Bible Commentaries
1 Rois 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-34

Plan du commentaire biblique de 1 Rois 4

Ce chapitre d�crit la grandeur du r�gne de Salomon et montre ainsi le plein accomplissement du songe de Gabaon. Il contient?:

  1. la liste des hauts fonctionnaires de Salomon, versets 2 � 6
  2. celle des douze intendants �tablis sur le pays, versets 7 � 20
  3. le tableau de la puissance de Salomon et de la splendeur de sa cour, versets 21 � 28
  4. de la sagesse de ce roi, versets 29 � 34. Ce sujet sera repris et d�velopp� dans les chapitres 9 et 10, apr�s le r�cit de la construction du temple (chapitres 5 � 8) qui fut le point culminant de ce r�gne.

Verset 1

Sur tout Isra�l. C��tait la premi�re fois que les douze tribus �taient r�unies sous un m�me sceptre sans aucune contestation?; ce fut aussi la derni�re.

Verset 2

Comme cette liste fait mention de deux hommes qui avaient �pous� des filles de Salomon, elle doit dater d�un moment d�j� plus avanc� de son r�gne. Les listes analogues du temps de David (2�Samuel�8.12-18?; 2�Samuel�20.23-24) sont plus modestes. Il faut remarquer aussi que dans ces derni�res les officiers militaires sont en t�te, tandis que sous Salomon, le roi de paix, les fonctionnaires religieux et civils occupent la premi�re place.

Fils de Tsadok, proprement petit-fils par Ahimaats, d�apr�s 1�Chroniques�6.8-9. Dans ce passage des Chroniques, la remarque du verset 10?: qui exer�a la sacrificature dans la maison que Salomon b�tit, a �t� transpos�e du verset 9 par la faute d�un copiste et se trouve ainsi appliqu�e � tort � un Azaria post�rieur.

�tait le sacrificateur?: le sacrificateur par excellence, le souverain sacrificateur qui eut le privil�ge d�exercer le premier les saintes fonctions dans le nouveau temple.

Verset 3

Sisa, probablement le m�me que S��a, mentionn� comme secr�taire de David 2�Samuel�20.25?; sa charge aurait ainsi pass� � ses deux fils sous le r�gne de Salomon.

J�hosaphat?: voir 2�Samuel�20.24.

R�dacteur des chroniques?: historiographe charg� de consigner dans les archives les principaux �v�nements du r�gne. Une pareille charge existait dans tous les �tats de l�Orient (Esther�2.23?; Esdras�6.1). Les documents renferm�s dans ces archives ont probablement �t� une des sources de nos livres des Rois (1�Rois�11.41?; 1�Rois�14.29, etc.).

Verset 4

B�na�a?: voir 1�Rois�2.35.

Tsadok et Abiathar. Ils avaient exerc� simultan�ment la fonction de grands sacrificateurs sous David et au commencement du r�gne de Salomon (voir 2�Samuel�20.25, note)?; Azaria (verset 2) leur succ�da dans le nouveau temple.

Verset 5

Azaria, fils de Nathan?: pour le distinguer de celui nomm� au verset 2. Si ce Nathan �tait le proph�te de ce nom, il serait probablement d�sign� comme tel?; il s�agit peut-�tre de Nathan, le fils de David (2�Samuel�5.14, comparez 2�Samuel�8.18).

Chef des intendants?: des douze intendants qui vont �tre mentionn�s.

Zabud, fils de Nathan, sacrificateur?: d�un autre Nathan, celui-ci de race sacerdotale.

Conseiller intime, proprement ami, camarade, comme Chusa� pour David, 2�Samuel�16.16?; 1�Chroniques�27.33.

Verset 6

Intendant du palais, proprement?: sur la maison?; le grand chambellan, pr�sidant au service int�rieur de la maison du roi (1�Rois�18.3?; 2�Rois�18.18). Cette charge n�est pas mentionn�e sous David.

Adoniram ou Adoram?: le m�me que 2�Samuel�20.24?; 1�Rois�5.14?; 1�Rois�12.18. Il occupa donc sa charge depuis les derniers temps du r�gne de David jusqu�au commencement de celui de Roboam.

Verset 7

La liste des intendants (7-20)

Leur nombre correspondait � celui des mois de l�ann�e?; c��taient une sorte de fermiers g�n�raux, charg�s de lever des imp�ts, pr�pos�s chacun � un territoire d�termin�, avec la t�che de fournir � l�entretien du roi et du nombreux personnel de la cour. Comme ces imp�ts �taient pay�s en nature, le pays �tait divis� en douze d�partements, plus ou moins �tendus selon la richesse et la fertilit� des diff�rents districts. Ces d�partements ne co�ncidaient point avec le territoire des tribus. Ils sont mentionn�s ici, non d�apr�s leur position g�ographique, mais apparemment d�apr�s l�ordre suivant lequel les intendants livraient leurs produits, chacun pendant un mois de l�ann�e. Cinq de ces intendants, au lieu d��tre d�sign�s par leurs noms propres, le sont par celui de leur p�re (fils de). Peut-�tre �tait-ce vraiment leur nom?: Benhur, Bend�ker, etc. Cependant cette forme n�est pas ordinaire en h�breu. On ne s�explique pas bien cette d�nomination.

Verset 8

La montagne d��phra�m?: la partie centrale, l�un des districts les plus cultiv�s de la Palestine.

Verset 9

Makats?: ville inconnue?; en tout cas, comme les trois villes suivantes, situ�e dans le territoire de Dan, � l�ouest du pr�c�dent.

Verset 10

Arubboth?: ville inconnue, mais, d�apr�s les deux noms qui suivent, dans la tribu de Juda (Josu�12.17?; Josu�15.35), au sud du d�partement pr�c�dent.

Verset 11

Cet intendant �tait peut-�tre neveu de David (1�Samuel�16.8), cousin de Salomon et devenu son gendre.

Dor, ville au bord de la mer, au nord de C�sar�e, d�signant ici la fertile plaine de Saron (Josu�11.2?; Josu�17.11).

Verset 12

Baana, fils d�Ahilud?: sans doute le fr�re de J�hosaphat du verset 3.

Thaanac et M�guiddo?: deux villes sur le flanc septentrional de la cha�ne du Carmel, � la limite sud-ouest de la plaine de Jizr�el.

Verset 13

Ramoth de Galaad?: Josu�21.38?; la partie m�ridionale des districts de Galaad et de Basan, � l�est du Jourdain.

Sur les bourgs de Ja�r, voir Nombres�32.41.

Argob?: district de Basan ou voisin de cette contr�e (voir Deut�ronome�3.4, note).

Verset 14

Mahana�m?: voir 1�Rois�2.8.

Verset 15

Nephthali?: au nord de la Palestine. Dans ce cas comme dans les suivants, les d�partements co�ncident avec les territoires des tribus.

Verset 16

Asser?: le long de la c�te, � l�ouest de Nephthali.

Aloth?: inconnue.

Verset 17

Issacar?: la partie septentrionale de la plaine de Jizr�el, entre Zabulon au nord et Manass� au sud.

Verset 18

Benjamin?: au nord de la tribu de Juda.

Verset 19

Le pays de Galaad?: le pays � l�est du Jourdain, d�duction faite des intendances d�j� mentionn�es versets 13 et 14 (voir Josu�12.2, Josu�12.4).

Un seul. Ce un seul fait contraste avec l��tendue de cette contr�e, qui avait compris autrefois deux royaumes.

Verset 20

Observation g�n�rale sur l��tat du peuple � cette �poque. Bien loin d��tre diminu� et appauvri par l�organisation luxueuse de la cour, telle qu�elle vient d��tre d�crite, le peuple se multipliait au contraire et vivait dans le bien-�tre et dans la joie. La s�curit� de l��tat social, succ�dant aux troubles de l��poque des Juges et aux guerres qui avaient caract�ris� le r�gne de David, favorisait le d�veloppement de la prosp�rit� g�n�rale. Ce ne fut qu�� la fin du r�gne de Salomon qu�un changement f�cheux se manifesta (1�Rois�12.4).

Comme le sable�?: allusion � la promesse Gen�se�22.17?; Gen�se�22.12.

Mangeaient, buvaient?: comparez L�vitique�26.3 et suivants.

Verset 21

La puissance de Salomon et la splendeur de sa cour (21-28)

Autant la maison royale de David contrastait d�j� avec la simplicit� de celle de Sa�l, autant celle de Salomon d�passait celle de David.

Dans le texte h�breu, le chapitre 5 commence avec notre verset 21.

Le fleuve?: l�Euphrate. Jamais le royaume d�Isra�l ne poss�da des limites aussi �tendues et ne vit s�accomplir plus litt�ralement la promesse faite � Abraham?: Gen�se�15.18 et suivants. Les peuplades environnantes (Tyriens, Moabites, Philistins), soumises par David, �taient comprises dans ces limites.

Tribut, litt�ralement?: des pr�sents?: la forme sous laquelle le tribut se paie en Orient (2�Chroniques�9.24-26).

Verset 22

Le cor?: selon les �valuations les plus probables, de la contenance d�environ deux hectolitres, ce qui porte � 180 hectolitres de farine la consommation journali�re de la cour. En admettant qu�un hectolitre donne cinquante kilogrammes de pain et en comptant un kilogramme par personne, il y aurait eu neuf mille kilogrammes par jour, soit la nourriture d�au moins neuf � dix mille personnes. Les trente b�ufs et les cent moutons pouvaient fournir au minimum 750 gramme de viande par jour et par personne, sans parler du gibier destin� plus sp�cialement � la table royale. Ces chiffres ne para�tront pas exag�r�s, si l�on se souvient que la maison royale comprenait un harem consid�rable, de nombreux domestiques, la garde du corps, les fonctionnaires et leurs familles, dont les appointements �taient pay�s en nature. Les anciens auteurs indiquent des chiffres �quivalents pour la consommation d�autres cours orientales, celle de Cyrus, par exemple.

Volailles?: traduction incertaine?; peut-�tre chapons ou oies.

Verset 24

Car il dominait� Ce verset, ainsi que le suivant, explique et justifie cette �norme consommation. Les revenus d�un aussi vaste empire, la situation prosp�re du peuple permettaient ces d�penses consid�rables.

En-de�� du fleuve. On traduit ordinairement ces mots par?: au-del� et l�on a pens� que si l�auteur �crivait de la sorte pour d�signer les pays � l�occident de l�Euphrate, c�est qu�il r�digeait son r�cit � l��poque et dans le pays de l�exil. Mais nous pensons que ces mots peuvent fort bien se traduire par?: en-de��?; comparez Josu�22.11, note.

Thiphsach ou Thapsacus, ville populeuse, sur la rive occidentale de l�Euphrate?; c��tait la limite extr�me du royaume, au nord-est?; Gaza, dans le pays des Philistins, non loin de la mer M�diterran�e, marque l�extr�mit� sud-ouest.

Les rois en-de�� du fleuve sont les rois des Syriens, des Moabites, des Philistins, soumis par David.

La paix avec tous ses sujets. La r�volte de Damas (1�Rois�11.23) ne se produisit qu�� la fin du r�gne.

Verset 25

Tableau de la prosp�rit� du peuple.

Juda et Isra�l?: les sujets du royaume proprement dit, en opposition aux habitants des provinces tributaires (2�Rois�18.31). En Palestine, la vigne s�enroule autour des figuiers plant�s pr�s des maisons. Elle est cultiv�e en forme de berceau, en sorte que la famille se repose sous sa vigne et sous son figuier. Les proph�tes appliquent cette image aux temps messianiques (Mich�e�4.4?; Zacharie�3.10).

Depuis Dan jusqu�� B�ers�ba?: extr�mit�s nord et sud de la Palestine (Juges�20.1). Cette paix reposait sur une force arm�e capable de d�fendre le pays.

Verset 26

Stalles?: peut-�tre r�teliers.

Quarante mille. D�apr�s 2�Chroniques�9.25, il faut lire quatre mille, ce qui s�accorde avec 1�Rois�10.26 et 2�Chroniques�1.14, qui attribuent � Salomon 1400 chars de guerre. Il fallait deux chevaux par chariot, ce qui faisait 2800 chevaux?; il y avait donc encore une r�serve de 1200 chevaux.

Chevaux de selle?: pour les courriers qui portaient les ordres du gouvernement dans les diff�rentes provinces (Esther�8.10, Esther�8.14) et pour l�arm�e.

Verset 27

Les intendants devaient aussi pourvoir � la nourriture des chevaux. Cette nourriture consistait en orge et en paille. L�avoine n�est pas cultiv�e en Orient.

Au lieu o� il r�sidait (le roi). Le roi variait ses r�sidences. On peut traduire aussi?: o� les chevaux se trouvaient?; car ils paraissent avoir �t� r�partis dans diff�rentes villes (1�Rois�9.19?; 1�Rois�10.26).

Verset 29

La sagesse du roi (29-34)

Cette grande prosp�rit� mat�rielle �tait accompagn�e d�une haute culture intellectuelle, due � l�impulsion donn�e par la personnalit� du roi.

Trois termes pour caract�riser cette sagesse extraordinaire?:

  • la sagesse, la sagesse pratique, la prudence dans la conduite des affaires
  • l�intelligence, la sagacit� pour r�soudre de difficiles probl�mes
  • l��tendue d�esprit, litt�ralement?: la largeur de c�ur?; l��rudition dans les diff�rents domaines de la science.

Comme le sable?: expression proverbiale pour exprimer la pl�nitude et l��tendue incommensurable.

Verset 30

Tous les fils de l�Orient?: les tribus nomades habitant l�Arabie � l�est et au sud-est de la Palestine, jusqu�� l�Euphrate, plus particuli�rement les Sab�ens et les Th�manites qui avaient une r�putation de sagesse et enfin aussi les Chald�ens, connus par leurs connaissances astronomiques (�sa�e�11.14?; J�r�mie�49.7-28).

La sagesse de l��gypte?: elle �tait proverbiale (�sa�e�19.11?; Actes�7.22). Celle des Grecs n�existait pas encore. La sagesse de Salomon surpassait celle de l�Orient et de l��gypte, surtout par son caract�re pratique. Elle avait pour principe, la crainte de l��ternel (Proverbes�1.7).

Verset 31

Ethan, H�man, Calcol et Darda?: sages isra�lites contemporains de Salomon?; vraisemblablement les m�mes que ceux qui sont mentionn�s 1�Chroniques�2.6?: Fils de Z�rach?: Zimri, Ethan, H�man, Calcol, Dara. Dans ce passage un cinqui�me nom est ajout� aux quatre autres, celui de Zimri et le dernier nom est Dara au lieu de Darda. Z�rach �tait lui-m�me un fils de Juda (Gen�se�38.30), le p�re de la famille des Z�rachites (Nombres�26.13, Nombres�26.20). D�apr�s 1�Chroniques�6.33-44, H�man et Ethan �taient tous deux L�vites et ma�tres-chantres de David (1�Chroniques�15.17, 1�Chroniques�15.19). Mais il arrivait que les L�vites, domicili�s dans une tribu, �taient envisag�s comme membres de la famille au sein de laquelle ils demeuraient?; comparez Juges�17.7?; 1�Samuel�1.1. Calcol et Darda seraient ainsi seuls les fils de Mahol. H�man et Ethan sont d�sign�s comme auteurs, l�un du Psaume 88, l�autre du Psaume 89.

Verset 32

Il pronon�a trois mille maximes?: il �non�a ses observations et ses exp�riences dans trois mille maschals, mot h�breu qui signifie?: sentence, maxime, comparaison, d�o� proverbe (voir Proverbes�1.1-6). Nous ne poss�dons plus qu�une faible partie de ces sentences dans le livre des Proverbes?; ce livre ne contient que 985 maschals et ceux-ci m�me ne sont pas tous de Salomon. Les mille et cinq cantiques n�existent plus, si l�on en excepte peut-�tre le Cantique des cantiques et les Psaumes 72 et 127, qui portent le nom de Salomon. Les chiffres de 3000 et de 1005 montrent que ces proverbes et ces cantiques avaient �t� r�dig�s et r�unis en recueils.

Verset 33

L��tendue d�esprit de Salomon (verset 29) se manifesta dans le fait qu�il cultiva avec succ�s non seulement la po�sie didactique et lyrique, mais encore les sciences naturelles.

Depuis le c�dre� jusqu�� l�hysope?: de l�arbre le plus gigantesque et le plus utile, jusqu�� la plante la plus petite et la plus insignifiante, l�hysope des murailles (Exode�12.22, note).

Salomon embrassa aussi dans ses �tudes le r�gne animal dans toutes ses branches. Avait-il �crit des ouvrages sur ces mati�res?? Nous l�ignorons. Le haut degr� du d�veloppement litt�raire chez les �gyptiens, les Chald�ens et les Assyriens � cette �poque, autoriserait � le penser.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Kings 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/1-kings-4.html.