Bible Commentaries
Jean 16

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versets 1-33

La religion sans Christ

(v. 1-4) � Le Seigneur, dans les versets 18-25 du chapitre pr�c�dent, pr�vient ses disciples de la haine dont ils seront les objets de la part du monde qui le hait, afin qu�ils ne soient pas scandalis�s. Ici il leur dit comment le monde les traitera, en croyant �tre agr�able � Dieu: �Ils vous excluront des synagogues; m�me l�heure vient que quiconque vous tuera pensera rendre service � Dieu. Et ils feront ces choses, parce qu�ils n�ont connu ni le P�re, ni moi� (v. 1-3). Apr�s la transportation de Juda � Babylone, Dieu avait fait rentrer au pays un r�sidu pour y recevoir le Messie. Au lieu de reconna�tre la bont� de Dieu � son �gard, les Juifs continuaient de s�enorgueillir du privil�ge d��tre le peuple �lu, mais sans tenir compte des caract�res de Dieu ni de ce qui lui �tait d�. Sans conscience de leur �tat de p�ch�, ils refusaient le minist�re de Jean le baptiseur qui les appelait � la repentance pour recevoir le Messie, et, lorsque celui-ci vint, ils ne l�accueillirent pas. Malgr� cela, conduit par ses chefs religieux, le peuple demeurait dans son orgueil national avec la pr�tention de servir le vrai Dieu apr�s l�avoir rejet� dans la personne de son Fils. Ils avaient os� dire � l�aveugle-n�: �Donne gloire � Dieu; nous savons que cet homme est un p�cheur�. Ils allaient persister dans leur opposition � Christ en refusant de croire au t�moignage du Saint Esprit et des ap�tres, rendu � sa r�surrection et � son exaltation � la droite de Dieu. Ils manifest�rent leur haine pour Christ en pers�cutant et en faisant mourir les chr�tiens. C�est ce que Saul fit, croyant servir Dieu, jusqu�� ce qu�il f�t arr�t� sur le chemin de Damas.

Aujourd�hui, il en va de m�me dans la chr�tient�. L�homme, dans son �tat naturel, admet du christianisme ce qui le distingue des peuples non civilis�s et s�en enorgueillit; mais il ne veut rien de J�sus, pr�sent� comme Sauveur et comme le Seigneur auquel il doit ob�issance. Son orgueil n�admet pas qu�il ait m�rit� la mort que Christ a subie � la croix en portant � sa place le jugement qui lui �tait d�. Si les chr�tiens ont �t� pers�cut�s et mis � mort par les Juifs et ensuite par les pa�ens, d�autres, tout aussi nombreux, l�ont �t� par les chr�tiens de nom, et au nom de la religion chr�tienne, parce qu�ils confessaient J�sus comme leur Sauveur et qu�ils maintenaient la v�rit� dans un christianisme corrompu, dans lequel on pr�tendait servir Dieu. On parle de garder la religion de ses p�res, sans remonter � la vraie religion des p�res; � �ce qui �tait d�s le commencement�, du christianisme (1 Jean 1:1; 2:7, 24). On veut un Dieu, le vrai Dieu, mais pas celui que Christ a r�v�l� comme P�re.

�Ils feront ces choses�, dit le Seigneur, �parce qu�ils n�ont connu ni le P�re, ni moi. Mais je vous ai dit ces choses, afin que, quand l�heure sera venue, il vous souvienne que moi je vous les ai dites; et je ne vous ai pas dit ces choses d�s le commencement, parce que j��tais avec vous� (v. 3, 4). Pendant que le Seigneur �tait avec les disciples, il les gardait et les prot�geait et le monde n�avait pas assum� d�finitivement son caract�re d�ennemi de Christ et de Dieu. Maintenant qu�ils allaient �tre laiss�s seuls, ils sont pr�venus, afin qu�ils ne soient pas surpris par les proc�d�s d�un monde qui se pr�vaudra de ce qu�il sert Dieu, mais qui hait celui par lequel il s�est r�v�l� en gr�ce et dont les disciples seront les t�moins.

Ce qui �tait avantageux pour les disciples

(v. 5-7) � �Mais maintenant�, dit J�sus, �je m�en vais � celui qui m�a envoy�, et aucun d�entre vous ne me demande: O� vas-tu? Mais parce que je vous ai dit ces choses, la tristesse a rempli votre c�ur� (v. 5, 6). On comprend qu�avec la perspective du d�part de J�sus et des choses qui les attendaient, les disciples fussent remplis de tristesse. Cependant, d�apr�s ce que le Seigneur leur avait dit relativement � son d�part, ils auraient d� comprendre que tout n��tait pas perdu pour eux, car il ne s�en allait pas comme une personne qui a �chou� dans son entreprise. Si, pour le moment, tout �tait perdu pour Isra�l, il y avait des cons�quences b�nies, incalculables, pour ceux qui avaient re�u J�sus. Les disciples auraient d� demander au Seigneur o� il allait et sachant combien il les aimait, comprendre que de son d�part il d�coulerait pour eux de grands avantages. On voit au contraire combien ils pensaient que tout �tait fini, puisque le Seigneur les quittait. Les deux disciples, sur le chemin d�Emma�s, ne disent-ils pas: �Nous esp�rions qu�il �tait celui qui doit d�livrer Isra�l� (Luc 24:21)? M�me apr�s la r�surrection du Seigneur, ils allaient reprendre leur vie de p�cheurs (chap. 21:3). Ils ne se pr�occupaient que de ce qu�ils perdaient, et non des avantages qui r�sulteraient du fait que leur bien-aim� Seigneur s�en allait aupr�s du P�re, quoiqu�il leur e�t dit qu�il ne les laisserait pas orphelins. �Toutefois, je vous dis la v�rit�: Il vous est avantageux que moi je m�en aille; car si je ne m�en vais, le Consolateur ne viendra pas � vous; mais si je m�en vais, je vous l�enverrai� (v. 7). En effet, l�Esprit Saint allait venir les introduire dans toutes les cons�quences c�lestes et �ternelles de l��uvre accomplie par la venue de J�sus ici-bas. Il les remplirait d�une joie et d�une paix qu�ils ne connurent jamais en suivant le Seigneur, puisqu�ils esp�raient le voir �tablir le royaume pour Isra�l. Il leur r�v�lerait un Christ c�leste et glorieux et leur part en lui pour le temps et l��ternit�. Tout serait avantageux pour eux, malgr� leurs tribulations. C�est ce que le Seigneur leur annonce dans la suite du chapitre, mais auparavant il leur dit ce que la pr�sence du Saint Esprit sera pour le monde.

De la pr�sence du Saint Esprit quant au monde

(v. 8-11) � �Et quand celui-l� sera venu, il convaincra le monde de p�ch�, et de justice, et de jugement: de p�ch�, parce qu�ils ne croient pas en moi; de justice, parce que je m�en vais � mon P�re, et que vous ne me voyez plus; de jugement, parce que le chef de ce monde est jug�. J�sus avait dit au chapitre 15, verset 22: �Si je n��tais pas venu, et que je ne leur eusse pas parl�, ils n�auraient pas eu de p�ch�; mais maintenant ils n�ont pas de pr�texte pour leur p�ch�. Au chapitre 8:21, il dit aux Juifs: �Moi, je m�en vais, et vous me chercherez; et vous mourrez dans votre p�ch�, le p�ch� de ne l�avoir pas re�u. Malgr� ces d�clarations le monde n�e�t pas �t� convaincu de son �tat irr�m�diable de p�ch�, si le Seigneur f�t rest� ici-bas. Mais une fois mont� au ciel, il envoie le Saint Esprit dont la pr�sence dans le monde serait la d�monstration de son p�ch�. Si le Saint Esprit n��tait pas ici-bas, il y aurait encore quelque espoir pour le monde. Sa pr�sence prouve que J�sus est au ciel, rejet� par le monde dont le p�ch� est d�montr�. Cela ne veut pas dire que le monde poss�de en lui-m�me cette conviction de p�ch� qui le laisse sans espoir; il ne s�agit pas d�une conviction int�rieure, mais de la d�monstration d�un fait irr�cusable. Admis ou non, la preuve en est �tablie. Lorsqu�une �me comprend sa culpabilit� et son �tat de perdition, convaincue de p�ch�, elle est heureuse de recevoir le Seigneur J�sus pour son Sauveur; elle est sauv�e. C�est tout autre chose, bien que ce soit l��uvre du Saint Esprit par la Parole de Dieu, tandis que la conviction de p�ch� quant au monde le laisse dans l��tat o� son p�ch� l�a plac�. Il y a un salut pour le p�cheur qui re�oit J�sus comme Sauveur, mais il n�y en a point pour le monde comme syst�me qui a rejet� Christ.

Secondement, le Saint Esprit convainc le monde de justice, parce que J�sus va � son P�re et qu�on ne le voit plus ici-bas. La justice ne se trouve pas dans le monde. Ce qui le prouve, ce ne sont pas les injustices qui se commettent journellement, mais bien la pr�sence du Saint Esprit. Comment cela? Lorsque J�sus �tait ici-bas, accomplissant son �uvre d�amour en faveur de chacun, il fut condamn� � mourir comme un malfaiteur. Les chefs, qui auraient d� enseigner le peuple � le recevoir, incit�rent la foule � demander sa mort; �tait-ce juste? Lorsque Dieu retira son tr�ne de J�rusalem, il confia le gouvernement du monde aux gentils. Pilate repr�sentait ce pouvoir qui appartenait alors � Rome, le quatri�me empire des nations. Pilate reconnut que J�sus avait �t� livr� par envie; trois fois il d�clara ne pas trouver de crime en lui et chercha � le rel�cher. Mais, pour �viter le m�contentement des Juifs, il le condamna � mort apr�s l�avoir fait fouetter. O� est la justice? Dieu, qui avait �t� glorifi� par l�ob�issance parfaite de son Fils, son unique, non seulement n�intervint pas pour le d�livrer, mais, sur la croix, il l�abandonna et fit tomber sur lui le jugement que l�homme coupable et r�volt� contre lui avait m�rit�. O� donc est la justice? Nulle part dans ce monde, elle est au ciel. Dieu ayant �t� parfaitement glorifi� � l��gard du p�ch�, par la mort de son Fils qui a rendu possible que ses conseils d�amour envers les hommes pussent s�accomplir, manifesta sa justice envers son bien-aim�, en le ressuscitant et en l��levant � sa droite, couronn� de gloire et d�honneur. De cette fa�on la justice de Dieu a �t� d�montr�e. C��tait juste de r�compenser J�sus en le tirant de la mort o� il entra par amour pour son Dieu et P�re et par amour pour le p�cheur; c��tait juste de l��lever dans la gloire. Comment cette justice sera-t-elle d�montr�e au monde? Il ne croit pas � la r�surrection de Christ; il paya les gardes pour dire que ses disciples avaient enlev� son corps de nuit; le monde ne le voit pas. Comme pour le p�ch�, la d�monstration ou conviction de justice a lieu par la pr�sence du Saint Esprit sur la terre � la suite de la glorification de Christ. Car, s�il s��tait trouv� de la justice dans le monde, J�sus n�aurait pas �t� mis � mort; il ne serait pas all� au ciel, d�o� il a envoy� l�Esprit Saint pour ceux qui ont cru en lui.

En troisi�me lieu, le Saint Esprit convainc le monde de jugement parce que le chef de ce monde est jug�. Nous avons vu, � la fin du chapitre 14, que le titre de chef de ce monde est donn� � Satan, parce que tous les hommes se sont coalis�s sous son pouvoir, afin de mettre � mort le Fils de Dieu. Le peuple, les chefs des Juifs, le gouverneur gentil, les soldats romains, tous avaient leur part de respective responsabilit� � faire valoir la justice, la bont�, la reconnaissance envers J�sus dans ce moment o� Satan les incitait � le rejeter. Mais tous l�abdiqu�rent en faveur de Satan et se rang�rent sous sa conduite pour faire mourir le Saint et le Juste. D�s lors le diable devenait le chef de ce monde. Il pensait r�duire au silence J�sus, la semence de la femme, qui devait lui �craser la t�te, selon le jugement prononc� sur lui � la chute, mais c�est pr�cis�ment dans la mort du Seigneur qu�il a perdu son pouvoir; il est jug�. J�sus a remport� sur lui une victoire �clatante; il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, en la subissant lui-m�me. Satan sera li� pendant le r�gne de Christ, et finalement, jet� dans l��tang de feu et de soufre avec ceux qui l�auront �cout� et se seront laiss�s �garer par lui. Actuellement il est jug�, ainsi que le monde qui l�a �cout� en se pla�ant volontairement sous sa conduite pour rejeter Christ. C�est ce qu�affirme la pr�sence du Saint Esprit, envoy� du ciel par le Seigneur apr�s l�accomplissement de l��uvre par laquelle il a bris� la t�te du �serpent ancien�.

Le monde se doute fort peu des cons�quences solennelles r�sultant du fait de la pr�sence du Saint Esprit. C�est pourquoi Satan cherche toujours � faire m�conna�tre la pr�sence et m�me l�existence de l�Esprit de Dieu; mais cela ne change rien au fait. Il est ici-bas et convainc le monde de p�ch�, de justice et de jugement. Celui-ci s�ex�cutera lorsque le temps de la patience de Dieu aura pris fin par la venue du Seigneur pour enlever les siens. Jusque-l�, quiconque croit au Fils a la vie �ternelle. L��vangile invite les hommes � quitter ce monde perdu et jug�, pour venir au Sauveur recevoir le salut gratuit offert dans ce jour de gr�ce.

Ce que fait le Saint Esprit pour les croyants

(v. 12-15) � Contrairement � ce que le Saint Esprit est pour le monde, il agira dans les croyants, en les faisant jouir de tout ce qui leur appartient dans leur nouvelle position, li�e � celle de Christ ressuscit� et glorifi�; ils ne sont donc plus du monde. Les disciples ne peuvent supporter tout ce que le Seigneur avait � leur dire, mais l�Esprit Saint le leur communiquera et les rendra capables de comprendre tout ce qui d�coulera pour eux de l��uvre de Christ. J�sus leur dit: �Mais quand celui-l�, l�Esprit de v�rit�, sera venu, il vous conduira dans toute la v�rit�: car il ne parlera pas de par lui-m�me; mais il dira tout ce qu�il aura entendu, et il vous annoncera les choses qui vont arriver� (v. 13). Si les disciples perdent tout quant � la terre, m�me Christ comme Messie, ils auront une part c�leste que le Saint Esprit leur fera conna�tre. Il les conduira dans toute la v�rit�. Le monde g�t dans l�erreur; il ne peut conna�tre les choses telles qu�elles sont aux yeux de Dieu; mais les disciples seront dirig�s dans toute la v�rit� d�coulant de l��uvre de Christ et conna�tront mieux sa glorieuse personne et ce que poss�dent les croyants, pour le pr�sent et l��ternit�. De m�me que le Seigneur, l�Esprit ne parlera pas de son propre fonds; il dira ce qu�il a entendu, puisqu�il a �t� t�moin de la glorification de Christ, et il annoncera les choses qui vont arriver, toujours en rapport avec la gloire du Seigneur qui viendra un jour �tablir son r�gne. Part b�nie que celle des croyants, conduits par le Saint Esprit et la Parole dans toute la v�rit� au milieu d�un monde plong� dans les t�n�bres et l�erreur! Ils peuvent marcher � la lumi�re des choses cach�es au monde, en attendant la gloire.

�Celui-l� me glorifiera�, dit le Seigneur, �car il prendra de ce qui est � moi, et vous l�annoncera. Tout ce qu�a le P�re est � moi; c�est pourquoi j�ai dit qu�il prend du mien, et qu�il vous l�annoncera� (v. 14, 15). Le monde a m�pris� J�sus; le Saint Esprit le glorifiera en prenant ce qui constitue ses gloires, sa position nouvelle, pour nous les faire conna�tre. Le monde n�a rien voulu de ce que Christ lui apportait; mais ceux qui l�ont re�u ont une pleine part � tout ce qu�il poss�de comme homme, objet de l�amour du P�re, centre glorieux d�un �tat de choses c�lestes. L� tout ce qu�a le P�re est � lui, r�sultat des conseils �ternels de Dieu le P�re, dans lesquels le Seigneur a introduit les siens.

Laissons-nous instruire plus profond�ment dans ces choses divines et c�lestes par l�Esprit Saint qui est toujours ici-bas, pour nous occuper de celui qui en est le centre et la gloire, afin de r�aliser mieux que nous n�avons aucune part dans ce monde jug�!

L�importance de la pr�sence du Saint Esprit, troisi�me personne de la Trinit�, est aujourd�hui fort m�connue dans l��glise professante et m�me par beaucoup de croyants. On ne saurait assez appr�cier les avantages de sa pr�sence, ni assez en profiter. Pour cela, il faut demeurer dans l�enseignement de la Parole � cet �gard, car beaucoup m�connaissent le vrai but de la venue du Saint Esprit et sa v�ritable activit�, en limitant son r�le � l�accomplissement de miracles ou au don de parler en langues inconnues. On demande � Dieu qu�il envoie l�Esprit Saint afin qu�on en soit rempli; mais on ignore, ou l�on veut ignorer qu�il est venu une fois pour toutes � la Pentec�te, dix jours apr�s l�ascension du Seigneur. On veut le voir agir comme aux premiers temps de l��glise; on pr�tend m�me qu�il le fait. On ne tient pas compte que l��tat o� l��glise se trouve le contriste et qu�un d�ploiement de grande puissance sanctionnerait un �tat de choses qui d�shonore le Seigneur. Mais, outre ces notions erron�es, on oublie que le Seigneur n�a pas envoy� le Saint Esprit pour accomplir des actes miraculeux seulement, mais comme Consolateur des siens, pour les enseigner, leur rappeler les choses qu�il leur avait dites, et, comme nous venons de le voir, pour les conduire dans toute la v�rit�, et leur annoncer les choses qui doivent arriver. En un mot, il est le divin �li�zer qui accompagne l��pouse au travers du d�sert en l�entretenant des gloires de son �poux tout le long de son voyage, jusqu�au moment o� elle le rencontrera dans la gloire. Il ne veut �videmment pas la distraire de son Bien-aim� en l�occupant de miracles et d�autres manifestations de puissance qui, loin d�occuper le c�ur de Christ, l�occupent de lui-m�me et des autres dans une sorte de mysticisme. L�Esprit de Dieu a d�ploy� une grande puissance, il est vrai, au commencement; il a dou� les croyants de la capacit� de pr�cher l��vangile dans des langues � eux inconnues. Des miracles remarquables ont �t� accomplis pour confirmer la parole du Seigneur et en t�moignage devant les incr�dules, Juifs et gentils, mais ce n�est pas par ces moyens que l��glise, alors comme aujourd�hui, �tait entretenue des beaut�s du Seigneur en vue de refl�ter ses caract�res devant ce monde.

Joie du monde et joie des disciples

(v. 16-22) � Pour que les disciples pussent jouir du minist�re de l�Esprit Saint, il fallait que le Seigneur les quitt�t pour retourner aupr�s de son P�re. Cependant ils le reverraient sous peu. �Un peu de temps et vous ne me verrez pas�, leur dit-il, �et encore un peu de temps et vous me verrez, parce que je m�en vais au P�re� (v. 16). Mais les disciples ne comprennent pas, ils raisonnent, disant: �Qu�est-ce que ceci qu�il nous dit? � (v. 17-19). S�en aller, le revoir, aller au P�re, c��taient des v�rit�s tellement hors du cadre des pens�es qu�ils s��taient faites de J�sus et des cons�quences de sa venue, qu�il fallait bien le secours du Saint Esprit pour les rendre intelligents. En attendant le Seigneur leur donne le sens de ses paroles: �En v�rit�, en v�rit�, je vous dis, que vous, vous pleurerez et vous vous lamenterez, et le monde se r�jouira; et vous, vous serez dans la tristesse; mais votre tristesse sera chang�e en joie� (v. 20). Le monde se r�jouira de s��tre d�fait du Seigneur qui r�pandait sur lui une lumi�re insupportable, tandis que les disciples �prouveront de la tristesse; mais la r�surrection du Seigneur les remplira de bonheur, puisqu�ils le verront le m�me, au-del� de la mort, dans une position nouvelle, dans laquelle il se les associera. En effet, quelle joie pour les disciples et les femmes lorsqu�ils revirent le Seigneur! Toutefois, le sujet de cette joie d�passait infiniment tout ce que les disciples pouvaient comprendre alors; il �tait plus profond encore que simplement le fait de revoir le Seigneur ressuscit�, car � ce fait se rattachent toutes les cons�quences glorieuses de sa mort. La joie des disciples est compar�e � celle de la femme qui, apr�s la naissance d�un enfant, oublie son angoisse en se r�jouissant de ce qu��un homme est n� dans le monde�. En Christ ressuscit�, le nouvel homme, l�homme des conseils de Dieu, surgissait de la mort avec toutes les cons�quences de la victoire qu�il venait de remporter; car, sans la mort et la r�surrection du Seigneur, tous les hommes demeuraient dans la mort o� le p�ch� les avait plac�s pour l��ternit� et il n�y avait pas de nouvelle cr�ation, pas d�hommes nouveaux. �Vous donc�, dit le Seigneur, �vous avez maintenant de la tristesse; mais je vous reverrai, et votre c�ur se r�jouira: et personne ne vous �te votre joie� (v. 22). Cette joie, qui demeure, est li�e � la vie qui a triomph� de la mort pour l��ternit�. Elle appartient � un �tat de choses nouveau. Elle remplit le c�ur des disciples lorsqu�ils revirent le Seigneur. Eux seuls le virent, le monde ne l�a plus vu, car il n�avait aucune part aux b�n�dictions dans lesquelles J�sus ressuscit� introduisait les siens. Quelle joie lorsque le Seigneur sera vu dans sa gloire par les siens ressuscit�s et transmu�s, introduits dans la maison du P�re! En attendant, par le Saint Esprit, nous avons la joie de le voir par la foi, ainsi qu�il l�a dit au chapitre 14:19. En ce jour-l� (le jour o� l�Esprit Saint sera venu), �vous me verrez; parce que moi je vis, vous aussi vous vivrez�.

Les disciples en relation avec le P�re

(v. 23-28) � Le Seigneur allait placer les disciples en relation avec son P�re; c�est ce qu�il s�empressa de leur faire conna�tre par Marie de Magdala le jour de sa r�surrection (chap. 20:17). C�est pourquoi il leur dit: �En ce jour-l� vous ne me ferez pas de demandes. En v�rit�, en v�rit�, je vous dis, que toutes les choses que vous demanderez au P�re en mon nom, il vous les donnera. Jusqu�� pr�sent vous n�avez rien demand� en mon nom; demandez, et vous recevrez, afin que votre joie soit accomplie� (v. 23, 24). Dans ce jour, inaugur� par la r�surrection de J�sus, o� les disciples seraient plac�s en relation avec le P�re, ils n�auraient pas besoin de s�adresser � lui pour obtenir ce qu�ils d�siraient. Ils jouiraient du m�me privil�ge que le Seigneur, lorsqu�il �tait sur la terre; comme lui, ils s�adresseraient directement au P�re, aim�s du P�re, comme il aimait son Fils. Tout ce qu�ils demanderaient en son nom leur serait accord�. Ayant la m�me vie que le Fils, ils auraient les m�mes pens�es, les m�mes d�sirs; ils demanderaient les m�mes choses que lui. Ainsi, l�exaucement serait certain, et, dans la jouissance de cette relation qui assurait les r�ponses de la part du P�re, leur joie serait accomplie. Privil�ge immense que celui de pouvoir s�adresser � Dieu comme P�re, en se pr�sentant au nom de son Fils! Si nous le poss�dons, c�est parce que ce Fils, objet de l�amour du P�re, a rendu possible que nous soyons aim�s du m�me amour que lui, accueillis par le P�re comme lui-m�me, en vertu de l��uvre parfaite qui nous a plac�s dans une pareille relation.

Le Seigneur dit ensuite aux disciples qu�il leur avait parl� en similitudes, mais que l�heure venait dans laquelle il leur parlerait ouvertement du P�re. Il fait toujours allusion au moment o�, triomphant de la mort, il les placerait dans un �tat nouveau o� ils seraient enseign�s ouvertement et comprendraient tout ce qui leur restait cach� avant sa mort. �En ce jour-l�, dit-il, �vous demanderez en mon nom, et je ne vous dis pas que moi je ferai des demandes au P�re pour vous; car le P�re lui-m�me vous aime, parce que vous m�avez aim� et que vous avez cru que moi je suis sorti d�aupr�s de Dieu� (v. 26, 27). Le Seigneur ne sera pas un interm�diaire entre le P�re et ses disciples; aim�s du P�re comme le Fils et parce qu�ils ont aim� le Fils, ils s�adresseront directement au P�re en son nom. Les croyants n�ont pas besoin d�un m�diateur entre Dieu et eux, puisqu�ils ont �t� amen�s � lui selon toute la valeur qu�a l��uvre du Fils pour son P�re. C�est sur la croix que le Seigneur a �t� m�diateur entre Dieu et les hommes, parce que nul ne peut, dans ses p�ch�s, s�approcher de Dieu et vivre. Le Sauveur s�est plac� entre Dieu et le p�cheur; il s�est charg� de ses p�ch�s, les a expi�s; d�s lors, le p�cheur croyant peut s�approcher de Dieu qu�il conna�t comme P�re.

Le Seigneur dit � ses disciples qu�ils ont cru qu�il �tait venu de Dieu. C��tait vrai et nous voyons, au verset pr�c�dent, que Dieu leur en tient compte. Mais ils auraient d� savoir qu�il �tait venu du P�re, et le r�v�lait. Reconna�tre que J�sus �tait venu de Dieu, c��tait le recevoir comme Messie, car ce n�est pas du P�re que vient le Messie. Aussi le Seigneur leur dit ce qui est vrai et qui caract�risait sa position: �Je suis sorti d�aupr�s du P�re, et je suis venu dans le monde; et de nouveau je laisse le monde, et je m�en vais au P�re� (v. 28). Il �tait venu du P�re, qu�il avait r�v�l�, et, apr�s avoir accompli l��uvre par laquelle il pla�ait dans la m�me relation que lui ceux qui l�avaient re�u, il retournait au P�re. Ceux qui l�avaient re�u ne feraient que gagner par son d�part, instruits, dirig�s et r�jouis par la pr�sence et l�action du Saint Esprit.

Les disciples pensent comprendre ce que J�sus leur disait, mais ils ne le pouvaient alors. Ils disent: �Voici, maintenant tu parles ouvertement, et tu ne dis aucune similitude. Maintenant nous savons que tu sais toutes choses, et que tu n�as pas besoin que personne te fasse des demandes; � cause de cela, nous croyons que tu es venu de Dieu� (v. 29, 30). On aurait pu s�attendre � ce qu�ils disent: �Nous croyons que tu es venu du P�re�, mais pour cela ils auraient d� �tre transport�s sur le terrain de la r�surrection, avec une capacit� nouvelle. �J�sus leur r�pondit: Vous croyez maintenant? Voici, l�heure vient, et elle est venue, que vous serez dispers�s chacun chez soi, et que vous me laisserez seul; � et je ne suis pas seul, car le P�re est avec moi� (v. 31, 32). La foi que les disciples pensaient avoir ne leur donnerait pas la force de suivre le Seigneur dans l�heure qui s�approchait. La m�me nuit ils allaient �tre dispers�s; ils allaient laisser le Seigneur seul, seul capable de soutenir le combat qui permettrait de placer les siens de l�autre c�t� de la mort, sur le terrain de la r�demption, avec lui-m�me ressuscit�. Mais le P�re serait avec lui.

Au dernier verset, le Seigneur prend, pour ainsi dire, cong� de ses disciples: �Je vous ai dit ces choses, afin qu�en moi vous ayez la paix. Vous avez de la tribulation dans le monde; mais ayez bon courage, moi j�ai vaincu le monde� (v. 33). J�sus laissait les siens dans ce monde ennemi, hostile � Dieu, troubl�, agit�, o� ils ne pouvaient avoir la paix que dans le Seigneur, en se souvenant de tout ce qu�il leur avait dit. On voit, dans tous ces enseignements du Seigneur en vue de son d�part, avec quelle sollicitude il les pr�vient de ce qui arriverait, afin qu�ils ne soient surpris en rien. Au chapitre 13:19, c�est afin qu�ils croient que c�est bien lui la personne du Fils de Dieu qui avait �t� avec eux. Au chapitre 15:11 c�est afin que leur joie soit accomplie. Au verset 1 de notre chapitre, c�est afin qu�ils ne soient pas scandalis�s. Au verset 4, c�est afin qu�ils se souviennent qu�il leur a dit ces choses; enfin, au verset 33, afin qu�ils aient la paix. Du c�t� du monde ils ne pouvaient rencontrer que tribulation et choses propres � les faire reculer; mais ce monde, tout effrayant qu�il paraisse, est vaincu. �Vous avez de la tribulation dans le monde; mais ayez bon courage, moi j�ai vaincu le monde�. On ne peut avoir la paix qu�en Celui qui a vaincu le monde en le traversant comme homme du ciel. Il est rest� en dehors de tout ce qui le caract�risait, sans jamais se laisser influencer par aucun de ses principes. Il a pu dire: �Le chef du monde vient et il n�a rien en moi�. La victoire du chr�tien s�obtient non en combattant le monde, mais en fuyant le mal. Seul J�sus pouvait marcher en vainqueur de ce monde, manifestant toujours ses propres caract�res d�homme c�leste, ob�issant. Plac�s dans la m�me position que lui, avec la m�me vie, nous pouvons le suivre dans le chemin qu�il nous a trac�, et comme lui, remporter la victoire. N�a-t-il pas dit �Ayez bon courage, moi j�ai vaincu le monde? � L�ap�tre Jean dit dans sa premi�re �p�tre (chap. 5:4 et 5): �Tout ce qui est n� de Dieu est victorieux du monde; et c�est ici la victoire qui a vaincu le monde, savoir notre foi. Qui est celui qui est victorieux du monde sinon celui qui croit que J�sus est le Fils de Dieu? �. Le monde est demeur� tel qu�il �tait lorsque le Seigneur l�a quitt�; il n�a pas chang� pour nous. Souvenons-nous-en, afin d�appr�cier les ressources mises � notre disposition pour le traverser comme Lui.

Les discours du Seigneur � ses disciples en vue de son d�part se terminent avec ce chapitre. Il leur a dit tout ce qu�ils pouvaient supporter avant de recevoir l�Esprit Saint. Le chapitre 17 nous fait assister � la sublime pri�re que le Seigneur adresse � son P�re, en lui remettant ceux qui avaient re�u ses paroles et cru qu�il l�avait envoy�.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 16". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-16.html.