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Nombres 14

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versets 1-45

�Et toute l�assembl�e �leva sa voix, et jeta des cris, et le peuple pleura cette nuit-l�.� Avons-nous � nous en �tonner? Que pouvait-on attendre d�un peuple qui n�avait autre chose devant les yeux que forts g�ants, hautes murailles, grandes villes? Que pouvait-il r�sulter, sinon des larmes et des soupirs, de l��tat d�une assembl�e qui se voyait �comme des sauterelles� en pr�sence de ces insurmontables difficult�s, sans aucun sentiment de la puissance divine qui pouvait les faire sortir victorieusement de tout? L�assembl�e enti�re �tait abandonn�e � l�empire absolu de l�infid�lit�. Ils �taient entour�s des nu�es sombres et glaciales de l�incr�dulit�. Dieu �tait exclu. Il n�y avait pas un seul rayon de lumi�re pour �clairer les t�n�bres dont ils s��taient envelopp�s. Ils �taient occup�s d�eux-m�mes et de leurs difficult�s, au lieu de l��tre de Dieu est de ses ressources. Que pouvaient-ils donc faire, sinon �lever une voix de pleurs et de lamentation?

Quel contraste entre ceci et ce que nous lisons au commencement du chapitre 15 de l�Exode. L�, leurs yeux n��taient fix�s que sur l'�ternel; ils pouvaient donc entonner ce chant de victoire: �Tu as conduit par ta bont� ce peuple que tu as rachet�; tu l�as guid� par ta force jusqu�� la demeure de ta saintet�. Les peuples l�ont entendu, ils ont trembl�; l�effroi a saisi les habitants de la Philistie. Alors les chefs d��dom ont �t� �pouvant�s; le tremblement a saisi les forts de Moab; tous les habitants de Canaan se sont fondus. La crainte et la frayeur sont tomb�es sur eux� (vers. 13-16).

Au lieu de cela, ce fut Isra�l qui trembla, et que la douleur saisit: c�est le changement de tableau le plus complet. La douleur, le tremblement et la frayeur saisissent Isra�l au lieu de leurs ennemis. Et pourquoi? Parce que Celui qui occupait leur vue, en Exode 15, est enti�rement exclu en Nombres 14. L� est toute la diff�rence. Dans l�un des cas, la foi a le dessus; dans l�autre, l�incr�dulit�.

�Par la grandeur de ton bras ils sont devenus muets comme une pierre, jusqu�� ce que ton peuple, � �ternel! ait pass�, jusqu�� ce qu�ait pass� ce peuple que tu t�es acquis. Tu les introduiras et tu les planteras sur la montagne de ton h�ritage, le lieu que tu as pr�par� pour ton habitation, � �ternel! le sanctuaire, � Seigneur! que tes mains ont �tabli. L��ternel r�gnera � toujours et � perp�tuit� (Vers. 16-18.) Oh! comme ces accents de triomphe contrastent avec les cris et les lamentations incr�dules du chapitre 14 des Nombres! En Exode 15, par un mot des fils d�Anak, des hautes murailles et des sauterelles. Il n�y est question que de l'�ternel, de sa droite, de son bras puissant, de sa force, de son h�ritage, de son habitation, de ses actes en faveur de son peuple rachet�. S�agit-il des habitants de Canaan? on ne les voit que dans le deuil, frapp�s de terreur, tremblant et se fondant.

Lorsque nous revenons au chapitre 14 des Nombres, tout est bien tristement renvers�. Les fils d�Anak sont mis en avant. Les murailles �lev�es comme des tours, les villes de g�ants aux remparts mena�ants remplissent la vue du peuple; mais nous n�entendons pas un seul mot sur le tout-puissant Lib�rateur. Ce sont les difficult�s d�un c�t�, et les sauterelles de l�autre, et l�on se demande: �Est-il possible que ceux qui entonn�rent le chant de triomphe au bord de la mer Rouge soient devenus les pleureurs incr�dules de Kad�s?�

H�las! oui; et cela nous donne une s�rieuse et sainte le�on. Nous devons continuellement, en traversant les sc�nes de ce d�sert, revenir aux paroles qui nous disent que toutes ces choses arrivaient � Isra�l comme types; et qu��elles ont �t� �crites pour nous servir d�avertissement, � nous que les fins des si�cles ont atteints� (1 Cor. 10:11). Ne sommes-nous pas, aussi bien qu�Isra�l, port�s � regarder aux difficult�s qui nous entourent, plut�t qu�au Bien-aim� qui a entrepris de nous les faire traverser pour nous amener sains et saufs dans son royaume �ternel? Pourquoi sommes-nous quelquefois abattus? Pourquoi nous lamentons-nous? Pourquoi entend-on, au milieu de nous, des paroles de m�contentement et d�impatience plut�t que des chants de louange et de reconnaissance? Simplement parce que nous permettons aux circonstances de nous voiler Dieu, au lieu de l�avoir pour parfait abri de nos yeux et pour parfait objet de nos c�urs.

Enfin, demandons-nous pourquoi nous n�gligeons si d�plorablement de nous �tablir fermement dans notre position d�hommes c�lestes? � de prendre possession de ce qui nous appartient comme chr�tiens, de l�h�ritage spirituel et c�leste que Christ nous a acquis, et dans lequel il est entr� comme notre pr�curseur? Un seul mot d�finit cet obstacle: l�incr�dulit�!

La Parole inspir�e d�clare au sujet d�Isra�l, que: �Ils n�y purent entrer [en Canaan] � cause de l�incr�dulit� (H�b. 3:19). Il en est ainsi de nous. � cause de notre incr�dulit�, nous ne pouvons pas entrer dans notre h�ritage c�leste � nous ne pouvons prendre possession, en pratique, de notre v�ritable portion � nous ne pouvons pas marcher, de jour en jour, comme un peuple c�leste, qui n�a aucune place, aucun nom, aucune portion sur la terre � rien � faire avec ce monde, si ce n�est d�y passer comme des �trangers et des p�lerins marchant sur les traces de Celui qui nous a pr�c�d�s et qui a pris sa place dans les cieux. Parce que la foi n�a pas d��nergie, les choses visibles ont plus de puissance sur nos c�urs, que celles qui ne se voient pas. Oh! que le Saint Esprit fortifie notre foi, donne de l��nergie � nos �mes et nous conduise en toutes choses, afin que nous soyons trouv�s non seulement parlant, � mais vivant de la vie du ciel, � la louange de Celui qui nous y a appel�s dans sa gr�ce infinie.

�Et tous les fils d�Isra�l murmur�rent contre Mo�se et contre Aaron; et toute l�assembl�e leur dit: Oh! si nous �tions morts!� Et pourquoi l��ternel nous fait-il venir dans ce pays, pour y tomber par l��p�e, pour que nos femmes et nos petits enfants deviennent une proie? Ne serait-il pas bon pour nous de retourner en �gypte? Et ils se dirent l�un � l�autre: �tablissons un chef, et retournons en �gypte.� (Vers. 2-4.)

Il y a deux tristes phases d�incr�dulit� qui se montrent dans l�histoire d�Isra�l au d�sert; l�une en Horeb, l�autre en Kad�s. En Horeb, ils firent un veau, et dirent: �C�est ici ton dieu, � Isra�l! qui t�a fait monter du pays d��gypte� (Exode 32:4). � Kad�s ils proposent d��tablir un chef pour les ramener en �gypte. En Horeb, c�est la superstition de l�incr�dulit�. � Kad�s, c�est l�ind�pendance volontaire de l�incr�dulit�; or, nous ne devons certainement pas nous �tonner que ceux qui pouvaient penser qu�un veau les avait fait sortir d��gypte, puissent vouloir se donner un chef pour les y reconduire. Caleb forme un brillant contraste avec tout cela. Pour lui, il n�y avait ni mort dans le d�sert, ni retour en �gypte, mais une riche entr�e dans la terre promise, � l�abri du bouclier imp�n�trable de l'�ternel.

�Et Josu�, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunn�, qui �taient d�entre ceux qui avaient reconnu le pays, d�chir�rent leurs v�tements, et parl�rent � toute l�assembl�e des fils d�Isra�l, disant: Le pays par lequel nous avons pass� pour le reconna�tre est un tr�s bon pays. Si l��ternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-l� et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel. Seulement, ne vous rebellez pas contre l��ternel; et ne craignez pas le peuple du pays, car ils seront notre pain: leur protection s�est retir�e de dessus eux, et l��ternel est avec nous; ne les craignez pas. Et toute l�assembl�e parla de les lapider avec des pierres.� (Vers. 6-10.)

Et pourquoi voulaient-ils les lapider? �tait-ce pour avoir dit des mensonges? �tait-ce pour avoir prof�r� des blasph�mes ou pour avoir fait quelque mal? Non, c��tait pour leur courageux et ardent t�moignage � la v�rit�. Ils avaient �t� envoy�s afin de reconna�tre le pays, et d�en faire un rapport exact. Ils l�avaient fait et, � cause de cela, �toute l�assembl�e parla de les lapider�. Le peuple n�aimait pas la v�rit�, pas plus qu�elle n�est aim�e maintenant. La v�rit� n�est jamais populaire. Il n�y a point de place pour elle, ni dans ce monde, ni dans le c�ur humain. Les mensonges et l�erreur, sous toutes leurs formes, seront re�us; la v�rit� jamais. Josu� et Caleb devaient �prouver, de leurs jours, ce que tous les vrais t�moins de chaque �poque ont � attendre, savoir: l�opposition et la haine de la masse de leurs semblables.

Six cent mille voix s��lev�rent contre deux hommes qui disaient simplement la v�rit�, et qui croyaient en Dieu. Cela a �t� ainsi; cela est et sera toujours ainsi, jusqu�au glorieux moment o� �la terre sera pleine de la connaissance de l��ternel, comme les eaux couvrent le fond de la mer� (�sa�e 11:9).

Combien il est donc important de pouvoir, comme Josu� et Caleb, rendre un t�moignage clair, inflexible et complet � la v�rit� de Dieu, et de maintenir la v�rit� divine quant � la portion et � l�h�ritage des saints Il existe toujours une grande tendance � corrompre la v�rit� � � la diminuer � � l�abandonner � � la rabaisser. De l� l�urgente n�cessit� de poss�der, dans notre �me, la puissance divine de la v�rit� de pouvoir r�p�ter, bien qu�en faible mesure: �Nous disons ce que nous connaissons, et nous rendons t�moignage de ce que nous avons vu� (Jean 3:11). Caleb et Josu� n��taient pas seulement all�s dans le pays, mais ils l�avaient parcouru avec Dieu. Ils l�avaient examin�, au point de vue de la foi. Ils savaient que le pays �tait � eux, selon le dessein de Dieu que, comme un don de Dieu, il �tait digne d��tre poss�d�; et qu�ils le poss�deraient certainement, par la puissance de Dieu. C��taient des hommes pleins de foi, de courage et de puissance.

Hommes bienheureux! Ils vivaient dans la lumi�re de la pr�sence divine, tandis que l�assembl�e enti�re �tait envelopp�e des profondes t�n�bres de son incr�dulit�. Quel contraste! Voil� ce qui montre toujours la diff�rence qui existe, m�me entre les enfants de Dieu. Vous trouverez constamment des personnes dont vous ne pouvez douter qu�elles ne soient des enfants de Dieu, mais qui, cependant, ne peuvent point s��lever � la hauteur de la r�v�lation divine, quant � leur position et � leur part comme saints de Dieu. Elles sont toujours pleines de doutes et de craintes: toujours entour�es de brouillards, et voyant toujours le c�t� sombre des choses. Ce sont des �mes qui regardent � elles-m�mes, � leurs circonstances ou � leurs difficult�s. Elles ne sont jamais sereines et heureuses, ne pouvant jamais montrer cette confiance joyeuse et ce courage qui conviennent au chr�tien, et qui glorifient Dieu.

Or tout cela est vraiment d�plorable et ne devrait pas exister; nous pouvons �tre assur�s qu�il y a l� quelque grave d�faut, quelque chose de radicalement mauvais. Le chr�tien devrait toujours �tre paisible et heureux; toujours capable, quoiqu�il puisse arriver, de louer Dieu. Ses joies ne proviennent pas de lui-m�me ou de la sc�ne qu�il traverse, elles d�coulent du Dieu vivant, et sont hors de la port�e de toute influence terrestre. Il peut dire �Mon Dieu, source de toutes mes joies�. C�est le doux privil�ge des plus simples enfants de Dieu. Mais c�est justement en cela que nous manquons si tristement. Nous d�tournons nos yeux de Dieu pour les fixer sur nous-m�mes ou sur les choses ext�rieures, sur nos peines et sur nos difficult�s; alors tout devient t�n�bres et m�contentement, murmures et plaintes. Ce n�est nullement l� du christianisme. C�est de l�incr�dulit� � une incr�dulit� sombre, mortelle, qui d�shonore Dieu et accable le c�ur. �Dieu ne nous a pas donn� un esprit de crainte, mais de puissance, et d�amour, et de conseil� (2 Tim. 1:7). Tel est le langage d�un Caleb vraiment spirituel � langage adress� � celui dont le c�ur sentait le poids des difficult�s et des dangers qui l�entouraient. L�Esprit de Dieu remplit l��me du vrai croyant d�une sainte audace. Il lui donne une �l�vation morale au-dessus de l�atmosph�re froide et t�n�breuse qui l�entoure, et �l�ve son �me dans l��blouissante clart� de la r�gion �o� les orages et les temp�tes ne se d�cha�nent jamais�.

�Et la gloire de l��ternel apparut � tous les fils d�Isra�l � la tente d�assignation. Et l��ternel dit � Mo�se: Jusques � quand ce peuple-ci me m�prisera-t-il, et jusques � quand ne me croira-t-il pas, apr�s tous les signes que j�ai faits au milieu de lui? Je le frapperai de peste, et je le d�truirai; et je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui.� (Vers. 10-12.)

Quel moment que celui-ci dans l�histoire de Mo�se. La chair pouvait bien regarder cela comme une occasion unique pour lui. Jamais, ni avant, ni depuis, nous ne voyons un simple homme avoir une telle porte ouverte devant lui. L�ennemi et son propre c�ur pouvaient dire: �C�est le moment favorable pour toi. L�offre t�est faite de devenir le chef et le fondateur d�une grande et puissante nation � offre qui t�est faite par l'�ternel lui-m�me. Tu ne l�as pas cherch�. Cela est plac� devant toi par le Dieu vivant, et ce serait le comble de la folie, de ta part, que de le rejeter.�

Mais, lecteur, Mo�se n��tait pas �go�ste. Il �tait trop p�n�tr� de l�esprit de Christ pour chercher � �tre quelque chose. Il n�avait pas d�ambition profane ni d�aspirations personnelles. Il ne d�sirait que la gloire de Dieu et le bien de son peuple; pour atteindre ce but, il �tait pr�t, par gr�ce, � sacrifier sur l�autel, lui-m�me et ses int�r�ts. �coutez son admirable r�ponse. Au lieu de saisir la promesse contenue dans ces mots: �Je ferai de toi une nation plus grande et plus forte que lui� � au lieu de s�emparer avidement de l�occasion unique qu�il avait de poser les fondements de sa renomm�e et de sa fortune personnelles � il se met compl�tement de c�t�, et r�pond avec l�accent du plus noble d�sint�ressement: �Et Moise dit � l��ternel: Mais les �gyptiens en entendront parler, car par ta force tu as fait monter ce peuple du milieu d�eux, et ils le diront aux habitants de ce pays, qui ont entendu que toi, �ternel, tu �tais au milieu de ce peuple, que, toi, �ternel, tu te faisais voir face � face, et que ta nu�e se tenait sur eux, et que tu marchais devant eux dans une colonne de nu�e, le jour, et dans une colonne de feu, la nuit; si tu fais p�rir ce peuple comme un seul homme, les nations qui ont entendu parler de toi, parleront, disant: Parce que l��ternel ne pouvait pas faire entrer ce peuple dans le pays qu�il leur avait promis par serment, il les a tu�s dans le d�sert.� (Vers. 13-16.) Mo�se prend ici la position la plus �lev�e. Il est enti�rement occup� de la gloire de l��ternel. Il ne peut pas supporter la pens�e que l��clat de cette gloire se ternisse � la vue des nations des incirconcis. Qu�importait qu�� l�avenir, des millions d�hommes le regardassent comme leur illustre anc�tre, si toute cette gloire et cette grandeur personnelles devaient �tre acquises par le sacrifice d�un seul rayon de la gloire divine? Loin de lui cette pens�e! Que le nom de Mo�se soit � jamais effac�! Il en avait dit autant aux jours du veau d�or; et il �tait pr�t � le r�p�ter aux jours du chef. En face de la superstition et de l�ind�pendance d�une nation incr�dule, le c�ur de Mo�se ne battait que pour la gloire de Dieu; elle doit �tre gard�e � tout prix. Quoi qu�il arrive et quoi qu�il en co�te, la gloire de Dieu doit �tre maintenue. Mo�se sentait qu�il �tait impossible que rien f�t solide, si la base n�en �tait pas fermement pos�e sur le maintien s�v�re de la gloire du Dieu d�Isra�l. La pens�e de se voir grand aux d�pens de l��ternel �tait tout � fait insupportable au c�ur de ce bienheureux homme de Dieu. Il ne pouvait souffrir que le nom qu�il aimait tant f�t blasph�m� parmi les nations, ou que l�on p�t jamais dire: �L��ternel n�a pas pu�.

Une autre chose encore se trouvait dans le c�ur d�sint�ress� de Mo�se: Il pensait au peuple. Il l�aimait et s�inqui�tait de lui. La gloire de l'�ternel, sans doute, allait avant tout; mais le bien d�Isra�l venait ensuite. �Et maintenant�, ajoute-t-il, �je te prie, que la puissance du Seigneur soit magnifi�e, comme tu as parl�, disant: L��ternel est lent � la col�re, et grand en bont�, pardonnant l�iniquit� et la transgression, et qui ne tient nullement celui qui en est coupable pour innocent, qui visite l�iniquit� des p�res sur les fils, sur la troisi�me et sur la quatri�me g�n�ration. Pardonne, je te prie, l�iniquit� de ce peuple, selon la grandeur de ta bont�, et comme tu as pardonn� � ce peuple, depuis l��gypte jusqu�ici.� (Vers. 17-19.)

Voil� qui est extr�mement beau. L�ordre, le ton et l�esprit de cet appel sont des plus exquis. Il y a d�abord et par-dessus tout, une grande sollicitude pour la gloire de l��ternel. Elle doit �tre prot�g�e de tous les c�t�s. Mais ensuite, c�est sur le principe m�me du maintien de la gloire divine qu�il cherche le pardon pour le peuple. Les deux choses sont li�es de la mani�re la plus b�nie, dans cette intercession: �Que la puissance du Seigneur soit magnifi�e�. Comment? Par le jugement et la destruction? Non, non: �L��ternel est lent � la col�re�. Quelle pens�e! La puissance de Dieu en longanimit� et en pardon! Que c�est indiciblement pr�cieux! Comme Mo�se �tait en communion avec le c�ur et la pens�e de Dieu puisqu�il pouvait parler d�une telle mani�re! Et comme il est en contraste avec �lie, lorsque, sur le mont Horeb, ce dernier interc�dait contre Isra�l! Il est facile de voir lequel de ces deux hommes honor�s �tait le plus en harmonie avec la pens�e et l�Esprit de Christ. �Pardonne, je te prie, l�iniquit� de ce peuple, selon la grandeur de ta bont�.� Ces paroles furent agr�ables � l'�ternel, qui se pla�t � r�pandre le pardon. �Et l��ternel dit: J�ai pardonn� selon ta parole.� Et puis, il ajoute: �Mais, aussi vrai que je suis vivant, toute la terre sera remplie de la gloire de l��ternel!� (Vers. 20-21.)

Que le lecteur remarque avec soin ces deux expressions. Elles sont absolues et sans restriction. �J�ai pardonn�.� Et �toute la terre sera remplie de la gloire de l��ternel!� Rien ne pourrait, en aucune mani�re, amoindrir ces deux grands faits. Le pardon est assur�; et la gloire resplendira sur toute la terre. Aucune puissance de la terre, de l�enfer, des hommes ou des d�mons, ne pourra porter atteinte � la divine int�grit� de ces deux pr�cieuses affirmations. Isra�l se r�jouira dans le plein pardon de son Dieu, et toute la terre se r�jouira un jour dans les brillants rayons de sa gloire.

Mais ensuite, il y a le gouvernement aussi bien que la gr�ce. Cela ne doit jamais �tre oubli�, et l�on ne doit pas confondre ces choses. Tout le livre de Dieu fait voir la distinction qui existe entre la gr�ce et le gouvernement, et cela nulle part peut-�tre plus clairement qu�ici. La gr�ce pardonnera; et la gr�ce remplira la terre des rayons b�nis de sa gloire divine mais remarquez l�action effrayante des roues du gouvernement, manifest�e dans ces terribles paroles: �Car tous ces hommes qui ont vu ma gloire, et mes signes, que j�ai faits eu �gypte et dans le d�sert, et qui m�ont tent� ces dix fois, et qui n�ont pas �cout� ma voix;�s�ils voient le pays que j�avais promis par serment � leurs p�res! Aucun de ceux qui m�ont m�pris� ne le verra. Mais mon serviteur Caleb, parce qu�il a �t� anim� d�un autre esprit et qu�il m�a pleinement suivi, je l�introduirai dans le pays o� il est entr�, et sa semence le poss�dera. � Or l�Amal�kite et le Canan�en habitent dans la vall�e: demain tournez-vous, et partez pour le d�sert, vous dirigeant vers la mer Rouge.� (Vers. 22-25.)

Ces paroles sont des plus solennelles. Au lieu de se confier en Dieu, et d�avancer hardiment vers la terre de la promesse, dans une simple d�pendance de son bras tout-puissant, ils l�irrit�rent par leur incr�dulit�, m�pris�rent le pays d�sirable, et furent forc�s de retourner en arri�re dans ce grand et affreux d�sert: �Et l��ternel parla � Mo�se et � Aaron, disant: Jusques � quand supporterai-je cette m�chante assembl�e qui murmure contre moi? J�ai entendu les murmures des fils d�Isra�l, qu�ils murmurent contre moi. Dis-leur: Je suis vivant, dit l��ternel, si je ne vous, fais comme vous avez parl� � mes oreilles!� Vos cadavres tomberont dans ce d�sert. Et tous ceux d�entre vous qui ont �t� d�nombr�s, selon tout le compte qui a �t� fait de vous, depuis l��ge de vingt ans et au-dessus, vous qui avez murmur� contre moi,� si vous entrez dans le pays touchant lequel j�ai lev� ma main pour vous y faire habiter, except� Caleb, fils de Jephunn�, et Josu�, fils de Nun! Mais vos petits enfants, dont vous avez dit qu�ils seraient une proie, je les ferai entrer, et ils conna�tront le pays que vous avez m�pris�. Et quant � vous, vos cadavres tomberont dans ce d�sert. Et vos fils seront paissant dans le d�sert quarante ans, et ils porteront la peine de vos prostitutions, jusqu�� ce que vos cadavres soient consum�s dans le d�sert. Selon le nombre des jours que vous avez mis � reconna�tre le pays, quarante jours, un jour pour une ann�e, vous porterez vos iniquit�s, quarante ans, et vous conna�trez ce que c�est que je me sois d�tourn� de vous. Moi, l��ternel, j�ai parl�; si je ne fais ceci � toute cette m�chante assembl�e qui s�est assembl�e contre moi! Ils seront consum�s dans ce d�sert, et ils y mourront.� (Vers. 26-35.)

Tel fut donc le fruit de l�incr�dulit�; et telle fut la conduite gouvernementale de Dieu envers un peuple qui l�avait �irrit� par ses murmures et par la duret� de son c�ur.�

Il est de la plus haute importance d�observer ici que ce fut l�incr�dulit� qui tint Isra�l hors de Canaan dans la circonstance dont il est question maintenant. Le commentaire inspir� en H�breux 3 enl�ve tous les doutes � cet �gard. �Et nous voyons qu�ils n�y purent entrer � cause de l�incr�dulit�.� On pourrait peut-�tre dire que le temps n��tait pas venu pour l�introduction d�Isra�l dans la terre de Canaan. L�iniquit� des Amor�ens n��tait pas encore venue � son comble. Mais ce n��tait pas l� le motif pour lequel Isra�l refusa de traverser le Jourdain. Il ne connaissait rien de l�iniquit� des Amor�ens; il n�y pensait point. L��criture est aussi claire que possible � cet �gard: �Ils n�y purent entrer� � non pas � cause de l�iniquit� des Amor�ens � non pas parce que le temps n��tait pas encore venu � mais simplement �� cause de leur incr�dulit�. Ils auraient d� entrer.

C��tait leur devoir de le faire, et ils furent jug�s pour ne l�avoir pas fait. Le chemin �tait ouvert. Le jugement de la foi, prononc� par le fid�le Caleb, �tait clair et formel. �Montons hardiment et prenons possession du pays, car nous sommes bien capables de le faire.� Ils le pouvaient aussi bien � ce moment-l� qu�� tout autre, vu que Celui qui leur avait donn� le pays �tait aussi celui qui les rendrait capables d�y entrer et de le poss�der. Nous devons toujours penser que la responsabilit� de l�homme repose sur ce qui est r�v�l�, et non point sur ce qui est secret. C��tait le devoir d�Isra�l de monter hardiment et de prendre possession du pays; il fut jug� pour ne l�avoir pas fait. Leurs cadavres tomb�rent dans le d�sert, parce qu�ils n�eurent pas la foi pour entrer au pays.

Ceci ne nous offre-t-il pas une solennelle le�on? Tr�s certainement. Comment se fait-il que, comme chr�tiens, nous manquions tant � faire valoir en pratique notre position c�leste? Nous sommes d�livr�s du jugement par le sang de l�Agneau; nous sommes d�livr�s de ce pr�sent si�cle par la mort de Christ; mais nous ne traversons pas le Jourdain en esprit et par la foi; nous ne prenons pas spirituellement et par la foi possession de notre h�ritage c�leste. On croit g�n�ralement que le Jourdain est un type de la mort et de la fin de notre vie naturelle dans ce monde. Cela est vrai, dans un sens. Mais comment se fait-il que lorsque les Isra�lites eurent travers� le Jourdain, ils durent commencer � combattre? Assur�ment nous n�aurons plus aucun combat lorsque nous aurons r�ellement atteint le ciel. Les �mes de ceux qui se sont endormis dans la foi en Christ ne combattent pas dans le ciel. Elles ne sont en lutte d�aucune mani�re. Elles sont dans le repos. Elles attendent le matin de la r�surrection, mais elles l�attendent dans le repos, non dans la lutte.

Il y a donc, dans la figure du Jourdain, un autre type que celui de la fin de notre vie individuelle dans ce monde. Nous devons l�envisager comme une grande figure de la mort de Christ; tout comme la mer Rouge et le sang de l�Agneau pascal sont aussi des figures de cette mort, mais sous un autre aspect. Le sang de l�Agneau avait mis Isra�l � l�abri du jugement de Dieu sur l��gypte. Les eaux de la mer Rouge avaient d�livr� Isra�l de l��gypte elle-m�me et de toute sa puissance. Mais ils devaient encore traverser le Jourdain; ils devaient poser la plante de leurs pieds sur la terre de la promesse, et y conserver leur place, en d�pit de tous les ennemis. Ils devaient combattre pour chaque pouce de terre en Canaan.

Quel est le sens de cette derni�re condition? Devons-nous combattre pour les cieux? Quand un chr�tien s�endort, et que son esprit s�en va pour �tre avec Christ dans le paradis, est-il encore question de combat? �videmment non. Que devons-nous donc apprendre du passage du Jourdain et des guerres de Canaan? Simplement ceci: J�sus est mort; il a quitt� ce monde; il n�est pas seulement mort pour nos p�ch�s, mais il a bris� toutes les cha�nes qui nous liaient � ce monde, en sorte que nous sommes morts au monde, tout aussi bien qu�au p�ch� et � la loi. Nous n�avons pas plus affaire avec ce monde, au point de vue de Dieu et au jugement de la foi, qu�un mort n�y a affaire. Nous sommes appel�s � nous tenir pour morts au monde et pour vivants � Dieu, par J�sus Christ notre Seigneur. Nous vivons dans la puissance de la vie nouvelle que nous poss�dons par notre union avec un Christ ressuscit�. Nous appartenons au ciel; et c�est en gardant notre position d�hommes c�lestes, que nous avons � combattre �contre la puissance spirituelle de m�chancet� qui est dans les lieux c�lestes� � dans la sph�re m�me qui nous appartient, et de laquelle elles n�ont pas encore �t� chass�es. Si nous nous contentons de marcher �� la mani�re des hommes� (1 Cor. 3:3), de vivre comme ceux qui appartiennent � ce monde � de nous arr�ter devant le Jourdain, � si nous sommes contents de vivre comme les �habitants de la terre�, � si nous n�aspirons pas � notre part et � notre position c�lestes � alors nous ne conna�trons rien de la lutte d� �ph�siens 6:12. C�est en cherchant � vivre comme des hommes du ciel, actuellement sur la terre, que nous comprendrons le sens de cette lutte qui est l�antitype des guerres d�Isra�l en Canaan. Nous n�aurons pas � combattre lorsque nous arriverons au ciel; mais si nous d�sirons vivre d�une vie c�leste sur la terre, si nous cherchons � nous comporter comme des gens qui sont morts au monde et qui vivent en Celui qui descendit pour eux dans les froides eaux du Jourdain, alors certainement le combat est devant nous. Satan fera tous ses efforts pour nous emp�cher de vivre dans la puissance de notre vie c�leste; c�est l� ce qui am�ne la lutte. Il cherchera � nous faire marcher comme ceux qui ont une position terrestre; qui sont citoyens de ce monde; qui disputent pour leurs droits, maintiennent leur rang et leur dignit�. Ainsi, Satan nous am�nera � donner un d�menti pratique � cette grande et fondamentale v�rit� chr�tienne, que nous, sommes morts avec Christ et ressuscit�s avec Lui.

Si le lecteur veut examiner le chapitre 6 des �ph�siens, il verra comment cet int�ressant sujet y est pr�sent� par l��crivain inspir�. �Au reste, mes fr�res, fortifiez-vous dans le Seigneur et dans la puissance de sa force; rev�tez-vous de l�armure compl�te de Dieu, afin que vous puissiez tenir ferme contre les artifices du diable car notre lutte n�est pas contre le sang et la chair (comme elle l��tait pour Isra�l en Canaan), mais contre les principaut�s, contre les autorit�s, contre les dominateurs de ces t�n�bres, contre la puissance spirituelle de m�chancet� qui est dans les lieux c�lestes. C�est pourquoi prenez l�armure compl�te de Dieu, afin que, au mauvais jour, vous puissiez r�sister, et apr�s avoir tout surmont�, tenir ferme.� (Vers. 10-13.)

Telle est la v�ritable lutte chr�tienne. Il ne s�agit pas ici des convoitises de la chair, ou des fascinations du monde, quoique, s�rement, nous ayons � veiller � ces choses, mais il s�agit des �artifices du diable�. Non point de sa puissance, qui est � jamais bris�e, mais des moyens subtils et des pi�ges par lesquels, il cherche � emp�cher les chr�tiens de r�aliser leur position et leur h�ritage c�lestes.

Or nous n�gligeons grandement la pratique de cette lutte. Nous ne cherchons pas � saisir les choses pour lesquelles nous-m�mes avons �t� saisis par Christ. Beaucoup d�entre nous se contentent de savoir qu�ils sont mis � l�abri du jugement par le sang de l�Agneau. Nous ne comprenons pas la profonde signification de la mer Rouge et du Jourdain; nous ne saisissons pas, en pratique, leur importance spirituelle. Nous marchons comme les hommes, chose pour laquelle l�ap�tre bl�mait les Corinthiens. Nous vivons et agissons comme si nous appartenions � ce monde, tandis que l��criture enseigne et que notre bapt�me exprime que nous sommes morts au monde, comme J�sus y est mort, et que nous avons �t� ressuscit�s ensemble avec lui, par la foi dans l�op�ration de Dieu qui l�a ressuscit� d�entre les morts (Col. 2:12).

Que le Saint Esprit am�ne nos �mes � saisir la r�alit� de ces choses! Qu�il nous pr�sente les pr�cieux fruits du pays c�leste qui est � nous, en Christ, et qu�il nous fortifie de sa propre force dans l�homme int�rieur, tellement que nous puissions traverser le Jourdain avec confiance et poser hardiment nos pieds dans la Canaan spirituelle! Nous vivons bien au-dessous de nos privil�ges comme chr�tiens. Nous permettons aux choses visibles de nous d�rober la jouissance de celles qui ne se voient pas. Oh puissions-nous avoir une foi plus forte, pour prendre possession de tout ce que Dieu nous a lib�ralement donn� en Christ!

Poursuivons notre sujet. �Et les hommes que Mo�se avait envoy�s pour reconna�tre le pays, et qui revinrent et firent murmurer contre lui toute l�assembl�e en d�criant le pays, ces hommes qui avaient d�cri� le pays, moururent de plaie devant l��ternel. Mais d�entre les hommes qui �taient all�s pour reconna�tre le pays, Josu�, fils de Nun, et Caleb, fils de Jephunn�, seuls v�curent.� (Vers. 36-38.) On est �tonn� en pensant que dans cette immense assembl�e de six cent mille hommes, outre les femmes et les enfants, il ne se soit trouv� que deux hommes ayant foi au Dieu vivant. Nous ne parlons naturellement pas de Mo�se, mais uniquement de la congr�gation. Toute l�assembl�e, sauf deux exceptions tr�s remarquables, �tait gouvern�e par un esprit d�incr�dulit�. Ils ne pouvaient pas croire que Dieu les introduirait dans le pays non, ils pensaient, au contraire, que Dieu les avait amen�s dans le d�sert pour les y faire mourir; et nous pouvons dire avec certitude qu�ils moissonn�rent les fruits de leur triste incr�dulit�. Les dix faux t�moins �moururent de plaie�, et les nombreux milliers qui re�urent leur faux t�moignage furent oblig�s de retourner dans le d�sert, pour y errer �� et l�, puis pour y mourir et y �tre enterr�s.

Josu� et Caleb seuls demeur�rent sur le terrain b�ni de la foi au Dieu vivant, � de cette foi qui remplit l��me de courage et de la plus joyeuse confiance. De ceux-l�, nous pouvons dire qu�ils moissonn�rent selon leur foi. Dieu doit toujours honorer la foi qu�il a imprim�e dans l��me. C�est son propre don, et ce don, nous pouvons le dire avec respect, il ne peut que le reconna�tre o� qu�il se trouve. Josu� et Caleb purent, par la simple puissance de la foi, r�sister � un �pouvantable courant d�incr�dulit�. Ils conserv�rent leur confiance en Dieu en face de toutes les difficult�s; aussi Dieu honora-t-il leur foi d�une mani�re signal�e � la fin; car, tandis que les cadavres de leurs fr�res �taient tomb�s en poussi�re sur les sables du d�sert, eux ont foul�, de leurs pieds, les collines couvertes de vignobles et les fertiles vall�es de la terre promise. Les autres avaient d�clar� que Dieu les avait retir�s d��gypte pour les laisser mourir au d�sert; leur lot fut selon leur parole. Josu� et Caleb avaient d�clar� que Dieu pouvait les introduire dans le pays; leur lot fut aussi selon leur parole.

Nous avons l� un principe tr�s important: �Qu�il vous soit fait selon votre foi� (Matt. 9:29). Rappelons-nous ceci: Dieu prend ses d�lices en la foi. Il aime � �tre cru; et il honorera toujours ceux qui se confient en lui. Au contraire, l�incr�dulit� l�afflige. Elle l�irrite, le d�shonore et am�ne les t�n�bres et la mort sur l��me. C�est un affreux p�ch� que de douter du Dieu vivant qui ne saurait mentir, ou de conserver des doutes lorsqu�Il a parl�. Le diable est l�auteur de toutes les questions o� il y a du doute. Il prend son plaisir � �branler la confiance de l��me; mais il n�a aucune puissance sur celle qui se confie simplement en Dieu. Ses traits enflamm�s ne peuvent jamais atteindre celui qui est abrit� derri�re le bouclier de la foi. Oh! qu�il est pr�cieux de vivre d�une vie de confiance enfantine en Dieu! Cela rend le c�ur parfaitement heureux, et remplit la bouche de louange et d�actions de gr�ce. Cette confiance chasse tout nuage, tout brouillard elle �claire notre sentier des rayons b�nis de la face de notre P�re. D�un autre c�t�, l�incr�dulit� remplit le c�ur de toutes sortes de doutes, nous fait nous replier sur nous-m�mes, obscurcit notre sentier, et nous rend vraiment mis�rables. Le c�ur de Caleb �tait plein d�une joyeuse confiance, tandis que celui de ses fr�res �tait rempli de plaintes et de murmures amers. Il en doit toujours �tre ainsi. Si nous voulons �tre heureux, nous devons nous occuper de Dieu et de ce qui le concerne. Si nous voulons �tre malheureux, nous n�avons qu�� nous occuper de nous-m�mes et de ce qui nous entoure. Voyez au chapitre 1 de Luc. Qu�est-ce qui ferma la bouche de Zacharie le sacrificateur? C��tait l�incr�dulit�, n�est-ce qui remplissait le c�ur et ouvrait la bouche de Marie et d��lisabeth? La foi. L� �tait la diff�rence. Zacharie aurait pu se joindre � ces pieuses femmes dans leurs chants de louange, si la sombre incr�dulit� n�avait ferm� ses l�vres. Quel tableau! Quelle le�on! Oh puissions-nous apprendre � nous confier plus simplement en Dieu! Que l�esprit de doute soit loin de nous! Puissions-nous, au milieu de ce monde infid�le, �tre forts dans la foi qui glorifie Dieu.

Le dernier paragraphe de notre chapitre nous enseigne une autre sainte le�on; appliquons-y nos c�urs avec diligence. �Et Mo�se dit ces choses � tous les fils d�Isra�l, et le peuple mena tr�s grand deuil. Et ils se lev�rent de bon matin et mont�rent sur le sommet de la montagne, disant: Nous voici; nous monterons au lieu dont l��ternel a parl�; car nous avons p�ch�. Et Mo�se dit: Pourquoi transgressez-vous ainsi le commandement de l��ternel? Cela ne r�ussira point. Ne montez pas, car l��ternel n�est pas au milieu de vous, afin que vous ne soyez pas battus devant vos ennemis; car l�Amal�kite et le Canan�en sont l� devant vous, et vous tomberez par l��p�e; car, parce que vous vous �tes d�tourn�s de l��ternel, l��ternel ne sera pas avec vous. Toutefois ils s�obstin�rent � monter sur le sommet de la montagne; mais l�arche de l�alliance de l��ternel et Mo�se ne boug�rent pas du milieu du camp. Et les Amal�kites et les Canan�ens qui habitaient cette montagne-l�, descendirent, et les battirent, et les taill�rent en pi�ces jusqu�� Horma.� (Vers. 39-45.)

Quelle foule de contradictions dans le c�ur humain! Lorsqu�ils avaient �t� exhort�s � monter dans l��nergie de la foi, et � poss�der le pays, ils avaient recul� et refus� de marcher. Ils s��taient jet�s � terre et avaient pleur� lorsqu�ils auraient d� monter et conqu�rir. En vain le fid�le Caleb leur avait attest� que l��ternel les introduirait dans la montagne de son h�ritage et les y fixerait � qu�Il pouvait le faire; ils ne voulurent pas monter alors, parce qu�ils ne savaient pas se confier en Dieu. Mais maintenant, au lieu de courber la t�te et d�accepter les voies du gouvernement de Dieu, ils veulent monter, se confiant en eux-m�mes, dans leur pr�somption.

Combien il �tait vain, h�las! de vouloir marcher sans avoir le Dieu vivant avec soi. Sans Lui, ils ne pouvaient rien faire. Lorsqu�ils auraient pu l�avoir, ils ont craint les Amal�kites; mais maintenant, quoique sans Dieu, ils s�obstinent � affronter ce m�me peuple: �Nous voici; nous monterons au lieu dont l��ternel a parl�. C��tait plus facile � dire qu�� faire. Un Isra�lite sans Dieu ne pouvait pas se mesurer avec un Amal�kite. Il est tr�s remarquable que lorsque Isra�l refuse d�agir dans l��nergie de la foi, lorsqu�il tombe sous la puissance d�une incr�dulit� qui d�shonore Dieu, Mo�se leur montre les difficult�s qu�ils avaient eux-m�mes all�gu�es pour d�sob�ir. Il leur dit: �Les Amal�kites et les Canan�ens sont l�, devant vous�. Cela est plein d�instruction. Par leur incr�dulit�, ils avaient exclu Dieu; en cons�quence il ne s�agissait �videmment plus de rien que d�Isra�l et des Canan�ens. La foi aurait plac� la question entre Dieu et les Canan�ens. C��tait pr�cis�ment la mani�re dont Josu� et Caleb envisageaient la chose, lorsqu�ils disaient: �Si l��ternel prend plaisir en nous, il nous fera entrer dans ce pays-l� et nous le donnera, un pays qui ruisselle de lait et de miel. Seulement, ne vous rebellez pas contre l��ternel; et ne craignez pas le peuple du pays, car ils seront notre pain: leur protection s�est retir�e de dessus eux, et l��ternel est avec nous; ne les craignez pas.�

C�est l� que se trouve le grand secret. La pr�sence de l��ternel au milieu de son peuple lui garantit la victoire sur tous les ennemis. Mais s�Il n�est pas avec eux, ils sont comme l�eau r�pandue sur la terre. Les dix incr�dules avaient d�clar� qu�ils �taient comme des sauterelles en pr�sence des g�ants; et maintenant, Mo�se, les prenant au mot, leur d�clare, pour ainsi dire, que des sauterelles ne peuvent pas se mesurer avec des g�ants. Si, d�un c�t�, cette parole est vraie: �il vous sera fait selon votre foi�; d�un autre c�t�, celle-ci est vraie aussi: �il vous sera fait selon votre incr�dulit�.

Or le peuple s��tait enhardi, croyant �tre quelque chose, tandis qu�il n��tait rien. Oh! qu�il est mis�rable d�oser marcher dans sa propre force! Quelle d�faite et quelle confusion! Il doit en �tre ainsi. Le peuple, dans son incr�dulit�, abandonnait Dieu; Dieu � son tour abandonnait le peuple � sa vaine pr�somption. Ils n�avaient pas voulu marcher avec Dieu par la foi; Dieu ne voulait pas aller avec eux dans leur incr�dulit�: �Mais l�arche de l�alliance de l��ternel et Mo�se ne boug�rent pas du milieu du camp�. Ils all�rent sans Dieu; aussi durent-ils s�enfuir devant leurs ennemis.

C�est ce qui a toujours lieu. Il n�y a aucun avantage possible � affecter d��tre fort, � avoir de hautes pr�tentions, � se croire quelque chose. L�orgueil et l�affectation sont ce qu�il y a de pis. Si Dieu n�est pas avec nous, nous sommes comme la ros�e du matin. Or nous devons apprendre cela pratiquement. Nous devons descendre jusqu�au fond de nous-m�mes pour conna�tre notre compl�te indignit�. Le d�sert, avec toutes ses sc�nes vari�es et avec ses mille exp�riences, nous conduit � ce r�sultat pratique. L� nous apprenons ce qu�est la chair; l� notre nature, sous toutes ses faces, est mise enti�rement � nu; quelquefois se montrant pleine d�une l�che incr�dulit�, d�autres fois remplie d�une fausse confiance. � Kad�s, elle refuse de marcher quand on lui dit de le faire; � Horma, elle persiste � marcher quand on lui dit le contraire. C�est ainsi que les extr�mes se rencontrent, dans cette mauvaise nature que, tous, nous portons en nous chaque jour.

Mais il est, bien-aim� lecteur chr�tien, une le�on sp�ciale que nous devrions chercher � apprendre compl�tement avant de quitter Horma; la voici. Il y a une immense difficult� � marcher humblement et patiemment dans le sentier que notre propre chute a rendu n�cessaire pour nous. L�incr�dulit� d�Isra�l, refusant de monter au pays, rendit n�cessaire, selon les dispensations du gouvernement de Dieu, qu�ils retournassent en arri�re et qu�ils errassent dans le d�sert pendant quarante ans. C�est ce � quoi ils ne voulaient pas se soumettre. Ils r�sist�rent. Ils ne pouvaient pas courber leur cou sous le joug qui leur �tait impos�.

Combien souvent c�est notre cas. Nous tombons; nous faisons de faux pas; nous entrons, en cons�quence, dans des circonstances difficiles; alors, au lieu de nous incliner humblement sous la main de Dieu, pour chercher � marcher avec lui en humilit� et avec contrition d�esprit, nous devenons r�tifs et rebelles; nous nous en prenons aux circonstances, au lieu de nous juger nous-m�mes; et nous cherchons, dans notre obstination, � �chapper � ces m�mes circonstances, au lieu de les accepter comme une cons�quence juste et n�cessaire de notre propre conduite. L�esprit pr�tentieux doit t�t ou tard �tre abaiss�. S�il n�y a pas de foi pour prendre possession de la terre promise, alors il n�y a rien d�autre � faire qu�� parcourir le d�sert dans l�humilit� et la simplicit� de c�ur.

Or, que Dieu en soit b�ni! Il est avec nous dans ce voyage du d�sert, tandis que nous ne l�avons jamais avec nous dans le sentier de l�orgueil et de la pr�tention. L'�ternel refusa d�accompagner Isra�l sur la montagne des Amor�ens; cependant Il �tait pr�t � retourner vers eux, dans sa gr�ce patiente, pour les accompagner dans toutes leurs courses � travers le d�sert. Si Isra�l ne voulait pas entrer en Canaan avec l'�ternel, celui-ci voulait bien retourner dans le d�sert avec Isra�l. Rien ne saurait surpasser la gr�ce qui brille en cela. Si Dieu avait agi avec eux selon ce qu�ils m�ritaient, ils auraient d�, pour le moins, �tre laiss�s seuls � errer dans le d�sert. Mais, b�ni soit � jamais son grand nom, il ne nous fait point selon nos p�ch�s, et il ne nous rend point selon nos iniquit�s. Ses pens�es ne sont pas nos pens�es et ses voies ne sont pas nos voies. Malgr� toute l�incr�dulit�, l�ingratitude et les provocations des enfants d�Isra�l, quoique leur retour dans le d�sert f�t le fruit de leur propre conduite, cependant l'�ternel, dans sa gr�ce condescendante et son patient amour, retourna avec eux, pour �tre leur compagnon de voyage dans le d�sert, pendant quarante longues et tristes ann�es.

Si donc le d�sert montre ce qu�est l�homme, il montre aussi ce qu�est Dieu; et, de plus, il montre ce qu�est la foi; car Josu� et Caleb durent retourner avec toute l�assembl�e de leurs fr�res incr�dules, et rester pendant quarante ans loin de leur h�ritage, quoiqu�ils fussent eux-m�mes tout pr�ts, par la gr�ce, � monter dans le pays. Cela pouvait para�tre une grande injustice. La chair pouvait trouver qu�il �tait peu raisonnable que deux hommes de foi dussent souffrir � cause de l�incr�dulit� d�autres personnes. Mais la foi peut attendre patiemment. Et d�ailleurs, comment Josu� et Caleb auraient-ils pu se plaindre de cette marche prolong�e, quand ils voyaient l'�ternel pr�t � la partager avec eux? C��tait impossible. Ils �taient dispos�s � attendre le moment fix� par Dieu, car la foi n�est jamais press�e. La foi des serviteurs pouvait bien �tre soutenue par la gr�ce du Ma�tre.

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