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Job 1

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versets 1-22

Chapitre 1er

En premier lieu toutefois, Job lui-m�me est plac� devant nous. Nous voyons en lui un homme sinc�re, vrai et sans reproche; il jouit de tous les �l�ments du bonheur sur la terre: il est b�ni dans ses circonstances, aussi bien que dans sa famille, et marche habituellement dans la crainte de Dieu. Le fait qu�il �tait �plus grand que tous les fils de l�Orient� donne d�autant plus d�importance � son �preuve. Mais n��tait-il pas b�ni de Dieu? Oui, dans une mesure abondante. Il avait sept fils et trois filles. Il avait une part tr�s grande aux biens qui, aux premiers jours et dans ces contr�es-l�, constituaient les richesses des hommes. Ce n�est donc pas un p�lerin et un �tranger que nous trouvons en Job. C��tait � cela que Dieu avait appel� les patriarches; mais Job n��tait pas l�un d�eux. Il �tait en dehors de l�alliance faite avec Abraham, quoique b�ni de Dieu et d�une fa�on expresse et �vidente. Sans nul doute, Dieu b�nissait les patriarches, mais tout en �tant fid�le � ses promesses, Il ne s��tait jamais engag� � ne pas sortir de leur sph�re. C�est l� ce que nous voyons en Job, et c�est exactement ce que la gr�ce se pla�t � faire; elle n�est jamais limit�e aux promesses. Tout en accomplissant ces derni�res, comme elle le fera tr�s certainement bient�t de la mani�re la plus compl�te et � la vue du monde entier, la gr�ce maintient son droit � b�nir au-del� de cette limite. Les alliances ne sont nullement la mesure de la gr�ce; celle-ci peut s��tendre dans sa propre puissance illimit�e l� o� la promesse ne peut la suivre. Il n�y a aucune excuse, pour nous tout au moins, si nous ignorons cette v�rit�, car, comme chr�tiens individuellement, aussi bien que comme Assembl�e de Dieu, nous sommes amen�s en Christ, � la gloire de Dieu, dans une pl�nitude de b�n�diction incomparablement sup�rieure aux promesses faites aux p�res. De fait, une des plus tristes causes de l��tat de ruine de la Chr�tient� et de la pauvret� de l�enseignement qu�y re�oivent les �mes, g�t dans le fait que les hommes s��l�vent rarement au-dessus de ces promesses. Cela est vrai, m�me de ceux qui retiennent ce que l�on nomme la doctrine �vang�lique; car l�essence m�me de cette derni�re, comme syst�me, est de nier la faveur et la gloire sp�ciales r�v�l�es dans le myst�re de Christ et de l�Assembl�e, en faisant de la loi la r�gle de la vie chr�tienne. On rabaisse ainsi le Nouveau Testament au niveau de l�Ancien, au lieu de comprendre que chacun d�eux a son propre caract�re et son but distinct. Il n�est donc pas question simplement pour nous de promesses pour la terre, ni m�me d�une promesse plus grande et plus �lev�e que celles qui ont �t� faites aux p�res. Il y avait de toute �ternit� un secret cach� en Dieu, lequel n�a pas �t� donn� � conna�tre en d�autres g�n�rations; aussi nos b�n�dictions infinies en Christ n��taient pas l�objet de promesses r�v�l�es � l�homme en aucune mani�re. Si ces b�n�dictions doivent �tre appel�es de ce nom, elles �taient une promesse entre le P�re et le Fils, mais ce n�est pas l� ce que les hommes entendent g�n�ralement par ce mot. Elle �tait enti�rement en dehors d�Abraham, d�Isaac ou de Jacob. Que connaissaient-ils du dessein de Dieu relatif � la gloire c�leste, r�v�l� par l�Esprit, et qui existait entre le P�re et le Fils? Mais maintenant ce dessein est donn� � conna�tre, et c�est en cela que se trouve pr�cis�ment le caract�re enti�rement nouveau du Nouveau Testament. Il �tait impossible que cette r�v�lation e�t lieu tant que Dieu poursuivait ses voies envers Isra�l, tant que l��uvre de la r�demption n�avait pas encore �t� accomplie par un Christ rejet�, et que le Saint Esprit n�avait pas encore �t� envoy� du ciel, comme fruit de cette �uvre, pour baptiser en un seul corps les Juifs et les Gentils croyants. Le myst�re, cach� en Dieu jusqu�au temps de sa pleine r�v�lation, consiste dans le fait que Christ a �t� exalt� en haut, et que l��glise lui est unie. Dieu nous le fait conna�tre, � nous, Gentils, qui, moins que tous les autres, pouvions nous attendre � une telle part, car Il voulait ainsi manifester la pl�nitude de sa gr�ce � tous �gards. Dans son caract�re c�leste, cette gr�ce s��l�ve absolument au-dessus des promesses faites aux p�res, quelque honor�s qu�ils fussent. Sous son aspect terrestre, elle d�passe enti�rement les enfants d�Isra�l, dans le d�ploiement d�une mis�ricorde qui ne fait aucune diff�rence, et qui, par cons�quent, trouve ses objets parmi les plus m�pris�s et les plus abjects, non seulement pour les sauver, mais pour les unir � leur Chef c�leste.

Nous trouvons donc ici Job dans la position la plus marqu�e d�un homme, b�ni de Dieu en tout ce que son c�ur pouvait d�sirer. Il n�est pas n�cessaire de rappeler que cette b�n�diction n�aurait pas �t� stable si l��l�ment divin y avait manqu�; dans ce cas, il n�y a que pi�ge et d�ception. En quoi consistait cet �l�ment selon Dieu? Job �tait �parfait et droit, craignant Dieu et se retirant du mal� (Job 1:1). Il n��tait pas un homme � angles vifs, partial, d�fectueux � certains �gards et remarquable par quelques qualit�s. Il �tait int�gre et d�un c�ur entier pour Dieu; ce caract�re moral �tait fond� sur la crainte de Dieu et avait pour trait distinctif le rejet du mal. Sa vie int�rieure et sa vie ext�rieure �taient toutes deux sans reproche. Le mot �parfait� ne donne aucun fondement quelconque � la doctrine insens�e de la disparition du p�ch� dans la chair. Telle n�est pas la port�e de ce mot dans l��criture, mais c�est un caract�re spirituel complet avec l�int�grit�. Job craignait Dieu et se retirait du mal. C��tait l� le secret de sa vie. Il donnait � Dieu sa place, et abhorrait le mal qui l�entourait ici-bas et qui �tait oppos� � Dieu. Assur�ment, il �tait n� de Dieu et marchait avec simplicit� et un c�ur droit devant Lui. Cela ne nous est pas dit de lui d�une mani�re g�n�rale seulement. Sa position est plac�e devant nous, ainsi que ses circonstances de famille, avec une beaut� remarquable; de m�me sa pi�t� z�l�e et, nous pouvons le dire, pleine de jalousie pour la gloire de Dieu. Car m�me si ses fils et ses filles se r�unissaient en des occasions sp�ciales, � quoi Job pensait-il? Il avait une crainte � cet �gard. Combien souvent de tels rassemblements ne sont-ils pas des moments de danger pour l��me! Combien facilement ils ouvrent la porte � Satan! Aussi Job craignait que quelque chose ne f�t survenu qui f�t un reniement effectif des droits de Dieu, et que ses enfants ne l�eussent maudit dans leurs c�urs. Nous n�avons pas besoin de supposer que des paroles mauvaises fussent formellement prof�r�es, ni des actes coupables commis, mais que le c�ur des enfants de Job ne f�t entra�n�, en de tels moments, � s��loigner de Lui par manque de vigilance. �Job envoyait vers eux et les sanctifiait: il se levait de bonne heure le matin et offrait des holocaustes selon leur nombre � tous� (1:5).

Et cela n�avait pas lieu seulement en quelque occasion particuli�re, ou dans quelque crise sp�ciale dans lesquelles ses fils �taient expos�s aux efforts de l�ennemi: �Job faisait toujours ainsi�. C��tait l� un trait encore plus �lev� de sa pi�t�. Telle �tait la teneur de sa vie; tel �tait l�homme que Dieu, dans son amour, avait sp�cialement distingu�, ainsi que ce livre nous le prouve.

Mais il y avait encore plus. Nous devons apprendre que non seulement le mal abonde dans le monde o� nous sommes, mais qu�il s�y trouve un ennemi invisible. Si nous ne tenons pas suffisamment compte, selon Dieu, de sa pr�sence, nous courons un grand danger. Dans ce cas nous serons dans la perplexit� et manquerons gravement dans l�appr�ciation des pi�ges contre lesquels nous avons � veiller et � lutter.

Il y a une autre v�rit� qui est mise en lumi�re ici, � savoir que les �v�nements de la terre sont en intime relation avec le ciel. Maintenant, sans doute, le chr�tien est admis � p�n�trer dans les cieux ouverts. Mais, avant que cela f�t rendu possible, comme c�est le cas aujourd�hui, par l�ascension de Christ et la descente du Saint Esprit, Dieu pouvait donner � ses saints d�autrefois des �chapp�es sur le ciel, et Il le faisait. Non seulement aucun mouvement important des puissances terrestres n�a lieu sans la volont� du ciel, mais les premiers chapitres de notre livre nous apprennent que cela est vrai en tout ce qui concerne un saint isol� ici-bas. Satan a pu pervertir cette v�rit�, en la rempla�ant par une astrologie mensong�re, faite pour l�homme curieux mais incr�dule; cependant la v�rit� demeure. Le monde peut �tre plong� dans la confusion, les yeux des juges aveugl�s; l�oppression peut remplacer la justice, les g�missements et la mis�re caract�riser toute la sc�ne: n�anmoins, en d�pit de la tyrannie et de la r�bellion, c�est dans le ciel que se trouvent la source et le centre du pouvoir. Ce n�est pas encore le moment o� le mal sera abattu et o� le gouvernement de Dieu sera �tabli en puissance; toutefois Satan lui-m�me ne peut agir sans la permission de Dieu. Quelle immense consolation! Il y a de plus un autre et plus grand r�confort pour l�enfant de Dieu, � savoir que ce n�est jamais l�adversaire, mais que c�est Dieu qui commence l�action. Il en est ainsi dans la plus terrible calamit�, dans la plus extr�me souffrance: Dieu est au gouvernail et dirige tout � son commandement. Il y a un autre trait de ses voies qui se rattache � ce que nous venons de dire et qui en d�coule. Non seulement Dieu est au commencement, mais Il se trouvera s�rement � la fin de toutes ses voies, et de m�me dans l�intervalle. Il met des limites � l��preuve. Le chemin peut para�tre sombre et difficile, et assur�ment ce livre nous montre que Job se r�v�la absolument incapable de supporter le creuset, car il n��tait pas le Christ. Mais il apprit � la fin ce qu�il ignorait au commencement: que c��tait le Dieu de gr�ce qui ouvrait son c�ur au terme de l��preuve et lui donnait de pouvoir Le justifier franchement et sans r�serve.

Ici donc nous est r�v�l� ce que nous n�aurions pu savoir autrement: c��tait Dieu et non Satan qui avait commenc� toute cette dispensation � l��gard de Job. C��tait lui qui avait consid�r� son serviteur et le bon plaisir de son c�ur � l��gard de Job (car Dieu trouve ses d�lices dans ses saints) avait r�veill� la haine de Satan.

Nous ajouterons une autre remarque en passant. Il peut para�tre singulier � quelques-uns que Satan puisse venir parmi les fils de Dieu dans le ciel, mais cela provient de l�ignorance des �critures. � premi�re vue, ce fait semble hors de place: Satan paraissant parmi les fils de Dieu, ce qui, sans nul doute, signifie parmi les anges en la pr�sence de Dieu! Mais il me para�t certain que quiconque est bien fond� dans la connaissance de la Parole comprendra que c�est l� une partie du �myst�re de Dieu� (Apoc. 10:7), selon lequel Il prend patience jusqu�ici, en vue des buts les plus �lev�s, avant d��ter le mal. Celui qui est nourri de la pens�e de Dieu r�v�l�e dans les �critures comprendra que c�est justement ce � quoi nous pouvions nous attendre. Qui �tait Satan et quelle �tait sa condition premi�re? N��tait-il pas au commencement parmi les fils de Dieu? Il �tait l�un d�eux. Cela nous aide � comprendre comment il se fait qu�un �tre semblable, quoique d�chu, puisse avoir acc�s dans la pr�sence de Dieu, jusqu�� ce qu�ait sonn� l�heure du jugement. Ce n�est pas l�homme seul qui est tomb�. Il y eut une chute ant�rieure � la sienne, chute d�une cr�ature plus �lev�e en dignit�. C�est un fait, quoiqu�il y ait des hommes assez audacieux pour donner carri�re � leur incr�dulit�, en niant la chute de l�homme, aussi bien que l�existence de Satan. Nous ne devons pas nous en �tonner. Les hommes refusent ais�ment de croire ce qui leur d�pla�t; or la v�rit� de la chute est offensante pour leur orgueil, et encore plus celle de leur esclavage de Satan par le p�ch�. Mais pourquoi le fait de la chute des anges et des hommes est-il si r�pulsif pour l�esprit humain? Parce qu�il est la preuve de la culpabilit� et de la ruine de la cr�ature. Cette v�rit� d�montre aussi la faiblesse de cette derni�re et la n�cessit� de la d�pendance de Dieu. La condition premi�re des cr�atures d�chues avant leur chute rend un t�moignage manifeste � la bont� de Dieu, avant que le mal exist�t, soit dans le ciel, soit sur la terre. Malgr� cela la cr�ature a abandonn� son origine. En ces termes, nous apprenons � conna�tre Satan, le chef infatigable de la d�sob�issance. Il est impuissant pour s�duire les saints anges �lus; il peut accuser les saints avec une apparence de v�rit�. Ici se rencontrent la premi�re et la derni�re r�v�lation divine. Ainsi nous cessons de consid�rer comme une chose singuli�re et incompr�hensible le fait que l�Adversaire para�t parmi les fils de Dieu en Sa pr�sence. H�las! nous apprenons aussi qu�il connaissait tr�s bien le privil�ge de se trouver l� dans des conditions tout autres. Il avait brill� autrefois parmi les fils de Dieu. Qu��tait-il maintenant? Un �tre rebelle et mis�rable qui avait fait du moi son objet, au lieu que Dieu le f�t. Maintenant le moi ne lui donnant aucune satisfaction, il d�cha�ne sa malice contre tous, sp�cialement contre les objets de l�amour de Dieu. Toute son activit� a pour but de s�opposer � Dieu en ha�ssant l�homme et particuli�rement tous ceux dans lesquels Il trouve ses d�lices.

N�y a-t-il cependant pas une certaine consolation pour nos c�urs dans le fait que l�inimiti� de Satan, quelque amers qu�en soient les effets dans notre exp�rience, rend t�moignage � l�amour de Dieu, car c�est ce qui l�excite contre nous? Si nous apprenons avec douleur � conna�tre la r�alit� des efforts et des assauts de Satan, n�oublions pas, pour notre encouragement, la source d�o� ils proviennent. N�est-ce pas � cause de ce que nous sommes pour Dieu? Si nous avons le m�me esprit de foi que Job et si nous marchons fid�lement, Satan nous d�testera autant que lui; aussi nous avons le privil�ge de trouver notre consolation dans cette portion de la Parole comme dans toute autre. Les m�mes principes s�appliquent � tous les chr�tiens maintenant. Christ n�a pas honte de les appeler ses fr�res. De plus, le P�re, peut-on dire, ne manque pas de leur t�moigner son amour comme � ses enfants. Chacun d�eux est l�objet du plus profond int�r�t pour Dieu lui-m�me. Satan le sait bien, c�est pourquoi il ne peut les supporter. C�est peut-�tre une grande �preuve d�exp�rimenter ce qu�est la malice du diable, mais quelle consolation de conna�tre l�amour de Dieu, ainsi que ses soins de gr�ce, et les d�lices qu�Il trouve en nous. Et c�est cela cependant qui excite l�Ennemi � nous causer tout le dommage possible.

Ainsi, le jour o� les fils de Dieu, les anges, vinrent pour se pr�senter devant Dieu, Satan parut aussi parmi eux. �Et l��ternel dit � Satan: D�o� viens-tu?� Dieu voulait manifester les choses. Ce n��tait pas, sans doute, qu�Il ignor�t quoi que ce f�t; mais ici, comme dans la Gen�se, nous sommes dans l�atmosph�re de ces premiers jours o� Dieu parlait comme � des enfants, et pla�ait clairement les choses devant les siens, parce qu�ils avaient besoin du langage le plus compr�hensible. C�est ainsi qu�ailleurs nous le voyons descendre ici-bas pour s�inqui�ter de l�homme. Il savait parfaitement ce qui en �tait, sans l�appeler dans le jardin d��den, mais c�est pour nous qu�Il se r�v�le ainsi. De m�me, Il fut afflig� dans son c�ur, lorsqu�Il vit que la m�chancet� de l�homme �tait grande sur la terre. De m�me aussi, lorsque les hommes s�unissent pour b�tir une cit� et une tour, ou lorsque le cri de l�iniquit� de Sodome et Gomorrhe s��l�ve vers le ciel, Il descend pour voir si les choses sont aussi mauvaises qu�elles le paraissent. Toutes choses sont nues et d�couvertes � ses yeux; mais Dieu veut nous donner la s�rieuse le�on de ne jamais �tre pr�cipit�s dans le jugement du mal. Il sait tr�s bien que nous le sommes souvent. Dieu lui-m�me veut descendre et voir si le mal est aussi grand que le cri qui en est mont� devant Lui, et sinon, Il le saura. Les hommes du moins sont tromp�s par les apparences et Dieu d�sire nous mettre en garde contre tout faux jugement. Il aime la patience dans l�examen du mal; sa Parole nous enseigne d�y apporter les soins les plus minutieux. C�est le m�me Dieu qui plus tard commanda au sacrificateur de juger dans un cas suspect de l�pre. Mais quelle circonspection et quel examen attentif et r�p�t� devaient y �tre apport�s, afin d��viter toute erreur! Quel ardent d�sir de voir se produire le moindre sympt�me de bien et la plus petite diminution du mal! Mais quelle sentence solennelle de jugement lorsque le mal �tait pleinement manifest�! C�est le m�me Dieu partout, mais que de le�ons vari�es pour nous!

Il en est de m�me ici. Dieu parle en gr�ce en pr�sence de tous, et manifeste la haine implacable du M�chant, en contraste avec Celui qui devait un jour descendre, en amour, pour sauver des �tres perdus! �Venez � moi�, dit ce dernier � l�heure de son rejet, avec un amour d�bordant, exempt de toute irritation, malgr� ce rejet, �et je vous donnerai du repos�. Satan ne sait rien de cet amour, ni les m�chants non plus. Ils sont semblables � la mer agit�e, mais Christ donne le repos � tous ceux qui sont fatigu�s et charg�s. Je ne dis pas que leur part soit uniquement de se reposer. Il y a pour eux une �uvre de foi et un travail d�amour dans un monde d�iniquit�, mais il ne peut y avoir de vrai labeur que pour ceux qui poss�dent le fondement du repos r�el, qui se trouve en Lui. Il faut d�abord que Christ nous donne le repos pour que nous puissions travailler d�une mani�re qui lui soit agr�able sur une sc�ne qui r�clame si hautement ce labeur, et qui en a tant besoin. Mais il y a un Ennemi de Dieu et de l�homme qui ne conna�t point de repos, et qui manifeste son agitation dans une activit� malfaisante, comme nous le verrons plus loin, jusqu�� ce qu�il disparaisse, apr�s avoir �t� compl�tement battu. Il est non seulement un meurtrier, mais un menteur; toutefois il doit mettre au jour ses pens�es et ses d�sirs, selon que Dieu trouve bon de l�y obliger.

Tout d�abord, Satan fait lui-m�me le r�cit de son activit� incessante �� et l� sur la terre, et des voyages qu�il y accomplit sans rel�che. Dieu trouve bon ensuite de signaler son serviteur: �As-tu consid�r� mon serviteur Job, qu�il n�y a sur la terre aucun homme comme lui, parfait et droit, craignant Dieu, et se retirant du mal?� Que fait l�Adversaire? Il se sert de la b�n�diction divine pour insinuer une accusation: Job ne craint pas Dieu sans raison; il a des motifs �go�stes; c�est uniquement en vue des avantages qu�il peut en recueillir. Un esprit pervers ne peut concevoir d�autres motifs que les siens propres: �Ne l�as-tu pas, toi, entour� de toutes parts d�une haie de protection?� Tu l�as b�ni � tous �gards. �Mais �tends ta main et touche � tout ce qu�il a: tu verras s�il ne te maudit pas en face�. Ce devait �tre la premi�re �preuve.

On voit bient�t sur la terre les r�sultats de la permission divine. Le reste du chapitre nous pr�sente le tableau des d�sastres se succ�dant avec rapidit�. On n�y voit pas appara�tre la main de l�Ennemi; et cependant elle est en tout cela. Ce sont des �v�nements terrestres accomplis par des instruments ordinaires, ayant lieu sans doute avec une rapidit� extraordinaire, ce qui n�est pas la moindre partie de l��preuve. Il n�aurait pas suffi � Satan de laisser un intervalle prolong� s��couler entre ses coups. Tout est tr�s habilement arrang� par lui pour que ces calamit�s prennent l�aspect de jugements impitoyables envoy�s de Dieu, et cependant par des moyens ext�rieurs et humains. Ainsi, tout d�abord, un jour o� ses fils et ses filles mangeaient et buvaient dans la maison de leur fr�re a�n�, un messager vint annoncer une attaque des Sab�ens contre le b�tail. �Ils ont frapp� les jeunes hommes par le tranchant de l��p�e�. La main de Satan le Destructeur �tait manifeste en cela. �J�ai �chapp�, moi seul, pour te l�annoncer�. Ainsi il y a un seul survivant, afin que la terrible nouvelle en parvienne s�rement, et que l��preuve en soit rendue plus poignante. Si, dans chaque coup, il n�y avait pas eu un r�chapp�, le r�cit n�aurait pu en �tre donn� de cette mani�re. Le mal est consomm�; cependant Job sentait, comme nous l�aurions senti, que tout �tait sous le regard de Dieu. Ne l�oublions jamais! Si la main de Satan �tait cach�e derri�re ces coups affligeants, celle de Dieu �tait au-dessus de la sienne. Quelle grande et s�re consolation!

Ensuite, par des voies myst�rieuses comme auparavant, arrive le reste de l��preuve. �Celui-ci parlait encore, qu�un autre vint et dit: Le feu de Dieu est tomb� du ciel (la foudre sans doute) et a br�l� les brebis et les jeunes hommes, et les a consum�s; et j�ai �chapp�, moi seul, pour te l�annoncer. Celui-ci parlait encore, qu�un autre vint et dit: Les Chald�ens (un ennemi venant d�une tout autre direction) ont form� trois bandes, et se sont jet�s sur les chameaux et les ont pris, et ils ont frapp� les jeunes hommes par le tranchant de l��p�e; et j�ai �chapp�, moi seul, pour te l�annoncer. Celui-ci parlait encore, qu�un autre vint et dit: Tes fils et tes filles mangeaient et buvaient du vin dans la maison de leur fr�re premier-n�, et voici, un grand vent est venu de del� le d�sert et a donn� contre les quatre coins de la maison, et elle est tomb�e sur les jeunes gens et ils sont morts�. Ainsi, de tous c�t�s, l�ouragan s�est d�cha�n�, causant non seulement la destruction des biens de Job, mais la perte la plus terrible de toutes, lui enlevant � la lettre tout ce qu�il poss�dait. N�avait-il pas des fils et des filles? Tout lui �tait arrach� et d�une mani�re profond�ment douloureuse pour son c�ur. Dieu n��tait-il pas au-dessus de tout? Ne s�int�resse-t-il pas � tout ce qui se passe ici-bas? Ce fait n�avait-il pas caract�ris� l�histoire de la vie de Job, l�int�r�t et la b�n�diction de Dieu, non seulement � son �gard, mais � l��gard de tout ce qu�il avait? Et maintenant, en un jour, tout ce que la b�n�diction divine avait donn� avait disparu et de la mani�re la plus p�nible. Dieu avait-il oubli�? N�avait-Il pas pris garde? Job dit: �Nu je suis sorti du sein de ma m�re, et nu j�y retournerai�. Ainsi parla ce juste, apr�s avoir d�chir� sa robe, s��tre ras� la t�te et jet� � terre, car il sentait le coup comme il devait le sentir. Mais ensuite, il se prosterna et dit: �L��ternel a donn�, et l��ternel a pris; que le nom de l��ternel soit b�ni!� En tout cela Job ne p�cha pas, et n�attribua rien � Dieu qui f�t inconvenable, rien d�anormal et qui f�t indigne de Lui. Le premier assaut avait compl�tement manqu�. D�pouill� de tout, Job ne p�cha point.

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