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Lamentations 4

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versets 1-22

Apr�s la confession si compl�te du chapitre 3, et la confiance absolue que ce qui est arriv� au proph�te (type de Christ) sera aussi la part de J�rusalem, mais avant que la r�ponse lui soit encore donn�e, le chapitre 4 nous pr�sente le tableau de sa compl�te d�ch�ance; il est comme une r�capitulation faite par l��ternel de la perte des b�n�dictions premi�res. La ruine totale est d�crite, et comme reconstitu�e et d�taill�e, en sorte qu�aucun trait ne manque au tableau. C�est alors que la parole de la d�livrance retentit enfin aux oreilles de J�rusalem.

Premi�re division � versets 1-6

�Comment l�or est-il devenu obscur, et l�or fin a-t-il �t� chang�! Comment les pierres du lieu saint sont-elles r�pandues au coin de toutes les rues! Les fils de Sion, si pr�cieux, estim�s � l��gal de l�or fin, comment sont-ils r�put�s des vases de terre, ouvrage des mains d�un potier?� (v. 1, 2).

Ces versets mettent en contraste ce que Dieu avait �tabli au commencement avec la d�ch�ance actuelle et les terribles cons�quences qu�elle a entra�n�es. Dieu avait �tabli les fils de Sion comme l�or fin, comme les pierres pr�cieuses du lieu saint. Qu�avaient-ils fait de ces dons divins, de ces privil�ges �lev�s? L�or avait perdu son brillant, les pierres du temple �taient devenues des moellons vulgaires, les vases d�or �taient chang�s en vases de terre, en vases � d�shonneur. Ce tableau n�est pas celui d�Isra�l seulement, mais celui de tout t�moignage sorti de la main de Dieu et confi� � la responsabilit� de l�homme; toujours il aboutit � la ruine. L�histoire de la chr�tient� en est la preuve.

La ruine de J�rusalem s��tait fait sentir jusque dans les affections en apparence les plus indestructibles, dans l�amour des m�res pour leurs enfants. Le plus cruel �go�sme s��tait empar� d�elles; comme les autruches du d�sert, elles avaient abandonn� leur prog�niture (Job 39:16-19). Aussi la cons�quence de cette iniquit� ne se fait pas attendre; les nourrissons manquent de tout au jour de la famine. Cette derni�re atteint les riches et ceux qui, habitu�s au luxe, ne se refusaient rien. La peine de l�iniquit� de J�rusalem est plus grande que celle de Sodome.

On voit dans ces versets non pas le ch�timent de J�rusalem, �pouse infid�le, ni celui de sa conduite coupable envers l��ternel et envers son proph�te, mais celui d�un �go�sme qui n�observe plus les liens form�s par Dieu et se compla�t dans les jouissances du luxe et de la mollesse. Ne retrouvons-nous pas ici les principes actuels du monde chr�tien, principes qui l�ont conduit aux catastrophes qui p�sent aujourd�hui sur lui? Le jugement de Dieu sur cet �tat de choses �tait juste, car toutes les b�n�dictions initiales avaient �t� m�pris�es pour la satisfaction des convoitises mondaines. Que reste-t-il maintenant � J�rusalem coupable? La ruine est compl�te. Notez qu�il n�est pas question ici de l�ennemi comme instrument du jugement, mais des cons�quences n�cessaires de l�abandon des b�n�dictions premi�res.

Seconde division � versets 7-10

Elle nous pr�sente le contraste entre les Nazar�ens d�autrefois et ceux d�aujourd�hui. Au commencement l�on trouvait la saintet� et la cons�cration, la puret� pratique, �tablie par Dieu lui-m�me chez ceux dont il avait fait ses t�moins au milieu du peuple. Les Nazar�ens �taient plus purs que la neige, plus blancs que le lait. Tout �tait pr�cieux en eux et les faisait remarquer par ceux en pr�sence desquels ils marchaient. Maintenant la nuit s�est �tendue sur eux, le monde ne les reconna�t plus, leur apparence est la s�cheresse m�me. L��preuve qui atteint J�rusalem met � nu leur mis�re, image m�me de la mis�re morale dans laquelle le nazar�at est tomb�. C�est aussi l�image de la d�ch�ance du t�moignage chr�tien, si brillant aux premiers jours de l��glise. La mort violente vaudrait mieux pour tous que la mort par un lent d�p�rissement (v. 9). La ruine va jusqu�� renier tout lien du sang, toute trace de piti�. La famine r�gne avec toutes ses horreurs. Aujourd�hui, toutes ces choses se voient dans les circonstances ext�rieures des nations, mais bien plus encore dans leur caract�re moral.

Troisi�me division � versets 11-20

Depuis le premier verset nous avons trouv� une description de l��tat du peuple, faite par Dieu lui-m�me, description qui continue jusqu�au verset 16. Contre l�attente des rois de la terre et des habitants du monde entier, J�rusalem qui appartenait � l��ternel et dont ils pouvaient supposer que Dieu la garderait, a �t� d�vor�e jusque dans ses fondements par le feu de Sa col�re. L�ennemi est entr� dans ses portes (v. 11, 12), parce que l�iniquit� avait atteint ceux m�me auxquels �tait confi�e la garde morale du peuple. Proph�tes et sacrificateurs s��taient faits les instruments de la violence contre les justes dont ils avaient r�pandu le sang au milieu de J�rusalem. C�est aussi ce que disait le Seigneur: �J�rusalem, J�rusalem, la ville qui tue les proph�tes et qui lapide ceux qui lui sont envoy�s!� On leur crevait les yeux, on les couvrait de blessures, ils �taient souill�s de sang et on les accusait d�impuret� (v. 13, 14)! Retirez-vous, un impur! leur criait-on. Retirez-vous, retirez-vous, ne touchez personne! Les justes �taient consid�r�s comme des l�preux en Isra�l, comme ayant �connu les profondeurs de Satan�, eux qui avaient �t� souill�s par le contact de leurs pers�cuteurs! Ainsi les r�les �taient intervertis. Ceux qui appartenaient � l��ternel �taient expos�s � l�opprobre, oblig�s de fuir, d�errer �� et l� (verset 15). C�est � quoi H�breux 11:37, 38 fait allusion: �Ils err�rent �� et l�, v�tus de peaux de brebis, de peaux de ch�vres, dans le besoin, afflig�s, maltrait�s, desquels le monde n��tait pas digne, errant dans les d�serts et les montagnes, et les cavernes et les trous de la terre�. �On a dit parmi les nations: ils n�auront plus leur demeure� (v. 15). Cette sc�ne se r�p�tera aux jours de la fin, quand le R�sidu fid�le sera pers�cut� et errera �� et l� sans domicile.

Au verset 16, le jugement de l��ternel tombe enfin sur les impies: �La face de l��ternel les a coup�s en deux; il ne veut plus les regarder. Ils n�ont pas respect� la face des sacrificateurs, ils n�ont pas us� de gr�ce envers les vieillards�. Ils sont frapp�s au tranchant de l��p�e, dispers�s eux-m�mes! �Dieu ne veut plus les regarder�; terrible parole! Il leur tourne le dos, les consid�re comme un rebut dont il a horreur et qui ne l�int�resse plus en aucune mani�re! N�ont-ils pas m�pris� ceux qui pouvaient les maintenir en relation avec l��ternel? Ils n�ont pas us� de gr�ce envers les vieillards dont la sagesse aurait pu les diriger (v. 16).

Au verset 17, J�rusalem reprend la parole: �Pour nous, nos yeux se consumaient apr�s un secours de vanit�; nous avons attendu continuellement une nation qui ne sauvait pas�. Lorsque le jugement de Dieu �tait d�j� prononc� contre elle, elle cherchait un secours trompeur aupr�s de ses amants, se confiant en l�Assyrie et en Babylone qui ne pouvaient ni ne voulaient lui venir en aide. Ceux qui avaient banni les justes sont maintenant pourchass�s jusque dans les places de la ville; il leur est d�fendu d�y marcher.

Alors J�rusalem s��crie: �Notre fin est proche nos jours sont accomplis; notre fin est venue� Tout espoir de vivre a disparu; il n�y a plus que la mort devant les yeux du peuple coupable (v. 18)! Le jugement de soi-m�me ne peut aller plus loin. Poursuivis, traqu�s, pourchass�s dans les airs, sur les montagnes, dans les solitudes d�sertes, il n�y a plus pour eux aucune issue (v. 19). La seule ressource qui leur rest�t, l�homme par lequel Isra�l aurait pu subsister encore, l�Oint de l��ternel avait �t� pris dans leurs fosses, celui dont ils disaient: �Nous vivrons sous son ombre parmi les nations� (v. 20). Allusion, peut-�tre, � Josias, sur lequel le proph�te avait jadis prononc� des Lamentations, car, le roi manquant, le peuple �tait d�sormais priv� de son soutien. Allusion proph�tique plus frappante encore, au Messie, Oint de l��ternel, rejet� par son peuple et livr� aux mains des nations, lui, leur seul protecteur qui aurait tant voulu les couvrir de ses plumes et les rassembler sous ses ailes!

Le dernier mot a �t� prononc�: Notre fin est venue! Le peuple repentant est couch� dans le s�pulcre, la nuit s��tend sur lui, le silence de la mort r�gne d�sormais...

Quatri�me division � versets 21, 22

Mais voici qu�au milieu du silence une voix s��l�ve!... Qui parle? C�est Dieu lui-m�me!

�Sois dans l�all�gresse et r�jouis-toi, fille d��dom, qui habites dans le pays d�Uts! La coupe passera aussi vers toi; tu en seras enivr�e et tu te mettras � nu.�

Le pays d�Uts est le territoire aram�en, la Syrie situ�e au nord de la Palestine (voyez Gen. 10:23; Job 1:1; J�r. 25:20). �dom lui-m�me occupait le pays situ� � l�extr�mit� m�ridionale du peuple d�Isra�l. Des deux c�t�s ce mis�rable peuple avait �t� expos� � la haine irr�conciliable de ces cruels ennemis. Maintenant c��tait leur tour; l�heure de la d�livrance avait sonn� pour J�rusalem. Celui qui parle, avec une divine ironie, somme l�ennemie du peuple opprim� � se r�jouir. La coupe de la col�re allait enfin passer aussi vers elle; elle la boirait jusqu�� la lie et serait enti�rement d�pouill�e; son iniquit� et sa honte seraient d�couvertes aux yeux de tous. Il en sera de m�me de la fille d��dom, au sud, en Idum�e, comme les proph�tes et ce passage aussi nous l�apprennent: �Il visitera ton iniquit�, fille d��dom; il d�couvrira tes p�ch�s� (v. 22). Du nord au midi, le jugement tombera sur les ennemis de J�rusalem.

La r�ponse � l�appel du chapitre 3:64: �Rends-leur� est enfin venue, mais seulement apr�s que tout l��tat moral de J�rusalem a �t� compl�tement jug� et mis � nu au chapitre 4.

Mais ce n�est pas tout: J�rusalem avait dit: Notre fin est venue, l��ternel lui r�pond au verset 22: �La peine de ton iniquit� a pris fin, fille de Sion; il ne te m�nera plus captive�. � supr�me et merveilleuse r�ponse; cette peine a pris fin, par l��uvre du R�dempteur! J�rusalem a re�u de la main de l��ternel le double pour tous ses p�ch�s; son iniquit� est acquitt�e et le Seigneur peut dire enfin: �Consolez, consolez mon peuple!� (�s. 40:1, 2).

Comme nous allons le voir, ce n�est cependant encore ni la joie, ni la pleine d�livrance, mais c�est l�assurance que la consolation est certaine, que le jugement tombe sur les nations, oppresseurs du peuple de Dieu, et qu�il ne tombera plus jamais sur le vrai Isra�l!

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