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Juges 14

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versets 1-20

Le serpent et le lion � Le festin

Nous avons vu ce qu�est le nazar�at. L�histoire de Samson nous montre que c�est en lui que consiste notre force spirituelle.

Christ seul a pleinement r�alis� son nazar�at, une s�paration morale absolue, tout le long de sa vie ici-bas, et le r�alise encore dans le ciel o� il reste le vrai Nazar�en �s�par� des p�cheurs�.

Samson, le Nazar�en, n�est gu�re un type de Christ que dans sa mission (13:5); en r�alit�, il est plut�t le type du t�moignage que rend l��glise de Dieu dans la s�paration du monde, la puissance de l�Esprit et la communion avec le Seigneur. L�histoire de cet homme de Dieu, quoique remplie d�actes de puissance, est cependant l�un des plus tristes r�cits que renferme la Parole. Samson (l��glise aussi form�e sur le Christ mont� en haut) aurait d� �tre un vrai repr�sentant de s�paration pour Dieu. H�las! il n�en fut rien. C�est en le comparant avec celui de Christ, que l�insuffisance du nazar�at de Samson nous frappe.

Christ, le vrai Nazar�en, a rencontr� Satan sous deux formes: au d�sert, comme le serpent rus� et s�ducteur, et � la fin de sa carri�re, comme le lion rugissant qui d�chire et d�vore.

Au d�sert, le Seigneur ayant pour armes, contre les s�ductions de l�ennemi, la parole et la d�pendance compl�te de Dieu, a remport� la victoire. Samson rencontre, au commencement de sa carri�re, le serpent qui cherche � le s�duire dans la personne d�une fille des Philistins. Il est dit deux fois qu�elle �plut � ses yeux� (v. 3, 7). Il eut, d�s lors, la pens�e de s�unir � cette femme qui appartenait au peuple oppresseur d�Isra�l. C�est ainsi que l�individu ou l��glise se manifestent, quand ils sont aux prises avec le s�ducteur; Satan qui n�avait rien en Christ, trouve facilement en nous des c�urs qui lui r�pondent. Par les yeux, nos c�urs sont attir�s vers l�objet que Satan nous pr�sente et trouvent du plaisir � l�acqu�rir. Cela ne signifie nullement que nous devions tomber. Si de tels objets plaisent � nos yeux, la gr�ce, et la Parole qui nous r�v�le cette gr�ce, peuvent nous garder. Malgr� les tendances de son c�ur, Samson, prot�g� par la gr�ce providentielle de Dieu, n�a jamais �pous� la fille des Philistins.

Le d�sir de Samson montrait que la parole de Dieu n�avait pas sa valeur pour lui. Ses parents, connaissant moins bien que lui les conseils, mais mieux que lui la parole de Dieu, lui disent: �N�y a-t-il pas de femme parmi les filles de tes fr�res, et dans tout mon peuple, que tu ailles prendre une femme d�entre les Philistins, les incirconcis?� (v. 3) En effet, la parole de Dieu �tait claire � ce sujet: �Tu ne t�allieras point par mariage� avec ces nations, �tu ne donneras pas ta fille � leur fils, et tu ne prendras pas leur fille pour ton fils; car ils d�tourneraient de moi ton fils, et il servirait d�autres dieux� (Deut. 7:3). Pourquoi Samson n�y prenait-il pas garde? Christ, le Nazar�en parfait, reconnaissait l�autorit� absolue des �critures et se nourrissait de chaque parole sortie de la bouche de Dieu. La Parole n�ayant pas sa valeur pour Samson, il s�engage sur une pente qui ne peut le mener qu�� une chute. Dans la vie de Samson, trois femmes marquent les trois �tapes qui le conduisent � la perte de son nazar�at. La premi�re plut � ses yeux; il conclut une liaison momentan�e avec la seconde (16:1), et il aima la troisi�me (16:4). Quand son c�ur est li�, la derni�re heure de son nazar�at a sonn�.

N�anmoins Samson avait des affections pour l��ternel et pour son peuple. �Son p�re et sa m�re�, est-il dit, �ne savaient pas que cela venait de l��ternel; car Samson cherchait une occasion de la part des Philistins�. Leur domination lui �tait odieuse. Il cherchait le moment favorable pour porter le coup destin� � briser le joug appesanti sur les enfants d�Isra�l. Mais Samson n��tait pas une �me simple; il apportait dans l��uvre un c�ur partag�. Cherchant � concilier le plaisir de ses yeux avec sa haine contre l�ennemi de son peuple, il tendait la main gauche au monde en voulant le combattre par la droite. Cependant Dieu tient compte de ce qu�il y a pour lui dans ce c�ur partag�. �Cela venait de l��ternel�; lui, pouvait se servir m�me des faiblesses de Samson, pour accomplir ses desseins de gr�ce envers son peuple.

Cette tendance � chercher dans le monde ce qui �pla�t � nos yeux�, entra�ne Samson en des difficult�s sans fin dont la puissance de Dieu seul peut le d�livrer. On trouve bien des cas dans la Parole, o� un premier regard tourn� vers le monde pousse le croyant dans un mal irr�parable. Nous avons � veiller � cela avec crainte et tremblement, car nous ne pouvons dire d�avance quel ab�me une seule convoitise peut ouvrir devant nous. Ce fut le cas d�Adam, de No�, de Lot, de David. La gr�ce peut nous garder, mais ne jouons pas avec elle et ne pensons pas qu�elle puisse servir de couverture � nos convoitises ou d�excuse � nos p�ch�s; appuyons-nous sur elle pour �tre soutenus et gard�s de chute, et si nous avons �t� assez malheureux pour abandonner un instant cet appui, revenons bien vite � elle pour �tre restaur�s et retrouver la communion perdue.

Samson est sur un terrain glissant. Ses yeux sont captiv�s; il d�sire prendre cette fille pour femme, car l�alliance avec le monde suit la convoitise des yeux. Alors il fait un festin (v. 10). Il s�y assied, gardant sans doute ext�rieurement les marques de son nazar�at, car il ne nous est pas dit qu�il but du vin avec les Philistins, mais ce repas a pour lui une triste issue.

Consid�rons, avant d�aller plus loin, le r�cit qui pr�c�de le festin dans l�histoire de Samson. Nous avons dit plus haut que Satan ne se pr�sente pas seulement � nous comme un serpent, mais aussi comme un lion rugissant. C�est sous ce caract�re que le Seigneur J�sus l�a rencontr� en Geths�man� et � la croix. Rien de plus terrifiant que le rugissement du lion. Satan chercha � effrayer l��me sainte de Christ, pour lui faire abandonner ce sentier divin qui descendait au sacrifice. Dans la puissance du Saint Esprit et la parfaite d�pendance de son P�re, le Seigneur lui tint t�te au jardin des Oliviers. � la croix, o� il ouvrit sa gueule contre Christ, �comme un lion d�chirant et rugissant� (Ps. 22:14), le Seigneur, dans �la faiblesse de Dieu�, vainquit �l�homme fort� et le rendit impuissant par la mort. Satan se pr�sente aussi sous la m�me forme aux enfants de Dieu. �Votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, r�de autour de vous, cherchant qui il pourra d�vorer� (1 Pierre 5:8). S�il ne r�ussit pas � nous s�duire, il cherche � nous effrayer. C�est avec ce jeune lion, montant � sa rencontre, du pays des Philistins, que Samson a maintenant � faire. Ici, le nazar�at de Samson se montre dans toute sa puissance, qui est celle de l�Esprit de Dieu. �Et l�Esprit de l��ternel le saisit: et il le d�chira, comme on d�chire un chevreau, quoiqu�il n�e�t rien en sa main� (v. 6). Tel est notre r�le vis-�-vis de Satan. Nous ne devons pas user de m�nagements avec lui, car si nous l��pargnons il revient � la charge. Il faut que, dans notre lutte, nous le d�chirions comme on d�chire un chevreau. Il ne nous peut rien du moment que nous le traitons sans crainte, car sans armes, J�sus l�a d�j� vaincu pour nous � la croix.

Plus tard, Samson, descendant par ce chemin, se d�tourna pour voir le cadavre du lion, y trouva �un essaim d�abeilles et du miel�, y go�ta en chemin et en donna � ses parents. Le fruit de la victoire de Christ � la croix a mis entre nos mains toutes les b�n�dictions c�lestes. Elles se trouvent pour nous dans la d�pouille de l�ennemi terrass�. Et si nous-m�mes, remportant sur lui une victoire, d�sormais facile, nous le traitons en adversaire vaincu, notre �me sera remplie de force et de douceur. Nous pourrons les communiquer � d�autres, mais comme Samson qui mangeait en chemin, notre propre �me sera nourrie la premi�re. Ne traitons jamais Satan en ami; nous sortirions de son contact vaincus et faibles, remplis d�amertume et mourant de faim.

La victoire de Samson sur le lion de Thimna n�est pas seulement une preuve de force; elle est un secret entre lui et Dieu. Quand ses yeux sont attir�s vers la fille des Philistins, il le raconte � ses parents; s�agit-il de sa victoire, il ne la dit � personne. La vie de Samson est remplie � la fois de secrets et d�actes de puissance. Son nazar�at m�me �tait un secret, un lien, inconnu de tous, entre son �me et l��ternel. Ce lien est pour nous la communion. Nous trouvons quatre secrets dans ce chapitre. Samson n�avait pas r�v�l� ses desseins � ses parents, ni la part que l��ternel avait dans ces choses (v. 4); il ne leur avait pas fait conna�tre sa victoire (v. 6), ni le lieu dont il avait tir� le miel (v. 9), ni son �nigme (v. 16). Tout cela, gard� sans partage entre son �me et Dieu, �tait pour lui le seul moyen de suivre une marche de b�n�diction au milieu de ce monde.

Revenons au festin de Samson. Il offre son �nigme aux Philistins, supposant, avec raison, que ceux-ci n�y comprendraient rien; en effet, sans le festin, il n�aurait pas �t� en danger de se trahir. Mais l�ennemi r�ussit � lui d�rober ce qu�il cachait si bien. Le monde agit avec ruse, de mani�re � nous priver de notre communion avec Dieu. Si nos c�urs, comme celui de Samson, s�attachent en quelque mani�re � ce que le monde peut nous offrir, nous ne tardons pas � perdre notre communion. L�absence de communion n�implique pas encore l�absence de force; elle n�est que le chemin qui y conduit; car, tant que le nazar�at existe, m�me ext�rieurement, la force peut ne pas faire d�faut. C�est ce que Samson prouva aux Philistins dans l�affaire des trente robes de rechange; mais cet homme de Dieu eut-il beaucoup de paix et de joie pendant les jours du festin? Au contraire, il fut aux prises avec les pleurs, les soucis et le tourment (v. 17). Il fut trahi par la femme m�me qu�il avait choisie. Celui qui se m�le au monde a peine � s�imaginer que ce dernier soit aussi mauvais qu�il l�est en effet. Jamais Samson n�aurait pens� que ses trente compagnons, aid�s de sa femme, lui tendissent des pi�ges pour le d�pouiller, car c��tait � lui, de fait, qu�appartenaient les robes de rechange. Satan peut nous s�parer de la communion du Seigneur, nous rendre malheureux; il peut encore nous emp�cher d��tre des t�moins ici-bas, mais gr�ces � Dieu, il ne peut arracher des mains de Christ ce qu�elles retiennent.

Sur ton c�ur tu me portes,
Faible et souvent lass�;
Tes mains douces et fortes
Me tiennent enlac�.

La gr�ce de Dieu garde Samson des derni�res cons�quences de sa faute, et le d�livre d�une alliance que Dieu ne pouvait approuver. L�Esprit de l��ternel l�ayant saisi, il fait des actions d��clat. �Et sa col�re s�embrasa� (v. 19). Samson avait un caract�re tr�s personnel. Il se laissait diriger, dans son action, par le sentiment des torts qu�on lui faisait. Toutefois il remporte la victoire sur les ennemis de l��ternel, et ne garde rien pour lui de leurs d�pouilles. Elles retournent au monde auquel elles ont �t� prises. Alors il abandonne la sc�ne de tant de mis�re et �monte � la maison de son p�re�, qu�il n�aurait pas d� quitter pour s��tablir parmi les Philistins. Agissons comme lui. Si, dans nos rapports avec le monde, nous avons fait quelques p�nibles exp�riences, h�tons-nous de retourner � la maison du P�re, que nous n�aurions jamais d� abandonner, m�me en pens�e, et o� habite Celui dont la communion est la source de notre paix et de notre bonheur tout le long de notre p�lerinage, jusqu�au moment o� nous entrerons pour toujours dans cette maison, notre habitation �ternelle!

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