Bible Commentaries
1 Corinthiens 12

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-31

Plan du commentaire biblique de 1 Corinthiens 12

Les dons spirituels sont divers, mais tous produits par le m�me esprit

� quel signe g�n�ral peut-on reconna�tre si un homme parle par l�Esprit�? Paul ne veut pas que ses lecteurs l�ignorent comme au temps de leur paganisme�; ce signe, c�est qu�au lieu de maudire J�sus, on reconnaisse en lui le Seigneur (1-3).

Quelque divers qu�ils soient, les dons proviennent du m�me Esprit�; les minist�res, du m�me Seigneur, les op�rations, du m�me Dieu�; tous, pour l�avantage de tous (4-7).

Paul �num�re les dons divers que l�Esprit distribue selon qu�il le veut (8-11).

Verset 1

Les dons spirituels sont divers, mais tous produits par le m�me Esprit (1-11)

Grec?: �?Touchant les spirituels?�. Il est �vident par ce qui suit que le substantif sous-entendu c�est les dons et non les hommes (spirituels), comme on l�a pr�tendu.

L�ap�tre consacre trois chapitres � cet important sujet chapitres 12 � 14.

Cette partie de l��p�tre est sans contredit celle de tout le Nouveau Testament qui est le plus propre � faire revivre � nos yeux l��poque la plus remarquable de l�histoire et � nous peindre ces premiers temps o� la jeune �glise commen�ait � �tendre ses ailes dans l�humanit� et r�v�lait son existence par les plus �tonnants ph�nom�nes. Au jour de la Pentec�te, la vie d�en haut s��tait r�pandue comme un torrent sur les disciples du Seigneur. Le feu de l�Esprit de Dieu p�n�tra bient�t dans ces �glises nouvellement n�es et produisit en ceux qui se plac�rent sous son influence une profondeur de connaissance, une force de volont�, des transports de joie c�leste inconnus � la terre et dont l��clat fut d�autant plus vif que ces �glises apostoliques �taient entour�es des profondes t�n�bres du paganisme. Dans leur premi�re et surabondante effusion, dans leur premi�re lutte contre les puissances du monde et du mal, les dons de l�Esprit se manifest�rent par des faits merveilleux que nul ne pouvait expliquer selon les lois ordinaires de la nature. La puissance divine, par laquelle Christ avait agi sur le monde visible, semblait s��tre r�pandue sur son �glise enti�re?! Ces dons miraculeux de la jeune �glise continu�rent � se produire, quoiqu�en diminuant par degr�s, jusque vers la fin du IIIe si�cle, c�est-�-dire jusqu�au temps o� elle devint victorieuse du monde pa�en. C�est parmi les Grecs et sp�cialement � Corinthe, que les dons de l�Esprit se manifest�rent avec le plus de puissance et de vari�t�. Ils y parurent sous toutes les formes (versets 8-10), dans leur ardente activit�. Et comme plusieurs de ceux qui �taient dou�s de ces gr�ces si saintes en elles-m�mes, �taient loin encore d�une enti�re sanctification?; comme les penchants du vieil homme se m�laient en eux aux dons de Dieu et en troublaient la puret�, il �tait difficile que l�exercice de ces dons ne f�t pas accompagn� de divers abus. C�est ce qui eut lieu particuli�rement au sujet du don des langues, auquel les Corinthiens attachaient une valeur proportionn�e � l��clat qu�il faisait rejaillir sur ceux qui le poss�daient. Afin de faire comprendre aux Corinthiens le vrai rapport du don des langues aux autres dons, l�ap�tre jette d�abord un regard sur toutes ces manifestations de L�Esprit de Dieu?: puis il montre, par l�analogie de l�organisme humain, que, dans l��glise de Dieu, tous les dons, malgr� leur diversit�, ont la m�me origine et le m�me but (chapitre 12). Il �tablit ensuite que ce qui couronne tous les dons, ce qui en fait la vraie valeur, ce qui doit les p�n�trer d�une saveur divine, c�est l�amour (chapitre 13). Enfin il d�veloppe, sur le don des langues, les principes qui doivent en diriger l�emploi (chapitre 14).� Olshausen

Verset 3

Remontant � l�origine des choses dans l�exp�rience des Corinthiens, l�ap�tre leur rappelle d�abord qu�ils ne connaissaient jadis, en fait de religion, que des idoles muettes (comparez Psaume 115) vers lesquelles ils se laissaient conduire comme des aveugles?; d�o� il conclut que tous ceux d�entre eux qui ont une foi vivante en J�sus, qui ont reconnu et confess� en lui leur SEIGNEUR, le Fils du Dieu vivant, leur Sauveur, n�ont pu le faire que par une influence de l�Esprit-Saint qui les a r�g�n�r�s (voir la m�me pens�e autrement exprim�e dans 1�Jean�4.2).

Telle est l�action la plus g�n�rale du Saint-Esprit, la foi, sans laquelle ne peuvent exister les dons particuliers que l�ap�tre va �num�rer. Mais avant m�me de donner cette marque claire et positive de la pr�sence du Saint-Esprit dans une �me, l�ap�tre en indique une n�gative, de laquelle on peut conclure, avec plus de certitude encore, qu�un homme est non seulement �tranger � l�Esprit de Dieu, mais sous l�influence de l�Esprit des t�n�bres. C�est lorsqu�il maudit J�sus, pronon�ant sur lui anath�me, ex�cration, ce que l�on faisait � l��gard d�un �tre vou� au d�mon, aux dieux infernaux (comparer Romains�9.3?; 1�Corinthiens�16.22 note).

La partie n�gative de la r�gle apostolique nous �tonne par son trop d��vidence. Pouvait-il arriver qu�une voix s��levant dans une assembl�e chr�tienne dit?: �?Anath�me � J�sus?!?� et l��glise avait-elle besoin d��tre avertie que l�auteur d�un tel blasph�me ne parlait pas par le Saint-Esprit?? Peut-�tre ne nous faisons-nous qu�une id�e imparfaite de l��trange fermentation qui se produisait dans un milieu tel que l��glise de Corinthe, o� les �l�ments les plus impurs pouvaient se m�langer aux plus sublimes� Il y avait de pr�tendus croyants qui niaient la r�surrection et la vie � venir. D�autres, ou les m�mes peut-�tre, pouvaient avoir des id�es analogues � ce qu�on a appel� plus tard le gnosticisme. Or, pour les gnostiques, J�sus de Nazareth n��tait qu�un simple homme auquel un esprit sup�rieur, qu�ils appelaient le Christ, s��tait uni au moment de son bapt�me pour l�abandonner avant sa passion. � ce point de vue, l�homme J�sus n�est plus le vrai Seigneur, ni le vrai Sauveur, il n�est plus un objet de foi et dans cet ordre d�id�es, on pourrait concevoir que tel faux inspir� f�t all� dans son d�lire jusqu�� s��crier?: �?Je ne connais pas ce J�sus?! Je lui dis Anath�me?!?�� Babut Sermons, I, page 281

La confession ou la r�jection du nom de J�sus, le Seigneur, tel est donc le signe distinctif de l�Esprit que l�ap�tre indique, signe dont la v�rit� subsiste pour tous les temps, car l��uvre de l�Esprit consiste � glorifier J�sus-Christ dans les �mes (Jean�16.14). Cette �uvre ne peut proc�der ni de la puissance des t�n�bres, ni de l�homme naturel.

Il est vrai qu�entre les deux extr�mes pos�s par l�ap�tre, il y a un milieu qui peut tromper aussi?: c�est une connaissance historique et morte de J�sus, qui, elle aussi, dit?: �?Seigneur, Seigneur?�, sans �tre la foi que produit l�Esprit?; mais Paul ne touche point ici � cette funeste illusion, parce que, voulant traiter la grande question des dons spirituels, il lui importe seulement de les distinguer de ce qui aurait pu en �tre une fausse imitation.

Verset 6

Avant tout, afin de d�truire les divisions, les pr�f�rences provenant des dons m�mes de Dieu et que l�esprit de parti pouvait exploiter � son profit, l�ap�tre d�clare que tous ces dons ont une seule et m�me origine, la libre gr�ce de Dieu (verset 11)?; qu�ils sont accord�s pour un seul et m�me but, le bien de l��glise et non la satisfaction personnelle?; qu�enfin leur diversit�, loin de troubler l�unit�, en est au contraire la condition et la perfection. Dans ce but, l�ap�tre r�sume d�abord les diverses manifestations de l�Esprit, qu�il va �num�rer (versets 8-10), en trois mots qui les renferment toutes?:

  1. Les dons ou les gr�ces (charismata, dons gratuits), expression g�n�rale qui s�applique � toutes les parties de l��uvre de Dieu dans l��glise et qui en indique le vrai caract�re, afin que jamais l�homme ne puisse s�en attribuer ni m�rite, ni gloire. Que ces dons gratuits soient exclusivement l��uvre de la gr�ce en l�homme ou que, dons naturels, l�Esprit de Dieu les sanctifie, les �l�ve, les consacre � J�sus-Christ (ainsi les dons de sagesse, de science, d�enseignement et de gouvernement)?: toujours reste-t-il vrai qu�ils d�coulent d�une m�me source, � laquelle nous devons humblement les rapporter.
  2. Les services (grec?: �?diaconies?�), que nos versions ordinaires rendent par minist�res et qui d�signent toute esp�ce d�emploi dans l��glise (verset 5).
  3. Les op�rations (grec?: les �?�nergies?� ou �?forces?�, verset 6), qui d�signent les influences puissantes, cr�atrices de l�Esprit de Dieu dans les miracles, en particulier dans les gu�risons (versets 9 et 10).

Verset 10

Les dons ici d�sign�s par l�ap�tre sont au nombre de neuf?: les deux premiers ont surtout leur si�ge dans une intelligence �clair�e et sanctifi�e par l�Esprit (verset 8), les cinq suivants sont plus en rapport direct avec une foi forte, dans laquelle le c�ur et la volont� pr�dominent (versets 9 et 10)?; les deux derniers concernent les langues et leur interpr�tation (verset 10).

Ce n�est pas sans raison que Paul les range apr�s tous les autres?: les chr�tiens de Corinthe y attachaient un prix exag�r�, par des motifs qui n��taient pas toujours purs (1 Corinthiens 14)?; deux fois encore (versets 28 et 30) l�ap�tre assigne � ces dons la derni�re place. Au reste, cette triple division des dons ici nomm�s n�est point arbitraire?; non seulement elle est psychologiquement fond�e, mais elle est indiqu�e, en grec, par un mot sp�cial qui commence chacune des trois subdivisions, il signifie � un autre, mais il est diff�rent du mot plac� devant chaque don particulier (c�est-�-dire que Paul ouvre sa premi�re division par ce mot � l�un et continue par � un autre l��num�ration des dons particuliers?; mais il ouvre la seconde et la troisi�me division par � un autre, dans le sens d�une autre cat�gorie, versets 9 et 10).

Dans la premi�re division, l�ap�tre place la parole (ou discours) de sagesse et de science (ou connaissance), c�est-�-dire le don de parler avec clart� et profondeur des myst�res de Dieu. La sagesse dans ce sens signifie surtout la v�rit� divine s�appliquant imm�diatement � la pratique de la vie chr�tienne (comparer 1�Corinthiens�2.6?; 1�Corinthiens�2.7, note)?; la science est le don de p�n�trer bien avant dans la doctrine r�v�l�e, de la saisir dans son ensemble et dans ses d�tails et de l�exposer pour l�instruction des autres. Paul unit souvent ces deux dons qui font le docteur (1�Corinthiens�12.28?; 1�Corinthiens�12.29?; �ph�siens�4.11?; comparez �ph�siens�1.17?; Colossiens�1.9?; Colossiens�2.3 et relativement � Dieu, source de ces gr�ces, Romains�11.33).

La foi (verset 9) d�sign�e comme un don sp�cial de l�Esprit, n�est pas seulement cette confiance du c�ur, commune � tous les chr�tiens et qui nous rend participants de Christ et du salut par lui?; mais cette foi h�ro�que qui, par moments, se saisit de la toute-puissance de Dieu et accomplit des miracles (1�Corinthiens�13.2).

Aussi est-ce � la suite de cette foi, comme en �tant les fruits, que l�ap�tre place les dons miraculeux (versets 9 et 10).

Les dons de gu�rison sont distingu�s des op�rations de miracles (grec?: �?op�rations de puissances?�), comme le particulier du g�n�ral. Il est remarquable que Paul met au rang des dons sp�ciaux le discernement des esprits, cette p�n�tration qui distingue, comme par un instinct spirituel et s�r, le vrai et le faux dans ceux qui se disent ap�tres ou proph�tes, ou simplement chr�tiens (1�Jean�4.1?; Actes�5.3?; 1�Corinthiens�14.29?; Philippiens�1.9?; Philippiens�1.10).

Quant aux dons de proph�tie et des langues (grec?: �?genre de langues?�), voir 1 Corinthiens 14.

Verset 11

Grec?: �?Comme il veut?�.

Un �tre dou� de volont� est un �tre personnel.

Aussi a-t-on trouv� dans ces paroles une des preuves scripturaires de la personnalit� du Saint-Esprit. Mais ce qu�il faut surtout remarquer dans cette conclusion de l�ap�tre, fond�e sur les versets 4, 5 et 6, c�est que les chr�tiens, malgr� la plus grande diversit� de leurs dons, doivent trouver en eux l�unit�, puisque tous ces dons d�coulent du seul et m�me Esprit, qui ne saurait �tre divis�.

Cette conclusion, l�ap�tre la tire et la d�veloppe dans la belle image qui suit.

Verset 12

Le corps est un, quoiqu�il ait plusieurs membres�; ainsi est l��glise, o� tous ont le m�me Esprit (12-14).

Dans le corps, comme dans l��glise, la diversit� est aussi essentielle que l�unit� (13-20).

Aucun membre n�a le droit de dire � l�autre?: tu m�es inutile�; au contraire, les membres faibles sont n�cessaires, les moins honorables sont le plus honor�s, afin qu�il n�y ait point de division dans le corps, que les membres aient soin les uns des autres et souffrent ou se r�jouissent ensemble (21-26).

Application de l�image�; c�est l� le corps de Christ, o� Dieu a dispos� les charges et les dons et o� nul n�a le droit de pr�tendre � ce qu�il n�a pas re�u (27-31).

Diversit� et unit� des dons, repr�sent�s par l�image d�un m�me corps (12-31)

On attendait ici, comme point de comparaison?: il en est de m�me de l��glise, qui est le corps de Christ. Au lieu de cela, l�ap�tre met directement Christ, sans doute afin de montrer qu�il est un avec son �glise, la t�te de tous les membres dont il constitue ainsi l�indissoluble unit�.

Verset 13

Avant d�aller plus loin et de d�velopper sa comparaison, l�ap�tre tient � montrer comment l�homme devient membre du corps de Christ et un avec tous ses fr�res?; c�est par la r�g�n�ration du Saint-Esprit, dont le bapt�me est le signe. Ce bapt�me de l�Esprit est consid�r� comme une r�alit� actuelle et puissante, exprim�e par ces mots?: baptis�s (plong�s) dans au seul Esprit et abreuv�s d�un seul et m�me Esprit (vraie variante et vraie traduction).

Ces deux termes (baptis�s et abreuv�s) doivent s�entendre de la m�me action de l�Esprit et non, selon quelques interpr�tes, l�un du bapt�me et l�autre de la c�ne.

Ce n�est pas seulement la diversit� des dons de l�Esprit qui vient s�harmoniser dans l�unit�?; mais aussi les diff�rences de nationalit�, d��ducation, de caract�re, de rang?: Juifs, Grecs, esclaves ou libres, deviennent un en Christ par le m�me Esprit.

Verset 16

Ici et verset 15 on peut traduire sans question?: ne laisse pourtant pas d��tre du corps. Cette comparaison, ou plut�t ces paroles que l�ap�tre fait prononcer � des membres du corps se plaignant de n��tre pas d�autres membres, montre vivement la folie qu�il y a � faire de tels dons sp�ciaux, de telle position, de telle vocation le signe infaillible qu�on appartient � Christ, ou bien � en conclure le contraire avec d�couragement et peut-�tre avec un regard d�envie sur d�autres.

Une cons�quence non moins funeste de cette erreur serait que chacun dans l��glise se croirait autoris� � vivre pour soi et � refuser � l�ensemble du corps les services et le d�vouement qu�il lui doit, d�apr�s l�intention de Dieu.

Verset 17

Ainsi, non seulement la diversit� ne d�truit pas l�unit�, mais elle en est la condition indispensable. Sans cela, le corps, selon la supposition de l�ap�tre, loin d��tre un admirable organisme, serait une masse monstrueuse (verset 19). Il faut donc, au lieu d�exiger en tous les m�mes dons, reconna�tre l�adorable sagesse qui a pr�sid� � leur distribution (verset 18). Seulement, il ne faut pas oublier qu�il n�y a de corps qu�en Christ, qui est le Chef (verset 20), ni d�unit� que dans l�Esprit (verset 13).

Verset 22

Dans les paroles qui pr�c�dent, Paul reprend les membres du corps de Christ m�contents de la part que Dieu leur a faite et y trouvant des motifs de d�couragement, de d�fiance, ou d�infid�lit�.

Ici, au contraire, il censure ceux qui, plus richement dou�s, du moins � leurs propres yeux, n�estiment � leur juste valeur d�autres de leurs fr�res diff�remment partag�s.

Cette pens�e devient plus frappante encore si l�on se repr�sente vivement l�image par laquelle Paul l�exprime?: l��il est certainement l�un des plus pr�cieux membres du corps, mais lorsqu�il tend vers un objet, il ne peut y atteindre sans la main, ou bien lorsqu�il est bless� ou troubl� par quelque corps �tranger, il ne saurait s�en d�livrer sans la main.

La t�te est infiniment sup�rieure aux pieds et, toutefois, elle ne peut sans eux ex�cuter ses pens�es. C�est que ni l��il, ni la main, ni les pieds, ni la t�te ne sont rien par eux-m�mes, mais uniquement par l�esprit qui les anime et dont ils sont les instruments. Ainsi doit-il en �tre dans le corps de Christ, anim� de son Esprit.

Verset 25

L�ap�tre pr�sente ici (versets 22-25), la m�me image sous une autre face?; il distingue dans le corps des membres honorables et d�autres qui le sont moins (par exemple les pieds)?; or, comme l�homme prend un soin particulier de ces derniers, tandis que les autres (par exemple le visage) n�en ont pas besoin, ainsi Dieu, dans sa condescendante bont�, honore les membres les plus obscurs du corps de Christ (verset 24), et nous devons l�imiter, afin qu�au lieu de nous diviser au sujet de ses dons, nous prenions un m�me tendre soin de ceux qui, en apparence, sont les moins honor�s.

Ceci s�appliquait surtout d�une mani�re frappante aux dissensions orgueilleuses qui r�gnaient � Corinthe?; mais o� est-ce que la charit� ne trouvera pas � exercer un tel devoir??

Verset 26

Dans le corps humain, cette souffrance de tout le corps quand un des membres souffre (ou l�inverse) a toujours lieu, parce qu�il n�y a l� qu�une seule et m�me vie.

C�est de cette n�cessit� absolue et organique que nous devons apprendre combien est vraie la belle pens�e exprim�e par Paul (comparer Romains�12.15, note).

Verset 27

Grec?: �?Ses membres en partie?� c�est-�-dire chaque membre faisant partie du corps de Christ.

C�est comme s�il disait?: �?Quelque �lev� que tu sois dans l��glise, tu n�en es qu�une faible partie, tu n�y es pas tout?; vois donc si tu te soumets humblement � l�ensemble, en contribuant � son bien?�. C�est par ces mots que l�ap�tre en vient � l�application de l�image qu�il a d�velopp�e jusqu�ici.

Verset 30

C�est pour en venir � ces questions impressives que l�ap�tre a �num�r� encore une fois les dons divers conf�r�s par Dieu � son �glise et c�est ainsi que, pour confondre tout orgueil, il applique a ses lecteurs la comparaison du corps humain (verset 15 � 26).

Dans sa premi�re �num�ration (versets 4-10), il n�a mentionn� les charges ou minist�res (services) que sommairement (verset 5)?; ici il les reprend en d�tail (verset 28). L�ordre o� il les place est intentionnel (comparer �ph�siens�4.11).

Les ap�tres, les t�moins authentiques de J�sus-Christ, les fondateurs de son �glise, ceux qui l�ont form�e dans la doctrine et dans la vie, occupent le premier rang, une position unique?; les proph�tes (voir sur la proph�tie, 1 Corinthiens 14) viennent ensuite, avant les docteurs, parce que bien, que moins importants � certains �gards, ils recevaient de Dieu pour l��glise des r�v�lations directes, de salutaires avertissements, expression de la volont� divine?; les docteurs sont ceux qui avaient le don de sagesse et de science (verset 10, note).

Parmi les dons, il en est deux que l�ap�tre n�avait pas nomm�s cidessus?: ce sont les secours et les administrations (verset 28). Les premiers ont pour objet les soins donn�s aux pauvres et aux malades, les seconds d�signent le don de gouverner, d�administrer les affaires pratiques dans l��glise.

Comme ces deux genres d�activit� ont rapport aux choses ext�rieures, malgr� leur importance, l�ap�tre les place en derni�re ligne avec le don des langues et de leur interpr�tation, auquel nous reviendrons avec lui (chapitre 14).

Cela �tabli, il cherche � humilier par ses questions pressantes (versets 29 et 30) ceux des chr�tiens qui, dans leur orgueil, pr�tendaient � toutes les charges et � tous les dons, au lieu de se soumettre avec d�f�rence � ceux qui les avaient re�us et d�en profiter pour leur �dification. Ces questions, o� perce une sainte ironie, ne sont point d�plac�es aujourd�hui dans certaines �glises (voir verset 10, note).

Verset 31

Voir 1 Corinthiens 13. Il n�y a pas dans le grec?: �?des dons meilleurs?� (Ostervald), ou?: �?plus excellents?� (Martin), mais les dons les meilleurs, c�est-�-dire ceux qui tendent le plus directement et le plus puissamment, non � glorifier l�homme, mais � �difier l��glise de Dieu.

Or, ces dons les meilleurs, c�est � 1 Corinthiens 14 qu�il les d�signera, par opposition � d�autres que les Corinthiens exaltaient d�une mani�re indue.

Mais avant cela, il veut leur montrer dans l�amour (qui n�est jamais nomm� comme un don, un charisme) ce qui doit animer, diriger, sanctifier tous les dons et sans lequel ils ne seraient rien. On dirait qu�il lui tarde d�interrompre sa dissertation pour parler de l�amour?; il emploie le pr�sent?: je vous montre et il appelle la charit� une �?voie par excellence?� (grec).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Corinthians 12". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/1-corinthians-12.html.