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Saturday, September 28th, 2024
the Week of Proper 20 / Ordinary 25
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Bible Commentaries
Commentaire biblique intermédiaire Commentaire biblique intermédiaire
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Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/numbers-9.html.
bibliography-text="Commentaire sur Numbers 9". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/
versets 1-23
�Et l��ternel parla � Mo�se, dans le d�sert de Sina�, le premier mois de la seconde ann�e apr�s leur sortie du pays d��gypte, disant: Que les fils d�Isra�l fassent aussi la P�que au temps fix�. Vous la ferez au temps fix�, le quatorzi�me jour de ce mois, entre les deux soirs; vous la ferez selon tous ses statuts et selon toutes ses ordonnances. � Et Mo�se dit aux fils d�Isra�l de faire la P�que. Et ils firent la P�que, le premier mois, le quatorzi�me jour du mois, entre les deux soirs, au d�sert de Sina�: selon tout ce que l��ternel avait command� � Mo�se, ainsi firent les fils d�Isra�l� (vers. 1-5).
Il y a trois endroits distincts o� nous voyons c�l�brer cette grande f�te de r�demption; savoir: en �gypte (Exode 12); dans le d�sert (Nombres 9); et dans la terre de Canaan (Josu� 5). La r�demption se trouve � la base de tout ce qui a rapport � l�histoire du peuple de Dieu. Doit-il �tre d�livr� de la servitude, de la mort et des t�n�bres de l��gypte? C�est par la r�demption. Doit-il �tre port� � travers toutes les difficult�s et tous les dangers du d�sert? C�est sur le principe de la r�demption. Doit-il marcher � travers les ruines des murs mena�ants de J�richo et mettre ses pieds sur le cou des rois de Canaan? C�est en vertu de la r�demption.
Ainsi le sang de l�agneau pascal rencontra l�Isra�l de Dieu au milieu de la profonde d�gradation du pays d��gypte, et l�en d�livra. Il le trouva dans le d�sert aride, au travers duquel il le conduisit. Il fut avec lui son entr�e dans la terre de Canaan et l�y �tablit.
En un mot, le sang de l�agneau rencontra le peuple en �gypte, l�accompagna � travers le d�sert, et le fixa Canaan. Il �tait le fondement b�ni de toutes les voies de Dieu envers eux, en eux, et avec eux. �tait-il question du jugement de Dieu contre l��gypte? Le sang de l�agneau les en mettait � couvert. �tait-il question des besoins sans nombre du d�sert? Le sang de l�agneau �tait le gage s�r et certain d�une victoire compl�te et glorieuse. Du moment que nous contemplons l'�ternel venant agir en faveur de son peuple, en vertu du sang de l�agneau, tout est infailliblement garanti du commencement � la fin. Toute la dur�e de ce myst�rieux et merveilleux voyage, depuis les fours � briques de l��gypte jusqu�aux collines couvertes de vignes et aux riches plaines de la Palestine, ne servit qu�� prouver et qu�� montrer les vertus vari�es du sang de l�agneau.
Cependant, ce chapitre-ci nous pr�sente la p�que enti�rement au point de vue du d�sert; et cela expliquera au lecteur pourquoi il y est fait mention de la circonstance suivante: Et il y eut des hommes qui �taient impurs � cause du corps mort d�un homme, et qui ne pouvaient pas faire la P�que ce jour-l�; et ils se pr�sent�rent ce jour-l� devant Mo�se et devant Aaron (vers. 6).
Il y avait l� une difficult� pratique � quelque chose d�anormal, comme on dit � un cas impr�vu; c�est pourquoi la question fut soumise � Mo�se et � Aaron. �Ils se pr�sent�rent devant Mo�se� � le repr�sentant des droits de Dieu � �et devant Aaron� � le repr�sentant des ressources de la gr�ce de Dieu. Il semble y avoir quelque chose de particulier et de grave dans la mani�re dont il est fait allusion � ces deux fonctionnaires. Les deux �l�ments, dont ils �taient l�expression, apparaissent comme tr�s importants pour la solution d�une difficult� telle que celle qui s�offrait ici.
�Et ces hommes lui dirent: Nous sommes impurs � cause du corps mort d�un homme; pourquoi serions-nous exclus de pr�senter l�offrande de l��ternel au temps fix�, au milieu des fils d�Isra�l?� (vers. 7). La souillure �tait enti�rement avou�e, et la question soulev�e �tait celle-ci: Devaient-ils �tre absolument priv�s du saint privil�ge de venir devant l��ternel? N�y avait-il aucune � ressource pour un pareil cas et ne pouvait-on pas y pourvoir?
Question extr�mement int�ressante, assur�ment, mais � laquelle cependant aucune r�ponse n�avait �t� donn�e. Nous n�avons pas de cas semblable, pr�vu dans l�institution originelle en Exode 12; quoique nous y trouvions un expos� complet de tous les rites et de toutes les c�r�monies de la f�te. C��tait pour le d�sert que le d�veloppement de cette question avait �t� r�serv�. C��tait dans la marche, alors actuelle, du peuple � dans les d�tails r�els et pratiques de la vie du d�sert, que se pr�sentait la difficult� � r�soudre. Voil� pourquoi le r�cit de toute cette affaire est fort � propos donn� dans les Nombres qui sont le Livre du d�sert.
�Et Mo�se leur dit: Tenez-vous l�, et j�entendrai ce que l��ternel commandera � votre �gard� (verset 8). Belle attitude Mo�se n�avait pas de r�ponse � donner; mais il savait qui pouvait le faire, et c�est � Lui qu�il s�adresse. C��tait la chose la meilleure et la plus sage que Mo�se e�t � faire. Il ne pr�tendait pas pouvoir r�pondre. Il n�avait pas honte de dire: �Je ne sais pas�. Malgr� toute sa sagesse et toute sa connaissance, il n�h�sitait pas � d�clarer son ignorance. C�est la vraie connaissance, la vraie sagesse. Il pouvait �tre humiliant pour un homme dans la position de Mo�se, de para�tre, aux yeux de la congr�gation ou de quelques-uns de ses membres, ignorant sur un sujet quelconque. Lui qui avait men� le peuple hors d��gypte, qui l�avait conduit � travers la mer Rouge, qui avait convers� avec l'�ternel, et qui avait re�u sa mission du grand �Je suis�, serait-il possible qu�il f�t incapable de r�pondre � une difficult� surgissant d�un cas aussi simple que celui qu�il avait alors devant lui? �tait-il donc vrai qu�un homme tel que Mo�se ignor�t la juste marche � suivre vis-�-vis de personnes qui avaient �t� souill�es pour un mort?
Combien il en est peu qui, n�occupant pourtant point la position �lev�e de Mo�se, n�eussent pas essay� de r�soudre d�une mani�re ou d�une autre une telle question. Mais Mo�se �tait l�homme le plus doux de toute la terre. Il savait tr�s bien qu�il ne devait pas avoir la pr�somption de parler quand il n�avait rien � dire. Si nous suivions plus fid�lement son exemple en cela, nous �viterions beaucoup d�affirmations hasard�es, bien des m�prises ou des erreurs. En outre, cela nous rendrait beaucoup plus vrais, plus simples et plus naturels. Nous sommes souvent assez insens�s pour avoir honte de montrer notre ignorance. Nous nous imaginons follement que nous portons atteinte � notre r�putation de sagesse et d�intelligence, quand nous pronon�ons ce beau jugement, qui exprime si bien une vraie grandeur morale �Je ne sais pas�. C�est une compl�te erreur. Nous attacherons toujours beaucoup plus de poids et d�importance aux paroles d�un homme qui ne pr�tend jamais � une connaissance qu�il ne poss�de point; tandis que nous ne serons pas dispos�s � �couter un homme toujours prompt � parler avec une frivole confiance en lui-m�me. Oh! marchons en tout temps selon l�esprit de ces belles paroles: �Tenez-vous l�, et j�entendrai ce que l��ternel commandera�.
�Et l��ternel parla � Mo�se, disant: Parle aux fils d�Isra�l, en disant: Si un homme d�entre vous ou de votre post�rit� est impur � cause d�un corps mort, ou est en voyage au loin, il fera la P�que � l��ternel. Ils la feront le second mois, le quatorzi�me jour, entre les deux soirs; ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes am�res� (vers. 9-11).
Deux grandes v�rit�s fondamentales sont expos�es dans la p�que, savoir la r�demption et l�unit� du peuple de Dieu. Ces v�rit�s sont invariables. Rien ne saurait les d�truire. Il peut y avoir chute et infid�lit�, sous des formes vari�es, mais ces glorieuses v�rit�s de la r�demption �ternelle et de la parfaite unit� du peuple de Dieu conservent toute leur force et toute leur valeur. Voil� pourquoi cette ordonnance qui repr�sentait si vivement ces v�rit�s, �tait continuellement obligatoire. Les circonstances ne devaient pas en emp�cher l�ex�cution. La mort ou la distance ne devaient pas l�interrompre. �Si un homme d�entre vous ou de votre post�rit� est impur � cause d�un corps mort, ou est en voyage au loin, il fera la P�que � l��ternel.� Il �tait en effet si urgent pour chaque membre de la congr�gation de c�l�brer cette f�te, qu�une mesure sp�ciale dans ce but est prise dans le chapitre 9 des Nombres pour ceux qui n��taient pas en �tat de l�observer selon l�ordre prescrit. Ces personnes devaient l�observer le quatorzi�me jour du second mois. Ainsi � gr�ce pourvoyait aux cas in�vitables de mort d��loignement.
Si veut chercher le chapitre 30 du 2e livre des Chroniques, il verra qu��z�chias et la congr�gation avec lui profit�rent de cette mis�ricordieuse ressource. �Il s�assembla � J�rusalem une grande multitude de peuple pour c�l�brer la f�te des pains sans levain, au second mois, une tr�s grande congr�gation� Et on �gorgea la p�que, le quatorzi�me jour du second mois� (vers. 13-15).
La gr�ce de Dieu peut nous rencontrer dans la plus grande faiblesse, pourvu que nous la sentions et que nous la confessions1. Mais que cette v�rit� tr�s pr�cieuse ne nous fasse pas traiter l�g�rement le p�ch� ou la souillure. Quoique la gr�ce permit le second mois au lieu du premier, elle ne tol�rait, pour cela, aucun rel�chement dans les ordonnances et dans les c�r�monies de la f�te. �Les pains sans levain et les herbes am�res� devaient toujours avoir leur place; la chair d�aucun sacrifice ne devait �tre conserv�e jusqu�au matin et pas un os de la victime ne devait �tre bris�. Dieu ne peut nullement tol�rer l�abaissement de la r�gle de la v�rit� ou de la saintet�. L�homme, par la faiblesse, le manquement ou l�influence des circonstances, pourrait �tre en retard; mais il ne doit pas rester au-dessous de la r�gle divine. La gr�ce permet le premier cas, la saintet� d�fend le second; et si quelqu�un e�t trop pr�sum� de la gr�ce pour se dispenser de la saintet�, il aurait �t� retranch� de l�assembl�e.
1 Le lecteur remarquera avec int�r�t et profit le contraste qui existe entre la mani�re d�agir d��z�chias en 2 Chroniques 30, et celle de J�roboam en 1 Rois 12:32. Le premier usa de la ressource fournie par la gr�ce divine; le second suivit son propre dessein. Le second mois �tait permis par Dieu le huiti�me fut invent� par l�homme. Les pr�voyances divines, satisfaisant aux besoins de l�homme, et les inventions humaines, s�opposant � la parole de Dieu, sont des choses totalement diff�rentes.
Cela ne nous dit-il rien? Nous devons toujours nous rappeler, en lisant les pages de ce merveilleux livre des Nombres, que les choses qui arrivaient � Isra�l sont des types pour nous, et que c�est pour nous, � la fois, un devoir et un privil�ge de nous attacher � ces types et de chercher � comprendre les le�ons qu�ils sont destin�s � nous enseigner de la part de Dieu.
Qu�est-ce donc que nous apprennent les r�glements relatifs � la c�l�bration de la p�que au second mois? Pourquoi �tait-il sp�cialement enjoint � Isra�l de n�omettre aucune c�r�monie dans cette occasion particuli�re? Pourquoi est-ce dans ce chapitre 9 des Nombres, que les directions pour le second mois se trouvent beaucoup plus d�taill�es que celles pour le premier? Ce n�est certainement pas que l�ordonnance f�t plus importante dans un cas que dans l�autre, car son importance, au jugement de Dieu, �tait toujours la m�me. Ce n�est pas non plus qu�il y e�t, en aucun cas, une ombre de diff�rence dans l�ordre, vu qu�il �tait aussi toujours le m�me. N�anmoins le lecteur qui m�ditera sur ce chapitre sera frapp� du fait que, lorsqu�il est question de la c�l�bration de la p�que au premier mois, nous lisons simplement ces mots �Vous la ferez selon tous ses statuts et selon toutes ses ordonnances�. Mais, d�un autre c�t�, quand il s�agit du second mois, nous avons un �nonc� plus d�taill� de ce qu��taient ces ordonnances et ces c�r�monies: �Ils la mangeront avec des pains sans levain et des herbes am�res; ils n�en laisseront rien jusqu�au matin et n�en casseront pas un os; ils la feront selon tous les statuts de la P�que.� (Comp vers. 3, avec 11-12.)
Que nous enseigne donc ce simple fait, demandons-nous? Nous croyons qu�il nous enseigne tr�s clairement que nous ne devons jamais abaisser la r�gle, dans les choses de Dieu, � cause de la chute et de la faiblesse du peuple de Dieu; mais que plut�t, pour cette raison m�me, nous devons prendre un soin particulier de tenir �lev�e la banni�re, dans toute sa divine int�grit�. Sans doute, il devrait y avoir le sentiment profond de la chute � et plus il serait profond, mieux cela serait; mais on ne doit pas sacrifier la v�rit� de Dieu. Nous pouvons toujours compter avec assurance sur les ressources de la gr�ce divine, tout en cherchant � maintenir, avec une fermet� in�branlable, l��tendard de la v�rit� de Dieu.
Cherchons � en garder toujours le souvenir dans nos pens�es et dans nos c�urs. D�un c�t�, nous sommes en danger d�oublier que la chute a eu lieu � oui, une grande chute, l�infid�lit� et le p�ch�. Et d�un autre c�t�, nous risquons d�oublier l�infaillible fid�lit� de Dieu, en vue de cette chute, et en d�pit de tout. L��glise professante est tomb�e, elle est dans une ruine compl�te; et non seulement elle, mais nous-m�mes, individuellement, nous avons failli et contribu� � la ruine. Nous devrions sentir tout cela � le sentir profond�ment � le sentir constamment. Nous devrions avoir toujours dans notre esprit, devant notre Dieu, la conscience intime et humiliante de la mani�re triste et honteuse dont nous nous mes conduits dans la maison de Dieu. Nous ne ferions qu�ajouter extr�mement � notre chute, si nous oubliions jamais que nous sommes tomb�s. Ce qu�il nous convient d�avoir, c�est une profonde humilit� et un esprit vraiment bris�, en nous souvenant de toutes ces choses; ces sentiments et ces exercices int�rieurs s�exprimeront n�cessairement par une marche et une conduite humbles au milieu de la sc�ne o� nous vivons.
�Toutefois le solide fondement de Dieu demeure, ayant ce sceau: Le Seigneur conna�t ceux qui sont siens, et: Qu�il se retire de l�iniquit�, quiconque prononce le nom du Seigneur� (2 Tim. 2:19). Voil� la ressource du fid�le, en pr�sence des ruines de la chr�tient�. Dieu ne fait jamais d�faut, il ne change pas, et nous avons simplement � nous retirer de l�iniquit� et � nous tenir coll�s � Lui. Nous devons faire ce qui est droit, le poursuivre diligemment et Lui abandonner les cons�quences.
Nous conjurons le lecteur de donner toute son attention aux pens�es qui pr�c�dent. Nous d�sirons qu�il s�arr�te quelques instants et qu�il consid�re tout ce sujet avec un esprit de pri�re. Nous sommes convaincu que le s�rieux examen que nous ferions de ses deux faces nous aiderait grandement � trouver notre chemin au milieu des ruines qui nous entourent. Le souvenir de la condition de l��glise, et de notre infid�lit� individuelle, nous garderait dans l�humilit�; tandis qu�en m�me temps, la connaissance de la r�gle invariable de Dieu, et de son immuable fid�lit�, nous d�tacherait du mal qui nous environne et nous maintiendrait fermes dans le sentier de la s�paration. Les deux choses r�unies nous pr�serveraient efficacement d�une vaine pr�tention, d�un c�t�, du rel�chement et de l�indiff�rence, de l�autre. Nous devons toujours nous souvenir de ce fait humiliant, que nous sommes d�chus, tout en nous attachant � cette grande v�rit�, que Dieu est fid�le.
Ce sont les le�ons par excellence du d�sert � le�ons pour les jours actuels � le�ons pour nous. Elles sont sugg�r�es tr�s fortement par le r�cit particulier au livre des Nombres � le grand Livre du d�sert. C�est dans le d�sert que la chute de l�humanit� se manifeste si pleinement; c�est dans le d�sert aussi que les ressources infinies de la gr�ce divine sont d�ploy�es. Mais r�p�tons encore cette assertion � et puisse-t-elle �tre grav�e en caract�res ineffa�ables dans nos c�urs � les plus riches provisions de la gr�ce et de la mis�ricorde divines ne donnent aucun motif quelconque pour abaisser la r�gle de la v�rit� de Dieu. Si quelqu�un avait all�gu�, comme excuse, la souillure ou l�absence, pour ne pas c�l�brer la p�que, ou pour le faire d�une mani�re autre que Dieu ne l�avait ordonn�e, il e�t assur�ment �t� retranch� de la congr�gation. Et de m�me pour nous, si nous consentons � abandonner une v�rit� quelconque de Dieu, parce que la chute s�est produite � si, par pure incr�dulit� du c�ur, nous faisons des concessions aux d�pens de la v�rit� de Dieu, nous abandonnons le terrain de Dieu � si nous prenons l��tat des choses qui nous entourent comme excuse pour secouer l�autorit� de la v�rit� de Dieu de dessus notre conscience, ou pour nous soustraire � son influence sur notre conduite et sur notre caract�re � il est tr�s �vident que notre communion sera interrompue1.
1 Que l�on note ici, une fois pour toutes, que le retranchement d�un membre de la congr�gation d�Isra�l r�pond aujourd�hui au retranchement d�un croyant de la communion, � cause d�un p�ch� non jug�.
Nous poursuivrions volontiers ce grand courant pratique de v�rit�s, mais nous devons nous en abstenir, et clore cette partie de notre sujet en citant pour le lecteur le reste de cet expos� sur la p�que pour le d�sert.
�Mais l�homme qui est pur et qui n�est pas en voyage, qui s�abstient de faire la P�que, cette �me sera retranch�e de ses peuples; car il n�a pas pr�sent� l�offrande de l��ternel au temps fix� cet homme portera son p�ch�. Et si un �tranger s�journe chez vous, et veut faire la P�que � l��ternel, il la fera ainsi, selon le statut de la P�que et selon son ordonnance. Il y aura un m�me statut pour vous, tant pour l��tranger que pour l�Isra�lite de naissance� (vers. 13-14).
L�oubli volontaire de la p�que aurait d�not�, de la part des Isra�lites, un manque total d�estime pour les avantages et les b�n�dictions qui d�coulaient de la r�demption et de la d�livrance du pays d��gypte. Plus quelqu�un r�alisait profond�ment ce qui avait �t� accompli dans cette nuit m�morable, o� l�assembl�e d�Isra�l trouva son refuge et son repos � l�abri du sang, plus aussi il soupirait ardemment apr�s le retour du �quatorzi�me jour du premier mois�, dans lequel il pouvait faire la comm�moration de cette glorieuse circonstance; et si quoi que ce soit l�e�t emp�ch� de jouir de cette ordonnance du �premier mois�, il profitait avec d�autant plus de bonheur et de reconnaissance du �second mois�. Mais l�homme qui se serait content� de continuer d�ann�e en ann�e � ne pas c�l�brer la p�que, e�t montr� que son c�ur �tait bien �loign� du Dieu d�Isra�l. Il e�t �t� plus qu�inutile de lui parler d�aimer le Dieu de ses p�res, et de jouir des b�n�dictions de la r�demption, quand l�ordonnance m�me que Dieu avait �tablie pour repr�senter cette r�demption �tait n�glig�e d�ann�e en ann�e.
Et ne pouvons-nous pas, jusqu�� un certain point, nous appliquer tout cela, en rapport avec la C�ne du Seigneur? Sans doute, nous le pouvons, et m�me avec un tr�s grand profit pour nos �mes. Il y a cette connexion entre la p�que et la C�ne, savoir que la premi�re �tait le type et la seconde le m�morial de la mort du Christ. Ainsi nous lisons dans 1 Cor. 5:7: �Notre p�que, Christ, a �t� sacrifi�e�. Cette phrase �tablit le rapport. La p�que �tait le m�morial du rachat d�Isra�l de l�esclavage d��gypte, et la C�ne du Seigneur est le m�morial de la r�demption de l��glise, de l�esclavage, plus lourd et plus t�n�breux, du p�ch� et de Satan. Aussi, comme on aurait s�rement vu chaque vrai et fid�le Isra�lite faire la p�que, � l��poque fix�e, selon toutes les ordonnances et les c�r�monies de cette f�te, de m�me, on verra chaque vrai et fid�le chr�tien, c�l�brer la C�ne du Seigneur, au jour d�termin�, et selon tous les principes qui s�y rapportent et qui sont expos�s dans le Nouveau Testament. Si un Isra�lite avait n�glig� la p�que, m�me dans une seule occasion, il aurait �t� retranch� de la congr�gation. Une telle n�gligence ne devait pas �tre tol�r�e dans l�assembl�e d�Isra�l. Elle aurait imm�diatement attir� le jugement de Dieu.
Or, en face de ce fait solennel, ne pouvons-nous pas demander: N�est-ce rien maintenant � est-ce une affaire de peu d�importance pour des chr�tiens que de n�gliger de semaine en semaine et de mois en mois la C�ne de leur Seigneur? Pouvons-nous supposer que Celui qui, en Nombres 9, d�clarait que l�Isra�lite qui n�gligerait la p�que serait retranch�, ne tient pas compte de la n�gligence du chr�tien pour la table du Seigneur? Assur�ment non. Car quoiqu�il ne s�agisse pas d��tre retranch� de l��glise de Dieu, du corps de Christ, cela autorise-t-il notre n�gligence? Loin de nous cette pens�e. Ce fait devrait plut�t avoir pour effet b�ni de nous animer d�une plus grande diligence dans la c�l�bration de cette pr�cieuse f�te, dans laquelle �nous annon�ons la mort du Seigneur jusqu�� ce qu�il vienne� (1 Cor. 11:26).
Pour un pieux Isra�lite, il n�y avait rien de plus beau que la p�que, parce qu�elle �tait le m�morial de sa r�demption. Et pour un chr�tien pieux, il n�y a rien de plus beau que la C�ne, parce qu�elle est le m�morial de sa r�demption et de la mort de son Seigneur. De tous les services auxquels le chr�tien peut se livrer, il n�est rien de plus pr�cieux, rien de plus expressif, rien qui place Christ d�une mani�re plus touchante et plus solennelle devant son c�ur, que la C�ne du Seigneur. Il peut chanter la mort du Seigneur, il peut prier � son sujet, il peut en lire le r�cit, il peut en entendre parler, mais c�est seulement dans la C�ne qu�il l��annonce�. �Et ayant pris un pain, et ayant tendu gr�ces, il le rompit, et le leur donna, en disant: Ceci est mon corps, qui est donn� pour vous; faites ceci en m�moire de moi; de m�me la coupe aussi, apr�s le souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang, qui est vers� pour vous� (Luc 22:19-20).
Ici nous avons l�institution de la f�te; et quand nous en venons aux Actes des Ap�tres, nous lisons: �le premier jour de la semaine, lorsque nous �tions assembl�s pour rompre le pain�� (Actes 20:7).
L� nous avons la c�l�bration de la f�te; et enfin quand nous ouvrons les �p�tres, nous lisons: �La coupe de b�n�diction que nous b�nissons, n�est-elle pas la communion du sang du Christ? Le pain que nous rompons, n�est-il pas la communion du corps du Christ? Car nous qui sommes plusieurs, sommes un seul pain, un seul corps, car nous participons tous � un seul et m�me pain� (1 Cor. 10:16-17). Et encore: �Car moi, j�ai re�u du Seigneur ce qu�aussi je vous ai enseign�: c�est que le Seigneur J�sus, l� nuit qu�il fut livr�, prit du pain, et apr�s avoir rendu gr�ces, il le rompit et dit: Ceci est mon corps, qui est pour vous; faites ceci en m�moire de moi. De m�me il prit la coupe aussi, apr�s le souper, en disant: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang: faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en m�moire de moi. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu�� ce qu�il vienne� (1 Cor. 11:23-26).
Nous avons ici la f�te expliqu�e. Et ne pouvons-nous pas dire que dans l�institution, la c�l�bration, et l�explication, nous avons, pour lier nos �mes � cette pr�cieuse f�te, une corde triple qui ne se rompt pas vite? (Ecc. 4:12).
Comment se peut-il donc qu�en face de toute cette sainte autorit�, on trouve quelque chr�tien qui n�glige la table du Seigneur? Ou bien, en envisageant ce fait sous un autre aspect, d�o� vient que des membres de Christ peuvent passer des semaines et des mois, ou m�me toute leur vie sans jamais se souvenir de leur Seigneur, conform�ment � son v�u direct et positif? Nous savons que quelques chr�tiens professants consid�rent la C�ne comme un retour aux ordonnances juda�ques et comme une d�ch�ance de la position �lev�e de l��glise. Ils envisagent la C�ne et le bapt�me comme des myst�res spirituels int�rieurs, et ils croient que nous nous �cartons de la vraie spiritualit� en insistant sur l�observation litt�rale de ces ordonnances.
� tout cela nous r�pondons tout simplement que Dieu est plus sage que nous. Si Christ a institu� la C�ne, si le Saint Esprit a conduit l��glise primitive � la c�l�brer, et s�il nous l�a aussi expliqu�e, qui sommes-nous pour mettre nos id�es en opposition avec Dieu? Sans doute la C�ne du Seigneur devrait �tre un myst�re spirituel int�rieur pour tous ceux qui y participent; mais elle est aussi un acte ext�rieur, litt�ral, palpable. Il y a litt�ralement du pain et du vin � une manducation litt�rale et une boisson litt�rale. Si l�on nie cela, autant vaudrait nier aussi qu�il y ait litt�ralement une assembl�e r�unie. Nous n�avons pas le droit d�expliquer l��criture d�une telle fa�on. C�est pour nous un devoir saint et b�ni de nous soumettre � l��criture, de nous incliner absolument et implicitement sous sa divine autorit�.
Ce n�est d�ailleurs pas seulement une question de soumission � l�autorit� de l��criture; ce dernier point nous l�avons certes abondamment prouv� par de nombreuses citations du livre divin; ce qui seul est amplement suffisant pour tout esprit pieux. Mais il y a plus que cela. Il y a dans le c�ur du chr�tien une r�ponse d�amour correspondant � l�amour du c�ur de Christ. N�est-ce rien cela? Ne devrions-nous pas chercher au moins en quelque mesure, � r�pondre � l�amour d�un tel c�ur? Si notre adorable Seigneur a r�ellement institu� le pain et le vin dans la c�ne, comme m�morial de son corps rompu et de son sang r�pandu; s�il a ordonn� que nous mangions de ce pain et que nous buvions de cette coupe en m�moire de lui, ne devrions-nous pas, dans la puissance de l�affection, r�pondre au d�sir de son c�ur affectueux? Assur�ment aucun chr�tien s�rieux ne le mettra en doute. Ce devrait toujours �tre une joie pour nos c�urs que d�entourer la table de notre Seigneur, de nous souvenir de lui, selon son institution � d�annoncer sa mort jusqu�� ce qu�il vienne. N�est-il pas merveilleux de penser qu�il ait voulu occuper une place dans le souvenir de c�urs tels que les n�tres; or il en est ainsi; et ce serait vraiment triste si, pour un motif quelconque, nous n�gligions cette f�te � laquelle il a attach� son nom pr�cieux.
Ce n�est naturellement pas ici le lieu d�entrer dans une exposition d�taill�e de l�ordonnance de la c�ne du Seigneur. Ce que nous d�sirons surtout, c�est d�insister aupr�s du lecteur chr�tien sur l�immense importance et le profond int�r�t de l�ordonnance, quant au double principe de la soumission � l�autorit� de l��criture, et d�un amour correspondant � celui de Christ lui-m�me. De plus nous voudrions faire vivement sentir � tous ceux qui peuvent lire ces lignes, la gravit� qu�il y a � n�gliger de prendre la C�ne selon les �critures. Nous pouvons �tre assur�s que c�est toujours un principe dangereux de chercher � mettre de c�t� cette institution positive de notre Seigneur et Ma�tre. Cela d�note un bien mauvais �tat d��me. Cela prouve que la conscience n�est pas soumise � l�autorit� de la Parole, et que le c�ur n�est pas dans une vraie sympathie avec les affections de Christ. Appliquons-nous donc � nous acquitter de notre sainte responsabilit� vis-�-vis de la table du Seigneur � � ne pas n�gliger d�observer la f�te � � la c�l�brer conform�ment � l�ordre �tabli par le Saint Esprit.
Voil� pour ce qui regarde la p�que dans le d�sert et les le�ons frappantes qu�elle fournit � nos �mes.
Nous nous arr�terons maintenant quelques instants sur le dernier paragraphe de notre chapitre, qui a son caract�re aussi marqu� qu�aucune autre portion du livre. Nous y contemplons une nombreuse troupe d�hommes, de femmes et d�enfants voyageant � travers un vaste d�sert, �o� il n�y avait pas de chemin� � franchissant une contr�e aride, un immense d�sert sablonneux, sans boussole et sans guide humain.
Quelle pens�e! Quel spectacle! Il y avait l� des millions d��tres s�avan�ant sans aucune connaissance de la route qu�ils devaient suivre, d�pendant enti�rement de Dieu pour la conduite, comme pour la nourriture et pour tout le reste; une arm�e de p�lerins tout � fait sans ressources. Ils ne pouvaient former aucun plan pour le lendemain. Quand ils �taient camp�s, ils ne savaient pas quand ils devraient marcher; et quand ils �taient en marche, ils ne savaient pas o� ils feraient halte ni quand ils la feraient. Leur vie �tait une vie de d�pendance journali�re et de chaque heure. Ils devaient regarder en haut pour �tre guid�s. Leurs mouvements �taient r�gl�s par les roues du chariot de l'�ternel.
C��tait vraiment l� un merveilleux spectacle. Lisons-en le r�cit et retenons-en dans nos �mes les c�lestes enseignements.
�Et le jour que le tabernacle fut dress�, la nu�e couvrit le tabernacle de la tente du t�moignage, et elle �tait le soir sur le tabernacle comme l�apparence du feu, jusqu�au matin. Il en fut ainsi continuellement: la nu�e le couvrait, et la nuit, elle avait l�apparence du feu. Et selon que la nu�e se levait de dessus la tente, apr�s cela les fils d�Isra�l partaient; et au lieu o� la nu�e demeurait, l� les fils d�Isra�l campaient. Au commandement de l��ternel, les fils d�Isra�l partaient, et au commandement de l��ternel, ils campaient; pendant tous les jours que la nu�e demeurait sur le tabernacle, ils campaient. Et si la nu�e prolongeait sa demeure sur le tabernacle plusieurs jours, alors les fils d�Isra�l gardaient ce que l��ternel leur avait donn� � garder, et ne partaient pas. Et s�il arrivait que la nu�e f�t sur le tabernacle peu de jours, ils campaient au commandement de l��ternel, et au commandement de l��ternel, ils partaient. Et s�il arrivait que la nu�e y f�t depuis le soir jusqu�au matin, et que la nu�e se lev�t au matin, alors ils partaient; ou si, apr�s un jour et une nuit, la nu�e se levait, ils partaient; ou si la nu�e prolongeait sa demeure pendant deux jours, ou un mois, ou beaucoup de jours sur le tabernacle, pour y demeurer, les fils d�Isra�l campaient et ne partaient pas; mais quand elle se levait, ils partaient. Au commandement de l��ternel ils campaient, et au commandement de l��ternel ils partaient; ils gardaient ce que l��ternel leur avait donn� � garder, selon le commandement de l��ternel par Moise� (vers. 15-23).
Il serait impossible de concevoir un tableau plus admirable de la d�pendance absolue de la direction divine et de la soumission � cette direction, que celle qui nous est pr�sent�e dans ce paragraphe. Il n�y avait pas une empreinte de pas ou une borne dans tout ce �grand et affreux d�sert�. Il �tait donc inutile de chercher aucune direction aupr�s de ceux qui y avaient pass� pr�c�demment. Les fils d�Isra�l devaient compter enti�rement sur Dieu pour chaque pas du chemin; ils devaient continuellement s�attendre � Lui. Ce serait intol�rable pour un esprit insoumis, ou une volont� non bris�e; mais pour une �me qui conna�t et aime Dieu, qui se confie et prend son plaisir en lui, rien ne saurait �tre plus profond�ment b�ni.
Voici la clef de tout le sujet: Dieu est-il connu, aim�, et se confie-t-on en lui? S�il en est ainsi, le c�ur se r�jouira dans la d�pendance la plus absolue de lui. Sinon, une telle d�pendance serait absolument insupportable. L�homme non r�g�n�r� aime � se dire ind�pendant � il aime � se figurer qu�il est libre � il aime � croire qu�il peut faire ce qui lui convient, aller o� il veut, dire ce qui lui pla�t. H�las c�est l� une pure illusion! L�homme n�est pas libre. Il est l�esclave de Satan. Il y a maintenant pr�s de six mille ans qu�il s�est livr� lui-m�me entre les mains de ce grand propri�taire d�esclaves, qui l�a toujours tenu d�s lors et qui le tient encore. Oui Satan tient l�homme naturel � l�inconverti � l�imp�nitent, dans une terrible servitude. Il lui a li� les pieds et les mains de cha�nes et de fers qui ne sont pas vus sous leur v�ritable aspect, � cause de la dorure dont il les a artificiellement recouverts. Satan gouverne l�homme au moyen de ses convoitises, de ses passions et de ses plaisirs. Il produit dans le c�ur des d�sirs qu�il satisfait ensuite par les choses qui sont dans le monde, et l�homme s�imagine vainement �tre libre parce qu�il peut satisfaire ses d�sirs. Mais c�est une d�plorable erreur, qui t�t ou tard sera d�montr�e telle. Il n�est d�autre libert� que celle dont le Christ gratifie ses rachet�s. C�est lui qui dit: �Vous conna�trez la v�rit�, et la v�rit� vous affranchira.� Et encore �Si donc le Fils vous affranchit, vous serez r�ellement libres� (Jean 8:32, 36).
Voil� la vraie libert�. C�est la libert� que la nouvelle nature trouve en marchant par l�Esprit, et en faisant ce qui est agr�able � Dieu. Le service du Seigneur est la parfaite libert�. Mais ce service, dans tous ses d�tails, implique la plus enti�re d�pendance du Dieu vivant. Il en fut toujours ainsi chez le seul vrai et parfait Serviteur qui ait foul� cette terre. Il fut toujours d�pendant. Chacun de ses mouvements, chacun de ses actes, chacune de ses paroles � tout ce qu�il faisait et tout ce qu�il ne faisait pas � tout �tait le fruit de la plus absolue d�pendance de Dieu, et de la plus enti�re soumission. Il marchait quand Dieu voulait qu�il march�t, et il s�arr�tait quand Dieu le voulait. Il parlait ou gardait le silence selon que Dieu le trouvait bon.
Tel fut J�sus, quand il v�cut dans ce monde, et nous, comme participants de sa nature, de sa vie, et ayant son Esprit demeurant en nous, nous sommes appel�s � marcher sur ses traces, et � vivre d�une vie de d�pendance de Dieu de jour en jour. Nous avons, � la fin de notre chapitre, un type pittoresque et beau de cette vie de d�pendance dans une de ses phases: L�Isra�l de Dieu � le camp dans le d�sert � cette arm�e de p�lerins suivant le mouvement de la nu�e. Ils devaient regarder en haut pour leur direction. C�est l� le propre de l�homme. Il fut form� pour tourner sa face en haut, en contraste avec l�animal qui est form� pour regarder en bas1, Isra�l ne pouvait pas faire des plans; il ne pouvait jamais dire: �Demain nous irons � tel endroit.� Il d�pendait enti�rement du mouvement de la nu�e.
1 Le mot grec pour homme (anthr�pos), signifie un �tre dont la face est tourn�e en haut.
Ainsi en �tait-il pour Isra�l, et ainsi en doit-il �tre pour nous. Nous passons � travers un impraticable d�sert � un d�sert moral, o� il n�y a absolument pas de chemin. Nous ne saurions comment marcher, et nous ne saurions pas o� aller, si nous n�avions pas cette expression des plus pr�cieuses, des plus profondes, des plus compr�hensibles, sortie de la bouche de notre bien-aim� Sauveur: �Je suis le chemin�. Voil� la direction divine, infaillible. Nous avons � la suivre. �Je suis la lumi�re du monde; celui qui me suit ne marchera point dans les t�n�bres, mais il aura la lumi�re de la vie� (Jean 8:12). C�est la direction vivante. Ce n�est pas en agissant selon la lettre de certaines ordonnances ou de certaines r�gles; c�est en suivant un Christ vivant, � en marchant comme il a march�, en faisant ce qu�il a fait, en imitant son exemple en toutes choses. Telle est la marche chr�tienne � l�action chr�tienne. Elles consistent � tenir les yeux fix�s sur J�sus, � avoir les formes et les traits de son caract�re imprim�s dans notre nouvelle nature, et � les refl�ter ou les reproduire dans notre vie et dans notre conduite journali�re.
Or cela impliquera assur�ment le complet renoncement � notre volont� propre, � nos plans, � notre propre direction. Nous devons suivre la nu�e; nous devons nous attendre toujours � nous attendre seulement � Dieu. Nous ne pouvons pas dire: �Nous irons ici ou l�, nous ferons ceci ou cela, demain ou la semaine prochaine�. Tous nos mouvements doivent �tre plac�s, sous la sauvegarde r�gulatrice de cette seule phrase importante � souvent, h�las �crite ou prof�r�e l�g�rement par nous � �si le Seigneur le veut�.
Puissions-nous comprendre mieux toutes ces choses! Plaise � Dieu que nous connaissions plus exactement le sens de la direction divine! Combien souvent nous nous imaginons l�g�rement et nous affirmons avec assurance que la nu�e marche dans la direction m�me qui s�accorde avec nos inclinations. Voulons-nous faire une certaine chose, ou suivre une certaine marche? alors nous cherchons � nous persuader que notre volont� est celle de Dieu. Ainsi, au lieu d��tre guid�s par Dieu, nous nous s�duisons nous-m�mes. Notre volont� n�est pas bris�e, et par cons�quent, nous ne pouvons pas �tre dirig�s droitement; car le vrai secret pour �tre guid�s droitement � guid�s par Dieu � c�est d�avoir notre propre volont� compl�tement soumise. �Il fera marcher dans le droit chemin les d�bonnaires, et il enseignera sa voie aux d�bonnaires� (Ps. 25:9). Et encore: �Je te conseillerai, ayant mon �il sur toi�. Mais pesons surtout cet avertissement-ci; �Ne soyez pas comme le cheval, comme le mulet, qui n�ont pas d�intelligence, dont l�ornement est la bride et le mors, pour les refr�ner quand ils ne veulent pas s�approcher de toi� (Ps. 32:9). Si notre face est tourn�e en haut pour saisir le mouvement de �l��il� de Dieu, nous n�aurons pas besoin du �mors et du frein�. Mais c�est pr�cis�ment en ceci que nous manquons si tristement. Nous ne vivons pas assez pr�s de Dieu pour discerner le mouvement de son �il. Notre volont� est � l��uvre. Nous voulons suivre notre propre chemin; de l� vient que nous avons � en moissonner les fruits amers. C�est ce qui arriva � Jonas. Il lui avait �t� ordonn� d�aller � Ninive, mais il voulut aller � Tarsis; et les circonstances semblaient le favoriser, la providence paraissait lui indiquer la direction que sa volont� avait choisie. Mais, h�las! il devait trouver sa place dans le ventre du poisson, oui, dans �le sein du sh�ol� lui-m�me, o� �les algues ont envelopp� sa t�te�. C�est l� qu�il apprit l�amertume qu�il y a � suivre sa volont�. Il dut �tre instruit dans les profondeurs de la mer, sur le vrai sens du �mors et de la bride�, parce qu�il n�avait pas voulu suivre la direction plus douce de l���il�.
Mais notre Dieu est si mis�ricordieux, si tendre, si patient! Il veut enseigner et guider ses pauvres enfants faibles et �gar�s. Il ne s��pargne aucune peine pour nous, il s�occupe continuellement de nous, afin que nous soyons gard�s de nos propres voies qui sont pleines d��pines et de ronces, et que nous marchions dans ses voies qui sont agr�ables et dans ses sentiers qui sont paix (Prov. 3:17).
Il n�est rien dans tout le monde qui soit plus profond�ment b�ni que de mener une vie de d�pendance habituelle de Dieu; que de d�pendre de lui de moment en moment, de s�attendre et de s�attacher fortement � lui pour toute chose. Avoir toutes ses sources en lui, c�est le vrai, secret de la paix et d�une sainte ind�pendance chez des cr�atures. L��me qui peut dire en v�rit�: �Toutes mes sources sont en toi�, est �lev�e au-dessus de toute confiance en la cr�ature, au-dessus des esp�rances humaines et des attentes terrestres. Ce n�est pas que Dieu ne se serve pas des cr�atures, de mille mani�res, pour nous assister. Nous ne voulons pas du tout dire cela. Il emploie la cr�ature; mais si nous nous appuyons sur elle plut�t que sur lui, nous �prouverons bient�t, dans nos �mes, de la maigreur et de la st�rilit�. Il y a une immense diff�rence entre l�usage que Dieu fait de la cr�ature pour nous b�nir, et notre appui sur la cr�ature � l�exclusion de Dieu. Dans un cas, nous sommes b�nis et il est glorifi�; dans l�autre, nous sommes d�sappoint�s et il est d�shonor�.
Il est bon que l��me consid�re s�rieusement cette distinction. Nous croyons qu�elle est constamment n�glig�e. Nous nous imaginons souvent que nous nous appuyons sur Dieu et que nous regardons � Dieu, tandis que, en r�alit�, si nous voulions seulement aller droitement au fond des choses et nous juger dans la pr�sence imm�diate de Dieu, nous trouverions en nous une effrayante quantit� du levain de la confiance en la cr�ature. Combien souvent, nous parlons de vivre par la foi, et de ne nous confier qu�en Dieu, quand, en m�me temps, si nous sondions les profondeurs de nos c�urs, nous y trouverions une mesure abondante de d�pendance des circonstances, de consid�ration des causes secondes, et de tant de sentiments analogues.
Lecteur chr�tien, pensons-y s�rieusement; veillons � ce que notre �il soit fix� sur le seul Dieu vivant et non sur l�homme dont le souffle est en ses narines. Attendons-nous � lui � attendons patiemment � constamment. Si nous manquons de quoi que ce soit, adressons-nous directement et simplement � lui. Sentons-nous le besoin de discerner notre chemin, pour savoir de quel c�t� nous devons nous tourner, quel sentier nous devons suivre? Rappelons-nous qu�il a dit �Je suis le chemin�; suivons-le. Il rendra tout clair, lumineux et certain, Il ne peut y avoir de t�n�bres, de perplexit�, d�incertitude, si nous le suivons car il a dit, et nous sommes tenus de le croire: �Celui qui me suit ne marchera pas dans les t�n�bres�. C�est pourquoi si nous sommes dans les t�n�bres, il est certain que nous ne le suivons pas. Aucunes t�n�bres ne peuvent jamais s�arr�ter sur ce sentier b�ni, o� Dieu conduit tout du long ceux qui cherchent � suivre J�sus avec un �il simple.
Mais celui qui scruterait minutieusement ces lignes pourrait dire ou du moins pourrait �tre dispos� � dire: �Malgr� cela, je suis dans l�embarras quant au chemin que je dois prendre. Je ne sais r�ellement pas de quel c�t� me tourner, ni quelle marche suivre.� Si c��tait l� le langage du lecteur, nous lui poserions simplement cette seule question �Suivez-vous J�sus? Si vous le faites, vous ne pouvez �tre dans l�embarras. Suivez-vous la nu�e? Si vous la suivez, votre chemin est aussi clairement trac� que Dieu peut le faire�. C�est l� que se trouve la clef de toute la difficult�. L�embarras ou l�incertitude est tr�s souvent le fruit du travail de la volont�. Nous sommes entra�n�s � faire ce que Dieu ne veut pas du tout que nous fassions � � aller o� Dieu ne veut pas que nous allions. Nous le prions � cet effet, et nous ne recevons point de r�ponse. Nous prions de nouveau et toujours point de r�ponse. D�o� vient cela? Du simple fait que Dieu veut que nous nous tenions tranquilles � que nous demeurions pr�cis�ment l� o� nous sommes. C�est pourquoi, au lieu de nous creuser l�esprit et de nous tourmenter sur ce que nous devrions faire, attendons-nous simplement � Dieu.
Voil� le secret de la paix et d�une heureuse communion. Si un Isra�lite, dans le d�sert, s��tait mis en t�te de faire quelque mouvement ind�pendamment de l'�ternel; s�il avait pris sur lui de partir quand la nu�e �tait au repos, ou de s�arr�ter quand la nu�e �tait en marche, nous pouvons ais�ment comprendre quel en aurait �t� le r�sultat. Or il en sera toujours ainsi de nous. Si nous marchons quand nous devrions demeurer en repos, ou si nous nous reposons quand nous devrions marcher, nous n�aurons pas avec nous la pr�sence de Dieu. �Au commandement de l��ternel les fils d�Isra�l campaient, et au commandement de l��ternel ils partaient�. Ils �taient maintenus dans une attente continuelle de Dieu, position des plus b�nies que quelqu�un puisse occuper; mais il faut l�occuper avant d�en pouvoir savourer la b�n�diction. C�est une r�alit� � conna�tre, et non pas une pure th�orie dont on parle. Qu�il nous soit donn� de le prouver tout le long de notre voyage!