Bible Commentaries
Hébreux 6

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versets 1-20

(v. 1). �C�est pourquoi� indique que nous avons ici la conclusion de ce qui pr�c�de imm�diatement � la fin du chap. 5. C�est encore une exhortation. L�auteur sacr� a reproch� aux H�breux d��tre rest�s � l��tat de petits enfants en fait de connaissance et d�exp�rience, alors qu�ils auraient d� �tre des docteurs; il les exhorte maintenant � laisser cet �tat d�enfance et � avancer vers �la perfection�, ou l��tat d�hommes faits.

�La parole du commencement du Christ�, est ce qui appartenait � l�enfance, � l��tat des Juifs avant que f�t venu le Christ, le Messie annonc� par les promesses et les proph�ties (voir Gal. 4:1-5). Elles concernaient bien le Christ, mais la r�v�lation en �tait obscure: c��tait �la parole du commencement du Christ�, et non sa pleine r�v�lation comme glorifi� dans le ciel. Il ne fallait pas rejeter les choses qui se rapportaient � cet �tat d�enfance: elles avaient eu leur place et leur importance; mais Christ �tant venu et occupant sa place glorieuse dans le ciel, il fallait les laisser pour les choses qui appartiennent � cette position de Christ et qui en d�coulent, ces choses qui constituent le christianisme et sont l�apanage, le privil�ge de l��tat d�hommes faits, de ceux qui ont saisi la gloire de la Personne de Christ, car c�est l� �la perfection�.

(v. 2, 3). Ces versets nous donnent une �num�ration de ce qui constitue �la parole du commencement du Christ�. �La repentance des �uvres mortes� � ces �uvres sont celles que produit l�homme dans sa nature p�cheresse, l�homme irr�g�n�r� qui est mort (�ph. 2:1), et dont les �uvres portent le m�me caract�re de mort. S�en repentir est s�en d�tourner, et c�est bien la repentance qui pr�c�de l��vangile. En effet, nous voyons que c�est par l� que commencent, dans leur pr�dication, Jean le baptiseur et le Seigneur lui-m�me; et la repentance est toujours le premier pas vers le salut. �La foi en Dieu� est la confiance absolue en ses soins pour nous, en ses promesses, en sa puissance pour les accomplir, et pour nous soutenir et exaucer nos pri�res. Le Seigneur y exhortait ses disciples (Matt. 6:24, etc.; Marc 11:22), et l�exemple des patriarches nous montre qu�ils la connaissaient. �La doctrine des ablutions� se trouve dans l�Ancien Testament; c�est une des choses qui caract�risaient les c�r�monies et ordonnances de la loi (Ex. 30:20; 40:12; L�v. 8:6; 13:6; 14:8, 9; 15:13; 16:4, 24, 26, 28; 17:16, etc.).

�L�imposition des mains� se pratiquait non seulement dans les sacrifices (L�v. 1:4; 4:15), mais aussi � l��gard de personnes (Nomb. 8:10; 27:18, 23). Les doctrines de �la r�surrection des morts� et du �jugement �ternel�, reviennent souvent dans les enseignements du Seigneur et �taient re�ues g�n�ralement parmi les Juifs, sauf les sadduc�ens. Ainsi ces choses qui sont le commencement de la parole du Christ �taient connues des justes de l�Ancien Testament et des disciples qui suivaient le Seigneur dans sa carri�re ici-bas. Elles avaient leur importance, mais il fallait les laisser pour tendre � des choses plus excellentes. C��tait un fondement pos� et auquel il n��tait pas n�cessaire de revenir.

Les disciples avaient connu Christ selon la chair; mais � la suite de sa mort, de sa r�surrection, de sa glorification dans le ciel, l�Esprit Saint est venu et a r�v�l� des choses glorieuses qui s�ajoutent aux pr�c�dentes. Cette nouvelle r�v�lation fait du chr�tien un �tre c�leste qui marche vers la gloire. Il a conscience de son union avec Christ en haut, ainsi que des soins dont il est l�objet de la part de ce Christ glorifi�, souverain sacrificateur selon l�ordre de Melchis�dec.

(v. 3). �Et c�est ce que nous ferons�, c�est-�-dire de tendre, d�avancer vers la perfection, l��tat d�hommes faits. �Si Dieu le permet�, s�il nous accorde la gr�ce de saisir et de recevoir cette v�rit� tout enti�re qui se rapporte � cet �tat. Mais avant de la d�velopper, de montrer ce qu�est la perfection d�un christianisme c�leste, l��crivain sacr� fait voir le terrible danger qui menace ceux qui l�abandonnent apr�s avoir profess� le recevoir.

(v. 4, 5). Ces versets d�crivent les privil�ges que le christianisme apportait. La lumi�re divine avait lui, �clairant les �mes par la pleine r�v�lation de la connaissance de Dieu; �le don c�leste�, Christ donn� de Dieu, avait �t� pr�sent�, et on avait pu le go�ter; l�Esprit Saint �tait venu rendre t�moignage � la glorification de Christ, et avait manifest� sa puissance par des conversions et des miracles, et par son action au sein de l�Assembl�e, de sorte que ceux qui �taient introduits au milieu des chr�tiens en sentaient l�influence � �taient ainsi devenus �participants de l�Esprit Saint�; �la bonne parole de Dieu�, la parole de la gr�ce merveilleuse de Dieu �tait annonc�e, et on pouvait en appr�cier la saveur et le prix; enfin, des miracles s�accomplissaient par la puissance de l�Esprit Saint et accompagnaient ceux qui avaient cru: ils �taient une anticipation du merveilleux d�veloppement de puissance qui aura lieu dans �le si�cle � venir�, le glorieux mill�nium, quand le Messie, Fils de Dieu, triomphera de tous ses ennemis, et apportera la pleine d�livrance, non seulement � Isra�l, mais � la cr�ation qui soupire (Rom. 8:18-22). �Les miracles du si�cle � venir�, qui s�op�raient d�j� parmi les chr�tiens, �taient un t�moignage rendu � la puissance, alors cach�e dans le ciel, du Sauveur glorifi�. Voil� donc toutes les choses qui caract�risaient le christianisme et sous l�effet desquelles se trouvaient ceux qui l�avaient embrass�, ceux qui, ayant abandonn� le juda�sme, �taient entr�s dans l��glise o� elles se d�ployaient. Mais on pouvait �tre l� au milieu de ces privil�ges, et sous leur influence, sans avoir �t� r�ellement vivifi�, sans poss�der la vie de Dieu, qui seule les rend efficaces pour l��me. Rien, en effet, dans toute cette �num�ration, ne suppose la possession de la vie.

Cela pos�, la difficult� que peut pr�senter ce passage dispara�t.

(v. 6-8). Ceux donc qui, apr�s �tre entr�s dans ce nouvel ordre de choses, au milieu de ces privil�ges c�lestes, d�coulant de la glorification de Christ, venaient � l�abandonner pour retourner au juda�sme, se trouvaient dans la position la plus terrible. Ils avaient apostasi�. Et pour ceux-l�, il �tait impossible qu�ils fussent �renouvel�s � la repentance�. Ce qu�il y avait de plus excellent ayant �t� rejet� et cela, non par ignorance, mais avec une pleine connaissance et volontairement, quel renouvellement pouvait-il y avoir pour amener l��me � la repentance? Il n�y en avait point, car agir ainsi c��tait, quant � eux-m�mes, de plein gr� et apr�s avoir connu les privil�ges qu�il apportait, crucifier le Fils de Dieu et l�exposer � l�opprobre, p�ch� d�autant plus terrible que l�on ne pouvait dire d�eux: �Ils ne savent ce qu�ils font�.

Que restait-il donc pour eux? Rien d�autre que le jugement, et l��crivain sacr� emploie pour le montrer une image frappante. Il les compare � une terre qui a re�u souvent la pluie � figure des b�n�dictions d�en haut (�s. 55:10, 11), et qui n�a produit que des �pines et des chardons, plantes inutiles et nuisibles. Elle est r�prouv�e, rejet�e, destin�e � �tre maudite, et n�a � attendre que le feu du jugement. Mais au contraire, la terre qui re�oit la b�n�diction d�en haut, qui la boit, et produit du fruit, prouve que la vie est en elle; ces fruits sont utiles pour ceux pour qui elle a �t� labour�e; ainsi l��me en qui est la vie, re�oit de Dieu la b�n�diction et manifeste la vie par des fruits. Or tels �taient ceux � qui l�auteur s�adresse. De l�, l�assurance qu�il exprime � leur �gard dans les versets suivants.

(v. 9, 10). Ceux auxquels l��p�tre est adress�e auraient pu �tre effray�s ou d�courag�s, aussi l�auteur, apr�s leur avoir signal� le danger, leur adresse-t-il imm�diatement des encouragements � �quoique nous parlions ainsi�, pour vous avertir, vous r�veiller et vous pousser en avant. Remarquez l�expression �bien-aim�s�, qui ne se trouve qu�ici dans l��p�tre, parole bien propre � donner du poids � ce qui est ajout�: �Nous sommes persuad�s, en ce qui vous concerne, de choses meilleures et qui tiennent au salut�. Il avait l�assurance qu�ils n�abandonneraient pas ce qu�ils avaient re�u, le grand salut apport� par Christ. Et le fondement de sa conviction � leur �gard, c��tait, malgr� leur d�clin, les preuves que la vie de Dieu �tait en eux � leur activit� dans le service de Dieu et des saints, et leur amour. Un dernier trait qui devait les encourager �tait que Dieu, selon sa justice, tiendrait compte de ce qu�ils avaient fait par amour pour lui, car, comme on le voit en bien d�autres endroits, il y a une r�mun�ration.

(v. 11). L�auteur, par le tableau qu�il a trac� du danger auquel les croyants h�breux �taient expos�s et par les encouragements qu�il leur donne, a montr�, et ici il l�exprime, l�ardent d�sir de son c�ur de les voir pers�v�rer avec diligence jusqu�au bout dans la voie chr�tienne, qui aboutit au repos et � la gloire, objets de l�esp�rance. Il d�sire qu�ils ne soient point vacillants, mais qu�ils aient dans leur c�ur jusqu�� la fin une pleine assurance de cette esp�rance, de sa r�alisation qui ne peut manquer. N�est-il pas d�sirable que nous l�ayons aussi, cette pleine assurance?

(v. 12). �Afin que vous ne deveniez pas paresseux�. Ils �taient devenus paresseux � �couter (5:11), de l� leur �tat d�enfance, de l� le danger de se ralentir dans leur course chr�tienne; ils sont donc exhort�s, en vue de l�esp�rance glorieuse plac�e devant eux, � n��tre point paresseux, languissants dans leur vie spirituelle, parce qu�ils rencontraient des difficult�s. Il y en avait dans le pass�, comme il en �tait aussi dans le pr�sent, qui avaient attendu et attendaient dans la foi et la patience ce qui avait �t� promis, et qui en h�ritaient, qui en �taient mis en possession. C�est leur caract�re qui est d�crit ici: �Par la foi et par la patience, ils h�ritent ce qui avait �t� promis�. Les H�breux, en n��tant point paresseux, devenaient les imitateurs de ceux-l�. Puissions-nous aussi saisir par la foi et attendre avec patience la r�alisation des promesses du Seigneur!

(v. 13-15). Abraham est un grand exemple de cette foi et de cette patience qui h�ritent la promesse. Mais il faut remarquer que la promesse rappel�e ici: �Certes, en b�nissant je te b�nirai, et en multipliant je te multiplierai�, est celle qui fut faite � Abraham apr�s le sacrifice d�Isaac, et qui est rapport�e en Gen. 22:16-18. C�est cette promesse-l� qui fut accompagn�e du serment. Abraham, quand il fut appel� � quitter son pays et sa parent�, avait bien re�u la promesse d�une post�rit� nombreuse, d�une b�n�diction personnelle, et d�une b�n�diction des nations en lui (Gen. 12:3); mais il n�y avait pas eu de serment, comme dans celle qui est rappel�e ici, et qui se termine par l�annonce de Christ � la semence d�Abraham � duquel Isaac mort et ressuscit� en figure �tait le type.

�Et ainsi Abraham, ayant eu patience, obtint ce qui avait �t� promis�. Ces paroles nous enseignent que la foi et la patience d�Abraham furent exerc�es non seulement relativement � la naissance si longtemps diff�r�e d�Isaac, mais encore ensuite, et au travers de la plus terrible �preuve, celle d��tre appel� � offrir en sacrifice celui de qui il avait �t� dit: �En Isaac te sera appel�e une semence�. La patience d�Abraham traversa tout, et apr�s avoir recouvr� Isaac comme de nouveau, il obtint la promesse confirm�e par le serment.

(v. 16-20). Le verset 16 rappelle que, parmi les hommes, le serment cl�t les contestations et rend ferme ce qui a �t� convenu. Ils jurent par un plus grand qu�eux; mais Dieu faisant intervenir le serment pour confirmer la promesse, n�ayant personne de plus grand par qui jurer, jure par lui-m�me. (Gen. 22:16).

�Les h�ritiers de la promesse� sont les croyants, vrais enfants d�Abraham. Ils h�ritent de la b�n�diction d�Abraham, b�n�diction en Christ et par Christ, semence d�Abraham, et cela selon le conseil immuable de Dieu, car ce que Dieu a d�cid�, il ne peut manquer de l�accomplir. Mais, dans sa gr�ce, afin que les h�ritiers de la promesse eussent une garantie solennelle sur laquelle repos�t leur foi, il leur donne deux choses immuables comme lui-m�me, d�une part la promesse elle-m�me, de l�autre le serment. Il n��tait pas possible que Dieu ment�t dans sa promesse, m�me si elle n�e�t pas �t� accompagn�e du serment. Mais celui-ci est ajout� pour donner � la promesse une solennit� plus grande, et imprimer ainsi plus fortement dans l��me du croyant la certitude des d�clarations de Dieu. La foi a ainsi le fondement le plus in�branlable. Et combien n��tait-ce pas n�cessaire pour ces H�breux chancelants! Quelle condescendance de la part de Dieu pour notre faiblesse, qu�il veuille donner ainsi � notre c�ur une pleine assurance de l�accomplissement de ses desseins de gr�ce envers nous!

Et c�est ainsi qu�appuy�s sur la promesse et le serment de Dieu, les croyants h�breux avaient une ferme consolation. Ils avaient fui du syst�me terrestre destin� � p�rir, pour saisir l�esp�rance propos�e, Christ dans la gloire et revenant en gloire les prendre et les y introduire. Ils avaient pour garantie du conseil immuable de Dieu, sa promesse et le serment, mais maintenant voici un autre fait qui vient donner � leur esp�rance une stabilit� parfaite. Christ lui-m�me est entr� au-dedans du voile, dans le sanctuaire c�leste, et il y est comme pr�curseur des siens.

L�expression �enfuis� fait penser au meurtrier en Isra�l se sauvant dans une des villes de refuge (Nomb. 35 et Josu� 20). Mais il existe un contraste frappant entre la position des H�breux croyants et celle d�Isra�l. Les premiers avaient pour refuge le sanctuaire c�leste o� se trouvait J�sus leur pr�curseur, le souverain sacrificateur des chr�tiens, toujours vivant pour interc�der pour eux. Leur esp�rance �tait l�, dans le ciel pr�s de Dieu, �tablie sur un fondement in�branlable. Quel bonheur et quelle s�curit� pour l��me d��tre ainsi rattach�e au ciel, � Christ dans le ciel! Isra�l, coupable par ignorance du meurtre de Christ, se trouve au contraire gard� au milieu des nations jusqu�� l�expiration de la sacrificature actuelle de Christ, o� alors Isra�l rentrera en possession de l�h�ritage.

�Une ancre de l��me, s�re et ferme�, telle �tait l�esp�rance des croyants h�breux, parce qu�elle �tait fix�e au-dedans du voile o� �tait Christ leur pr�curseur. La foi, comme la cha�ne qui relie le navire � l�ancre, traverse tout l�espace qui s��tend entre la mer agit�e de ce monde et le lieu c�leste et immuable o� est l�Objet de notre esp�rance.

��tant devenu souverain sacrificateur pour l��ternit� selon l�ordre de Melchis�dec�; c�est ainsi que l�auteur rentre dans le sujet de la sacrificature, interrompu au chap. 5:11. Il nous a conduits, par ses exhortations, � consid�rer de nouveau le grand souverain sacrificateur de notre profession comme entr� dans le ciel; il ram�ne nos pens�es � ce syst�me glorieux et c�leste. Du moment que J�sus est dans ce sanctuaire, il est devenu souverain sacrificateur pour l��ternit� selon l�ordre de Melchis�dec. Ce n�est plus seulement de sa sacrificature actuelle qu�il est question. Cette d�claration assure aussi l�accomplissement glorieux des b�n�dictions futures concernant le r�sidu d�Isra�l et la terre mill�naire, lorsque J�sus sera le vrai roi de justice et de paix, et le vrai sacrificateur du Dieu Tr�s haut, ce dont Melchis�dec �tait le type. C�est ce que d�veloppe le chapitre suivant.

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