu plus que je n�avais pens� sur cette partie de notre �tude; je passerai plus rapidement sur le chapitre 9 qui va nous occuper maintenant. L��criture nous fait conna�tre, dans ce chapitre, la nouvelle alliance, sous laquelle la cr�ation fut plac�e apr�s le d�luge, en m�me temps que le signe de cette alliance. �Et Dieu b�nit No� et ses fils, et leur dit: Fructifiez et multipliez, et remplissez la terre.� Le commandement que Dieu donne � l�homme, � son entr�e dans la terre restaur�e, c�est de remplir la terre, non quelques parties de la terre, mais �la terre�. Sa volont� �tait que les hommes fussent dispers�s sur toute la surface de la terre, et qu�ils ne comptassent pas sur leurs forces concentr�es, comme ils ont tent� de le faire, ainsi que nous le rapporte le chapitre 11 gn 11.1-9.

Apr�s le d�luge, la crainte de l�homme est plac�e dans l��me de toutes les cr�atures inf�rieures, en sorte que le service rendu par elles � l�homme est le r�sultat n�cessaire de la crainte et de la terreur. La vie, comme la mort des animaux inf�rieurs, doit �tre au service de l�homme. La cr�ation tout enti�re est d�livr�e de la crainte d�un second d�luge, par l�alliance �ternelle que Dieu a trait�e avec elle: le jugement ne rev�tira plus jamais la forme sous laquelle il fut ex�cut� alors. �Le monde d�alors fut d�truit, �tant submerg� par de l�eau. Mais les cieux et la terre de maintenant sont r�serv�s par sa parole pour le feu, gard�s pour le jour du jugement et de la destruction des hommes impies� (2 Pierre 3:6). La terre a �t� une fois purifi�e par l�eau; et elle sera encore une fois purifi�e par le feu; mais alors, ceux-l� seuls �chapperont, qui se seront r�fugi�s aupr�s de Celui qui a pass� par les profondes eaux de la mort et qui a travers� le feu du jugement de Dieu.

�Et Dieu dit: C�est ici le signe de l�alliance que je mets entre moi et vous� Je mettrai mon arc dans la nu�e� et je me souviendrai de mon alliance� (v. 12 et suiv.). Toute la cr�ation repose sur la stabilit� �ternelle de l�alliance de Dieu, dont l�arc est le signe; et elle n�a pas � craindre un second d�luge. De plus, et nous devons nous en r�jouir, quand l�arc para�t dans la nu�e, l��il de Dieu repose sur lui; en sorte que la s�curit� de l�homme d�pend, non de sa propre m�moire imparfaite et incertaine, mais de la m�moire de Dieu. �Je me souviendrai�, dit Dieu. Il est doux de penser � ce dont Dieu veut et ne veut pas se souvenir: il se souviendra de son alliance; mais il ne se souviendra pas des p�ch�s de son peuple. La croix, qui ratifie la premi�re, efface les derniers; et la foi en saisit la valeur, et donne la paix � l��me troubl�e et � la conscience agit�e.

�Et il arrivera que quand je ferai venir des nuages sur la terre, alors l�arc appara�tra dans la nu�e� (v. 14). N�est-ce pas l� une belle et expressive image? Les rayons du soleil refl�t�s par ce qui menace du jugement et rendus plus glorieux par les nuages m�mes qui s�amoncellent devant eux, tranquillisent le c�ur en rappelant l�alliance de Dieu, le salut de Dieu, le souvenir de Dieu. L�arc dans la nue rappelle le Calvaire. L� nous voyons un sombre nuage, un nuage de jugement, se d�charger sur la t�te sacr�e de l�Agneau de Dieu; nuage si �pais, qu�au milieu m�me du jour �il y eut des t�n�bres sur tout le pays� (Luc 23:44 lc 23.44-46). Mais, que Dieu en soit b�ni, les rayons de l�amour �ternel de Dieu percent l�obscurit�, et la foi discerne, dans ce nuage si sombre, l�arc le plus beau et le plus glorieux qui ait jamais paru; elle entend ces paroles: �c�est accompli�, sortir du milieu de l�obscurit�; et, dans ces paroles, elle reconna�t la ratification parfaite de l�alliance �ternelle de Dieu non seulement avec la cr�ation, mais avec les tribus d�Isra�l et avec l��glise de Dieu.

La derni�re portion de ce chapitre pr�sente un spectacle humiliant. Celui qui a �t� fait seigneur de la cr�ation ne sait pas se gouverner lui-m�me. �Et No� commen�a � �tre cultivateur et il planta une vigne et il but du vin; et il s�enivra et se d�couvrit au milieu de la tente� (v. 20 et suiv.). Quel �tat pour No�, le seul homme juste, le pr�dicateur de la justice! H�las! qu�est-ce que l�homme? Dans quelle position que nous le consid�rions, nous le voyons toujours faillir. Il manque en �den, il manque dans la terre restaur�e, il manque en Canaan, il manque dans l��glise, il manque en pr�sence de la gloire et du bonheur mill�naire. Il manque partout et en tout; en lui n�existe aucun bien. Quelque grands et quelque �tendus que soient ses privil�ges, quelque belle que soit sa position, il ne sait produire que fautes et p�ch�s.

Toutefois, nous avons � consid�rer No� sous deux points de vue: comme type et comme homme. Or, tandis que le type est plein de beaut� et de signification, l�homme est plein de p�ch� et de folie. Et pourtant l�Esprit de Dieu a �crit ces paroles: �No� �tait un homme juste�; No� marchait avec Dieu� (chap. 6:9). La gr�ce divine avait couvert ses p�ch�s, et l�avait rev�tu d�une robe de justice sans tache: �Il avait trouv� gr�ce aux yeux de l��ternel� (chap. 6:8). Lors m�me que No� d�couvrit sa nudit�, Dieu ne la vit pas; car il ne regardait pas No� dans ra faiblesse de sa propre condition, mais dans la puissance de la justice divine et �ternelle. Ceci nous fait comprendre combien Cham errait, combien il �tait �loign� de Dieu et �tranger aux pens�es de Dieu, en agissant comme il le fit. Il n�avait �videmment pas go�t� le bonheur de �l�homme dont la transgression est pardonn�e et dont le p�ch� est couvert� (Psaumes 32:1). En revanche, la conduite de Sem et de Japheth nous fournit un bel exemple de la mani�re dont Dieu envisage la nudit� de l�homme, et agit envers elle, aussi h�ritent-ils d�une b�n�diction, tandis que Cham h�rite d�une mal�diction.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Genesis 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/genesis-7.html.