Bible Commentaries
Luc 4

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versets 1-44

La tentation

(v. 1-13). � Le Seigneur J�sus comme homme, dernier Adam, entre en sc�ne pour recommencer l�histoire de l�homme, mais de l�homme selon les conseils de Dieu, et pour accomplir son �uvre parfaite au milieu de l�humanit�, tomb�e, par le p�ch�, sous la puissance de Satan.

Le premier Adam, plac� innocent dans le paradis terrestre, pouvait y jouir de tout ce qui l�entourait et entretenir des rapports avec Dieu qui s�approchait de lui, sans difficult� pour son propre bonheur. Une seule d�fense existait, comme nous le savons tous: il ne devait pas manger de l�arbre de la connaissance du bien et du mal. H�las! tent� par le diable, il succomba malgr� les circonstances favorables o� il se trouvait. Ayant �cout� Satan, il se pla�a sous son pouvoir, ainsi que toute sa race; s�par� de Dieu par le p�ch�, chass� du jardin d��den, il tomba sous la sentence de mort. Du c�t� de l�homme, tout �tait irr�m�diablement perdu pour l��ternit�; mais Dieu avait ses propres ressources.

Il s�agissait de sortir l�homme de dessous la puissance du diable, de le ramener � Dieu en le d�livrant de toutes les cons�quences de la chute. Dieu seul pouvait faire cela. Avant d�annoncer � Adam et � �ve quelles seraient, pour toute leur vie, les cons�quences de leur p�ch�, au chap. 3 de la Gen�se, Dieu dit au serpent que la semence de la femme lui briserait la t�te, c�est-�-dire qu�elle lui �terait son pouvoir, ce qui impliquait la pleine d�livrance de l�homme.

Comme nous l�avons d�j� vu, l��vangile selon Luc nous pr�sente tout sp�cialement J�sus comme Fils de l�homme, la semence de la femme, le dernier Adam. Dans les versets qui nous occupent, nous le voyons aux prises avec le tentateur, car il devait le vaincre avant d�entreprendre son minist�re de d�livrance. L�Esprit Saint qui remplit J�sus, le conduit dans le d�sert. Le d�sert est ce que devint le jardin d��den le monde o� il n�y a rien pour Dieu. L� le diable le tente durant quarante jours, pendant lesquels il ne mange rien. Un homme ne peut rester plus de quarante jours sans manger. Le nombre quarante repr�sente toujours un temps d��preuve. � la fin de ces jours-l�, J�sus eut faim et le diable choisit ce moment pour tenter J�sus, sachant qu�il se trouvait en pr�sence de celui dont Dieu lui avait parl� en �den. La tentation consiste � essayer de faire sortir du chemin de l�ob�issance � Dieu, chemin dans lequel J�sus venait se placer pour glorifier Dieu et sauver sa cr�ature.

Sachant que J�sus �tait le Fils de Dieu, comme Dieu lui-m�me l�avait proclam�, Satan lui dit: �Si tu es Fils de Dieu, dis � cette pierre qu�elle devienne du pain. Et J�sus lui r�pondit, disant: Il est �crit que l�homme ne vivra pas de pain seulement, mais de toute parole de Dieu� (Deut�ronome 8:3). La proposition de Satan frappe par son extr�me subtilit�: J�sus �tait vraiment Fils de Dieu; il pouvait changer une pierre en pain; mais, s�il avait accompli ce miracle, il n�aurait pas r�alis� la d�pendance qui caract�rise l�homme ob�issant; il aurait c�d� au diable. Il r�pond justement par un passage se rapportant � l�homme, et qui montre que l�ob�issance � Dieu passe avant la satisfaction des besoins naturels, tout l�gitimes qu�ils sont. J�sus n�avait pas re�u de Dieu l�ordre de manger; il attendait de son P�re une parole pour le faire.

N�ayant rien obtenu de J�sus dans cette premi�re tentation, le diable le mena sur �une haute montagne, lui montra, en un instant, tous les royaumes de la terre habit�e. Et le diable lui dit: Je te donnerai toute cette autorit� et la gloire de ces royaumes; car elle m�a �t� donn�e, et je la donne � qui je veux. Si donc tu te prosternes devant moi, elle sera toute � toi� (v. 5-7). Ici la tentation se rapporte � la mondanit�. J�sus aura un jour sous son autorit� tous les royaumes du monde, et ils lui apporteront leur gloire, mais il recevra cela de son P�re, comme cons�quence de son ob�issance jusqu�� la mort, dans laquelle Satan sera vaincu. Il ne pouvait donc pas recevoir cette gloire du diable, ni lui rendre hommage. L� encore la parole de Dieu permet de r�duire l�ennemi au silence. Au lieu de reconna�tre l�autorit� du diable, J�sus reconna�t celle de la Parole �crite. Il r�pond: �Il est �crit: Tu rendras hommage au Seigneur ton Dieu, et tu le serviras lui seul� (Deut�ronome 6:13).

Satan essaie encore un troisi�me moyen, en citant, lui aussi, la Parole. �Il l�amena � J�rusalem, et le pla�a sur le faite du temple et lui dit: Si tu es Fils de Dieu, jette-toi d�ici en bas; car il est �crit: Il donnera des ordres � ses anges � ton sujet, pour te garder; et ils te porteront sur leurs mains, de peur que tu ne heurtes ton pied contre une pierre� (Psaumes 91:11-12). Ici la tentation a un caract�re spirituel. Le passage cit� se rapporte au Messie dans un psaume qui parle de la confiance qu�il a dans la protection de Dieu. Il s�agissait bien de J�sus, mais il lui suffisait de savoir que cette parole �tait �crite; il comptait sur Dieu pour le moment o� il en aurait besoin, sans qu�il soit n�cessaire d�agir de sa propre volont� ou de celle du diable, pour savoir si ce que Dieu avait dit �tait vrai. C�est pourquoi J�sus r�pond � Satan: �Il est dit: Tu ne tenteras pas le Seigneur ton Dieu� (Deut�ronome 6:16). Tenter Dieu c�est faire quelque chose pour voir si ce que Dieu a dit est vrai. Si je crois Dieu, je n�ai pas besoin d�une preuve de la v�rit� de ce qu�il a dit. On remarquera que, dans Luc, les tentations ne se suivent pas dans le m�me ordre que dans Matthieu, o� la seconde de Luc se trouve en troisi�me lieu. En Matthieu, J�sus est tent� d�abord comme homme, puis comme Messie, et enfin comme Fils de l�homme. En Luc l�ordre est moral: en premier lieu nous avons la tentation charnelle; ensuite, une tentation mondaine et enfin une tentation spirituelle. Dans les deux �vangiles, les tentations se rapportent aux trois genres de convoitises par lesquelles le premier Adam a succomb�. Nous lisons en Gen�se 3:6: �Et la femme vit 1� que l�arbre �tait bon � manger, 2� qu�il �tait un plaisir pour les yeux, 3� et que l�arbre �tait d�sirable pour rendre intelligent�. � ce passage correspond celui de 1 Jean 2:16: �Tout ce qui est dans le monde, la convoitise de la chair, et la convoitise des yeux, et l�orgueil de la vie, n�est pas du P�re, mais est du monde�. On reconna�t facilement le caract�re de ces trois genres de convoitises dans ce que le diable pla�a devant J�sus. Notre pr�cieux Sauveur ne succomba pas, parce qu�il n�y avait en lui aucun autre d�sir que celui de faire la volont� de Dieu dans une soumission absolue � sa Parole. C�est l� ce qui caract�rise le second homme: aucune volont�, sinon de faire celle de Dieu. Adam prit en consid�ration ce que le fruit de l�arbre lui offrait pour sa propre satisfaction, et mit de c�t� la parole de Dieu. Que de fois n�agissons-nous pas de la sorte, m�me dans l�espace d�une seule journ�e! Souvenons-nous tous que p�cher, c�est suivre notre propre volont� au lieu d�accomplir celle de Dieu.

J�sus vint dans ce monde comme un homme pour se soumettre � la volont� de Dieu et recommencer l�histoire de l�homme nouveau et ob�issant. Il r�sista � l�effort de Satan en se conformant � la parole �crite et remporta une victoire absolue. D�s lors, comme nous allons le voir, il put piller les biens de l�ennemi en d�livrant les hommes des effets du pouvoir de Satan, allant �de lieu en lieu, faisant du bien, et gu�rissant tous ceux que le diable avait asservis � sa puissance� (Actes 10:38) � la fin de sa carri�re ici-bas, il a rendu impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, en subissant la mort � la place des coupables.

�Et ayant accompli toute tentation, le diable se retira de lui pour un temps� (v. 13). Ces paroles ne se trouvent pas dans Matthieu, pour des raisons qui montrent avec quel soin la parole de Dieu a �t� �crite. Le r�cit de Matthieu se termine par ces mots: �Va-t�en Satan, car il est �crit...�, ce que Luc ne pouvait dire, puisque cette tentation n�est pas la derni�re dans son �vangile. Nous apprenons en outre par ce passage que le diable reviendrait apr�s �un temps�, lorsque le minist�re public de Christ aurait pris fin, et se pr�senterait � lui, avec les terreurs de la mort, � ce qui eut lieu en Geths�man� � pour chercher � faire reculer J�sus, afin qu�il n�accomplisse pas l�acte supr�me d�ob�issance, la mort, par laquelle le diable devait �tre d�sarm�.

En vertu de la victoire remport�e sur le diable, au d�sert, J�sus put accomplir son minist�re de d�livrance, en faveur des hommes. Mais apr�s ce merveilleux service, il restait encore � ex�cuter l��uvre qui d�livrerait l�homme de la mort �ternelle: pour cela des miracles ne suffisaient pas; il fallait la mort m�me de J�sus, dans laquelle �la semence de la femme� �craserait la t�te du serpent. On comprend que Satan ait cherch� � s�opposer � la mort de Christ lorsque vint l�heure. L� aussi J�sus ob�it; il avait re�u ce commandement de son P�re (Jean 10:18). Il a �t� ob�issant jusqu�� la mort de la croix (Philippiens 2:8). L� le diable fut d�finitivement vaincu. J�sus mourut, mais il ressuscita, preuve du triomphe qu�il venait de remporter sur celui qui avait le pouvoir de la mort. �Puis donc que les enfants ont eu part au sang et � la chair, lui aussi semblablement y a particip�, afin que, par la mort, il rend�t impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c�est-�-dire le diable; et qu�il d�livr�t tous ceux qui, par la crainte de la mort, �taient, pendant toute leur vie, assujettis � la servitude� (H�breux 2:14-15).

Avant d�aller plus loin, examinons les cons�quences pratiques qui d�coulent pour nous de la victoire remport�e par J�sus sur Satan au d�sert. Tout d�abord, et surtout, nous pouvons, nous aussi, avoir la victoire sur les tentations de Satan, en employant le m�me moyen que J�sus, en citant la parole de Dieu et en lui �tant soumis. Dans le sentier de l�ob�issance, Satan a toujours le dessous. L�ennemi veut avant tout emp�cher le croyant d�ob�ir, parce que la d�sob�issance le prive de la communion avec Dieu, le d�tourne de la v�rit�, d�shonore Dieu et, produisant de l�obscurit� dans l��me, l��gare toujours plus.

Quel encouragement pour nous tous, jeunes et vieux, de savoir que, malgr� la pr�sence et l�activit� d�un si puissant adversaire sur notre route, nous pouvons avancer sans qu�il nous atteigne, � la condition d��couter la parole de Dieu et de lui ob�ir! Lorsque Satan rencontre en nous cette ob�issance, il se retire comme il a d� se retirer de devant J�sus. �R�sistez au diable, et il s�enfuira de vous�, dit Jacques (chap. 4:7). En 1 Pierre 5:8, 9, nous lisons: �Soyez sobres, veillez: votre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, r�de autour de vous, cherchant qui il pourra d�vorer. R�sistez-lui, �tant fermes dans la foi�. Nous ne pourrions lui r�sister si le Seigneur J�sus ne l�avait pas vaincu; mais si, en pr�sence de l�ob�issance, Satan subit une d�faite, il faut se souvenir qu�il a tout pouvoir sur la chair, en sorte que, si nous la laissons agir, si nous p�chons, nous lui offrons une prise facile. Non seulement les croyants sont rendus capables de r�sister au diable actuellement, mais bient�t nous allons �tre d�livr�s de la sc�ne dans laquelle il op�re encore et ravis au ciel par le Seigneur; alors le diable et ses anges seront pr�cipit�s sur la terre pour tourmenter ceux qui n�auront rien voulu de Christ pendant le temps de la gr�ce (Apocalypse 12:7-12). �Or le Dieu de paix brisera bient�t Satan sous vos pieds� (Romains 16:20).

Que Dieu nous donne � tous de consid�rer le Seigneur � la tentation, car il �tait l� pour nous, afin de montrer � ceux qui croient comment vaincre l�ennemi. Si J�sus l�avait vaincu par sa puissance divine, sa victoire ne nous aurait �t� d�aucune utilit�, car nous ne poss�dons pas cette puissance; mais du moment qu�il a remport� cette victoire comme homme, par la simple ob�issance � la Parole, ce moyen demeure � notre disposition. C�est parce que nous sommes des hommes que J�sus est devenu homme, afin de mourir pour nous sauver, apr�s avoir �t� le mod�le de ceux qu�il sauvait � la croix.

De la tentation de J�sus d�coule une importante v�rit�, � laquelle nous avons � pr�ter attention. Pour pouvoir ob�ir � la Parole et la citer, il faut la conna�tre. Il faut la lire d�s son jeune �ge. C�est l� la v�ritable instruction sans laquelle tout autre enseignement n�offre aucun profit pour l��ternit�. Un manuel d�instruction publique du 18� si�cle, � l�usage des instituteurs, d�clare que l�enseignement de la Bible doit �tre � la base de toutes les branches d��tude, car tout le reste en d�coule. H�las! tout en pr�tendant avoir fait des progr�s, on a fort recul� depuis ce temps-l�! Si la parole de Dieu ne fait plus partie de l�enseignement public, elle se trouve dans toutes les familles, o� l�on peut la lire chaque jour. Il faudrait non seulement se contenter de la lire, mais aussi, selon une ancienne coutume courante dans les �coles et les familles, en faire apprendre des portions aux enfants de tout �ge. Ce qu�on apprend dans sa jeunesse demeure pour la vie; c�est un capital qui porte de multiples int�r�ts, dont les bienfaits se r�pandent dans toute la carri�re, � la gloire de Dieu, et pour le bonheur pr�sent et �ternel de celui qui poss�de un tr�sor pareil.

J�sus de Nazareth

(v. 13-30). � Apr�s avoir conduit J�sus dans le d�sert, o� il rencontre le tentateur, l�Esprit le ram�ne en Galil�e pour y commencer son service d�amour envers les hommes. L�homme ob�issant, vainqueur de l�ennemi, dans lequel rien ne limitait la puissance de l�Esprit Saint, �tait propre pour accomplir les pens�es de Dieu � l��gard de son peuple terrestre, comme � l��gard de tout homme.

En Galil�e, la contr�e m�pris�e par les Juifs, J�sus dispensa les bienfaits qu�il apportait de la part de Dieu et enseigna dans les synagogues la parole de Dieu dont il vivait lui-m�me, et qui annon�ait au peuple la d�livrance et le moyen d�y participer. Sa renomm�e se r�pandit bient�t dans les contr�es environnantes (v. 13-15).

� Nazareth, la ville o� il avait �t� �lev�, mais qu�il n�habitait pas, puisque Caperna�m est appel�e �sa propre ville�, en Matthieu 9:1 (voir Marc 2:1), il entra dans la synagogue le jour du sabbat, selon sa coutume. On lui donna le livre (ou rouleau) du proph�te �sa�e; il le d�ploya et lut les deux premiers versets du chapitre 61: �L�Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu�il m�a oint pour annoncer de bonnes nouvelles aux pauvres; il m�a envoy� pour publier aux captifs la d�livrance, et aux aveugles le recouvrement de la vue; pour renvoyer libres ceux qui sont foul�s, et pour publier l�an agr�able du Seigneur�. Tous avaient les yeux arr�t�s sur J�sus, surpris de voir celui qui avait pass� son enfance au milieu d�eux prendre la place d�un rabbin ou d�un scribe, et plus surpris encore lorsque, ayant rendu le livre � celui qui �tait de service, il leur dit: �Aujourd�hui cette �criture est accomplie, vous l�entendant�. En effet, les habitants de Nazareth avaient au milieu d�eux celui qui faisait l�objet de cette proph�tie et de tant d�autres: �Celui duquel... les proph�tes ont �crit, J�sus, le fils de Joseph, qui est de Nazareth� (Jean 1:46) S�ils avaient voulu le reconna�tre et le recevoir, quelle joie ils auraient ressentie!

En annon�ant le Christ, les proph�tes annon�aient les jugements et les b�n�dictions qu�il devait apporter. Ce passage d��sa�e pr�sentait les deux choses; mais dans sa lecture, J�sus s�arr�ta avant les mots qui pr�disaient le jugement: �Le jour de la vengeance de notre Dieu� (�sa�e 61:2). Le Seigneur apportait la gr�ce et la v�rit�, non le jugement r�serv� pour plus tard. Il a �t�, durant toute sa vie ici-bas, l�expression parfaite des paroles qu�il a lues � Nazareth, celui que Dieu avait oint du Saint Esprit pour accomplir son �uvre de gr�ce; ces paroles exprimaient l�amour divin qui s�int�ressait � l�homme tomb� sous les cons�quences du p�ch�, loin de Dieu. La pauvret� le caract�rise, car il s�est d�tourn� de Dieu, source de tout bien. Il g�mit, captif, sous l�esclavage de Satan et du p�ch�. Il est aveugle: le p�ch� obscurcit son entendement et l�emp�che de voir comme Dieu voit. Il g�t dans les t�n�bres, comme un prisonnier sans droit et sans force pour se d�fendre, foul� aux pieds par l�oppresseur. Dieu envoie J�sus au milieu des hommes pour leur apporter la d�livrance et introduire les b�n�dictions de son r�gne: �l�an agr�able du Seigneur�. J�sus enrichit les pauvres qui le re�oivent, il d�livre de l�esclavage de Satan et du p�ch�. Il rend capable de voir selon la lumi�re divine et affranchit les opprim�s. Il donne au p�cheur tout ce qui peut le rendre �ternellement heureux dans la connaissance de lui-m�me; mais il faut le recevoir. C�est pr�cis�ment ce que les gens de Nazareth ne firent pas; en cela ils repr�sentent le peuple tout entier qui ne lui fit pas un meilleur accueil. Tout �tonn�s, ils lui rendaient t�moignage en ces termes: �Celui-ci n�est-il pas le fils de Joseph?� Connaissant leurs pens�es, J�sus leur dit: �Assur�ment vous me direz cette parabole: M�decin, gu�ris-toi toi-m�me; fais ici aussi dans ton pays toutes les choses que nous avons ou� dire qui ont �t� faites � Caperna�m�. J�sus leur r�pondit: �En v�rit�, je vous dis, qu�aucun proph�te n�est re�u dans son pays� (v. 23-24). On voit qu�il ne suffisait pas de voir des miracles et d�en �tre frapp�; il fallait croire que le Messie promis �tait l�, celui dont �sa�e avait �crit.

La gr�ce que J�sus apportait avait d�j� p�n�tr� autrefois chez les Gentils dans les temps ou Isra�l �tait sous les jugements de Dieu, � cause de son idol�trie. � plus forte raison maintenant, si les Juifs rejettent J�sus, la gr�ce s��tendra aux Gentils. �lie ne fut envoy� vers aucune veuve en Isra�l, mais bien chez une �trang�re, � Sarepta. De m�me au temps d��lis�e, il n�y eut pas d�autre l�preux gu�ri que Naaman le Syrien, un Gentil. Remplis de col�re et comprenant bien la port�e des paroles de J�sus, les Juifs, au lieu d�en faire leur profit, cherch�rent � se d�barrasser de lui en le menant jusqu�au bord escarp� de la montagne sur laquelle se trouvait la ville, pour l�en pr�cipiter. Mais J�sus passa au milieu d�eux et s�en alla. Son heure n��tait pas encore venue. La conduite des gens de Nazareth pr�sente un tableau fid�le de la conduite de tout le peuple envers J�sus.

� Caperna�m

(v. 31-37). � Nous retrouvons J�sus � Caperna�m un jour de sabbat; l�, il enseignait encore Ceux qui l�entendaient s��tonnaient de sa doctrine, parce qu�il parlait avec autorit�. En effet, quelle parole pouvait avoir une autorit� pareille � la parole de Dieu, pr�sent�e par Dieu le Fils, celui qui �tait �la Parole� (Jean 1:1), Dieu manifest� en chair? Que les hommes l�aient voulu ou non, ils devaient reconna�tre cette autorit�. Cette parole que nous avons entre les mains est la m�me aujourd�hui, quoiqu�elle ne soit pas pr�sent�e par J�sus, homme ici-bas; elle a sa propre puissance divine sans laquelle aucune �uvre ne pourrait s�accomplir dans le c�ur de l�homme. Il faut la recevoir, de m�me que les Thessaloniciens, comme �tant v�ritablement la parole de Dieu (1 Thessaloniciens 2:13).

Nous savons que la Bible tout enti�re est la parole de Dieu, conserv�e � travers des si�cles de t�n�bres en vue des mauvais jours actuels. Elle poss�de la m�me autorit� que celle prononc�e alors par J�sus.

J�sus n�enseignait pas seulement; l�homme �tant tomb� sous la puissance de Satan, il voulait l�en d�livrer. Dans la synagogue m�me, se trouvait un malheureux, poss�d� d�un esprit immonde. Chose �trange et triste � constater, contrairement aux hommes qui ne voyaient en J�sus qu�un de leurs semblables, les d�mons savaient qu�il �tait le Fils de Dieu. Le d�mon s��cria � haute voix: �Ha! qu�y a-t-il entre nous et toi, J�sus Nazar�nien? Es-tu venu pour nous d�truire? Je te connais, qui tu es: le Saint de Dieu� (v. 34). Ces anges d�chus � car les d�mons sont cela � reconnaissent le jugement qui les attend tous; il n�y a pas de pardon pour eux, et ils savent qui l�ex�cutera; ils tremblent � cette pens�e (Jacques 2:19): �ils croient et ils frissonnent�. Quant aux hommes si coupables, mais pour lesquels il y a pardon, ils refusent de croire en celui qui est venu pour les sauver et nient sa divinit�; si m�me ils croient en Dieu, ils n�en frissonnent pas; ils ne croient pas � leur culpabilit� ni au jugement qui les attend. Terrible �tat que celui de l�homme inconverti et incr�dule!

J�sus tan�a le d�mon, disant: �Tais-toi, et sors de lui. Et le d�mon ayant jet� l�homme au milieu de tous, sortit de lui, sans lui avoir fait aucun mal. Et ils furent tous saisis d��tonnement, et ils parlaient entre eux, disant: Quelle parole est celle-ci? car il commande avec autorit� et puissance aux esprits immondes, et ils sortent� (v. 35-36). Lorsque Dieu veut accomplir quelque chose, il n�a qu�� parler, que ce soit pour enseigner, pour chasser les d�mons ou accomplir quelque autre miracle, pour cr�er le monde ou le soutenir, pour faire subsister jadis les cieux et la terre, ou les r�server pour le feu du jugement (Lire Jean 1:3; H�breux 11:3; 2 Pierre 3:5 et 7). �Il a parl�, et la chose a �t�; il a command�, et elle s�est tenue l� (Psaumes 33:9; voir le v. 6). Ce Dieu �tait pr�sent au milieu des hommes comme Sauveur, mais ils ne voulurent rien de lui; cependant en vertu de ce que J�sus a �fait par lui-m�me la purification de nos p�ch�s� (H�breux 1:3), il offre encore le salut � tous aujourd�hui, jour de gr�ce qui va prendre fin; c�est pourquoi tous ceux qui n�en ont pas encore profit�, sont instamment pri�s de ne pas attendre que la porte soit ferm�e, car alors il sera �ternellement trop tard. La renomm�e de J�sus se r�pandait dans tous les lieux voisins de Caperna�m; mais cela ne veut pas dire que tous ceux que frappait le pouvoir extraordinaire de J�sus croyaient en lui. Aujourd�hui, de m�me, si le Seigneur se trouvait ici-bas et accomplissait des miracles, sa r�putation se ferait entendre en tous lieux, sans que pour cela tous crussent en lui. Croire, c�est tout autre chose que de constater un fait ind�niable et frappant.

Chez Simon et dans le d�sert

(v. 38-44). � En sortant de la synagogue, J�sus se rendit chez Simon dont la belle-m�re �tait atteinte d�une fi�vre ardente. �On le pria pour elle. Et s��tant pench� sur elle, il tan�a la fi�vre, et la fi�vre la quitta�. � l�instant, la femme se leva gu�rie et servit J�sus et ceux qui �taient avec lui. Dans la maladie de cette femme, nous avons une autre figure de l��tat dans lequel l�homme se trouve � la suite du p�ch�. Sans paix avec Dieu, sans repos, souffrant d�une mauvaise conscience, il cherche dans ce monde le bonheur qu�il n�a pas en Dieu. Son impuissance lui donne une agitation fi�vreuse. Il court, il se d�m�ne; la terre ne lui suffit pas; il cherche � avoir la ma�trise dans les airs, sous l�eau, comme sur la terre. Il emploie � cela l�intelligence que Dieu lui a donn�e, le peu de jours dont il dispose et qu�il abr�ge encore lui-m�me tr�s souvent. Puis il doit mourir dans cette fi�vreuse activit�, � moins qu�il ne fasse la connaissance de celui qui seul peut lui donner le repos et la paix en lui annon�ant que le p�ch�, cause de tous ses maux, a �t� �t� � la croix. S�il l�accepte, la paix devient sa part. Plein de bonheur, il peut, comme la belle-m�re de Pierre, servir le Seigneur, dans le calme et la confiance en lui, en attendant d��tre aupr�s de lui.

Au coucher du soleil, moment propice pour sortir dans les pays chauds, tous ceux qui avaient des infirmes et des malades les amen�rent � J�sus qui les gu�rissait tous. Les d�mons aussi, sortaient de plusieurs poss�d�s en criant que J�sus �tait le Fils de Dieu; mais J�sus leur interdisait de parler. Il se refusait � recevoir le t�moignage des d�mons et voulait que les hommes reconnussent qu�il �tait le Christ par son propre t�moignage � lui.

Le lendemain matin J�sus s�en alla dans un lieu d�sert, mais les foules le trouv�rent et cherch�rent � le retenir. Alors il leur dit: �Il faut que j�annonce le royaume de Dieu aux autres villes aussi; car j�ai �t� envoy� pour cela� (v. 43). J�sus n�avait devant lui que l�accomplissement de son service, conform�ment � la volont� de son P�re. Il ne voulait pas jouir de la consid�ration des foules, captiv�es par les d�monstrations de sa puissance et de sa parole, qu�il accomplissait par ob�issance � son Dieu et par amour pour les hommes. Un serviteur de Dieu aime � demeurer avec ceux au milieu desquels il travaille; mais son devoir est d�ob�ir et de plaire � son Ma�tre, et non de rechercher sa propre jouissance. J�sus s�en va continuer � pr�cher dans les synagogues de la Galil�e.

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