Bible Commentaries
Lévitique 22

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versets 1-33

Chapitres 21 et 22

Ces chapitres montrent, avec toute esp�ce de d�tails quelles �taient les exigences divines relativement � ceux qui avaient le privil�ge de s�approcher comme sacrificateurs pour �pr�senter le pain de leur Dieu�. Ici, comme dans la section pr�c�dente, nous avons la conduite comme le r�sultat, non comme la cause qui procurait les relations. C�est ce dont il faut bien se souvenir. Les fils d�Aaron, en vertu de leur naissance, �taient sacrificateurs � Dieu. Ils �taient tous dans cette relation avec lui, les uns aussi bien que les autres. Ce n��tait pas une position � acqu�rir, une affaire de progr�s, quelque chose que l�un avait et non pas l�autre. Tous les fils d�Aaron �taient sacrificateurs. Ils �taient n�s tels. Leur capacit� de comprendre leur position et d�en jouir, de m�me que des privil�ges qui en d�pendaient, �tait tout autre chose. L�un pouvait n��tre qu�un petit enfant et un autre pouvait avoir atteint la maturit�, la vigueur de l�homme fait. Le premier �tait, naturellement, incapable de manger de la nourriture sacerdotale, �tant un petit enfant, auquel il fallait du �lait� et non �de la nourriture solide�; mais il �tait tout aussi v�ritablement membre de la famille sacerdotale, que l�homme qui pouvait fouler d�un pied ferme les parvis de la maison de l��ternel et se nourrir de �la poitrine tournoy�e� et de �l��paule �lev�e� du sacrifice.

Cette distinction est facile � comprendre dans le cas des fils d�Aaron, et, par cons�quent, elle servira d�illustration fort simple � la v�rit� relative aux membres de la vraie maison sacerdotale, sur laquelle pr�side notre grand Souverain Sacrificateur, et � laquelle appartiennent tous les vrais croyants (H�breux 3:6). Tout enfant de Dieu est sacrificateur. Il est enr�l� au service de la maison sacerdotale de Christ. Il se peut qu�il soit tr�s ignorant; mais sa position, comme sacrificateur, ne repose pas sur l� connaissance, mais sur la vie. Ses exp�riences peuvent �tre tr�s mis�rables, mais sa place, comme sacrificateur, ne d�pend pas des exp�riences, mais de la vie. Ses capacit�s peuvent �tre fort limit�es, mais ses relations, comme sacrificateur, ne proc�dent pas de vastes capacit�s, mais de la vie. Il est n� de Dieu, dans la position et dans les relations de sacrificateur. Il ne s�y est pas introduit par lui-m�me. Ce n�est pas par ses propres efforts qu�il est devenu sacrificateur. Il est sacrificateur de naissance. La sacrificature spirituelle, avec toutes les fonctions spirituelles qui s�y rattachent, est l�apanage oblig� de la naissance spirituelle. La facult� de jouir des privil�ges et d�accomplir les fonctions d�une position, ne doit pas �tre confondue avec cette position m�me; ces choses doivent �tre bien distingu�es. Autre chose est la relation; toute autre chose, la facult�.

En outre, en consid�rant la famille d�Aaron, nous voyons que rien ne pouvait rompre les liens entre lui et ses fils. Bien des choses entravaient la pleine jouissance des privil�ges attach�s � ces liens de parent�. Un fils d�Aaron pouvait �se rendre impur pour un mort�. Il pouvait se souiller en formant une alliance profane. Il se pouvait qu�il e�t quelque �d�faut� corporel. Il se pouvait qu�il f�t �aveugle ou boiteux�. Il se pouvait qu�il f�t �bossu�. Une quelconque de ces infirmit�s aurait mat�riellement affect� sa jouissance des privil�ges, et l�accomplissement des fonctions, qui appartenaient � cette relation de parent�, car nous lisons: �Nul homme de la semence d�Aaron, le sacrificateur, en qui il y aura quelque d�faut corporel, ne s�approchera pour pr�senter les sacrifices de l��ternel faits par feu; il y a en lui un d�faut corporel: il ne s�approchera pas pour pr�senter le pain de son Dieu. Il mangera du pain de son Dieu, des choses tr�s saintes et des choses saintes; seulement, il n�entrera pas vers le voile, et ne s�approchera pas de l�autel, car il y a en lui un d�faut corporel, et il ne profanera pas mes sanctuaires; car moi, je suis l��ternel qui les sanctifie� (Chap. 21:21-23). Mais aucune de ces choses ne pouvait toucher au fait des relations, fond�es sur les principes de la nature humaine. Quoiqu�un fils d�Aaron e�t un d�faut corporel, il n�en �tait pas moins fils d�Aaron. Il est vrai qu�il �tait priv� de bien des pr�cieux privil�ges, de bien des hautes dignit�s appartenant � la sacrificature; mais, quoi qu�il en f�t, il �tait fils d�Aaron. Il ne pouvait pas jouir du m�me degr� de communion, ni remplir les m�mes fonctions du service sacerdotal, que celui qui avait atteint � la parfaite stature d�homme fait; mais il �tait membre de la famille sacerdotale, et, comme tel, il lui �tait permis de �manger du pain de son Dieu�. Les relations �taient r�elles, quoique le d�veloppement f�t si d�fectueux.

L�application spirituelle de tout ceci est aussi simple que pratique. Autre chose est d��tre un enfant de Dieu; autre chose est d��tre dans la jouissance de la communion et du culte de sacrificateurs. Cette derni�re est, h�las! souvent troubl�e de diverses mani�res. Nous laissons les circonstances, nos pens�es, nos alentours agir sur nous avec une pernicieuse influence. Nous ne saurions supposer que tous les chr�tiens connussent en pratique la m�me �l�vation de marche, la m�me intimit� de communion, la m�me proximit� consciente de Christ. H�las! non. Plusieurs d�entre nous ont � d�plorer leurs d�fauts spirituels. Il y a la marche boiteuse, le sens de la vue d�fectueux, la croissance arr�t�e; ou bien nous nous laissons aller � nous souiller par le contact avec le mal, ou affaiblir et entraver par de profanes relations. En un mot, comme les fils d�Aaron, quoique sacrificateurs de naissance, �taient cependant priv�s de bien des privil�ges par les souillures c�r�monielles et les d�fauts physiques, nous aussi, quoique sacrificateurs � Dieu, par la naissance d�en haut, nous sommes priv�s de bien des grands et saints privil�ges de notre position par les souillures morales et les infirmit�s spirituelles. Nous sommes d�pouill�s de maintes de nos dignit�s par un d�veloppement spirituel d�fectueux. Il nous manque un �il simple, une vigueur spirituelle, un d�vouement entier et cordial. Nous sommes sauv�s par la libre gr�ce de Dieu, en vertu du parfait sacrifice de Christ. �Nous sommes tous fils de Dieu, par la foi dans le Christ J�sus�; mais le salut et la communion sont deux choses bien diff�rentes. La relation filiale est une chose et l�ob�issance est une tout autre chose.

C�est ce qu�il faut soigneusement distinguer. La section sous nos yeux fait voir cette distinction avec une grande force et une grande clart�. S�il arrivait qu�un des fils d�Aaron e�t quelque fracture aux pieds ou aux mains, �tait-il priv� de sa relation de fils? Non, assur�ment. Voici ce qui est, au contraire, positivement d�clar�: �Il pourra bien manger du pain de son Dieu; des choses tr�s saintes et des choses saintes�. Qu�est-ce donc qu�il perdait par son infirmit� corporelle? Il ne lui �tait pas permis de remplir quelques-unes des fonctions les plus �lev�es du service et du culte sacerdotal: �Seulement il n�entrera pas vers le voile, et ne s�approchera pas de l�autel�. C��taient l� de graves privations, et, quoiqu�on puisse objecter qu�un homme ne pouvait rien � la plupart de ces d�fauts physiques, cela ne changeait pas la question. L��ternel ne pouvait avoir un sacrificateur tar� � son autel, ni un sacrifice tar� sur son autel. Il fallait que, soit le sacrificateur, soit le sacrifice fussent parfaits. �Nul homme de la semence d�Aaron, le sacrificateur, en qui il y aura quelque d�faut corporel, ne s�approchera pour pr�senter les sacrifices de l��ternel faits par feu� (Chap. 21:21). �Vous ne pr�senterez aucune chose qui ait quelque d�faut corporel, car elle ne sera point agr��e pour vous� (Chap. 22:20).

Or, nous avons, � la fois, le sacrificateur parfait et le sacrifice parfait en la personne de notre bien-aim� Sauveur J�sus Christ. S��tant �offert lui-m�me, sans tache � Dieu�, il est pass�, comme notre grand Souverain Sacrificateur, dans les cieux, o� il vit �ternellement pour interc�der pour nous. L��p�tre aux H�breux traite en d�tail de ces deux points. Elle met en frappant contraste le sacrifice et la sacrificature du syst�me mosa�que et le Sacrifice et la Sacrificature de Christ. En lui, nous avons la perfection divine, soit comme Victime, soit comme Sacrificateur. Nous avons en lui tout ce que Dieu pouvait demander et tout ce dont l�homme pouvait avoir besoin. Son sang pr�cieux a �t� tous nos p�ch�s, et sa puissante intercession nous maintient dans toute la perfection de la place o� son sang nous a introduits. �Nous sommes accomplis en lui� (Col. 2), et cependant, par nous-m�mes, nous sommes si faibles et si chancelants, si remplis de fautes et d�infirmit�s, si enclins � errer et � broncher dans notre marche en avant, que nous ne pourrions pas demeurer debout un seul instant, si ce n��tait �qu�Il est toujours vivant pour interc�der pour nous�. Nous nous sommes d�j� arr�t�s l�-dessus dans les premiers chapitres de ce volume, il est donc inutile d�y revenir ici. Ceux qui comprennent, en quelque mesure, les grandes v�rit�s fondamentales du christianisme, et qui ont quelque exp�rience de la vie chr�tienne, comprendront aussi comment il se fait que, quoique �accomplis en celui qui est le chef de toute principaut� et autorit�, ils ont cependant besoin, tant qu�ils sont ici-bas, au milieu des faiblesses, des luttes et des combats de la terre, de la puissante intercession de leur adorable et divin Souverain Sacrificateur. Le croyant est �lav�, sanctifi� et justifi� (1 Cor. 6). Il est �agr�able dans le bien-aim� (�ph. 1:6). Quant � sa personne, il ne peut venir en jugement (voyez Jean 5:24, o� il faut lire �jugement� (krisin) et non �condamnation� (katakrisin). La mort et le jugement sont derri�re lui, parce qu�il est uni � Christ qui a pass� par les deux, pour lui et � sa place. Toutes ces choses sont divinement vraies du membre le plus faible, le plus ignorant, le plus inexp�riment� de la famille de Dieu; mais cependant, comme il porte avec lui une nature si d�sesp�r�ment mauvaise, et si totalement ruin�e, qu�aucune discipline ne peut la corriger, et qu�aucun rem�de ne peut la gu�rir; comme il habite un corps de p�ch� et de mort, � qu�il est entour�, de tous c�t�s, d�influences hostiles, qu�il est appel� � lutter continuellement avec les forces r�unies du monde, de la chair et du diable, � il ne pourrait jamais maintenir son terrain, bien moins encore faire des progr�s, s�il n��tait soutenu par la puissante intercession de son grand Souverain Sacrificateur, qui porte les noms de son peuple sur sa poitrine et sur son �paule.

Je sais que plusieurs ont peine � concilier l�id�e de la position parfaite du croyant en Christ avec le besoin d�une sacrificature. �S�il est parfait, dit-on, quel besoin a-t-il d�un sacrificateur?� Les deux choses sont aussi clairement enseign�es dans la Parole qu�elles sont compatibles, et comprises dans l�exp�rience de tout chr�tien droit et bien instruit. Il est de la derni�re importance de saisir avec clart� et exactitude la parfaite harmonie de ces deux faces de la v�rit�. Le croyant est parfait en Christ, mais, en lui-m�me, il est une pauvre et faible cr�ature, toujours expos�e � tomber. De l� l�ineffable bonheur d�avoir � la droite de la Majest�, dans les cieux, � quelqu�un qui prend soin de tout ce qui le concerne, � quelqu�un qui le soutient continuellement par la main droite de sa justice, � quelqu�un qui ne l�abandonnera jamais, � quelqu�un qui peut sauver parfaitement et jusqu�au bout, � quelqu�un qui est �le m�me, hier, et aujourd�hui, et �ternellement�, � quelqu�un qui le fera passer en triomphe � travers toutes les difficult�s et tous les dangers qui l�entourent, et qui, enfin, �le placera irr�prochable devant sa gloire avec abondance de joie�. B�nie soit � jamais la gr�ce qui a si amplement pourvu � tous nos besoins par le sang d�une victime sans tache et par l�intercession d�un divin Souverain Sacrificateur!

Cher lecteur chr�tien, effor�ons-nous de marcher de mani�re � �nous conserver purs du monde�, et � nous tenir � part de toutes mauvaises pens�es et relations, afin que nous puissions jouir des plus grands privil�ges et remplir les plus hautes fonctions de notre position de membres de la famille sacerdotale, dont Christ est la T�te. Nous avons �la libert� d�entrer dans les lieux saints par le sang de J�sus� � �nous avons un grand Sacrificateur �tabli sur la maison de Dieu� (H�b. 10). Bien ne peut nous enlever ces privil�ges. Mais notre communion peut �tre troubl�e � notre culte peut �tre emp�ch� � nos saintes fonctions peuvent �tre n�glig�es. Ces questions c�r�monielles, au sujet desquelles les fils d�Aaron sont avertis ici, ont leurs antitypes dans l��conomie chr�tienne. S�ils �taient exhort�s � se garder de tout contact souill�, nous le sommes de m�me; s�ils �taient exhort�s � se garder des alliances profanes, nous le sommes de m�me. S�ils �taient exhort�s � se garder de toute esp�ce de souillures c�r�monielles, nous aussi nous sommes avertis de nous garder de toute �souillure de chair et d�esprit� (2 Cor. 7). S�ils devaient �tre priv�s de la jouissance de leurs plus grands privil�ges par les d�fauts corporels et une croissance imparfaite, nous le sommes de m�me par les imperfections morales et une croissance spirituelle imparfaite.

Quelqu�un osera-t-il mettre en question l�importance pratique de ces principes? N�est-il pas �vident que plus nous appr�cierons les b�n�dictions attach�es � cette maison sacerdotale dont nous avons �t� constitu�s membres, en vertu de notre naissance spirituelle, plus nous nous garderons soigneusement de tout ce qui pourrait tendre, de quelque mani�re que ce soit, � nous en enlever la jouissance? Sans doute. Et c�est l� ce qui rend l��tude attentive de notre section si �minemment pratique. Puissions-nous en sentir la force, par l�application du Saint Esprit! Alors nous jouirons de nos places de sacrificateurs. Alors nous remplirons fid�lement nos fonctions de sacrificateurs. Nous serons capables de �pr�senter nos corps en sacrifice vivant, saint, agr�able � Dieu� (Rom. 12:1). Nous serons capables d�offrir �sans cesse � Dieu un sacrifice de louanges, c�est-�-dire le fruit des l�vres qui confessent son nom� (H�b. 13:15). Comme membres de la �maison spirituelle� et de la �sainte sacrificature�, nous serons capables �d�offrir des sacrifices spirituels, agr�ables � Dieu par J�sus Christ� (1 Pierre 2:5). Nous serons capables d�anticiper, en quelque mesure, ce temps heureux, o� les all�luias d�une adoration fervente et intelligente monteront d�une cr�ation rachet�e, jusqu�au tr�ne de Dieu et de l�Agneau pendant toute l��ternit�.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Leviticus 22". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/leviticus-22.html.