Bible Commentaries
Hébreux 7

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versets 1-28

(v. 1-3). L�auteur rentre ici dans le sujet b�ni et glorieux de la sacrificature de Christ, qu�il mettra en contraste avec celle d�Aaron ou de L�vi, pour en montrer l�immense sup�riorit�. Pour la faire voir avec �vidence, ainsi qu�il l�a d�j� fait pressentir (chap. 5:6, 10; 6:20), il prend pour type de la sacrificature de Christ celle de Melchis�dec, au sujet duquel il avait beaucoup de choses � dire (5:11). Cette sacrificature, tout � fait en dehors de celle d�Aaron qui ne fut institu�e que beaucoup plus tard, offre des traits tels qu�elle repr�sente exactement celle de Christ, et cela au point que plusieurs ont cru � tort voir en Melchis�dec plus qu�un homme. On voit ce personnage remarquable appara�tre soudain, dans le r�cit du 14� chap. de la Gen�se, et dispara�tre de la m�me mani�re, sans qu�il soit plus question de lui historiquement, dans tout le reste des �critures.

Melchis�dec �tait roi de Salem, le lieu qui plus tard porta le nom de J�rusalem (Ps. 76:3). Or son nom signifie �roi de justice� et, comme Salem veut dire �paix�, il �tait aussi �roi de paix�. Mais de plus, il �tait sacrificateur du Dieu Tr�s haut; cette appellation de Tr�s haut est donn�e � Dieu quand il s�agit du r�gne mill�naire: �le Dieu Tr�s haut, possesseur des cieux et de la terre� (Gen. 14:18-20), ainsi qu�on le rencontre fr�quemment dans les Psaumes qui se rapportent � cette �poque. Melchis�dec, roi et sacrificateur, est donc le type du Seigneur quand, ayant �tabli son royaume sur la terre, il r�gnera en justice, lui, le Prince de paix, et que l��uvre de la justice sera la paix (�s. 32:1, 17; 9:6), et qu�il sera sacrificateur sur son tr�ne (Zach. 6:13). Le premier verset de notre chapitre rappelle � quel moment Melchis�dec vint au-devant d�Abraham. C�est lorsque celui-ci �revenait de la d�faite des rois�, et cela sous-entend aussi le jour � venir de la manifestation de Christ, lorsqu�il aura subjugu� les rois de la terre et �tabli son r�gne de justice et de paix.

Pour le dire en passant, nous pouvons remarquer que les expressions �alla au-devant d�Abraham�, et celles de la Gen�se �fit apporter du pain et du vin�, ont trait au caract�re actuel de la sacrificature de Christ pour nous, c�est-�-dire ses soins pr�ventifs et le secours que nous trouvons en lui au moment opportun.

�Sans p�re, sans m�re�, est-il dit de Melchis�dec, c�est-�-dire sans aucune parent� d�o� il tir�t son sacerdoce; �sans g�n�alogie�, en contraste avec les enfants d�Aaron qui, pour l�gitimer leur droit � la sacrificature, devaient prouver leur descendance (Esdras 2:62). �N�ayant ni commencement de jours, ni fin de vie�, sans qu�une limite f�t assign�e � sa sacrificature, comme c��tait le cas pour les fils d�Aaron, car il appara�t et dispara�t sans qu�il soit question de sa naissance, ni de sa mort. Nous ne le voyons donc que vivant: sa sacrificature demeure � perp�tuit�. Et c�est ainsi qu�il repr�sente d�une mani�re frappante la sacrificature perp�tuelle, intransmissible du Seigneur. Aussi est-il dit: �Assimil� au Fils de Dieu�, semblable au Fils de Dieu, non dans sa personne, mais dans son office de sacrificateur. Seulement la sacrificature de Christ s�exerce maintenant dans les cieux.

(v. 4-10). Apr�s avoir montr� tous les traits de la sacrificature de Melchis�dec et prouv� ainsi qu�en dehors de la sacrificature d�Aaron, il en existait une autre d�un ordre tout diff�rent, l�auteur montre combien la premi�re sacrificature est au-dessus de la seconde. Or cette sacrificature est celle de Christ, comme le prouvent les paroles du Ps. 110, o� David, parlant par l�Esprit, dit: �Tu es sacrificateur pour toujours, selon l�ordre de Melchis�dec�. L�auteur de l��p�tre les applique au Seigneur, ayant en cela l�autorit� de J�sus lui-m�me, qui parle de ce m�me Psaume comme concernant sa personne (Matt. 22:43).

L�auteur veut donc montrer la sup�riorit� de la sacrificature de Christ selon l�ordre de Melchis�dec, sur celle d�Aaron. Pour cela, il prend deux traits du r�cit de Gen. 14. Le premier est que Melchis�dec b�nit Abraham, le second est qu�Abraham lui donna la d�me du butin. �Consid�rez combien grand �tait celui � qui m�me Abraham donna une d�me du butin, lui le patriarche� (v. 4). La grandeur de Melchis�dec appara�t en effet d�une mani�re bien frappante, si nous pensons � la dignit� du patriarche Abraham, du d�positaire des promesses, du p�re des croyants, qui a donn� ce grand exemple de foi et de patience mis en relief au chap. 6 de cette �p�tre.

Abraham, quelque grand qu�il f�t, en donnant la d�me du butin � Melchis�dec, reconnaissait sa dignit� et le droit qu�il avait � cette d�me. Or sous la loi, qui vint longtemps apr�s Abraham, les sacrificateurs de la tribu de L�vi, de la famille d�Aaron, avaient l�ordre de prendre la d�me du peuple, de leurs fr�res. Or le fait qu�Abraham a �t� d�m� par Melchis�dec, montre que L�vi, le descendant d�Abraham, a �t� d�m� en lui. Cela fait voir nettement que la sacrificature de Melchis�dec �tait sup�rieure � celle de L�vi. De plus, les sacrificateurs de l�ordre l�vitique �taient des hommes mortels, tandis que le t�moignage rendu � Melchis�dec, c�est qu�il �tait vivant, �qu�il vit�; �n�ayant ni commencement de jours, ni fin de vie�. Il subsiste dans sa dignit�. Enfin la seconde preuve de la sup�riorit� de Melchis�dec sur Abraham est qu�il le b�nit, �or, sans contredit, le moindre est b�ni par celui qui est plus excellent� (v. 7). Un dernier trait est qu�il ne tirait pas �son origine d�eux (des descendants de L�vi), g�n�alogiquement�.

Quel que soit donc ce personnage, d�ailleurs inconnu et myst�rieux, sa grandeur et les traits de sa sacrificature sont clairement plac�s devant nos yeux. Nous savons ainsi ce que la Parole nous enseigne, en disant du Seigneur qu�il est �sacrificateur selon l�ordre de Melchis�dec�, en contraste avec les sacrificateurs selon l�ordre d�Aaron.

(v. 11-17). Dans ces versets et ceux qui suivent, se trouvent d�velopp�s et appliqu�s au Seigneur les traits qui appartiennent � la sacrificature selon l�ordre de Melchis�dec, et qui d�montrent sa sup�riorit� sur celle d�Aaron.

Mais il y a autre chose. Le peuple d�Isra�l avait re�u une loi fond�e sur la sacrificature l�vitique. Mais cette sacrificature ne pouvait faire parvenir � la perfection, elle n��tait pas le terme, le but final des desseins de Dieu. Et ce qui le d�montre, c�est qu�une autre sacrificature, selon l�ordre de Melchis�dec, �tait annonc�e dans l��criture (Ps. 110), comme devant se lever. Il s�ensuit que �la sacrificature �tant chang�e, il y a aussi par n�cessit� un changement de loi� (v. 12). Tout le syst�me l�vitique, dont la sacrificature selon l�ordre d�Aaron �tait la base, tombe avec elle.

Deux choses d�montrent le changement complet qui est op�r�, le contraste du tout au tout entre les deux genres de sacrificature. Premi�rement, �celui � l��gard duquel ces choses sont dites�, le Seigneur, appartient � une tribu �trang�re au sacerdoce l�vitique qui �tait confin� � la famille d�Aaron. Le Messie, selon la proph�tie de Jacob et d�autres encore, devait sortir de la tribu de Juda (Gen. 49:10) et de la famille de David (�s. 11:1), comme nous savons que cela eut lieu. Voil� une premi�re diff�rence. En second lieu, le sacrificateur de l�ordre d�Aaron �tait �tabli �selon la loi d�un commandement charnel�. Tout le syst�me �tait adapt� � l�homme dans la chair, tout �tait ext�rieur et temporaire; les c�r�monies et les ordonnances n��taient que des figures, et souvent un joug pesant pour l�homme p�cheur et sans force; les sacrificateurs se succ�daient l�un apr�s l�autre et n�exer�aient ainsi chacun leur charge que durant leur vie ici-bas. Au contraire, le Seigneur, �� la ressemblance de Melchis�dec�, se l�ve comme sacrificateur �selon la puissance d�une vie imp�rissable�. La vie dans laquelle il est entr�, apr�s avoir accompli la r�demption, est une vie sur laquelle la mort n�a point de puissance. C�est pourquoi ce t�moignage lui est rendu: �Tu es sacrificateur pour l��ternit� selon l�ordre de Melchis�dec�. Sa sacrificature est parfaite.

(v. 18). Le commandement qui a pr�c�d� l��tablissement de la sacrificature parfaite, le syst�me l�gal s�appliquant � l�homme dans la chair, a �t� abrog�, �� cause de sa faiblesse et de son inutilit�. Il �tait faible, car Dieu restait cach� derri�re le voile, et rien, dans ce syst�me, ne rendait l�homme capable de p�n�trer au-del� et d�approcher de Dieu. Il �tait donc inutile � cet effet, et ainsi se trouve d�montr� que �la loi n�a rien amen� � la perfection�.

(v. 19). Mais si l�ancien ordre de choses a �t� mis de c�t�, parce qu�il n�amenait rien � la perfection, la sacrificature de Christ introduit �une meilleure esp�rance par laquelle nous approchons de Dieu�. Ce n�est plus un commandement qui tenait l�homme p�cheur loin de Dieu, mais une esp�rance, une confiance bas�e sur la promesse et la gr�ce divine et qui nous permet d�approcher de Dieu, de nous trouver en sa pr�sence sans crainte. Nous pouvons remarquer que c�est l� un des grands points sur lesquels l��p�tre insiste, le fait d�approcher comme �tant le privil�ge du chr�tien (voyez chap. 4:16; 7:19, 25; 10:1, 22). Pr�cieuse gr�ce pour nous!

(v. 20-22). J�sus a �t� fait le garant d�une meilleure alliance. Une alliance sur le principe de l�ob�issance se rattachait � la sacrificature aaronique; mais une nouvelle alliance avec le peuple d�Isra�l, �une meilleure alliance�, est �tablie avec lui en rapport avec la sacrificature de Christ � Christ est le garant de cette alliance qui repose non sur le principe demandant l�ob�issance � un peuple charnel, mais sur Christ lui-m�me et son �uvre. Rappelons-nous que l�auteur parle � des H�breux devenus chr�tiens, et que les alliances ont rapport � Isra�l.

Or ce qui d�montre l�excellence et la sup�riorit� de cette alliance, c�est que Celui qui en a �t� fait garant, a �t� �tabli sacrificateur avec serment par celui qui dit de lui: �Le Seigneur a jur� et ne se repentira pas: Tu es sacrificateur pour l��ternit� selon l�ordre de Melchis�dec�. Les sacrificateurs selon l�ordre d�Aaron, au contraire, avaient �t� �tablis simplement sur l�ordre de Dieu, sans qu�aucun serment f�t intervenu qui assur�t leur perp�tuit�.

(v. 23, 24). Voici un nouveau contraste entre la sacrificature l�vitique et celle de Christ; c�est le contraste entre la mort et la vie. Dans la premi�re, les sacrificateurs ��taient plusieurs�. Hommes mortels, ils ne demeuraient pas, mais se succ�daient l�un � l�autre: Christ, vivant d�une vie imp�rissable, est et demeure unique sacrificateur. Il a la sacrificature qui ne se transmet pas et qui ne change pas. Tout est stable et perp�tuel.

(v. 25). La cons�quence tir�e de ce qui pr�c�de est infiniment pr�cieuse pour nous. D�abord remarquons l�expression: �Ceux qui s�approchent de Dieu par lui�. C�est une classe de personne qui est ainsi caract�ris�e. Ce sont les croyants, ceux qui sont sauv�s, ceux qui sont au b�n�fice de l��uvre accomplie par Christ. C�est par lui qu�ils poss�dent cette faveur que ni la loi, ni les sacrifices juifs, ne pouvaient leur donner: ils s�approchent de Dieu. Voyons maintenant le privil�ge qui r�sulte pour eux de la sacrificature intransmissible, perp�tuelle de Christ. C�est qu�il peut les sauver enti�rement, ou jusqu�� l�ach�vement. Nous sommes sauv�s parfaitement, c�est-�-dire lav�s de nos p�ch�s et affranchis du jugement, par l��uvre accomplie � la croix. Mais il nous reste encore la course � travers le d�sert avec ses dangers et ses labeurs. � travers tout et jusqu�� ce que tout soit achev�, il nous sauve, nous d�livre et nous garantit. Et en vertu de quoi? C�est qu�il est toujours vivant, vivant � perp�tuit�, d�une vie que rien n�interrompt dans son activit�, et que, dans cette vie, il interc�de pour nous. C�est donc � son intercession constante que nous devons d��tre sauv�s jusqu�� l�ach�vement de la course. De m�me qu�autrefois Mo�se �levant, en intercession � l��ternel, ses mains soutenues par Aaron et Hur (Ex. 17), procura � Isra�l une compl�te victoire sur ses ennemis, ainsi J�sus toujours vivant, nous fait triompher de tous les obstacles qui arr�teraient notre course.

(v. 26-28). Un nouvel argument nous est donn� ici, qui �tablit encore par contraste l�excellence supr�me de la sacrificature de Christ sur celle d�Aaron. Les souverains sacrificateurs pris d�entre les hommes �taient dans l�infirmit�, comme ceux pour lesquels ils �taient �tablis. Ils �taient des hommes p�cheurs qui devaient offrir des sacrifices, d�abord pour leurs propres p�ch�s, puis pour ceux du peuple, et pour cela entraient dans un tabernacle terrestre dont l�entr�e �tait interdite au peuple. Mais nous, sauv�s par le sacrifice de Christ qui s�est offert lui-m�me une fois pour toutes, nous approchons de Dieu dans le sanctuaire c�leste, o� rien d�impur, ni de souill�, ne peut entrer, notre place est l�; nous �tions des p�cheurs, mais sauv�s, nous sommes des saints. Comme tels, il nous convenait d�avoir un souverain sacrificateur tel que le demandent la gloire et la puret� du ciel � saint, innocent, sans souillure, s�par� des p�cheurs � de l�avoir l� o� nous sommes appel�s � entrer: �lev� plus haut que les cieux, dans la pr�sence de Dieu. �tant ainsi rev�tu de ce caract�re de saintet�, il n�a point eu � offrir de sacrifice pour lui-m�me: il s�est offert pour nous. Et ce sacrifice �tant parfait, n�a point � se renouveler. Son efficacit� demeure, et nous demeurons devant Dieu, l� o� cet unique sacrifice nous a plac�s. Sa sacrificature s�exerce donc dans le ciel, et son office comme souverain sacrificateur est d�interc�der pour nous.

C�est la loi qui �tablissait des hommes dans l�infirmit� pour �tre souverains sacrificateurs; mais une chose plus excellente est venue apr�s la loi. C�est le serment de Dieu: �Le Seigneur a jur�, et ce serment �tablit �un Fils�. C�est bien un homme, mais il est Fils de Dieu, et il est �tabli souverain sacrificateur lorsque, apr�s avoir �t� consomm�, consacr� (voyez chap. 2:10), il est entr� dans le ciel, rendu parfaitement propre � accomplir son office pour l��ternit�.

Nous ferons une remarque � propos du v. 27. Il est dit: �S��tant offert lui-m�me�. Cela ne veut pas dire qu�il s�est immol� lui-m�me, accomplissant ainsi un acte de sacrificateur. Mais il s�est pr�sent� lui-m�me comme offrande, il s�est donn� lui-m�me pour �tre la victime du sacrifice (Gal. 1:4; 2:20; �ph. 5:2, 25). De m�me ce n�est pas lui qui a vers� son sang, mais son sang a �t� vers� (Matt. 26:28). Dans la sacrificature l�vitique, il y avait m�me bien des cas o� ce n��tait pas le sacrificateur qui immolait lui-m�me la victime (L�v. 1:5, 11; 3:2, 8, 13; 4:4, 24, 29, etc.). Il n�y a aucun acte de sacrificateur de la part de Christ avant le moment o�, entrant dans la gloire, apr�s avoir �t� consomm�, il est salu� par Dieu m�me souverain sacrificateur selon l�ordre de Melchis�dec (voyez chap. 5).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Hebrews 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/hebrews-7.html.