Bible Commentaries
Jean 20

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versets 1-31

Le Seigneur ressuscit�, mais invisible

(v. 1-10) � Cet �vangile ne mentionne que la pr�sence de Marie de Magdala au s�pulcre, ce qui ne veut pas dire que les femmes mentionn�es dans les autres �vangiles n�y fussent pas aussi venues. L�Esprit de Dieu n�a pas entrepris de nous donner un r�cit complet des faits qui eurent lieu, mais de pr�senter ceux propres � faire ressortir la v�rit� que Dieu veut nous communiquer. Ainsi, pour saisir la pens�e de Dieu, il ne faut pas les m�langer, ni m�me chercher � les accorder. La foi en la Parole de Dieu suffit. Ce qui est dit du r�le des femmes � la r�surrection du Seigneur se rapporte au caract�re de chaque �vangile.

En Matthieu, le Seigneur ressuscit� renoue, en figure, ses relations avec le r�sidu juif en Galil�e, o� il commen�a son minist�re, au milieu des pauvres du troupeau (Matt. 4:12 et suivants). De l�, le Messie rejet�, mais Seigneur qui a re�u toute autorit�, envoie ses disciples pr�cher l��vangile � toutes les nations. Marc, tout en ressemblant beaucoup � Matthieu, mentionne des faits qui se rapportent � Luc et � Jean; le Seigneur d�l�gue ses disciples dans le monde pour annoncer l��vangile; il coop�re avec eux depuis la gloire et confirme la parole par les signes qui l�accompagnent, ce qui se rapporte � l��vangile qui pr�sente l�activit� du Serviteur parfait. Luc ne parle pas de la Galil�e; il montre J�sus donnant aux disciples l�intelligence de ce qui le concernait dans la Parole et leur fournissant toutes les preuves de sa parfaite humanit� quoique ressuscit�; il leur ouvre l�intelligence pour qu�ils comprennent les �critures et les envoie pr�cher la repentance et la r�mission des p�ch�s en commen�ant par J�rusalem; le livre des Actes en continue le r�cit. Les disciples doivent attendre le Saint Esprit � J�rusalem. Marc et Luc seuls parlent de l�ascension du Seigneur. Mais revenons au r�cit de Jean.

�Le premier jour de la semaine, Marie de Magdala vint le matin au s�pulcre, comme il faisait encore nuit; et elle voit la pierre �t�e du s�pulcre� (v. 1). D�embl�e nous nous trouvons sur un terrain nouveau. C�est le premier jour de la semaine. Pour Isra�l l�institution de la P�que avait mis fin � l�ancienne mani�re de compter les ann�es (Exode 12:2); maintenant que ce que typifiait la P�que est accompli, un temps nouveau commence, celui de l��re chr�tienne et, on peut le dire, de l��re �ternelle, par la r�surrection du Seigneur. Ce chapitre mentionne trois fois le premier jour, mais Marie n�en connaissait pas encore l�importance. Elle constate la disparition du corps du Seigneur, mais ne croit pas � sa r�surrection. �Elle court donc, et vient vers Simon Pierre et vers l�autre disciple que J�sus aimait, et elle leur dit: On a enlev� du s�pulcre le Seigneur, et nous ne savons o� on l�a mis� (v. 3). Elle n�avait donc pas �t� seule au s�pulcre, mais ici il ne s�agit que d�elle, le Saint Esprit a besoin d�elle seule pour l�enseignement qu�il veut nous donner. Pierre et l�autre disciple, Jean, courent ensemble au s�pulcre; Pierre est devanc� par son compagnon qui n�entre pas, mais aper�oit, en se baissant, les linges � terre. Pierre arrive; avec son ardeur habituelle, il entre dans le s�pulcre et voit aussi les linges, ainsi que le suaire, qui avait couvert la t�te de J�sus, �pli� en un lieu � part� (v. 3-7). On voit chez Jean cette crainte respectueuse de la personne du Seigneur qui l�engage � se tenir hors du s�pulcre, et chez Pierre, outre son imp�tuosit� habituelle, le d�sir bien l�gitime de savoir ce qu��tait devenu son cher Ma�tre qu�il avait reni�. Le s�pulcre �tait vide; mais l�ordre dans lequel se trouvaient les linges montrait avec quel calme et quelle dignit� le Fils de Dieu avait quitt� le s�jour des morts. De m�me qu�il avait lui-m�me remis son esprit, il �tait sorti lui-m�me de la mort � l�heure voulue, en laissant ce lieu dans un ordre parfait. Lazare sortit li� du tombeau � la parole puissante de J�sus; mais il fallut le d�lier pour qu�il march�t. Le Seigneur n�avait nul besoin de l�intervention d�autrui. Comme nous l�avons d�j� remarqu� dans cet �vangile, J�sus traverse toutes les phases de l��uvre qu�il avait entreprise, depuis son arrestation � sa r�surrection, dans une ob�issance absolue, mais dominant cette sc�ne avec la dignit� et la puissance du Fils de Dieu.

�Alors donc l�autre disciple aussi, qui �tait arriv� le premier au s�pulcre, entra, et il vit, et crut; car ils ne connaissaient pas encore l��criture, qu�il devait ressusciter d�entre les morts� (v. 8, 9). Les deux disciples constatent la r�surrection de J�sus; Jean voit et croit. Leur foi en J�sus comme Messie avait limit� leur intelligence quant � sa personne et � son �uvre. Elle les avait emp�ch�s de croire � sa r�surrection, dont il leur avait souvent parl�. Ils avaient cru en un Christ vivant; sa mort annulait tout ce qu�ils avaient pens� de lui. Et maintenant qu�apr�s avoir vu, ils croient � la r�surrection de Christ d�entre les morts, il leur manque la foi en sa personne vivante, ressuscit�e. Il faut � la foi un objet et non seulement des faits constat�s. N�ayant pas encore la foi en la personne de Christ ressuscit�, ils ont un �chez eux�, sans lui, dans ce monde: �Les disciples s�en retourn�rent donc chez eux� (v. 10). Marie ne se contente pas d�une simple constatation; son c�ur reste attach� � la personne de J�sus, mort ou ressuscit�; elle n�a pas de chez elle sans lui; elle le cherchera et le trouvera.

Marie et les anges

(v. 11-13) � �Mais Marie se tenait pr�s du s�pulcre, dehors, et pleurait. Comme elle pleurait donc, elle se baissa dans le s�pulcre; et elle voit deux anges v�tus de blanc, assis, un � la t�te et un aux pieds, l� o� le corps de J�sus avait �t� couch�. Et ils lui disent: Femme, pourquoi pleures-tu? Elle leur dit: Parce qu�on a enlev� mon Seigneur, et je ne sais o� on l�a mis� (v. 11-13). Marie n�avait pas plus d�intelligence que les disciples; elle aurait d� savoir aussi bien qu�eux que J�sus ressusciterait. Mais elle leur �tait sup�rieure en ce que rien ne pouvait combler le vide immense qu��prouvait son c�ur en l�absence de son objet. Aucun des disciples n�avait b�n�fici� d�une d�livrance semblable � celle de Marie: le Seigneur avait chass� hors d�elle sept d�mons. Elle n�a pas de demeure dans le lieu o� son Seigneur a �t� mis � mort. Ce monde, sans Christ, est pour elle ce qu�il devrait �tre pour tout croyant: un s�pulcre vide, car tous nous �tions, comme elle, sous la puissance de l�ennemi et nous en avons �t� d�livr�s par le Seigneur. Marie repr�sente aussi le r�sidu juif aux derniers jours, d�livr� de la puissance de Satan, que le peuple incr�dule avait accept�e en rejetant Christ et sous laquelle se retrouveront, dans une plus grande mesure, les apostats dont le r�sidu aura �t� s�par� (voir Luc 11:26).

Marie, en pleurs, ne peut d�tacher ses regards de l�endroit o� elle avait vu d�poser le corps de son Seigneur. Mais l� �elle voit deux anges v�tus de blanc, assis, un � la t�te et un aux pieds, l� o� le corps de J�sus avait �t� couch� (v. 12). Venus du ciel dans leur puret� immacul�e, ils n�attirent pas l�attention de Marie sur eux; elle a un objet bien sup�rieur � ces �tres c�lestes. � leur demande: �Pourquoi pleures-tu? � elle r�pond comme s�ils eussent �t� de ses semblables; leur aspect ne l�impressionne nullement. La valeur de la personne de son Seigneur absent, son amour pour lui, source de sa douleur, �clipsent enti�rement ces gloires ang�liques. Si nos c�urs �taient plus absorb�s par la personne du Seigneur, plus attach�s � lui, combien de choses dans ce monde perdraient leur importance et quelle joie nous �prouverions � �tre occup�s de lui!

Les anges sont aussi � leur aise dans ce s�pulcre, parfaitement saint, que dans le ciel; il avait �t� occup� par le corps de celui devant lequel ils se voilaient la face lorsqu�il �tait dans la gloire et qu�ils ne virent que lorsqu�il devint homme. Ils �taient l� pour la m�me raison que Marie: parce que J�sus y avait �t�. Mais Marie avait de tout autres motifs que les �tres c�lestes. Eux y accomplissaient leur service; Marie se savait un objet de la gr�ce, ce que les anges ne sont pas. Il est dit en H�breux 2:16: �Car, certes, il ne prend pas les anges, mais il prend la semence d�Abraham�. J�sus n�a pas pris la cause des anges, mais celle des hommes. Aussi, Marie veut poss�der un objet aussi pr�cieux � son c�ur, tel qu�elle pourra l�obtenir.

Marie rencontre le Seigneur

(v. 14-18) � �Ayant dit cela, elle se tourna en arri�re, et elle voit J�sus qui �tait l�; et elle ne savait pas que ce f�t J�sus. J�sus lui dit: Femme, pourquoi pleures-tu? Qui cherches-tu? Elle, pensant que c��tait le jardinier, lui dit: Seigneur, si toi tu l�as emport�, dis-moi o� tu l�as mis, et moi je l��terai� (v. 14, 15). Marie ne regarde plus vers le s�pulcre, s�jour des morts; elle se retourne du c�t� o� se trouvent les vivants. Il nous arrive souvent de fixer nos regards du c�t� de la mort; comme Marie, il faut consid�rer Christ vivant et voir avec lui ceux qui ne sont plus avec nous. J�sus avait �t� dans le s�pulcre; il n�y �tait plus. En se retournant, Marie le voit; mais ayant devant les yeux son Seigneur qu�elle croit mort, elle ne le reconna�t pas; elle croit avoir � faire au jardinier. Ne supposant pas qu�il y e�t un c�ur �tranger � l�objet de ses recherches, elle lui dit, sans explications: �Si toi tu l�as emport�, dis-moi o� tu l�as mis, et moi je l��terai�. Elle ne veut laisser le corps de son Seigneur entre les mains d�aucun autre. �J�sus lui dit: Marie! Elle, s��tant retourn�e, lui dit en h�breu: Rabboni (ce qui veut dire Ma�tre)!� (v. 16). Si Marie cherchait le Seigneur, lui, le bon Berger, cherchait sa brebis, sachant tout ce qui se passait dans son c�ur. C�est lui qui avait cr�� en elle cette affection si ardente pour lui. Lui savait que nul autre ne pouvait la satisfaire. Si nous cherchons le Seigneur, si nos c�urs ne peuvent se passer de lui dans le monde qui l�a rejet�, il se manifestera � nous dans tout son amour. Il faut d�sirer qu�il remplisse le c�ur. Il nous arrive de le d�sirer en conservant d�autres objets: dans ce cas notre jouissance, tr�s partielle, est expos�e � dispara�tre. Il n�en �tait pas ainsi de Marie; son c�ur �tait tout entier � son Seigneur. Lorsqu�elle entend le bon Berger l�appeler par son nom, son c�ur tressaille. Elle r�pond: �Ma�tre, (celui qui enseigne)�. Il �tait l� pour lui communiquer tout ce dont elle avait besoin. J�sus lui dit: �Ne me touche pas, car je ne suis pas encore mont� vers mon P�re; mais va vers mes fr�res, et dis-leur: Je monte vers mon P�re et votre P�re, et vers mon Dieu et votre Dieu. Marie de Magdala vient rapporter aux disciples qu�elle a vu le Seigneur, et qu�il lui a dit ces choses� (v. 17, 18). Dans sa joie, Marie s��lance vers son Seigneur; mais lui arr�te le geste d�un c�ur qui pensait reprendre avec lui des relations juives. Il lui dit: �Ne me touche pas�, pour l��lever bien au-dessus de ce qu�elle attendait et de ce qui concernait le peuple d�Isra�l, et diriger sa foi vers le ciel o� il allait entrer. Il lui apprendra dans quelle relation nouvelle ses bien-aim�s sont introduits par sa mort et sa r�surrection. Nous avons vu qu�en Matthieu les femmes saisirent les pieds de J�sus lorsqu�elles le rencontr�rent, parce que, dans cet �vangile, le Seigneur reprend place au milieu du r�sidu juif auquel il promet sa pr�sence jusqu�� la consommation du si�cle. Cet acte se rapporte au caract�re de l��vangile qui pr�sente J�sus comme Messie. En Jean, tout ce qui concerne l�homme en Adam et les Juifs est mis de c�t�. Sa rencontre avec son peuple terrestre aura lieu � son retour. En attendant, les disciples, au lieu d��tre les sujets du royaume du Fils de David, sont introduits dans une position nouvelle et c�leste et dans la m�me relation que le Seigneur avec son Dieu et son P�re.

Avant sa mort, le Seigneur avait parl� de son P�re, qu�il r�v�lait; mais il n�avait jamais dit � aucun des siens que Dieu �tait leur Dieu et leur P�re, parce que Dieu ne peut �tre en relation avec l�homme en Adam. Il fallait que s�accompl�t l��uvre de la r�demption, dans laquelle le jugement de Dieu sur l�homme naturel a �t� ex�cut�. Il fallait que Christ ressuscit�t pour placer le croyant dans la m�me relation que lui avec son Dieu et son P�re. Jusque-l�, le Seigneur �tait le seul homme en relation de nature avec Dieu; il avait re�u le Saint Esprit, parce qu�il �tait Fils de Dieu tout en �tant un homme. Il fallait que ce seul homme, seul grain de bl�, tomb�t en terre pour porter du fruit, c�est-�-dire qu�il y e�t des hommes semblables � lui, plac�s dans la m�me relation que lui comme homme avec son Dieu, leur Dieu, et comme enfant avec son P�re, leur P�re. Au Psaume 22, apr�s avoir �t� d�livr� des cornes des buffles, il dit: �J�annoncerai ton nom � mes fr�res, je te louerai au milieu de la congr�gation�. C�est ce que le Seigneur ressuscit� s�empresse de faire. Marie a le privil�ge d�annoncer ce message aux disciples. Elle les informe qu�elle a vu le Seigneur et qu�il lui a dit �ces choses�. Si nos c�urs avaient un plus grand besoin de jouir de la communion du Seigneur, il se r�v�lerait � nous dans une plus grande mesure, et nous aurions quelque chose de lui � communiquer. Ce fut la part de Marie comme r�sultat de sa pers�v�rance � chercher le Seigneur. Qu�il nous accorde � tous d�imiter Marie, car ce que nous recevons de J�sus dans ce monde demeurera notre part personnelle durant l��ternit�.

Le premier rassemblement autour du Seigneur

(v. 19-23) � Le soir du premier jour de la semaine, les disciples �taient rassembl�s. Comme nous l�avons d�j� vu, ce premier jour est le premier d�un nouvel ordre de choses. Le Seigneur a pass� le dernier sabbat dans le tombeau, ce qui met enti�rement fin � l��conomie dans laquelle Dieu s�occupait de l�homme en Adam. Par l�institution du sabbat, Dieu montrait son d�sir d�introduire l�homme dans son repos; mais la chose ne put avoir lieu sur le pied de sa responsabilit�. Il l�introduira, non en vertu de ses �uvres, mais en vertu de l��uvre de Christ: �Il reste donc un repos sabbatique pour le peuple de Dieu� (H�b. 4:9). Le Fils de Dieu vient dans ce monde, porte les cons�quences du p�ch� de l�homme; il meurt, passe le jour du sabbat dans le tombeau; il ressuscite le premier jour de la semaine et introduit un homme nouveau dans une �re nouvelle, c�leste et �ternelle, sur le pied de la gr�ce. Ainsi, r�tablir le sabbat, c�est annuler l��uvre de Christ et ses r�sultats. On trouve d�j� le premier jour de la semaine en L�vitique 23:11, o� la gerbe des pr�mices �tait tournoy�e le lendemain du sabbat, type de Christ ressuscit�, en dehors de l�ordre de choses pr�sent� par les sept jours.

Marie avait port� son message aux disciples; ceux-ci avaient entendu les deux d�entre eux qui avaient rencontr� le Seigneur sur le chemin d�Emma�s; ils savaient qu�il �tait apparu � Simon (voir Luc 24:33-35). Aussi se r�unissent-ils le soir, �videmment pour s�entretenir des choses merveilleuses qui s��taient pass�es ce jour-l�. �Le soir donc �tant venu, ce jour-l�, le premier de la semaine, et les portes du lieu o� les disciples �taient, par crainte des Juifs, �tant ferm�es, J�sus vint, et se tint au milieu d�eux. Et il leur dit Paix vous soit!� (v. 19). C�est � cause de J�sus que les disciples se rassemblaient; mais ils n�oubliaient pas la sc�ne de la crucifixion o� la haine des Juifs s��tait donn� libre cours; aussi avaient-ils ferm� les portes du lieu o� ils se trouvaient, crainte de voir les Juifs reporter leur fureur sur les pauvres disciples du crucifi�. Mais l�homme et sa haine sont sans puissance contre les objets de la gr�ce que la r�surrection du Seigneur et sa victoire sur la mort, le monde, et son chef, pla�aient dans une toute nouvelle position, une m�me relation que lui-m�me avec son Dieu et son P�re. La r�surrection introduisait un �tat de choses nouveau. La vie avait triomph� de la mort; tout ce qui avait pr�c�d� �tait pass� pour Christ et les siens. Le premier jour d�une �re nouvelle et �ternelle avait lui dans ce monde. La crainte des Juifs appartient � ce pass�; bient�t elle sera bannie. Leur haine subsistera; mais nous voyons, dans les Actes, les disciples accomplir leur service malgr� l�opposition des Juifs.

Les portes ferm�es sur le monde et tout ce qui le caract�rise, le vainqueur du monde et de la mort appara�t au milieu des disciples rassembl�s. J�sus leur dit: �Paix vous soit�. Il leur apporte la paix sur le terrain de la r�demption, la paix qu�il vient d�obtenir pour eux � un si grand prix. Au dehors, le monde avec son agitation, sa haine, sa mauvaise conscience et sa religion. Au dedans, le Seigneur avec les siens et la paix qu�il leur apporte. Quel merveilleux tableau offre cette premi�re assembl�e autour du Seigneur. Par la gr�ce de Dieu, nous pouvons encore r�aliser ce rassemblement aujourd�hui au milieu des ruines de la chr�tient�. �Et ayant dit cela, il leur montra ses mains et son c�t�. Les disciples se r�jouirent donc quand ils virent le Seigneur� (v. 20). J�sus leur apporte les preuves qu�il est bien celui qui a �t� sur la croix; il est le m�me; mais ces marques dans ses mains et son c�t� sont aussi le t�moignage de son amour pour eux, de l�accomplissement d�une �uvre parfaite sur laquelle reposent d�sormais leur position, leur paix, leur s�curit�. En Luc o� les disciples eurent peur de lui, parce qu�ils croyaient voir un esprit devant eux, le Seigneur leur fournit les preuves qu�il est le m�me, v�ritablement un homme: il leur montre ses mains et ses pieds seulement et il mange devant eux. Cela suffisait pour les convaincre. Ici, J�sus montre son c�t�, ce c�t� perc�, d�o� sont sortis l�eau et le sang, en vertu desquels est faite la paix qu�il leur apporte. Les disciples pouvaient �prouver de la joie en voyant le Seigneur. Ce jour-l�, le premier dimanche, le Seigneur inaugura la premi�re r�union d�assembl�e; il accomplissait ce qu�il avait dit en Matthieu 18:20: �L� o� deux ou trois sont assembl�s en mon nom, je suis l� au milieu d�eux�. Jusqu�� ce que nous soyons tous autour du Seigneur, dans la gloire, nous avons aussi le privil�ge de r�aliser, par la foi, sa pr�sence quand nous sommes r�unis � son nom. Comme les disciples nous nous r�jouissons en voyant le Seigneur. Il dit, au chapitre 14:19, en parlant de la pr�sence du Saint Esprit: �Et le monde ne me verra plus; mais vous, vous me verrez�. Le monde reste de l�autre c�t� de la porte et du tombeau vide; mais ceux qui sont au dedans, avec le Seigneur ressuscit�, peuvent r�aliser sa pr�sence, avec une m�me joie que les disciples au premier rassemblement.

�J�sus donc leur dit encore: Paix vous soit! Comme le P�re m�a envoy�, moi aussi je vous envoie. Et ayant dit cela, il souffla en eux, et leur dit: Recevez l�Esprit Saint. � quiconque vous remettrez les p�ch�s, ils sont remis; et � quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus� (v. 22, 23). Aux versets 19 et 20, nous trouvons le privil�ge des saints r�unis au nom du Seigneur en attendant d��tre autour de lui dans la gloire. Mais pendant que nous sommes dans ce monde, il y a un service � accomplir pour que d�autres soient amen�s � jouir des m�mes privil�ges que nous. Le P�re avait envoy� le Fils dans ce monde pour accomplir l��uvre qui am�ne des hommes p�cheurs dans la pr�sence de Dieu, une fois leurs p�ch�s �t�s. Le Fils peut maintenant rentrer dans la gloire qu�il avait quitt�e et il envoie ses disciples dans le monde pour faire valoir, aupr�s des p�cheurs, l��uvre qu�il a accomplie sur la croix. Ils rencontreront le m�pris et la haine, mais le Seigneur leur dit encore: �Paix vous soit!� Cette paix les accompagnera, m�me au milieu de la guerre que suscitera le monde.

Puis J�sus souffle en eux l�Esprit Saint, cette vie de l�Esprit qui l�avait caract�ris� lorsqu�il �tait le seul homme sur qui l�Esprit p�t descendre. Ce n�est pas encore l�Esprit comme personne; il n�est venu qu�apr�s la glorification de Christ. C�est la vie de r�surrection qui, en vertu de la mort de J�sus, devient la vie des croyants. Lorsque Dieu fit le premier homme de la poussi�re de la terre, il souffla en lui une respiration de vie et Adam devint une �me vivante. C�est ce qui fait la diff�rence entre l�homme et la b�te: la b�te vit, mais pas du souffle de l��ternel. Avec son �me vivante, dont l�existence ne peut cesser, l�homme, devenu p�cheur, tombe sous l�empire de la mort. Le Fils de Dieu, le Cr�ateur, devient un homme et il porte les cons�quences du p�ch� du premier homme en mourant sur la croix. En lui, dans sa mort, l�homme en Adam a pris fin. Il ressuscite et devient un esprit vivifiant, ou faisant vivre (1 Cor. 15:45). Nous le voyons ici communiquer la vie du nouvel homme � ceux qui avaient cru en lui. Dans la Gen�se nous assistons � la cr�ation du premier homme et ici � celle du nouvel homme. D�s lors, poss�dant cette vie de l�Esprit, qui appartient au nouvel homme, les disciples, en annon�ant le pardon des p�ch�s, re�oivent la capacit� de reconna�tre en qui l��uvre du salut est accomplie, quels sont ceux dont les p�ch�s sont pardonn�s. C�est ce que veut dire: �� quiconque vous remettrez les p�ch�s, ils sont remis; et � quiconque vous les retiendrez, ils sont retenus�. Il ne s�agit pas du pouvoir de pardonner les p�ch�s, que s�est attribu� certain clerg�, mais de la capacit� de discerner qui se trouve dans l�un ou l�autre cas, en affirmant au croyant que ses p�ch�s sont pardonn�s et en certifiant � celui qui ne croit pas que ses p�ch�s ne le sont pas. Avant la mort et la r�surrection de Christ, cela ne pouvait se faire. Sous l�ancienne alliance on ne connaissait que le pardon gouvernemental, quoique tous ceux qui croyaient Dieu fussent justifi�s en vertu de l��uvre que Christ accomplirait. Le pardon gouvernemental consistait � d�livrer quelqu�un du jugement qui aurait d� l�atteindre pour des p�ch�s qu�il avait commis. Il existe un jugement gouvernemental qui atteint les croyants et les non-croyants, et un pardon gouvernemental qui atteint ces deux cat�gories de personnes, mais il n�a rien � faire avec le salut ou la perdition �ternelle. On voit un exemple du pardon gouvernemental � l��gard d�un homme qui n��tait pas croyant, Achab, en 1 Rois 21:29; et un exemple du jugement gouvernemental sur un homme de Dieu, en David (2 Sam. 12:10). � cause de son p�ch�, l�enfant de Bath-Sh�ba mourut et l��p�e ne s��loigna pas de sa maison, tandis que le jugement qui devait tomber sur l�impie Achab ne fut ex�cut� que dans les jours de son fils.

D�apr�s le verset 22 de notre chapitre, ce n�est donc pas de la pr�somption de dire que l�on peut savoir qui a ses p�ch�s pardonn�s ou non, comme le pr�tendent certaines personnes. C�est une cons�quence toute naturelle de la possession de la vie de l�Esprit, vie de r�surrection, vie du nouvel homme, qui rend celui qui la poss�de, capable de discerner si d�autres l�ont ou ne l�ont pas.

Le second dimanche

(v. 24-31) � Thomas n��tait pas avec les autres disciples le soir du premier jour de la semaine. Lorsqu�ils lui dirent qu�ils avaient vu le Seigneur, il leur r�pondit: �� moins que je ne voie en ses mains la marque des clous, et que je ne mette mon doigt dans la marque des clous, et que je ne mette ma main dans son c�t�, je ne le croirai point� (v. 24, 25). Dans la premi�re rencontre du Seigneur avec les disciples, l�Esprit de Dieu nous pr�sente, symboliquement, l��conomie actuelle avec ses privil�ges, comme elle est aussi symbolis�e au premier chapitre (v. 35-43). Le Seigneur, au milieu des siens r�unis en dehors du monde, leur apporte la paix, l�Esprit Saint, et les envoie dans le monde comme son P�re l�avait envoy�. La rencontre du Seigneur avec Thomas, huit jours apr�s, symbolise le moment o� J�sus sera reconnu du r�sidu d�Isra�l qui ne croira qu�en voyant. Et nous verrons, au chapitre suivant, une troisi�me manifestation (v. 14), symbolisant l�introduction du r�gne mill�naire et l��vangile du royaume annonc� aux gentils.

�Et huit jours apr�s, ses disciples �taient de nouveau dans la maison, et Thomas avec eux. J�sus vient, les portes �tant ferm�es; et il se tint au milieu d�eux et dit: Paix vous soit! Puis il dit � Thomas: Avance ton doigt ici, et regarde mes mains; avance aussi ta main, et mets-la dans mon c�t�; et ne sois pas incr�dule, mais croyant. Thomas r�pondit et lui dit: Mon Seigneur et mon Dieu!� (v. 26-28). Nous voyons d�abord, dans ce r�cit, que les croyants se rassembl�rent, d�s le d�but, le premier jour de la semaine, appel� jour du Seigneur ou jour dominical (voir Apoc. 1:10). Ils continu�rent de le faire comme on le voit en Actes 20:7, pour rompre le pain. Symboliquement, avons-nous dit, Thomas repr�sente le r�sidu juif lorsque le Seigneur se fera reconna�tre par lui. Priv� des privil�ges de l��glise par son incr�dulit�, puisqu�il n�avait pas eu la foi en un Christ ressuscit�, comme Thomas, il �tait absent alors que les chr�tiens jouissaient des privil�ges que Christ ressuscit� leur avait apport�s. Thomas croyait en un Christ mort, comme croira le r�sidu au d�but de son r�veil, jusqu�� ce qu�il voie �celui qu�ils ont perc�. Ils s��crieront comme Thomas: �Mon Seigneur et mon Dieu!� Ceux qui croient en lui sans le voir, le connaissent comme leur Seigneur, leur Sauveur, dans la gloire; ils savent que leur position est en lui en attendant d��tre avec lui. Ils le connaissent aussi comme chef de son corps, �poux de l��glise dont ils font partie. Le r�sidu juif le conna�tra comme le Seigneur qu�il a rejet�, et comme son Dieu, J�hovah. J�sus dit � Thomas: �Parce que tu m�as vu, tu as cru; bienheureux ceux qui n�ont point vu et qui ont cru!� (v. 29). Ces bienheureux sont ceux de l��conomie actuelle, celle de la gr�ce, mais aussi de la foi. Pierre, s�adressant � des chr�tiens d�origine juive, leur dit: �Lequel, quoique vous ne l�ayez pas vu, vous aimez; et croyant en lui, quoique maintenant vous ne le voyiez pas, vous vous r�jouissez d�une joie ineffable et glorieuse, recevant la fin de votre foi, le salut des �mes� (1 Pierre 1:8, 9).

Ces bienheureux attendent le Seigneur pour �tre introduits en un clin d��il dans sa glorieuse pr�sence, semblables � lui. Ils n�auront pas � passer par la tribulation qui am�nera le r�sidu � reconna�tre �celui qu�ils ont perc�, puisqu�ils l�ont connu par la foi, dans le temps de son rejet. Ils ont leur part c�leste avec lui dans la gloire. Les b�n�dictions du peuple juif �tant terrestres, il faudra une intervention toute puissante de Dieu pour l�y introduire, car son h�ritage est actuellement entre les mains de ses ennemis. Il subira auparavant la grande tribulation qui le pr�parera � recevoir son Lib�rateur jadis rejet�.

�J�sus donc fit aussi devant ses disciples beaucoup d�autres miracles, qui ne sont pas �crits dans ce livre. Mais ces choses sont �crites afin que vous croyiez que J�sus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu�en croyant vous ayez la vie par son nom� (v. 30, 31). Jean nous indique le but de Dieu en donnant cet �vangile. Ce n��tait pas de raconter tous les agissements du Seigneur, puisqu�il ne nous rapporte que sept de tous ses miracles, mais, parmi ses actes et ses paroles, ce qui �tait n�cessaire pour produire la foi et donner la vie. Il faut croire que J�sus est le Christ, le Fils de Dieu. Le m�me ap�tre dit dans sa premi�re �p�tre (chap. 5, v. 1): �Quiconque croit que J�sus est le Christ, est n� de Dieu�. On remarquera, en lisant cet �vangile, que �quelques-uns� crurent apr�s plusieurs des miracles rapport�s, et apr�s plusieurs des paroles que J�sus a dites (chapitres 2:11, 22; 4:39, 41, 53; 8:30; 10:42; 11:45; 12:11). Aujourd�hui beaucoup de gens nient la divinit� du Seigneur, il est important de proclamer qu�il est le Christ, le Fils de Dieu, afin que ceux qui l�entendent croient et aient la vie par ce nom merveilleux.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 20". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-20.html.