Bible Commentaries
Juges 7

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versets 1-25

Caract�res des t�moins de Dieu en un temps de ruine (v. 1-14)

Nous avons vu, au chap. 6, le serviteur pr�par� pour l��uvre � laquelle Dieu le destine; les versets que nous venons de lire nous montrent les caract�res des t�moins de Dieu en ces temps de ruine.

Aux jours de sa prosp�rit� morale sous Josu�, quand il s�agissait de combattre, tout Isra�l montait � la bataille et l�unit� du peuple se manifestait ainsi d�une mani�re frappante. Le premier combat d�A� (Jos. 7:1-5), seule exception � cette r�gle, eut pour r�sultat la d�faite de ceux qui y prirent part. Au temps du d�clin, il en est autrement. Quand tout le peuple monte avec G�d�on, l��ternel dit � ce dernier: �Le peuple qui est avec toi est trop nombreux, pour que je livre Madian en leur main�, car le danger �tait qu�Isra�l se glorifi�t contre l��ternel, disant: �Ma main m�a sauv�. Dans la p�riode du d�clin, Dieu r�prime tout particuli�rement l�orgueil qui voudrait faire jouer � l�homme un r�le dans l��uvre qui n�appartient qu�� Lui. La chr�tient� actuelle se vante du nombre de ses adh�rents, et croit y voir un facteur dans l��uvre de Dieu. Si Dieu produit quelque bien, elle se l�attribue et, comme Laodic�e, se glorifie de ses moyens: �Je suis riche, et je me suis enrichie, et je n�ai besoin de rien�.

Voici donc le premier caract�re du t�moignage de Dieu au milieu de la ruine: il est peu nombreux et sans apparence.

Second caract�re: �Quiconque est peureux et tremble, qu�il s�en retourne et s��loigne de la montagne de Galaad�. Mo�se avait d�j� fait ce commandement aux fils d�Isra�l: �Qui est l�homme qui a peur et dont le c�ur faiblit? qu�il s�en aille et retourne en sa maison, de peur que le c�ur de ses fr�res ne se fonde comme le sien�. (Deut. 20:8). Les peureux et les craintifs, ce m�me passage nous l�enseigne (v. 5-7), sont ceux qui ont quelque chose � perdre. Un serviteur de Dieu n�ayant rien � perdre dans ce monde, parce que l�excellence de Christ lui en fait m�priser les biens, est plein de courage pour son �uvre. H�las! le nombre des peureux est fort grand de nos jours, comme jadis o� �22 000 hommes du peuple s�en retourn�rent, et il en resta 10 000�. Pour accomplir son �uvre, Dieu veut des c�urs non partag�s, n�ayant rien � perdre, ne s�effrayant de rien, et qui ne puissent exercer une influence d�l�t�re sur ceux qui se sont mis en marche sans s�embarrasser des affaires de cette vie. Les 22 000 se trouvent au butin, mais sont incapables de l�effort. Les peureux profiteront du t�moignage, mais n�ont pas qualit� pour le porter.

Les t�moins ont un troisi�me caract�re. Dieu les met � l��preuve pour manifester s�ils comprennent que tout est perte pour ceux qui ont � gagner la bataille. �Il fit descendre le peuple vers l�eau�. Se mettront-ils � genoux pour boire, ou laperont-ils avec la langue, comme lape le chien? Les uns cherchent leur aise pour jouir abondamment des b�n�dictions que la Providence a plac�es sur leur chemin, les autres, n�ayant d�autre but que de remporter la victoire, ne s�en laissent pas d�tourner, mais, go�tant l�eau en passant, n�y trouvent qu�un encouragement pour leur service. Il est dit du Seigneur: �Il boira du torrent dans le chemin� (Ps. 110). Quand il buvait ainsi, sa face �tait r�solument tourn�e vers J�rusalem, lieu de son agonie et de sa mort (Luc 9:51). Rien n�entrave l�action du chr�tien dans le t�moignage comme de jouir de ses aises, en s�arr�tant sur les b�n�dictions terrestres que la providence de Dieu lui accorde, au lieu d�y go�ter en passant. Notre christianisme actuel se courbe sur ses genoux pour boire; il rend peut-�tre gr�ces � Dieu, mais voit dans les b�n�dictions terrestres l�objet et le but de sa pi�t�, alors que les t�moins de Dieu en prennent la quantit� suffisante pour continuer leur chemin. Ces trois cents qui lapaient l�eau comme le chien et buvaient dans leur main en la portant � leur bouche, �taient non seulement les d�vou�s, mais les humbles. Ils avaient quelque similitude avec cette pauvre Syroph�nicienne, compar�e � un chien, et r�pondant: �Oui, Seigneur�, heureuse de ne d�pendre que de la gr�ce (Marc 7:28). Dieu veut des t�moins d�vou�s, mais humbles.

Ces hommes prennent en mains les trompettes du peuple, symboles du t�moignage, mais ils prennent aussi les vivres (v. 8). Nous ne pouvons vaincre sans �tre nourris. Le peuple en �tait la preuve, sous le joug terrible de Madian qui ne laissait point de vivres en Isra�l.

Avant le combat, G�d�on lui-m�me est appel� � faire deux exp�riences personnelles qui le fortifient pour la victoire (v. 9-14). La premi�re, c�est qu�en lui-m�me il ne vaut pas mieux que les 22000 craintifs. �Si tu crains d�y descendre�, lui dit l��ternel. Va-t-il r�pondre: Je suis courageux, j�ai d�j� sonn� la trompette aux quatre vents, pour rassembler Isra�l � la bataille? Non, il accepte cette humiliante v�rit�. Alors Dieu le place en pr�sence des ennemis, nombreux comme des sauterelles dans la vall�e, et lui trace son portrait par la bouche de l�un deux. Ce fort et vaillant homme est compar� � un pain d�orge, nourriture pauvre et grossi�re, et c�est �l��p�e de G�d�on!� Belle �p�e, pour frapper cette multitude! En effet, mais l��p�e de G�d�on est �l��p�e de l��ternel� (v. 20), et c�est en cela que r�side sa puissance.

G�d�on apprend � se conna�tre, mais Dieu lui r�v�le aussi l��tat moral de l�ennemi qu�il est appel� � combattre. C�est un ennemi vaincu. �Dieu�, dit le Madianite � son compagnon, �a livr� Madian et tout le camp en sa main� (v. 14). Puissions-nous la comprendre davantage, cette v�rit�, en rapport avec nos trois ennemis, la chair, le monde et Satan. La chair est crucifi�e, le monde est vaincu, Satan est jug�. Cela nous remplit de courage en leur pr�sence. G�d�on r�alise toutes ces choses et se prosterne.

En quoi consiste le t�moignage (v. 15-25)

Le passage que nous venons de lire r�pond � cette question: En quoi consiste le t�moignage de Dieu et que fait-il en un temps de ruine? Plein de joie et de confiance, G�d�on retourne au camp d�Isra�l. �Levez-vous�, dit-il, �car l��ternel a livr� le camp de Madian en votre main�. Alors, divisant les 300 hommes en trois corps, il leur met � la main �des trompettes, des cruches vides et des torches dans les cruches�. Ces trois objets sont les �l�ments du t�moignage de Dieu dans la lutte avec Satan et le monde.

Nous trouvons en d�tail le r�le des trompettes, au chap. 10 des Nombres (v. 1-10). Elles �taient la voix de Dieu pour communiquer au peuple sa pens�e en quatre occasions importantes: elles donnaient le signal du rassemblement, le signal du d�part pendant les marches, le signal du combat, celui des f�tes solennelles ou du culte. Ce que repr�sentait autrefois pour Isra�l le son des trompettes, nous le trouvons aujourd�hui d�une mani�re bien autrement pr�cieuse dans la parole de Dieu. C�est par elle que Dieu nous parle; c�est elle qui r�gle et dirige le rassemblement, la marche, le combat, le culte des enfants de Dieu. Combien ces choses sont oubli�es aujourd�hui! Il semble � la majorit� des enfants de Dieu, que tout le christianisme consiste � porter l��vangile aux inconvertis. G�d�on entendait autrement le t�moignage de la foi. Il commence o� Dieu commence. (Nomb. 10). Il sonne de la trompette, et les Abi�z�rites sont assembl�s � sa suite (6:34). Il est le porteur de la voix divine pour rassembler Isra�l dispers� par sa faute. Mes fr�res, avons-nous � c�ur aujourd�hui le rassemblement des enfants de Dieu? Prenons alors la parole de Dieu, faisons entendre sa voix aux oreilles des saints d�shabitu�s de l�ou�r. Montrons aux chr�tiens que leur rassemblement est le but de Dieu, le but de la croix de Christ, celui de l�activit� de l�Esprit dans ce monde. Montrons-leur que c�est l�ennemi qui nous a dispers�s et que le grand obstacle � sa puissance, c�est le rassemblement des enfants de Dieu hors du monde, et nous aurons la joie d�avoir travaill� � ce que la Parole appelle �une chose bonne et une chose agr�able!� (Ps. 133:1).

La trompette sonnait aussi pour la marche. Celle-ci ne peut avoir d�autre r�gle que la parole de Dieu. Les divergences dans la marche des enfants de Dieu ont pour cause unique l�abandon de cette r�gle. Comment ne marcherions-nous pas �dans le m�me sentier�, si nos c�urs � tous �taient �galement d�pendants de cette Parole, r�gle infaillible de chacun de nos pas?

La trompette appelait au combat. Ici, nous arrivons � la sc�ne de notre chapitre. Le t�moignage de Dieu est ins�parable du combat, car il ne consiste pas seulement dans le rassemblement et la marche, mais dans une position ouvertement prise vis-�-vis du monde ennemi de Dieu. Nous avons � proclamer hautement que nous sommes, sans compromis possible, en lutte avec le monde. Le combat a deux buts: nous mettre en possession de nos privil�ges � c�est le sujet du livre de Josu� � et d�livrer le peuple de Dieu asservi � l�ennemi par son infid�lit�; c�est ainsi qu�il est envisag� dans le livre des Juges. En Josu�, tout Isra�l doit monter � la conqu�te de Canaan; ici, la lutte est r�serv�e � un certain nombre de t�moins, champions de l��ternel pour la d�livrance du peuple captif.

La trompette sonnait pour les f�tes solennelles. La parole de Dieu seule d�finit et r�gle le culte. Nous ne faisons que mentionner ce sujet, qu�il n�est pas opportun de traiter ici.

Les cruches vides sont un second �l�ment du t�moignage. Elles faisaient, sans doute, partie des vases qui avaient contenu les vivres du peuple. (v. 8). Vides maintenant, elles n�avaient aucune valeur, mais G�d�on, enseign� de Dieu, sut en faire usage � Sa gloire. Un passage de la Parole (2 Cor. 4:1-10) fait directement allusion � cette sc�ne. L�ap�tre Paul y parle de la position qu�il prend comme t�moin vis-�-vis du monde. Il a � �manifester la v�rit�, � porter �la lumi�re de l��vangile de la gloire du Christ� devant les hommes, puis il ajoute (v. 7): �Mais nous avons ce tr�sor dans des vases de terre, afin que l�excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous�. Un vase de terre, telle est la �chair mortelle� du grand ap�tre des gentils. Des cruches vides repr�sentaient ce que G�d�on et ses guerriers �taient eux-m�mes. La le�on que leur chef venait d�apprendre au camp de Madian, les 300 devaient aussi la r�aliser individuellement. Comme le vase de terre de Paul, ces cruches vides n��taient propres qu�� �tre bris�es. Quand Dieu suscite un t�moignage, il ne se glorifie que par des instruments qu�il brise. Il porte son �vangile aux nations par un Saul pr�alablement renvers� dans la poussi�re sur le chemin de Damas, et glorifie l�excellence de sa puissance en un Paul qu�il continue � discipliner jusqu�au bout: ��tant dans la tribulation de toute mani�re�, dit l�ap�tre, �mais non pas r�duits � l��troit; dans la perplexit�, mais non pas sans ressource; pers�cut�s, mais non pas abandonn�s; abattus, mais ne p�rissant pas; portant toujours partout dans le corps la mort de J�sus...�

� quoi servaient donc ces cruches vides? � contenir les torches, troisi�me et supr�me �l�ment du t�moignage de Dieu; � porter dans leur sein ce tr�sor, la lumi�re divine, afin que, comme dit l�ap�tre, �la vie aussi de J�sus soit manifest�e dans notre corps� (2 Cor. 4:10). Si les trompettes repr�sentent la parole de Dieu en t�moignage, et les cruches nous-m�mes, qu�est-ce que les torches sinon la vie de J�sus, la lumi�re de Christ? Les deux premiers �l�ments ne servent qu�� produire le troisi�me au milieu des t�n�bres. Les hommes de G�d�on sonn�rent des trompettes et bris�rent les cruches (7:19), et la lumi�re resplendit tout autour d�eux. Il en est ainsi des t�moins actuels: �Car nous qui vivons, nous sommes toujours livr�s � la mort pour l�amour de J�sus�; c�est Dieu lui-m�me qui prend soin de briser les vases, �afin que la vie aussi de J�sus soit manifest�e dans notre chair mortelle� (2 Cor. 4:11). Il n�est pas dit: la vie de Christ, mais celle de J�sus, la vie de cet homme qui a travers� le monde en saintet�. Nous sommes appel�s � repr�senter ici-bas l�homme J�sus, tel qu�il y a v�cu, et c�est en cela que consiste notre t�moignage.

Il n�y a pas un seul chr�tien dans ce monde qui ne puisse �tre porteur de ces trois �l�ments du t�moignage de Dieu. Pourquoi donc s�en trouve-t-il si peu? C�est qu�ils ne font pas de ces �l�ments ce que Dieu veut qu�ils en fassent. Il faut sonner de la trompette, il faut que les cruches soient bris�es, la lampe ne doit pas �tre mise sous le boisseau. Sommes-nous � l�aise ici-bas, avons-nous dans ce monde ce qu�il nous faut, sommes-nous aim�s, respect�s des hommes, n�avons-nous jamais fait quelqu�une des exp�riences de l�ap�tre, tribulations, perplexit�s, pers�cution, abattement? Ah! dans ce cas, nous sommes malheureux, car nous n�avons rien. Dieu ne nous a pas jug�s dignes de porter quelques rayons de la lumi�re de Christ devant le monde. Bienheureux ceux qui sont bris�s! �Bienheureux... bienheureux�, disait le Seigneur; et il ajoutait: �R�jouissez-vous et tressaillez de joie, car votre r�compense est grande dans les cieux�.

Les trois cents, se tenant chacun � la place assign�e autour du camp, criaient: �L��p�e de l��ternel et de G�d�on!� Le monde est mis en d�route par ce simple cri! Rendez t�moignage � Christ, repr�sentez-le d�une mani�re vivante, ne tenant aucun compte de vous-m�mes; que l��p�e � deux tranchants de l��ternel soit votre arme: toute la puissance de Satan et du monde ne pourra vous r�sister. Occup�s de leur t�che glorieuse, G�d�on, ni ses compagnons, n��taient en danger d�aller s�asseoir sous les tentes de Madian que le jugement de Dieu allait renverser, car ils trouvaient leur s�curit� et leur force, malgr� leurs cruches bris�es, dans les trompettes �clatantes d�Isra�l et les torches �clatantes de Dieu.

Un fait encourageant, c�est que le t�moignage engendre le t�moignage. Les 300 sont employ�s pour r�unir le peuple. Les hommes d�Isra�l se rassembl�rent et poursuivirent Madian (v. 23), et tous les hommes d��phra�m se r�unirent (v. 24) et eurent part � la poursuite et au butin de l�ennemi. Nous verrons ce r�sultat, si nous sommes fid�les. Soyons des t�moins de Christ, et nous r�veillerons le z�le de ceux qui lui appartiennent. Puisse-t-elle se lever bient�t l�heure o� J�sus, quand il viendra, trouvera non pas quelques centaines, mais un peuple entier de t�moins qui ont combattu, tenu ferme et vaincu pour lui!

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bibliography-text="Commentaire sur Judges 7". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/judges-7.html.