Bible Commentaries
Proverbes 29

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versets 1-27

Chapitres 28 et 29:1-2

Voies du gouvernement de Dieu envers les justes et les m�chants, envers les rois et les peuples, envers les individus.

Ce chapitre ne se termine proprement qu�au v. 2 du chap. 29. On y trouve, assembl�s en un sujet continu, les caract�res des m�chants et des justes, depuis les pauvres jusqu�� ceux qui dominent.

Le m�chant se sauve quand personne ne le poursuit, mais les justes sont pleins d�assurance comme un jeune lion (v. 1).

Ce chapitre commence par l�image frappante du peuple coupable, sous le jugement de Dieu que nous voyons actuellement ex�cut� sur lui (voyez L�vita. 26:36-39). Ca�n en est le type comme meurtrier de son fr�re (Gen. 4:12-16). Nous trouvons aussi dans ce verset l�image d�une mauvaise conscience qui ne laisse pas de repos � l�homme livr� � lui-m�me. Le juste, �ayant le c�ur, par aspersion, purifi� d�une mauvaise conscience� (H�b. 10:22), tient t�te � l�adversaire et le regarde en face, sans le craindre.

� cause de l�iniquit� d�un pays, ses princes sont nombreux; mais par un homme intelligent qui a de la connaissance, la stabilit� se prolonge (v. 2).

Ceci est v�rifi� par l�histoire d�Isra�l. L�iniquit� du peuple a pour r�sultat la succession rapide de ses rois et de ses conducteurs. S�il survient un fils de la Sagesse comme roi (car l�intelligence et la connaissance sont, comme nous l�avons vu si souvent, les attributs de la Sagesse), c�est � cause de lui que la stabilit� de son r�gne se prolonge. En effet, nous constatons dans toute l�histoire d�Isra�l que l��tat moral du peuple n�a pas chang� sous un r�gne fid�le et juste, mais que le roi fid�le est souvent favoris� d�un long r�gne; t�moins Josaphat, Joas, �z�chias, en contraste avec les rois d�Isra�l et les derniers rois de Juda.

L�homme pauvre qui opprime les mis�rables est une pluie violente qui ne laisse point de pain (v. 3).

On en peut trouver l�exemple dans l�histoire d�Abim�lec, fils de la servante de G�d�on (Juges 9) dont la terrible domination fut une pluie violente qui d�vasta tout sur son passage et appauvrit Isra�l.

Ceux qui abandonnent la loi louent les m�chants, mais ceux qui gardent la loi leur font la guerre (v. 4).

Il s�agit toujours ici du gouvernement du peuple. Si l�on abandonne la parole de Dieu qui peut seule montrer le droit chemin, on se tourne n�cessairement vers les m�chants et on les loue pour se faire bien voir d�eux. Tel se conduisit le roi Achaz envers le roi d�Assyrie (2 Rois 16). Ceux qui se laissent diriger par la loi ne peuvent supporter le mal, s�opposent r�solument aux m�chants et ne les laissent pas prendre la direction des affaires.

Les hommes adonn�s au mal ne comprennent pas le juste jugement, mais ceux qui cherchent l��ternel comprennent tout (v. 5).

Voyez Eccl. 8:5-6.

Les hommes adonn�s au mal ont perdu la connaissance d�une appr�ciation des choses selon Dieu; les sages, ceux qui cherchent l��ternel et le craignent, ont, par l� m�me, la connaissance et l�intelligence de tout, parce qu�ils poss�dent la v�rit�. Ces principes sont particuli�rement en rapport, comme tout ce passage, avec le gouvernement de Dieu au v. 2.

Mieux vaut le pauvre qui marche dans son int�grit�, que l�homme pervers dans ses doubles voies, bien qu�il soit riche (v. 6).

Correctif du v. 3. On pourrait faire objection � la pauvret� pour la gestion des affaires, mais combien cela est pr�f�rable, quand l�homme est int�gre, parfait dans ses voies, � l�homme riche qui manque de droiture et use de fausset� dans sa conduite.

Qui garde la loi est un fils intelligent; mais le compagnon des d�bauch�s fait honte � son p�re (v. 7).

L�ob�issance � la loi, � la Parole �crite, est la preuve de l�intelligence dans les relations �tablies de Dieu; l�association avec la corruption morale est un opprobre jet� sur le chef de la famille.

Celui qui augmente son bien par l�int�r�t et l�usure, l�amasse pour celui qui est bon pour les mis�rables (v. 8).

Dans le gouvernement de Dieu les biens accumul�s par l�avare et l�usurier reviendront � l�homme mis�ricordieux qui les emploiera pour secourir les mis�rables.

Qui d�tourne son oreille pour ne pas �couter la loi, sa pri�re m�me est une abomination (v. 9).

Cf. 15:8.

La d�sob�issance volontaire � l�enseignement de la loi, la d�cision de ne pas en tenir compte, est une insulte � l��ternel. La pri�re de telles gens, leur pr�tention � rester en relation avec Dieu et � �tre entendus de lui, est pour Dieu une abomination, aussi ha�ssable que l�idol�trie.

Celui qui �gare les hommes droits sur un mauvais chemin tombera lui-m�me dans la fosse qu�il aura creus�e; mais les hommes int�gres h�riteront le bien (v. 10).

Voyez 26:27.

Le moyen employ� par un conducteur qui se sert de son influence pour �garer les hommes droits, se retournera contre lui. Le mal qu�il avait pr�m�dit� l�atteindra. Les justes seront secourus � temps et cet effort de l�ennemi ne servira qu�� les faire entrer en possession de choses excellentes.

L�homme riche est sage � ses yeux, mais le pauvre qui est intelligent le sonde (v. 11).

La richesse qui donne de l�importance est la source de la satisfaction de soi. Cet homme se croit sage et ignore la vraie sagesse. Le pauvre qui est intelligent � or on n�est pas intelligent sans �tre un fils de la Sagesse � sonde le riche et juge de ses pr�tentions. Le juge est sup�rieur � celui qui est jug�.

Quand les justes se r�jouissent, il y a beaucoup de gloire; mais quand les m�chants se l�vent, les hommes se cachent (v. 12).

Voyez v. 28; 11:10; 29:2.

La joie des justes et la gloire vont de pair. Il en sera ainsi dans le royaume terrestre et c�leste. Quand les m�chants entrent en jeu et dominent, il n�y a de ressource pour les hommes que de se cacher (�s. 26:20).

Celui qui cache ses transgressions ne prosp�re point, mais celui qui les confesse et les abandonne obtiendra mis�ricorde (v. 13).

Ce verset correspond au Ps. 32 et envisage les m�mes circonstances qui accompagneront la restauration du R�sidu d�Isra�l, lors de l��tablissement du Royaume.

Bienheureux l�homme qui craint continuellement; mais celui qui endurcit son c�ur tombera dans le malheur (v. 14).

Ce verset proclame le bonheur qui s�allie � une crainte continuelle � crainte, pour le sage, de laisser le mal s�introduire dans ses voies, cons�quence de la crainte de l��ternel. La crainte est un des grands principes de la Sagesse dans les Proverbes, comme le bonheur est un des grands r�sultats de la fid�lit� dans les Psaumes. L�endurcissement de c�ur, partage de l�insens�, a le malheur pour cons�quence (voyez 14:16).

Un lion rugissant et un ours � la poursuite de sa proie, c�est le dominateur m�chant d�un peuple pauvre (v. 15).

Tout ce qui pr�c�de traite des r�gles g�n�rales du gouvernement de Dieu. Les maximes suivantes nous ram�nent au prince (voyez v. 2 et 3). Quelle r�gle importante pour �z�chias, ce vrai fils de Salomon! Il trouvait son peuple abaiss� et dans la pauvret�. Il avait � le garder du m�chant et de l�oppresseur.

Le prince priv� d�intelligence opprime beaucoup, mais celui qui hait le gain d�shonn�te prolongera ses jours (v. 16).

Ici encore le pieux �z�chias peut servir d�exemple. Ses jours furent prolong�s, car il �tait un fils de la Sagesse qui ha�ssait le mal; et il fut enrichi en ha�ssant le gain d�shonn�te.

L�homme charg� du sang d�une �me fuira jusqu�� la fosse... qu�on ne le retienne pas! (v. 17).

Cette sentence se v�rifie, comme nous l�avons d�j� vu, dans l�histoire de Ca�n et dans celle du peuple juif. Ce sont les voies gouvernementales de Dieu envers ce peuple, meurtrier de son Messie; elles ne peuvent �tre ni chang�es, ni arr�t�es.

Qui marche dans l�int�grit� sera sauv�, mais qui suit tortueusement deux voies, tombera une fois pour toutes (v. 18).

Voyez v. 6.

La ruine est aussi certaine, aussi irr�m�diable pour l�homme faux et pervers que pour le meurtrier (v. 17). C�est l�image de l�inique de la fin, tandis que le R�sidu int�gre trouvera la d�livrance.

Qui laboure sa terre sera rassasi� de pain, mais celui qui court apr�s les fain�ants sera rassasi� de pauvret� (v. 19).

Voyez 12:11.

Le travail dans ce que Dieu nous a confi� porte un fruit abondant pour nous-m�mes; celui qui recherche les fain�ants et les prend pour mod�les sera satur� de pauvret�. Ce verset est r�p�t� ici afin de compl�ter le sujet des voies de Dieu envers les individus. La paresse, si souvent mentionn�e dans ce livre, doit y trouver sa place.

L�homme fid�le abonde en b�n�dictions, mais celui qui a h�te de s�enrichir ne demeurera pas innocent (v. 20).

La fid�lit� dans la conduite envers Dieu est mise en regard de l�activit� au v. 19, ce qui explique aussi la r�p�tition de 12:11 signal�e au verset pr�c�dent. La fid�lit� donne des b�n�dictions bien autrement nombreuses que le fruit de la terre, mais l�avidit� des richesses et la h�te de les acqu�rir n�est pas seulement le chemin de la ruine, elle est celui de la perdition (1 Tim. 6:9).

Faire acception des personnes n�est pas bien; m�me pour un morceau de pain un homme commettra une transgression (v. 21).

Voyez 24:23.

Faire acception de personnes d�coule de la m�me source: on y trouve son avantage. Mais, � quelque degr� qu�on montre cette pr�f�rence, ce n�est pas bien. Le proverbe ne dit pas: C�est mal, afin d�atteindre les plus l�g�res nuances de ce p�ch� si fr�quent parmi les hommes. Le moindre avantage � acqu�rir pousse un homme � commettre une transgression. Quel jugement du c�ur de l�homme!

L�homme qui a l��il mauvais se h�te pour avoir des richesses, et il ne sait pas que la disette viendra sur lui (v. 22).

Voyez 23:6.

Celui qui est envieux et jaloux se h�te de s�enrichir pour d�passer les autres (voyez v. 20). Il y aura dans ce monde un jugement sur lui, il sera priv� des choses m�me, par lesquelles il pensait avoir le pas sur son prochain.

Celui qui reprend un homme trouvera la faveur dans la suite, plut�t que celui qui flatte de la langue (v. 23).

Voyez 27:5.

Reprendre un homme est un acte de fid�lit� et d�int�r�t v�ritable pour lui. Au premier moment cela peut �tre mal re�u, mais est reconnu plus tard par celui qui a �t� r�primand� et qui d�abord se tenait pour offens�, et nous attire sa faveur. Le flatteur est en revanche jug� par lui comme malfaisant.

Qui d�pouille son p�re et sa m�re, et dit: Ce n�est point une transgression, celui-l� est compagnon du destructeur (v. 24).

Voyez 19:26.

D�pouiller son p�re et sa m�re n�est pas les honorer. Celui qui agit ainsi cherche par des subtilit�s � nier que ce soit une transgression (voyez Matt. 15:5). Il s�associe � celui qui d�truit ce que Dieu a fermement �tabli1.

1 Proprement: l�homme destructeur. Pour le sens, voyez J�r. 5:7; 22:7.

Celui qui a l��me alti�re excite la querelle; mais qui se confie en l��ternel sera engraiss� (v. 25).

Voyez 13:10.

L�orgueil quand il se manifeste excite l�opposition de ceux qu�il a bless�s, et par cons�quent la querelle avec eux. Placez en regard de l�orgueil la confiance en l��ternel, faite d�humilit� et de d�pendance, et qui ne se tourne pas du c�t� des hommes, mais de Dieu seul: l��me qui se confie en Lui sera rassasi�e et prosp�re.

Qui se confie en son propre c�ur est un sot; mais qui marche dans la sagesse, celui-l� sera d�livr� (v. 26).

En opposition avec la confiance en l��ternel du v. 25, un sot se confie en son propre c�ur; car il est incapable de conna�tre les pens�es de Dieu. Il n�y a qu�� suivre le chemin de la sagesse qui est pr�cis�ment cette connaissance, pour trouver, au bout, la d�livrance.

Qui donne au pauvre ne manquera de rien, mais qui d�tourne les yeux sera combl� de mal�dictions (v. 27).

Voyez 19:17; 22:9.

La g�n�rosit� envers le pauvre est, dans les voies de Dieu, une source de prosp�rit� pour celui qui donne; mais celui qui se d�tourne du pauvre est combl� de mal�dictions, comme, au v. 10, l�homme fid�le l��tait de b�n�dictions.

Quand les m�chants se l�vent, les hommes se cachent; mais quand ils p�rissent, les justes se multiplient (v. 28).

Voyez v. 12; 11:10; 29:2.

Ce verset d�une port�e g�n�rale, comme nous l�avons vu pr�c�demment, nous reporte aussi au temps de la fin. Il y aura une saison o� l�inique dominera sur le peuple et o� il n�y aura pour les fid�les que la ressource de se cacher dans la retraite pr�par�e de Dieu pour les siens. Quand enfin l�oppresseur aura disparu, un peuple juste, immense en nombre, le nouvel Isra�l, repara�tra dans le pays et y prosp�rera.

L�homme qui, �tant souvent repris, roidit son cou sera bris� subitement, et il n�y a pas de rem�de (ch. 29 v. 1).

Voyez 6:15.

Cette maxime, d�une port�e g�n�rale, nous fait aussi penser au peuple d�Isra�l. Souvent, repris de Dieu (et avec quelle patience!), il a malgr� tout roidi son cou. Il sera bris� subitement, d�truit en un montent (Ps. 73:19), sans rem�de.

Quand les justes se multiplient, le peuple se r�jouit; mais quand le m�chant gouverne, le peuple g�mit (ch. 29 v. 2).

Voyez 28:28.

Ce verset commence par la multiplication des justes et finit par l�oppression du m�chant. Au chap. 28, v. 28, c��tait le contraire. Ces deux choses arriveront � la fin des jours. L�Antichrist gouvernera, les justes se cacheront; puis, quand l�Inique sera bris�, les justes se multiplieront. Rentr�s dans leur pays, ils auront affaire � l�invasion d�un nouvel ennemi, l�Assyrien, jusqu�� ce qu�il soit bris� par l��ternel lui-m�me sur les montagnes d�Isra�l. C�est ce que l�on trouve au Ps. 107: �Il les b�nit et ils se multiplient beaucoup; et il ne laisse pas diminuer leur b�tail;... Et ils diminuent, et sont accabl�s par l�oppression, le malheur, et le chagrin�.

Chapitre 29:3-27

Versets 3-7 � Le juste.

L�homme qui aime la sagesse est la joie de son p�re, mais le compagnon des prostitu�es dissipera son bien (v. 3).

Voyez 10:1.

Comme nous l�avons d�j� remarqu� plus d�une fois dans cette �tude, il y a, depuis le chapitre 10, une esp�ce de recommencement ou d�ordre nouveau quand les Proverbes reviennent � la pens�e initiale de la Sagesse, aux relations du fils avec ses parents (voyez 10:1; 17:25; 19:13, 27; 22:17). Tout ce livre, n�a-t-il pas pour but de faire aimer la Sagesse et d�en faire suivre la voie au fils qui est en relation d�affection et d�ob�issance avec le p�re qui l�a engendr�?

Ici, le caract�re du fils est d�aimer la Sagesse. Ce n�est pas seulement de la suivre, de lui ob�ir, de lui �tre soumis. � mesure qu�on avance dans la connaissance de la Sagesse on lui est attach� comme � quelque chose d�infiniment pr�cieux. Or, comme nous l�avons vu, la Sagesse, dans sa supr�me expression, c�est Christ. La connaissance de cette personne grandit � mesure que l�on avance; on l�aime. On est attach�, ob�issant, fid�le � des principes; on aime une personne, on aime aussi la Parole, parce qu�elle est la r�v�lation de cette personne.

Cet amour est la joie du p�re. Il est parl� ici de celui qui, sur la terre, a engendr� un tel fils et que nous retrouvons tout du long dans les Proverbes, mais pour nous chr�tiens, nous savons que c�est la joie de notre P�re c�leste de nous voir aimer son Fils. �Si quelqu�un m�aime... mon P�re l�aimera�. C�est bien plus que la joie du peuple de Dieu (v. 2) quand les justes se multiplient.

En contraste avec celui qui aime la sagesse, nous trouvons le compagnon des prostitu�es, l�homme qui a choisi le monde corrompu pour en faire sa compagnie. Cet homme a re�u des b�n�dictions ext�rieures en partage, comme tous les hommes. M�me celles-l� il les perdra, car il aura �mang� son bien avec des prostitu�es�. Mais il peut retrouver la joie du P�re sur le chemin de la repentance quand, �tant mort, il est revenu � la vie, quand, �tant perdu, il a �t� retrouv� (Luc 15).

Un roi, par le juste jugement, affermit le pays, mais l�homme qui accepte des pr�sents le ruine (v. 4).

Voyez v. 14; 16:12; 25:5.

Apr�s la Sagesse, nous trouvons le roi comme repr�sentant, ici-bas, de l�autorit� divine. Chez lui le jugement de toutes choses selon le caract�re de Dieu donne la stabilit� au pays qu�il gouverne; tandis que, si le juge accepte des pr�sents, il s�associe au m�chant qui a pour but, en les donnant, de faire �d�vier les sentiers du jugement� (17:23). Il ruine, par ce fait, le pays qu�il aurait d� gouverner et affermir.

L�homme qui flatte son prochain �tend un filet devant ses pas (v. 5).

Voyez 26:28; 28:23.

Il y a un moyen autre que les pr�sents pour faire tomber son prochain, c�est la flatterie. L�homme tient compte de celui qui le flatte, le juste jugement est fauss� et ainsi les voies de l��ternel sont perverties. �Voix d�un Dieu et non pas d�un homme!� disaient les Tyriens � H�rode (Actes 12:22-23).

Dans la transgression de l�homme mauvais, il y a un pi�ge, mais le juste chantera et se r�jouira (v. 6).

Cette pens�e continue celles des versets pr�c�dents. Il y a un troisi�me pi�ge qui consiste � s��carter de la r�gle divine et � lui d�sob�ir. Cette transgression est le pi�ge qui sera la ruine du m�chant. Le juste, pr�cis�ment parce qu�il est juste, �chappe � la transgression. La louange et la joie en sont la cons�quence. Il est beaucoup parl� de joie dans ces versets.

Le juste prend connaissance de la cause des pauvres; le m�chant ne comprend aucune connaissance (v. 7).

La connaissance, comme nous l�avons vu souvent, est l�un des caract�res de la sagesse. Le juste poss�de ce caract�re. Il prend connaissance de la cause des pauvres. Il les comprend et prend leur d�fense quand ils sont attaqu�s ou tir�s en jugement. Il s�identifie avec le pauvre; il embrasse la cause de Christ et de tous ceux qui lui appartiennent. Le m�chant est ignorant; c�est le sot des Proverbes. Il n�a pas plus de connaissance de lui m�me que de Christ, le pauvre par excellence.

Versets 8-11 � Le sage.

Les hommes moqueurs mettent en feu une ville, mais les sages d�tournent la col�re (v. 8).

Cf. 22:10.

Nous avons d�j� vu que le caract�re des moqueurs est de ne tenir aucun compte de Dieu, de consid�rer sa parole comme non existante. On en voit la cons�quence sur les hommes r�unis en soci�t�. Toutes les mauvaises passions et l�anarchie en sont la suite. Seule l�intercession des sages d�tourne la col�re de Dieu, pr�te � fondre sur cette soci�t�.

Un homme sage qui plaide avec un homme insens�, qu�il s�irrite ou qu�il rie, n�a point de repos (v. 9).

Quand un sage entre en proc�s ou en contestation avec un homme insens�, qu�il s�irrite et se croie offens�, ou qu�il prenne le parti d�en rire, de traiter l�g�rement cette opposition, il trouble le repos de son �me et n�en retire qu�agitation pour lui-m�me.

Les hommes de sang ha�ssent l�homme int�gre, mais les hommes droits tiennent � sa vie (v. 10).

L�homme int�gre sera toujours un objet de haine pour ceux auxquels un meurtre ne co�te rien. Il en a �t� de m�me pour �lie, pour �tienne et pour tous les t�moins fid�les; mais les hommes droits tiennent � pr�server la vie du juste, tel Abdias pr�servant les cent fid�les de la col�re de J�sabel.

Le sot met dehors tout son esprit, mais le sage le calme et le retient (v. 11).

Mettre dehors tout ce qu�il pense, mettre de m�me au jour ses passions, c�est le propre de l�homme d�pourvu d�intelligence � le sage est calme, domine les mouvements de son c�ur et sait en retenir l�expression.

Versets 12-27 � Principes divers.

Qu�un gouverneur pr�te attention � la parole de mensonge, tous ses serviteurs seront m�chants (v. 12).

Responsabilit� de celui qui est appel� � conduire les autres, et son influence sur eux. Il est de toute importance qu�il soit vrai. D�s qu�il pr�te l�oreille � la parole de mensonge et la laisse entrer dans sa conduite, l�effet s�en fera sentir sur tous les serviteurs qui l�entourent: ils seront m�chants et c�est le gouverneur qui en sera responsable.

Le pauvre et l�oppresseur se rencontrent, l��ternel �claire les yeux de tous deux (v. 13).

Voyez 22:2.

Comme le riche et le pauvre se rencontrent dans leur naissance et dans leur mort, le pauvre et celui qui opprime le pauvre se rencontrent aussi quand il s�agit de la gr�ce de Dieu qui ouvre les yeux � l�un comme � l�autre.

Le roi qui juge les pauvres selon la v�rit�... son tr�ne sera affermi pour toujours (v. 14).

Dans ce chapitre et dans le chapitre pr�c�dent il est souvent parl� du pauvre comme objet de sympathie, souvent aussi du dominateur, du prince, du gouverneur, du roi, qui peuvent �tre selon le c�ur de Dieu, ou agir en oppresseurs. Mais que le roi soit le roi d�un peuple pauvre ne change rien, ni � sa prosp�rit�, ni � sa stabilit�, pourvu qu�il gouverne en v�rit�. Tel fut �z�chias. On n�a pas affaire ici � la gloire du r�gne de Salomon, mais � un temps de d�clin. Le temps r�appara�tra o� le peuple du roi sera �un peuple de franche volont� au jour de sa puissance, en sainte magnificence� (Ps. 110).

La verge et la r�pr�hension donnent la sagesse, mais le jeune gar�on abandonn� � lui-m�me fait honte � sa m�re (v. 15).

La sagesse n�est pas seulement le produit de l�instruction; elle s�acquiert par les ch�timents et la discipline. C�est pourquoi celui qui, jeune encore, est abandonn� � sa propre volont� est un sujet d�humiliation pour sa m�re qui, dans les Proverbes, repr�sente toujours le principe de l�amour dans l��ducation de l�enfant.

Quand les m�chants se multiplient, la transgression se multiplie; mais les justes verront leur chute (v. 16).

Cf. v. 2. Voyez Ps. 37:34.

Influence de la multiplication des m�chants sur l�accroissement de la violation des lois que Dieu a �tablies. Mais cela aura une fin: les justes verront la chute des m�chants quand Dieu se l�vera pour le jugement final.

Corrige ton fils et il te donnera du repos et procurera des d�lices � ton �me (v. 17).

Cf. v. 15.

La correction de l�enfant est attribu�e au p�re, non � la m�re. Le c�ur du p�re ne pourra jouir d�aucun repos s�il n�est pas fait usage de la verge; il sera dans une agitation continuelle par le fait que l�enfant, se sachant impuni, multipliera ses d�sob�issances; mais, comme r�sultat de la correction, le fils de la Sagesse procurera des jouissances exquises au p�re qui l�a instruit.

Quand il n�y a point de vision, le peuple est sans frein; mais bienheureux celui qui garde la loi (v. 18).

Il arrive un moment o�, par suite de l�infid�lit� du peuple, la vision, la r�v�lation directe de la pens�e de Dieu � des hommes fid�les, non seulement n�est pas r�pandue, comme en 1 Sam. 3:1, mais a compl�tement cess�. Cependant le bonheur n�a point disparu; il appartient � tous ceux qui gardent la loi, la parole inspir�e de Dieu.

Un serviteur n�est pas corrig� par des paroles; car il comprend, mais il ne r�pond pas (v. 19).

Ce ne sont pas des paroles qu�il faut au serviteur pour le corriger, car tout en comprenant, il ne lui est pas permis de r�pondre. C�est par l�exemple qu�il peut apprendre sa le�on.

As-tu vu un homme pr�cipit� dans ses paroles? Il y a plus d�espoir pour un sot que pour lui (v. 20).

Voyez 26:12.

Un homme qui se h�te de parler et le fait, par cons�quent, inconsid�r�ment, est sur le m�me niveau que celui qui est sage � ses propres yeux, car il s�empresse de mettre au dehors ses propres pens�es comme si, venant de lui, elles avaient une valeur sp�ciale. Or il y a plus d�espoir pour un homme d�pourvu d�intelligence que pour lui.

Celui qui g�te son serviteur d�s sa jeunesse, le verra fils � la fin (v. 21).

G�ter son serviteur d�s sa jeunesse c�est lui donner une opinion exag�r�e de lui-m�me et l�inciter � usurper peu � peu la place du fils qu�il finira par occuper tout enti�re.

L�homme col�re excite les querelles, et l�homme qui se met en fureur abonde en transgressions (v. 22).

Voyez 15:18.

Influence de l�homme col�rique sur l�esprit des autres; il excite les querelles. Influence de la violence d�un homme qui ne sait pas se dominer, sur son propre �tat moral; il transgresse de cette mani�re � chaque instant la volont� de Dieu.

L�orgueil d�un homme l�abaisse, mais celui qui est humble d�esprit acquiert la gloire (v. 23).

Voyez 16:18, 19.

L�orgueil abaisse l�homme aux yeux de Dieu et aux yeux des sages. Nous savons que le r�sultat en sera la ruine. L�homme humble d�esprit est �lev� aux yeux de Dieu et le r�sultat sera la gloire du royaume.

Qui partage avec un voleur hait son �me; il entend l�adjuration et ne d�clare pas la chose (v. 24).

Celui qui partage avec un voleur le produit du vol, croit �tre moins coupable que lui, puisqu�il n�a pas vol� lui-m�me. Cit� devant le juge et astreint au serment requis par le magistrat, il ne d�clare pas la chose, afin d��viter la condamnation pour lui-m�me. C�est ha�r sa propre vie, car la loi dit qu�il portera son iniquit�, �tant condamn� � mort sans appel (L�vita. 5:1).

La crainte des hommes tend un pi�ge, mais qui se confie en l��ternel est �lev� dans une haute retraite (v. 25).

Craindre les hommes est un pi�ge. Il y a danger de renier m�me son Seigneur, comme fit Pierre, pour �chapper � un p�ril qu�il aurait �vit� par la simple confiance en Lui. Cette confiance nous d�livre, nous met � l�abri et �l�ve notre t�te au-dessus de tous nos ennemis (Ps. 27:1-6).

Plusieurs cherchent la face du gouverneur, mais le juste jugement d�un homme vient de l��ternel (v. 26).

Un grand nombre d�hommes a recours au gouverneur, � l�homme haut plac�, au repr�sentant de la justice, pensant que sa position le rend capable de juger �quitablement des difficult�s qu�ils traversent, et ainsi de leur donner une aide efficace. Cette appr�ciation est fausse. Le juste jugement d�un homme ne vient pas de sa position, mais est donn� par l��ternel. Tel �tait le fruit de la Sagesse donn�e de Dieu � Salomon.

L�homme inique est l�abomination des justes, et celui qui est droit dans sa voie, l�abomination du m�chant (v. 27).

Il y a antagonisme complet entre l�inique et le juste. Aucun rapprochement quelconque n�est possible. Des deux c�t�s l�un est en abomination � l�autre. �Quelle participation y a-t-il entre la justice et l�iniquit�, ou quelle communion entre la lumi�re et les t�n�bres, ou quel accord de Christ avec B�lial?� (2 Cor. 6:14-15). Si celui qui est droit dans sa voie est l�abomination du m�chant, quel jour ce fait jette sur le c�ur de l�homme! Quelle condamnation absolue! C�est ainsi que se terminent les Proverbes de Salomon. Seuls sont except�s les fils de la Sagesse, ceux qui ont �t� engendr�s par elle et que ce livre tout entier a pour mission d�instruire dans la justice pratique et de former � la droiture dans leur voie!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Proverbs 29". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/proverbs-29.html.