Bible Commentaries
Job 3

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versets 1-26

Chapitres 3 � 5

Nous entendons maintenant les �clats passionn�s de la douleur de Job. Il ne peut supporter la pr�sence de ses amis. Il avait travers� beaucoup d�afflictions et des �preuves am�res, mais ces amis �taient venus contempler sa mis�re sans lui adresser une parole. C��tait trop pour lui. Le soup�onnaient-ils? Il ne pouvait supporter des doutes relativement � ses rapports avec Dieu, surtout de leur part. N��taient-ils pas ses amis? S�ils l�aimaient, pourquoi ce silence de mauvais augure de sept jours et sept nuits? Il se pouvait qu�il e�t tout d�abord pour cause leur profonde sympathie pour lui, mais pourquoi n�avaient-ils pas une parole � lui dire? Pourquoi pas une consolation comme une goutte d�eau pour ses l�vres dess�ch�es? Ils commen�aient � r�fl�chir et c�est l� une chose dangereuse. Dans la pr�sence de Dieu, nous jugeons le moi et nous �coutons sa Parole. Combien souvent nos propres pens�es nous fourvoient! Ce dont nous avons besoin c�est de prier et d��couter, afin que nous puissions recevoir la Parole de la part de Dieu lui-m�me. Combien cela est diff�rent, combien cela correspond exactement � ce dont nous avons besoin! Les oreilles des amis de Job n��taient pas ouvertes. Il y eut ici-bas un Homme que Dieu r�veillait chaque matin, et dont Il r�veillait l�oreille pour qu�il �cout�t �comme ceux qu�on enseigne� (�sa�e 50:4). Il ne connut jamais notre lenteur � �couter la parole de Dieu. Quant aux trois amis, ils gard�rent d�abord ce redoutable et angoissant silence, et Job dut bient�t apprendre avec amertume ce que signifiait cette attitude. C�est lui qui commen�a � parler, puis ils continu�rent, mais c��taient leurs propres pens�es et non celles de Dieu qu�ils lui firent entendre.

Ensuite Job d�plore et maudit le jour de sa naissance; il ne maudit pas Dieu; rien de semblable n�aborde son esprit. Toutefois il exprime d�une fa�on inconvenante son horreur du jour dans lequel sa naissance fut annonc�e. Toute la sc�ne de ce jour-l� lui appara�t comme envelopp�e de t�n�bres. Tout ce qui avait rapport � son entr�e dans ce monde �tait horrible � ses yeux. Il s��crie avec amertume: �P�risse le jour auquel je naquis, et la nuit qui dit: Un homme a �t� con�u! Ce jour-l�, qu�il soit t�n�bres�. Et encore: �Cette nuit-l�, que l�obscurit� s�en empare�. Puis: �Voici, que cette nuit-l� soit st�rile; que les cris de joie n�y entrent pas�. Il demande pourquoi il est n� pour �tre destin� � une telle mis�re, pourquoi il n�a pas �t� laiss� plut�t, s��crie-t-il d�une fa�on ironique, �avec les rois et les conseillers de la terre qui se b�tissent des solitudes�. Est-ce � quoi aboutit la gloire de ce monde? � des ruines que les rois �l�vent pour eux-m�mes? Il en est de m�me pour �les princes qui ont de l�or, qui ont rempli d�argent leurs maisons�. Mais l�or et l�argent ne peuvent d�livrer l�homme de la douleur et de la mort. C��tait donc la vie et l��uvre dans laquelle les rois d��gypte cherchaient la renomm�e: la construction de leurs tombeaux! Mais le lot de Job paraissait plus lugubre encore. Pourquoi n�avait-il pas �t� couch� dans un lieu d�sol� comme ceux-l�, ou pourquoi �tait-il n�?

C�est par cette explosion d�amertume que s�ouvre le premier d�bat entre Job et ses amis. Nous pouvons remarquer certaines diff�rences dans les discours de ces derniers; ils parlent toujours dans le m�me ordre durant les trois grandes discussions du livre: �liphaz, Bildad et Tsophar se suivent r�guli�rement chaque fois dans le m�me ordre, et Job r�plique � chacun d�eux. On peut constater qu�� la troisi�me discussion, Tsophar, le dernier interlocuteur, se tait, tandis que Job continue si longuement son discours qu�il semble presque une r�ponse � celui de Tsophar qui n�avait pas �t� prononc�. En d�autres termes, Job r�fute compl�tement ce que son ami aurait eu � dire, s�il avait parl�. La partie principale du livre est donc remplie de ce que nous venons de rappeler: d�un c�t�, nous y trouvons trois s�ries d�arguments pr�sent�s par les amis de Job, de l�autre, et de la mani�re la plus compl�te, les r�ponses de ce dernier � chacun d�eux. Ensuite appara�t un nouveau personnage, �lihu, qui r�duit Job au silence aussi compl�tement que celui-ci l�avait fait � l��gard de ses amis. Finalement l��ternel termine la discussion, en donnant, pour clore tout raisonnement, la solution du probl�me. S�il pla�t � Dieu, nous consid�rerons bri�vement la premi�re discussion, sans entrer dans tous les d�tails.

�liphaz le Th�manite, qui para�t avoir �t� le plus �g� des trois amis et celui qui parle avec le plus de dignit�, reproche tout d�abord � Job son manque de fermet� en pr�sence du premier malheur qui l�avait frapp� lui et sa famille. De plus, non content de cela, il reprend Job, parce que, tandis qu�il avait si bien su consoler les autres dans leurs douleurs, il avait c�d� sous le poids de l��preuve, lorsqu�elle l�avait atteint lui-m�me. Il maintient la justice infaillible des voies de Dieu qui ne peut jamais oublier l�innocent, ni �pargner le coupable. Il va plus loin et fait le r�cit de ce qui lui a �t� communiqu� par un esprit, dit-il, et qui lui a �t� secr�tement r�v�l�, son oreille ayant �t� ouverte pour entendre quelque peu des choses contenues dans les visions de la nuit. Il fait une description saisissante de ces derni�res et des paroles solennelles qui ont �t� prononc�es � ses oreilles. La somme de cette r�v�lation �tait un jugement de la pr�somption de l�homme mortel qui veut amener Dieu � la barre de son tribunal, de quelque mani�re que ce soit. Il insiste aussi sur la folie de celui qui a recours � l�aide de la cr�ature. Toutes choses sont dans la main de Celui qui frappe soudain l�insens� qui se croyait en s�curit�. Enfin il convie Job � la repentance, ajoutant que, s�il s�humiliait devant Dieu, cette �preuve ne serait pas dissip�e, mais qu�il en sortirait plus b�ni que jamais. C�est l�, je crois, en quelques mots, la port�e g�n�rale du premier discours d��liphaz dans les chapitres 4 et 5.

Il est toutefois un fait trop remarquable pour que nous ne nous y arr�tions pas, � savoir que l�Esprit de Dieu cite comme faisant partie des �critures, des paroles que l��ternel juge � la fin du livre comme ayant donn� non seulement une fausse appr�ciation de Job, mais aussi de Lui-m�me. Ces paroles ne sont pas ce que l��ternel dit � la fin, ni ce qu�exprime �lihu dans le d�bat, en qualit� d�interpr�te, ni m�me le plaidoyer de Job. Ce sont les paroles d��liphaz qui sont cit�es par l�ap�tre Paul dans le Nouveau Testament. C�est l� un fait tr�s frappant. Dieu lui-m�me d�clare que les amis de Job n�avaient pas parl� comme il convenait; cependant, le Saint Esprit nous donne leurs discours par inspiration et emploie les paroles de l�un d�eux, comme faisant partie des �critures. Assur�ment ces deux points de vue s�accordent sans peine. Il suffit d�examiner les paroles d��liphaz pour se rendre compte qu�elles ne contiennent rien qui ne soit selon la v�rit�. En revanche, si nous en pesons l�application qu�il en fait � Job, elles sont gravement erron�es. Combien sont sages les voies du Seigneur et de quelle profondeur admirable sont les enseignements de la Parole!

Dans la premi�re �p�tre aux Corinthiens, comme dans celle aux H�breux, le Nouveau Testament cite les paroles d��liphaz, mais l� l�application en est parfaitement juste.

Dans l�histoire de Job, il n�en est pas ainsi, et ses amis sont l�objet de la r�pr�hension divine pour leurs paroles, tandis que l�application en est aussi juste que la port�e, lorsque l�Esprit les cite dans le Nouveau Testament; tout est � sa place. C�est un exemple frappant de la mani�re merveilleuse dont Dieu fait face � tout selon sa propre sagesse; nous disons cela en passant.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Job 3". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/job-3.html.