Bible Commentaries
Proverbes 31

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versets 1-31

v. 1-9 � Paroles du roi Lemuel

En contraste avec les paroles d�Agur, homme stupide, sans intelligence et sans sagesse, mais inspir� de Dieu qui lui communiquait Sa sagesse (Prov. 30), nous trouvons, au chap. 31, les paroles d�un roi. Tout roi qu�il f�t, Lemuel n��tait pas inspir�, ce qui emp�che de le confondre avec Salomon, comme le voudraient les rabbins juifs. Sa m�re �tait inspir�e; elle avait re�u l�oracle de Dieu et l�avait enseign� � son fils, car Dieu ne lie l�inspiration ni au sexe, ni � l�instruction, ni aux dons naturels, ni � la position ou � l�autorit� sociales.

Le fait que cette m�re avait enseign� l�oracle � son fils est tr�s caract�ristique. La femme n�est pas appel�e � enseigner l�homme et la Parole le lui d�fend, mais elle peut, comme m�re, enseigner ses enfants. Lemuel devait donc �tre un enfant quand sa m�re l�enseigna.

Le nom de Lemuel, qui ne se rencontre nulle part dans la Parole, signifie: �Vou� � Dieu�. Ce nom a beaucoup exerc� la sagacit� humaine. Outre les commentateurs rabbiniques, dont nous avons parl�, plusieurs pensent qu�il d�signe �z�chias. D�autres font de lui un fr�re d�Agur, d�autres encore consid�rent ce nom comme une personnification po�tique de la royaut�, etc., etc. Peut-�tre la parole de Dieu nous fournit-elle quelque indication sur ce sujet.

Trois rois sont nomm�s dans les Proverbes. En tout premier lieu, Salomon, roi d�Isra�l (1:1), l�auteur inspir� de la plus grande partie du livre, le roi par excellence. Il est toujours nomm� le roi dans les Proverbes. Il y est, comme du reste dans toute son histoire, le type de Christ pendant son r�gne mill�naire. En second lieu, �z�chias, roi de Juda (25:1), l�instrument du premier r�veil, dont les gens transcrivirent un bon nombre des Proverbes de Salomon. On voit par l� le prix que ce roi pieux attachait aux paroles donn�es de Dieu. Enfin le roi Lemuel, qui nous occupe. � son sujet je ferai remarquer, sans y attacher une grande importance, que 57 ans apr�s �z�chias, son arri�re-petit-fils Josias, instrument du second r�veil de Juda, monta sur le tr�ne. Il succ�dait aux mauvais r�gnes de Manass� et d�Amon. Josias �tait un enfant de huit ans quand il commen�a � r�gner. D�s son enfance, c�est-�-dire d�s le d�but de son r�gne, il commen�a � rechercher le Dieu de David, son p�re. Il �tait donc r�ellement vou� � Dieu. En outre, sa m�re �tait une fille de Juda, o� le culte de l��ternel se maintenait encore. Elle se nommait Jedida, fille d�Ada�a, de Botskath. � elle �tait confi� le soin d�enseigner son fils, jeune gar�on. On pourrait donc supposer, sans l�affirmer, que Lemuel et Josias ne forment qu�un personnage.

Lemuel re�ut dans son c�ur l�enseignement inspir� de sa m�re, accompagn� selon l�esprit du livre des Proverbes (1:8, etc.), de l�autorit� maternelle qui veillait sur lui, s�occupant � le redresser et � le conformer aux pens�es de Dieu. Cet oracle, prononc� par la m�re, re�u dans le c�ur du fils, et transmis par lui, fait maintenant partie des Saintes �critures.

C��tait un ardent amour, l�amour d�une m�re, qui parlait � Lemuel: Quoi, mon fils? et quoi, fils de mon ventre? et quoi, fils de mes v�ux (v. 2)? Les entrailles de sa m�re �taient �mues � son �gard, ses v�ux � l��ternel avaient �t� exauc�s par le don d�un fils, et, pleine de reconnaissance, elle les avait rendus � Dieu en lui consacrant Lemuel. Ces exclamations, Lemuel les r�p�te; elles ont touch� son c�ur en le convainquant de l�amour de sa m�re, et en lui faisant d�sirer de ne pas �tre infid�le � l�enseignement donn� avec tant d�affection. Il en est de m�me pour nous. Notre service ne peut �tre efficace, notre marche agr�able au Seigneur, si l�amour de Dieu, si l�amour de Christ n�en sont pas le point de d�part.

La premi�re recommandation de la m�re de Lemuel � son fils est celle-ci: Ne donne point ta force aux femmes, ni tes voies � celles qui perdent les rois (v. 3). Elle d�sire que la force de celui qui a �t� consacr� � Dieu reste en son entier, afin que son service n�en soit aucunement affaibli. Les femmes jouent un grand r�le dans les Proverbes. Comme images, elles sont d�un c�t� la Sagesse, de l�autre la �femme �trang�re�, la �prostitu�e�, la �femme adult�re�; en un mot la corruption. Lemuel devait �viter cette derni�re. Toute convoitise, par laquelle nous nous laissons s�duire, tend � nous d�rober l��nergie n�cessaire pour le service de Dieu. Du moment que notre c�ur est gagn� par elle, notre caract�re et notre autorit� sont affaiblis. Il n�est pas besoin de beaucoup de convoitises pour produire ce r�sultat. Si notre c�ur s�y attache, alors que nul que nous-m�mes, peut-�tre, ne s�en est aper�u, nous perdons une bonne conscience devant Dieu et devant les hommes, et nous n�exer�ons plus notre mission avec un c�ur droit, car nous avons laiss� la fraude s�y introduire. Nous devenons faibles; les �mes que nous sommes appel�s � gouverner, le sentent, sans peut-�tre s�en rendre compte, et nous perdons toute influence sur elles. Mais quand nous donnons nos voies aux convoitises corruptrices, quand notre conduite a pour but de les satisfaire, alors elles sont notre perte. La dignit� que Dieu nous a confi�e est jet�e � terre et ne se retrouve pas. Ces voies aboutissent � la ruine morale.

N�en fut-il pas ainsi de Salomon? Ce roi auquel Dieu avait tout confi� pour rendre son r�gne glorieux sur la terre, ce roi qui r�unissait � l�inspiration (Prov. 16:10) la sagesse, le juste jugement (20:8), dont la pr�sence apportait la lumi�re, la justice (16:15) et la paix, ce roi qui �tait appel� � dispenser sa faveur aux purs et aux droits de c�ur (22:11), et qui se faisait craindre comme repr�sentant de Dieu ici-bas, selon cette parole: �Mon fils, crains l��ternel et le roi� (24:21) � ce roi donna sa force aux femmes et ses voies � celles qui perdent les rois. Lui, le type du Seigneur dans son r�gne mill�naire, finit lamentablement sa carri�re, entra�n� par les femmes � l�idol�trie, comme jadis Isra�l � Baal-P�or, et fut la cause de la ruine de son peuple. Et c�est par les paroles du roi Lemuel qui, lui, n�est nullement un type de Christ, mais simplement un roi vou� � Dieu pour le servir, que le grand roi Salomon est jug�! Celui qui remplit les pages des Proverbes de ses sentences inspir�es, re�oit, � la fin de son livre, pour les g�n�rations futures, sa condamnation par un enfant, simplement attentif � l�avertissement inspir�, dict� par l�amour de sa m�re!

Voici la seconde recommandation de la m�re de Lemuel: Ce n�est point aux rois, Lemuel, ce n�est point aux rois de boire du vin, ni aux grands de dire: O� sont les boissons fortes? de peur qu�ils ne boivent, et n�oublient le statut, et ne fassent fl�chir le jugement de tous les fils de l�affliction (v. 4-5).

La premi�re parole �tait de garder sa force en son entier et de n�en rien livrer aux femmes, pour soutenir le caract�re et la dignit� que Dieu lui avait confi�s. La seconde est de s�abstenir de ce qui enivre. Sans doute, l�ivresse n�est pas amen�e uniquement par le vin. Au sens spirituel, il y a d�autres choses qui produisent moralement le m�me r�sultat. De l� cette recommandation d��tre sobres, souvent r�p�t�e dans le Nouveau Testament. Mais ici, la chose est plus simple et plus directe. Il s�agit de vin et de boissons fortes au sens litt�ral du mot, ce qui, du reste, n�emp�che pas une application plus �tendue.

Je crois qu�il est de toute importance d�attirer l�attention des enfants de Dieu sur ce sens restreint. Les chr�tiens sont rois, bien plus que Lemuel, car ils le sont par la dignit� c�leste qui leur a �t� confi�e. N�ont-ils pas aussi besoin de ces exhortations? N�est-il pas attristant de voir des enfants de Dieu, sous pr�texte de libert� chr�tienne, se laisser entra�ner � l�abus du vin ou des boissons fortes? Mieux vaut mille fois l�abstinence compl�te, d�s qu�ils se rendent compte de l�esclavage auquel les livre leur secret penchant, que des demi-mesures qui les exposent toujours � de nouveaux p�rils. �O� sont les boissons fortes?� Voil� ce qui hante leur esprit, et plusieurs ne rougissent pas d�aller s�asseoir dans les d�bits de boissons! Quelle honte pour la dignit� de leur caract�re et pour le Nom qu�ils portent!

Mais ce n�est pas seulement ce Nom qu�ils d�shonorent. Il est dit: �Ne vous enivrez pas de vin, en quoi il y a de la dissolution� (�ph. 5:18), parole qui correspond � ce qui est dit ici: De peur qu�ils ne boivent et n�oublient le statut. Il y a de l�oubli dans le vin. Nous verrons plus bas pour qui l�oubli est un gain, mais il est pr�sent� ici comme une perte immense. La m�moire du statut, c�est-�-dire des choses que Dieu a �tablies, qui ont de l�autorit� et lient le c�ur de l�homme, cette m�moire est perdue. La dissolution est survenue. On ne se trouve plus li� par des principes divins. Le vin livre le chr�tien, sans qu�il s�en doute, � des principes terrestres ou sataniques qui le conduisent, sans qu�il puisse leur r�sister. Le sens moral fait d�faut, d�s que les liens avec Dieu sont rel�ch�s.

Et ne fassent fl�chir le jugement de tous les fils de l�affliction. Cet oubli du statut rend l��me indiff�rente � ce qui est juste et injuste. Quand il s�agit de faire droit aux afflig�s, pour lesquels le roi et les grands sont �tablis, on viole ce droit, parce qu�on n�a plus de r�gle morale bas�e sur la connaissance des pens�es de Dieu. Ainsi la vie a perdu sa rectitude; le monde qui surveille les chr�tiens peut se moquer de leur dignit�, puisqu�elle ne les emp�che pas de se conduire d�une mani�re que les incr�dules m�me condamnent.

Donnez de la boisson forte � celui qui va p�rir, et du vin � ceux qui ont l�amertume dans le c�ur: qu�il boive et qu�il oublie sa pauvret�, et ne se souvienne plus de ses peines (v. 6-7).

Ce passage n�est en aucune mani�re une autorisation donn�e � ceux qui ont des chagrins de les noyer dans l�ivresse. Il nous est dit: �Donnez�. Le souci pour les mourants, les pauvres, ceux qui traversent l�amertume du deuil, m�engage � leur donner ce qui peut leur faire oublier ces peines. C�est une allusion � la coutume juive dont parle J�r�mie (16:7): �On ne rompra pas pour eux le pain dans le deuil, en consolation au sujet d�un mort, et on ne leur donnera pas � boire la coupe des consolations pour leur p�re ou leur m�re�. La pauvret�, la maladie, la perte de ceux qui nous sont chers, peuvent avoir pour effet d�abattre le courage et de d�truire toute �nergie en ramenant continuellement nos pens�es sur notre �preuve. Tel n�est pas le but de Dieu en l�envoyant. Il est bon que l��me compatissante du serviteur de Dieu vienne nous offrir le �vin d�oubli�, en nous prouvant sa sympathie et en s�ing�niant � d�tourner notre c�ur de ses peines et � lui apporter la joie qui les bannit. De m�me, en N�h. 8:9-10, le peuple qui pleurait en entendant la loi, est engag� � ne pas pleurer ni mener deuil. N�h�mie leur dit: �Allez, mangez de ce qui est gras et buvez de ce qui est doux... et ne vous affligez pas, car la joie de l��ternel est votre force�.

Telle est l�occupation humble et modeste, non seulement du roi, mais aussi de tous, car �Donnez� s�adresse � tous. Mais pour cela, il faut avoir r�alis� ce pr�cepte: S�abstenir soi-m�me de ce qui affaiblit et de tout ce qui enivre.

Nous trouvons, dans la Parole, trois classes de personnes qui ont � s�abstenir de vin: les rois, afin que, se souvenant toujours des principes divins, ils embrassent la cause des afflig�s et bien plus, qu�ils sympathisent avec eux et les secourent en leur prodiguant les consolations que le vin repr�sente. Les sacrificateurs (L�v. 10:9), de peur qu�ils offrent un feu �tranger dans le culte et ne soient consum�s comme Nadab et Abihu. Aaron et ses fils durent, � la suite de cet �v�nement (L�v. 10:8), s�abstenir de vin et de boisson forte avant d�entrer dans la tente d�assignation. C��tait le moyen pour eux de discerner entre ce qui �tait impur et ce qui �tait pur, car la boisson faisait perdre ce discernement.

N�en est-il pas de m�me pour les chr�tiens? Comme ils sont rois, ils sont aussi sacrificateurs. Un chr�tien qui s�abstient de vin et de boissons fortes est souvent p�niblement impressionn� par le sens spirituel �mouss� d�enfants de Dieu qui ne sont plus capables de juger, dans les assembl�es, de la saintet� qui convient � la maison de Dieu. Dans un bon nombre de cas, le vin, au sens litt�ral du mot, en est la cause. Ces chr�tiens sauront tr�s bien condamner l�ignorance d�une soci�t� d�abstinence, bas�e sur le faux principe de l�am�lioration de l�homme p�cheur, mais cette ignorance n�est-elle pas infiniment moins coupable que l�abus de la libert� chr�tienne dont on se sert comme pr�texte pour se livrer � ses propres convoitises?

Les nazar�ens composaient la troisi�me classe de personnes qui devaient s�abstenir du vin. Un nazar�en se vouait enti�rement � Dieu et se s�parait afin d��tre � l��ternel, s�paration compl�te des joies du c�ur naturel et des plaisirs de l�homme dans la soci�t� de ses semblables. Le nazar�en avait ses joies autre part, et elles ne pouvaient s�accorder avec celles que la terre pouvait lui fournir. Les R�cabites �taient des nazar�ens perp�tuels. Ils avaient cette ordonnance de leur anc�tre R�cab et la gardaient fid�lement. Il n��tait pas command� � tous les nazar�ens de s�abstenir pour toujours de boissons capables d�enivrer � l�occasion, mais Dieu approuvait hautement les R�cabites et avait des promesses sp�ciales et pr�cieuses pour toute cette famille (J�r�mie 35).

Ouvre ta bouche pour le muet, pour la cause de tous les d�laiss�s. Ouvre ta bouche, juge avec justice, et fais droit � l�afflig� et au pauvre (v. 8-9).

Telles sont les fonctions du roi vou� � Dieu. Combien elles paraissent modestes! Ne se serait-on pas attendu pour Lemuel � un cercle d�action moins restreint? Et cependant, pour les remplir, il fallait que le roi e�t toute sa force et s�abst�nt de tout ce qui pouvait lui faire oublier les pens�es de Dieu!

�Ouvre ta bouche�, lui est-il dit deux fois. D�abord, il est capable de devenir la bouche de celui qui ne peut parler et de plaider pour les d�laiss�s, pour ceux qui n�ont aucun appui humain dans ce monde. Ils trouvent en haut lieu leur appui, aupr�s du roi lui-m�me, dont le c�ur est rempli de compassion pour leur mis�re. Ensuite, il ouvre sa bouche pour juger justement, n�ayant d�autre consid�ration que l��quit�; et pour faire droit � ceux qu�on opprime, et dont il est dit (v. 6-7) qu�ils ont besoin d��tre encourag�s et de retrouver l�espoir qui les a abandonn�s en pr�sence de leur malheur.

Ces paroles ne sont-elles pas comme une image de ce qui doit se passer au milieu du peuple de Dieu? Le chr�tien, plac� dans une position privil�gi�e, comme Lemuel, a une immense responsabilit�. Quand il se �voue � Dieu�, au service du Seigneur, il faut qu�il sache �viter les deux dangers que le monde place devant lui, les deux pi�ges par lesquels l�ennemi cherchera � d�truire l��uvre que Dieu lui a confi�e. �viter la corruption, �ha�r m�me le v�tement souill� par la chair�; se garder soigneusement de ce qui enivre. Alors il sera capable de parler, au milieu du peuple de Dieu, pour le muet qui ne peut exprimer ce qu�il porte dans son c�ur, et il deviendra sa bouche. Son action produira de la joie chez le moindre des membres de l�Assembl�e de Dieu. Il saura mettre en lumi�re la cause des d�laiss�s qui, au lieu de se sentir abandonn�s, �prouveront les chaudes sympathies du Seigneur par la bouche de celui qui est le canal de son amour pour les siens. �Ouvre ta bouche�, lui est-il dit une seconde fois. Personne n�a le droit de la fermer � celui qui n�est responsable de sa libert� qu�� Dieu. Il a � juger, comme le Dieu qu�il repr�sente, sans faire acception de personnes, avec discernement, avec justice, car il est le porteur de la gloire de Christ. On trouve l�amour au v. 8, la justice pratique au v. 9, les deux grands traits auxquels on reconna�t celui qui est vou� � Dieu. Et ce qui attire l�exercice de cette justice secourable, c�est l�afflig� et le pauvre. Des tr�sors de consolations leur sont offerts par les vrais Lemuel. Le c�ur de Dieu se porte vers les malheureux et les d�sh�rit�s. Leur venir en aide, c�est �tre un vrai disciple de Christ, mais cela ne va pas sans la cons�cration � Dieu, sans une vraie s�paration du monde et de ses joies. �Le service religieux pur et sans tache devant Dieu le P�re, est celui-ci: de visiter les orphelins et les veuves dans leur affliction, de se conserver pur du monde� (Jacq. 1:27).

v. 10-31 � La femme vertueuse.

Cette admirable fin des Proverbes ne fait pas partie des �Paroles du roi Lemuel�. La structure m�me des versets qui est ici selon �l�ordre alphab�tique� de plusieurs Psaumes et des Lamentations de J�r�mie, exclut une telle supposition. Ce qui nous frappe, en outre, dans ces versets, c�est que, loin de faire suite aux paroles de Lemuel, ils en forment le pendant. Ils placent, en regard du Roi, le tableau de la �femme vertueuse� qui, par sa conduite noble et sage, serait bien digne d��tre appel�e sa compagne. De plus, nous trouvons dans le tableau de la femme vertueuse une digne terminaison de tout le livre des Proverbes. Elle repr�sente la Sagesse, reproduite en pratique dans les mille d�tails des occupations de la vie journali�re et surtout dans les relations de la vie familiale. Cette Sagesse se traduit par des vertus diverses, dont tour � tour, chaque verset nous d�roule la nomenclature. Le portrait de la femme vertueuse nous offre en m�me temps le type de l�Isra�l restaur� de la fin, rendu digne du mari, Christ, auquel il sera associ�.

L��tude des Proverbes nous a fait voir quel r�le les femmes y jouent, soit en bien, soit en mal. En contraste avec la Sagesse qui, sous une forme f�minine, inaugure et domine ce livre tout entier, nous avons rencontr� la corruption du monde, repr�sent�e par trois femmes, la prostitu�e, la femme �trang�re et la femme adult�re, qui dressent leurs pi�ges sur le chemin des fils de la Sagesse. Ce sont la corruption initiale dans laquelle le monde est plong�; la corruption introduite par l�union coupable du peuple de Dieu avec le monde idol�tre �tranger � l��ternel; enfin la corruption par la rupture volontaire des liens du mariage reconnus par l��ternel pour son peuple.

Nous trouvons en outre, dans ce livre, les causes de trouble et de confusion, et les causes de bonheur et de joie que le mariage �tabli de Dieu peut renfermer pour les fils de la sagesse. La femme querelleuse et irritable est un sujet de trouble (21:9, 19; 25:24). La femme belle et d�pourvue de sens est un ornement hors de place quand il pare la souillure (11:22). Telle �tait la beaut� de J�rusalem dont la renomm�e s��tait r�pandue parmi les nations. Elle s��tait confi�e en sa beaut� et s�en �tait servie pour se prostituer � tout venant par ses idoles abominables (�z�ch. 16:14, 15,25).

La beaut� de la femme n�a donc pas de valeur en elle-m�me. �La gr�ce est trompeuse et la beaut� est vanit�, est-il dit au v. 30 de ce chapitre. Et cependant la beaut� est appr�ci�e dans le livre de Dieu, comme un moyen de mettre en relief et en lumi�re les qualit�s excellentes par lesquelles la Sagesse divine s�honore et se glorifie.

Telle fut la beaut� de Rebecca (Gen. 24:16) qui faisait ressortir sa promptitude � servir les autres, � se d�vouer, � faire pour eux au del� m�me de ce qu�ils auraient os� demander, comme cela fut montr� dans sa rencontre avec �li�zer. Rebecca est un bel exemple du service, mais aussi d�un c�ur volant tout entier au devant de l��poux de son choix.

Telle fut aussi la beaut� de Rachel (Gen. 29:17). Rachel �tait belle, mais sa beaut� la rendait d�autant plus attractive comme m�re de Joseph et de Benjamin. Aussi est-elle devenue dans la Parole le type de l�amour maternel: �Rachel pleurant ses fils, refusant d��tre consol�e au sujet de ses fils� (J�r. 31:15).

Telle fut encore la beaut� d�Abiga�l (1 Sam. 25:3). Elle avait le sentiment profond de la dignit� de David et de la perfection de son caract�re. Sa beaut� ajoutait un grand prix � son humilit�, quand elle disait: �Voici, ta servante sera une esclave pour laver les pieds des serviteurs de mon Seigneur� (1 Sam. 25:41).

Telle fut la beaut� d�Esther (2:7). Elle s�en servit pour la mettre tout enti�re au service du peuple de Dieu opprim�.

Telle est enfin la beaut� de l��pouse du Messie au Ps. 45:12. Le Roi, capable d�appr�cier sa beaut�, ne d�sire cette derni�re qu�en tant qu�elle s�allie � la saintet� pratique, � l�oubli de son peuple et de la maison de son p�re, afin d�appartenir � son �poux seul et de l�adorer!

Mais le caract�re par excellence de la femme des Proverbes est la vertu; et c�est elle dont notre passage c�l�bre les divers caract�res.

Une femme vertueuse! Qui la trouvera? Car son prix est bien au del� des rubis (v. 10).

La Parole va nous d�crire en quoi sa vertu consiste, mais en 12:4 nous avons d�j� trouv� ce qu�elle est: �Une femme vertueuse est la couronne de son mari�. Tout chez elle se rapporte � lui. Son mari est sa raison d��tre. Elle est un ornement qui met en lumi�re celui auquel elle est associ�e. Toutes ses vertus seraient sans valeur si elles n�avaient pas la gloire de son mari pour objet. Comme cela nous parle de ce que l��glise doit �tre pour Christ! H�las! qu�est devenue, quand il s�agit d�elle, �la femme vertueuse�? Ne doit-elle pas dire en parlant d�elle-m�me:

En te d�shonorant, j�ai perdu ma couronne;
J�ai p�ch� contre toi?

Ici nous apprenons ce que la femme vertueuse est aux yeux de son mari. �Qui la trouvera?� dit-il, �car son prix est bien au del� des rubis�. N�est-il pas tout � fait remarquable que les trois autres passages des Proverbes qui nous parlent des rubis aient trait � la Sagesse (3:15; 8:11; 20:15)? La femme vertueuse a donc le m�me prix que la Sagesse, et, remarquez-le, au chap. 8:11, le m�me prix que la Sagesse personnifi�e en Christ. Qui a trouv� Christ, a trouv� cette femme. Il dit: C�est moi-m�me. Elle est os de mes os et chair de ma chair. Elle a � ses yeux le prix qu�il a pay� pour son acquisition: son propre sang, car toujours, dans la Parole, le rubis1 est le type du sang de Christ. Nous sommes donc amen�s ici en type sur le terrain de l��glise, �pouse de Christ, lors m�me, nous le savons, qu�il ne peut �tre question dans l�Ancien Testament que d�Isra�l et des b�n�dictions terrestres.

1 Ce mot peut �tre traduit par corail, ce qui n�en changerait pas le sens typique.

Le c�ur de son mari se confie en elle, et il ne manquera point de butin (v. 11).

Le premier trait qui r�sume tout le reste c�est que �le c�ur de son mari se confie en elle�. En face de ce tableau, ce n�est pas sans raison que l�on peut demander: �Qui la trouvera?� Mais ici, la femme vertueuse est telle qu�elle para�t aux yeux du mari qui l�aime, et nous avons son portrait comme il le porte dans son c�ur. Quand il fait d�elle un tel tableau, quel encouragement pour elle � ce qu�il soit ressemblant! Il la veut �sans tache ni ride� et il la d�crit telle qu�il la d�sire.

Il ajoute que, dans ces conditions, il ne manquera point de butin. Ce mot signifie invariablement le butin pris sur les ennemis, parole qui �largit le sens de tout ce passage. C�est � l��pouse qu�est confi�e la garde des d�pouilles, produit de la victoire remport�e sur l�ennemi (voyez Juges 5:30). � elle de conserver pr�cieusement ces tr�sors. Cela est aussi vrai de l��glise que de l�Isra�l mill�naire.

Elle lui fait du bien et non du mal tous les jours de sa vie (v. 12).

Le but qu�elle se propose, c�est le bien de son �poux. Elle est tout enti�re � ses int�r�ts. � l�oppos� de la femme querelleuse qui fait le malheur de son mari, tout est paix dans son action. Elle n�a pas de haut et de bas dans sa conduite. Un jour ressemble � l�autre jour, chacun d�eux occup� des int�r�ts de l��tre qu�elle ch�rit. Elle est constante dans son affection.

Elle cherche de la laine et du lin, et travaille de ses mains avec joie (v. 13).

� bien des reprises nous avons vu dans ce livre la condamnation de la paresse et de l�oisivet� qui entra�nent la mis�re personnelle et la ruine de la maison. Nous trouvons ici le travail manuel. Il y a toujours de la joie dans cette activit�, car elle est d�ploy�e par la femme vertueuse pour r�pondre au c�ur de son mari qui se confie en elle. La laine et le lin servent � v�tir et � r�chauffer. Il ne s�agit pas encore ici des personnes auxquelles cet ouvrage profitera, mais des provisions � faire, du bonheur de n��tre pas inactive dans la pr�paration d�un travail utile.

Elle est comme les navires d�un marchand, elle am�ne son pain de loin (v. 14).

Remarquez que, depuis le v. 13, on voit se dessiner de plus en plus le domaine confi� � la femme: la maison. Ce domaine est � la base de toute organisation selon Dieu. Si le lien de la famille n�est pas surveill� et cultiv�, la maison de Dieu ne peut prosp�rer, comme cela nous est enseign� dans les �p�tres � Timoth�e et � Tite. Le v. 13 nous parle de provisions, celui-ci, de pr�voyance. La pr�voyance am�ne de loin la nourriture de la maison. Elle sait � quelles r�gions elle doit s�adresser pour r�aliser une sage �conomie et pour obtenir les produits les plus avantageux pour les int�r�ts de son mari. La femme vaillante a le don d�organisation qui certes n�est pas chose indiff�rente dans la maison de Dieu.

Elle se l�ve quand il est encore nuit, et elle donne la nourriture � sa maison, et la t�che � ses servantes (v. 15).

Elle ne cherche pas ses aises, ni ne pense � elle-m�me; elle est prompte � son devoir: distribuer la nourriture � tous, assigner � chaque servante la t�che du jour, et en donner l�exemple.

Tout cela n�est pas seulement la fonction d�une bonne ma�tresse de maison, mais constitue, selon Matt. 24:45 et Luc 12:42, la responsabilit� chr�tienne en l�absence du ma�tre.

Elle pense � un champ, et elle l�acquiert; du fruit de ses mains elle plante une vigne (v. 16).

� mesure que nous avan�ons le c�t� typique de ce tableau se dessine. Sans doute, comme nous l�avons dit, le portrait d�une femme vertueuse est � la base m�me de cette description, mais tout l�Ancien Testament contient aussi pour nous des types. Nous venons de voir, chez la femme vertueuse la pr�paration des provisions, la pr�voyance, l�accomplissement du devoir et l�oubli de ses aises pour assigner sa t�che � chacun; mais l� ne se borne pas son activit�: Elle veut augmenter les biens de son mari � car, ne l�oublions pas, les int�r�ts du mari sont le motif dominant de tout ce travail et l�inspirent. Il faut acqu�rir pour lui, il faut planter pour lui, afin que, la saison de la r�colte venue, il trouve du fruit dans sa vigne. Cela ne nous parle-t-il pas de notre responsabilit� dans l��uvre?

Elle ceint ses reins de force, et fortifie ses bras (v. 17).

La femme vertueuse est une femme �nergique.

Ainsi, nous aussi, nous devons �tre �puissamment fortifi�s par son Esprit quant � l�homme int�rieur, de sorte que le Christ habite par la foi dans nos c�urs� et c�est l� le vrai secret de la �force de nos bras�, de notre puissance dans l�action.

Elle �prouve que son trafic est bon; de nuit sa lampe ne s��teint pas (v. 18).

Ce n�est pas tout d�avoir entre les mains de quoi trafiquer pour le compte du ma�tre de la maison; il faut encore �prouver l�ouvrage qu�il nous a confi�; nous rendre compte s�il est de rapport et si, soumis � l��preuve, il est reconnu comme bon et utile. En outre, une vigilance continuelle est n�cessaire. Si nos reins doivent �tre ceints (v. 17), nos lampes doivent �tre allum�es tant que la nuit dure, afin que nous ne partagions pas le sommeil du monde.

Elle met la main � la quenouille, et ses doigts tiennent le fuseau (v. 19).

Elle ne d�daigne pas les occupations les plus humbles et ne les abandonne pas aux servantes seules, mais �tant elle-m�me servante de son mari, elle prend l�attitude du service. Or c�est l� son vrai caract�re: �Ne pensant pas aux choses �lev�es, mais vous associant aux humbles� (Rom. 12:16).

Elle �tend sa main vers l�afflig� et tend ses mains au n�cessiteux (v. 20).

Nous avons vu, au v. 13, la femme vertueuse pr�parant ses provisions et y travaillant elle-m�me avec joie. Ici le moment est venu pour en faire usage, mais elle ne se borne pas � fournir largement, des deux mains, aux besoins mat�riels des n�cessiteux, sa main est largement ouverte pour consoler l�affliction. Il y a chez elle des ressources morales � fournir et qui vont de pair avec les secours mat�riels. Elle repr�sente au complet ce qu�est la charit�.

Elle ne craint pas la neige pour sa maison, car toute sa maison est v�tue d��carlate (v. 21).

Elle ne se borne pas � faire du bien � tous (v. 20); sa sollicitude s��tend surtout � ses propres gens, � ceux dont il est dit en Gal. 6:10 qu�ils sont �de la maison de la foi�. Toute sa maison est ainsi garantie contre les mauvais jours et fait honneur, par ses habits somptueux, au ma�tre dont la dignit� est glorieuse, car l��carlate est partout, dans l��criture, le symbole de la gloire terrestre. Le chr�tien ne doit pas oublier que, quoique esclave de Christ, il est rev�tu ici-bas de dignit�, comme enfant de Dieu, comme membre de Christ, comme ayant � r�aliser dans ce monde la puissance de la r�surrection de son Sauveur, comme luminaire c�leste, dignit� qui donne au caract�re chr�tien une grandeur et une majest� particuli�res. C�est dans ce caract�re qu�il a � marcher dans ce monde; ce qui n�exclut nullement pour lui le fait d�y prendre la derni�re place.

Elle se fait des tapis; le fin coton et la pourpre sont ses v�tements (v. 22).

Nous voyons ici la femme vertueuse rev�tue de pourpre: la gloire royale; de fin lin: la justice pratique. Sa maison est garnie de tapis: le luxe princier. Elle-m�me et tous ceux qui l�entourent ont conscience de la gloire royale dont elle sent que son mari est digne.

Son mari est connu dans les portes quand il s�assied avec les anciens du pays (v. 23).

Tout l�honneur qui lui est rendu par la conduite de son �pouse et le bel ordre de son entourage le font respecter au dehors. C�est ainsi que le nom de Christ doit �tre honor� au dehors par la conduite du chr�tien dans la maison de Dieu qui est l�Assembl�e du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la v�rit� (1 Tim. 3:15). Et si Isra�l, si l��glise, ont enti�rement manqu� � cette responsabilit�, du moins chaque membre de Christ est tenu de rendre, par sa conduite, son Seigneur honorable.

Elle fait des chemises, et les vend; et elle livre des ceintures au marchand (v. 24).

C�est l�humble travail de chaque jour avec son rapport. Quoiqu�il fasse contraste avec celui du v. 22, il n�est nullement � d�daigner. Celui du v. 22 procurait de l�honneur au mari; celui du v. 24 est pour lui un b�n�fice. La conscience avec laquelle la femme vertueuse s�est acquitt�e de sa t�che fait que son ouvrage est d�sir� et appr�ci� au dehors. Ne devrait-il pas en �tre ainsi de tout le travail journalier du chr�tien?

Elle est v�tue de force et de dignit�, et elle se rit du jour � venir (v. 25).

Ce verset nous pr�sente les caract�res publics de la femme vertueuse. Nous l�avons vue au v. 17, ceinte de force et d�ployant sa force dans l�action. Ici elle est �rev�tue de force�; son apparence ext�rieure donne l�impression de la force. Elle est aussi rev�tue de dignit�; elle en impose � ceux qui l�abordent par une sup�riorit� qu�ils sont oblig�s de reconna�tre. Le jour � venir n�est pas pour elle un sujet de crainte ou de frayeur; elle peut l�affronter avec la force qu�elle poss�de, car elle peut dire: �Bienheureuse celle dont la force est en toi�. �Tu n�auras pas peur des frayeurs de la nuit, ni de la fl�che qui vole de jour�, est-il dit � Celui qui la soutient et dont elle est la compagne (Ps. 91:5).

Elle ouvre sa bouche avec sagesse, et la loi de bont� est sur sa langue (v. 26).

Ce n�est pas seulement son apparence en public, ce sont aussi ses paroles, qui caract�risent la femme vertueuse. Nous avons vu dans ce livre le r�le immense que jouent les paroles, soit en bien, soit en mal. Or ici, la femme vertueuse se montre comme une vraie fille de la Sagesse (voyez 8:8). Celle-ci pr�side � l�ouverture de ses l�vres en sorte qu�aucune parole n�est en d�saccord avec la Sagesse. Mais quel est le sujet par excellence dont elle entretient ceux qui l��coutent? �La loi de bont�; non pas, comme quelques-uns traduisent: �un enseignement aimable�, mais la loi (Torah), la r�gle invariable, seulement avec un tout autre caract�re que celle de Sina�, la loi qui attire au lieu de repousser, comme il est dit: �Ce qui attire dans un homme, c�est sa bont�. (19, 22).

Elle surveille les voies de sa maison, et ne mange pas le pain de paresse (v. 27).

La conduite de ceux qui sont sous sa garde lui importe. Elle en a la surveillance et ne permet pas que rien se produise qui soit en d�saccord avec sa propre dignit�, avec celle de sa maison et avec celle du Ma�tre. Cette vigilance continuelle exige aussi une activit� continuelle et c�est ce qui caract�risera toujours ceux qui ont vraiment � c�ur le bien de la maison de Dieu et la gloire de Celui qui l�habite.

Ses fils se l�vent et la disent bienheureuse, son mari aussi, et il la loue: Plusieurs filles ont agi vertueusement; mais toi, tu les surpasses toutes! (v. 28-29)

Ces deux versets ram�nent nos pens�es vers la louange de Sion dans les Cantiques des degr�s. Comme la femme vertueuse, J�rusalem a des fils (Ps. 127:3). Comme elle, J�rusalem est au dedans de sa maison, comme une vigne f�conde (Ps. 128:3). Comme elle, son mari la loue (Ps. 122:7-9). Parmi toutes les filles vertueuses, il trouve qu�elle les surpasse toutes (Ps. 132:13-14; voyez aussi Ps. 45:14-16). Comme on a pu s�en apercevoir dans les pages o� nous venons de pr�senter la femme vertueuse, elle n�est pas seulement une femme distingu�e, ce que le rationalisme ose affirmer � elle est un type, un type de la sagesse en action. En second lieu, au point de vue de l�Ancien Testament, nous voyons, dans la femme vertueuse, J�rusalem selon les conseils de Dieu, digne, par cons�quent, d��tre l��pouse du Roi. Les pens�es des chr�tiens pourront appliquer ce type � l��glise, �pouse de Christ selon les pens�es de Dieu, mais, pas plus que J�rusalem, � son �tat actuel. En tenant compte de l��tat de ruine, soit de J�rusalem, soit de l��glise, ce qui est dit de la femme vertueuse peut s�appliquer actuellement � la conduite individuelle des vrais croyants qui composent la maison de Dieu, � ceux qui ont la responsabilit� de son bon ordre, quelles que soient les phases que cette maison traverse actuellement. La femme vertueuse repr�sente son mari absent, par sa propre conduite, par celle de ses fils, de ses serviteurs et de ses servantes. Quand il entre en sc�ne, il la loue. Il en sera ainsi de Christ, quand il verra J�rusalem, ou l��glise, telles que, selon ses conseils de gr�ce, il veut les avoir et les aura. Il les parera de toutes les perfections dont son amour a voulu les orner. Mais souvenons-nous que tout ce tableau est en m�me temps une s�rieuse et pressante exhortation � nous conduire, dans la maison de Dieu, d�une mani�re digne de Celui qui nous appelle � son propre royaume et � sa propre gloire!

La gr�ce est trompeuse, et la beaut� est vanit�; la femme qui craint l��ternel, c�est elle qui sera lou�e (v. 30).

Voyez 11:16, 22.

La crainte de l��ternel! Tel est le mobile secret de toute la conduite de la femme vertueuse. Les Proverbes se terminent par cette crainte, comme ils ont commenc� par elle (1:7). �tre devant Dieu, dans la lumi�re de sa pr�sence, y apprendre � ha�r le mal qu�Il hait, � aimer le bien qu�Il aime; chercher en toutes choses � lui plaire, et craindre de lui d�plaire; telle est la crainte de l��ternel. Elle est le couronnement de toute b�n�diction, la source de la connaissance, et celle de la Sagesse. Cette crainte est ici le seul motif de la louange de la femme vertueuse, car c�est de la crainte que d�pendent toutes les autres vertus et, sans elle, les plus grands dons ne sont que vanit�. C�est le dernier mot des Proverbes, comme aussi de l�Eccl�siaste (12:13); mais ce sujet revient constamment dans le livre qui nous occupe o� il est mentionn� seize fois.

Donnez-lui du fruit de ses mains, et qu�aux portes ses �uvres la louent (v. 31).

Le �fruit de ses mains� me semble �tre la vigne qu�elle a plant�e du fruit de ses mains au v. 16. La maison d�Isra�l est la vigne de l��ternel (�s. 5:7). Quant � sa responsabilit�, Isra�l n�avait pas su garder la vigne qui �tait � lui. C�est ce que dit la Sulamite (Cant. 1:6); mais, au moment de la produire en triomphe, l��poux lui attribue tout ce que Sa gr�ce a fait pour elle et par elle. Elle mange du fruit de la vigne qu�elle a plant�e (I Cor. 9:7). Nous sommes donc ramen�s, en type, au vrai Isra�l selon les pens�es de Dieu; il est vu comme parfait selon ses conseils et obtient, comme l�ayant m�rit�e, la r�compense qui lui est acquise par la gr�ce.

�Et qu�aux portes ses �uvres la louent�; c�est-�-dire l� o� son mari est honor� (v. 23), o� Sa dignit� est reconnue de tous. C�est alors que toute l�activit� de la femme vertueuse sera reconnue comme ayant eu pour but la glorification de son �poux.

Appliquons-nous donc sans cesse � nous conduire de telle mani�re qu�il soit prouv�, au jour de la gloire, que notre vie tout enti�re n�a eu pour but que de donner au Seigneur la place qui lui est due!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Proverbs 31". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/proverbs-31.html.