Bible Commentaries
Matthieu 6

Commentaire concis de Henry sur la BibleCommentaire Concis de Henry

versets 1-34

Matthieu 6:1

Contre l�hypocrisie dans les aum�nes. (1-4)
Contre l�hypocrisie dans la pri�re. (5-8)
Comment prier. (9-15)
En ce qui concerne le je�ne. (16-18)
Le mal qui r�sulte de l�amour du monde. (19-24)
La confiance en Dieu nous est recommand�e. (25-34)

(1-4)

Notre Seigneur nous enseigne � ne pas manifester d�hypocrisie ni aucune pr�tention, quand nous exer�ons nos devoirs religieux. Ce que nous accomplissons, doit �tre fait � partir d�une conviction intime, afin que cela puisse �tre agr�� par Dieu avant tout, et non par les hommes�?!

Dans ce texte, J�sus nous met en garde contre toute hypocrisie, quand nous offrons notre aum�ne. Soyons vigilants � ce sujet�!

C�est un p�ch� ��sournois���: une vaine gloire se m�le alors � tous nos actes, bien avant que nous en soyons r�ellement conscients�! Le simple exercice du devoir est d�j� un ��terrain�� dangereux, o� les hypocrites trouvent de quoi satisfaire leur orgueil.

Les avertissements de Christ, quant � l�aum�ne, peuvent tout d�abord ressembler � une promesse (verset 4 *), mais ils sont en r�alit� le ��salaire�� des hypocrites�; ces paroles ne mentionnent pas la r�compense que Dieu promet � ceux qui pratiquent le bien, mais au contraire, la r�tribution que les hypocrites sont persuad�s d�obtenir�: une bien triste satisfaction. Ces derniers pratiquent l�aum�ne pour �tre vus de tous�: ils sont h�las performants sur ce point...

Quand nous n�avons pour nous-m�mes et pour nos �uvres, qu�une modeste consid�ration, Dieu tient vraiment compte de notre �tat d��me�: c�est alors qu�Il nous r�compensera, non pas comme un ma�tre donnant � son serviteur son salaire, sans plus, mais comme un P�re qui donne abondamment � Son fils, qui Le sert�?!

* R�f�rence ajout�e par le traducteur pour faciliter la compr�hension du texte.

Matthieu 6:5

(5-8)

Tous ceux qui disent appartenir � Christ, pratiquent la pri�re. De m�me qu�il est impossible de trouver un homme vivant d�pourvu de respiration, on ne peut rencontrer un chr�tien ��vivant�spirituellement�� et ne priant jamais. Si la pri�re est absente, il en sera de m�me pour la Gr�ce.

Au sujet de la pri�re, les Scribes et les Pharisiens �taient coupables de deux grandes fautes�: ils cherchaient vainement � se faire remarquer et r�p�taient sans cesse les m�mes textes. Au verset cinq, J�sus annonce�: ��en v�rit�, je vous dis�: ils re�oivent leur r�compense���; si au cours d�un acte aussi important que la pri�re, acte qui nous permet de nous adresser directement � Dieu, nous recherchons, par nos paroles, la moindre consid�ration des autres, il est logique que nous recevions en de tels cas, notre r�compense imm�diate. Il n�y a pas de secret�: au cours de nos pri�res, m�mes les plus br�ves, Dieu observe notre attitude�!

Quand Dieu nous r�compense, c�est en fait le r�sultat de la Gr�ce, et non celui d�une dette�; quel m�rite peut-on avoir, en demandant quelque chose au P�re�? S�Il ne donne pas � Son peuple ce que ce dernier Lui demande, c�est parce qu�Il sait pertinemment qu�il n�en a aucun besoin, et qu�il n�en tirerait rien.

Dieu est loin d��tre �tonn� par la longueur ou la quantit� de paroles qui peuvent constituer nos pri�res�; les intercessions les plus pertinentes sont celles qui sont faites avec des ��g�missements�� qui ne peuvent �tre exprim�s en public.

Examinons soigneusement la structure r�elle des pri�res que nous devons adresser au ciel, et apprenons chaque jour, de Christ, comment prier�!

Matthieu 6:9

(9-15)

Christ constatait qu�il �tait n�cessaire d�indiquer � Ses disciples, comment prier et quel devait �tre commun�ment le contenu de leur pri�re.

Bien s�r, nous ne devons pas nous astreindre � utiliser exclusivement la pri�re mentionn�e dans ce texte, mais il n�y a aucun doute qu�elle n�en reste pas moins est un tr�s bon exemple. On y trouve beaucoup de richesse, en peu de mots�; c�est une pri�re tout � fait acceptable par Dieu, si nous ��mesurons�� vraiment ces propos et si elle n�est pas inlassablement r�p�t�e machinalement.

Dans cette pri�re, nous trouvons six requ�tes�: les trois premi�res sont express�ment relatives � Dieu et � Sa grandeur, alors que les trois derni�res concernent nos inqui�tudes, qu�elles soient temporelles ou spirituelles. Cette pri�re nous apprend � chercher d�abord le Royaume de Dieu et Sa Justice, toutes choses nous seront ensuite octroy�es. Apr�s avoir abord� les sujets de la Gloire, du Royaume et de la Volont� de Dieu, le contenu de cette pri�re concerne le n�cessaire et le r�confort relatifs � notre vie ici-bas.

Chaque parole comporte un enseignement sp�cifique�:- Nous demandons du pain�: cela nous apprend � exercer la sobri�t� et la mod�ration�; il nous faut ne demander que le pain qu�il nous faut, pas celui qui pourrait nous �tre superflu.

- Cette demande de nourriture nous enseigne � respecter l�honn�tet� dans le travail�: nous n�avons pas � demander le pain des autres, ni celui du mensonge, Proverbes�20:17, ni celui de la paresse, Proverbes�31:27, mais celui qui est obtenu honn�tement.

- Nous demandons notre pain quotidien�: ceci nous enseigne � d�pendre constamment de la Providence divine.- Nous demandons � Dieu qu�Il nous donne cette nourriture�; pas qu�Il nous la vende, ni qu�Il nous la pr�te, mais vraiment qu�Il nous la donne. Les plus grands hommes sont redevables de la Mis�ricorde divine, pour leur pain quotidien�!

- Nous prions en ces termes�: ��donne-nous��. Le ��nous�� signifie qu�il nous faut avoir compassion pour le pauvre, mais aussi, que nous devons prier en famille.- Nous prions que Dieu nous donne cela ��aujourd�hui���; cette formule nous apprend � renouveler journellement les d�sirs de notre �me envers Dieu, comme nous satisfaisons les besoins quotidiens de notre corps.

Tandis que la journ�e s��coule, nous devons prier notre P�re c�leste, en songeant que s�il serait bien difficile d�avoir une journ�e sans nourriture, il en serait de m�me sans la pri�re.

Ce texte nous enseigne � d�tester et � fuir le p�ch�; alors que nous esp�rons en la Mis�ricorde divine, ��m�fions-nous�� de nous-m�mes, comptons sur la Providence et la Gr�ce de Dieu pour nous prot�ger du p�ch�, pour �tre pr�ts � r�sister au tentateur, et ne pas devenir une occasion de chute pour les autres.

Ce texte comporte aussi une promesse�: ��car si vous pardonnez aux hommes leurs fautes, votre P�re c�leste vous pardonnera aussi�� vous��. Nous devons pardonner, comme nous esp�rons �tre pardonn�s. Ceux qui d�sirent b�n�ficier de la Gr�ce divine, doivent t�moigner de la mis�ricorde envers leurs fr�res. Christ est venu dans le monde en tant que grand Pacificateur, pour nous r�concilier, non seulement avec Dieu, mais les uns avec les autres�!

Matthieu 6:16

(16-18)

Le je�ne religieux est un devoir exig�, des disciples de Christ, mais en tant que tel, c�est aussi un moyen de disposer notre c�ur en vue d�accomplir d�autres obligations spirituelles.

Le je�ne est l�humiliation de l��me, Psaumes�35:13, cette derni�re �tant l�origine du d�sir d�accomplir notre devoir�; que cet accomplissement puisse �tre, en cons�quence, notre principal souci�; faisons en sorte que la manifestation ext�rieure de nos ��obligations spirituelles�� envers le Seigneur se fassent dans la plus grande discr�tion.

Dieu, Celui qui voit dans le secret, accordera alors pleinement Sa r�compense�!

Matthieu 6:19

(19-24)

L�esprit ��du monde�� est la manifestation classique, mais h�las fatale, de l�hypocrisie�; par nul autre p�ch�, Satan ne peut avoir un contr�le plus d�termin� et plus n�gatif sur l��me, sous une apparente pi�t� de cette derni�re. Cette �me, quant � elle, consid�rera que toutes choses vont pour le mieux, �prouvant par ce fait, du plaisir et une certaine paix, surpassant tout.

Les instructions formul�es par Christ sont � l�origine de nombreuses joies, surtout quand il s�agit des perspectives concernant l�au-del�, perspectives aujourd�hui encore invisibles, mais n�anmoins �ternelles, en lesquelles nous devons placer notre esp�rance.

Il y a des tr�sors dans le ciel. Il n�y a pas de plus grande sagesse que d�accorder toute notre attention � notre assurance pour la vie �ternelle, au travers de J�sus-Christ, n��tant que des ��spectateurs�� en ce qui concerne toutes choses ici-bas, les consid�rant comme n��tant pas dignes d��tre compar�es � notre Sauveur, et rejetant tout ce qui nous �loigne de ce Dernier. Malgr� les al�as de ce monde, nous avons l�esp�rance de disposer d�un h�ritage incorruptible�dans les cieux�!

L�homme du monde a des raisonnements basiques qui sont vains�; en cons�quence, tout ce qui en d�coule ne peut �tre qu�erron�. Ceci s�applique �galement � la fausse pi�t�: ce qui n�est pas la lumi�re spirituelle authentique n�est que t�n�bres �paisses. C�est un constat terrible, mais n�anmoins fr�quent�; nous devons donc nous examiner nous-m�mes, selon la Parole de Dieu, en priant avec ferveur qu�Elle nous enseigne, par l�Esprit.

Un homme peut �tre d�une certaine utilit� envers plusieurs ma�tres, mais il ne peut pas se consacrer au service de plus d�un ma�tre � la fois.

Dieu exige un c�ur entier, qui ne doit pas �tre partag� avec le monde. Quand deux ma�tres s�opposent l�un � l�autre, nul homme ne peut servir les deux. Celui qui est au service du monde et qui l�aime, ne peut que m�priser Dieu�; celui qui aime Dieu, doit abandonner l�amiti� du monde.

Matthieu 6:25

(25-34)

Il n�y a pratiquement aucun autre p�ch� contre lequel notre Seigneur J�sus mette autant en garde Ses disciples�: l�inqui�tude, les soucis et la m�fiance envers les al�as de cette vie.

Ces pens�es sont souvent un pi�ge pour le pauvre, comme d�ailleurs l�amour des richesses pour l�homme ais�. M�me si notre devoir nous incite � observer une certaine d�fiance vis-�-vis des biens temporels, nous ne devrions pas accorder trop d�importance � ces soucis bien l�gitimes. Ne soyez pas en tracas pour votre vie, en particulier sur sa dur�e�; laissez plut�t le soin � Dieu de l�allonger ou de la raccourcir comme Il Le d�sire�; notre temps est dans Sa main, en une bonne main�!

Ne vous souciez pas non plus de votre devenir ici-bas�; mais permettez � Dieu de le rendre amer ou doux, selon Sa Volont�. La nourriture et le v�tement�: Dieu nous les a promis, nous pouvons dons les attendre paisiblement. Ne vous souciez pas du lendemain, ni du temps � venir. Ne soyez pas inquiet pour le futur, quelle sera votre vie l�an prochain, ou quand vous serez �g�, ce que vous laisserez derri�re vous. De m�me que nous ne devons pas nous ��vanter�� du lendemain, nous ne devons pas non plus nous en occuper outre mesure, quant aux al�as qu�il peut comporter.

Dieu nous a donn� la vie, ainsi qu�un corps�: que ne pourrait Il faire encore pour nous, qui Lui soit impossible�? Si nous prenons soin de notre �me et de notre �ternit�, ce qui repr�sente plus que le corps et la vie, nous pouvons laisser � Dieu le soin de pourvoir � notre nourriture et � notre v�tement, �l�ments mineurs, en comparaison.

Que tout ce qui pr�c�de, puisse nous encourager � placer notre confiance en Dieu�! Nous devons nous adapter � notre �tat de personnes qui ��vivent dans le monde��, nous ne pouvons pas changer les dispositions de la Providence�: nous ne pouvons que nous y soumettre et nous y r�signer si elles ne nous conviennent pas�!

La pr�venance pour notre �me est la meilleure ��cure�� ici-bas. Cherchez premi�rement le royaume de Dieu, et faites de la pi�t� votre priorit�: ne consid�rez pas que c�est de la r�signation�; cette ligne de conduite vous assurera bon nombre de b�n�dictions en ce monde.

La conclusion de tout ce texte indique que cet enseignement repr�sente la Volont� et le commandement du Seigneur J�sus�; que par des pri�res quotidiennes, nous puissions obtenir la force de supporter nos diff�rents probl�mes, et �tre arm�s contre les tentations qui peuvent en d�couler, afin qu�aucune de ces �preuves ne nous �branle spirituellement�!

Heureux sont ceux qui consid�rent le Seigneur comme leur Dieu, en manifestant pleinement la confiance qu�ils �prouvent en Ses sages ordonnances�!

Par l�Esprit, soyons convaincu de la pr�sence du p�ch� en nous, si nous n�avons pas cette disposition de c�ur, et d�barrassons-nous de toute les mauvaises pens�es de ce monde�!

Informations bibliographiques
Henry, Matthew. "Commentaire concis sur Matthew 6". "Commentaire concis de Henry sur toute la Bible". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/mhn/matthew-6.html. 1706.