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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur John 21". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/john-21.html.
bibliography-text="Commentaire sur John 21". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-25
Troisi�me manifestation de J�sus
(v. 1-14) � L�enseignement que nous trouvons dans ces versets diff�re de celui qui a caract�ris� l��vangile. Il ressemble � celui de Matthieu, parce qu�il nous pr�sente symboliquement les rapports de Christ avec la terre. En Jean, comme nous l�avons vu, le Seigneur pr�sente Dieu son P�re � l�homme en dehors de toute question d��conomie.
Comme en Matthieu, le Seigneur se retrouve avec quelques-uns de ses disciples en Galil�e, pr�s de la mer de Tib�rias (lac de G�n�sareth). Ces disciples avaient repris leur occupation ant�rieure, puisque le royaume de Christ ne s��tablissait pas sur la terre selon leur attente. On ne se sent plus sur le terrain des r�v�lations faites aux disciples dans le chapitre 20, quant � leur nouvelle relation avec le Seigneur et avec son P�re. Pour les disciples pr�sents, la vie de J�sus ici-bas est comme une parenth�se dans leur existence, et ils vont reprendre leur train de vie au point o� ils l�avaient quitt� (voir Matt. 4:18-22 et Marc 1:16-20). Ces disciples �taient au nombre de sept: Pierre, Thomas, Nathana�l de Galil�e, qui est tr�s probablement le Barth�l�my des autres �vangiles, les fils de Z�b�d�e, et deux autres qui ne sont pas nomm�s. �Simon Pierre leur dit: Je m�en vais p�cher. Ils lui disent: �Nous allons aussi avec toi�. Ils sortirent, et mont�rent dans la nacelle: et cette nuit-l�, ils ne prirent rien� (v. 1-3). L�Esprit de Dieu se sert de cette circonstance, o� le Seigneur se manifeste aux disciples, pour nous donner l�enseignement qu�il a en vue. J�sus les retrouve au bord de la mer, de m�me qu�aux d�buts de son minist�re. Comme en Luc 5, ils avaient travaill� toute la nuit en vain. �Et le matin venant d�j�, J�sus se tint sur le rivage; les disciples toutefois ne savaient pas que ce f�t J�sus. J�sus donc leur dit: Enfants, avez-vous quelque chose � manger? Ils lui r�pondirent: Non. Et il leur dit: Jetez le filet au c�t� droit de la nacelle, et vous trouverez. Ils le jet�rent donc, et ils ne pouvaient plus le tirer � cause de la multitude des poissons� (v. 4-6). Le Seigneur arrive au matin, en figure celui du beau jour de son r�gne mill�naire; le r�sidu, en Thomas, l�avait d�j� rencontr�. Mais Isra�l ne sera pas seul � jouir de ce r�gne; les nations doivent aussi �tre admises aux b�n�dictions de ce jour-l�, selon les promesses faites aux p�res et les nombreuses proph�ties. Pour qu�elles s�accomplissent, il faudra jeter le filet de l��vangile du royaume dans la mer des peuples. C�est ce qui est pr�sent� symboliquement, lorsque le Seigneur dit aux disciples de jeter leur filet au c�t� droit de la nacelle. Bien qu�il se rempl�t de cent cinquante trois gros poissons, il ne se d�chira pas, contraste frappant avec la p�che de Luc 5, o� les filets se rompaient, la nacelle enfon�ait; tout allait se perdre. Rien de semblable ici. Pourquoi? Avec la premi�re p�che on avait bien � faire � la puissance du Seigneur, mais en rapport avec l�homme dans la chair, incapable comme tel d�en profiter. Pour qu�il le p�t, il fallait que le Seigneur accompl�t l��uvre de la r�demption dans laquelle l�homme responsable a trouv� sa fin. D�s lors la b�n�diction pour le ciel et la terre repose sur cette �uvre; tout est de Dieu; tout est s�r. Point de filet qui se rompt, point de nacelle qui enfonce, mais des r�sultats acquis pour la gloire du Seigneur et pour la b�n�diction du monde. �Toutes les nations de la terre se b�niront en ta semence�, avait-il �t� dit � Abraham lorsqu�il eut offert Isaac en sacrifice, figure du sacrifice de Christ (Gen. 22). On lit aussi en �sa�e 60:5: �L�abondance de la mer se tournera vers toi�.
Le Seigneur avait dit aux disciples: �Enfants, avez-vous quelque chose � manger? � Mais ils n�avaient rien � lui offrir. J�sus voulait jouir avec eux de cette communion, si souvent figur�e par le fait d��tre ensemble � table. Pour la r�aliser, c�est lui qui pourvoit � tout; comment avoir une part avec lui sans qu�il en ait fait les frais? En l�entendant et en voyant les effets de sa parole, le disciple que J�sus aimait le reconna�t et dit � Pierre: �C�est le Seigneur�. Pierre se rev�t de sa robe qu�il avait quitt�e pour le travail et s��lance dans la mer. En Luc, lorsque Pierre reconna�t le Seigneur au chapitre 5, il se jette � ses pieds comme un pauvre p�cheur, en lui disant: �Retire-toi de moi�, et il entend cette parole de gr�ce: �Ne crains point�. Ici, c�est Pierre repentant, apr�s avoir reni� son Seigneur, qui s��lance au-devant de lui. Qu�il s�agisse d�un p�cheur ou d�un croyant en chute, le Seigneur est la ressource pour chacun. C�est lui seul qui sauve et qui pardonne: c�est lui seul qui restaure, ainsi que nous allons le voir avec Pierre.
Descendus de la nacelle, les disciples �voient l� de la braise, et du poisson mis dessus, et du pain. J�sus leur dit: Apportez quelques-uns des poissons que vous venez de prendre�. Et apr�s que Pierre eut tir� le filet, J�sus leur dit: �Venez, d�nez. Et aucun des disciples n�osait lui demander: Qui es-tu? sachant que c��tait le Seigneur. J�sus vient et prend le pain, et le leur donne, et de m�me le poisson� (v. 9, 10, 12, 13). Ces poissons sur la braise repr�sentent le r�sidu juif qui a travers� le feu de l��preuve dans la grande tribulation, avant que la masse des peuples ait �t� �vang�lis�e de l��vangile du royaume. C�est l��uvre du Seigneur lui-m�me; il les trouve l� pour sa propre joie. Le fait que J�sus invite les disciples � venir d�ner montre la jouissance qu�il aura avec les siens dans la b�n�diction �tablie sur la terre pour le mill�nium. Les disciples, g�n�s, n�osent pas le questionner, bien qu�ils sachent qui il �tait. On voit que ce n�est pas la m�me joie que lorsque sa manifestation porte le caract�re de l��conomie actuelle (chap. 20:20). L�, les disciples, conscients de leur relation avec lui, jouissent de sa pr�sence dans la connaissance de la gr�ce. C�est infiniment plus �lev� que les b�n�dictions du royaume. Il s�agit toujours de sc�nes symboliques.
�Ce fut l� la troisi�me fois d�j� que J�sus fut manifest� aux disciples, apr�s qu�il fut ressuscit� d�entre les morts� (v. 14). Nous savons que le Seigneur s�est manifest� souvent aux siens depuis sa r�surrection. L�ap�tre Paul parle de cinq fois dans le chapitre 15 de la premi�re �p�tre aux Corinthiens. Nous trouvons ici le troisi�me tableau symbolique que l�Esprit de Dieu voulait donner dans cet �vangile. Nous avons d�j� dit que le premier (chap. 20:19-23), est en rapport avec l��conomie actuelle, o� les croyants jouissent de leur relation avec le Seigneur et sont r�unis autour de lui, rejet�s du monde comme lui. Le second tableau (v. 24-29) pr�sente, en Thomas, le r�sidu juif qui reconna�t le Seigneur en le voyant, lorsque l��conomie actuelle aura pris fin. Le troisi�me nous montre le Seigneur avec le r�sidu d�j� rassembl�, d�ployant sa puissance pour amener les nations � jouir de son r�gne glorieux.
Cet �vangile avait commenc� avec trois jours symboliques; il se termine de m�me.
Rel�vement de Pierre
(v. 15-19) � La sc�ne d�crite dans ces versets ne se rapporte pas aux temps mill�naires, comme la pr�c�dente, mais bien � l��uvre que le Seigneur voulait accomplir durant la p�riode actuelle au moyen de ses serviteurs Pierre et Jean. Il fallait donc, outre l�int�r�t que le Seigneur portait � Pierre personnellement, sa restauration pour le rendre capable d�accomplir le service qu�il lui confiait. Jean pouvait effectuer le sien sans une �uvre pr�alable. Il s��tait toujours tenu dans cette intime proximit� du Seigneur, o� l�on apprend � le servir sans �tre entrav� par l�action de la chair, parce que l� elle est jug�e. Mais quelle gr�ce et quelle mis�ricorde nous trouvons chez le Seigneur! Si nous n�avons pas voulu nous tenir dans sa pr�sence pour apprendre de lui et nous juger, et si nous l�avons d�shonor�, c�est lui qui nous rel�ve et nous restaure.
�Lors donc qu�ils eurent d�n�, J�sus dit � Simon Pierre: Simon, fils de Jonas, m�aimes-tu plus que ne font ceux-ci? � (v. 15). Pierre avait dit au Seigneur en Marc 14:29: �Si m�me tous �taient scandalis�s, je ne le serai pourtant pas, moi�. Il pensait aimer le Seigneur plus que les autres disciples. J�sus veut lui faire juger une pr�tention pareille pour le d�livrer de sa confiance en lui-m�me et dans son amour pour le Seigneur. Cet amour, tr�s r�el, provenait de la vie divine que Pierre poss�dait. Mais il devait apprendre, comme nous aujourd�hui, que la pr�sence de la vie divine en nous ne nous donne aucune force, sans le jugement constant de notre mauvaise nature. Une fois jug�e, elle ne se manifeste pas et l�Esprit de Dieu, puissance de la nouvelle vie, d�ploie ses effets b�nis et nous rend capables de manifester les caract�res de Christ qui est notre vie.
Pierre r�pondit: �Oui, Seigneur, tu sais que je t�aime. Il lui dit: Pais mes agneaux�. Sachant que le Seigneur le connaissait parfaitement, il peut lui dire �Tu sais que je t�aime�. C��tait l��quivalent de: �Je ne l�ai pas fait voir, puisque je t�ai reni�, mais toi tu le sais�. J�sus lui confie le soin de pa�tre ses agneaux, en leur donnant la nourriture qu�il savait convenir � leur �ge tendre. Pierre pouvait �tre heureux d�une telle marque de confiance. Mais le Seigneur voulait pr�server son serviteur d�un retour f�cheux de sa nature prompte, en approfondissant l��uvre commenc�e. Il lui dit une seconde fois: �Simon, fils de Jonas, m�aimes-tu? Il lui dit: Oui, Seigneur, tu sais que je t�aime. Il lui dit: Sois berger de mes brebis� (v. 16). La premi�re fois, la parole du Seigneur a sond� Pierre et lui a fait juger que son amour ne d�passait pas celui des autres disciples. Aussi J�sus ne r�p�te pas: �M�aimes-tu plus que ne font ceux-ci? �Mais il dit simplement: �M�aimes-tu? � Pierre s�en remet encore � la connaissance que le Seigneur avait de son amour. Maintenant que, sond� plus � fond, il saura mieux se d�fier plus enti�rement de lui-m�me, le Seigneur lui confie la conduite de ses brebis et les soins qu�elles r�clament. �Sois berger de mes brebis�, lui dit-il. Mais le Seigneur ne s�arr�te pas l�. Il veut rendre son disciple absolument propre � prendre soin du troupeau qu�il va laisser � ses soins. Il lui dit pour la troisi�me fois: �Simon, fils de Jonas, m�aimes-tu?...� Et il lui dit: �Seigneur, tu connais toutes choses, tu sais que je t�aime. J�sus lui dit: Pais mes brebis� (v. 17). Le Seigneur conna�t nos c�urs superficiels quant au bien, vite satisfaits d�un peu de progr�s, et profonds en malice. Il arrive apr�s une chute, et tout p�ch� en est une, que l�on en est instantan�ment afflig�, � moins que la conscience ne soit endurcie, et l�on en reste l�, en se basant, pour son rel�vement, sur la peine caus�e par la faute commise. Satisfait, on estime que les autres doivent l��tre, et par cons�quent le Seigneur. Ainsi une restauration r�elle n�a pas lieu, et l�on est expos� au renouvellement de la faute d�s que l�on se retrouvera dans les circonstances qui la favorisent. Pierre avait �norm�ment souffert de son p�ch�. Il �tait sorti en pleurant am�rement (Luc 22:62). Le Seigneur l�avait vu, mais savait que cela ne suffisait pas. Il veut le conduire � la source du mal, non en lui reprochant sa faute, mais en lui en faisant juger la cause dans les profondeurs de son c�ur. Pierre avait reni� trois fois le Seigneur. Si le premier reniement, ni m�me le second, n�avaient pas suffi pour faire sortir Pierre en pleurant, la premi�re question du Seigneur, ni la seconde, ne suffisaient pas non plus pour le restaurer pleinement. Pierre est attrist� de ce que le Seigneur lui pose la m�me question une troisi�me fois. Il pensait que les deux premi�res suffisaient. Mais l�amour du Seigneur sondait la plaie, afin d�en enlever tout principe infectieux. En lui adressant cette troisi�me question le Seigneur se sert de l�expression par laquelle Pierre lui avait r�pondu les deux premi�res fois: �Tu sais que je t�aime�, c�est-�-dire: �tendrement�. �M�aimes-tu comme tu le dis? � ou: �Te suis-je cher comme tu l�affirmes? � demande le Seigneur. C��tait vrai, et le Seigneur le savait, lui qui lisait au fond de son c�ur. Il peut alors lui dire: �Pais mes brebis�. Enti�rement d�livr� de toute confiance en lui-m�me et ayant acquis une connaissance plus grande de l�amour du Seigneur, Pierre saura maintenant donner tous les soins que r�clame le troupeau du bon Berger, conduire les brebis, veiller sur elles, leur donner, comme aux agneaux, la nourriture appropri�e.
C��taient les brebis juives que le Seigneur confiait � Pierre, objets de sa part d�une sollicitude toute particuli�re. Il �tait entr� dans la bergerie d�Isra�l; elles avaient �cout� sa voix et il les avait conduites dehors. Apr�s avoir mis sa vie pour elles, il allait les quitter. C�est pourquoi il forme Pierre pour qu�il en prenne soin en son absence, et aussi pour continuer � d�livrer du juda�sme tous ceux qui devaient �tre sauv�s du jugement qui allait tomber sur les Juifs. Il aurait � pr�cher Christ � ce peuple qui l�avait rejet�, lui parler de la gr�ce dont il �tait l�objet, puisqu�il s��tait trouv� dans le m�me cas. Il leur dit: �Vous, vous avez reni� le saint et le juste� (Actes 3:14), mais aussi: �Repentez-vous�. Il peut les inviter � venir � celui qu�ils ont reni�, comme des objets de mis�ricorde, tels que lui. Le Seigneur ne lui avait-il pas dit: �Quand une fois tu seras revenu, fortifie tes fr�res� (Luc 22:32). Pour parler efficacement de la gr�ce � d�autres, il faut l�appr�cier, en sachant combien nous en avons eu besoin, combien elle est grande � notre �gard. Celui � qui il est beaucoup pardonn�, aime beaucoup et il peut parler du grand amour dont son c�ur est rempli.
Anim� d�une affection ardente pour le Seigneur, Pierre avait dit: �Je laisserai ma vie pour toi�. Le Seigneur lui en tient compte. Apr�s lui avoir confi� ses brebis, il lui indique comment il le fera: �En v�rit�, en v�rit�, je te dis: Quand tu �tais jeune, tu te ceignais, et tu allais o� tu voulais; mais quand tu seras devenu vieux, tu �tendras les mains, et un autre te ceindra, et te conduira o� tu ne veux pas. Or il dit cela pour indiquer de quelle mort il glorifierait Dieu� (v. 18, 19). Pierre aurait pu �prouver du regret en pensant qu�il avait peut-�tre manqu� l�occasion de manifester son amour pour son Ma�tre en mourant pour lui. C�est pourquoi le Seigneur lui dit qu�il pourra le faire en glorifiant Dieu, apr�s s��tre acquitt� fid�lement du service qu�il lui a confi�, avec une volont� enti�rement bris�e. Dans sa deuxi�me �p�tre nous le voyons arriv� au terme de sa course. Au chapitre 1:13, 14, il dit: �Mais j�estime qu�il est juste, tant que je suis dans cette tente, de vous r�veiller en rappelant ces choses � votre m�moire, sachant que le moment de d�poser ma tente s�approche rapidement, comme aussi notre Seigneur J�sus Christ me l�a montr�. Ses �p�tres, adress�es � des chr�tiens autrefois juifs, nous montrent les soins pastoraux qu�il prenait des brebis que le Seigneur lui avait confi�es.
Lorsque J�sus eut tout accompli pour le rel�vement de son serviteur, il lui dit: �Suis-moi� (v. 19). Il lui avait dit au chapitre 13:36: �L� o� je vais, tu ne peux pas me suivre maintenant, mais tu me suivras plus tard�. Il fallait, pour cela, que J�sus pass�t le premier par la mort, afin qu�elle perd�t le pouvoir qu�elle exer�ait sur Pierre et les disciples, lorsque J�sus s�engageait dans ce chemin t�n�breux, o� seul il pouvait entrer et dont seul il pouvait sortir � cause de ses propres perfections; il devait rendre impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort; et il fallait que Pierre perd�t sa confiance en lui-m�me pour devenir l�homme d�pendant, confiant, non point dans son amour pour le Seigneur, mais dans l�amour du Seigneur pour lui. Alors, comme il l�avait d�sir�, il pourrait suivre J�sus et laisser sa vie pour lui, apr�s que J�sus aurait laiss� sa vie pour son disciple.
Pierre et Jean
(v. 20-25) � Apr�s avoir entendu l�appel de J�sus, �Pierre, se retournant, voit suivre le disciple que J�sus aimait, qui aussi, durant le souper, s��tait pench� sur sa poitrine, et avait dit: Seigneur, lequel est celui qui te livrera? Pierre, le voyant, dit � J�sus: Seigneur, et celui-ci, � que lui arrivera-t-il? J�sus lui dit: Si je veux qu�il demeure jusqu�� ce que je vienne, que t�importe? Toi, suis-moi� (v. 20-22). Au lieu de fixer ses regards sur J�sus, pour le suivre, Pierre se retourne. Lorsque J�sus appelle, il n�est pas bon de se retourner, car on peut �tre distrait par mille choses qui emp�chent de le voir et de le suivre. Il faut aller en avant et ne pas s�occuper du chemin d�autrui. Jean suivait le Seigneur tout naturellement; il n�avait pas eu besoin d�une pr�paration comme Pierre; rien n�avait interrompu la jouissance de sa communion.
L�Esprit de Dieu se pla�t � rappeler l�attitude du disciple que J�sus aimait, lorsqu�il �tait au souper de la P�que, comment la proximit� o� il �tait de J�sus lui permettait de recevoir ses communications. L�attachement de c�ur au Seigneur a un grand prix pour Dieu. On le voit aussi par la mention faite de l�acte de Marie de B�thanie, au chapitre 11, o� l�Esprit de Dieu interrompt le r�cit des circonstances de cette famille pour dire (v. 2): �Et c��tait la Marie qui oignit le Seigneur d�un parfum et qui lui essuya les pieds avec ses cheveux�. L�attachement � Christ d�termine, pour Dieu, la valeur de nos actes.
Le Seigneur ne dit pas � Pierre ce qui arrivera � Jean. Cela ne devait pas le pr�occuper. La chose importante pour lui, c��tait de suivre J�sus, les yeux fix�s sur lui, dans la souffrance, dans l�opprobre de la part des Juifs auxquels il allait adresser un dernier appel � recevoir celui qu�ils avaient mis � mort; le suivre dans le chemin de la mort telle qu�elle lui avait �t� indiqu�e, mais pour arriver dans la gloire o� le Seigneur est entr� le premier. C�est ce que cet ap�tre a r�alis� dans toute la puissance que lui donnait la connaissance de J�sus et la gloire en perspective. �Moi qui suis... t�moin des souffrances de Christ, qui aussi ai part � la gloire qui va �tre r�v�l�e� (1 Pierre 5:1). C�est pourquoi Pierre mentionne souvent les souffrances et la gloire. L�ap�tre Paul, qui n�avait pas vu Christ dans la souffrance et qui le vit pour la premi�re fois dans la gloire, dit � l�inverse de Pierre, qu�il d�sire �conna�tre... la puissance de sa r�surrection, et la communion de ses souffrances� (Phil. 3:10). Mais pour l�un comme pour l�autre de ces ap�tres, c�est le chemin de la souffrance qui aboutit dans la gloire, comme celui du Seigneur.
Dans sa r�ponse, le Seigneur dit � Pierre: �Si je veux qu�il demeure jusqu�� ce que je vienne, que t�importe?... Cette parole donc se r�pandit parmi les fr�res, que ce disciple-l� ne mourrait pas. Et J�sus ne lui avait pas dit qu�il ne mourrait pas, mais: Si je veux qu�il demeure jusqu�� ce que je vienne, que t�importe? � (v. 23). Il y a une grande diff�rence entre une parole prononc�e et les d�ductions que l�on peut en tirer, comme cela se fait pour nombre de passages des �critures et dans ce que nous entendons les uns des autres. Il faut recevoir la Parole de Dieu telle qu�il nous la communique et ne pas lui attribuer le sens que nous sugg�re notre faible et imparfaite conception. Il s�agit ici du minist�re des deux ap�tres, non de la dur�e de leur carri�re; quoique le Seigneur e�t �t� libre de prolonger l�existence de Jean jusqu�� son retour, Pierre savait qu�il mourrait, mais son minist�re, devant s�exercer au milieu des Juifs, s�est termin� avec l�histoire de ce peuple qui p�rit pour n�avoir pas re�u J�sus et le t�moignage du Saint Esprit par les ap�tres. Pierre fut remplac� par Paul qui, apr�s la mort d��tienne, fut suscit� pour r�v�ler le myst�re de l��glise, la r�union des Juifs et des Gentils croyants, coh�ritiers et coparticipants de la promesse qui est dans le Christ J�sus, toute distinction �tant abolie. Le minist�re de Jean dure jusqu�� la venue du Seigneur pour �tablir son r�gne. Il s�occupe de la manifestation de la vie de J�sus sur la terre. Il demeure apr�s tous les ap�tres, lorsque la ruine de l��glise �tablie par Paul �tait d�j� bien accentu�e, afin de pr�senter, dans son �vangile, la vie �ternelle manifest�e dans la personne de Christ ici-bas, et dans ses �p�tres, la m�me vie reproduite par les croyants. Puis, dans l�Apocalypse, il montre, par les �p�tres aux sept �glises d�Asie, non la vocation c�leste de l��glise mais la faillite de sa responsabilit� sur la terre et les jugements qui en sont la cons�quence, ensuite le jugement du monde, l��tablissement du r�gne de Christ, le jugement dernier et l�introduction de l��tat �ternel. C�est ainsi que le minist�re de Jean demeure jusqu�� la venue du Seigneur en gloire. Il d�passe l�histoire de l��glise sur la terre alors que celui de Pierre ne se poursuit gu�re au-del� de sa mort, sinon par ses �p�tres, �crites pour nous aussi, puisqu�elles font partie de la Parole inspir�e de Dieu.
Le minist�re de ces deux ap�tres, dans leur dur�e respective a pour objet le t�moignage de Dieu sur la terre: la manifestation de la vie �ternelle et les jugements par la venue de Christ. Dans le premier acte de cette venue les saints endormis et vivants sont enlev�s au ciel, et ensuite s�accomplit ici-bas ce qui nous est pr�sent� symboliquement dans la premi�re partie de notre chapitre et la rencontre avec Thomas.
L��vangile se termine par une attestation de son auteur. �C�est ce disciple-l� qui rend t�moignage de ces choses, et qui a �crit ces choses, et nous savons que son t�moignage est vrai. Et il y a aussi plusieurs autres choses que J�sus a faites, lesquelles, si elles �taient �crites une � une, je ne pense pas que le monde m�me p�t contenir les livres qui seraient �crits� (v. 24, 25). Au verset 31 du chapitre pr�c�dent, Jean r�v�le le but de Dieu en consignant dans cet �vangile les faits qui y sont rapport�s: c�est afin �que vous croyiez que J�sus est le Christ, le Fils de Dieu, et qu�en croyant vous ayez la vie par son nom�. Comme nous l�avons remarqu�, cet �vangile ne parle que de sept miracles; sept est le nombre complet, parfait, n�cessaire pour pr�senter toute la gr�ce et la v�rit� venues par Dieu manifest� en chair dans la personne de son Fils. Chacun de ces miracles donne lieu � une expos� doctrinal qui fait partie de cet ensemble merveilleux. Mais trois pr�sentent tout particuli�rement l�action du Fils de Dieu dans une d�pendance absolue de son P�re, en pr�sence de l�absolue incapacit� de l�homme en Adam. Au chapitre 5, c�est l�infirme incapable de tirer parti des moyens que Dieu a mis � sa disposition pour �tre gu�ri. Au chapitre 9, la lumi�re est venue dans le monde; mais l�homme est aveugle, il ne peut en profiter. Au chapitre 11, la vie est dans la personne de J�sus, mais l�homme est mort. Dans tous ces cas, c�est le Fils de Dieu qui op�re en puissance, il donne la force, la vue et la vie � ceux qui en sont priv�s, ce qui est le cas de tout homme inconverti.
Le Seigneur a fait beaucoup d�autres choses qui ne sont pas �crites, et qui ne pourraient l��tre; le monde ne saurait les contenir. Toutes les paroles, tous les actes de J�sus ont une port�e infinie, accomplie par un �tre infini, et ne peuvent par cons�quent pas �tre contenus dans ce qui est fini. Par la manifestation de lui-m�me en son Fils, Dieu met le croyant en rapport avec ce qui est infini et �ternel; mais il nous faudra �tre dans le lieu d�o� vint cette manifestation pour n��tre plus limit�s dans notre connaissance par ce qui est fini. C�est l� notre esp�rance glorieuse. En attendant, �tudions beaucoup cet �vangile pour apprendre d�j� maintenant tout ce qui peut se conna�tre de notre adorable Seigneur et Sauveur et pour le suivre toujours de plus pr�s, en attendant de le voir face � face, rendus capables de sonder l�infini de ses gloires, alors que:
Nos yeux contempleront, sur ta face adorable,
Du Sauveur, de l��poux, la supr�me beaut�;
Et nous pourrons sonder le myst�re insondable
De ta gr�ce sans borne et de ta charit�.