Bible Commentaries
1 Jean 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-21

Plan du commentaire biblique de 1 Jean 4

�prouvez les esprits

Ne vous fiez pas � tout esprit�; mettez les esprits � l��preuve pour voir s�ils sont de Dieu. Celui qui confesse J�sus-Christ comme venu en chair a l�Esprit de Dieu�; celui qui ne le confesse pas a l�esprit de l�ant�christ, qui appara�t d�j� dans le monde (1-3).

Les enfants de Dieu et les enfants du monde

Jean d�clare � ses lecteurs que, n�s de Dieu, ils ont vaincu les adversaires par la puissance de Celui qui est en eux. Les faux proph�tes se font �couter du monde, dont ils parlent le langage. Les chr�tiens sont �cout�s de ceux qui connaissent Dieu, mais pas de ceux qui ne le connaissent point. Ce sont l� les signes distinctifs de l�esprit de v�rit� et de l�esprit d�erreur (4-6).

L�Esprit de Dieu nous pr�munit contre l�esprit de l�ant�christ

Verset 1

L�Esprit de Dieu nous pr�munit contre l�esprit de l�ant�christ (1-6)

C�est-�-dire � tout docteur ou proph�te qui parle et enseigne en se donnant pour inspir� de Dieu (comparer 1�Corinthiens�14.32?; 1�Corinthiens�12.3?; 1�Corinthiens�12.10?; 2�Thessaloniciens�2.2?; 1�Timoth�e�4.1). L�ap�tre vient d�invoquer le t�moignage du Saint-Esprit en nous, comme preuve que nous sommes en communion avec Dieu (1�Jean�3.24)?; mais il se souvient que plusieurs pr�tendent � ce t�moignage, tout en �tant dans de mortelles erreurs et il met ses fr�res en garde contre ces faux docteurs. Il r�p�te ici des avertissements d�j� donn�s (1�Jean�2.18 et suivants). On remarque d�ailleurs (Kr�ger), dans le mouvement de la pens�e de Jean, un parall�lisme frappant entre les deux premi�res parties de l��p�tre (1�Jean�1.5-2.17 et 1�Jean�2.28-3.18). Les deux d�veloppements, apr�s des exhortations � l�amour fraternel, aboutissent � la question christologique (1�Jean�2.18-27 et versets 1-6).

Il y a des faux proph�tes sous la nouvelle Alliance, comme il y en eut sous l�ancienne. Ils sont (grec) sortis dans le monde (2�Jean�1.7)?; pouss�s par l�esprit de mensonge qui les anime, ils vont r�pandre leurs erreurs. Il est donc n�cessaire d��prouver les esprits (comparez 1�Thessaloniciens�5.21) pour savoir s�ils sont de Dieu, c�est-�-dire si c�est Dieu qui les envoie, si l�Esprit de Dieu (verset 2) parle en eux. La doctrine qu�ils annoncent est le signe certain de la pr�sence ou de l�absence de l�Esprit de Dieu.

Verset 3

Comparer 1�Jean�2.22?; 1�Jean�2.23, notes.

Ici l�ap�tre dit plus explicitement que dans le premier passage ce qu�il entend par confesser J�sus-Christ venu en chair?: c�est professer la foi au Christ historique comme Fils de Dieu, comme Parole de Dieu qui est devenue chair, qui a rev�tu notre humanit� d�une mani�re r�elle et d�finitive. Cette derni�re pens�e est exprim�e par le participe parfait, qui indique un fait accompli dont les cons�quences demeurent (voir sur l�incarnation Jean�1.14, 1re note et sur le mot chair appliqu� � J�sus-Christ, Romains�1.3?; Romains�1.4, note).

La confession de J�sus-Christ, venu en chair est le principal signe auquel les chr�tiens pourront discerner les esprits et savoir s�ils viennent de Dieu. Ce grand fait de l�incarnation implique celui de la r�demption.

La divinit� du Christ, l�incarnation, est le christianisme lui-m�me et il est assez clair qu�elle ne saurait �tre rien de moins. Pour qui admet�?Emmanuel?�ou�?la Parole faite chair?�, tout est l� et cette doctrine est d�s lors � celle de la r�demption ce que le contenant est au contenu.� Vinet

Ce fait enti�rement reconnu nous pr�munit contre toute erreur essentielle et montre que nous poss�dons la v�rit� sur Dieu, sur l�homme, sur le p�ch�, sur l��uvre de la gr�ce en nous. Aussi Paul, quoique � un autre point de vue, tient-il le m�me langage que Jean (2�Corinthiens�5.19?; Colossiens�1.13-20).

Selon son habitude, Jean exprime sa pens�e, d�abord positivement au verset 2, puis n�gativement au verset 3. Dans ce dernier verset, la le�on de B, A, que nous avons admise avec tous les critiques actuels, porte seulement les mots?: �?Et tout esprit qui ne confesse pas J�sus?�. En grec, ce dernier nom est pr�c�d� de l�article?: le J�sus, qui vient d��tre d�fini comme �?venu en chair?�

Le texte re�u porte?: �?Qui ne confesse pas J�sus-Christ venu en chair?�. On suppose que cette formule a pass�, par inadvertance, du verset 2 au verset 3. Mais il faut reconna�tre que ces mots se lisent au verset 3 dans la Peschito et que le Sina�ticus les renferme, avec cette seule diff�rence qu�il porte?: �?J�sus le Seigneur venu en chair?�.

Enfin la le�on compl�te se trouve d�j� dans Polycarpe (�p�tre aux Philippiens chapitre 7). Elle est aussi plus en harmonie avec le style de Jean, qui aime ces antith�ses sym�triques. Si malgr� ces raisons qu�on peut all�guer en sa faveur, les critiques s�accordent � admettre le texte plus simple?: le J�sus, c�est, entre autres, � cause du t�moignage de l�historien eccl�siastique Socrate (vers 440), qui rapporte que d�anciens manuscrits portaient?: �?Et tout esprit qui dissout J�sus, n�est point de Dieu?�. Cette variante se retrouve chez Ir�n�e, Origine, Augustin et dans la Vulgate. Elle n�est probablement pas authentique, mais elle rend tr�s bien la pens�e contenue dans l�expression vague?: qui ne confesse pas.

L�intention de Jean est de combattre l�erreur, naissante alors, qui consistait � dissoudre, � d�truire J�sus, en s�parant l�homme d�avec le Christ divin, qui ne se serait uni � lui que pour un temps, erreur appel�e plus tard doc�tisme. Voil� pourquoi Jean unit �troitement ces deux termes?: J�sus-Christ, venu en chair.

Voir 1�Jean�2.18, 2e note. D�autres traduisent?: ne pas confesser J�sus, c�est l� l�esprit ou le propre ou l�action de l�ant�christ. Il faut du discernement pour reconna�tre l�esprit de l�ant�christ, parce qu�il se produit sous les dehors de la v�rit�. �?Satan se d�guise en ange de lumi�re?� (2�Corinthiens�11.14).

Verset 4

Celui qui est en vous, c�est Dieu qui habite, par son Saint-Esprit, dans l��me de ceux qui sont �?n�s de lui?� (1�Jean�2.20?; 1�Jean�2.27?; comparez 1�Jean�3.9).

Par sa pr�sence il leur atteste qu�ils sont de Dieu (versets 1 et 3) et il leur donne l�assurance d�une pleine victoire, puisque lui, qui est en eux, est plus grand, plus puissant que le prince de ce monde.

Cette victoire sur les proph�tes de mensonge, ils l�ont d�j� remport�e et ils la remporteront jusqu�au bout, c�est ce qu�implique le verbe au parfait (comparer 1�Jean�2.12?; 1�Jean�2.13?; Jean�16.33).

Verset 5

Grec?: disent des choses venant du monde.

Verset 6

Quand nous avons � �?�prouver les esprits?�, voici le signe certain auquel nous discernerons l�esprit de la v�rit� et l�esprit de l�erreur?: ceux qui ont le second, sont du monde et se trahissent par leur langage.

Ils parlent comme �tant du monde, c�est-�-dire que, tout en pr�tendant avoir la v�rit� de Dieu, ils la proposent dans un esprit et sous des formes qui plaisent au monde et c�est pour cela que le monde les �coute. Et cela m�me est un nouveau pi�ge pour les enfants de Dieu, trop souvent tent�s de voir dans le succ�s un signe de v�rit�.

Jean rel�ve donc l�opposition irr�ductible qu�il y a entre l�esprit du monde et l�esprit de Dieu, entre le langage des faux docteurs qui recueille l�approbation du monde et le t�moignage des chr�tiens qui n�est re�u que par celui qui ob�it � Dieu?: Qui conna�t Dieu nous �coute, qui n�est point de Dieu ne nous �coute pas. Et cette opposition, le Ma�tre l�a exprim�e aussi vivement que le disciple (Jean�3.31?; Jean�8.23-47?; Jean�10.2-5?; Jean�18.37).

Quiconque donc veut l�affaiblir, l�effacer par un enseignement qui flatte les penchants du monde, n�a pas l�esprit de la v�rit�, mais l�esprit de l�erreur (grec de l��garement).

Verset 7

Communion avec Dieu par l�amour dont Dieu nous a rendus capables en nous aimant et nous donnant son Fils

Jean invite ses fr�res � s�aimer mutuellement�; ce sera le moyen de conna�tre Dieu qui est amour. Son amour s�est manifest� par l�envoi de son Fils, en qui nous avons la vie. Nous n�avons pas aim� Dieu les premiers, mais lui nous a donn� son Fils pour couvrir nos p�ch�s. Dieu est invisible. Il demeure en nous quand nous nous aimons les uns les autres (7-12).

Communion avec Dieu attest�e par l�Esprit et manifest�e dans la confession du Fils de Dieu. Connaissance exp�rimentale de l�amour divin

Nous reconnaissons que nous demeurons en Dieu au fait qu�il nous a donn� son Esprit�; nous t�moignons qu�il a donn� son Fils au monde comme Sauveur�; celui qui confesse J�sus, comme le Fils de Dieu, demeure en Dieu. Ainsi nous connaissons, par l�exp�rience de la foi, l�amour de Dieu, manifest� dans notre vie et nous demeurons dans cet amour (13-16).

L�amour fondement de notre assurance

L�amour ainsi rendu parfait nous rassure pour le jugement, car, tout en demeurant dans ce monde hostile, nous avons avec Dieu les m�mes relations que J�sus a avec lui dans la gloire. L�amour parfait exclut cette crainte qui na�t du sentiment de la culpabilit� et qui est le ch�timent du p�ch�. Celui qui �prouve cette crainte n�est pas parfait dans l�amour. Nous aimons Dieu, parce qu�il nous a aim�s le premier�; et cet amour nous oblige � aimer nos fr�res, sous peine d��tre des menteurs�; car celui qui n�aime pas son fr�re qu�il voit ne peut aimer le Dieu invisible. De plus, nous avons de lui le commandement expr�s d�aimer nos fr�res (17-21).

Dieu est amour, l�amour et la foi (7-21)

Par ces paroles, l�ap�tre revient au sujet qu�il affectionne avant tout, l�amour fraternel, dans lequel il voit l�essence de la vie chr�tienne (comparer 3.11-23). Il l�envisage ici sous des aspects nouveaux. Deux commentateurs r�cents traduisent par l�indicatif, comme au verset 19 �?Nous nous aimons les uns les autres, parce que l�amour est de Dieu?�. L�imp�ratif plus naturel dans ce contexte o� l�exhortation domine (1�Jean�4.11?; 1�Jean�3.11 et suivants).

Cette pens�e est compl�t�e dans 1�Jean�5.1?; elle est de la plus haute importance pour l�intelligence de ce qui suit. L�amour dont l�ap�tre parle n�est point de l�homme naturel, il est de Dieu, il vient de lui, car c�est Dieu qui l�a manifest� au monde en donnant son Fils unique (1�Jean�4.9, Jean�3.16) et celui-l� seul l��prouve qui est n� de Dieu et � qui Dieu a fait ainsi part de sa propre nature, qui est l�amour (comparer 1�Jean�3.9?; Jean�1.12-13?; Jean�3.5).

Toute affection qui n�est pas inspir�e et sanctifi�e par l�Esprit de Dieu, n�est point cet amour qui, aux yeux de Jean, comme de tous les ap�tres (1�Corinthiens�13.1 et suivants) est l�essence de la vie chr�tienne, parce qu�il est le fruit de la foi, ou plut�t qu�il est Dieu m�me dans ses enfants n�s de lui (comparer Romains�5.5).

Voir sur cette vraie connaissance de Dieu, 1�Jean�2.3-6, note et plus sp�cialement, sur le rapport intime entre conna�tre et aimer, le verset suivant. L�amour est le signe de la vraie connaissance de Dieu et de la naissance d�en haut (verset 8).

Verset 8

Dieu est amour. Il n�y a pas lieu de commenter ce mot insondable, cette sublime d�finition de Dieu, inspir�e par son Esprit � un c�ur qui vivait dans la plus intime communion avec lui. Mais il faut noter le but que se propose Jean quand il donne cette d�finition de Dieu.

Il avait affirm� que �?Dieu est lumi�re?�, afin de faire sentir que quiconque �?marche dans les t�n�bres?� ne peut avoir aucune communion avec lui (1�Jean�1.5-7)?; il proclame maintenant que Dieu est amour, pour d�montrer sans r�plique que celui qui n�aime pas n�a pas connu Dieu et n�est pas �?n� de lui?�, puisqu�il ne lui ressemble pas.

De sorte que cette parole, qui respire tout ce qu�il y a de plus profond et de plus tendre dans l�amour divin, est en m�me temps d�entre les plus s�v�res et les plus exclusives du Nouveau Testament.

Le verbe aimer, dans versets 7 et 8, est sans r�gime. Sans doute, il ressort de l�exhortation par laquelle d�bute le verset 7, que l�objet de l�amour, ce sont nos fr�res. Mais l�important, aux yeux de l�ap�tre, c�est l�amour lui-m�me, ind�pendamment de son objet. Selon qu�un homme poss�de ou non le v�ritable amour, il conna�t Dieu ou ne le conna�t pas, il est n� de Dieu ou est encore dans son �tat naturel (comparer verset 7, 2e note).

Verset 10

Ces deux versets (versets 9 et 10) ne paraissent, au premier abord, que la r�p�tition l�un de l�autre, mais la m�me pens�e d�abord indiqu�e, est reprise par l�ap�tre pour �tre contempl�e dans de nouvelles profondeurs. �?Dieu est amour?�, comment a-t-il t�moign� son amour??

Si aimer, c�est se donner, Dieu a aim� de cette mani�re quand il nous a donn� cet autre lui-m�me, son Fils unique. Par ce don, son amour a �t� manifest�, il l�a �t� en nous (Weiss), car pour le conna�tre parfaitement, il ne suffit pas de consid�rer l�apparition historique du Fils?; il faut que l�Esprit le glorifie en nous (Jean�16.14?; Galates�1.16).

C�est ce qu�indique aussi le verbe au parfait qui exprime une manifestation permanente.

D�autres traduisent?: parmi nous. La traduction?: son amour envers nous doit �tre rejet�e.

Pourquoi cette manifestation de l�amour de Dieu par l�envoi du Fils dans le monde?? Afin que nous vivions par lui, qui est la vie (comparer Jean�3.16).

Mais ce n�est pas tout?: ceux que Dieu a ainsi aim�s l�avaient-ils pr�venu par leur amour?? Nullement?; ce n�est pas nous qui avons aim� Dieu. En �taient-ils dignes du moins par leur saintet�?? Bien moins encore?: Dieu a d� envoyer son Fils comme propitiation pour nos p�ch�s?; ces p�ch�s faisaient de l�homme un �tre oppos� � la nature du Dieu qui est lumi�re. De sorte que non seulement l�amour de Dieu est tout � fait gratuit, non m�rit�, mais que, pour nous rendre capables de le comprendre et d�y r�pondre, il a fallu le profond myst�re de propitiation (m�me terme que 1�Jean�2.2), nouvelle et insondable manifestation de l�amour de Dieu.

Sous une forme diff�rente, ces pens�es sont en parfaite harmonie avec celles que Paul expose Romains�5.6-10.

Verset 11

1�Jean�3.11?; Jean�13.34. L�amour des enfants de Dieu les uns pour les autres doit �tre de m�me nature que l�amour de Dieu envers eux?; il est produit par la connaissance de cet amour (verset 9).

Verset 12

Le Dieu invisible, inaccessible, s�est manifest� � nous par son Fils unique (1�Jean�4.9?; 1�Jean�4.10?; Jean�1.18) et il se manifeste en nous par la communion de l�amour fraternel qui est une preuve sensible de sa pr�sence, de sa communion intime avec nous.

Son amour est alors parfait (ou accompli, consomm�, H�breux�5.9) en nous, parce que nul ne peut aimer v�ritablement ses fr�res, sinon celui en qui Dieu a r�pandu son amour?; or, l� o� il a d�j� accompli cette �uvre de gr�ce par la r�g�n�ration d�un c�ur qui s�est ouvert pour recevoir l�amour de Dieu, il la poursuivra jusqu�� sa perfection.

Verset 13

1�Jean�3.24. Ce signe de notre communion avec Dieu n�est pas diff�rent de celui que donne l�ap�tre au verset pr�c�dent, car, comme Dieu est amour, son Esprit ne peut produire que l�amour.

Seulement ici Jean indique le moyen par lequel l�homme arrive � la communion de l�amour avec Dieu, � savoir son Saint-Esprit, qui r�g�n�re et purifie le c�ur pour verser ensuite le tr�sor de ses gr�ces (comparer Romains�5.5).

D�autres traduisent?: � ceci (� ce d�veloppement de l�amour fraternel par la communication de l�amour divin, verset 12) nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous, parce qu�il nous a donn� de son Esprit, qui nous conduit dans toute la v�rit� (Jean�16.13) et qui, par cons�quent, nous apprend � conna�tre l�amour, manifest� dans le don de Christ, comme l�essence de Dieu (versets 8 et 9), la source de tout amour et nous rend certains de la pr�sence de Dieu en nous (versets 12 et 13).

Verset 14

Voir versets 9 et 10, note. En exprimant encore la m�me pens�e, Jean insiste sur la certitude du t�moignage qu�il rend en sa qualit� d�ap�tre et de t�moin oculaire (comparer 1�Jean�1.1).

Verset 15

La confession du nom de J�sus, comme Fils de Dieu, Sauveur du monde, dans le sens expos� aux versets 9 et 10, cette confession, fruit de la foi et de l�amour, est aussi un signe tr�s important de notre communion avec Dieu. L� o� ce signe manque, il n�y a certainement ni foi, ni amour, ni communion avec Dieu.

Verset 16

L�ap�tre r�sume dans ces profondes paroles tout ce qu�il a dit depuis verset 8.

L�amour vient de Dieu qui est amour?; conna�tre et croire cet amour, y croire pour le conna�tre par exp�rience, pour le conna�tre tel que Dieu le manifeste (grec l�a) en nous (versets 9 et 10, note), enfin y demeurer, en faire sa vie habituelle et intime, c�est demeurer en Dieu et avoir Dieu en nous, expression la plus compl�te de la communion d�une �me avec Dieu.

Verset 17

C�est en cela, dans le fait que nous demeurons en Dieu et Dieu en nous (verset 16) fin du verset, que l�amour est rendu parfait (est accompli, consomm�) chez (grec avec) nous, non seulement en nous personnellement, mais dans nos relations avec nos fr�res, dans la communaut� des croyants.

Le but en vue duquel l�amour est ainsi accompli en nous, c�est que nous ayons de l�assurance au jour du jugement.

D�autres traduisent?: �?L�amour est rendu parfait en nous en ce que nous aurons de l�assurance?�. D�autres encore?: �?Voici comment l�amour est rendu parfait en nous (afin que nous ayons de l�assurance au jour du jugement), c�est que tel il est, tels nous sommes?�.

Jean revient � l�id�e d�j� �nonc�e dans 1�Jean�2.28 et 1�Jean�3.19-21. Cette assurance devant Dieu, nous l�aurons au jour du jugement, au grand jour o� notre destin�e �ternelle sera arr�t�e.

Dans 1�Jean�2.28, Jean exhortait ses fr�res � demeurer en Dieu pour avoir cette assurance. Dans 1�Jean�3.18-21, il la faisait d�pendre d�un v�ritable amour fraternel. Dans notre passage, elle est le privil�ge de celui qui demeure dans l�amour et par l� m�me demeure en Dieu et a Dieu demeurant en lui (verset 16).

Enfin, cette assurance est motiv�e par le fait que notre position devient ainsi semblable � celle de J�sus, notre Sauveur?: tel il est, tels nous sommes en ce monde. Tel il est, maintenant dans la gloire du ciel et non tel il �tait pendant son s�jour sur la terre. Le verbe au pr�sent montre que Jean dirige les regards de ses fr�res vers le Christ glorifi�, parfaitement uni � son P�re et les invite � r�aliser, dans l�amour, une semblable union entre eux, au sein de ce monde, qui leur est hostile, mais qu�ils ont pour mission d�amener � la foi en lui donnant le spectacle de leur parfaite unit� (Jean�17.21).

Verset 18

La pleine assurance dont Jean vient de parler, m�me � la pens�e du jugement (verset 17), est incompatible avec la crainte.

L�amour, en effet, loin de redouter son objet, le d�sire et ne demande qu�une communion toujours plus intime avec lui?; plus l�amour grandit et s�approche de la perfection, plus il bannit la crainte.

La raison qu�en donne l�ap�tre est tout � fait conforme � la nature des choses?: la crainte implique ch�timent, c�est-�-dire qu�elle r�sulte de la s�paration de l��me et de Dieu, elle est le sentiment de culpabilit� qui saisit le p�cheur, ce malaise, ce tourment de sa conscience qui est le premier ch�timent du p�ch� (Gen�se�3.10) et qui restera son ch�timent �ternel, � moins qu�il n�y ait pardon et r�conciliation.

Or, il est bien �vident que l� o� cette crainte subsiste encore, la r�conciliation n�a pas eu lieu ou n�a pas �t� pleinement saisie par la foi, la communion n�a pas �t� r�tablie, l�amour ne r�gne pas, n�est pas parfait.

Verset 19

Le texte re�u (majuscules) porte?: �?Nous l�aimons?�. Codex Sinaiticus porte?: Nous aimons Dieu. Mais le verbe sans r�gime est probablement la le�on originale (B, A) Notons enfin les variante de A?: �?Nous donc, aimons, parce que Dieu nous a aim�s le premier?�.

Quant � la pens�e de ce verset, elle r�sume admirablement la doctrine chr�tienne.

Si d��tre aim�, c�est toute la dogmatique de l��vangile, aimer c�en est toute la morale.� A. Monod

Mais ce que Jean rel�ve surtout, c�est que l�amour de Dieu nous a pr�venus, nous pr�vient toujours. Nous serions incapables d�aimer, si Dieu n�inspirait l�amour � notre c�ur en nous aimant le premier.

Verset 20

Comparer verset 12, note.

L�amour pour Dieu et pour nos fr�res est tellement le m�me amour, qu�il est impossible d�aimer l�un sans aimer les autres. Pr�tendre aimer Dieu quand on hait le prochain, c�est mentir, expression �nergique, par laquelle Jean veut dissiper les illusions qu�on se fait si facilement � cet �gard.

Il en donne pour preuve le fait qu�il nous est plus facile d�aimer ce qui se voit que ce qui ne se voit pas.

Le fr�re dans lequel Dieu habite par son Esprit, par son amour, est une manifestation visible de Dieu?: (verset 12) comment donc pr�tendre aimer Dieu dans son �tre invisible, si nous ne l�aimons pas dans ses enfants?? Quelle contradiction et quel mensonge?!

Nous avons tous les Jours sous nos yeux des occasions de t�moigner � Dieu notre amour en la mani�re qu�il le veut et nous en d�sirons peut-�tre d�autres qu�il ne veut pas?: Tromperie et illusion?!� Quesnel (comparer 1�Jean�5.1?; 1�Jean�5.2)

Verset 21

Autre raison pour laquelle l�amour du prochain est ins�parable de l�amour de Dieu?: Dieu lui-m�me nous a command� d�aimer nos fr�res.

Le commandement de l�amour fraternel est donc impliqu� dans le commandement d�aimer Dieu et il est directement exprim� dans le sommaire de la loi (Marc�12.31). Il est aussi �crit par l�Esprit de Dieu en tout c�ur chr�tien.

Plusieurs interpr�tes rapportent � J�sus-Christ les mots?: Nous avons re�u de lui, d�apr�s 1.5 et 2.25, o� se trouve une tournure semblable. Nous aurions ici une parole de J�sus qui n�a pas �t� conserv�e dans les �vangiles (comparer cependant Luc�10.26-37).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 John 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/1-john-4.html.