Bible Commentaries
Matthieu 2

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versets 1-23

Les mages

(v. 1-12). � Au moment de la naissance du Seigneur, des mages en Orient virent une �toile par laquelle ils comprirent que le roi des Juifs �tait n�. Ces mages, qui s�occupaient d�astrologie, de magie et de certaines sciences, �taient en honneur dans les cours royales. Ceux qui sont mentionn�s ici, tout en appartenant � cette classe de savants, �taient sans doute pieux; ils savaient qu�un roi �tait promis aux Juifs et ils l�attendaient (Nombres 24:17). Avertis de sa naissance par l�apparition de cette �toile, ils se mirent en route afin de lui rendre hommage. Arriv�s � J�rusalem, ils demandent � voir le roi des Juifs qui a �t� mis au monde, s�attendant sans doute � trouver la ville remplie de joie par cet �v�nement. H�las! il n�en �tait rien. Le peuple n�attendait pas plus son roi que les peuples chr�tiens n�attendent aujourd�hui la venue du Seigneur J�sus (1 Thessaloniciens 1:10).

Lorsque H�rode apprit l�arriv�e des mages et le but de leur visite, il fut troubl� et tout J�rusalem avec lui. Il r�unit donc les principaux sacrificateurs et les scribes, pour leur demander o� le Christ devait na�tre. Ils lui r�pondirent: �� Bethl�hem de Jud�e; car il est ainsi �crit par le proph�te: Et toi, Bethl�hem, terre de Juda, tu n�es nullement la plus petite parmi les gouverneurs de Juda, car de toi sortira un conducteur qui pa�tra mon peuple Isra�l� (v. 5, 6 et cf. Mich�e 5:2).

Le trouble caus� par la nouvelle de la naissance du roi promis par les �critures, nous fait voir dans quel triste �tat se trouvait le peuple. Ramen�s de la captivit�, conserv�s sur leur terre, au travers de mille difficult�s, pour attendre leur Messie; g�missant sous le joug des Romains; ayant sur eux un roi ex�crable, le mis�rable H�rode 1, un �tranger; poss�dant les �critures qui leur annon�aient la d�livrance par l�arriv�e de leur vrai roi, le fils de David, les Juifs ne l�attendent nullement; au contraire, sa naissance les troubla au lieu de les r�jouir. Cela nous fait voir que la pr�sence de Dieu g�ne les hommes plus que leurs maux et leurs peines. H�las! comme nous l�avons dit: Aujourd�hui, avec la lumi�re du christianisme, on n�attend pas davantage le Seigneur, et pourtant chacun, comme les sacrificateurs et les scribes d�alors, poss�de la parole de Dieu qui enseigne clairement que le Seigneur va revenir. Il y a longtemps que l��glise professante a perdu de vue cette v�rit�, qui d�pla�t au c�ur naturel et qui effraie le monde, car apr�s l�enl�vement des saints, �clateront les jugements apocalyptiques. �Le jour du Seigneur vient comme un voleur dans la nuit. ...Alors une subite destruction viendra sur eux ... et ils n��chapperont point� (1 Thessaloniciens 5:1-3), tandis qu�il appara�tra �� salut � ceux qui l�attendent� (H�breux 9:28). Tous nos lecteurs l�attendent-ils?

1 Cet H�rode est appel� dans l�histoire �H�rode le Grand�. D�origine Idum�enne (les Idum�ens �taient issus d��dom et n�avaient aucun droit � r�gner en Isra�l), il �tait par un de ses nombreux mariages, alli� � la c�l�bre famille juive des Macchab�es. C�est par finesse qu�il obtint des Romains le tr�ne de Jud�e. V�ritable tyran, cruel, ambitieux, il faisait mourir tous ceux qui lui portaient ombrage, dans le peuple comme dans sa famille. Soup�onneux, m�fiant, ce qui arrive lorsqu�on a mauvaise conscience, il se d�barrassait de ce qui le g�nait. Cela fait comprendre le peu de cas qu�il fit de la vie des petits enfants de Bethl�hem, pensant atteindre dans le nombre un pr�tendant au tr�ne qu�il occupait � tort. Pour rendre son r�gne tol�rable aux Juifs, qui naturellement le ha�ssaient, il fit restaurer splendidement le temple de J�rusalem. On travailla quarante-six ans � cette reconstruction; c�est � ce temps que les Juifs font allusion en Jean 2:20. H�rode mourut l�ann�e apr�s le massacre des enfants de Bethl�hem, apr�s un r�gne de trente-quatre ans.

Son fils Arch�la�s lui succ�da; il fut aussi cruel que son p�re. Son r�gne fut court.

H�rode, dont il est parl� dans les �vangiles, pendant le minist�re du Seigneur, �tait un autre fils d�H�rode le Grand, mais il �tait, comme nous le voyons en Luc 3:1, t�trarque de la Galil�e (Le titre de T�trarque d�signait � l�origine celui qui gouvernait la quatri�me partie d�un �tat d�membr�). Il r�gna jusqu�apr�s la mort du Seigneur.

Le roi H�rode, nomm� H�rode-Agrippa I dans l�histoire, dont il est parl� au chap. 12 des Actes, sans �tre fils du pr�c�dent, �tait petit-fils d�H�rode le Grand et roi de Jud�e.

Agrippa II devant lequel l�ap�tre fit son apologie � C�sar�e, �tait aussi un H�rode, fils du pr�c�dent.

Personne n��tait plus troubl� � J�rusalem qu�H�rode, le faux roi des Juifs. Aussi appela-t-il secr�tement les mages pour savoir quand l��toile leur �tait apparue; puis il les envoya � Bethl�hem, leur disant de revenir aupr�s de lui lorsqu�ils auraient trouv� le petit enfant, feignant de vouloir, lui aussi, lui rendre hommage, tandis que son c�ur �tait rempli du d�sir de le faire mourir.

Dieu guidait ces mages pieux; il se servait de la connaissance qu�avaient les sacrificateurs pour leur enseigner o� ils trouveraient Celui qu�ils cherchaient, et, lorsqu�ils furent en route, il fit appara�tre l��toile qu�ils avaient vue en Orient; elle alla devant eux et se tint au-dessus du lieu o� �tait J�sus. �Quand ils virent l��toile, ils se r�jouirent d�une fort grande joie. Et �tant entr�s dans la maison, ils virent le petit enfant avec Marie sa m�re; et, se prosternant, ils lui rendirent hommage; et ayant ouvert leurs tr�sors, ils lui offrirent des dons, de l�or, et de l�encens, et de la myrrhe� (v. 10, 11). Dieu veillait � ce que son Fils re�ut, � son entr�e dans ce monde, les honneurs dus � un roi. Puisque les chefs de son peuple n��taient pas en �tat de les lui rendre, il trouva ces sages d�entre les Gentils pour accomplir ce service. En Luc, d�humbles bergers sont admis � voir le Seigneur � sa naissance, puisque le peuple ne l�attendait pas.

D�s le d�but de sa vie ici-bas, le pr�cieux Sauveur a �t� m�connu et m�pris�; mais Dieu a toujours op�r� dans le c�ur de quelques-uns pour les amener � le discerner, le recevoir et l�honorer. Il en est de m�me aujourd�hui.

H�rode et les enfants de Bethl�hem

(v. 13-18). � Dieu veillait sur le divin enfant qui, par sa naissance dans ce monde, �tait expos� � la haine de Satan et des hommes.

Connaissant les criminelles intentions d�H�rode, Dieu avertit les mages de retourner dans leur pays sans passer aupr�s du roi, ce qu�ils firent (v. 12). Apr�s leur d�part, Joseph eut un songe dans lequel le Seigneur lui apparut et lui dit: �L�ve-toi, prends le petit enfant et sa m�re, et fuis en �gypte, et demeure l� jusqu�� ce que je te le dise; car H�rode cherchera le petit enfant pour le faire p�rir� (v. 13).

Avant m�me qu�H�rode ait form� son dessein criminel, Dieu ordonnait � Joseph de fuir en �gypte. Le mis�rable roi ignorait qu�au-dessus de lui il y en avait un qui �conna�t les pens�es des hommes� (Psaumes 94:11), et il savait encore moins quelle �tait la gloire de ce petit enfant, auquel personne ne pouvait �ter la vie, car J�sus ne mourut qu�en se livrant lui-m�me. Toutefois, pour prot�ger son Fils, Dieu n�a pas voulu accomplir un miracle qui aurait attir� l�attention des hommes, mais il pr�vint Joseph en silence, comme si J�sus avait pu �tre mis � mort. Puis cela permettait l�accomplissement de cette proph�tie d�Os�e: �J�ai appel� mon fils hors d��gypte� (Os�e 11:1). Comme Isra�l avait �t� appel� hors d��gypte autrefois, Christ devrait l��tre, lui aussi, le vrai Isra�l; mais avec cette diff�rence que Celui qui devait sortir d��gypte, n�avait pas besoin d��tre d�livr�, comme Isra�l l�avait �t�: il venait lui-m�me pour d�livrer le peuple du pouvoir d�un plus puissant que le Pharaon.

H�rode, voyant que les mages s��taient jou�s de lui, fut fort en col�re. L�origine et le caract�re de cette col�re sont faciles � comprendre: Satan savait que la semence de la femme devait lui briser la t�te; aussi, depuis la chute, fit-il tout son possible pour emp�cher l�ex�cution de cette sentence. Sachant que cette semence, Christ, surgirait du peuple juif, il essaya maintes fois d�exterminer cette race, comme en �gypte, lorsque le Pharaon ordonna de jeter les enfants m�les des H�breux dans le fleuve. Souvent il amena le peuple sous les jugements de Dieu en le poussant � p�cher, croyant le d�truire de cette mani�re. La race royale, d�o� devait na�tre le Christ, fut pr�s d��tre an�antie par la reine Athalie; il n�en resta que Joas, un enfant sauv� par la fille du sacrificateur J�ho�ada. Dans notre chapitre, c�est H�rode qui est l�instrument du diable pour faire dispara�tre J�sus, quand il ordonne de mettre � mort les petits enfants de Bethl�hem. Il crut finalement triompher en poussant les hommes � crucifier le Seigneur, mais c�est alors qu�il fut rendu impuissant et eut la t�te bris�e. Apocalypse 12:4, r�sume tout cet effort de Satan en nous montrant celui-ci, dans un tableau symbolique, pr�t � d�vorer �l�enfant m�le� qui devait na�tre de la femme, symbole d�Isra�l.

Mais c�est en vain que Satan et les hommes cherchent � s�opposer � Dieu. Dans un jour � venir, les rois de la terre se l�veront ensemble contre l��ternel et contre son Oint, et il est dit: �Celui qui habite dans les cieux se rira d�eux, le Seigneur s�en moquera� (Psaumes 2:4). Croyant ne pas manquer son but, H�rode fait tuer tous les petits enfants m�les qui se trouvent dans le territoire de Bethl�hem, depuis l��ge de deux ans et au-dessous, selon le temps, est-il dit, dont �il s��tait enquis... aupr�s des mages� (v. 16). On peut comprendre d�apr�s ce passage qu�il s��tait �coul� environ deux ans depuis que l��toile �tait apparue aux mages en Orient, leur annon�ant la naissance du Seigneur. Donc le petit enfant J�sus �tait en tout cas dans sa deuxi�me ann�e � ce moment-l� 1.

1 En pr�tant attention au r�cit biblique, on voit qu�il est absurde de placer les mages et les bergers ensemble � l��table de Bethlehem, comme on l�a fait dans certains chants et r�cits relatifs � la naissance du Seigneur, puisque les bergers paraissent � sa naissance, tandis que les mages ne vinrent qu�environ deux ans plus tard.

La douleur caus�e � Bethl�hem par le massacre de ces enfants entrait dans l�accomplissement d�une proph�tie de J�r�mie (chap. 31:15): �Une voix a �t� ou�e � Rama, des lamentations, et des pleurs, et de grands g�missements, Rachel pleurant ses enfants; et elle n�a pas voulu �tre consol�e, parce qu�ils ne sont pas�. Rama d�signe la contr�e dans laquelle �tait situ�e Bethl�hem. Si le Seigneur avait �t� re�u, accomplissant la restauration d�Isra�l dont parle ce chap. 31 de J�r�mie, ces petits enfants n�auraient pas �t� mis � mort; ils auraient joui de son r�gne; mais ayant particip� imm�diatement � la r�jection de Christ, ils auront leur part avec lui dans la gloire c�leste, ce qui vaut encore infiniment mieux. Pour la terre, il est vrai, leur mort est un sujet de pleurs. Il est triste aussi de penser qu�un des premiers effets de la pr�sence de Christ ici-bas, a �t� le massacre de ces petits enfants: cela montre ce qu�est le c�ur de l�homme. Mais, comme quelqu�un l�a dit: �Si la terre se vide, c�est pour remplir le ciel�. Le but de Dieu est de peupler, avec des hommes parfaitement heureux, une terre nouvelle; voil� pourquoi, dans son insondable amour, il a fait descendre son Fils bien-aim� sur cette terre corrompue et remplie de violence.

Retour d��gypte

(v. 19-23). � Un ange du Seigneur apparut en songe � Joseph, en �gypte, pour lui annoncer qu�H�rode �tait mort: �L�ve-toi�, lui dit-il, �et prends le petit enfant et sa m�re, et va dans la terre d�Isra�l�. Comme il avait ob�i pour s�en aller, il ob�it maintenant pour revenir. En chemin, apprenant qu�Arch�la�s r�gnait en Jud�e, il craignit d�y aller, sachant, sans doute, que le fils �tait aussi cruel que le p�re. Averti encore divinement en songe, Joseph se retira en Galil�e et alla se fixer � Nazareth o� il habitait auparavant, comme nous l�apprend l��vangile selon Luc (1:26, 27 et 2:4). Marie et Joseph avaient quitt� cette ville pour venir � Bethl�hem en vue du recensement ordonn� par l�empereur Auguste, circonstance dont Dieu se servit pour que son Fils naisse � Bethl�hem, selon les �critures. Ils revinrent � Nazareth non seulement � cause de la m�chancet� d�Arch�la�s, mais afin que s�accomplisse encore cette parole des proph�tes: �Il sera appel� Nazar�en�. Ce terme indique non seulement qu�il venait de cette ville, dont le nom signifie: �s�par�, consacr�, mais d�signait aussi le caract�re de J�sus comme le vrai Nazar�en, l�homme absolument s�par� de toute influence de ce monde pour servir Dieu dans une parfaite cons�cration. Sa perfection comme nazar�en provenait de sa divinit�, mais se r�alisait dans sa parfaite humanit�. Le nom de nazar�en �tait aussi un terme de m�pris par lequel l�homme, dans son aveuglement et sa haine, d�signait Celui qui, dans sa parfaite saintet�, �tait l�expression de l�amour de Dieu pour le p�cheur. Car Nazareth �tait un endroit m�pris� dans la contr�e de Galil�e, qui, elle-m�me aussi, �tait m�pris�e par les Juifs 1.

1 Quoique les Galil�ens fussent Juifs, les Juifs, dans les �vangiles, sont les habitants de la Jud�e.

Dans quelle humilit� le Seigneur est venu pour nous sauver, chers lecteurs, lui, le Fils �ternel de Dieu, Dieu lui-m�me, s�an�antissant comme tel, prenant la forme d�esclave! Trouv� en figure comme un homme, il s�est abaiss� lui-m�me (Philippiens 2:7, 8). D�s sa naissance, il est m�pris� et d�laiss� des hommes, celui qui r�alise dans toute sa vie ici-bas, qu�il est l��homme de douleurs, et sachant ce que c�est que la langueur, et comme quelqu�un de qui on cache sa face; il est m�pris�, et nous n�avons eu pour lui aucune estime� (�sa�e 53:3). D�s son entr�e dans ce monde, il doit fuir la pers�cution; rentr� dans son pays, la m�chancet� de l�homme le contraint � se retirer dans une contr�e et dans une localit� m�pris�es par l�orgueil du Juif; et l�, dans l�humilit�, il passe trente ann�es sur lesquelles nous n�avons pas de d�tails, sauf ce qui est rapport� en Luc 2:41 � 52. Il travaillait du m�tier de Joseph, car non seulement il est appel�: �le fils du charpentier�, mais aussi: �le charpentier�, en Marc 6:3.

Cet abaissement du Sauveur ne touche-t-il pas nos c�urs, lorsque nous nous disons en le consid�rant: �C�est pour moi qu�il a quitt� la gloire pour prendre une telle place dans ce monde, et finalement, pour subir sur la croix le jugement terrible que j�avais m�rit� � cause de mes nombreux p�ch�s�? Combien alors, la vie de ceux qui connaissent le Sauveur et jouissent de son amour, ne doit-elle pas lui �tre consacr�e et ressembler � la sienne, dans l�humilit�, le renoncement, ces caract�res du nazar�en, s�par� de toute souillure, consacr� � Dieu, que lui a r�alis�s dans toute leur perfection? Si nous avons le privil�ge de croire en ce Sauveur bien-aim�, imitons son exemple. Le secret pour suivre sa trace, c�est de l�aimer, et le secret pour l�aimer, c�est de penser � son amour pour nous, et d�en jouir.

Informations bibliographiques
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