Bible Commentaries
Juges 20

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versets 1-48

Br�che et rel�vement

� la suite du crime de Guibha, de l�extr�me nord � l�extr�me sud, toutes les tribus se rassemblent �comme un seul homme, vers l��ternel, � Mitspa� (v. 1). Il semble manquer bien peu � cette unanime protestation contre le mal. Nous trouvons du z�le pour s�en enqu�rir et s�en purifier, et le sentiment de la solidarit� d�Isra�l qui, plus tard, sous Debora, G�d�on et Jephth�, fera d�faut. La r�union, l�action et les sentiments des onze tribus offrent surtout une belle apparence d�unit� (v. 1, 8, 11), car la plus petite tribu, et bien plus une tribu coupable, seule manquait. Le centre de l�unit� du peuple �tait reconnu, car c�est �vers l��ternel� qu�ils se rassemblent � Mitspa, �devant l��ternel� qu�ils montent � B�thel. Que manquait-il donc � Isra�l? Une chose, �le premier amour�. Le premier amour s�adresse � la fois � Dieu et aux fr�res. Envers Dieu, cet amour s��tait refroidi. Isra�l �coute, d�lib�re, d�cide, puis consulte Dieu (v. 18). Au lieu de commencer par la parole de Dieu, il finit par elle. Elle n�est pas absente, mais n�occupe plus la premi�re place. C�est une marque de l�abandon du premier amour. �Celui qui a mes commandements et qui les garde, c�est celui-l� qui m�aime�. �Si quelqu�un m�aime, il gardera ma parole� (Jean 14:21, 23). �C�est ici l�amour de Dieu, que nous gardions ses commandements� (1 Jean 5:3). Une autre marque, c�est que la honte inflig�e � Isra�l (v. 6, 10, 13) touche plus les c�urs que le d�shonneur fait � Dieu. Combien souvent, dans toute discipline d�assembl�e, une telle tendance se fait jour! C�est que Dieu n�a plus, dans nos c�urs, la place qu�il devrait occuper.

L�abandon du premier amour se montre aussi dans notre mani�re d�agir envers nos fr�res. Les rapports avec Dieu et avec les fr�res sont, du reste, intimement li�s. �Celui qui aime Dieu, aime aussi son fr�re� (1 Jean 4:21). Isra�l voit en Benjamin un ennemi, et, malgr� la belle apparence d�unit�, ne consid�re pas le p�ch� d�une tribu comme celui de tout le peuple. Ils disent: �Quel est ce mal qui est arriv� au milieu de vous?� (v. 12,) non pas de nous. Quelle diff�rence entre cet amour et celui qui nous est d�crit en 1 Cor. 13:4-7! Le z�le ne manquait pas, mais ne rem�die jamais � l�abandon du premier amour. �Tu ne peux supporter les m�chants� d�Apoc. 2:2, se retrouve ici, mais comme plus tard � �ph�se, le Seigneur pouvait dire � son peuple: �J�ai quelque chose contre toi�. Ils ajoutent: �Que nous �tions le mal du milieu d�Isra�l� (v. 13), mais o� �taient les affections fraternelles? C�est toujours, du reste, en tout temps, le danger de la discipline, aussi les Corinthiens sont-ils exhort�s � ratifier leur amour envers celui qui �tait tomb�, apr�s que la discipline avait eu son cours. Si le peuple, s�adressant � Benjamin, dit �vous� au lieu de �nous�, le �nous� d�autre part usurpe la place: �Livrez-nous ces hommes... afin que nous les fassions mourir et que nous �tions le mal du milieu d�Isra�l� (v. 13). L�abandon du premier amour ouvre la porte � l�importance personnelle.

Que dirons-nous de Benjamin? Il avait gravement p�ch� en supportant le mal dans son sein. La remontrance d�Isra�l, au lieu de l�humilier, le pousse � un acte des plus graves: Il sort �en guerre contre les fils d�Isra�l� (v. 14), puis � un acte plus grave encore: il s�allie avec le mal. Benjamin se rassemble � Guibha, d�nombre Guibha, se range en bataille devant Guibha, sort de Guibha (v. 14, 15, 20, 21). Son manque d�humiliation a une terrible cons�quence; non seulement il ne juge pas le mal, mais arrive n�cessairement, fatalement, � l�excuser, en prenant parti avec le m�chant contre le peuple de Dieu. Il se donne bien, il est vrai, l�apparence d��tre �sans les hommes de Guibha� (v. 15), mais il les d�nombre et profite de leurs 700 guerriers d��lite. Dans cette arm�e, les �gauchers� sont aussi nombreux que l��lite de Guibha, faiblesse qui devient force au service de l��ternel, quand c�est un �hud qui combat. Ici, les gauchers sont habiles contre l��ternel; leur main qui devrait �tre apte � la d�fense, se trouve forte � l�attaque et trompe ceux qui leur font face.

Tous les pr�liminaires �puis�s, Isra�l interroge Dieu (v. 18). Que Juda monte le premier, r�pond Celui qui veut discipliner Isra�l. Vingt-deux mille hommes de Juda mordent la poussi�re. Quelle gr�ce de Dieu dans cette d�faite! Isra�l doit apprendre qu�il ne peut y avoir de vainqueur, ni de vaincu, dans les combats entre fr�res, mais que tous doivent �tre vaincus pour que l��ternel triomphe � la fin. Dieu se sert aussi de la d�faite pour restaurer son peuple bien-aim�. Isra�l sort fortifi� d�un combat qui lui a co�t� ses forces vives, car il en sort jug� � fond par Dieu lui-m�me. Lorsque leurs vingt-deux mille sont tomb�s, les fils d�Isra�l se fortifient (v. 22). Voyez quels fruits porte pour eux le ch�timent: 1� Il les fait rechercher la pr�sence de l��ternel � B�thel. 2� Au lieu de l�indignation humaine, les voici maintenant afflig�s d�une affliction selon Dieu, et leurs pleurs en sont la preuve. 3� L�affliction n�est point passag�re, car ils pleurent jusqu�au soir. 4� Ils apprennent � d�pendre plus r�ellement de la parole de Dieu, et ne disent plus: �Qui de nous montera le premier?� mais: �M�approcherai-je de nouveau?� 5� Enfin l�affection rena�t pour le fr�re en chute, car ils disent: �les fils de Benjamin, mon fr�re� (v. 23). R�sultat digne de Dieu! Ce n�est pas la victoire, c�est la d�faite qui produit ces choses, fruits b�nis de la discipline, et cependant d�autres fruits restent encore � produire. �Montez contre lui�, dit l��ternel.

Une seconde d�faite �tend morts 18.000 hommes d�Isra�l. Alors 1� �Tous les fils d�Isra�l et tout le peuple mont�rent et vinrent � B�thel�. Aucun ne manque: ils sont unanimes pour chercher l��ternel. 2� Au lieu de pleurer jusqu�au soir, �ils pleur�rent et demeur�rent l� devant l��ternel�. L�affliction s�approfondit et s�exprime d�une mani�re plus durable devant Dieu. 3� Et ils �je�n�rent ce jour-l� jusqu�au soir�. C�est plus que l�affliction; c�est l�humiliation, le jugement de la chair et la repentance. 4� �Et ils offrirent des holocaustes et des sacrifices de prosp�rit�s devant l��ternel�. Ils retrouvent ces deux choses d�une valeur infinie, l�appr�ciation du sacrifice et la communion. La d�pendance de la parole de Dieu et la r�alisation de sa pr�sence acqui�rent, sous la discipline de Dieu, une tout autre valeur. Le peuple a conscience de se trouver devant Dieu lui-m�me assis sur l�arche entre les ch�rubins, et s�approche de lui par un sacrificateur vivant qui interc�de pour Isra�l. 6� Enfin la volont� propre est compl�tement bris�e: �Sortirai-je... ou cesserai-je?� (v. 26-28). Quelle restauration! Et ce qui l�a amen�e, c�est un mal horrible; non pas que Dieu abaisse le niveau du mal, mais l�int�r�t qu�il porte � son peuple se sert m�me du mal pour le b�nir. D�sormais, Dieu peut b�nir et promettre la victoire.

Alors a lieu la bataille o� Isra�l restaur�, faisant encore l�exp�rience de sa faiblesse et de son incapacit�, remporte la victoire, mais perd une tribu presque enti�re. Benjamin est d�fait par le peuple humili� qui se montre plus faible que lui. C�est le principe de toute discipline dans l�assembl�e. Sans amour, sans d�pendance de Dieu et de sa Parole, sans jugement de soi-m�me, la discipline sera toujours fautive. Ce n�est qu�� de telles conditions que l�assembl�e pourra se purifier du vieux levain.

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bibliography-text="Commentaire sur Judges 20". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/judges-20.html.