Bible Commentaries
Job 39

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-30

Chapitres 38 et 39

�Et l��ternel r�pondit � Job du milieu du tourbillon et dit: Qui est celui-ci qui obscurcit le conseil par des discours sans connaissance? Ceins tes reins comme un homme, et je t�interrogerai et tu m�instruiras�. Il avait demand� de se trouver dans la pr�sence de Dieu, le sommant pour ainsi dire de se rendre � son d�sir, et Dieu lui r�pond: �Ceins tes reins comme un homme�. Le mot �homme� employ� ici n�est pas le m�me que dans les passages o� Job dit: �Qu�est-ce que l�homme mortel?� et: �Qu�est-ce que l�homme que tu fasses grand cas de lui?� (chap. 7:17). Dans ces derniers passages, le mot implique la faiblesse et la mortalit�. Mais Dieu emploie un terme tout diff�rent, et l�on pourrait traduire: �Ceins tes reins comme un h�ros�, sens que ce mot peut avoir. Il signifie un homme fort. Job avait r�clam� cette rencontre avec Dieu pour un examen judiciaire de ses voies en Sa pr�sence et Dieu l�avait exauc�: �O� �tais-tu quand j�ai fond� la terre? D�clare-le moi, si tu as de l�intelligence�. Nulle part. �Qui lui a �tabli sa mesure, � si tu le sais? Ou qui a �tendu le cordeau sur elle?� Job garde toujours le silence. Il n�avait pas une parole � dire. En outre, consid�rons le fait que la r�v�lation qui nous est donn�e ici date du commencement de l�histoire du monde, pas tr�s longtemps apr�s le d�luge et apr�s que les hommes commenc�rent � se multiplier de nouveau sur la terre. Puisque l�homme se glorifie abondamment de ses progr�s et de son habilet�, ainsi que des lumi�res, de la science et de la civilisation qu�il a acquises depuis lors, pourquoi ne peut-il r�pondre maintenant aux questions que Dieu adresse � Job? Les plus sages sont ceux qui sont les plus dispos�s � confesser leur incomp�tence et leur ignorance. Ils savent du moins une chose, c�est qu�ils ne sont pas capables de r�pondre � Dieu. Je ne doute pas qu�il y ait des hommes assez pr�tentieux pour s�imaginer le contraire. C�est pr�cis�ment en cela que se trahit l�ignorance. Un homme sans instruction ne pourra peut-�tre pas se flatter qu�il lui soit possible de le faire, mais ne connaissant pas les limites de la puissance et du savoir humains, il s�imagine qu�il y en a d�autres � ses c�t�s qui sont assez instruits pour r�pondre � tout. Plusieurs ne doutent nullement que ce doive �tre une t�che facile, en face des progr�s actuels de l�intelligence et par-dessus tout des sciences naturelles, pour ceux qui sont plus avanc�s qu�eux dans ce domaine, de r�pondre � des questions relatives � la cr�ation pos�es il y a trois ou quatre mille ans.

� la v�rit�, Dieu appara�t donc ici sur la sc�ne dans le but pr�cis d�annuler les pr�tentions de l�homme. Dans le langage le plus magnifique qui ait jamais � ma connaissance �t� employ� pour d�crire de tels sujets, langage digne de Celui dont il nous est dit �maner, l��ternel se manifeste pour mettre Job � sa vraie place, dans la poussi�re et dans la cendre, c�est-�-dire dans la mort moralement, afin que le moi soit an�anti devant Lui. Qui �tait Job et qu��tait-il pour parler et murmurer contre Dieu? L��ternel ne fait que toucher aux bords de sa puissance et au domaine ext�rieur de sa gloire, et pourtant qu�est-ce que l�homme peut en dire? Que pouvait r�pliquer Job? Pas une parole. Telle para�t �tre la force ou la substance de cet expos�. Or celui qui ne pouvait pas expliquer les plus petites manifestations de la puissance de Dieu, �tait-il � m�me de juger des parties les plus profondes de ses voies et de ses desseins? Y a-t-il, en effet, quoi que ce soit de plus insondable que ce qui a trait � ses conseils, � ses affections et � ses voies relativement aux saints qu�Il aime, et cela en d�pit de leur faiblesse et de l�inimiti� d�un adversaire puissant et rus�?

Vous connaissez peut-�tre une pens�e qui a �t� exprim�e par un homme de bien et qui n�est pas indigne de lui: �De tous les corps ensemble on ne saurait tirer la moindre pens�e� ni un mouvement de vraie charit�1�. Dieu agissait ici selon le m�me principe, en exposant devant Job une petite partie seulement de sa sagesse et de sa puissance dans le monde ext�rieur, et cela pr�cis�ment parce que ces manifestations ne sont qu�une chose insignifiante compar�e aux voies de sa gr�ce. Elles ne sont, pour ainsi dire, que ce que ses doigts ont form�. Si je consid�re les cieux, le firmament annonce l�ouvrage de ses mains, comme David le dit au Ps. 19. Pensez-vous que ses voies envers nous ne soient que le fruit de la m�me sagesse? Elles proclament quelque chose d�infiniment plus grand. Elles manifestent son c�ur, ses pens�es, son plan d�amour et de bont�. Tout ce que Dieu est a �t� donn� � conna�tre dans la b�n�diction de ses saints, parce qu�Il est apparu lui-m�me en leur faveur en Christ, en Celui qui est non seulement la seule vraie, mais la compl�te expression de ce que Dieu est en lui-m�me et envers nous.

1 �Pens�es� de Pascal.

Naturellement, nous ne trouvons pas ici, m�me par l�anticipation la plus �loign�e, ce qui devait �tre d�velopp� dans le Nouveau Testament. Dieu fait allusion, comme nous l�avons dit, aux manifestations ext�rieures de sa puissance et de sa gloire. �O� �tais-tu quand j�ai fond� la terre? D�clare-le-moi, si tu as de l�intelligence� Sur quoi ses bases sont-elles assises, ou qui a plac� sa pierre angulaire, quand les �toiles du matin chantaient ensemble, et que tous les fils de Dieu �clataient de joie? Et qui a renferm� la mer dans des portes, quand elle rompit les bornes et sortit de la matrice?� Peu importait que Dieu dirige�t les regards de Job vers les cieux ou vers les profondeurs de la mer: dans toutes les parties de la cr�ation, l�ignorance et l�impuissance de l�homme sont �videntes. Aucune r�ponse ne pouvait �tre donn�e � une seule question de l��ternel. �Quand je fis de la nu�e son v�tement, et de l�obscurit� ses langes; quand je lui d�coupai ses limites et lui mis des barres et des portes, et que je dis: Tu viendras jusqu�ici et tu n�iras pas plus loin, et ici s�arr�tera l�orgueil de tes flots?� (v. 4-11).

Ainsi il est �vident que Dieu r�duit � n�ant tous les discours orgueilleux de Job. Mais Il ne se contente pas de d�montrer la petitesse de l�homme en parlant de ce qui est grand. Il envisage aussi des choses que nous pourrions consid�rer comme �tant comparativement petites. Apr�s avoir travers� les cieux immenses et la mer indompt�e et sond� les tr�sors de la neige et de la gr�le, de l��clair et des eaux, Il examine en d�tail divers corps c�lestes, puis, vers la fin du chapitre, Il s�arr�te, en terminant, devant les petites choses de la nature, en pr�sence desquelles l�homme est �galement r�duit au silence. Ainsi: soit que nous consid�rions les plus grandes ou les plus petites des �uvres de Dieu, partout nous rencontrons ce qui d�passe l�intelligence de l�homme. �Qui a compt� les nuages dans sa sagesse? et qui verse les outres des cieux, quand la poussi�re coule comme du m�tal en fusion et que les mottes se soudent entre elles? Est-ce toi qui chasses la proie pour la lionne, et qui rassasies l�app�tit des lionceaux, quand ils sont couch�s dans leurs tani�res et se tiennent aux aguets dans leur fourr�? Qui pr�pare au corbeau sa p�ture quand ses petits crient � Dieu et qu�ils errent sans nourriture?� Qu�est-ce qui pouvait mieux que de telles paroles d�montrer la folie de l�homme qui veut traduire Dieu � la barre de son tribunal? Job avait m�me �mis la pr�tention de juger les profondeurs morales de Dieu, tandis qu�il ne pouvait pas m�me sonder ce qu�Il est dans la moindre partie de son univers, ni s�en faire une id�e quelque peu compl�te.

Au chap. 39, l��ternel continue � faire appel � Job, en pla�ant devant lui, d�une mani�re plus compl�te, la nature anim�e. Que savait-il relativement aux bouquetins des rochers et aux biches? Quel contr�le exer�ait-il sur les �nes sauvages et les buffles? Puis, qu�il veuille bien m�diter la souverainet� de Dieu manifest�e dans la cr�ation de l�autruche, du cheval de guerre, de l��pervier et de l�aigle. Nous ne pouvons nous �tendre davantage sur ce sujet, quelque int�ressants qu�en soient les d�tails.

Je voudrais encore attirer l�attention sur la question pressante que Dieu adresse au chap. 39 � Job lui-m�me: �Et l��ternel r�pondit � Job et dit: Celui qui conteste avec le Tout-Puissant l�instruira-t-il?� Il devrait en �tre capable, puisqu�il juge Dieu. C�est pr�cis�ment ce qui remplit Job de confusion. Il avait contest� avec le Tout-Puissant. �Celui qui reprend Dieu, qu�il r�ponde � cela�. Maintenant Job r�pond. Ces paroles sont importantes, car elles se lient au d�nouement de tout le d�bat � la fin du livre. Job fut compl�tement humili� dans sa propre estime et rendu honteux d�avoir murmur� contre Dieu et ses voies, sans comprendre celles-ci en aucune mani�re. Ayant accept� cette v�rit� et s��tant soumis enti�rement � Dieu, et poss�dant dans son �me l�assurance que Dieu devait avoir un but des plus b�nis et digne de lui-m�me dans toutes les �preuves qu�Il lui avait dispens�es, Job ouvre maintenant la bouche. C�est un pas important. Il ne garde plus le silence comme ses amis. �Et Job r�pondit � l��ternel et dit: Voici, je suis une cr�ature de rien, que te r�pliquerai-je? Je mettrai ma main sur ma bouche�. Pas un mot de plus au sujet de l��ternel. �J�ai parl� une fois, et je ne r�pondrai plus; et deux fois, et je n�ajouterai rien�.

C�est ainsi que Job a �t� r�duit � n�ant devant Dieu et amen� � cette humiliation quant � lui-m�me, avec une enti�re confiance dans le Seigneur. � lui seul, l��crasement de l�homme conduirait presque au d�sespoir, � moins que le c�ur ne puisse se tourner vers Dieu et se reposer sur lui. C�est un point d�une grande importance dans notre marche pratique. Prenez, par exemple, le principe de la s�paration, sans laquelle il n�y a pas de vraie saintet�. Mais, fr�res, quelle en est la valeur si elle ne d�coule pas de la communion avec Dieu? Soyons assur�s qu�il y a un grand danger dans l�habitude qu�ont certaines personnes d�insister sur la s�paration, sans s�attacher � ce qui en fait l�unique puissance divine; car, s�par�e de ce ressort et de ce motif que donne la gr�ce, elle devient non seulement vide de sens, mais r�ellement repoussante. Ceux qui sont form�s par un principe sans vie sont de simples pharisiens, au lieu de rendre t�moignage � Christ, le Saint et le V�ritable (Apoc. 3). Il est donc d�une grande importance que nous n�ayons pas seulement la manifestation ext�rieure de la mise � part pour Dieu, mais que nous en poss�dions le fondement qui seul lui donne la s�ve et la moelle divines.

Ainsi donc, dans le cas de Job, nous avons la r�alisation de ces deux v�rit�s: d�une part sa propre indignit�, de l�autre sa confiance en Dieu, et c�est cette derni�re, nous pouvons en �tre assur�s, qui lui fit sentir et confesser qu�il �tait un homme vil. La gr�ce est la puissance n�cessaire. La derni�re chose � laquelle un homme arrive est de penser mal de lui-m�me.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Job 39". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/job-39.html.