Bible Commentaries
Michée 5

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versets 1-15

L�Assyrien et la victoire du R�sidu d�Isra�l

� la fin du chap. 4, il est moins question du si�ge de J�rusalem elle-m�me que du combat port� hors de ses murs, par l��ternel et son peuple, contre les nations assembl�es, bien que J�rusalem reste le centre que vise tout leur effort. D�autres passages (Abdias, �sa�e 63) nous apprennent que le choc final et la d�faite des nations auront lieu en �dom.

Cependant un dernier ennemi surgit. Ce n�est pas l�empire universel confi� aux nations, dont Babylone est la t�te, puis an�anti, � la fin du chap. 4, dans sa derni�re incarnation satanique, l�Empire romain ressuscit�. Non, c�est l�Assyrien, l�ennemi du dernier jour, qui, comme nous l�avons dit, joue le r�le pr�pond�rant dans Mich�e, soit comme Assyrien historique avant que l��ternel abandonne son peuple, soit comme Assyrien proph�tique au moment o� Dieu reprend ses relations avec Isra�l. Nous le voyons entrer en sc�ne dans notre chapitre.

�Maintenant, attroupe-toi, fille de troupes� (v. 1). Cette �fille de troupes� est mise en contraste avec la �fille de Sion� (4:10, 13). Elle est appel�e par l��ternel � s�attrouper. Elle ne conna�t pas davantage �les pens�es et le conseil de Dieu� que les autres nations amass�es par l��ternel (4:12). Cette fille de troupes est, comme le v. 5 nous l�apprend, l�Assyrien pouss� par son aveuglement � mettre le si�ge contre J�rusalem. On voit ainsi r�appara�tre l�Assyrien proph�tique, avec les caract�res de l�Assyrien historique, comme en t�moignent aussi les proph�tes �sa�e, Jo�l, Nahum et d�autres.

La raison de cette invasion nous est donn�e par Mich�e. C�est un jugement sur Isra�l � cause de la mani�re dont il a trait� son Juge, son Messie et son Roi. �Ils frappent le juge d�Isra�l avec une verge sur la joue� (v. 1). Le m�pris et la haine du peuple incr�dule de jadis contre le Christ, telle est la cause de ce jugement du dernier jour, mais le but de ce jugement est de produire dans le c�ur et la conscience du R�sidu une compl�te repentance, comme on le voit en Zach. 12:8-14.

Notons les interlocuteurs dans ce v. 1. D�abord la voix de l��ternel apr�s avoir rassembl� les nations au chap. 4:11, appelle maintenant l�Assyrien � s�attrouper. Apr�s cela le R�sidu prend la parole: �Il a mis le si�ge contre nous�. Il reconna�t que ce jugement vient de l��ternel. Puis le proph�te explique la cause de ce jugement: �Ils frappent le juge d�Isra�l avec une verge sur la joue�. �sa�e aussi nous pr�sente les causes du jugement de Dieu sur Isra�l. D�abord l�idol�trie (40-48), puis comme ici, le rejet du Messie (49-57).

Au v. 2 l��ternel parle, dans une parenth�se1 d�licieuse et pleine de gr�ce, de ce qu�il avait voulu faire � l��gard d�Isra�l en lui donnant un Roi selon son propre c�ur: �(Et toi, Bethl�hem �phrata, bien que tu sois petite entre les milliers de Juda, de toi sortira pour moi Celui qui doit dominer en Isra�l, et duquel les origines ont �t� d�anciennet�, d�s les jours d��ternit�)�.

1 La traduction tr�s r�pandue qui commence le cinqui�me chapitre au verset 2 nous semble indiquer un manque r�el d�intelligence de tout ce passage.

Les principaux sacrificateurs et les scribes avaient cit� cette parole � H�rode qui s�enqu�rait d�eux o� le Christ devait na�tre (Matt. 2:3-6). Mais pourquoi Bethl�hem �phrata au lieu de �Bethl�hem, terre de Juda�, selon la citation de Matthieu? Je pense que l�Esprit de Dieu reporte ici notre pens�e � la naissance de Benjamin et � la mort de Rachel (Gen. 35:16-19; 48:7). Benjamin est le �fils de la droite� du p�re (Gen. 35:18), comme il est le Bien-aim� de l��ternel (Deut. 33:12). Bethl�hem est �petite entre les milliers de Juda�. Il a plu � Dieu de choisir cette bourgade humble et sans apparence pour en faire sortir le dominateur. Dieu enlevait ainsi � l�homme toute pr�tention de se glorifier; d�autre part, c��tait la cit� de David (Luc 2:4); il fallait donc que le vrai David y naqu�t. Mais Dieu a encore une autre raison pour nommer ce lieu Bethl�hem �phrata. C�est l� que la mort atteint l��pouse du choix de Jacob; c�est donc en figure quand tout espoir de vivre est perdu pour Isra�l que surgit le Christ. �De toi sortira pour moi celui qui doit dominer sur Isra�l� �Pour moi�; Dieu parle ici. Ses conseils sont accomplis dans cet homme qui n�apporte pas seulement la b�n�diction au peuple, mais fait resplendir la gloire de Dieu. Jamais pareille chose ne s��tait encore produite. Ni David, ni Salomon, hommes faillibles, n�auraient pu �tre, sans r�serve, des hommes selon le c�ur de Dieu. Lui ne pouvait �tre satisfait que du Dominateur qui en sortirait pour Lui, le m�me qui aurait domin� sur Isra�l, si ce dernier avait voulu le recevoir. Mais qu�a fait son peuple? Il l�a rejet�, accabl� de m�pris, frapp� de verges, il a crach� contre lui et lui a donn� des soufflets. Et cependant �ses origines �taient d�anciennet�, d�s les jours d��ternit�!� (v. 2; �s. 9:6). N�est-ce pas la condamnation absolue de l�homme? La derni�re attaque de l�Assyrien est la vengeance exerc�e contre J�rusalem pour un tel m�pris de Dieu!

�C�est pourquoi il les livrera jusqu�au temps o� celle qui enfante aura enfant� (v. 3).

Ici le proph�te reprend la parole, interrompue par l��ternel au v. 2. Le �C�est pourquoi� du v. 3 se relie aux mots: �Ils frappent le juge d�Isra�l avec une verge sur la jou�. En pr�sence de toute la gr�ce divine qui donnait le Christ pour Roi � Isra�l, le peuple et particuli�rement J�rusalem, sujet principal de la proph�tie de Mich�e, avait commis cet �pouvantable attentat. C�est pourquoi la r�tribution d�un tel forfait doit avoir lieu. Isra�l sera livr� par l��ternel jusqu�au temps de l�enfantement. Au lieu d�avoir �t� rassembl�, comme il aurait d� l��tre, par la venue du Messie, il sera livr� jusqu�� ce que tout le travail de son angoisse et de sa tribulation ait pris fin. Il s�agit moins ici du fruit de l�enfantement (voyez 4:9, 10) que des douleurs et de la d�tresse d�Isra�l, quand elles auront �t� consomm�es1. �Il les livrera�; c�est Dieu qui les livre jusqu�� ce que la tribulation soit termin�e.

1 Je pense que tel doit �tre le sens. Si l�on voulait consid�rer le produit de l�enfantement, on pourrait invoquer non pas Apoc. 12:4, 5, o� l�Isra�l des conseils de Dieu enfante le �fils m�le�, Christ et l��glise, dont l�enl�vement au ciel met fin � la p�riode actuelle; mais plut�t le �R�sidu de la semence de la femme� (Apoc. 12:17).

�Et le reste de ses fr�res retournera vers les fils d�Isra�l� (v. 3). Ce reste avait �t� d�livr� de la captivit� de Babylone sous Cyrus (4:10), mais, au lieu de recevoir le Messie, en vue duquel il �tait ramen� dans son pays, il l�a frapp� sur la joue, comme nous l�avons vu, et en vertu de ce p�ch�, il est retourn� dans la dispersion vers �les fils d�Isra�l�. Pareil aux dix tribus, il est rentr� dans la captivit� au sein des nations.

Il n�en a pas �t� de m�me au d�but de la parenth�se par laquelle s�ouvre l�histoire de l��glise et qui se ferme ici-bas � la venue du Seigneur. Le R�sidu d�Isra�l, le reste des fr�res de Christ, est venu � l��glise pour en faire partie; �ceux qui devaient �tre sauv�s�, terme employ� pour le R�sidu, ont �t� ajout�s � l�Assembl�e (Actes 2:47), au lieu d��tre dispers�s de nouveau comme le furent les transport�s de Babylone � la suite du meurtre du Fils de Dieu.

�Et il se tiendra et pa�tra son troupeau avec la force de l��ternel, dans la majest� du nom de l��ternel, son Dieu. Et ils habiteront en s�ret�, car maintenant il sera grand jusqu�aux bouts de la terre. Et lui sera la paix� (v. 4).

Ce n�est plus seulement, comme au chap. 4 v. 8, le royaume revenant � la fille de J�rusalem; car le proph�te nous d�crit ici la personne du Roi, du Berger d�Isra�l. Apr�s que le jugement aura �t� ex�cut� sur J�rusalem, le Juge soufflet� jadis, Celui dont les origines sont �ternelles, se tiendra l� et pa�tra son troupeau. �De Dieu�, dit Jacob, �est le Berger, la pierre d�Isra�l� (Gen. 49:25). Ce Christ, autrefois bafou�, se tiendra l� dans la force1 et dans la majest� de l��ternel, comme le �Dieu fort, le P�re du si�cle, le Prince de paix� (�sa�e 9:6). Qu�y a-t-il, en effet, de plus paisible qu�un Berger paissant son troupeau? Mais cette calme fonction sera remplie par Celui qui, maintenant, sera grand jusqu�aux bouts de la terre. �Lui sera la paix.� Tableau, � la fois reposant et grandiose, de cette p�riode mill�naire o�, sur la nation d�livr�e et jusqu�aux bouts de la terre, resplendira la face paisible et souveraine de l�homme autrefois an�anti pour accomplir l��uvre de la R�demption, maintenant souverainement �lev�, tout en restant le fid�le Berger de ses brebis et le serviteur de ses bien-aim�s. Ce service �ternel d�amour nous le go�terons, nous aussi, dans la gloire, mais eux, �l�Agneau qui est au milieu du tr�ne les pa�tra�, est-il dit en Apoc. 7:17.

1 Ce mot caract�rise la force divine elle-m�me, force qui appartient de la m�me mani�re � Christ (Ps. 110:2) et dans laquelle tous les saints de son peuple trouvent leur force.

Le v. 4, ayant fait la description magnifique de la personne glorieuse � laquelle sera confi�e la garde du troupeau, les v. 5 � 9 nous renseignent sur les caract�res du troupeau lui-m�me, du �R�sidu de Jacob�, qui prend la parole au v. 5:

�Quand l�Assyrien entrera dans notre pays, et quand il mettra le pied dans nos palais, nous �tablirons contre lui sept pasteurs et huit princes des hommes. Et ils ravageront le pays d�Assyrie avec l��p�e, et le pays de Nimrod dans ses portes.�

Christ lui-m�me est le Lib�rateur quand l�Assyrien entre dans �notre pays� (c�est-�-dire celui du R�sidu, du vrai Isra�l). Mais il emploie des instruments de sa puissance, une pl�nitude de pasteurs (sept) et de princes (huit), en rapport avec son gouvernement terrestre (quatre + quatre). Ce sont les �sauveurs� d�Abdias 21. Ils ravagent le pays d�Assyrie. J�ai sugg�r� autre part1 que cette invasion de l�Assyrie pourrait �tre la cause du retour de l�Assyrien, lors de sa campagne d��gypte, quand �des nouvelles de l�Orient et du Nord l�effrayeront� (Dan. 11:44).

1 L�histoire proph�tique des derniers jours, par H. R.

�Et il (le Messie) nous d�livrera de l�Assyrien, quand il entrera dans notre pays, et qu�il mettra le pied dans nos confins� (v. 6).

Nous assistons maintenant � cette destruction finale de l�Assyrien par le Seigneur lui-m�me, mentionn�e en Dan. 11:45 et pr�dite par �sa�e, �z�chiel, Jo�l et d�autres proph�tes.

�Et le R�sidu de Jacob sera, au milieu de beaucoup de peuples, comme une ros�e de par l��ternel, comme des ond�es sur l�herbe, � qui n�attend pas l�homme, et ne d�pend pas des fils des hommes� (v. 7).

Tel est le premier caract�re du R�sidu sous le sceptre de Christ. Il portera les traits de Celui qui s�est mis � sa t�te (2 Sam. 23:4; Prov. 16:15; 19:12; Os�e 14:5); il sera comme une ros�e qui n�exige aucun effort; un pur fruit de la gr�ce qui n�attend pas l�homme, ni ne d�pend des fils des hommes. Ainsi sera l�aube du mill�nium, et ce R�sidu dont il est dit. �Du sein de l�aurore te viendra la ros�e de ta jeunesse� (Ps. 110:3). Toute b�n�diction d�coulera du Roi c�leste qui viendra manifester sa pr�sence au milieu de son peuple; elle sera la part d�Isra�l, en communion avec son Chef.

�Et le R�sidu de Jacob sera, parmi les nations, au milieu de beaucoup de peuples, comme un lion parmi les b�tes de la for�t, comme un jeune lion parmi les troupeaux de menu b�tail, qui, s�il passe, foule et d�chire, et il n�y a personne qui d�livre� (v. 8).

Tel est le second caract�re du R�sidu de Jacob. Juda, la tribu royale est � sa t�te, ce qu�implique le nom de Jacob, comme nous l�avons souvent remarqu�. C�est de Juda qu�il est dit: �Juda est un jeune lion; tu es mont� d�aupr�s de la proie, mon fils. Il se courbe, il se couche comme un lion, et comme une lionne; qui le fera lever?� (Gen. 49:9, 10). Mais Juda porte avant tout le caract�re de son Chef qui est le Christ. C�est lui qui est appel� �le lion qui est de la tribu de Juda, la racine de David� (Apoc. 5:5). Comme il communique sa gr�ce � ceux qui sont de sa race, il leur communique aussi sa force, et c�est par Lui que le R�sidu asservira les nations et dominera �parmi les b�tes de la for�t�.

Au v. 9, le R�sidu s�adresse au Seigneur lui-m�me: �Ta main se l�vera sur tes adversaires, et tous tes ennemis seront retranch�s�. Il donne la gloire � Christ seul, ne s�attribuant aucune vertu pour vaincre ce qui s��l�ve contre son Roi, mais la gr�ce et la force lui sont communiqu�es par le Chef adorable auquel il appartient pour toujours. C�est ainsi que le R�sidu a appris, dans le chemin de l�humiliation, � n�avoir aucune confiance en lui-m�me et � attribuer � l��ternel tout le bien qui est produit. Comparez ce que Dieu dit du R�sidu aux v. 7 et 8, avec ce que le R�sidu pense de lui-m�me en Esdras 9:5-15. Dans ces conditions Dieu fait savoir, par la bouche du proph�te, au �reste des r�chapp�s�, qu�Il veut faire de lui le vase de sa gr�ce et de sa puissance. Le R�sidu r�pond (v. 9) en attribuant toute la gloire � son Seigneur et � son Dieu.

Aux v. 10 � 15 l��ternel parle. Il retranchera du milieu du peuple apostat l�appareil guerrier, les villes et les forteresses, retraites de l�Antichrist (Dan. 11:39). Toute cette puissance sera r�duite � n�ant, avec ses enchantements et ses idoles (v. 10-14). Du m�me coup (v. 15), la col�re et la fureur de l��ternel tomberont sur les nations auxquelles le peuple incr�dule s��tait assimil� et dont il avait partag� l�apostasie. Ainsi le r�gne de paix sera �tabli par les jugements. L��ternel commence par exercer le jugement sur sa propre maison, puis il l��tend au monde et � la nation apostate, mais tout cela en vue de la b�n�diction finale de son peuple et de l��tablissement du royaume glorieux de Christ.

Informations bibliographiques
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