Bible Commentaries
Apocalypse 18

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versets 1-24

Ce chapitre ne nous arr�tera pas longuement. Nous y trouvons, non la relation de Babylone avec la b�te, mais la description de la chute de la cit�, avec les chants fun�bres des diff�rentes classes d�hommes qui se lamentent parce qu�elle a disparu de la sc�ne d�ici-bas. En m�me temps Dieu avertit son peuple de la ruine de Babylone et l�invite � en sortir. �Sortez du milieu d�elle, mon peuple, afin que vous ne participiez pas � ses p�ch�s et que vous ne receviez pas de ses plaies: car ses p�ch�s se sont amoncel�s jusqu�au ciel, et Dieu s�est souvenu de ses iniquit�s�.

Nous entendons ensuite cette parole: �Donnez-lui comme elle vous a donn�, et doublez-lui le double, selon ses �uvres; dans la coupe qu�elle a mixtionn�e, versez-lui le double. Autant elle s�est glorifi�e et a �t� dans les d�lices, autant donnez-lui de tourment et de deuil. Parce qu�elle a dit dans son c�ur: Je suis assise en reine, et je ne suis point veuve, et je ne verrai point de deuil�. C�est-�-dire que Babylone est vue dans ce chapitre, non pas tant sous sa forme myst�rieuse et religieuse, donnant cours � toute sorte de confusion entre la v�rit� et l�erreur, entre le bien et le mal, empoisonnant, s�duisant et corrompant, comme tous peuvent le voir, par sa fatale et pernicieuse influence religieuse; mais elle appara�t ici de la mani�re la plus �vidente, comme aidant et poussant le monde dans tout le luxe et les d�lices et l�orgueil de la vie, � tout ce que les hommes nomment �civilisation�. C�est l� ce qui est trait� dans notre chapitre avec beaucoup de d�tails, en m�me temps que nous sont pr�sent�s les regrets et les plaintes de ceux qui pleurent sur la chute de Babylone et la perte de leurs richesses et de leurs jouissances.

Mais le r�cit ne se termine pas sans que l�Esprit de Dieu ne nous ait montr� un tout autre aspect de Babylone. �Et un ange puissant leva une pierre, comme une grande meule, et la jeta dans la mer, disant: Ainsi sera jet�e avec violence Babylone la grande ville; et elle ne sera plus trouv�e�. La raison en est donn�e � la fin; non seulement il lui est dit: �Car, par ta magie, toutes les nations ont �t� �gar�es�, mais, par-dessus tout, �en elle a �t� trouv� le sang des proph�tes, et des saints, et de tous ceux qui ont �t� immol�s sur la terre�.

Quel fait grave et solennel dans le gouvernement de Dieu! Comment se peut-il que ce syst�me vil, corrompu et idol�tre des derniers jours, soit coupable du sang de tous les martyrs? C�est qu�il a suivi l�esprit et ainsi accept� l�h�ritage de tous ceux qui, depuis les jours de Ca�n, ont lev� leurs mains contre leurs fr�res justes. Au lieu de tirer un avertissement de la m�chancet� de ceux qui l�ont pr�c�d�e, qui, d�un c�t�, entra�naient par leurs s�ductions, et, de l�autre, pers�cutaient, Babylone, toutes les fois qu�elle l�a pu, a ench�ri sur eux, jusqu�� ce qu�enfin le coup du jugement divin l�ait frapp�e. Telle est la r�gle habituelle de Dieu dans ses jugements. Il ne les fait pas tomber n�cessairement sur celui qui, le premier, a introduit le mal, mais sur ceux qui ont march� dans la m�me voie coupable, et peut-�tre ont aggrav� le mal, au lieu de s�en d�tourner. Et quand Dieu juge, ce n�est pas seulement pour le mal commis par ceux que frappe le jugement, mais pour tout, depuis l�origine jusqu�au moment du jugement. Bien loin que cette mani�re de proc�der soit injuste, c�est, � un point de vue divin, la voie de la plus haute justice.

Prenons pour exemple les membres d�une famille. Supposons que le p�re se soit laiss� aller � s�enivrer. S�il y a chez ses fils une �tincelle de sentiments honn�tes, non seulement ils �prouveront une honte profonde et une vive douleur � cause de la faute de leur p�re, mais, comme ceux des fils de No� qui sentaient ce qu�ils devaient � leur p�re, ils s�efforceront de jeter quelque manteau d�amour sur ce qu�ils ne peuvent nier, et dont, cependant, ils d�tournent la vue, mais s�rement, par-dessus tout, ils veilleront � ne pas se laisser surprendre eux-m�mes par ce honteux p�ch�. Mais h�las! dans la famille se trouve un fils qui, au lieu de tirer enseignement de ce qui est arriv� � son p�re, en prend occasion de satisfaire la m�me passion. Le coup tombe sur lui, et non sur le mis�rable p�re. Il est doublement coupable, parce qu�il a vu la nudit� de son p�re, qu�il a compris qu�il devait la couvrir et ne l�a pas fait. Il aurait d� ha�r le p�ch�, tout en ayant pour son p�re la plus profonde compassion. Au lieu de cela, il a, au contraire, pers�v�r� dans le m�me courant du mal, et fait peut-�tre pire que son p�re; ainsi se trouve aggrav�e sa culpabilit�.

Voil� pr�cis�ment ce que nous avons ici. Babylone avait entendu les divers t�moignages de Dieu; aucune partie de la v�rit� ne lui avait �t� cach�e. De m�me qu�autrefois la Babylone de Chald�e avait pu conna�tre la loi et les proph�tes, la pr�dication de l��vangile a retenti dans celle-ci, qui doit aussi entendre le t�moignage final de Dieu, l��vangile du royaume qui sera annonc� dans les derniers jours. Mais elle aime ses aises et sa puissance, et repousse la v�rit�. Elle en viendra � m�priser tout ce qui est r�ellement divin; elle n�emploiera de la parole de Dieu que ce qu�elle pourra pervertir pour le faire servir � accro�tre sa propre importance, obtenir un plus grand ascendant sur les consciences, et jouir plus enti�rement du luxe et des plaisirs dans ce monde; elle fera tout pour effacer tout souvenir du ciel, et faire de ce monde une sorte de paradis qu�elle embellira, non pas une religion pure et sans tache, mais au moyen des arts humains et des idol�tries du monde.

C�est l� ce qui fera �clater l�indignation et le jugement de Dieu sur la derni�re phase de Babylone, de sorte que tout le sang vers� sur la terre lui sera imput� et qu�elle sera jug�e en cons�quence. Il est �vident que cela n�emp�chera nullement que, dans le jugement des morts, chaque homme ne soit jug� pour son propre p�ch�. Cette v�rit� demeure. Le jour du Seigneur pour le monde n�annule en rien ses voies et son action envers chaque �me individuellement. Le jugement des morts est strictement individuel, les jugements qui atteignent le monde ne le sont pas; ils viennent sur lui comme autrefois sur Isra�l, c�est-�-dire qu�ils tombent sur les nations; mais ils sont incomparablement plus s�v�res pour la chr�tient� corrompue, ou Babylone comme elle est nomm�e ici, parce qu�elle a joui de privil�ges beaucoup plus grands.

Selon ce principe du gouvernement de Dieu, ce n�est pas seulement la culpabilit� personnelle qui vient sous le jugement, mais celle qui, par le m�pris de Dieu, s�est ainsi moralement accumul�e d��ge en �ge, en raison m�me du t�moignage de Dieu et de la m�chancet� dans laquelle les hommes se sont complu en d�pit de ce t�moignage.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Revelation 18". "Commentaire biblique intermédiaire". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/cbi/revelation-18.html.