Bible Commentaries
Josué 8

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versets 1-35

Moyens et proc�d�s du rel�vement

Le m�chant venait d��tre �t� de l�assembl�e d�Isra�l, mais, par la pr�sence du mal au milieu d�eux, Dieu leur avait fait d�couvrir leur confiance en eux-m�mes. Souvent des cas pareils se pr�sentent, lorsqu�une assembl�e est satisfaite d�elle-m�me. Elle se vante de son �tat, de ses b�n�dictions, de son accroissement...! Isra�l fit de m�me; le peuple eut confiance, non pas en Dieu, mais en sa victoire, et cette confiance devint le chemin de la d�faite. Isra�l dut �tre jug�, puis il lui fallut se purifier du mal. Mais le jugement de soi-m�me et la sanctification pratique ne sont pas encore la restauration de l��me. Il faut que la communion avec Dieu, interrompue par le p�ch�, soit r�tablie.

Ici, je d�sire placer une remarque qui me para�t importante. Au chap. 6, Dieu manifeste devant J�richo sa puissance avec Isra�l, en victoire sur l�ennemi. Cette m�me puissance se manifeste aussi dans la vie du chr�tien. Il se peut qu�on jouisse de cette force divine, des victoires qu�elle apporte... et peut-�tre on ne conna�t r�ellement encore ni Dieu, ni soi-m�me. Josu� aurait d� le conna�tre, lui qui avait fait personnellement la rencontre de l�ange. Le chef de l�arm�e de l��ternel s��tait r�v�l� � lui, ayant l��p�e nue en sa main, la puissance pr�te pour le combat, et comme �tant le Saint. Puis, en compagnie du peuple, Josu� avait vu cette puissance � l��uvre devant J�richo. Mais il fallait que sa conscience entr�t en rapport avec la saintet� de Dieu; il n�avait pas encore l�id�e de ce que cette saintet� exigeait du peuple pour la marche. La col�re de l��ternel (7:1) doit se r�v�ler � Isra�l et � son conducteur, pour qu�ils apprennent que la saintet� de Dieu ne peut tol�rer l�interdit. Conna�tre Dieu en puissance, nous laisse encore bien des choses � apprendre pour poss�der la vraie, la pleine connaissance de Dieu. D�autre part, il pourrait sembler que, lorsqu�on a pass� par Guilgal, on doit en avoir fini avec soi-m�me. En r�alit�, on n�en a fini avec soi-m�me qu�autant que l�on se tient � Guilgal. Comme le peuple se connaissait peu, apr�s la victoire de J�richo! Lorsque Dieu avait pris mille peines pour lui prouver que tout �tait de Lui dans cette victoire, quelle suffisance, quel oubli que de s�en aller sans Dieu au-devant de l�ennemi!

Le r�sultat en est du recul, du travail, et quand ils reprennent l�offensive, toute sorte d�embarras. Il faut que le peuple remonte un chemin p�nible, sem� de complications, un chemin qui met en lumi�re � ses yeux sa propre faiblesse, d�j� manifest�e, aux yeux de l�ennemi, par sa d�faite. Il faut qu�ils retournent en arri�re, oblig�s de recommencer l�exp�rience d�eux-m�mes; mais cette exp�rience, la gr�ce va la leur donner avec Christ, et non plus avec Satan.

Remarquez, au chap. 8, combien tout devient compliqu�, quand on n�a pas suivi le simple chemin de la foi. L��me humili�e se retrouve avec Dieu, et Dieu peut marcher avec elle; mais les cons�quences du chemin de la chair se font sentir. Dieu s�en servira pour la b�n�diction finale; mais, je le r�p�te, le chemin n�a plus la simplicit� du sentier primitif de la foi, chemin tr�s simple, car le croyant suit l�ordre de Dieu dans une humble d�pendance de sa Parole, et la victoire est � lui. Ainsi en fut-il autour de J�richo. Devant A�, la m�me puissance qui avait fait tomber les murs de la ville maudite, se trouve, il est vrai, avec Isra�l et n�a pas chang�; mais l�arm�e doit faire des man�uvres: elle se s�pare en deux corps, cinq mille hommes se mettent en embuscade, le reste du peuple attire les d�fenseurs d�A� hors de leur forteresse.

Au chap. 7, les espions avaient dit dans leur rapport: �Ils sont peu nombreux; que deux mille ou trois mille hommes environ montent�. Et maintenant, il fallait que trente mille hommes vaillants, choisis d�entre eux, montassent contre A�. Quelle humiliation! comme cela rabaissait Isra�l dans sa propre estime! Il fallait monter de nuit; les uns devaient se cacher, les autres feindre de fuir devant l�ennemi. Comment se glorifier de cela?

Mais on me dira: Vous nous avez montr� qu�� J�richo il n��tait pas question de moyens humains, et voici maintenant toutes sortes de combinaisons pour vaincre l�ennemi. Je r�ponds: S�il vous suffit d�employer des moyens qui mettent en lumi�re votre incapacit�, qui impriment � l�homme le cachet de son enti�re faiblesse, qui l�humilient, en sorte qu�il n�ait d�autres ressources que de fuir devant l�ennemi, � la bonne heure. Mais vous le voudriez, que vous ne le pourriez pas. En r�alit�, cher lecteur, ce ne sont pas plus qu�� J�richo des moyens humains; la diff�rence est que les dispositions devant J�richo, Dieu les avait ordonn�es, afin qu�Isra�l conn�t Sa puissance, tandis qu�� A�, il les ordonnait pour que le peuple appr�t � conna�tre sa propre faiblesse.

Mais, je le r�p�te, dans l�un et l�autre cas, la puissance de Dieu n�a pas chang�. C�est elle qui, devant A�, donne la victoire � Isra�l; Josu� �tait l�, Josu� avec le javelot en sa main. Sur l�ordre de l��ternel, �Josu� �tendit vers la ville le javelot qui �tait en sa main� (v. 18). �Et Josu� ne retira point sa main, qu�il avait �tendue avec le javelot, jusqu�� ce qu�on e�t enti�rement d�truit tous les habitants d�A� (v. 26). Elle �tait rest�e �tendue tout le long du combat!

On entend souvent r�p�ter: �Qu�importent les divisions? N�avons-nous pas tous le m�me but? Ne combattons-nous pas tous pour le m�me Seigneur, quoique sous des drapeaux diff�rents?� Est-ce donc ce que nous enseignent ces chapitres? Non; une grande v�rit� y domine. Le peuple n�est qu�un; un dans sa victoire, un dans sa faute, un dans sa d�faite, un dans le jugement du mal, un dans sa restauration. Les pauvres enfants de Dieu sont dispers�s et divis�s, et ils se contentent de dire: �Qu�est-ce que cela fait?� Fr�res, dans quel but Christ est-il donc mort? N�est-ce pas �pour rassembler en un les enfants de Dieu dispers�s?� (Jean 11:52). Est-ce Dieu qui les disperse, apr�s les avoir rassembl�s? Non, c�est le loup qui disperse les brebis (Jean 10:12). Et nous dirions: Qu�importe ...?

La diversit� n�est pas la division; mais elle se montre dans l�unit�. L�embuscade prend A� et y met le feu. Les vingt-cinq mille hommes fuient devant l�ennemi, puis se retournent contre lui avertis par la fum�e de la ville. Au moment o� ils combattent, l�embuscade sort de la ville pour prendre part � la bataille (v. 22), puis tous ensemble se tournent vers A� et la frappent au tranchant de l��p�e (v. 24). Il y a donc diversit� d�action et de service, mais c�est une action commune. Le corps est un; les diverses parties sont reli�es ensemble, et ce qui les relie, c�est Josu� avec son javelot. Si l�on ne tient pas compte de cette unit�, on est d�fait dans la bataille.

1 Cor. 12 nous montre la diversit� li�e � l�unit� dans l��glise. �Or il y a diversit� de dons de gr�ce, mais le m�me Esprit; et il y a diversit� de services, et le m�me Seigneur; et il y a diversit� d�op�rations, mais le m�me Dieu qui op�re tout en tous� (v. 4-6). �Car de m�me que le corps est un, et qu�il a plusieurs membres� (c�est la diversit� dans l�unit�), �mais que tous les membres du corps, quoiqu�ils soient plusieurs, sont un seul corps� (c�est l�unit� dans la diversit�), �ainsi aussi est le Christ�. Nous sommes unis en un seul corps � le Christ � et cependant chaque enfant de Dieu a sa fonction et sa t�che, que nul ne peut remplir que lui. � chacun est confi� un service diff�rent; je ne puis faire le v�tre, ni vous le mien.

Maintenant Isra�l a retrouv� la communion avec Dieu. Dans toute cette sc�ne, la pr�sence de Josu� caract�rise d�une mani�re tr�s b�nie toute l�activit� du peuple. S�agit-il d�entrer en guerre: �Josu� se leva avec tout le peuple� (v. 3). S�agit-il des pr�paratifs du combat � �Josu� passa cette nuit au milieu du peuple� (v. 9). S�agit-il de se mettre en marche: �Josu� s�avan�a cette nuit-l� au milieu de la vall�e� (v. 13). S�agit-il d�attirer l�ennemi: �Josu� et tout Isra�l... s�enfuirent par le chemin du d�sert� (v. 15). S�agit-il de le battre: �Josu� et tout Isra�l... frapp�rent les hommes d�A� (v. 21). S�agit-il enfin de la victoire d�finitive: �Josu� ne retira point sa main... qu�on n�e�t enti�rement d�truit tous les habitants d�A� (v. 26).

La d�faite d�A� eut pour r�sultat d�apprendre aux Isra�lites � mieux conna�tre � la fois leurs propres c�urs et le caract�re du Dieu qui les conduisait. Avant de consid�rer les r�sultats pratiques de cette le�on que Dieu avait donn�e � son peuple en le disciplinant, je d�sire faire un rapprochement entre les chap. 7 et 8 de Josu� et les chap. 20 et 21 des Juges. C�est un fait connu que la fin du livre des Juges, depuis le chap. 17, ne suit pas l�ordre chronologique (cf. 20:28), mais nous offre un tableau de ce qui s�est pass� avant que Dieu suscit�t des juges, un tableau de l�histoire d�Isra�l imm�diatement apr�s la mort de Josu�. Le d�clin avait �t� rapide et complet; l�idol�trie et la corruption morale r�gnaient partout. Au commencement et � la fin de ces chapitres, nous trouvons cette formule: �Chacun faisait ce qui �tait bon � ses yeux�. Plus de d�pendance de Dieu, de sa Parole: la mesure du bien et du mal, c��tait la conscience de l�homme. Chacun se dirigeait d�apr�s sa propre conscience; la conscience �tait la mesure de la marche.

Ce tableau diff�re-t-il beaucoup de celui de la chr�tient�? Que s�est-il pass� apr�s le d�part des ap�tres? Le d�clin a-t-il �t� moins subit, moins complet? Sans parler des principes corrompus du papisme, la chr�tient� protestante �clair�e, met-elle en avant la Parole, ou bien la conscience comme r�gle de conduite? Pr�che-t-elle la soumission � la parole de Dieu, ou bien la libert� de conscience est-elle son mot d�ordre? Et quel est le r�sultat, lorsque l�on prend sa conscience pour guide? La confusion la plus absolue. Chacun ne tarde pas � se conduire d�apr�s son propre jugement. Mais un p�ch� horrible avait eu lieu � Guibha. Ce n�est pas l�interdit, la faute cach�e, comme en Josu� 7; c�est un p�ch� commis � la face de Dieu et des hommes. Le mis�rable L�vite publie lui-m�me sa honte, il n�est pas une des tribus d�Isra�l qui n�en soit instruite (Juges 19:29). Qu�est-ce que le peuple va faire? Eh bien! comme pour le p�ch� d�Acan, Dieu se servira du p�ch� de Guibha pour mettre � nu l��tat moral d�Isra�l, pour l�humilier et r�veiller chez lui la conscience de ce qui est d� � Dieu. Seulement ici, l��tat moral des tribus est beaucoup plus bas et plus grave qu�il ne l��tait devant A�. Ils sont indign�s, mais du tort qui leur a �t� fait; la pens�e du tort fait � Dieu est absolument absente de leur esprit. Ils parlent de �l�infamie que Guibha a commise en Isra�l�, de la �m�chante action que l�on a commise parmi ceux� de la tribu de Benjamin; mais pas le moindre mot de la honte jet�e sur le nom de l��ternel. Comme cela prouve le d�clin, et qu�elle est diff�rente la parole de Phin�es aux deux tribus et demie (Josu� 22:16): �Quel est ce crime que vous avez commis contre le Dieu d�Isra�l?�

� ce premier sympt�me du d�clin s�en lie un second; ils avaient abandonn� ce qu�on pourrait appeler le premier amour. Le Seigneur n��tait plus devant les yeux, l�affection pour lui avait diminu�, et par cons�quent aussi l�affection pour ce qui �tait n� de lui. Ils oublient que Benjamin est leur fr�re. �Qui de nous montera le premier pour livrer bataille aux fils de Benjamin?� (Juges 20:18). Ces derniers, de leur c�t�, �ne voulurent pas �couter la voix de leurs fr�res, les fils d�Isra�l� (v. 13).

Un troisi�me sympt�me, c�est l�oubli de l�unit� du peuple. Remarquez que les onze tribus formaient en apparence une unit� magnifique; elle �tait presque aussi belle que lorsqu�Isra�l se purifia d�Acan et fut restaur� devant A�. Ah! cependant ce n��tait plus l�unit� de Dieu! Le peuple avait beau �tre �r�uni, comme un seul homme� (v. 1), ou �se lever, comme un seul homme� (v. 8), ou s�unir contre Guibha, �comme un seul homme� (v. 11), Benjamin manquait � l�unit� d�Isra�l, et Dieu n�en reconna�t qu�une. Bien-aim�s, ces anneaux du d�clin se rivent l�un � l�autre; oubli de la pr�sence de Dieu, abandon du premier amour, m�pris de l�unit�, malgr� les meilleures apparences.

Benjamin n��tait-il donc pas coupable? Oui, infiniment coupable. On voit chez lui, d�s le d�but, le parti pris de ne pas juger le mal. Averti d�un crime patent, aussi bien que les autres tribus (19:29), ayant connaissance que l�assembl�e des fils d�Isra�l �tait en voie de juger le mal, averti enfin, bien que ce f�t dans un esprit charnel, qu�il e�t � s�en purifier, il se refuse � tout devoir. Il renie l�unit� d�Isra�l en �tablissant le principe de l�ind�pendance, et loin de se purifier du crime de Guibha, il s�y associe avec l�inutile et mis�rable semblant de faire une diff�rence (20:15). Benjamin devait �tre jug�, mais l��tat du peuple tout entier �tait si mauvais, qu�il rendait le jugement impossible selon Dieu et qu�il lui fallait passer lui-m�me par le crible, avant de pouvoir r�ellement se purifier du crime de Guibha. Qu�aurait d� faire Isra�l, s�il avait eu un sens droit des choses? S�humilier d�abord en pr�sence de l��ternel, consulter l��ternel, et puis agir. Au lieu de cela, que font-ils? Ils commencent par se consulter, pauvre r�sultat de l�oubli de la pr�sence de Dieu; ils prennent des mesures; ils d�cident tr�s scripturairement �d��ter le mal du milieu d�Isra�l�, mais en oubliant compl�tement qu�eux-m�mes sont atteints par le mal, que Benjamin, c�est eux-m�mes. Apr�s avoir pris tous leurs arrangements, et d�nombr� leurs guerriers, �ils mont�rent � B�thel et interrog�rent Dieu� (v. 18). C�est, h�las! l�esprit du d�clin; c�est ce que l�on trouve partout dans la chr�tient�, et souvent chez de chers enfants de Dieu, ce que, m�me g�n�ralement, on �rige en principe. Nous nous proposons quelque chose qui semble bon, puis au moment de l�ex�cution de nos plans, souvent apr�s avoir tout arrang�, nous demandons � Dieu de nous b�nir.

Le r�sultat de cet oubli complet des principes divins, c�est que, dans la premi�re journ�e, vingt-deux mille hommes d�Isra�l sont mis par terre. Alors les enfants d�Isra�l remontent vers l��ternel en pleurant; c�est la douleur, et non plus l�indignation charnelle, qui remplit leurs c�urs. Ils appellent Benjamin leur fr�re. L�amour perdu, l�esprit de solidarit�, se r�veillent. Puis ils se rangent encore en bataille et perdent dix-huit mille hommes. Pourquoi cette seconde d�faite? Dieu, dans sa bont�, voulait produire un r�sultat complet. La douleur n��tait pas tout, ni la proclamation des liens qui les unissaient; il fallait un jugement complet de soi-m�me, la repentance devant Dieu; il fallait remonter le chemin du d�clin jusqu�� retrouver la pr�sence de l��ternel et sa communion perdue. Aussi est-il dit: �Et tous les fils d�Isra�l, et tout le peuple, mont�rent et vinrent � B�thel, et pleur�rent, et demeur�rent l� devant l��ternel et je�n�rent ce jour-l� jusqu�au soir, et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prosp�rit�s devant l��ternel� (v. 26). D�sormais, nous voyons se d�rouler une sc�ne qui offre une tr�s grande analogie avec celle d�A�. Il faut qu�Isra�l mette une embuscade (v. 29), fuie devant Benjamin (v. 32), que trente hommes encore, apr�s toutes leurs pertes, soient bless�s � mort, que le feu soit mis dans la ville pour servir de signal. Isra�l, enti�rement jug�, et rentr� en communion avec Dieu, peut d�sormais rencontrer le p�nible devoir de juger le profane Benjamin; mais alors que de sanglots, que de larmes, � la suite de la victoire! (21:2). Comme elle �tait diff�rente cette sc�ne, de celle de J�richo, o� �le peuple jetant un grand cri, la muraille tomba sous elle-m�me�! (Jos. 6:20). C�est qu�il s�agissait ici de leurs fr�res, d�une tribu presque retranch�e par le jugement. Apr�s cela Dieu, dans sa gr�ce, et au milieu de bien des complications amen�es par la h�te charnelle des d�cisions premi�res d�Isra�l, Dieu, dis-je, r�tablit le grappillage de Benjamin.

Mais il est un parti dans l�assembl�e d�Isra�l, qui est trait� plus s�v�rement par le peuple restaur� que ne le fut Benjamin lui-m�me. Jab�s de Galaad n��tait pas venu au camp, � l�assembl�e (21:8). C��tait une indiff�rence hautement proclam�e, une neutralit� qui ne tenait aucun compte du mal, bien pire encore que la col�re charnelle avec laquelle Benjamin s��tait r�volt�, en m�prisant une d�cision de l�assembl�e, et qui lui avait fait prendre les armes contre ses fr�res, en s�associant au mal. Jab�s dut �tre extermin� � la fa�on de l�interdit.

R�sultats de la discipline

Revenons � Josu� et au peuple. Isra�l venait d�apprendre, dans le sentier de l�humiliation, qu�il ne pouvait avoir aucune confiance en lui-m�me. Cette exp�rience porte imm�diatement ses fruits. Que ce soit d�sormais la Parole qui dirige le peuple! Pour �viter de nouvelles chutes, il n�a qu�� se confier en ce guide parfait. Les versets 27-35 nous montrent Josu� et le peuple ob�issant au commandement de l��ternel (v. 27, 31, 33, 35), et d�pendant de ce qui est �crit au livre de la loi (v. 31, 34). L�humiliation a pour effet de rappeler au c�ur d�Isra�l et de son conducteur les prescriptions du chap. 27 du Deut�ronome. Bien plus, le supplice du roi d�A� montre que les d�tails de la conduite de Josu� sont form�s sur la Parole: �Comme le soleil se couchait, Josu� commanda et on descendit de l�arbre son cadavre� (cf. Deut. 21:22-23). Pour l�homme, ce d�tail serait sans importance, mais un c�ur nourri de la Parole ne pouvait le n�gliger. L�e�t-il n�glig�, Josu� serait retomb� dans la m�me faute qui avait appel� le ch�timent sur le peuple; il n�aurait pas tenu compte de la saintet� de Dieu. �Son cadavre�, est-il dit en Deut. 21:23, �ne passera pas la nuit sur le bois,... car celui qui est pendu est mal�diction de Dieu; et tu ne rendras pas impure la terre que l��ternel, ton Dieu, te donne en h�ritage�. Et encore (Nomb. 35:34): �Vous ne rendrez pas impur le pays o� vous demeurez, au milieu duquel j�habite; car moi, l��ternel, j�habite au milieu des fils d�Isra�l�. En un mot, le Dieu saint ne pouvait demeurer avec la souillure, le�on b�nie, enseign�e � Josu� par le chef de l�arm�e devant J�richo, apprise au milieu des larmes en la vall�e d�Acor, et librement r�alis�e au jour de la victoire par une conscience exerc�e � l��cole de Dieu.

Le jugement du roi d�A� nous pr�sente encore une autre le�on. Ce n�est pas sans motif que Deut. 21:18-23, relie sans interruption les deux faits contenus dans les chap. 7 et 8 de Josu�, le retranchement du m�chant et le jugement de l�ennemi. Pratiquement, il en est toujours ainsi. Il faut que l�assembl�e �te le mal du milieu d�elle, avant de pouvoir combattre et r�duire au silence le mal du dehors. Si le mal est tol�r� dans l�assembl�e, vous ne trouverez jamais cette d�cision et cette fermet� qui traitent l�ennemi sans transiger, comme un ennemi, en le mettant d�embl�e � la seule place que Dieu lui assigne, et dont il est dit: �Celui qui est pendu est mal�diction de Dieu�.

Enfin, j�ai �t� frapp� d�une autre co�ncidence dans les versets de Josu� que nous �tudions. La potence du roi d�A� �tait la place du jugement et de la mal�diction de l�ennemi d�Isra�l. Mais voici le peuple oblig� de se tenir lui-m�me sur la montagne d��bal, o� la mal�diction de Dieu est prononc�e contre lui! Cette conclusion terrible de la loi, � laquelle Isra�l ne pouvait �chapper, Dieu l�a r�duite � n�ant par la croix de Christ1. La mal�diction prononc�e en �bal sur l�homme responsable, Christ l�a port�e sur la croix pour nous en racheter. Sur la potence d�A�, Isra�l pouvait voir, en type, l�ennemi par excellence, le diable, d�fait et an�anti, et c�est ce que nous voyons dans la croix de Christ; mais nous pouvons y voir aussi, comme nous venons de le remarquer, toute la mal�diction qui pesait sur nous en �bal, pass�e � tout jamais dans la r�alit� du jugement de Celui qui a pris cette place pour nous. En Gal. 3:10, 13, nous retrouvons la m�me relation b�nie entre �bal et la croix: �Car il est �crit (Deut. 27:26): Maudit est quiconque ne pers�v�re pas dans toutes les choses qui sont �crites dans le livre de la loi pour les faire�. Ces paroles terminaient les mal�dictions d��bal, mais l�ap�tre ajoute: �Christ nous a rachet�s de la mal�diction de la loi, �tant devenu mal�diction pour nous, car il est �crit: Maudit est quiconque est pendu au bois�. Voil� le supplice d�A�.

1 Notons que l�autel ordonn� pour cette circonstance fut �tabli sur la montagne d��bal, non sur celle de Garizim. L�autel sur �bal faisait, pour ainsi dire, contrepoids en gr�ce � la mal�diction.

Autre r�sultat de la discipline: Isra�l humili� est en �tat de rendre culte. �Alors Josu� b�tit un autel � l��ternel, le Dieu d�Isra�l, sur la montagne d��bal... et ils offrirent dessus des holocaustes � l��ternel et sacrifi�rent des sacrifices de prosp�rit�s�. Il en est de m�me pour nous: sans le jugement de nous-m�mes, pas de communion; sans communion, pas de culte. L�autel en �bal �tait la provision en gr�ce pour la mal�diction que la loi prononce sur les transgresseurs. � l�autel, nous trouvons la propitiation, base de tout culte vrai, mais ici, en pr�sence d�un peuple menac� de mal�diction, s�il n�ob�it. Notre culte � nous, a la croix pour point de d�part et pour centre, la croix qui a mis fin � notre mal�diction et ne fait rayonner sur nous que la pleine lumi�re de la gr�ce divine.

Mais cette gr�ce elle-m�me n�affaiblit point la responsabilit� des chers enfants de Dieu. Il est des conditions sous lesquelles on prend possession du pays. Un double de la loi de Mo�se devait �tre �crit sur de grandes pierres dress�es et enduites de chaux (Deut. 27:2, 3; Jos. 8:32). Cette m�me loi fut lue tout haut �devant toute l�assembl�e d�Isra�l� (v. 35). N�oublions pas que J�sus Christ est � la fois pour nous Sauveur et Seigneur: Celui qui nous a fait gr�ce et Celui qui a tous les droits sur nous. La connaissance de sa gr�ce remplit nos bouches de louanges dans le culte; le sentiment de notre responsabilit� nous engage � poursuivre dans la saintet� et la v�rit�, � combattre le bon combat, � prendre possession du bon pays de la promesse!

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