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Josué 14

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versets 1-15

La pers�v�rance de Caleb

Je d�sire m�arr�ter un peu sur ce chapitre, � cause de son importance pratique. Caleb est le type de la pers�v�rance de la foi. Le chap. 13 des Nombres mentionne pour la premi�re fois son nom (v. 7), lorsque Mo�se envoie du d�sert de Paran un homme de chaque tribu pour reconna�tre le pays. Parmi ces douze hommes se trouvaient Caleb, fils de Jephunn�, et Os�e, fils de Nun, que Mo�se nomma Josu� (v. 9, 17).

D�s ce moment on trouve le nom de Caleb si intimement li� � celui de Josu� (voyez Nomb. 14:30, 38; 26:65; 34:17-19; Deut. 1:36-38; Jos. 14:13), que l�on peut dire qu�il en est ins�parable. Ils reconnaissent ensemble le pays, marchent ensemble par le d�sert, entrent ensemble en Canaan. Sans doute, ils sont unis par leur caract�re particulier d�hommes de foi, mais je trouve une autre raison b�nie � cette association que la Parole nous signale. Josu� est un type de Christ, de J�sus, Sauveur, faisant entrer son peuple dans le repos du pays de la promesse, et Caleb marche en sa compagnie. Le grand nom de Josu� abrite, pour ainsi dire, celui de Caleb, et lui imprime son caract�re. Ces deux hommes ont une m�me pens�e, une m�me foi, une m�me confiance, un m�me courage, un m�me point de d�part, une m�me marche, une m�me pers�v�rance, un m�me but. En est-il ainsi de nous, cher lecteur? Sommes-nous tellement associ�s � Christ, qu�on ne puisse prononcer notre nom sans le sien, et que toute notre existence tire sa valeur du fait que nous sommes devenus, par gr�ce, compagnons du Seigneur J�sus?

Au chap. 13 des Nombres, les douze hommes envoy�s par Mo�se vinrent jusqu�� H�bron, puis pass�rent de l� au torrent d�Eshcol d�o� ils rapport�rent les magnifiques produits de la terre de Canaan, pour prouver l�excellence de ce pays. Mais ce n�est pas, comme on pourrait le penser, Eshcol qui a captiv� les yeux et le c�ur de Caleb; sa foi lui a fait trouver quelque chose de mieux. H�bron, o� il a mis le pied, lui est donn� (Chap. 14:9). D�s lors il portera ce nom sur son c�ur pendant quarante-cinq ans, jusqu�au jour o�, paraissant devant Josu�, il r�clamera cette �montagne dont l��ternel a parl�, cet H�bron, pour sa possession perp�tuelle.

Ce lieu m�me ne laissait pas d�avoir une grande c�l�brit�. Pour les yeux de la chair, � la v�rit�, il ne pouvait inspirer que de l�effroi. Les formidables Anakim y demeuraient, ces g�ants dont le nom seul avait fait fondre le c�ur du peuple. Mais quel souvenir puissant offrait � l��me de Caleb ce lieu de la s�pulture des p�res. La place qui repr�sentait de si grands souvenirs, devenait la r�compense de cet homme de Dieu. Ce fut l� qu�Abraham, le p�re du peuple, choisit sa r�sidence (Gen�se 13:18), lorsque Lot eut pr�f�r� les villes de la plaine; l� qu�il b�tit un autel � l��ternel et qu�il re�ut la promesse de Dieu (Gen. 18:1); mais H�bron est avant tout, d�une mani�re pr��minente, la place de la mort. Il le fut premi�rement pour Abraham. Ce fut l� que Sara mourut (Gen. 23:2), l� qu�elle fut ensevelie et que fut enterr� Abraham (Gen. 25:10), puis Isaac (Gen. 35:27-29), puis Jacob et les patriarches.

Oui, H�bron est bien le lieu du s�pulcre, l�endroit de la mort; la fin de l�homme. Mais qu�y a-t-il l� qui puisse attirer? Rien, s�il s�agit de l�homme naturel; tout, s�il s�agit de la foi. H�bron est une place sp�ciale o� le croyant trouve la fin de lui-m�me; c�est la croix de Christ. Mais encore: c�est de l� que Joseph se met en route pour aller � la recherche de ses fr�res (Gen. 37:14). Plus tard (Jos. 21) H�bron devient une ville de refuge et la propri�t� des L�vites. Puis c�est le point de d�part de la royaut� de David (2 Sam. 2:1-4), car c�est en vertu de sa mort que J�sus a �t� ressuscit� et couronn� de gloire, et que le diad�me de la royaut� sera sur sa t�te. C�est enfin l� que toutes les tribus d�Isra�l reconnaissent leur roi et viennent lui faire leur soumission (2 Sam. 5:1).

Cette place n�est-elle pas merveilleuse? Quelle grande s�rie de b�n�dictions! H�bron, lieu de la mort, lieu de refuge, point de d�part pour Isra�l des b�n�dictions, des promesses, de la royaut� et de la gloire, centre de ralliement quand la gloire est venue; et, avec tout cela, objet permanent du c�ur et des affections d�un pauvre p�lerin qui y a trouv� son propre point de d�part, et qui y trouve son point d�arriv�e, son lieu de repos �ternel! � Ah! comme ce lieu, le moins fait en apparence pour attirer, avait de prix pour Caleb! Il le veut pour portion perp�tuelle, et notre part �ternelle � nous sera de sonder ce qu�exprime cet endroit unique. La foi de Caleb pouvait y saisir, d�s l�origine, ce que la foi d�Abraham y avait trouv�: la fin du moi, l�an�antissement de lui-m�me, les choses vieilles pass�es; et voici un homme qui se met en marche, ne comptant nullement sur lui-m�me, ne pouvant d�pendre que de Dieu. Il marche, jusqu�� ce qu�il ait atteint son but, la pleine jouissance des promesses, � l�endroit m�me o� l�homme a trouv� sa fin!

Nous venons de consid�rer deux points qui caract�risent Caleb. Le premier, c�est que son nom est ins�parable de celui de Josu�; le second, qu�un objet sp�cial a attir� ses affections et s�est tellement empar� de son c�ur, qu�il en a conserv� le souvenir tout le long de son p�lerinage dans le d�sert. Or, permettez-moi d�ajouter que nos affections sont toujours en jeu, quand elles ont pour objet un Christ mourant sur la croix, se donnant lui-m�me pour nous; tandis qu�un Christ glorieux nous communique l��nergie pour l�atteindre.

Mais il est un troisi�me point qui caract�rise cet homme de foi. Caleb r�alise son esp�rance. Il entre d�abord en visiteur dans le pays de Canaan; mais c�est l�, non pas dans le d�sert, que sa carri�re commence. Quand il entre dans le d�sert, ses yeux sont pleins de la r�alit� et de la beaut� des choses qu�il a vues et qui deviennent, pendant 45 ans, l�objet de son esp�rance. Il en est de m�me pour le Psalmiste. �� Dieu! tu es mon Dieu; je te cherche au point du jour; mon �me a soif de toi; ma chair languit apr�s toi, dans une terre aride et alt�r�e, sans eau, pour voir ta force et ta gloire comme je t�ai contempl� dans le lieu saint� (Ps. 63:2, 3). Cet homme marche � l�exemple de Caleb. Il a vu Dieu dans le sanctuaire; c�est l� qu�il prend son point de d�part; de l� il descend sur la terre, plein de la r�alit� glorieuse des choses divines qui vont soutenir son c�ur tout le long du p�lerinage par lequel il veut les atteindre.

Un quatri�me point se lie � celui-ci. Le d�sert a non seulement perdu toute attraction, mais appara�t r�ellement dans toute sa s�cheresse et son horreur, quand l��me est nourrie de la moelle et de la graisse du sanctuaire. Alors le ciel devient pour nous la mesure de la terre; et ainsi toute l�apparente valeur des choses visibles dispara�t enti�rement; elles ne sont plus pour l��me que vide, s�cheresse et n�ant.

Revenons maintenant, chers amis, � la pers�v�rance qui forme le caract�re dominant de Caleb. Ce caract�re n�existerait pas sans les quatre points que nous avons mentionn�s. L�attachement � Christ, la connaissance de la valeur infinie de son �uvre, une esp�rance r�alis�e, aucune attache ici-bas, nous permettent de pers�v�rer jusqu�au bout dans le chemin de la foi. � Cette pers�v�rance se lie, dans la vie de Caleb, � trois positions qui sont ins�parables l�une de l�autre.

Quand il s�agit de prendre d�avance connaissance du bon pays que Dieu voulait donner � son peuple, il est dit de Caleb qu�il pers�v�ra � suivre l��ternel (Nomb. 14:24; Deut. 1:36; Jos. 14:8-9). Mais il lui faut marcher encore quarante ans dans le d�sert, et il le fait courageusement; il pers�v�re, parce qu�il conserve dans son c�ur le souvenir des richesses et des tr�sors de Canaan. Les difficult�s du d�sert ne sont rien pour lui; il y trouve le soleil, le sable, la fatigue et la soif, et n�en tient aucun compte. Il ne lui arrive pas un instant de chercher quelque chose autour de lui. Sa pers�v�rance est aliment�e par son esp�rance, et l�esp�rance du croyant n�est pas seulement Canaan d�une mani�re g�n�rale, c�est-�-dire le ciel, � mais Christ.

Il y eut un homme tr�s renomm�, dont Dieu ne put dire ces choses. Salomon manqua o� Caleb avait pers�v�r�. Le d�sert avait acquis de la valeur pour ce grand roi. Un moment arriva o� Salomon tourna le dos � Dieu, ayant aim� quelque chose dans le d�sert. Il est dit de lui (1 Rois 11:6): �Il ne suivit pas pleinement l��ternel�. Le monde eut des attraits pour lui, et quelque petits qu�ils fussent au commencement, ils ne tard�rent pas � l�envahir et son royaume fut perdu. Il en fut autrement de Caleb qui gagna son h�ritage par sa pers�v�rance � suivre l��ternel.

Mais Caleb pers�v�re encore dans une troisi�me position, dans la prise de possession en Canaan. Il passe cinq nouvelles ann�es � combattre, puis se sert de ses armes pour s�emparer de sa portion sp�ciale, de la montagne dont l��ternel avait parl�. Il entre en pleine possession de son h�ritage, malgr� la puissance formidable de l�ennemi et la frayeur qu�inspiraient les fils d�Anak. Mais, pour Caleb, comme pour nous, c�est un ennemi d�j� vaincu, celui qui a la puissance de la mort; il ne peut nous effrayer. La mort est � nous. Caleb entre, dis-je, en pleine possession de son h�ritage. Sa pers�v�rance est couronn�e de succ�s. Il est le seul en Isra�l qui semble avoir d�poss�d� tous ses ennemis. � Quelle le�on pour nous, bien-aim�s. Souvenons-nous que la prise de possession de Caleb est pour nous un fait actuel, et non pas seulement une jouissance future. Avons-nous pers�v�r� dans le combat pour jouir maintenant de nos privil�ges? Que Dieu nous donne de pers�v�rer comme Caleb dans ces trois choses, dans l�esp�rance, dans la marche et dans le combat.

� la fin de notre chapitre, nous trouvons encore deux caract�res qui accompagnent toujours la pers�v�rance. Caleb dit au v. 11: �Je suis encore aujourd�hui fort comme le jour o� Mo�se m�envoya; telle que ma force �tait alors, telle ma force est maintenant, pour la guerre, et pour sortir et entrer�. Malgr� ses quatre-vingt-cinq ans et la fatigue du d�sert, Caleb n�avait pas perdu un atome de sa force. Comment cela? C�est qu�il n�avait aucune confiance en lui-m�me. La le�on d�H�bron �tait rest�e grav�e dans son c�ur. Il dit au v. 12: �Peut-�tre que l��ternel sera avec moi�. Vous direz: il se d�fiait donc de l��ternel? Non, il se d�fiait de lui-m�me. Il comprenait que s�il y avait un obstacle � ce que l��ternel f�t avec lui, il ne pouvait venir que de lui-m�me. Remarquons la liaison de ces deux choses: la r�alisation de la force est en proportion de la d�fiance de soi-m�me. C�est ainsi que l�on marche de force en force. �s. 40:28-31, nous pr�sente la m�me v�rit� d�une mani�re admirable. �Les jeunes gens, dit-il, seront las et se fatigueront, et les jeunes hommes deviendront chancelants�. Voil� � quoi aboutissent les meilleures forces de l�homme. Mais �le Dieu d��ternit�, l��ternel... ne se lasse pas et ne se fatigue pas�. En lui est notre confiance. Et de plus: �Il donne de la force � celui qui est las, et il augmente l��nergie � celui qui n�a pas de vigueur�. Il communique sa force aux faibles; il la manifeste dans l�infirmit�. Puis il ajoute: �Mais ceux qui s�attendent � l��ternel renouvelleront leur force; ils s��l�veront avec des ailes comme des aigles; ils courront et ne se fatigueront pas, ils marcheront et ne se lasseront pas�. Tel fut le cas de Caleb. Il marchait dans la conscience que sa force �tait en Dieu, et qu�elle �tait avec lui, cette force. Qu�il en soit de m�me pour nous, et puissions-nous aussi planer dans les choses c�lestes, courir dans l�ar�ne du combat et marcher patiemment, sans nous lasser, dans le chemin qui aboutit � la gloire!

J�ai � parler encore d�un second caract�re accessoire de la pers�v�rance. Elle produit la pers�v�rance chez les autres. Par elle, Caleb fut particuli�rement b�ni dans le cercle de sa famille, qui se trouva engag�e � sa suite dans le m�me chemin de la foi. Au chap. 15:16 (voyez aussi Juges 1:12-13), il est dit: �Et Caleb dit: � qui frappera Kiriath-S�pher et la prendra, je lui donnerai ma fille Acsa pour femme. Et Othniel, fils de Kenaz, fr�re de Caleb, la prit, et Caleb lui donna sa fille Acsa pour femme�. Le neveu suit dignement les traces de l�oncle. Il combat, ayant devant lui un objet qui a du prix � ses yeux, et qu�il veut poss�der. Son esp�rance s�attache � la fille de Caleb. � Et nous, voulons-nous poss�der Christ � tout prix? Au chap. 3 des Juges, Othniel devient le premier juge d�Isra�l. Apr�s avoir �t� vainqueur dans le combat pour lui-m�me, il est suscit� pour d�livrer les autres, et pers�v�re dans ce nouveau caract�re jusqu�au bout.

Acsa, fille de Caleb, est un nouvel exemple de pers�v�rance. Caleb l�avait donn�e � Othniel; elle incite son mari � demander davantage. Il lui faut un champ, et par-dessus des sources d�eau. Elle veut la b�n�diction sur le champ qu�elle poss�de. Pour l�avoir, elle descend de son �ne et fait sa requ�te; elle pers�v�re dans la pri�re et les supplications. Aussi re�oit-elle largement ces sources, types des b�n�dictions spirituelles. Cela aussi, cher lecteur, est d�un enseignement journalier. Quand nous avons en main la Parole, demandons-nous sans rel�che � Dieu les �sources d�eau�? Cette Parole vivante est n�anmoins pour beaucoup de chr�tiens comme une �terre du midi� toute s�che, dans laquelle leur �me ne trouve aucune subsistance. Si tel est votre cas, avez-vous pris comme Acsa, la place de suppliants pour demander � Dieu les secours spirituels qui peuvent la faire fructifier pour votre �me? Ne vous donnera-t-il pas une r�ponse, telle que Caleb la donna � Acsa?

Avant de quitter le sujet de la pers�v�rance, je voudrais encore toucher un ou deux points importants. Il est dit de Caleb, qu�il �avait pleinement suivi l��ternel, le Dieu d�Isra�l�. Il avait pers�v�r� � la suite de Christ, connu de lui comme le J�hovah de l�Ancien Testament. Qu�est-ce donc que suivre quelqu�un? On s�en fait souvent une id�e bien inexacte. C�est marcher derri�re une personne que nous reconnaissons comme le guide qu�il nous faut. Si l�on a confiance en soi-m�me, on n�a pas besoin d�un guide. Mais, de plus, marcher derri�re le Seigneur implique non seulement la confiance en lui, mais une humble d�pendance de lui. Autre point: En suivant quelqu�un, j�ai les yeux fix�s sur lui pour l�imiter. Imiter le Seigneur, c�est chercher � le reproduire, � lui ressembler. Dans quelque position que Dieu me place, son but est que je reproduise Christ dans cette position; Christ, comme l�a dit un fr�re, dans ses relations, dans son service, dans son t�moignage et dans ses souffrances. C�est ce que fit Caleb. Il suivit pleinement, d�une mani�re compl�te (je ne dis pas parfaite), l��ternel son Dieu.

Mais, sur ce point, l�on peut encore demander: � quoi s�applique la pers�v�rance? Le Nouveau Testament r�pond largement � cette question. Je ne citerai que quelques passages:

Nous voyons, par ces quelques exemples, que la pers�v�rance s�applique � tous les d�tails de la vie chr�tienne. Puissions-nous la conna�tre mieux afin qu�au bout de notre carri�re, comme Caleb, nous recevions de Dieu lui-m�me ces paroles d�approbation: �Il a pleinement suivi l��ternel, le Dieu d�Isra�l!�

Informations bibliographiques
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