Bible Commentaries
Nombres 21

Commentaire biblique intermédiaireCommentaire biblique intermédiaire

versets 1-35

Ce chapitre nous pr�sente d�une mani�re toute particuli�re la belle et famili�re institution du serpent d�airain � ce grand type �vang�lique. �Et ils partirent de la montagne de Hor, par le chemin de la mer Rouge, pour faire le tour du pays d��dom; et le c�ur du peuple se d�couragea en chemin. Et le peuple parla contre Dieu et contre Mo�se: Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d��gypte, pour mourir dans le d�sert? car il n�y a pas de pain, et il n�y a pas d�eau, et notre �me est d�go�t�e de ce pain mis�rable.� (Vers: 4-5.)

H�las! c�est toujours la m�me triste histoire, �les murmures du d�sert�. Il �tait exp�dient de s�enfuir hors d��gypte, lorsque les terribles jugements successifs de Dieu tombaient rapidement sur ce pays. Mais maintenant les plaies sont oubli�es, et l�on ne se souvient que des pot�es de chair: �Pourquoi nous avez-vous fait monter hors d��gypte, pour mourir dans le d�sert? car il n�y a pas de pain, et il n�y a pas d�eau, et notre �me est d�go�t�e de ce pain mis�rable.� Quel langage! L�homme aime mieux s�asseoir aupr�s des pot�es de chair, dans un pays de mort et de t�n�bres, que de marcher avec Dieu dans le d�sert, et d�y manger le pain du ciel. L��ternel avait associ� sa gloire aux sables m�mes du d�sert, parce que l� �taient ses rachet�s. Il �tait descendu, pr�voyant toutes leurs provocations, afin de �prendre soin d�eux au d�sert�. Tant de gr�ce aurait d� produire en eux un esprit de soumission humble et reconnaissante. Mais non; la premi�re apparence d��preuve a suffi pour leur faire pousser ce cri: �Ah! si nous �tions morts dans le pays d��gypte�.

Cependant ils durent promptement go�ter les fruits amers de leur esprit de murmure. �Et l��ternel envoya parmi le peuple des serpents br�lants, et ils mordaient le peuple; et, de ceux d�Isra�l, il mourut un grand peuple.� (Vers. 6.) Le serpent �tait la source de leur m�contentement; leur �tat, apr�s qu�ils eurent �t� mordus par les serpents, �tait bien propre � leur r�v�ler le vrai caract�re de leur m�contentement. Si le peuple de Dieu ne veut pas marcher joyeux et content avec Dieu, il apprendra � conna�tre la puissance du serpent � puissance terrible, h�las! de quelque mani�re qu�on en fasse l�exp�rience.

La morsure du serpent amena Isra�l � sentir son p�ch�: Et le peuple vint � Mo�se, et dit: Nous avons p�ch�, car nous avons parl� contre l��ternel et contre toi; prie l��ternel qu�il retire de dessus nous les serpents. (Vers. 7.) C�est alors, pour la gr�ce divine, le moment de se d�ployer. Chaque besoin de l�homme est une occasion pour le d�ploiement de la gr�ce et de la mis�ricorde de Dieu. Du moment o� Isra�l pouvait dire: �Nous avons p�ch�, la gr�ce pouvait se r�pandre; Dieu pouvait agir, et cela suffisait. Quand Isra�l murmura, il eut pour r�ponse la morsure des serpents. D�s qu�Isra�l confessa ses p�ch�s, la gr�ce de Dieu lui r�pondit. Dans le premier cas, le serpent �tait l�instrument de leur souffrance dans l�autre, il �tait celui de leur r�tablissement et de leur b�n�diction. �Et l��ternel dit � Mo�se: Fais-toi un serpent br�lant, et mets-le sur une perche; et il arrivera que quiconque sera mordu, et le regardera, vivra.� (Vers. 8.) L�image m�me de ce qui avait fait le mal, devenait le canal par lequel la gr�ce divine pouvait couler librement sur les pauvres p�cheurs bless�s. Type admirable de Christ sur la croix!

C�est une erreur trop fr�quente d�envisager le Seigneur J�sus plut�t comme celui qui d�tourne le courroux de Dieu, que comme le canal de son amour. Qu�il ait endur� la col�re de Dieu contre le p�ch�, c�est tr�s pr�cieusement vrai; mais il y a plus que cela. Il est descendu sur cette mis�rable terre pour mourir sur le bois maudit, afin que par sa mort il ouvr�t les sources �ternelles de l�amour de Dieu au c�ur des pauvres p�cheurs. Cela fait dans la pr�sentation au p�cheur de la nature et du caract�re de Dieu, une diff�rence bien importante. Rien ne peut amener un p�cheur � un �tat de vrai bonheur et de vraie saintet�, si ce n�est une in�branlable confiance en l�amour de Dieu et une enfantine jouissance de cet amour. Le premier effort du serpent, en attaquant l�homme innocent, eut pour but d��branler sa confiance dans la cl�mence et l�amour de Dieu, afin de le rendre m�content de la position o� Dieu l�avait plac�. La chute de l�homme fut le r�sultat imm�diat de son doute � l��gard de l�amour de Dieu. Le salut de l�homme doit donc d�couler de sa foi dans cet amour, Car le Fils de Dieu lui-m�me a dit: �Dieu a tant aim� le monde, qu�il a donn� son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne p�risse pas, mais qu�il ait la vie �ternelle� (Jean 3:16).

Or c�est en rapport imm�diat avec ce qui pr�c�de, que notre Seigneur nous enseigne qu�il �tait l�Antitype du serpent d�airain. Comme Fils de Dieu envoy� du P�re, il �tait assur�ment le don et l�expression de l�amour de Dieu pour un monde qui p�rissait. Mais alors Il devait donc �tre �lev� sur la croix en propitiation pour le p�ch�, puisque l�amour divin ne pouvait pas r�pondre autrement, selon la justice, aux exigences de la position du p�cheur perdu: �Comme Mo�se �leva le serpent dans le d�sert, ainsi il faut que le fils de l�homme soit �lev�, afin que quiconque croit en lui ne p�risse pas, mais qu�il ait la vie �ternelle�. Toute la famille humaine a senti la morsure mortelle du serpent; mais le Dieu de toute gr�ce a �tabli un rem�de h�ro�que, en Celui qui fut �lev� sur le bois maudit; et maintenant, par le Saint Esprit descendu du ciel, il appelle tous ceux qui se sentent mordus, � regarder � J�sus, pour avoir la vie et la paix. Christ est la grande institution de Dieu, pour que, par Lui, un salut parfait et gratuit soit proclam� aux p�cheurs � un salut tellement en harmonie avec tous les attributs du caract�re divin et avec tous les droits du tr�ne de Dieu, que Satan ne puisse pas soulever une seule question � cet �gard. La r�surrection est la garantie divine de l��uvre de la croix, la gloire de Celui qui y mourut; de sorte que le croyant peut jouir du plus parfait repos quant au p�ch�. Dieu prend tout son plaisir en J�sus; et comme il envisage tous les croyants en Lui, il prend aussi tout son plaisir en eux.

Or la foi est l�instrument par lequel le p�cheur saisit le salut de Christ. L�Isra�lite bless� devait simplement regarder pour vivre � regarder, non pas � lui-m�me � non pas � ses blessures � ni � ceux qui l�entouraient, mais directement et exclusivement au rem�de de Dieu. S�il refusait ou n�gligeait d�y regarder, il n�y avait autre chose pour lui que la mort. Il devait fixer attentivement ses regards sur le rem�de de Dieu, �lev� de telle fa�on que tous puissent le voir. Il n�y avait aucun avantage � regarder ailleurs, puisque l�ordre portait: �Quiconque sera mordu, et le regardera, vivra�. L�Isra�lite mordu n�avait absolument que le serpent d�airain, puisque celui-ci �tait l�unique rem�de prescrit par Dieu.

Ainsi en est-il maintenant. Le p�cheur est appel� simplement � consid�rer J�sus. On ne lui dit pas de regarder aux ordonnances, � aux �glises � aux hommes ou aux anges; il n�y a aucun secours en ces choses. Le p�cheur est appel� � contempler exclusivement J�sus, dont la mort et la r�surrection forment le fondement �ternel de toute paix et de toute esp�rance. Dieu certifie que �quiconque croit en lui ne p�rira pas�, mais qu�il a la vie �ternelle. Ceci devrait satisfaire pleinement tout c�ur inquiet et toute conscience travaill�e. Dieu est satisfait; nous devons donc l��tre aussi. Soulever des doutes, c�est nier la Parole de Dieu. Du moment o� le p�cheur peut jeter un regard de foi sur J�sus, ses p�ch�s disparaissent. Le sang de J�sus se r�pand sur sa conscience, nettoie chaque tache, efface toute souillure, toute ride, ou toute autre mis�re; le tout, � la lumi�re m�me de la saintet� de Dieu, o� aucune ombre de p�ch� ne peut �tre tol�r�e.

Enfin, remarquons qu�une intense individualit� caract�risait le regard port� sur le serpent par l�Isra�lite mordu. Chacun devait regarder pour soi. Nul ne pouvait �tre sauv� par procuration. La vie �tait dans un regard; dans un lien personnel, un contact direct et individuel avec le rem�de divin.

Ainsi en est-il encore aujourd�hui. Il nous faut avoir affaire � J�sus, pour nous-m�mes. L��glise ne peut pas nous sauver � aucun ordre de pr�tres ou de ministres ne peut nous sauver. Il faut le lien personnel avec le Sauveur; sans cela il n�y a pas de vie. �Il arrivait que, lorsqu�un serpent avait mordu un homme, et qu�il regardait le serpent d�airain, il vivait.� Tel �tait l�ordre de Dieu alors; telle est encore son ordonnance de nos jours, car �comme Mo�se �leva le serpent au d�sert, ainsi il faut que le fils de l�homme soit �lev�. Rappelons-nous ces deux petits mots �comme� et �ainsi�; ils s�appliquent � chaque d�tail du type et de l�antitype. La foi est une chose individuelle; la repentance est une chose individuelle; le salut est une chose individuelle. Il est vrai qu�il y a, dans le christianisme, union et communion; mais nous devons avoir affaire avec Christ pour nous-m�mes, et nous devons marcher avec Dieu pour nous-m�mes. Nous ne pouvons ni avoir la vie, ni vivre par la foi d�un autre. Il y a, nous insistons l�-dessus, un fort principe d�individualisme dans chaque phase de la vie et de la carri�re pratiques du chr�tien.

Que Dieu donne au lecteur de m�diter sur ce type, pour lui-m�me; et de se faire une application personnelle de la v�rit� renferm�e dans l�une des figures les plus frappantes de l�Ancien Testament, afin d��tre ainsi conduit � contempler la croix avec une foi plus profonde et vivante et � se p�n�trer du pr�cieux myst�re qui y est pr�sent�.

Nous terminerons nos remarques sur ce chapitre, en attirant l�attention du lecteur sur les versets 16 � 18. �Et de l� ils vinrent � Be�r. C�est l� le puits au sujet duquel l��ternel dit � Mo�se: Assemble le peuple, et je leur donnerai de l�eau. Alors Isra�l chanta ce cantique: Monte, puits! chantez-lui: Puits, que des princes ont creus�, que les hommes nobles du peuple, avec le l�gislateur, ont creus� avec leurs b�tons!�

Ce passage, pr�sent� dans un pareil moment et en rapport avec ce qui pr�c�de, est bien remarquable. Les murmures ne se font plus entendre, le peuple s�approche des fronti�res de la terre promise, les effets de la morsure du serpent ont disparu; et maintenant, sans aucune verge, sans avoir frapp� quoi que ce soit, le peuple est pourvu de rafra�chissement. Quoique les Moabites et les Ammonites soient autour d�eux, � quoique la puissance de Sihon leur barre le chemin, Dieu peut ouvrir un puits � son peuple et lui donner un chant de triomphe en d�pit de tout. Oh! quel Dieu que notre Dieu! Qu�il est doux de m�diter sur ses actes et ses voies envers son peuple dans toutes ces sc�nes du d�sert! Puissions-nous apprendre � nous confier en lui plus implicitement, et � marcher avec lui de jour en jour, dans une suj�tion sainte et heureuse! C�est l� le vrai sentier de la paix et de la b�n�diction.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 21". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/numbers-21.html.