Bible Commentaries
Jean 9

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versets 1-41

Gu�rison d�un aveugle

(v. 1-12) � Dans ce chapitre, le Seigneur ne pr�sente plus sa parole comme moyen d�avoir la vie, parole rejet�e; il accomplit l��uvre par laquelle l�homme moralement aveugle, peut profiter de la lumi�re venue dans sa personne, afin de devenir voyant, �uvre aussi rejet�e.

Comme J�sus passait, apr�s avoir quitt� le temple o� l�on voulait le lapider, toujours actif dans son amour, il vit un homme aveugle d�s sa naissance. Il le vit; on ne le lui amena pas comme dans d�autres cas. Il �tait assis et mendiait (v. 8). J�sus, la lumi�re du monde, �tait heureux de faire profiter un malheureux de ce qu�il apportait aux hommes, et dont tous avaient besoin moralement. Ses disciples l�interrog�rent sur cet homme: �Rabbi, disent-ils, qui a p�ch�: celui-ci ou ses parents, pour qu�il soit n� aveugle? � (v. 1, 2). Ils pensent au gouvernement de Dieu au milieu de son peuple, sous lequel le coupable porte dans ce monde les cons�quences de ses fautes. Dans ce cas il ne s�agissait pas de p�ch�s qui eussent attir� le jugement sur cet homme. Il est une figure de l��tat d�aveuglement moral dans lequel l�homme se trouve d�s sa naissance. Nul ne saurait voir comme Dieu voit. Le p�ch� ayant fait s�paration entre lui et Dieu qui est lumi�re, il est dans les t�n�bres et t�n�bres lui-m�me. J�sus r�pond: �Ni celui-ci n�a p�ch�, ni ses parents; mais c�est afin que les �uvres de Dieu soient manifest�es en lui� (v. 3). Le Seigneur veut dire que l��tat d�aveuglement de l�homme existe d�s sa naissance; il n�est pas produit par tel ou tel p�ch�; l�homme na�t ainsi. Tous sont enfants d�Adam, n�s dans l��tat o� leur premier p�re les a plac�s par sa chute. Le Seigneur �tait l�, pr�cis�ment pour accomplir l��uvre de Dieu qui les d�livrerait de cette c�cit� morale, car Dieu seul peut donner la vue � celui qui n�a jamais vu, ou faire d�un p�cheur souill� un saint et d�un mort un vivant, comme nous le verrons au chapitre 11.

J�sus leur dit: �Il me faut faire les �uvres de celui qui m�a envoy�, tandis qu�il est jour; la nuit vient en laquelle personne ne peut travailler. Pendant que je suis dans le monde, je suis la lumi�re du monde� (9:4-5).

La lumi�re brillait sur ce monde par la pr�sence de J�sus; il en faisait profiter ceux qui voulaient la recevoir; mais elle allait dispara�tre puisque les hommes n�en voulaient rien. Lorsque J�sus ne serait plus ici-bas, personne ne pourrait accomplir une telle �uvre; non que Dieu n�ait pas agi depuis, le Saint Esprit �tant venu pour faire valoir avec puissance les cons�quences b�nies de l��uvre de Christ sur la croix. Les Actes des Ap�tres en donnent le merveilleux r�cit. Mais le temps dans lequel le Seigneur se trouvait sur la terre �tait un jour unique, o� la lumi�re brillait sur ce monde. Apr�s son d�part, le monde demeurerait dans les t�n�bres qu�il avait pr�f�r�es � la lumi�re, nuit morale � laquelle rien ne pourrait �tre chang�, jusqu�� ce que le Seigneur appar�t comme soleil de justice pour le jugement des m�chants et la d�livrance des justes (voir Malachie 4).

Dans le chapitre pr�c�dent J�sus pr�sentait sa parole, avons-nous dit. Ici, il accomplit une �uvre, l��uvre de Dieu, comme sa parole �tait la parole de Dieu. �Ayant dit ces choses � des versets 4 et 5 � il cracha en terre et fit de la boue de son crachat, et il mit la boue comme un onguent sur ses yeux, et lui dit: �Va, et lave-toi au r�servoir de Silo� (ce qui est interpr�t� Envoy�). Il s�en alla donc, et se lava, et revint voyant� (v. 6, 7). Pour accomplir cette �uvre, Dieu n�a pas parl� depuis le ciel; il a envoy� sur cette terre son Fils, un homme semblable aux autres, mais sans p�ch�; un homme qui fut m�pris�, �quelqu�un de qui on cache sa face� dit �sa�e; de sorte que son humanit� cr�ait comme un obstacle � l�homme naturel; elle �tait comme de la boue sur ses yeux ferm�s, augmentant, si possible, sa c�cit�. Cette boue form�e de son crachat, ce qui venait de lui, vertu divine m�lang�e avec la terre, ce qui est humain, repr�sentait l�humanit� de J�sus. Mais pour celui qui reconnaissait que J�sus, sous cette forme humaine, �tait l�envoy� de Dieu, toute difficult� disparaissait; non seulement la boue tombait, mais la c�cit�, les t�n�bres faisaient place � la lumi�re. Ceux qui avaient pu dire: �Il n�y a point d�apparence en lui pour nous le faire d�sirer� (�sa�e 53:2), peuvent dire aussi: �Tu es plus beau que les fils des hommes, la gr�ce est r�pandue sur tes l�vres� (Psaumes 45:3). L�aveugle-n� est donc l�exemple de quelqu�un en qui cette �uvre s�est accomplie. Il se lava et revint voyant.

Combien la gr�ce de Dieu est merveilleuse! Elle a rendu simple pour chacun le seul moyen efficace qui fasse passer des t�n�bres � la lumi�re les mis�rables aveugles-n�s que nous sommes tous par notre nature p�cheresse. Pour Dieu, c�est le don de son propre Fils unique, don que personne ne peut appr�cier comme lui, mais qui sera pour tous les rachet�s le sujet d�adoration et de louanges �ternelles.

Un changement pareil, produit chez l�aveugle-n�, fait parler ses voisins et connaissances. Ce qui les frappe c�est que pr�c�demment il �tait assis et mendiait. L�homme, dans son �tat naturel, est inactif pour Dieu; et, sans la connaissance de Dieu, il doit avoir recours � ses semblables pour tous ses besoins. Les uns pensent que c�est bien lui, d�autres qu�il lui ressemble. Lui, leur dit: �C�est moi-m�me�. C�est en lui qu�un tel changement s�est op�r�. Il ne sera plus assis, il sera actif pour le Seigneur. Il ne mendiera plus: il a bu � la source de tout bien. Il voit clair; aussi il va rendre t�moignage, ce que doivent faire tous ceux en qui l��uvre de Dieu s�est accomplie.

Tous ces gens �tonn�s lui disent: �Comment ont �t� ouverts tes yeux? Il r�pondit et dit: Un homme, appel� J�sus, fit de la boue et oignit mes yeux, et me dit: Va � Silo� et lave-toi. Et je m�en suis all�, et je me suis lav�, et j�ai vu. Ils lui disent donc: O� est cet homme? Il dit: Je ne sais� (v. 10-12). L�aveugle ne connaissait J�sus que de nom; mais pour lui un fait �tait certain, c�est qu�ayant fait ce qu�il lui avait dit, il voyait.

L�aveugle gu�ri devant les pharisiens

(v. 13-23) � On am�ne aux pharisiens l�homme gu�ri. Dans quel but? Nous l�ignorons, mais nous savons pourquoi Dieu le permit. C��tait pour manifester l��tat de ces chefs religieux en pr�sence des �uvres de Dieu, comme il avait �t� manifest� en pr�sence des paroles de J�sus au chapitre pr�c�dent.

Ce miracle avait �t� op�r� un jour de sabbat, fait tr�s grave et tr�s important aux yeux des pharisiens, puisqu�il pouvait servir � trouver J�sus en d�faut. Aux pharisiens qui lui demandent encore comment il a recouvr� la vue, l�homme r�p�te ce qu�il a d�j� dit: �Il a mis de la boue sur mes yeux, et je me suis lav�, et je vois�. Que dire � l�ou�e d�une d�claration aussi simple? Les uns s��crient: �Cet homme n�est pas de Dieu, car il ne garde pas le sabbat�. D�autres: �Comment un homme p�cheur peut-il faire de tels miracles? Et il y avait de la division entre eux� (v. 15, 16). Ne sachant que conclure eux-m�mes, ils veulent encore avoir, sur J�sus, l�opinion de celui qui avait �t� gu�ri. Ils lui dirent: �Toi, que dis-tu de lui, sur ce qu�il t�a ouvert les yeux? Et il dit: C�est un proph�te� (v. 17). Ils obtiennent d�j� une confession de ce qu��tait J�sus, car c�est ce qu�ils cherchaient. Pour chasser l�homme de la synagogue, ils voulaient lui faire avouer que J�sus �tait le Christ. Un proph�te est un homme envoy� de Dieu et parlant de sa part. Au lieu d�admettre que J�sus en �tait un, les pharisiens pr�f�rent croire que cet homme n�a jamais �t� aveugle, jusqu�� ce qu�ils entendent le t�moignage de ses parents. S�il avait joui de la vue, �aurait �t� un mensonge, une imposture que de parler de sa gu�rison. Ils auraient alors eu de quoi s��lever contre J�sus. Les parents interrog�s r�pondent: �Nous savons que celui-ci est notre Fils et qu�il est n� aveugle; mais comment il voit maintenant, nous ne le savons pas; et qui lui a ouvert les yeux, nous ne le savons pas, nous; il a de l��ge, interrogez-le, il parlera de ce qui le concerne� (v. 19-21). Nouvel embarras des pharisiens! Comment tirer de l� quelque chose contre J�sus et �ter � cet homme la confiance qu�il avait en son bienfaiteur? Les parents craignaient les Juifs, car ils savaient que si quelqu�un confessait J�sus comme le Christ, il serait exclu de la synagogue. C�est pourquoi ils ne veulent aller plus loin dans leur d�position, et se d�chargent sur leur fils, disant: Il a de l��ge, interrogez-le (v. 22, 23).

La crainte des Juifs, la frayeur de n�avoir plus part � la religion du monde a plus d�effet sur les parents que la gr�ce et la puissance de J�sus d�ploy�es en faveur de leur fils. Loin de faire comme Mo�se qui avait estim� �l�opprobre de Christ un plus grand tr�sor que les richesses de l��gypte� (H�b. 11:26), ils pr�f�rent rester du c�t� des ennemis du Seigneur, plut�t que de le confesser. Ils rejettent sur leur fils les cons�quences de sa confession. Peu leur importait son exclusion de la synagogue, pourvu qu�eux y restassent. Ils le laissent entre les mains des pharisiens. Aussi il va para�tre � nouveau devant cette sorte de tribunal inquisitorial.

Que de personnes auront choisi le malheur �ternel pour avoir craint l�opprobre comme les parents de l�aveugle. Le Seigneur dit: �Ne craignez pas ceux qui tuent le corps et qui, apr�s cela, ne peuvent rien faire de plus; mais je vous montrerai qui vous devez craindre: craignez celui qui, apr�s avoir tu�, a le pouvoir de jeter dans la g�henne: Oui, vous dis-je, craignez celui-l� (Luc 12:4, 5). Celui qu�il faut craindre est le Dieu qui fait gr�ce aujourd�hui; mais Il deviendra le juge de ceux qui auront m�pris� cette gr�ce pour plaire aux hommes et s��pargner l�opprobre de Christ pendant les quelques jours que nous passons ici-bas.

Beau t�moignage de l�aveugle gu�ri

(v. 24-34) � Les pharisiens rappellent l�aveugle-n�. Assur�s de sa gu�rison, ils veulent bien l�attribuer � Dieu, mais ils cherchent � obliger cet homme � penser de J�sus comme eux. Il leur avait dit: �C�est un proph�te�. C��tait d�j� trop pour eux; ils voulaient faire consid�rer J�sus comme un p�cheur. Comme preuve, ils all�guent qu�il avait viol� le sabbat en faisant de la boue (v. 16). Ils lui dirent donc: �Donne gloire � Dieu; nous savons que cet homme est un p�cheur� (v. 24). Comment concilier ces deux faits: croire en Dieu et dire de son Fils, envoy� par lui dans ce monde, qu�il est un p�cheur? Quelle valeur peut avoir cette foi pour Dieu? H�las! de nos jours c�est la foi d�un grand nombre, m�me de ceux qui ne disent pas ouvertement que J�sus est un p�cheur, mais qui ne croient pas en sa divinit�. Nous avons vu au chap. 3 que le P�re ayant remis toutes choses entre les mains de son Fils, c�est donc avec lui que l�homme doit avoir � faire, pour son salut. En cons�quence: �Qui croit au Fils a la vie �ternelle; mais qui d�sob�it au Fils � en ne croyant pas � ne verra pas la vie, mais la col�re de Dieu demeure sur lui�. Celui qui avait �t� aveugle ne sait pas si J�sus est un p�cheur, mais il sait une chose, que les pharisiens savaient aussi: c�est qu�il �tait aveugle et que maintenant il voyait (v. 25, 26). Non satisfaits encore, ces malheureux Juifs veulent faire parler l�homme, afin d�obtenir de lui un t�moignage d�favorable pour J�sus. �Ils lui disent encore: Que t�a-t-il fait? Comment a-t-il ouvert tes yeux? � Questions tout � fait superflues; aussi leur r�pondit-il: �Je vous l�ai d�j� dit et vous n�avez pas �cout�. Pourquoi voulez-vous encore l�entendre? Voulez-vous aussi, vous, devenir ses disciples? � (v. 27). Cet homme simple et droit comprend qu�ils ont un motif cach� en voulant le faire parler; mais ce n��tait pas afin de devenir les disciples de J�sus. Ne pouvant rien tirer de cet homme � leur profit, et comprenant qu�il se place au nombre des disciples de celui qui lui avait ouvert les yeux, les pharisiens l�injuri�rent et lui dirent: �Toi tu es le disciple de celui-l�; mais nous, nous sommes disciples de Mo�se... mais pour celui-ci, nous ne savons d�o� il est� (v. 28, 29). En effet, Dieu avait parl� � Mo�se; mais qu�en faisaient-ils puisque Mo�se avait parl� de J�sus? (chapitre 5:46). Et que faisaient-ils de tout ce que J�sus leur avait dit au chapitre pr�c�dent, o� non seulement Dieu avait parl� � J�sus, mais o� il parlait en lui? On ne peut rien contre la volont� de ceux qui refusent de croire, puisque le seul moyen d�avoir la foi est d��couter la parole de Dieu.

L�aveugle d�autrefois est maintenant compt� par les pharisiens au nombre des disciples de Christ. Ils ne se trompent pas; leurs injures auront pour effet de lui faire rendre un t�moignage encore plus pr�cis, qu�ils ne pourront supporter. �L�homme r�pondit et leur dit: En ceci pourtant il y a une chose �trange, que vous ne sachiez pas d�o� il est, et il a ouvert mes yeux. Or, nous savons que Dieu n��coute pas les p�cheurs; mais si quelqu�un est pieux envers Dieu et fait sa volont�, celui-l� il l��coute. Jamais on n�ou�t dire que quelqu�un ait ouvert les yeux d�un aveugle-n�. Si celui-ci n��tait pas de Dieu, il ne pourrait rien faire� (v. 30-33). Plus haut l�homme gu�ri dit aux pharisiens qu�il ne savait pas si J�sus �tait un p�cheur; mais ici, il leur donne les preuves qu�il ne l��tait pas, puisqu�il avait op�r� un miracle avec la puissance de Dieu, qui n�est pas � la disposition d�un p�cheur, car Dieu n��coute pas les p�cheurs. Il se porte donc garant que J�sus faisait la volont� de Dieu et qu�il �tait de Dieu. Bient�t il apprendra qu�il est le Fils de Dieu.

Sous l�effet de la haine des Juifs, la foi et la connaissance de cet homme se d�veloppent de mani�re � le caract�riser comme disciple de J�sus. Aussi ils ne peuvent plus le supporter et lui disent: �Tu es enti�rement n� dans le p�ch� et tu nous enseignes! et ils le chass�rent dehors� (v. 34). J�sus avait dit, de l�aveugle, � ses disciples: �Ni celui-ci n�a p�ch� ni ses parents pour qu�il soit n� aveugle�. Tandis que les pharisiens attribuent sa c�cit� � ses p�ch�s pour m�priser le t�moignage qu�il rend � J�sus, la foi pla�ait cet homme bien au-dessus d�eux et le rendait capable de les enseigner. Ses paroles, comme celles de J�sus, atteignaient leur conscience, et pour se donner l�illusion de la soulager, �ils le chass�rent dehors�, l� o� se trouvait d�j� J�sus, comme r�sultat aussi de son t�moignage fid�le.

L�aveugle gu�ri rencontre le Fils de Dieu

(v. 35-41) � �J�sus apprit qu�ils l�avaient chass� dehors, et l�ayant trouv�, il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu? Il r�pondit et dit: Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? Et J�sus lui dit: Et tu l�as vu, et celui qui te parle, c�est lui. Et il lui dit: Je crois, Seigneur! Et il lui rendit hommage� (v. 35-38). Il ne para�t pas que J�sus ait revu l�aveugle depuis qu�il l�avait envoy� se laver � Silo�. Il le laissa rendre son t�moignage qui devint de plus en plus clair � mesure que grandit l�opposition des Juifs, mais le fait chasser l� o� le Seigneur l�attend, o� il �tait avant lui, hors de leur syst�me religieux. J�sus ne l�avait pas perdu de vue; mais il attendait le moment opportun pour se r�v�ler � lui comme l�objet dont son c�ur avait besoin. Il fallait, � une vue nouvelle, un objet nouveau, car cette vue ne trouvait rien qui la satisf�t dans le milieu dont son Seigneur �tait exclu. Avec la lumi�re dont il jouissait il ne pouvait avoir que Christ pour objet. J�sus le trouve, donc il l�avait cherch�; pens�e encourageante pour les nouveaux convertis qui ont � subir l�opprobre dans le milieu o� ils se trouvent. Le Seigneur s�occupe d�eux; il veut leur r�v�ler toujours plus ce qu�il est, afin que dans leurs difficult�s, la connaissance de lui-m�me remplisse leur c�ur de joie et de paix, et leur aide � supporter les cons�quences de leur nouvelle position. Lui seul peut satisfaire les d�sirs de la nouvelle nature; mais on ne peut en jouir qu�en dehors du monde religieux dont le croyant ne fait plus partie.

� tout ce que l�aveugle gu�ri connaissait de J�sus et dont il rendit t�moignage aux pharisiens, le Seigneur veut ajouter une connaissance plus grande de lui-m�me. Il se pr�sente � lui comme Fils de Dieu, objet de la foi qui rend victorieux du monde dont le croyant n�est plus. �Qui est celui qui est victorieux du monde, sinon celui qui croit que J�sus est le Fils de Dieu? � dit le m�me ap�tre dans sa premi�re �p�tre, chap. 5:5. Cette connaissance est n�cessaire pour rendre parfaitement heureux celui qui n�a plus sa place dans le camp religieux, d�o� J�sus est rejet�. Le c�ur de cet homme �tait pr�par� � apprendre tout ce que J�sus voulait lui dire de lui-m�me. Aussi, lorsqu�il lui dit: Crois-tu au Fils de Dieu? �, il s�empresse de lui dire: �Qui est-il, Seigneur, afin que je croie en lui? �. D�s qu�il apprend que c�est J�sus lui-m�me, il croit et lui rend hommage. Pour le rachet� le Sauveur devient le Seigneur; son amour divin s�est acquis tous les droits sur lui. Cette seigneurie n�est pas impos�e; le c�ur la reconna�t. Ce Seigneur est le Fils de Dieu; il devient l�objet infini, insondable du c�ur renouvel�; il suffit pour traverser ce monde en �tranger, pour avoir la victoire sur tout ce qui le caract�rise, parce que le c�ur est occup� d�un objet qui a infiniment plus de valeur que tout ce qui est dans le monde. Les gloires et les perfections d�une telle personne le remplissent de mani�re � exclure tout ce qui n�est pas de Christ. C�est de lui que les croyants seront occup�s dans le ciel, lorsque tout ce qui est de ce monde aura disparu; c�est pourquoi J�sus suffit pour d�tourner les regards de ces choses, avant m�me qu�elles disparaissent.

Dans la r�ponse de l�aveugle au Fils de Dieu: �Je crois, Seigneur! et il lui rendit hommage�, nous trouvons tout ce qui caract�rise la vie divine; la foi, �je crois�, le Seigneur, la reconnaissance de ses droits qui implique l�ob�issance qui lui est due; c�est ce qui doit caract�riser la vie du croyant, et l�hommage qui est d� au Fils de Dieu.

�J�sus dit: Moi, je suis venu dans le monde pour le jugement, afin que ceux qui ne voient pas, voient; et que ceux qui voient deviennent aveugles� (v. 39). J�sus ne parle pas ici de l�ex�cution du jugement; il dit au contraire qu�il n�est pas venu pour juger (voyez 3:17 et 12:47), mais la cons�quence de sa venue comme lumi�re manifeste l��tat d�aveuglement de l�homme qui refuse cette lumi�re, de ceux qui sont moralement aveugles. Ce jugement de ce qu�ils sont n�avait jamais �t� port� sur eux, avant qu�ils eussent eu l�occasion de refuser la lumi�re. Mais ceux qui reconnaissent leur �tat d�aveuglement moral, dont l�aveugle-n� �tait la figure, re�oivent J�sus et voient.

Quelques-uns des pharisiens qui entendirent ces paroles en comprirent tr�s bien le sens figur�; ils dirent � J�sus: �Et nous, sommes-nous aussi aveugles? J�sus leur dit: Si vous �tiez aveugles, vous n�auriez pas de p�ch�; mais maintenant vous dites: Nous voyons � votre p�ch� demeure� (v. 40, 41). Ces chefs religieux pr�tendaient voir et conduire les autres, tandis qu�ils �taient aveugles. Ils offrent un tableau de leur �tat dans leur discussion avec l�aveugle devenu voyant. Mais tout en ayant la pr�tention de voir, ils demeurent aveugles; leur p�ch�, consistant � rejeter la lumi�re venue dans la personne du Seigneur, demeurait. Cependant, par la gr�ce de Dieu, s�ils reconnaissaient leur �tat et profitaient de la venue de J�sus, ils verraient et leur p�ch� ne leur serait pas compt� puisque J�sus �tait venu pour les d�livrer de leur mis�rable �tat.

L�histoire de l�aveugle-n� introduit le sujet du chapitre suivant, qui nous parle du Berger. Le v�ritable Berger d�Isra�l est J�sus; il prend soin de ses brebis qui ne peuvent trouver ce qui leur convient dans la bergerie juive, ainsi que nous venons de le voir avec l�aveugle devenu une brebis du bon Berger. J�sus est venu pour sortir les siens de cette enceinte et pour leur donner la libert� que la gr�ce leur apporte.

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