Bible Commentaries
Jean 17

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versets 1-26

J�sus demande d��tre glorifi�

(v. 1-5) � �J�sus dit ces choses, et leva ses yeux au ciel, et dit: P�re, l�heure est venue; glorifie ton Fils, afin que ton Fils te glorifie, comme tu lui as donn� autorit� sur toute chair, afin que, quant � tout ce que tu lui as donn�, il leur donne la vie �ternelle. Et c�est ici la vie �ternelle, qu�ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoy�, J�sus Christ� (v. 1-3). Le Seigneur a mentionn�, plusieurs fois son heure comme celle de sa mort. Ici, il s�agit de l�heure de sa glorification. Dans tous ces chapitres J�sus parle comme si sa mort avait eu lieu. Il avait pleinement glorifi� Dieu sur la terre et c�est afin de continuer � le faire dans la position qu�il allait occuper qu�il demande � �tre glorifi�. En pr�sentant cette demande, nous voyons J�sus dans la d�pendance qui l�a caract�ris� tout le long de son service, un avec le P�re et ayant toujours conscience de sa divinit�. Il aurait pu, semble-t-il, rentrer lui-m�me de plein droit dans la gloire qu�il avait quitt�e, puisqu�il avait glorifi� son P�re; mais il ne veut pas abandonner la position de d�pendance qu�il a prise. Homme parfait sur la terre, dans l�humiliation, il sera l�homme parfait dans la gloire.

Comme Fils de l�homme, J�sus a re�u autorit� sur toute chair. Au chapitre 5:27, c�est pour juger. Mais en attendant d�exercer son autorit� en jugement pour r�gner ensuite, il s�en sert pour donner la vie �ternelle � tout ce que le P�re lui a donn�. Il sert encore son P�re en cela, comme il l�a fait sur la terre. Il avait dit au chapitre 6:37: �Tout ce que le P�re me donne viendra � moi�, et au verset 39: �C�est ici la volont� de celui qui m�a envoy�: que je ne perde rien de tout ce qu�il m�a donn�. Ce, d�signe tous les hommes � sauver, dont font partie ceux dont il parle � son P�re au verset 6. Pas un ne sera laiss� en arri�re; tous sont l�objet de l�amour du P�re, et du Fils qui veut accomplir les d�sirs de son P�re.

Une fois le P�re r�v�l�, l��uvre de la croix accomplie, tous ceux qui croient ont la vie �ternelle par laquelle ils sont en communion avec le P�re et le Fils. La vie �ternelle, c�est Christ lui-m�me; Christ r�v�lant le P�re, comme nous le voyons en 1 Jean 5:20 et 1:2. C�est en lui que la vie �ternelle a �t� manifest�e. Les croyants de l�Ancien Testament, tout en ayant la vie de Dieu, et ils en ont manifest� de beaux traits, ne la connaissaient pas de cette mani�re, parce qu�elle n�avait pas �t� manifest�e par le Fils qui est venu faire conna�tre non J�hovah, mais le P�re. �C�est ici la vie �ternelle, qu�ils te connaissent seul vrai Dieu, et celui que tu as envoy�, J�sus Christ�. Par la foi en lui, le croyant re�oit la vie n�cessaire pour en jouir; il entre en communion de pens�es avec le P�re et le Fils, capable de jouir de ce dont ils jouissent, dans la relation vitale d�enfant de Dieu ici-bas et pour l��ternit�, dans la puissance du Saint Esprit. Nos incons�quences nous privent de la jouissance pratique de ce privil�ge, mais le Seigneur nous a rendus capables de r�aliser cette communion avec le P�re et le Fils, et les uns avec les autres.

�Moi, je t�ai glorifi� sur la terre, j�ai achev� l��uvre que tu m�as donn�e � faire; et maintenant glorifie-moi, toi, P�re, aupr�s de toi-m�me, de la gloire que j�avais aupr�s de toi avant que le monde f�t� (v. 4, 5). Le Seigneur a manifest� ici-bas toutes les perfections divines en amour, en lumi�re, en justice, en saintet�, en v�rit�. Tout ce que le P�re �tait pour lui a �t� vu: �Nous v�mes sa gloire, une gloire comme d�un fils unique de la part du P�re, pleine de gr�ce et de v�rit� (chap. 1:14). Tout ce qu��tait Dieu vis-�-vis de l�homme p�cheur a �t� maintenu � la croix, o� la question du p�ch� fut r�gl�e selon la justice de Dieu, en vue de donner la vie �ternelle � des coupables, ceux que le P�re avait donn�s au Fils. Tout �tant parfaitement accompli, il n��tait pas n�cessaire que J�sus rest�t sur la terre. Il pouvait depuis la gloire, achever son �uvre, en donnant la vie �ternelle � ceux que le P�re lui avait donn�s; il l�accomplira jusqu�� ce que le dernier soit sauv�. Aussi il peut dire: �Et maintenant glorifie-moi, toi, P�re, aupr�s de toi-m�me, de la gloire que j�avais aupr�s de toi avant que le monde f�t�. Au chapitre 13:31, nous voyons que Dieu glorifie J�sus comme Fils de l�homme parce qu�il l�a pleinement glorifi� � la croix. Ici, J�sus demande d��tre glorifi� de la gloire �ternelle qu�il poss�dait comme Fils unique aupr�s de son P�re, gloire qu�il a quitt�e pour venir dans ce monde. Ainsi le Seigneur rentre dans sa gloire �ternelle avec celle de Fils de l�homme, qu�il s�est acquise en glorifiant son P�re par une ob�issance parfaite.

Ceux que le P�re a donn�s � J�sus

(v. 6-8) � �J�ai manifest� ton nom aux hommes que tu m�as donn�s du monde; ils �taient � toi, et tu me les as donn�s; et ils ont gard� ta parole� (v. 6). Au milieu de ce monde ruin� et ennemi de Dieu il y a des hommes que Dieu le P�re a donn�s � son Fils, afin qu�il leur r�v�le son nom et les am�ne � lui dans la relation d�enfants. Sans cela, personne n�aurait pu �tre sauv�. Ces hommes appartenaient au P�re, mais, dans leur �tat naturel, ne pouvaient �tre en relation avec lui. Il fallait que son Fils v�nt dans ce monde les chercher et leur manifester le P�re, Dieu en gr�ce. Ils ont re�u le Seigneur; ils ont �cout� sa parole, tandis que le monde a tout rejet�. �Ils ont connu�, dit-il, �que tout ce que tu m�as donn� vient de toi; car je leur ai donn� les paroles que tu m�as donn�es, et ils les ont re�ues; et ils ont vraiment connu que je suis sorti d�aupr�s de toi, et ils ont cru que toi tu m�as envoy� (v. 7, 8). Les disciples (c�est d�eux que le Seigneur parlait) avaient connu que ce que J�sus leur avait r�v�l� venait du P�re, non pas de Dieu comme Cr�ateur, ni de J�hovah. Il leur avait fait part des paroles ou communications que le P�re lui avait donn�es; ils les avaient re�ues. Par cette r�v�lation, il les pla�ait dans la m�me relation que lui, en leur r�v�lant ce dont il jouissait lui-m�me. Il avait �t� ainsi fid�le envers son P�re qui les lui avait donn�s et fid�le envers ceux qui lui appartenaient. Sans lui personne n�aurait connu les profondeurs infinies de l�amour de Dieu qui voulait amener des p�cheurs dans la m�me relation avec lui que son Fils bien-aim�.

Le Seigneur ne parle pas de la mani�re dont les disciples �taient entr�s dans l�intelligence et dans la jouissance de ce qu�il leur avait r�v�l�; nous voyons, au contraire, qu�ils n�y entr�rent pas; il parle du fait qu�ils l�ont re�u, lui que le monde a rejet�, avec tout ce qu�il leur apportait et leur r�v�lait. Le Saint Esprit vint ensuite et rendit lumineuses toutes ses paroles. Malgr� leur ignorance, ils �taient attach�s au Seigneur. Pierre lui dit: �Aupr�s de qui nous en irions-nous? tu as les paroles de la vie �ternelle�. Thomas veut aller � J�rusalem pour y mourir avec lui. J�sus leur dit: �Vous �tes ceux qui avez pers�v�r� avec moi dans mes tentations� en contraste avec ceux qui se retiraient de lui. Le Seigneur leur attribue cinq choses pr�cieuses pour son c�ur. 1� Ils ont gard� la Parole du P�re. 2� Ils ont connu que tout ce qu�il leur avait donn� venait du P�re. 3� Ils ont re�u ces paroles. 4� Ils ont connu qu�il �tait sorti d�aupr�s du P�re. 5� Ils ont cru que c��tait le P�re qui l�avait envoy�. Ils poss�daient donc tout ce que J�sus leur avait apport� de la part du P�re et bient�t ils en prendraient connaissance et en jouiraient dans la puissance du Saint Esprit.

Ceux pour lesquels J�sus prie

(v. 9-13) � Tout ce que J�sus dit des disciples dans les versets qui pr�c�dent �tablit les raisons pour lesquelles il prie pour eux. Objets exclusifs des soins du P�re, puisque le monde a m�pris� ce qui leur �tait apport�, le Seigneur n�a plus rien � faire avec celui-ci et ne fait pas de demandes pour lui. �Moi, je fais des demandes pour eux�, dit-il; �je ne fais pas de demandes pour le monde, mais pour ceux que tu m�as donn�s, parce qu�ils sont � toi (et tout ce qui est � moi, est � toi; et ce qui est � toi est � moi), et je suis glorifi� en eux� (v. 9, 10). Le Seigneur donne � son P�re deux raisons pour lesquelles il fait des demandes pour les siens; ils sont au P�re, et le Fils est glorifi� en eux. Le P�re et le Fils ont un int�r�t commun � ce que les disciples soient gard�s, car ce qui est au P�re est au Fils, et ce qui est au Fils est au P�re, motifs pleinement en rapport avec les pens�es du P�re. Et si les disciples sont gard�s, le Seigneur sera glorifi� en eux. Le P�re le fera, car il tient � la gloire de son Fils. Le Seigneur allait quitter ce monde; mais ses disciples devaient y reproduire les traits de sa vie parfaite; ainsi il serait glorifi� et le P�re prendrait soin d�eux pour que la chose se r�alis�t.

Il est pr�cieux de savoir que nous sommes tous les objets des soins du P�re, afin que nous glorifiions le Fils par une marche conforme � la sienne. Le Seigneur nous laisse dans ce monde pour sa gloire. Pensons-y et laissons-nous former pour cela par l�action de sa Parole. Christ ne peut �tre glorifi� par nul autre que par ceux auxquels il a r�v�l� le P�re; c�est une gloire pour lui que d�avoir de pareils t�moins dans ce monde comme r�sultat de sa venue. En cons�quence il s�attend � ce que soit manifest�e devant le monde sa vie: il est le mod�le parfait.

�Et je ne suis plus dans le monde, et ceux-ci sont dans le monde, et moi, je viens � toi. P�re saint, garde-les en ton nom que tu m�as donn�, afin qu�ils soient un, comme nous� (v. 11). Le Seigneur ne se consid�re plus comme �tant dans le monde; il allait � son P�re. Quel heureux moment pour lui! Mais il laissait ses disciples dans ce monde souill� et oppos� � Dieu, pour y accomplir une �uvre � la suite de la sienne. Il prie son P�re de les garder en son nom, celui du P�re qu�il leur avait r�v�l�. En Exode 23:21, nous avons une expression semblable. L��ternel avertit le peuple de prendre garde � son ange et de l��couter, car, dit-il: �Mon nom est en lui�, celui de l��ternel tel qu�il s��tait manifest� en Sina�. En J�sus �tait le nom de Dieu en gr�ce pour le r�v�ler, mais la gr�ce est unie � la saintet�; c�est pourquoi le Seigneur dit: �P�re saint�. Objets de l�amour du P�re, ils devaient �tre gard�s dans sa saintet�, car son nom ne peut �tre associ� � la souillure, afin qu�ils fussent un comme le P�re �tait un avec le Fils dans tout ce qu�il avait fait ici-bas. Il n�y avait jamais eu entre eux de divergences de pens�es dans l�accomplissement de ce service. L�accord �tant parfait, les r�sultats l��taient aussi. Le Seigneur dit en parlant de ses brebis: �Personne ne les ravira de ma main�, et �moi et le P�re nous sommes un�. On voit cette unit� d�action tout le long de notre �vangile. Si les disciples �taient gard�s dans tout ce que comporte le nom du P�re, ils seraient maintenus dans cette unit� par la puissance du Saint Esprit qu�ils allaient recevoir, unit� qui ne d�coulerait pas d�une entente commune, mais d�une source unique et divine qui ne peut manquer de produire ses effets. Si une souillure quelconque, doctrinale ou morale, existe parmi ceux qui travaillent au service du Seigneur, ils ne r�aliseront pas cette unit� de pens�e, de but, d�action, qui a caract�ris� le P�re et le Fils. Paul ne continua pas � collaborer avec Barnabas, car il y avait divergence de pens�es entre eux (Actes 15:36-40).

Lorsque J�sus �tait avec les disciples, il les avait gard�s dans ce nom de P�re saint. Si Judas avait fait exception, c��tait afin que l��criture f�t accomplie (v. 12). Maintenant le P�re allait les garder lui-m�me, eux si faibles, si incons�quents, au milieu de tout ce qui pouvait les d�tourner de lui. Si l�amour du Fils avait fait cela pour eux, l�amour du P�re pour le Fils et pour eux, comme pour nous aujourd�hui, ne le ferait-il pas?

Le Seigneur r�p�te ce qu�il a dit au verset 11: �Et maintenant je viens � toi�. On sent que cette pens�e �tait pr�cieuse pour son c�ur. Il avait dit � Philippe: �Je suis depuis si longtemps avec vous� et maintenant ce cher Sauveur �tait au terme de ce �long temps�. Avant d�aller � son P�re, il dit ce que les disciples viennent d�entendre, �afin qu�ils aient sa joie accomplie en eux-m�mes� (v. 13). Ils devaient comprendre, par cette pri�re sublime, qu�ils se trouvaient vis-�-vis du P�re dans la m�me relation que le Seigneur; leur joie devait �tre accomplie, enti�re, celle qu�avait �prouv�e le Fils lui-m�me, toujours conscient de son union avec son P�re.

Quelle gr�ce merveilleuse, au-dessus de toute appr�ciation humaine, que de pouvoir r�aliser la m�me joie que le Seigneur avait en partage ici-bas! Au chap. 15 la joie des siens dans l�ob�issance se r�aliserait en demeurant dans son amour. Rien ne peut �tre plus pr�cieux que de participer � la joie et � l�amour du Seigneur, homme parfait, vivant dans une communion ininterrompue avec son Dieu et P�re. Puissions-nous mieux appr�cier de tels privil�ges! Pour cela, nos c�urs doivent �tre d�gag�s de tant de choses de la terre qui att�nuent notre bonheur spirituel.

Les disciples et le monde

(v. 14-19) � Apr�s avoir parl� des relations des disciples avec le P�re, J�sus les entretient de leurs rapports avec le monde. En recevant la parole du P�re ils avaient �t� introduits dans un nouvel �tat de choses enti�rement distinct du monde. �Moi, je leur ai donn� ta parole, et le monde les a ha�s, parce qu�ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde� (v. 14). La parole, le t�moignage qui vient du P�re, le r�v�le comme tel, chose inconnue jusqu�alors. Les disciples �taient identifi�s avec celui qui la leur communiquait: d�un c�t�, objets de l�amour du P�re, comme le Fils lui-m�me, et, de l�autre c�t�, objets de la haine du monde comme lui. Ils �taient du monde, ils n�en sont plus. Amen�s par le Seigneur dans les m�mes privil�ges que lui, ils ne sont pas plus du monde que lui. Il �tait du ciel et il a march� ici-bas dans une s�paration absolue d�avec ce qui caract�rise le monde aux yeux de Dieu. Il est pour nous la mesure parfaite des rapports que nous pouvons avoir avec le monde. Mais si les siens ne sont plus du monde, ce n�est pas afin de le quitter pour aller imm�diatement au ciel. Il faut rester ici-bas le temps voulu de Dieu, comme ses t�moins, et y accomplir son �uvre. J�sus dit: �Je ne fais pas la demande que tu les �tes du monde, mais que tu les gardes du mal. Ils ne sont pas du monde, comme moi je ne suis pas du monde. Sanctifie-les par la v�rit�: ta parole est la v�rit� (v. 15-17). Laiss�s dans ce monde souill� et absolument �tranger � Dieu comme P�re, le seul moyen pour eux d��tre gard�s � part de tout ce qui le caract�rise, c�est la parole qui les a plac�s dans leur nouvelle position. Elle r�v�le le P�re; elle est la v�rit�, comme la Bible tout enti�re. La v�rit� agit sur le c�ur et la conscience des croyants pour les mettre � part de tout ce qui est �tranger � leur relation avec le P�re. Quelqu�un a dit que �la v�rit� expose les vraies relations de toutes choses les unes avec les autres en rapport avec le centre de tout qui est Dieu�. Christ en a �t� la parfaite expression. Dans ce chapitre, la v�rit� est tout particuli�rement la parole qui a r�v�l� le P�re. Si nous jouissons de notre relation avec le P�re, nous serons gard�s du monde. Le monde est oppos� au P�re. Jean dit aussi: �N�aimez pas le monde, ni les choses qui sont dans le monde: si quelqu�un aime le monde, l�amour du P�re n�est pas en lui, parce que tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l�orgueil de la vie, n�est pas du P�re, mais est du monde� (1 Jean 2:15, 16). Le mensonge et l�erreur caract�risent le monde que Satan gouverne au moyen de la convoitise.

Le Seigneur nous enseigne que, pour �tre gard� du monde, il ne faut pas se retirer dans un clo�tre, mais user de la Parole qui met toutes choses � leur place, nourrit les affections renouvel�es et dirige le croyant au milieu d�un �tat de choses o� il doit vivre, mais dont il n�est plus, parce qu�il est du ciel. Le Seigneur dit: �Comme tu m�as envoy� dans le monde, moi aussi je les ai envoy�s dans le monde. Et moi, je me sanctifie moi-m�me pour eux, afin qu�eux aussi soient sanctifi�s par la v�rit� (v. 18, 19). Le fait que les disciples sont envoy�s dans le monde prouve qu�ils n�en sont pas. La v�rit� quant � Dieu le P�re avait �t� pr�sent�e dans la personne du Fils et par la parole qu�il avait annonc�e. Maintenant J�sus va s�en aller au P�re, glorifi� par lui; il se met � part, se sanctifie, au lieu de rester avec ses disciples. Cette mise � part, dans la gloire, devient aussi un moyen de sanctification pour eux, parce que la position glorieuse que le Seigneur a prise exprime la v�rit�. Ainsi les disciples, et nous aujourd�hui, n�avons pas seulement la parole du P�re comme moyen de sanctification, mais nous voyons J�sus, homme glorifi�, expression de la pens�e de Dieu � l��gard de l�homme, dans lequel resplendit toute la gloire de Dieu: amour, lumi�re, saintet�, justice, v�rit�. En le contemplant ainsi, dit l�ap�tre Paul, nous sommes transform�s � son image de gloire en gloire. Ainsi s�accomplit la sanctification par la v�rit�, manifest�e en Christ dans la gloire, apr�s qu�il l�eut pr�sent�e sur la terre par sa parole et ses �uvres.

Que Dieu nous accorde de r�aliser mieux tout ce que nous poss�dons en appartenant � cet �tat de choses nouveau et c�leste, introduit dans ce monde par Christ r�v�lant le P�re. Nous ne sommes plus du monde comme Christ n�en �tait pas; mais, poss�dant la vie �ternelle, nous poss�dons ce qu�il avait sur la terre, sa relation avec son P�re, son amour, sa paix, sa joie, et lui-m�me comme objet dans le ciel, d�o� le rayonnement de sa gloire sur ses bien-aim�s reproduit en eux ses propres caract�res et les s�pare pratiquement de ce qui est du monde.

J�sus fait des demandes pour tous ceux qui croient

(v. 20, 21) � Les disciples �taient donc envoy�s dans le monde pour annoncer � d�autres la gr�ce dont ils �taient les objets. Le Seigneur adresse aussi � son P�re des demandes pour ceux qui croiraient par leur parole: �Afin�, dit-il, �que tous soient un, comme toi, P�re, tu es en moi, et moi en toi; afin qu�eux aussi soient un en nous, afin que le monde croie que toi tu m�as envoy� (v. 21). L��vangile sera annonc� en tous lieux, � des peuples divers, � des hommes de conditions bien diff�rentes; mais s�ils re�oivent la Parole, ils poss�deront la nature divine, qui donne � tous les m�mes caract�res. Ainsi, d�o� qu�ils viennent et quoi qu�ils aient pu �tre auparavant, ils ne se distingueront du reste de l�humanit� que par une seule et m�me nature. Ils seront tous un, comme le P�re �tait dans le Fils et le Fils dans le P�re. Poss�dant la nature divine, ils auront tous communion avec le P�re et le Fils, et les uns avec les autres: �Afin que vous aussi vous ayez communion avec nous: or notre communion est avec le P�re et avec son Fils J�sus Christ... Nous avons communion les uns avec les autres� (1 Jean 1:3, 7). C�est un fait, r�sultat de ce que l�on poss�de la m�me nature que le P�re et le Fils. Le monde doit constater cette unit�: �Afin�, dit le Seigneur, �que le monde croie que toi tu m�as envoy�. Le monde n�a pas voulu croire que le P�re avait envoy� J�sus, quoiqu�il f�t l�expression parfaite et jamais voil�e de ce qu�est le P�re. Mais, comme r�sultat de son �uvre, des gens de toutes races et de toutes conditions poss�dent la m�me nature et en manifestent les m�mes caract�res, ceux du P�re et du Fils, ce qui les unit entre eux. D�o� provient ce ph�nom�ne? Non pas d�une entente pr�alable, pas plus que d�un changement de religion. Voici un Chinois qui rencontre un Europ�en quelconque, ou un noir; ils ne se sont jamais vus; ils s�aiment, s�entendent, s�entretiennent du Seigneur, comprennent la Parole de la m�me mani�re; ils poss�dent la m�me esp�rance, parce qu�ils poss�dent la m�me nature, celle du P�re et du Fils. Le monde, t�moin d�un fait si �trange, doit croire qu�il r�sulte de l�envoi du Fils par le P�re, et de nulle autre cause. Mais cette unit� se manifeste peu, car la transformation que le croyant doit subir par le renouvellement de son entendement est souvent peu apparente et les caract�res naturels, nationaux et autres, reparaissent facilement. Si, au lieu de n�avoir en commun qu�un objet, le c�ur est distrait par les choses visibles, le chr�tien ne montre gu�re dans sa vie que ce que l�on peut voir chez tout homme. Ne voyant pas la vie de Christ se manifester comme elle devrait, le monde ne peut donc croire que le P�re a envoy� le Fils. Mais la pri�re du Seigneur est toujours devant son P�re qui est fid�le pour y r�pondre. Il le fait par l�action de son Esprit et de sa Parole; si nous la laissons op�rer en nous, elle d�truira ce qui fait obstacle � la manifestation de la vie divine, et nous pourrons montrer au monde quelque chose de cette unit� de communion, qu�il croie ou non � sa cause. On se repr�sente ais�ment l�effet produit sur le monde, au commencement, par la manifestation de la vie de J�sus, alors qu�elle se montrait dans toute sa fra�cheur sous la puissante action de l�Esprit Saint; lorsque Juifs et gentils, si oppos�s les uns aux autres, marchaient ensemble, manifestant les caract�res de la m�me vie, avec un m�me objet devant eux. Tout au d�but, il est dit que les croyants �taient �un c�ur et une �me�, que �toute �me avait de la crainte�, que �nul n�osait se joindre � eux�, et qu�ils avaient �la faveur de tout le peuple�. Il �tait �vident alors que ce t�moignage r�sultait de la venue de Christ ici-bas. C��tait la vie du P�re et du Fils dans des hommes, appartenant d�sormais au ciel.

L�unit� de communion dont il est question dans ces versets n�est pas l�unit� du corps de Christ, qui d�coule de l�union des croyants avec Christ comme t�te du corps par la puissance du Saint Esprit; ce que l�ap�tre Paul a enseign� plus tard. Cette unit� de communion se trouve naturellement dans le corps de Christ, puisque tous les enfants de Dieu en sont membres.

Avec ces versets 20 et 21, la pri�re du Seigneur en faveur des siens sur la terre, est termin�e. Il continue de s�adresser � son P�re en parlant d�eux en rapport avec la gloire.

L�unit� en gloire

(v. 22, 23) � �Et la gloire que tu m�as donn�e, moi, je la leur ai donn�e, afin qu�ils soient un, comme nous, nous sommes un; moi en eux, et toi en moi; afin qu�ils soient consomm�s en un, et que le monde connaisse que toi tu m�as envoy�, et que tu les as aim�s comme tu m�as aim�. Dieu ayant �t� glorifi� ici-bas par son Fils, l�a glorifi� comme Fils de l�homme, ainsi que nous l�avons vu au chapitre 13:31. C�est cette gloire-l� qu�il donne aux siens, celle de Fils de l�homme, puisque, par son �uvre, il les a plac�s dans la m�me position et avec les m�mes privil�ges que lui; ils partageront sa gloire �ternellement. Ils seront un comme le P�re et le Fils sont un: �moi en eux, et toi en moi�, dit le Seigneur; Lui sera vu en eux, et, comme on ne peut voir le Fils sans voir le P�re, le P�re sera vu en lui. Dans cette gloire le monde verra appara�tre le Seigneur et les siens, consomm�s en un, � son apparition glorieuse et durant le r�gne mill�naire. � cause de l�infid�lit� des croyants le monde n�a pas voulu et n�a pas pu croire que le P�re avait envoy� le Fils; mais lorsque Christ appara�tra en gloire, ce fait merveilleux sera visible. Le monde verra Christ dans les siens et le P�re en lui. Alors il conna�tra que le P�re l�avait envoy�; cette manifestation glorieuse d�unit� en sera le r�sultat. Il n�est pas dit qu�il croira; ce ne sera plus le temps de croire. Il n�y a pas besoin de foi pour croire ce que l�on voit. Le monde apprendra aussi que ces saints manifest�s dans la m�me gloire que le Seigneur, auront �t� aim�s du m�me amour que celui du P�re pour le Fils. Aujourd�hui le monde ne peut pas le voir, car ils ont en partage les m�mes peines, les m�mes souffrances que tous les humains. Dieu ne change pas pour eux les conditions d�existence dans une cr�ation g�t�e par le p�ch�. Mais les croyants savent qu�ils sont aim�s du P�re comme il aime son Fils, et que les souffrances du temps pr�sent ne sont pas dignes d��tre compar�es avec la gloire � venir qui doit �tre r�v�l�e. Ils savent aussi que Dieu fait travailler toutes les peines de la vie pr�sente � leur bien. Le monde ne le sait pas; il ne conna�t pas les b�n�dictions qui appartiennent � la relation d�enfants de Dieu. Mais lorsqu�il les verra dans la m�me gloire que Christ, il constatera qu�il n�y avait pas de diff�rence entre l�amour que le P�re portait au Fils et celui qu�il avait pour ses rachet�s. � ce moment-l�, les r�sultats des �preuves seront aussi manifest�s glorieusement en tous ceux qui les auront endur�es avec patience.

Nous avons vu dans cette merveilleuse pri�re, trois unit�s bien caract�ris�es. La premi�re (v. 11) concernait les disciples. Il s�agit de l�unit� qui existait entre le P�re et le Fils dans toute l�activit� de J�sus ici-bas, n�cessaire pour ceux que le Seigneur envoyait annoncer l��vangile dans le monde, afin que leur service f�t fructueux. La seconde unit� (v. 20, 21) concerne tous ceux qui sont amen�s � la connaissance du P�re par les ap�tres. C�est l�unit� de communion, d�coulant de la possession de la m�me vie, celle du P�re et du Fils; en la voyant le monde devait croire qu�elle ne pouvait provenir que de l�envoi du Fils par le P�re. La troisi�me, l�unit� en gloire, est celle dans laquelle seront vus tous les saints lorsqu�ils appara�tront dans la m�me gloire que Christ. En la voyant, le monde conna�tra ce qu�il n�a pas voulu croire: que le P�re a envoy� le Fils et que tous les croyants sont aim�s du m�me amour que lui.

Le cercle de ces unit�s grandit dans l�ordre de leur �num�ration. D�abord les ap�tres; puis ceux qui croient par leur parole, et enfin tous les croyants ensemble avec le Seigneur, manifest�s comme les glorieux r�sultats de sa venue.

J�sus veut que les siens voient sa gloire

(v. 24-26) � Dans les trois unit�s dont le Seigneur a parl�, il est question de ce que le monde peut voir. Dans le verset 24, il s�agit de ce que les croyants verront: �P�re, je veux, quant � ceux que tu m�as donn�s, que l� o� moi je suis, ils y soient aussi avec moi, afin qu�ils voient ma gloire, que tu m�as donn�e; car tu m�as aim� avant la fondation du monde�. Il ne s�agit pas ici de la gloire du Fils de l�homme, que le Seigneur partage avec les siens, mais de celle qu�il avait �ternellement, comme objet des d�lices de Dieu le P�re et dans laquelle il est entr� comme Homme glorifi�, apr�s l�avoir quitt�e pour venir accomplir l��uvre que le P�re lui avait donn�e � faire. Cette gloire-l� ne peut �tre vue que dans le ciel; elle n�appara�t pas au monde. Le Seigneur veut que les siens la voient; il faut donc �tre l� o� elle est visible.

C�est la gr�ce de Dieu, merveilleuse et insondable, qui nous fait partager avec Christ la gloire qu�il s�est acquise en venant ici-bas glorifier Dieu dans une vie d�ob�issance parfaite. Lui seul en est digne; lui seul a fait le n�cessaire pour la m�riter. Mais l�amour de Dieu n�aurait pas �t� satisfait s�il voyait les rachet�s du Fils dans une position inf�rieure � la sienne; il lui devait aussi de les placer dans la m�me gloire que lui-m�me, quoiqu�il soit �premier-n� entre plusieurs fr�res� et �oint d�une huile de joie au-dessus de ses compagnons�. C�est la pure gr�ce de Dieu qui, apr�s nous avoir pardonn�, veut nous placer dans cette gloire. Mais nous serons heureux d��tre l� o� est le Seigneur, pour le contempler �ternellement dans une gloire qui n�appartient qu�� lui seul, sa part de toute �ternit�, dans laquelle il jouissait de l�amour �ternel de son Dieu et P�re et qu�il a quitt�e pour venir nous sauver. En la voyant, nous comprendrons l�amour infini qui l�a fait quitter ce lieu. Nous serons heureux de contempler cet adorable Sauveur dans toutes ses gloires, apr�s l�avoir vu dans le m�pris, l�humiliation, la souffrance, l�abandon de Dieu. Quelle glorieuse perspective!

Au verset 25, le Seigneur en appelle � son P�re, en lui disant: �P�re juste; et le monde ne t�a pas connu, mais moi je t�ai connu; et ceux-ci ont connu que toi tu m�as envoy�. Lorsqu�il s�adresse � son P�re en faveur des siens, il l�appelle �P�re saint�; mais ici, en pr�sence de l�incr�dulit� et de la haine du monde � son �gard, il en appelle au caract�re de justice de son P�re, avec laquelle le monde aura � faire. En contraste avec le monde, il dit: �Mais moi, je t�ai connu...�. Il peut para�tre �trange que le Seigneur, le Fils �ternel du P�re, lui dise: �moi je t�ai connu�; car ne l�avait-il pas toujours connu? Cette connaissance est en rapport avec la position d�homme qu�il a prise ici-bas, d�pendant du P�re, vivant de ses paroles, l�ayant toujours comme objet de son c�ur. Comme homme, J�sus a connu son P�re, et a toujours agi d�apr�s cette connaissance. Il ne dit pas de ses disciples qu�ils ont connu le P�re comme lui, mais il aime � r�p�ter qu�ils ont connu que le P�re l�avait envoy�. Toutes leurs b�n�dictions d�coulaient de ce fait si cher � son c�ur et au c�ur du P�re.

Quant au monde, tout �tait fini, puisqu�il avait rejet� le Fils. Selon la justice divine, le Seigneur allait �tre glorifi� et le monde laiss� sous les cons�quences r�sultant de ce qu�il m�connaissait celui que le P�re avait envoy�. Le Saint Esprit allait descendre, convaincre le monde de son affreux �tat et introduire les croyants dans la jouissance des r�sultats de l��uvre du Seigneur. La gr�ce de Dieu donne le salut � quiconque croit durant tout le temps de la patience de Dieu, mais le monde comme tel n�a qu�� attendre le jugement divin, quand le temps de la gr�ce sera �coul�.

Dans sa fid�lit�, le Seigneur avait r�v�l� le nom du P�re � ceux qui l�avaient re�u, et il ajoute: �Et je le leur ferai conna�tre, afin que l�amour dont tu m�as aim� soit en eux, et moi en eux� (v. 26). Nous avons vu, au commencement de ce chapitre, que, de la gloire o� il se trouve, le Seigneur donne la vie �ternelle � tous ceux que le P�re lui a donn�s. Cette vie consiste � conna�tre le P�re et le Fils. � ceux qui la poss�dent, le Seigneur continuera de r�v�ler ce nom du P�re, afin qu�ils jouissent actuellement de l�amour qui appartient � cette relation. Il veut que cet amour dont il a joui lui-m�me soit en eux et qu�il fasse leur bonheur, en attendant la gloire o� il sera connu parfaitement. Comment cela peut-il avoir lieu? Parce que Dieu voit son Fils dans le croyant. Afin que nos pens�es ne se reportent pas sur nous-m�mes comme objets de cet amour, le Seigneur dit: �Et moi en eux�. C�est parce que Dieu voit en nous son Fils bien-aim� que nous pouvons en jouir. Christ remplace le moi dans le croyant, ce moi qui a disparu � tout jamais dans les profondeurs de sa mort.

Dans cet entretien sublime avec son P�re, auquel le Seigneur a bien voulu nous faire assister, nous voyons quelle part b�nie et glorieuse nous poss�dons comme fruit de sa venue ici-bas. Puissions-nous m�diter plus profond�ment ce sujet afin de mieux jouir de ces b�n�dictions, et r�aliser mieux ce que le Seigneur a demand� � son P�re pour nous. Cette pri�re tient � l�infini; nous ne faisons qu�en effleurer les beaut�s. Peut-il en �tre autrement lorsqu�il s�agit de l��panchement du c�ur infini du Fils � son P�re? Ce qui touche profond�ment nos c�urs, c�est que nous, si mis�rables quant � nous-m�mes, nous soyons les objets d�un pareil entretien!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 17". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-17.html.