Bible Commentaries
Juges 21

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versets 1-25

Fruits du rel�vement

La restauration d�Isra�l a pour cons�quence le refus absolu de toute alliance avec le mal. �Et les hommes d�Isra�l jur�rent � Mitspa, disant: Nul de nous ne donnera sa fille pour femme � Benjamin� (v. 1). Quand les �mes, en un temps de ruine, retrouvent, sous l�action de la gr�ce, les affections premi�res pour le Seigneur, elles ne deviennent jamais, souvenons-nous-en, plus tol�rantes pour le mal. Plus la communion avec Dieu est intime, plus elle nous s�pare du mal. Cette s�paration n��mousse point les affections du c�ur des fid�les � l��gard de leurs fr�res; on le voit ici. Pour la troisi�me fois, le peuple monte � B�thel. Ce lieu qu�il a retrouv� lui devient indispensable. La d�faite l�y avait pouss�; la victoire lui en fait reprendre le chemin. �Et ils demeur�rent l� jusqu�au soir devant Dieu�. Lors de la visite pr�c�dente, �ils pleur�rent et demeur�rent devant l��ternel�; ici, la premi�re chose est de demeurer. �Mon c�ur a dit pour toi: Cherchez ma face. Je chercherai ta face, � �ternel!� Est-ce notre bonheur, au milieu du mal et des tristesses du jour actuel, de chercher la face du Seigneur et de demeurer jusqu�au soir devant lui? Les larmes viennent ensuite, et quelles larmes! �Ils �lev�rent leur voix et pleur�rent am�rement�. Pour la premi�re fois, sentant toute l�amertume de la plaie, ils disent: ��ternel, Dieu d�Isra�l, pourquoi ceci est-il arriv� en Isra�l, qu�il manque aujourd�hui � Isra�l une tribu?� Ils ne disent pas: Le mal est �t�, nous sommes enfin en repos et tranquilles. L�amertume est en raison des affections retrouv�es pour l��ternel et les fr�res. La br�che est faite, il manque une tribu; le corps sent la douleur de cette amputation. Le Dieu d�Isra�l est d�shonor�, lui qui avait devant les yeux, dans son tabernacle, la table d�or avec les douze pains de proposition. Isra�l ne pense plus � son d�shonneur comme avant son humiliation. Les pleurs d�amertume sont r�pandus devant l��ternel, et c�est quand l�unit� semble � tout jamais perdue, que sa r�alisation morale se trouve dans le c�ur du peuple. Aux yeux de l��ternel, elle est davantage la vraie unit�, que l�unit� apparente du peuple d�chu au commencement du chap. 20.

Les premiers rayons du matin voient Isra�l � l��uvre pour b�tir un autel. Le peuple peut dire avec le psalmiste: �Je te cherche au point du jour�. L�humiliation, la ruine, n�emp�chent pas le culte. Quelle gr�ce qu�il reste un autel de l��ternel au milieu de cet �tat de choses! Trois faits ont pr�c�d� ce culte et y ont conduit: la s�paration r�solue de tout le mal, la recherche de la pr�sence de Dieu, la ruine profond�ment sentie et reconnue. C�est l� qu�ils offrent des holocaustes et des sacrifices de prosp�rit�s: l� que le c�ur comprend ce qu�est le sacrifice de Christ pour Dieu, et la part que Dieu nous y donne avec lui.

Toutes ces b�n�dictions retrouv�es sur le chemin de l�humiliation, sont le point de d�part du jugement de Jab�s de Galaad. Ce dernier n��tait pas mont� vers l��ternel dans la congr�gation � Mitspa. C��tait � la fois l�indiff�rence au jugement du mal qui avait d�shonor� Dieu au milieu d�Isra�l, et le m�pris de l�unit� du peuple �tablie de Dieu, et que l�attitude des onze tribus humili�es avait affirm�e d�une mani�re �clatante. Les gens de Jab�s disaient, sans doute: Cela ne nous regarde pas. Que de fois nous avons entendu ces paroles de nos jours! Leur �tat �tait pire que celui du m�chant lui-m�me. Pour un pareil refus, il n�y a pas de merci; mais avant d�ex�cuter le jugement, c�est la mis�ricorde qu�Isra�l se pla�t � m�diter. �Et les fils d�Isra�l se repentirent � l��gard de Benjamin, leur fr�re, et ils dirent: Une tribu a �t� aujourd�hui retranch�e d�Isra�l.

Que ferons-nous pour ceux qui restent, pour qu�ils aient des femmes, vu que nous avons jur� par l��ternel de ne pas leur donner de nos filles?� (v. 6-7). Bien plus, le jugement ne sert qu�� exercer cette mis�ricorde, car le retranchement de Jab�s a pour but la restauration de Benjamin. Voil� ce qu�Isra�l avait retir� de ce long et douloureux conflit. Bienheureux celui qui y apprend de telles choses et qui sait concilier la �parfaite haine� pour le mal, avec un amour sans m�lange pour ses fr�res. Les 400 vierges de Jab�s sont donn�es pour femmes au pauvre r�sidu de Benjamin.

Cela ne suffit pas encore; il faut que la plaie soit enti�rement band�e. L�amour est ing�nieux pour la gu�rir. Il sugg�re � Isra�l un moyen d�aider ses fr�res, sans renier ses obligations envers Dieu et sans abaisser le niveau de la s�paration du mal. Isra�l se laisse piller par Benjamin � Silo (v. 17-21), pour ainsi dire sous le regard de l��ternel. Abandonnant le r�le de vainqueur et consentant � �tre le vaincu, il laisse le dernier mot � son fr�re si cruellement �prouv� par la discipline.

�Et s�il arrive�, disent-ils, �que leurs p�res ou leurs fr�res viennent nous quereller, nous leur dirons: Usez de gr�ce envers nous � leur sujet, car nous n�avons pas re�u chacun sa femme par la guerre� (v. 22). Isra�l ne dit pas: Ils n�ont pas re�u, mais �nous n�avons pas re�u�. Cette parole qui d�note leur d�licatesse et leur tendresse pour Benjamin, comme elle diff�re de cette autre parole: �Quel est ce mal qui est arriv� au milieu de vous?� (20:12). Isra�l ne s�pare plus sa cause de celle de ses fr�res. Cette unit� du peuple, form�e par Dieu lui-m�me, a retrouv� toute son importance aux yeux des fid�les en ces jours f�cheux du d�clin.

Puisse-t-il en �tre de m�me pour nous, mes fr�res! Si les hommes, si des chr�tiens m�me, estiment peu la divine unit� de l��glise, ou, quand ils doivent en avouer la perte ext�rieure, cherchent � lui substituer de pauvres repl�trages, et se contentent d�apparences d�unit� qui ne trompent pas m�me ceux qui les recommandent; si les hommes, en un mot, �tablissent des alliances entre leurs sectes diverses, alliances par lesquelles ils justifient la ruine en la constatant; d�tournons-nous de semblables choses; humilions-nous de la ruine de l��glise, sans nous y conformer; proclamons hautement qu�il �y a un seul corps et un seul Esprit�; appliquons-nous �� garder l�unit� de l�Esprit par le lien de la paix� (�ph. 4:3-4); refusons toute communion avec le mal moral et religieux du jour; et par-dessus toutes ces choses, rev�tons-nous �de l�amour, qui est le lien de la perfection� (Col. 3:14).

Tel est l�enseignement de ce livre des Juges. Il se termine par la r�p�tition solennelle de ce qui caract�rise les �mauvais jours�. �En ces jours-l�, il n�y avait pas de roi en Isra�l; chacun faisait ce qui �tait bon � ses yeux� (v. 25). Dieu ne change pas cet �tat d�plorable; il le constate; mais il d�tourne les siens des clart�s confuses d�une conscience qui, tout en les jugeant, ne les a jamais guid�s, et il les ram�ne � la lumi�re �clatante de sa Parole infaillible, capable de les conduire, de les �difier et de leur donner un h�ritage avec tous les sanctifi�s. (Conf. Actes 20:32). �� la loi et au t�moignage,�, telle est notre sauvegarde en un temps de ruine! (�s. 8:19).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Judges 21". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/judges-21.html.