Bible Commentaries
Luc 11

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versets 1-54

Enseignement � prier

(v. 1-13). � Nous retrouvons J�sus en pri�re. Lorsqu�il eut cess�, un de ses disciples lui dit: �Seigneur, enseigne-nous � prier, comme aussi Jean l�a enseign� � ses disciples. Et il leur dit: Quand vous priez, dites: P�re, que ton nom soit sanctifi�; que ton r�gne vienne; donne-nous chaque jour le pain qu�il nous faut; et remets-nous nos p�ch�s, car nous-m�mes aussi nous remettons � tous ceux qui nous doivent; et ne nous induis pas en tentation� (v. 1-4). Les sujets de pri�res que J�sus donne � ses disciples se rapportaient au temps o� ils se trouvaient, tout en pr�sentant les grands principes de ce que nous avons � demander aujourd�hui. La pri�re a pour objet, en premier lieu, la gloire de Dieu, qui doit �tre notre pr�occupation essentielle. Le Seigneur nous l�enseigne lorsqu�il dit: �Cherchez premi�rement le royaume de Dieu et sa justice, et toutes ces choses vous seront donn�es par-dessus� (Matthieu 6:33).

Ici la premi�re demande est: �Que ton nom soit sanctifi�. Il faut que ceux qui se r�clament du nom de Dieu se tiennent � part du mal, n�associent pas ce nom avec la souillure sous quelque forme que ce soit.

�Que ton r�gne vienne�: d�sir de ceux qui attendaient l�accomplissement des proph�ties, car toutes avaient trait au r�gne de Dieu. Cet �v�nement paraissait imminent aux jours des disciples, puisqu�ils pr�chaient eux-m�mes que le royaume de Dieu s��tait approch�. Les croyants de l��conomie actuelle ont devant les yeux la venue du Seigneur pour enlever les saints avant l��tablissement de son r�gne. Comme nous sommes dans le jour de la gr�ce, nos pri�res doivent �tre en rapport avec ce caract�re de Dieu, tout en d�sirant son r�gne, afin que les droits de Dieu soient reconnus sur la terre. Mais nous savons que ce r�gne ne s��tablira que par l�exercice des terribles jugements apocalyptiques; c�est pourquoi, en demandant l��tablissement du r�gne, nous demanderions l�ex�cution des jugements sur le monde, chose que nous avons � laisser � Dieu, pour nous occuper � faire conna�tre la gr�ce � tous.

Les deux premi�res demandes de cette pri�re sont donc en rapport avec les int�r�ts de Dieu: la s�paration du mal et l��tablissement de ses droits sur la terre.

Vient ensuite ce qui a trait � nos besoins mat�riels: �Donne-nous chaque jour le pain qu�il nous faut�. Remarquons qu�il est dit: �chaque jour�; en Matthieu: �aujourd�hui�. C�est l�expression de la d�pendance constante qui s�attend � Dieu journellement: on ne demande pas de grandes provisions pour longtemps, mais le pain qu�il faut chaque jour. Quel repos cela donne de pouvoir s�adresser pour cela � celui qui sait que nous avons besoin de ces choses, dont l�amour s�occupe de nos int�r�ts mat�riels aussi bien que de nos int�r�ts spirituels. Sachant cela, nous pouvons bien rechercher premi�rement les int�r�ts de notre P�re.

�Remets-nous nos p�ch�s, car nous-m�mes aussi nous remettons � ceux qui nous doivent�. Il s�agit ici du gouvernement de Dieu dans la vie et non du pardon des p�ch�s pour l��ternit�. C�est demander � Dieu qu�il ne nous fasse pas porter les cons�quences de nos p�ch�s, comme nous, nous devons pardonner � ceux qui nous font tort et remettre leurs dettes � nos d�biteurs. Mais cette demande suppose la droiture chez celui qui la fait; car, pour compter sur un exaucement, il faut avoir bonne conscience; seul celui qui remet � ceux qui lui doivent peut demander � Dieu de lui remettre ses p�ch�s, en vertu de ce principe: �De la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesur� en retour�.

�Ne nous induis pas en tentation�: ne permets pas que nous soyons plac�s dans les circonstances o� nous succomberions � la tentation, ce qui arriva � Pierre lorsqu�il renia le Seigneur. Dieu peut permettre que nous tombions, pour nous apprendre, par ce moyen, ce que nous aurions d� apprendre par sa Parole, si nous l�avions �cout�e.

En dehors de ces sujets de pri�res en rapport avec la position o� se trouvaient les disciples, J�sus leur montre que la pri�re doit exprimer des besoins sentis, pr�sent�s avec foi et pers�v�rance, � mesure qu�ils se produisent. Il donne pour cela l�exemple de quelqu�un qui, vers minuit, re�oit la visite d�un ami et, manquant de vivres, va aupr�s d�un de ses amis malgr� l�heure tardive pour lui demander trois pains. Cet ami �tant d�j� au lit, ne para�t pas dispos� � lui donner ce qu�il r�clame: �Ne m�importune pas�, dit-il; �la porte est d�j� ferm�e, et mes enfants sont au lit avec moi; je ne puis me lever et t�en donner�. J�sus ajoute: �Je vous dis que, bien qu�il ne se l�ve pas et ne lui en donne pas parce qu�il est son ami, pourtant, � cause de son importunit�, il se l�vera et lui en donnera autant qu�il en a besoin� (v. 7-8). Cet exemple nous enseigne que, si un homme se laisse fl�chir par l�insistance d�un ami qui lui pr�sente ses besoins, combien plus Dieu le P�re r�pondra-t-il � la pri�re de la foi! Si un homme c�de � l�importunit� d�autrui, Dieu, qui n�est jamais importun� par la pri�re, donnera ce qu�il sait �tre bon � ceux qui s�adressent � lui avec confiance. Comme conclusion, J�sus ajoute: �Et moi, je vous dis: Demandez, et il vous sera donn�; cherchez, et vous trouverez; heurtez, et il vous sera ouvert; car quiconque demande, re�oit; et celui qui cherche, trouve; et � celui qui heurte, il sera ouvert� (v. 9-10). Dieu sait que nous sommes sans capacit� et sans ressources quant � nous-m�mes, et il se plait � satisfaire � nos besoins divers, en tant que ce que nous lui demandons r�pond � sa volont�. Nous pouvons toujours compter sur l�amour de Dieu pour nous donner ce qui nous est n�cessaire, et si m�me il ne nous r�pond pas selon nos d�sirs, il nous r�pondra selon son amour; mais il le fera toujours de mani�re � ne pas nuire � nos int�r�ts spirituels qui sont �ternels. Un p�re ne donnera pas � son fils une pierre, s�il lui demande un pain, ni un serpent s�il lui demande un poisson, ni un scorpion s�il lui demande un �uf. Nous pouvons donc �tre certains que c�est ce que Dieu nous donne qui est bon. Aussi, J�sus dit: �Si donc vous qui �tes m�chants, vous savez donner � vos enfants des choses bonnes, combien plus le P�re qui est du ciel donnera-t-il l�Esprit Saint � ceux qui le lui demandent� (v. 12-13). Puisqu�un homme p�cheur agit envers son fils selon ses sentiments paternels, combien plus le P�re c�leste agira-t-il selon son amour.

Dans cet �vangile, il est question du Saint Esprit, car il devait venir comme personne et comme puissance, afin que les disciples puissent accomplir leur service; en effet, le Saint Esprit, comme personne, n��tait pas encore sur la terre. Nous savons qu�il est ici-bas depuis le jour de la Pentec�te; c�est pourquoi nous n�avons plus � le demander. On voit qu�� tous �gards, l�enseignement de J�sus, quant � la pri�re, se rapportait � la situation des disciples alors, tout en contenant des instructions pour tous les temps.

Dans l�attitude de Marie � la fin du chapitre pr�c�dent, qui nous la montre assise aux pieds du Seigneur pour �couter sa Parole, et dans l�enseignement de la pri�re ici, nous voyons les deux grandes ressources dont le Saint Esprit dispose pour prendre soin des rachet�s en attendant le retour du Seigneur, savoir: la Parole et la pri�re. Ce sont, pour ainsi dire, les deux deniers que le Samaritain donna � l�h�telier en partant. Si le croyant n�utilise pas ces deux moyens, il perdra son caract�re chr�tien; il s�affaiblira spirituellement et cessera bient�t d�attendre le retour du Seigneur.

� propos de la gu�rison d�un d�moniaque muet

(v. 14-28). � J�sus chassa un d�mon qui rendait muette sa victime. Moralement l�homme tomb� sous le pouvoir de Satan est muet quant aux choses de Dieu; elles lui sont inconnues. Seule la connaissance de celui qui est venu le d�livrer de ce pouvoir diabolique permet � l�homme d�ouvrir la bouche pour s�exprimer selon Dieu � l��gard de tout et de le louer. Ce miracle �tonna les foules. C�est toujours ce qui a lieu � la conversion d�un homme, lorsqu�on l�entend s�exprimer dans le langage des �critures, lui qui pr�c�demment tenait peut-�tre des propos inconvenants � leur sujet, � l��gard de Dieu et des croyants, qui avait pu �tre un personnage grossier. Tout � coup il parle des choses de Dieu avec respect et conviction; il les pr�sente comme �tant l�expression de la v�rit�; il prie; il loue le Seigneur. Chacun s��tonne et l�on ne sait � quoi attribuer ce changement; on l�explique par tout plut�t que par la puissance de Dieu.

C�est ce qui arriva chez ceux qui furent t�moins du miracle op�r� par J�sus. Ils ne pouvaient nier le fait; mais, d�cid�s � ne rien vouloir de J�sus, ils attribuaient � Satan la puissance par laquelle le Seigneur op�rait au milieu d�eux. Quelques-uns disent: �Il chasse les d�mons par B�elz�bul, le chef des d�mons�. D�autres, tout aussi m�prisants que les premiers, lui demandent un signe pour l��prouver, comme si les miracles que J�sus accomplissait ne suffisaient pas pour qu�ils croient en lui, le Messie venu au milieu d�eux avec la puissance n�cessaire pour �tablir son r�gne en le d�livrant de la puissance du diable et des cons�quences de leurs p�ch�s. J�sus r�pond � l�absurdit� de leurs raisonnements en disant: �Tout royaume divis� contre lui-m�me sera r�duit en d�sert; et une maison divis�e contre elle-m�me tombe; et si Satan aussi est divis� contre lui-m�me, comment son royaume subsistera-t-il? parce que vous dites que je chasse les d�mons par B�elz�bul� (v. 17-18). C�est triste de constater que l�homme dou� d�une intelligence dont il se vante tant, puisse avancer les raisonnements les plus ineptes d�s qu�il s�agit de s�opposer � la v�rit�. J�sus leur dit encore: �Si c�est par B�elz�bul que moi je chasse les d�mons, vos fils, par qui les chassent-ils? C�est pourquoi ils seront eux-m�mes vos juges�. Si les Juifs admettaient que les hommes, leurs fils, chassaient les d�mons � et ils pouvaient le faire au nom de J�sus � par qui les chassaient-ils donc? C�est pourquoi ils les jugeraient. �Mais�, dit J�sus, �si je chasse les d�mons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu�� vous� (v. 20). La culpabilit� du peuple �clate en plein par l�accusation qu�ils portaient contre J�sus, puisque, par lui, le royaume de Dieu �tait parvenu jusqu�� eux. Comment s��tonner de tout ce que les Juifs ont souffert et souffriront encore pour avoir refus� de reconna�tre leur Messie dans la personne du Seigneur? L�homme fort, Satan, rev�tu de son armure, avait beau garder son palais; un plus fort que lui, J�sus, �tait venu, l�avait vaincu lors de la tentation au d�sert et il pillait ses biens en d�livrant les hommes de son pouvoir; mais le peuple ne voulait pas le reconna�tre; il restait sous ce pouvoir.

�Celui qui n�est pas avec moi est contre moi; et celui qui n�assemble pas avec moi, disperse� (v. 23). La personne de J�sus �tait la pierre de touche de toute l��uvre qui s�accomplissait, alors comme aujourd�hui. C�est avec lui qu�il faut travailler et rassembler dans ce monde pour agir selon la pens�e de Dieu, principe tr�s important actuellement. Beaucoup rassemblent des pros�lytes autour d�eux-m�mes ou de certaines doctrines, m�me scripturaires; mais, pour faire un bon travail, il faut rassembler avec J�sus; il faut que sa Parole ait du prix, que son autorit� soit reconnue, parce que rassembler sans lui, c�est op�rer un rassemblement sans lien; c�est la dispersion.

�Quand l�esprit immonde est sorti d�un homme, il va par des lieux secs, cherchant du repos; et n�en trouvant point, il dit: Je retournerai dans ma maison d�o� je suis sorti. Et y �tant venu, il la trouve balay�e et orn�e. Alors il va, et prend sept autres esprits plus m�chants que lui-m�me; et �tant entr�s, ils habitent l�; et la derni�re condition de cet homme-l� est pire que la premi�re� (v. 24-26). Une certaine �uvre peut s�accomplir dans une �me; des effets peuvent se produire; mais si le moyen n�est pas J�sus, par l�action de la Parole, l�ennemi, qui n�abandonne pas ainsi sa proie, reviendra et trouvera en celui chez qui certaines bonnes dispositions ont pu se manifester, un terrain propre pour accomplir son �uvre et rendre sa condition pire que la pr�c�dente. Voil� un avertissement s�rieux pour ceux qui se confient en leurs propres efforts, qui veulent travailler au bien en rejetant Christ et la v�rit� de sa Parole: ils peuvent obtenir certains r�sultats, apparents au moins, mais ils ne soutiendront pas les nouveaux assauts de l�ennemi. Il n�y a qu�un moyen d��tre d�livr� du mal, de la puissance de Satan, de ses p�ch�s, du jugement � venir: c�est de recevoir J�sus pour son Sauveur, pour sa vie. Celui qui poss�de cette vie, poss�de la vie de l�Homme fort qui a pill� les biens de Satan, et Satan ne peut le vaincre tant qu�il la lui oppose.

La condition de celui en qui le m�chant esprit revient avec sept esprits plus mauvais que lui, sera celle du peuple juif, rentr� en Palestine dans son incr�dulit�; sa condition sous la puissance de Satan sera sept fois pire que celle dans laquelle il se trouvait lorsqu�il rejeta J�sus. Le m�me principe peut s�appliquer � la chr�tient� qui, apr�s avoir joui de tous les privil�ges que lui apportait l��vangile, tombera dans l�apostasie et sera la proie de l�ennemi.

En entendant les paroles de J�sus, une femme s��cria: �Bienheureux est le ventre qui t�a port�, et les mamelles que tu as t�t�es�. En d�autres termes: �Bienheureuse celle qui fut ta m�re!� J�sus r�pondit: �Mais plut�t, bienheureux sont ceux qui �coutent la parole de Dieu et qui la gardent� (v. 27-28). L� encore J�sus remet les choses au point; car ce qui rend quelqu�un bienheureux dans ce monde, ce qui peut �tre la part de chacun, c�est d��couter la parole de Dieu et de la mettre en pratique. La part de la m�re de J�sus �tait belle, sans doute, mais elle �tait unique; elle ne pouvait se partager avec personne. Il ne faut se laisser d�tourner de la v�rit� par quoi que ce soit; l�ennemi a su tirer habilement parti de l�attention pieuse qu�on a port�e sur la m�re de J�sus, en donnant � la vierge Marie une si grande place dans l��glise, en sorte qu�un grand nombre d��mes ont �t� d�tourn�es de la v�rit�, telle qu�elle est dans la parole de Dieu, o� toute la place est donn�e � Christ, lui qui doit avoir toute la place dans le c�ur. Le nombre est grand de ceux auxquels le Seigneur pourrait dire aujourd�hui: �Mais plut�t bienheureux ceux qui viennent directement � moi en �coutant la parole de Dieu et en la mettant en pratique�. Qu�il s�agisse du salut ou de la force n�cessaire pour triompher du mal, la ressource ne se trouve qu�en J�sus seul. Dieu r�p�te � tous ce qu�il dit aux disciples: �C�est ici mon Fils bien-aim�, en qui j�ai trouv� mon plaisir, �coutez-le�. Souvenons-nous que, la voix s��tant fait entendre, �J�sus se trouva seul�. Lui seul suffit.

Un signe

(v. 29-32). � Voyant les foules s�amasser autour de lui, J�sus r�pondit � ceux qui lui demandaient un signe au v. 16: �Cette g�n�ration est une m�chante g�n�ration; elle demande un signe; et il ne lui sera pas donn� de signe, si ce n�est le signe de Jonas� (v. 29). Matthieu 12:40, pr�sente Jonas comme signe de la mort de J�sus; ici, comme au v. 41 de Matthieu 12, nous le voyons comme proph�te auquel des pa�ens pr�tent l�oreille, tandis que J�sus, au milieu de son propre peuple, n�est pas �cout�. La reine de Sh�ba vint des bouts de la terre pour entendre Salomon; toute la sagesse du grand roi l��merveilla; J�sus dit: �Et voici, il y a ici plus que Salomon�, celui dont Salomon, avec toute sa sagesse, n��tait qu�une faible image; cependant les Juifs l�ont rejet�. C�est pourquoi: �Des hommes de Ninive se l�veront au jugement avec cette g�n�ration et la condamneront; car ils se sont repentis � la pr�dication de Jonas, et voici, il y a ici plus que Jonas� (v. 30-32). Il y avait au milieu du peuple celui au nom duquel Jonas avait parl� aux Ninivites. Quelle responsabilit� de ne l�avoir pas �cout�!

Combien de pa�ens pourront aussi se lever au jour du jugement pour condamner un grand nombre de chr�tiens de nom, jeunes ou vieux, qui se seront content�s de leur profession chr�tienne sans croire en lui, ou qui auront discut� sur sa personne venue en chair, niant sa divinit�, niant aussi l�inspiration des �critures par lesquelles seules nous pouvons conna�tre le Seigneur. Dieu veuille qu�aucun de nos lecteurs ne s�expose � la honte d�une telle condamnation au jour du jugement!

L��il simple

(v. 33-36). � Apr�s avoir dit qu�il y avait au milieu des Juifs plus que Jonas et plus que Salomon, J�sus ajoute: �Or personne, apr�s avoir allum� une lampe, ne la met dans un lieu cach�, ni sous le boisseau, mais sur le pied de lampe, afin que ceux qui entrent voient la lumi�re� (v. 33). Le Seigneur venu dans le monde �tait cette lampe; il �tait �la lumi�re du monde� (Jean 8:12). Dieu l�avait plac� ici-bas de mani�re que tous pouvaient voir briller cette lumi�re. Les proph�tes l�avaient annonc�; tout ce qu�ils avaient dit avait eu son accomplissement; Jean le Baptiseur l�avait pr�c�d�, selon les �critures, pour pr�parer les c�urs afin que tous le re�oivent. Tous les caract�res de Christ, ses actes, ses paroles rendaient t�moignage de ce qu�il �tait. Dieu n�avait rien n�glig� pour que son Fils soit reconnu; la lumi�re avait brill� de tout son �clat, mais une chose �tait n�cessaire pour qu�elle produise ses effets en ceux qui la voyaient: l��il simple, l��il de la foi qui s�arr�te sur J�sus en toute simplicit�, en �cartant toute autre consid�ration et tout autre raisonnement. Ils n�avaient pas l��il simple, ceux qui disaient: �Enquiers-toi, et vois qu�un proph�te n�est pas suscit� de Galil�e� (Jean 7:52), ou: �N�est-ce pas ici J�sus, le fils de Joseph, duquel nous connaissons le p�re et la m�re? Comment donc celui-ci dit-il: Je suis descendu du ciel?� (Jean 6:42), et tant d�autres raisonnements que l�incr�dulit� est toujours habile � fournir. Un �il simple est, dans la nature, un �il qui ne peut fixer qu�un objet � la fois; c�est le cas pour 1��il humain. Spirituellement il doit en �tre ainsi. L��il de la foi ne voit que J�sus, pr�sent� dans les �critures.

Apr�s avoir parl� de lui-m�me comme d�une lampe qui brille dans la maison, J�sus parle (v. 34-36) de ceux en qui brille cette lumi�re: �La lampe du corps, c�est ton �il; lorsque ton �il est simple, ton corps tout entier aussi est plein de lumi�re�. L��il est simple si l�on re�oit J�sus par la foi, tel que Dieu le pr�sente. Dans ce cas, le corps tout entier sera �clair�; tous les raisonnements tomberont. Mais si l��il est m�chant, on ne re�oit pas Christ. L�entendement est obscurci, l��me reste dans les t�n�bres, ainsi que le corps tout entier. Comme J�sus �tait la lumi�re qui a brill� en celui qui le re�oit dans toute sa beaut�, celui-ci devient aussi lumi�re. �Vous �tes lumi�re dans le Seigneur� (�ph�siens 5:8). �Vous �tes la lumi�re du monde� (Matthieu 5:14). Pour que cette lumi�re se manifeste purement et avec �clat, il faut qu�elle d�ploie dans le croyant tous ses effets, que son �tre tout entier en soit p�n�tr�, afin qu�elle r�gle sa marche. Si cette action int�rieure ne se produit pas, il peut y avoir certains effets ext�rieurs, pour un temps, sans foi, sans vie; ensuite les t�n�bres s�emparent de l��me et la plongent dans une obscurit� d�finitive. C�est ce que dit le Seigneur par cet avertissement: �Prends donc garde que la lumi�re qui est en toi ne soit t�n�bres�.

Grand privil�ge que de pouvoir manifester la lumi�re de Dieu au milieu de ce monde plong� dans les t�n�bres, parce qu�il a rejet� la lumi�re, lorsqu�elle vint dans toute sa beaut� en Christ, homme ici-bas! Puissions-nous tous avoir les yeux fix�s toujours simplement sur le Seigneur pour �tre remplis de lumi�re, ainsi qu�il le dit lui-m�me: �Comme quand la lampe t��claire de tout son �clat�!

Jugement des formes religieuses

(v. 37-54). � J�sus parlait encore, quand un pharisien le pria de d�ner chez lui. Comme il se mettait � table, son h�te s��tonna de ce que J�sus ne se lavait pas les mains auparavant, car ces gens-l� mettaient une grande importance � l�observation de tous les d�tails relatifs aux c�r�monies de leur religion; cela leur donnait une apparence de grande saintet� que leur conduite envers Dieu ne justifiait nullement. Connaissant ces pens�es pharisa�ques, J�sus d�voile et juge cette hypocrisie: �Pour vous, pharisiens, vous nettoyez le dehors de la coupe et du plat, mais au dedans vous �tes pleins de rapine et de m�chancet�. Insens�s! celui qui a fait le dehors, n�a-t-il pas fait le dedans aussi? Mais donnez l�aum�ne de ce que vous avez; et voici, toutes choses vous seront nettes� (v. 39-41). La religion de formes, sans la vie de Dieu, �prouve beaucoup de scrupules; elle attache une grande valeur � des choses qui ont pour seul m�rite d��tre vues des hommes, mais qui, � cause de cela, n�en ont aucune pour Dieu. C�est la puret� du dedans qui importe. Inutile de vouloir cacher � Dieu l�int�rieur par des apparences, car c�est lui qui a fait le dedans, et il le voit comme le dehors. Il faut purifier le c�ur premi�rement, pour avoir une marche pure. Pierre dit: �Ayant purifi� vos �mes par l�ob�issance � la v�rit�, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l�un l�autre ardemment, d�un c�ur pur...� (1 Pierre 1:22). C��tait ce qui manquait � ces pharisiens et � ceux qui se contentent d�une religion de formes, d�une apparence qui recouvre un c�ur souill� plein de rapine et de m�chancet�. Si l�on a affaire avec Dieu pour ce qui est int�rieur, il en ira de m�me pour l�ext�rieur; cela d�coulera du reste tout naturellement de l��tat du c�ur. Tout pouvait �tre net pour les pharisiens s�ils manifestaient un amour vrai, s�ils pratiquaient la charit� au moyen de leurs biens. Car ce qui souille devant Dieu, c�est le p�ch�, la d�sob�issance aux lois qu�il a �tablies; si l�on en est purifi�, on pratiquera le bien et tout sera net.

Dans les v. 42-44, J�sus prononce des �malheurs� sur l�hypocrisie qui caract�risait leur vie. Dieu ne pouvait plus le supporter. Ils payaient la d�me de certains herbages, d�une valeur insignifiante, et ils n�gligeaient le jugement et l�amour de Dieu, d�o� aurait d�coul� une vie de r�elle cons�cration � Dieu. Ils recherchaient leur propre gloire; ils occupaient les premiers si�ges dans les synagogues et recherchaient les salutations en public. Les hommes pouvaient les prendre pour des saints, tandis que J�sus les compare � des s�pulcres blanchis que l�on foule sans se rendre compte que l�int�rieur est plein de corruption.

Seul le sang de Christ purifie le c�ur; ensuite, il faut le jugement continuel de soi-m�me pour que la marche ext�rieure r�ponde � cette puret� du c�ur devant Dieu.

En entendant les paroles de J�sus aux pharisiens, un docteur de la loi lui dit: �Ma�tre, en disant ces choses tu nous dis aussi des injures� (v. 45) Cette observation donne occasion � J�sus d�exposer le v�ritable �tat de ces docteurs qui enseignaient la loi au peuple. C�est facile de pr�cher aux autres et d�exiger d�eux l�observation des �critures; mais, pour que l�enseignement profite, il faut montrer par soi-m�me qu�il est possible d�accomplir ce que l�on exige d�autrui. C�est ce que ces docteurs �taient loin de faire. Ils ne touchaient pas du doigt les fardeaux dont ils chargeaient les hommes.

Ils paraissaient aussi honorer les proph�tes que leurs p�res avaient tu�s, en leur b�tissant des tombeaux, tandis que la v�ritable mani�re de les honorer aurait �t� d�observer ce qu�ils avaient dit et de recevoir celui qu�ils avaient annonc�. En ne le faisant pas, ils se solidarisaient avec ceux qui les avaient mis � mort. Ils seraient �prouv�s � leur tour, car ils pouvaient raisonner en disant que, si ces proph�tes �taient au milieu d�eux, ils ne les traiteraient pas comme leurs p�res l�avaient fait. �C�est pourquoi aussi la sagesse de Dieu a dit: Je leur enverrai des proph�tes et des ap�tres, et ils en tueront et en chasseront par des pers�cutions: afin que le sang de tous les proph�tes qui a �t� vers� depuis la fondation du monde soit redemand� � cette g�n�ration� (v. 49-50). Dieu leur envoya en effet des proph�tes et des ap�tres dans la personne des disciples que le Seigneur a laiss�s apr�s lui, et ils en tu�rent plusieurs, en commen�ant par �tienne qui leur rappelait comment ils trait�rent ceux qui avaient pr�dit la venue du Christ (Actes 7). Il peut para�tre �trange que Dieu redemande � cette g�n�ration le sang de tous les proph�tes mis � mort depuis le commencement du monde. Rien n�est plus naturel. Si les premiers hommes qui ont tu� un juste ou un proph�te s��taient repentis en jugeant leur mauvaise voie, ainsi que leurs descendants, Dieu leur aurait pardonn�. Mais si, au lieu de se repentir, leurs descendants continuent dans la m�me voie que leurs p�res, apr�s la longue dur�e de la patience de Dieu qui s�est prolong�e de g�n�ration en g�n�ration, le jugement les atteint, car leur conduite n�a pas vari�. Dans le cas d�Isra�l, plus la patience de Dieu fut grande, moins ils �coutaient et plus leur responsabilit� s�aggravait. Ainsi les jugements seront terribles sur les g�n�rations de la fin; qui n�auront tir� aucun profit des exp�riences faites par celles qui les auront pr�c�d�es. Cette mani�re d�agir de Dieu, au lieu d��tre injuste, comme certains raisonneurs osent le dire, fait ressortir sa longue patience et sa bont�, puisqu�il aura attendu des milliers d�ann�es avant d�ex�cuter ses jugements.

Au v. 52, le Seigneur r�p�te un troisi�me �malheur� contre ces docteurs de la loi, parce que, au lieu de croire et de pratiquer ce qu�ils enseignaient, ils enlevaient la clef de la connaissance: �Vous n��tes pas entr�s vous-m�mes, et vous avez emp�ch� ceux qui entraient�. Ils auraient d� �couter le Seigneur et conduire � lui ceux qu�ils enseignaient, ainsi que le fit Jean le Baptiseur, lorsqu�il dit devant ses disciples: �Voil� l�Agneau de Dieu!� Ses disciples suivirent J�sus.

Au lieu de profiter des paroles qu�ils entendaient, les scribes et les pharisiens tendaient des pi�ges � J�sus, en le provoquant � parler pour chercher � le trouver en d�faut. C�est ce qui arrive souvent: au lieu d�accepter les reproches qui nous sont adress�s, on cherche � prendre en faute ceux qui les formulent, moyen de se justifier qui augmente la culpabilit�. Si, au contraire, nous acceptons les observations et les r�primandes qui peuvent nous �tre adress�es, nous pouvons juger ce qui est mal dans notre conduite et ensuite pratiquer le bien.

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