Bible Commentaries
Romains 13

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versets 1-14

Apr�s l�exhortation � ne pas se venger soi-m�me, mais � surmonter le mal par le bien, l�ap�tre, dans ce chapitre, passe � un devoir d�ordre plus g�n�ral qui incombe � tout homme, mais d�une mani�re particuli�re au chr�tien: �Que toute �me se soumette aux autorit�s qui sont au-dessus d�elle; car il n�existe pas d�autorit�, si ce n�est de par Dieu; et celles qui existent sont ordonn�es de Dieu� (v. 1).

�Toute �me� � remarquons l�expression; c�est plus g�n�ral que �tout chr�tien�, ou �chacun d�entre vous�, et c�est bien �crit ainsi � dessein (chap. 2:9). La maison enti�re du croyant: enfants, domestiques, tout y est compris. Le chr�tien n�est certes pas de ce monde, mais il est dans le monde, comme les autres hommes, et ainsi il est tenu d��tre soumis aux autorit�s, et cela pour des motifs qui sont de la plus haute importance. D�abord, l�autorit� est �ordonn�e de Dieu�, puis le magistrat est �serviteur de Dieu�, et finalement �ils sont ministres de Dieu� (v. 4-6). On trouverait difficilement des motifs plus s�rieux quant � nos devoirs envers les autorit�s. L�ap�tre Pierre, dans sa premi�re �p�tre, exhorte aussi les croyants de la circoncision, � �tre soumis, pour l�amour du Seigneur, � tout ordre humain (chap. 2:13, 14).

Sans doute, on pourrait, comme on le fait si volontiers, objecter � ce simple commandement de Dieu: Oui, mais que faire si l�autorit� elle-m�me ne reconna�t pas sa d�pendance de Dieu, si elle gouverne selon son bon plaisir et ordonne des choses injustes ou p�nibles? Dois-je me soumettre quand m�me � elle sans condition? Assur�ment la parole prononc�e par les ap�tres devant le sanh�drin: �Il faut ob�ir � Dieu plut�t qu�aux hommes� est toujours valable. Si l�autorit� exige de nous une chose qui soit contraire � la volont� de Dieu, et si l�accomplissement d�un tel ordre p�se sur notre conscience, nous devons ob�ir � la volont� de Dieu. Mais dans ce cas seulement. En toute autre circonstance, j�ai � �tre soumis simplement, sans m�occuper du caract�re politique de l�autorit�, qu�elle soit monarchique, r�publicaine, ou d�un autre caract�re, qu�elle remplisse ses devoirs ou non, car il n�y a pas d�autorit� qui ne soit de Dieu. Combien cela rend simple le chemin du croyant!

Au temps o� notre �p�tre fut �crite, il n��tait certes pas facile d�ob�ir � ce commandement, car les autorit�s �taient enti�rement pa�ennes et idol�tres. Elles consid�raient donc comme des ennemis les croyants qui avaient rejet� la religion de l��tat et refusaient cat�goriquement d�offrir de l�encens aux dieux. Elles les opprimaient m�me et les pers�cutaient. Malgr� cela, il restait vrai que les magistrats sont ordonn�s de Dieu pour punir le mal, pour exiger et r�compenser le bien (v. 3). Le magistrat �tait et est encore aujourd�hui �serviteur de Dieu�; l�ap�tre le d�clare � deux reprises dans ce quatri�me verset: il est �serviteur de Dieu pour ton bien... il ne porte pas l��p�e en vain; car il est serviteur de Dieu, vengeur pour ex�cuter la col�re sur celui qui fait le mal�. C�est pourquoi celui qui r�siste � l�autorit� r�siste � l�ordonnance de Dieu, et ceux qui r�sistent feront venir un jugement sur eux-m�mes (v. 2). En d�autres termes, toute autorit� est de Dieu; pour cette raison le croyant doit lui �tre soumis, car il r�sisterait � l�ordonnance de Dieu, s�il ne l��tait pas.

Il est possible que cette soumission cause au chr�tien des d�sagr�ments de diverses sortes et qu�il en �prouve m�me peut-�tre des pertes sensibles et des souffrances. Toutefois cela ne doit en rien changer sa mani�re d�agir; d�ailleurs, a-t-il autre chose � attendre dans ce monde d�injustice? Il y est �tranger et p�lerin; sa bourgeoisie est dans les cieux; amen� par la foi dans la plus �troite relation avec Dieu, il sait que sa position et son h�ritage sont c�lestes; il est b�ni de toute b�n�diction spirituelle dans les lieux c�lestes. Durant sa course vers la patrie c�leste, il n�est pas appel� � d�fendre ses droits dans ce monde, encore moins � exercer une influence active sur son organisation sociale ou politique, et combien moins encore � occuper une place d�autorit� dans ce monde. Il r�gnera un jour avec Christ, quand le temps sera venu, mais sa part actuelle est de souffrir et, autant que cela d�pend de lui, il doit vivre en paix avec tous les hommes, rechercher leur bien et �en faisant le bien�, fermer la bouche �� l�ignorance des hommes d�pourvus de sens� (1 Pierre 2:15).

Quand nous avons compris cela, notre position et notre attitude envers l�autorit� deviennent tr�s simples. Si nous discernons Dieu en elle, les difficult�s disparaissent et la plupart des questions se r�solvent d�elles-m�mes. Nous reconnaissons aussi la n�cessit� de lui �tre soumis, non seulement � cause de la col�re � qui nous atteindrait en cas d�insoumission � �mais aussi � cause de la conscience� (v. 5). Pour ce m�me motif, il peut arriver que nous ne puissions pas ob�ir, comme cela a d�j� �t� dit, � certains ordres qui sont en contradiction avec la volont� positive de Dieu et notre caract�re de chr�tiens. La mani�re dont a �t� �tablie l�autorit� qui gouverne, et dont elle exerce son pouvoir n�est pas notre affaire. Un chr�tien, dans quelque pays qu�il vive, et dans quelque position terrestre qu�il se trouve, doit �tre soumis � l�autorit� sous laquelle il est plac� et qui gouverne. Si, � la suite d�une r�volution, une nouvelle autorit� est �tablie, il doit �galement lui �tre soumis sans murmurer, qu�elle lui plaise ou non. Il n�a pas non plus � examiner si les ordonnances et les lois promulgu�es par l�autorit� sont justes ou non, si elles lui sont avantageuses ou d�favorables; son affaire, c�est de prier pour l�autorit�, demandant � Dieu qu�il la dirige et lui accorde la sagesse de gouverner pour le bien du pays et du peuple. Il doit r�aliser que ses int�r�ts ne sont pas li�s � cette terre, mais au ciel.

Nous rappelons ici l�exhortation si importante et si actuelle de l�ap�tre en 1 Timoth�e 2: �J�exhorte donc, avant toutes choses, � faire des supplications, des pri�res, des intercessions, des actions de gr�ces pour tous les hommes � pour les rois et pour tous ceux qui sont haut plac�s, afin que nous puissions mener une vie paisible et tranquille, en toute pi�t� et honn�tet� (v. 1, 2). Au lieu de m�dire des autorit�s, de nous passionner au sujet de leurs actes et de prononcer m�me sur elles des jugements outrageux (Tite 3:1, 2), notre privil�ge et notre devoir, c�est d�interc�der pour elles; faisant monter � Dieu pour elles des intercessions et des actions de gr�ces. Paul exhorte � le faire avant toutes choses. Les croyants n�auront-ils pas plus de succ�s, en agissant de cette mani�re, qu�en intervenant eux-m�mes directement, si bien intentionn�s soient-ils?

Jamais la faute d�une autorit�, d�un des ministres de Dieu, ne donne le droit � un chr�tien de ne pas s�acquitter fid�lement de ses obligations. Si un magistrat dans sa charge de serviteur de Dieu commet une faute, il a affaire avec Dieu. Le chr�tien est tenu de faire le bien en toutes circonstances, de rendre aussi � tous ce qui leur est d�, �� qui le tribut, le tribut; � qui le p�age, le p�age; � qui la crainte, la crainte; � qui l�honneur, l�honneur� (v. 7). C�est un chapitre plein d�instructions: nous les apprendrions facilement et nous nous �pargnerions bien des sujets de m�contentement si nous nous souvenions que nous ne sommes ici-bas que des �trangers et des p�lerins, et qu�aussi nos biens terrestres ne nous appartiennent pas en propre, mais que nous n�en sommes que les administrateurs. Si nous ne recherchons pas les choses �lev�es et que nous nous associons aux humbles (chap. 12:16), nous dispenserons de bon c�ur � tous ce qui leur revient ou ce qu�ils attendent de nous, d�autant plus que nous verrons Dieu au-dessus d�eux, d�sirant le servir dans toutes ces choses ext�rieures.

Au verset 8, l�ap�tre fait un pas de plus, en disant: �Ne devez rien � personne, sinon de vous aimer les uns les autres, car celui qui aime les autres a accompli la loi�. Il est probable que, par cette exhortation, l�ap�tre pense en premier lieu aux obligations dont il vient d��tre question, mais nous pouvons y voir aussi une mise en garde contre l�habitude coupable de faire des dettes, comme cela arrive malheureusement souvent m�me parmi les chr�tiens. Il est humiliant pour un croyant de s�endetter, pour quelque motif que ce soit. En pareil cas, ne devrait-il pas mettre toute son �nergie � se lib�rer de ses dettes aussi rapidement que possible? Une seule dette fait exception � cette r�gle g�n�rale: celle de l�amour. Cette dette-l� est justifi�e et ne d�shonore personne, ni devant Dieu, ni devant les hommes. Il n�est pas possible de l��teindre jamais, car Dieu lui-m�me, par son amour, a fait de nous ses d�biteurs permanents.

En outre, l�amour est l�accomplissement de la loi; tous les commandements qui expriment les devoirs de l�homme envers ses semblables, se r�sument en un seul: �Tu aimeras ton prochain comme toi-m�me� (v. 9). Ce commandement existait depuis les temps anciens mais personne n�a pu l�observer. Seule la gr�ce qui nous a r�v�l� en Christ la pl�nitude de l�amour divin, peut transformer notre c�ur et nous rendre capables de ne plus marcher selon la chair, mais selon l�Esprit. Si nous le r�alisons, �la juste exigence de la loi� est accomplie en nous (8:3, 4). �L�amour ne fait point de mal au prochain�; s�il le faisait, il agirait contre sa nature. Ainsi �l�amour ... est la somme de la loi� ou, comme l�ap�tre le dit aux Galates: �Car toute la loi est accomplie dans une seule parole, dans celle-ci: �Tu aimeras ton prochain comme toi-m�me� (Gal. 5:14).

L�ap�tre indique ensuite un autre motif pour le chr�tien d��tre fid�le et vigilant: �Et encore ceci: connaissant le temps, que c�est d�j� l�heure de nous r�veiller du sommeil, car maintenant le salut est plus pr�s de nous que lorsque nous avons cru: la nuit est fort avanc�e, et le jour s�est approch� (v. 11, 12). Aussi longtemps que le soleil de justice ne s�est pas lev�, la nuit de ce monde dure encore. Les hommes peuvent, par leurs affaires et la recherche des plaisirs, tenter d�oublier ce fait. Ils y parviennent peut-�tre quelquefois, mais pour quiconque a de l�intelligence spirituelle et conna�t Christ, ce monde est plong� dans la nuit. Les t�n�bres deviennent toujours plus �paisses, � mesure que la nuit avance. Mais pour le croyant tout est clair; il est r�veill� de son sommeil et l��toile du matin est d�j� lev�e dans son c�ur. La nuit est fort avanc�e et, tandis que le monde continue � dormir, malgr� les avertissements que Dieu lui adresse, le chr�tien voit avec all�gresse le jour poindre. Son Seigneur ne tarde pas, m�me si quelques-uns estiment qu�il y a du retardement. Chaque jour le rapproche du but et il est semblable � un esclave qui attend son Ma�tre, les reins ceints et la lampe allum�e.

�Ceux qui dorment, dorment la nuit, et ceux qui s�enivrent, s�enivrent la nuit�, lisons-nous en 1 Thessaloniciens 5:7. De telles personnes s�adonnent aux �uvres infructueuses des t�n�bres, � des choses honteuses qu�on n�ose pas nommer (v. 12, 13; �ph. 5:11, 12). En revanche, le chr�tien marche �honn�tement, comme de jour�. Les �uvres des t�n�bres ne conviennent pas � un �tre qui est d�livr� de la puissance du Prince des t�n�bres et qui est appel� d�sormais � marcher comme un �enfant de lumi�re�. Il lui �suffit d�avoir accompli, dans le temps d�j� �coul�, la volont� des nations� et d�avoir v�cu pour les convoitises des hommes. Selon les exhortations de la Parole, il rejette les �uvres des t�n�bres et rev�t les armes de la lumi�re. Sans doute, cela ne va pas sans lutte, car nous sommes sous le r�gne de Satan, le Prince des t�n�bres. Les puissances de m�chancet� s�opposent � nous, mais si la lumi�re dans laquelle nous marchons, fait partie de notre armure et si la puissance de la lumi�re, de la v�rit� et de la pi�t� habite dans notre c�ur, nous d�jouerons les assauts et les ruses de Satan, nous ne leur laisserons aucun acc�s dans nos �mes, ni ne leur permettrons d�exercer leur puissance sur nous. Si nous rev�tons �le Seigneur J�sus Christ�, en manifestant dans toutes nos pens�es, nos paroles et nos actes le caract�re et la marche de notre bien-aim� Sauveur, Lui la vraie lumi�re du jour, non seulement nous ne prendrons �pas soin de la chair pour satisfaire � ses convoitises� (v. 14), nous ne rechercherons pas les choses dans lesquelles ces convoitises trouvent un aliment, mais nous �marcherons, comme Lui a march�.

Le salut est plus pr�s de nous que lorsque nous avons cru; l�heure est venue de nous r�veiller de notre sommeil; c�est pourquoi il dit: �R�veille-toi, toi qui dors, et rel�ve-toi d�entre les morts, et le Christ luira sur toi! � (�ph. 5:14).

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