Bible Commentaries
Juges 15

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versets 1-20

Les victoires

Avant d�aller plus loin, je voudrais revenir sur deux ou trois points communs aux chap. 14 et 15, lesquels ne forment ensemble qu�un seul r�cit.

Le premier de ces points, c�est que Dieu accomplit toujours ses voies, � travers une foule de circonstances qui sont loin de r�pondre � ses pens�es. Bien plus, il se sert de ces circonstances m�mes, pour r�aliser ses desseins, qui sont ici la d�livrance d�Isra�l par un instrument form� de Dieu dans ce but. Voil� qui explique cette parole: �Cela venait de l��ternel� (14:4). Dieu ne fait pas seulement aboutir ses voies par le moyen de choses qu�il approuve; il fait concourir nos fautes m�mes, sa discipline, l�opposition de Satan et du monde, tout en un mot, � amener le r�sultat final qu�il veut produire. Nos infid�lit�s ne troublent pas les voies de Dieu; on le voit d�une mani�re remarquable dans toute la vie de Samson, on peut le constater dans l�histoire de l��glise de Christ. Ces voies de Dieu aboutissent toutes � la victoire finale et aux b�n�dictions qui en sont la cons�quence. Qu�il est consolant de le constater! Bien souvent, � notre confusion, nos voies � nous n�aboutissent point, t�moin Samson qui n��pousa pas la fille des Philistins. Continuellement, les enfants de Dieu, trouvant leur chemin barr� avec d�fense divine d�aller plus loin, sont oblig�s de retourner avec humiliation sur leurs pas. D�autres fois, notre carri�re qui aurait d� se prolonger dans la puissance du service (Samson nous en fournit encore la preuve), est brusquement interrompue, sans retour possible au point d�o� elle avait d�vi�. Jamais rien de semblable n�arrive dans les voies de Dieu. Elles dominent toutes nos voies. C�est par la mort d�un Samson aveugle que l��ternel remporte sa plus grande victoire. Un Mo�se, dont la voie est interrompue avant d�entrer dans le pays de la promesse, est arriv� sur la sainte montagne dans la gloire m�me de Christ.

Le second point, c�est que, tout m�lang�s que fussent les motifs de Samson, �il cherchait une occasion� dans un temps de ruine (14:4). Et pourquoi? Pour d�livrer Isra�l en frappant l�ennemi qui l�avait asservi. Que ce motif-l� soit aussi le n�tre. �Saisissant l�occasion�, dit l�ap�tre, �parce que les jours sont mauvais� (�ph. 5:16). Puissions-nous, Nazar�ens nous-m�mes, avoir le c�ur rempli de tendre piti� pour nos fr�res retenus sous le joug du monde, et chercher l�occasion de d�ployer, avec l�amour, l��nergie de l�Esprit pour les en d�livrer. Ces deux chapitres illustrent, d�une mani�re frappante, le fait que Samson cherchait une occasion de la part des Philistins et l�intensit� de son d�sir la lui fait trouver, quand les l�ches et les indiff�rents, rencontrant un obstacle sur leur chemin, seraient retourn�s en arri�re.

Une troisi�me expression revient souvent dans ces chapitres: �L�Esprit de l��ternel le saisit� (13:25; 14:6, 19; 15:14). Quand nous voyons ces mots, nous pouvons �tre certains que le combat est enti�rement selon Dieu et sans m�lange. Nous aussi, nous pouvons remporter de telles victoires, sans �tre d�pendants pour cela, d�une action temporaire du Saint Esprit qui nous saisirait du dehors, mais parce que nous avons �t� scell�s du Saint Esprit et de puissance, en vertu de la r�demption. Toutefois, il est important de remarquer que nous ne pouvons mesurer la valeur morale d�un homme de Dieu � la grandeur de son don. Il n�y a pas dans l��criture d�homme plus fort que Samson, ni d�homme plus faible moralement. Le Nouveau Testament nous donne un exemple semblable dans l�assembl�e de Corinthe, � laquelle il ne manquait aucun don de puissance et qui, cependant, supportait toute sorte de mal moral dans son sein. Samson �tait un Nazar�en que l�Esprit de Dieu saisissait souvent, mais aussi un homme dont le c�ur, n�ayant jamais �t� jug�, ne s��tait pas mis d�accord avec le don qu�il exer�ait. Du commencement � la fin de sa carri�re, il n�h�site pas une fois � suivre le chemin de ses convoitises. Il va, sans combat, o� son c�ur le m�ne. Malgr� la puissance de l�Esprit, c�est un homme charnel. Sa douceur est charnelle, quand il va visiter sa femme avec un chevreau; sa col�re, charnelle, quand le monde lui propose en �change de celle qu�il convoite ardemment, une autre femme qui n�a pas de valeur pour lui. C�est ainsi, du reste, que le monde nous traite toujours, � notre dam et � notre honte, quand nous avons d�sir� quelque chose de lui. Ce qu�il donne � l�enfant de Dieu, apr�s lui avoir fait tant de belles promesses, n�a aucune valeur pour ce dernier et ne peut le satisfaire. J�ai dit: la col�re de Samson est charnelle. L�Esprit de l��ternel ne le saisit pas dans l�entreprise des 300 chacals. Il veut �faire du mal� aux Philistins, en les frappant dans leurs circonstances ext�rieures et emploie � cet effet des ruses qui ne semblent �tre nullement dans la pens�e de Dieu. Les Philistins irrit�s montent et br�lent au feu sa femme, leur complice, et son p�re.

Samson trouve dans leur vengeance (v. 7), une nouvelle occasion pour faire l��uvre de Dieu. Nous y rencontrons encore bien du m�lange: �Certes je me vengerai de vous�, et il n�est pas ajout� que l�Esprit de l��ternel le saisit; mais s�il ne se montre pas ouvertement, Dieu est derri�re la sc�ne. C�est, quoi qu�il en soit, une d�livrance pour le peuple. �Et il descendit, et habita dans une caverne du rocher d��tam�. Il fallait s�y attendre. Le croyant, quand il prend le parti de Dieu contre le monde, se trouve isol�. Samson comprend cela. Les t�moins de Christ en un temps de ruine, sont mis de c�t�, h�las! par le peuple de Dieu lui-m�me.

Les 3 000 de Juda, que le t�moignage de Samson trouble dans la qui�tude de leur esclavage, consentent � aider le monde qui veut se d�barrasser de lui. Aux difficult�s de ce t�moignage, aux risques qu�il leur fait courir, ils pr�f�rent le joug des Philistins. On ne trouve pas d��tat moral plus abaiss� que celui-l� dans tout le livre des Juges. Isra�l ne crie plus m�me � l��ternel, il ne veut pas �tre d�livr�. L�homme de Dieu, son propre lib�rateur, l�embarrasse. Les Philistins disent: �Nous voulons lui faire comme il nous a fait� (v. 10). Juda dit: �Que nous as-tu fait?� (v. 11). S�identifiant avec l�ennemi qui l�asservit, Juda n�est plus Juda, et �change moralement son nom contre celui des Philistins. La communion avec eux est compl�te; tous deux sont l�ennemi du t�moignage; mais Juda est bien pire, lui qui pr�f�re l�esclavage � la libre puissance de l�Esprit divin, dont Samson est l�instrument.

Samson se laisse lier par eux; c�est aussi l�histoire de la chr�tient�. Le peuple de Dieu a fait au Saint Esprit ce que Juda fit � Samson. Sa puissance les g�ne; ils ne veulent pas de la libert� que l�Esprit leur apporte. Ils entravent son action et le lient avec leurs m�thodes nouvelles, semblables aux cordes neuves dont Juda liait son lib�rateur, tout en lui disant: �Certainement nous ne te tuerons pas�. Samson aurait pu faire tout autre chose que ce qu�il a fait; ces mis�rables entraves, il l�a bien prouv� plus tard, n��taient que des toiles d�araign�es pour lui. L�homme fort se moquait de leurs cordes neuves, mais il consent � se laisser lier. Quelle responsabilit� pour ces 3000 de Juda qui appr�ciaient si peu le don que Dieu leur avait fait! Quelle honte pour eux! Certes, la honte n�est pas pour Samson. Si quelque chose jette un opprobre m�rit� sur les chr�tiens li�s au monde, c�est l�entrave mise � la libre action du Saint Esprit parmi eux, parce qu�elle les g�ne et qu�ils ne savent qu�en faire.

Mais, au moment donn�, la puissance de l�Esprit brise toutes les entraves. �L�Esprit de l��ternel le saisit; et les cordes qui �taient � ses bras devinrent comme de l��toupe qui br�le au feu, et ses liens coul�rent de dessus ses mains� (v. 14). Alors Dieu se sert d�un ossement qui tra�nait sur les champs, d�une mis�rable m�choire d��ne, pour remporter une victoire signal�e, et ce lieu est appel� Ramath-L�khi, du nom de l�instrument m�prisable employ� dans ce combat. Entre les mains de l�Esprit de Dieu, nous sommes de pareils instruments, mais il pla�t au Seigneur d�associer nos noms � sa victoire, comme si la m�choire d��ne avait fait �un monceau, deux monceaux�.

Apr�s sa victoire, Samson �eut une tr�s grande soif� (v. 18). L�activit� du croyant n�est pas tout; le combat ne d�salt�re pas. Il fallait � Samson quelque chose qui r�pond�t � ses besoins personnels, sinon, dit-il, �je mourrais de soif et je tomberais entre les mains des incirconcis�. Si nous ne voulons perdre le fruit du combat, il nous faut employer la parole de Dieu pour nous rafra�chir et non pas seulement pour la lutte. Dans son extr�mit�, Samson crie � l��ternel qui lui fait trouver une source rafra�chissante sortant d�un rocher fendu par la main de Dieu. Le rocher, partout et toujours, c�est Christ. �Si quelqu�un a soif, qu�il vienne � moi et qu�il boive�. Retournons � Christ apr�s le combat; sa Parole nous rafra�chira. Samson a conscience des dangers qui suivent imm�diatement la victoire. Le fait que Dieu �a donn� par la main de son serviteur une grande d�livrance�, devient l�occasion de nous faire tomber personnellement �entre les mains des incirconcis�, si notre �me ne cherche pas imm�diatement son refuge, son rafra�chissement et sa force aupr�s des eaux de la gr�ce, dont Christ est le distributeur. Dans ce jour b�ni, Samson r�alisa ces deux choses, une grande activit� dans le combat pour les autres et � l��gard de lui-m�me une humble d�pendance de Dieu pour profiter des ressources qui sont en Christ.

La premi�re partie de l�histoire de Samson se termine par ces mots: �Et Samson jugea Isra�l, aux jours des Philistins, vingt ans� (v. 20). Elle contient, malgr� tous les manquements que nous avons signal�s, l�approbation de Dieu sur la carri�re publique de son serviteur. Le chapitre qui suit nous montre la perte de son nazar�at.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Judges 15". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/judges-15.html.