Bible Commentaries
1 Pierre 2

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-25

Verset 1

Cette particule conclusive montre que l�ap�tre veut fonder l�exhortation qui va suivre sur ce qu�il a dit pr�c�demment.

En effet, il a insist� (1�Pierre�1.22?; 1�Pierre�1.23) sur l�amour fraternel, fruit de la r�g�n�ration par la Parole.

Il reprend ici cette double id�e pour demander aux chr�tiens?:

  1. de renoncer � tout ce qui est contraire � cet amour (verset 1)?;
  2. de se nourrir de l�aliment qui a op�r� leur r�g�n�ration, afin de cro�tre dans la vie nouvelle (versets 2 et 3).

Dissimulation?: grec hypocrisie (B), hypocrisies (majuscules)?; l�envie?: grec les envies.

Autant de vices incompatibles avec l�amour fraternel (1�Pierre�1.22), et que tous les �?r�g�n�r�s?� ont rejet�s (grec), d�pos�s, comme un v�tement sale (Zacharie�3.3-5?; Romains�13.12, �ph�siens�4.22?; Colossiens�3.8?; Jacques�1.21) par le fait m�me qu�ils sont n�s de nouveau.

La malice, ou m�chancet�, qui consiste en toute sorte de sentiments contraires � la charit� (1�Corinthiens�13.5-7), pousse � la fraude ou � la fausset� dans les proc�d�s dont nous usons envers nos fr�res?; nous couvrons ceux-ci du masque de la bienveillance, c�est l�hypocrisie ou les hypocrisies, le pluriel marquant les diverses occasions de dissimuler.

L�envie, excit�e par la sup�riorit� ou les avantages que poss�de le prochain, nous porte � prof�rer sur son compte toute esp�ce de m�disance.

Verset 2

N�s par la r�g�n�ration (1�Pierre�1.23).

Cette expression n�implique pas que tous les lecteurs fussent de nouveaux convertis, en effet, quel est le chr�tien qui ne doive pas, � certains �gards, se consid�rer toute sa vie comme un faible enfant?? L��tat le plus avanc� auquel nous puissions atteindre ici-bas est beaucoup moins �loign� de la premi�re enfance spirituelle qu�il ne l�est de la perfection et de la gloire. D�ailleurs, l�image du petit enfant �voque un ensemble de dispositions qui sont l�oppos� des vices indiqu�s au verset 1 (Matthieu�18.3). Cette image convenait admirablement � l�exhortation de rechercher l�aliment spirituel n�cessaire � l��me, puisque le nouveau-n� n�a qu�un d�sir, qu�un instinct, qui est de prendre le lait maternel, dont la vie m�me lui fait un besoin toujours renaissant (voir la note suivante).

Pur signifie non falsifi� (2�Corinthiens�2.17?; 2�Corinthiens�4.2), comme le lait que le petit enfant prend au sein de sa m�re.

Quant aux mots?: qui se trouvent dans la Parole, ils correspondent dans l�original � un adjectif d�riv� de logos, la parole. Par cette �pith�te, l�ap�tre veut probablement indiquer la source o� se puise le lait que ses lecteurs doivent d�sirer. Ce sens devient �vident si l�on fait attention que Pierre vient d�attribuer � la Parole la r�g�n�ration de ces nouveau-n�s (1�Pierre�1.23?; 1�Pierre�1.25). Or, ce qui a produit en eux la vie peut seul l�entretenir, la faire grandir.

De plus, l�ap�tre continue?: (verset 3) �?Si vous avez go�t� que le Seigneur est bon?�. J�sus, le Sauveur, que leurs �mes ont trouv� dans la Parole de l��vangile, est lui-m�me le lait qui les nourrit. La plupart traduisent cet adjectif par spirituel (�?le lait spirituel est celui que l�on boit avec l��me?�, Luther) ou par �?raisonnable?� (Calvin), d�apr�s le sens du mot en Romains�12.1. Mais cette interpr�tation convient beaucoup moins � l�ensemble de notre passage.

Le lait ne signifie point, comme chez Paul (1�Corinthiens�3.1-2), les premiers �l�ments de la doctrine, destin�s � ceux qui ne peuvent encore supporter une nourriture solide. La Parole est l�aliment des forts comme des faibles. Aussi est-ce d�elle que l�ap�tre attend pour tous la croissance, et cela, jusqu�au dernier terme, pens�e qu�il exprime par ce mot, omis � tort par le texte re�u?: pour le salut (la plupart des majuscules).

Verset 3

Psaumes�34.9. Le si n�exprime pas pr�cis�ment un doute, mais plut�t la condition du d�sir.

C�est une premi�re exp�rience du salut, qui seule nous le fait d�sirer toujours de nouveau, comme l�allaitement r�veille, chez l�enfant, le d�sir de la nourriture qui est sa vie.

Verset 4

Le vrai temple et le vrai sacerdoce en Christ

En vous approchant de Christ, pierre vivante, rejet�e des hommes, choisie de Dieu, formez un �difice o� vous entriez comme des pierres vivantes�; soyez un sacerdoce qui offre des sacrifices spirituels agr��s de Dieu, conform�ment � la parole de l��criture (4-6).

Les incr�dules et la race �lue

� vous, croyants, l�honneur�; pour les incr�dules, la pierre angulaire rejet�e devient une pierre d�achoppement. Mais vous �tes une race �lue, un sacerdoce royal, un peuple que Dieu s�est acquis pour annoncer les vertus de Celui qui vous a appel�s � sa lumi�re�; vous qui n��tiez pas un peuple, vous �tes maintenant le peuple de Dieu et vous avez obtenu mis�ricorde (7-10).

Christ, pierre de l�angle, la maison spirituelle, le peuple de Dieu (4-10)

L�image de la nutrition et de la croissance s�appliquait � la sanctification individuelle?; une nouvelle comparaison va caract�riser le d�veloppement collectif des chr�tiens formant une soci�t�.

Christ est d�sign� comme la pierre de l�angle, supportant l��difice (verset 6). Cette qualification �tait connue des lecteurs de l�Ancien Testament (�sa�e�28.16?; �sa�e�8.14?; Psaumes�118.22. Comparer Matthieu�21.42?; Actes�4.11).

Mais l�ap�tre y ajoute une id�e nouvelle par l��pith�te pierre vivante?: Christ n�est pas seulement la pierre angulaire de son �glise?; il en est la vie, comme la racine d�un arbre qui, � la fois, le fixe au sol et le nourrit (Jean�15.1 et suivants). C�est pourquoi aussi ceux qui sont �difi�s sur lui sont des �?pierres vivantes?� (verset 5?; comparez sur ce mot 1�Pierre�1.3, note).

Cette pierre est, dans tous les temps, r�prouv�e des hommes, mais devant Dieu, choisie et pr�cieuse. Pour entrer dans l��difice que Christ supporte, dont il est la vie, il faut s�approcher de lui, entrer avec lui dans une communion vivante (verset 5).

Notre ap�tre lui-m�me avait �t� d�sign� comme �?la pierre?� sur laquelle J�sus �?b�tirait son �glise?� (Matthieu�16.18 1re note)?; mais il ne pouvait en �tre le fondement vivant, capable de donner la vie aux autres pierres de l��difice.

Le terme grec employ� dans Matthieu�16.18 n�est pas le m�me que dans notre �p�tre. Il a plut�t le sens de �?roche?�, tandis qu�ici et dans les passages de l�Ancien Testament auxquels l�auteur fait allusion, c�est le mot qui signifie proprement pierre.

Verset 5

Soyez �difi�s?; ou en donnant au verbe le sens r�fl�chi?: �difiez-vous.

D�autres traduisent?: vous �tes �difi�s. Mais il est plus conforme au ton de l�exhortation, qui domine dans ce morceau, de voir dans ce verbe un imp�ratif et non un indicatif.

L�ordre?: �difiez-vous, n�est pas un non sens, puisqu�il a des pierres vivantes, capables par cons�quent de s�approcher elles-m�mes de l��difice.

Combien que un chacun de nous en son endroit soit temple de Dieu et soit ainsi appel� toutefois, il faut n�cessairement que tous soient assembl�s en un, afin qu�il se fasse un temple de tous. Cela se fait quand un chacun, se contentant de sa mesure, se contient dedans les limites de son office?; et n�anmoins tous ne laissent de rapporter au profit public tout ce qu�ils ont re�u de gr�ces� Calvin

Appuy�es sur la pierre angulaire, les pierres du b�timent se soutiennent aussi l�une l�autre.

La maison spirituelle ainsi appel�e par opposition au sanctuaire temporaire de l�ancienne Alliance (Marc�13.1), c�est l��glise que l�Esprit de Dieu b�tit, p�n�tre et sanctifie et dont tous les membres sont n�cessaires les uns aux autres. Cette d�signation de l��glise, fr�quente dans les �p�tres de Paul (1�Corinthiens�3.10 et suivants?; �ph�siens�2.22?; 1�Timoth�e�3.15), �tait d�j� dans la pens�e de J�sus (Matthieu�16.18?; Matthieu�16.19).

Grec?: Pour une sacrificature sainte.

Le temple de J�rusalem symbolisait l��difice spirituel de l��glise. Entrant par la pens�e dans ce temple, l�ap�tre y trouve une sacrificature exerc�e par ceux-l� seuls qui �taient aptes � remplir cette charge.

Cette sacrificature doit prendre fin. Celui qu�elle proph�tisait a accompli le seul vrai sacrifice pour les p�ch�s. Et par l� m�me, il a fait de tous ses rachet�s autant de sacrificateurs qui ont le droit de s�approcher de Dieu pour offrir des sacrifices spirituels. Ces sacrifices sont spirituels, comme l��difice dont vient de parler l�ap�tre?; ils sont de nature morale et offerts par ceux qu�anime l�Esprit de Dieu.

Le premier sacrifice que ces nouveaux sacrificateurs pr�sentent au Seigneur, c�est eux-m�mes (comparer sur toute cette pens�e Romains�12.1, 3e note). S�ils font ce sacrifice r�ellement et le renouvellent chaque jour, ils remplissent toutes les fonctions du sacrificateur de l�ancienne Alliance dans leur vraie signification.

Tout revient � pr�cher l��vangile. Qui pr�che, saigne le veau et �gorge le vieil Adam. Tout ce que nous avons de lui doit �tre d�pos�?; c�est le seul sacrifice agr�able � Dieu.� Luther

Bien plus, leur �tre entier �tant vou� � Dieu, l�accomplissement de leurs devoirs temporels, m�me des moindres, devient une partie vivante et r�elle de ce service de Dieu, de ce culte en esprit qui ne saurait plus �tre s�par� de la vie ordinaire, puisqu�il s��tend � tout, selon ce principe profond?: �?Soit que vous mangiez, ou que vous buviez, ou que vous fassiez quelque autre chose, faites tout pour la gloire de Dieu?� (comparer verset 9).

� plus forte raison ne saurait-il y avoir dans l��glise des fonctions quelconques dont cette sacrificature soit exclue. Elle est l��glise m�me, tout y rel�ve d�elle, comme l��glise rel�ve de J�sus-Christ seul. Si, pour le bon ordre et pour le bien de tous, elle d�l�gue quelques-unes de ses fonctions � tels de ses membres qui ont sa confiance, en qui elle a reconnu les dons de la gr�ce pour cela, elle n�y renonce point elle-m�me?: elle ne saurait y renoncer sans abdiquer le caract�re que lui a donn� son Chef, sans cesser d��tre ce qu�elle est. Il n�y a plus d�autre sacrificature sur la terre. Quand le catholicisme en a r�tabli une, c�est qu�il �tait retourn� � l�Ancien Testament, c�est que d�j� il avait accus� le sacrifice de Christ d�insuffisance, et cela, pour �lever une caste au-dessus de la vraie sacrificature.

Mais l�ap�tre ne veut pas qu�on puisse l�oublier?: ces sacrifices spirituels ne sauraient �tre offerts � Dieu que par J�sus-Christ (H�breux�13.15), ou, comme d�autres traduisent, ne peuvent �tre agr�ables � Dieu (agr��s de lui) que par J�sus-Christ.

Les interpr�tes diff�rent sur ces deux constructions possibles de la phrase, mais le sens reste le m�me au fond. Nous ne sommes rendus agr�ables � Dieu �?qu�en son Bien-Aim�?� et rien de ce qui vient de nous ne saurait �tre assez pur pour �tre accept� de lui autrement qu�en Celui qui justifie et sanctifie notre vie enti�re avec chacune de nos �uvres (1�Pierre�4.11?; Romains�1.8?; Romains�7.25?; Romains�15.30?; 2�Corinthiens�1.5?; 2�Corinthiens�3.4?; Colossiens�3.17, etc.).

Verset 6

Il faudrait traduire, pour rendre la pr�position grecque?: qui croit en s�appuyant sur elle (�sa�e�28.16).

Le texte h�breu porte?: �?n�aura point h�te de fuir?�.

La citation dans Romains�9.33 pr�sente la m�me divergence de traduction, qui provient des Septante.

Verset 7

L�honneur d��tre �difi�s sur cette pierre pr�cieuse et de poss�der les privil�ges �num�r�s verset 9.

Psaumes�118.22 et �sa�e�8.14 pour les derniers mots?: �?et une pierre�?� Comparer Matthieu�21.42?; Actes�4.8-11.

La pierre de l�angle est destin�e � porter et � prot�ger l��difice?; mais ceux qui la rejettent la r�prouvent, se heurtent contre elle et tombent. De sorte que la pierre qui devait les porter devient pour eux une pierre d�achoppement et de scandale, c�est-�-dire une occasion de chute et de ruine (comparer Luc�2.34?; Luc�20.17?; Luc�20.18).

Verset 8

On peut traduire aussi?: ils heurtent contre la Parole �tant rebelles, c�est-�-dire qu�ils heurtent contre la Parole parce qu�ils sont rebelles ou incr�dules (�sa�e�28.13?; Matthieu�13.21?; Matthieu�15.12).

Ils sont destin�s � se heurter � la pierre angulaire, parce qu�ils d�sob�issent � la Parole.

C�est le juste jugement de Dieu sur eux. Mais ce jugement a �t� pr�c�d� de l�offre du salut par la Parole de l��vangile. Ils ont m�pris� ce salut. Alors le jugement de Dieu sur leur incr�dulit� se manifeste en ce qu�ils deviennent toujours plus incr�dules, plus endurcis, pour finir par la condamnation. Ce jugement est donc � la fois leur �uvre et l��uvre de Dieu, comme la conversion et le salut le sont en ceux qui croient (comparer Romains�9.22).

L��criture enseigne partout de la mani�re la plus claire l��lection de gr�ce?; ce passage est le seul peut-�tre qui paraisse enseigner une �lection de r�probation. Mais il est �vident, d�apr�s l�ensemble de la pens�e apostolique, que cette destination � �?se heurter contre la pierre de l�angle?�, ne repose pas sur le dessein �ternel de Dieu, puisqu�il a fait annoncer l��vangile � ceux-l� m�mes qui le repoussent, il ne date au contraire que du moment o� ils ont commenc� � �?ne pas ob�ir � la Parole?�.

Le but de l�ap�tre est de leur faire entendre le plus s�rieux avertissement en constatant ce fait, que la r�volte contre Dieu attire le jugement effrayant d�une r�volte nouvelle, dont la fin est la condamnation.

Verset 9

Grec?: Un peuple pour acquisition (Malachie�3.17).

On peut traduire aussi?: �?destin� � �tre acquis?� compl�tement par Dieu. L�expression pr�senterait l�enti�re prise de possession comme �tant encore � venir.

D�autres pensent que c�est le peuple qui est appel� � acqu�rir?: �?un peuple appel� � l�h�ritage?� (Oltramare r�vis�).

Toutes ces �pith�tes qui ne trouvent leur enti�re r�alisation que dans la nouvelle Alliance, ou plut�t qui �l�vent nos esp�rances vers la gloire et la perfection, �taient d�j� appliqu�es au peuple de Dieu sous l�ancienne (�sa�e�43.20?; �sa�e�43.21?; Exode�19.6?; Deut�ronome�7.6).

Alors d�j� Dieu avait montr� que son peuple �tait une race �lue, choisie librement par lui du sein des nations, un peuple sanctifi�, mis � part, acquis par sa volont� expresse et dont la destination est indiqu�e dans les paroles qui suivent.

Mais la plus grande gr�ce de Dieu envers son peuple a �t� d�en faire une sacrificature royale, ou, selon l�expression de l�Ancien Testament, �?un royaume de sacrificateurs?� (Exode�19.6?; comparez verset 5, note).

Et ce terme de royal s�est rev�tu, par la r�demption, de toute sa glorieuse signification. Christ est, dans toute la pl�nitude du mot, Sacrificateur et Roi?; et en devenant un avec ses rachet�s, il leur communique tout ce qu�il est. Il leur conf�re la puissance spirituelle de sa royaut� et les privil�ges de sa sacrificature aupr�s de Dieu (Apocalypse�1.6?; Apocalypse�2.26-27?; Apocalypse�20.6?; comparez Romains�8.17?; 1�Corinthiens�3.21?; 1�Corinthiens�6.2?; 2�Timoth�e�2.12).

Telle est, selon l�intention de Dieu l��glise de J�sus-Christ. Dans la pratique, h�las?! C�est � peine, dirait-on, si elle se doute de ses privil�ges et de sa haute destination?!

Le fait que Dieu, par une gr�ce immense, a appel� ses enfants des t�n�bres (�ph�siens�5.8-14?; Colossiens�1.12) de l�ignorance, du p�ch�, de la condamnation, � une lumi�re que l�ap�tre appelle merveilleuse, �tonnante, doit leur inspirer l�ardent d�sir de publier ce qu�il a fait pour eux, afin que d�autres aussi y aient part comme eux.

Cette lumi�re merveilleuse, c�est Dieu lui-m�me (1�Jean�1.5), et c�est pour amener � lui ceux qui sont encore dans les t�n�bres que les enfants de Dieu doivent annoncer ses vertus, c�est-�-dire ses perfections, sa justice, sa saintet�, son amour. C�est par leurs �uvres (Matthieu�5.16), par toute leur vie, aussi bien que par le t�moignage de leur parole qu�ils sont appel�s � le faire.

Verset 10

Afin d�engager par la reconnaissance les chr�tiens � tendre vers cette haute destination, Pierre, en citant librement une parole du proph�te Os�e (Os�e�1.6?; Os�e�1.9?; comparez Romains�9.25), leur rappelle encore que ce qu�ils sont, ils le doivent � la pure mis�ricorde de Dieu, sans aucun m�rite de leur part.

La parole m�me du proph�te, � laquelle Pierre fait allusion, est tout ce ou il y a de plus propre � produire cette impression?: �?Je ferai mis�ricorde � Lo-Rouhama (qui n�a point obtenu mis�ricorde)?; et Je dirai � Lo-Ami (qui n�est pas mon peuple)?: Tu es mon peuple. Et il me dira?: Mon Dieu?�?!

Verset 11

La saintet� oppos�e aux calomnies

�trangers sur la terre, ne vous livrez pas aux passions de la chair, mais ayez, au milieu des pa�ens qui vous calomnient, une conduite telle que, frapp�s de vos bonnes �uvres, ils glorifient Dieu (11, 12).

La soumission aux autorit�s, qui r�duit au silence les d�tracteurs, est la manifestation de la vraie libert� des serviteurs de Dieu

� cause du Seigneur, soyez soumis � tous ceux qui sont �lev�s en dignit� pour punir et r�compenser. Dieu veut que vous fassiez taire ainsi les ignorants et que vous vous conduisiez, non en hommes qui font de leur libert� un pr�texte pour mal agir, mais en serviteurs de Dieu. T�moignez du respect � tous, de l�amour aux fr�res, de la crainte � Dieu, de l�honneur au roi (13-17).

Le chr�tien, dans ses diverses relations avec les Hommes, doit agir et souffrir comme Christ (chapitre 2.11 � 4.19)

Versets 11 � 17 � Bonne conscience du chr�tien parmi les pa�ens, soumission aux autorit�s

Vous �tes �trangers et voyageurs (comparez 1�Pierre�1.1) ici-bas sur la terre?; puisque votre patrie est dans les cieux, vos affections et vos d�sirs doivent y �tre aussi (Psaumes�119.19?; Philippiens�3.20?; H�breux�11.14 et suivants?; H�breux�13.14).

Les convoitises charnelles sont tous les d�sirs terrestres qu��prouve le vieil homme et qui se manifestent encore chez le r�g�n�r� (�ph�siens�2.3?; Galates�5.19).

Un puissant motif pour s�en abstenir, c�est que, comme tous peuvent en faire l�exp�rience, ces convoitises charnelles font la guerre � l��me. Ce qui ne veut pas dire seulement qu�en tant que charnelles, elles sont oppos�es � la raison ou � l�entendement, car, dans ce cas, l�ap�tre aurait choisi ce terme (comme Paul, Romains�7.23?; Romains�7.25)?; mais elles s�attaquent � l��me, si�ge de la vie?; elles sont les ennemies de son repos, de sa paix, de son salut et travaillent � sa ruine (Matthieu�16.26?; Romains�8.5-8).

Verset 12

Le t�moignage d�une vie chr�tienne excite d�abord les pr�jug�s et les faux jugements des hommes ignorants?; mais pour celui qui persiste dans ce t�moignage, le jour vient o� ces m�mes hommes reconnaissent dans sa vie sanctifi�e la puissance et l�action de Dieu.

Ce jour, c�est celui de leur visitation (Luc�19.44), c�est-�-dire le temps o� Dieu les visite par des �preuves et par sa gr�ce. Alors se produira leur conversion, ils loueront ceux qu�ils avaient calomni�s et la gloire en reviendra, non aux chr�tiens eux-m�mes, mais � Dieu.

Cette exhortation est la m�me que celle du Sauveur (Matthieu�5.16). On peut traduire, en pressant le pronom relatif (grec) en quoi?: �?dans les choses o� ils calomnient,�ils glorifient?�.

En vous observant?: participe sans r�gime en grec. M�me mot dans 1�Pierre�3.2.

Verset 14

Les calomnies dont les chr�tiens �taient l�objet les repr�sentaient comme des ennemis de l��tat, c�est pourquoi l�ap�tre leur recommande, en premier lieu, la soumission aux autorit�s. Comparer Romains�13.1 et suivants, notes.

Pierre d�signe par un seul mot, l�ordre humain (grec �?cr�ation humaine?�, institution, �tablissement), les autorit�s auxquelles le chr�tien doit ob�issance et soumission.

L�expression?: ordre humain n�est pas en contradiction avec l�id�e de Paul, que toute autorit� est institu�e par Dieu lui-m�me. Seulement, tout en reconnaissant dans les autorit�s l�ordre �tabli de Dieu, Pierre marque une diff�rence entre ces institutions humaines et la volont� directe de Dieu exprim�e par sa Parole (Actes�4.19?; Actes�5.29).

Et c�est pr�cis�ment pour cela qu�il requiert l�ob�issance des chr�tiens, parce que, sous des autorit�s pa�ennes, ils pouvaient �tre tent�s de m�conna�tre la soumission qui leur �tait due. Aussi l�ap�tre les exhorte-t-il � cause du Seigneur, parce que Dieu le demande et que sa gloire l�exige (verset 12)?; quelques commentateurs modernes pensent que, par le Seigneur, Pierre d�signe J�sus-Christ. Il voudrait dire soit?: pour ne pas nuire � la cause de Christ et de son �vangile?; soit?: pour suivre le pr�cepte (Matthieu�22.21) et l�exemple (Jean�18.23?; Jean�19.11) de J�sus.

Verset 15

Comparer verset 12, note.

Verset 16

Grec?: comme libres et non comme ayant la libert� comme couverture de la m�chancet�.

C�est � nous que cela est dit, � nous qui connaissons la libert� chr�tienne, afin que nous ne courions pas dans une voie o� nous abuserions de notre libert� pour faire tout ce qui nous pla�t sous ce nom. Si par la gr�ce de Dieu nous connaissons la v�rit�, si notre conscience a �t� affranchie des ordonnances humaines, prenons garde de faire de notre libert� le pr�texte de ce qui serait notre honte.� Luther

Le chr�tien est esclave de Dieu mais �?servir Dieu est la supr�me libert�?�, Augustin (Romains�6.17-18?; Romains�6.22).

Verset 17

On ne distingue pas, au premier abord, l�ordre et la liaison de ces quatre pr�ceptes. L�ap�tre a voulu r�sumer bri�vement les dispositions par lesquelles le chr�tien se montrera soumis � �?tout ordre humain?� (verset 13).

Il doit respect � tous les hommes, amour sp�cial aux fr�res (grec aimez la fraternit�), crainte � Dieu et honneur au souverain qui est son repr�sentant sur la terre pour rendre la justice.

Verset 18

Soumission des esclaves � leurs ma�tres

Qu�ils ob�issent m�me � ceux qui sont m�chants. S�il n�y a nulle gloire � �tre puni pour une faute, souffrir injustement, quand on fait le bien, nous rend agr�ables � Dieu (18-20).

L�exemple de Christ

Telle est votre vocation, car Christ, en souffrant pour vous, vous a laiss� un exemple � suivre�; lui qui, �tant sans p�ch�, n�a pas r�pondu aux outrages, mais a remis sa cause au juste juge�; lui qui a subi la peine de vos p�ch�s, afin de vous faire mourir au p�ch� et vivre selon la justice�; lui dont les plaies vous ont gu�ris�; car, apr�s avoir �t� des brebis errantes, vous �tes revenus au berger et gardien de vos �mes (21-25).

Conduite des domestiques dict�e par l�exemple de Christ (18-25)

Domestiques, traduction litt�rale, ceux qui appartiennent � la maison, � la famille?; d�signation plus douce et plus honorable que le terme �?d�esclave?�, qui se lit dans des exhortations analogues (�ph�siens�6.5?; Colossiens�3.22)

En toute crainte de Dieu, comme verset 19 le montre.

Mauvais, grec courb�s, obliques, qui ne sont pas droits?; au sens moral?: pervers, m�chants. Le m�me mot se trouve Actes�2.40?; Philippiens�2.15.

La traduction courante?: d�un caract�re difficile, ne se justifie pas d�apr�s l�usage des �crivains grecs.

Dans ses rapports avec les hommes, le chr�tien ne mesure pas l�accomplissement de ses devoirs � la mani�re dont les autres s�acquittent des leurs envers lui. Il agit par des motifs infiniment sup�rieurs � cette r�ciprocit�, par des motifs invariables de leur nature (versets 13, 16 et 19?; voir surtout Colossiens�3.23).

Verset 20

Souffrir injustement et pourtant l�endurer avec patience, par motif de conscience envers Dieu (grec?: � cause de conscience de Dieu, ce que quelques-uns rendent ainsi?: parce que Dieu en a conscience, qu�il le sait et vous approuve?; mais Dieu est plut�t l�objet que le sujet de ce savoir?; celui qui souffre regarde � Dieu et agit par ob�issance envers lui), c�est l� une gr�ce devant Dieu.

Dans versets 19 et 20, la patience qui endure l�injustice n�est pas d�sign�e par le mot gr�ce comme un don de Dieu, comme une �uvre de sa gr�ce en nous. Ce terme correspond � celui de gloire, au verset 20.

Une gr�ce devant Dieu signifie donc?: un moyen de nous rendre agr�ables � Dieu. Comme telle, l�injustice patiemment endur�e porte avec elle sa r�compense. Comparer Luc�6.32.

Verset 21

Appel�s � souffrir injustement, � souffrir en faisant le bien, c�est la condition naturelle du chr�tien dans ce monde, sans quoi il ne serait pas semblable au grand Mod�le que l�ap�tre nous remet ici sous les yeux (versets 21-24).

Pierre parle � de pauvres esclaves (verset 18), c�est � eux surtout qu�il aime � retracer l�image des humiliations et des souffrances du Sauveur de ces souffrances que J�sus a endur�es injustement avec patience et en faisant le bien, puisqu�il les a endur�es non pour lui-m�me, mais pour ceux qu�il voulait racheter.

Quand l�ap�tre propose ce mod�le aux esclaves, sa pens�e s��tend � tous les croyants. Et il ne leur pr�sente pas seulement l�exemple de J�sus souffrant?; il leur rappelle ce qui rend cet exemple si consolant et si encourageant?: Christ a souffert pour vous (Codex Sinaiticus, B. A, C?; d�autres manuscrits portent nous), leur dit-il � votre place et pour votre r�conciliation avec Dieu.

Par l� seulement l�exemple de Christ se rev�t de toute son efficace, parce que son �uvre nous met en communion avec lui, nous rend capables de suivre ses traces, nous transforme � sa ressemblance. Aussi apr�s avoir d�crit plus compl�tement ce Mod�le parfait de douceur et de charit�, en �num�rant les outrages que J�sus endura (versets 22 et 23), l�ap�tre revient � la valeur expiatoire des souffrances de Christ (verset 24).

Verset 23

�sa�e�53.9. Le Christ devait �tre parfaitement saint � la fois pour pouvoir servir de mod�le aux hommes et pour accomplir par sa mort leur salut (1�Pierre�1.19?; 2�Corinthiens�5.21?; H�breux�4.15?; H�breux�7.26?; H�breux�9.14).

J�sus remit sa cause � Dieu, � son jugement. Il ne rendit pas outrage pour outrage et ne r�pondit pas par des menaces aux affreux tourments qu�on lui infligeait (comparer Romains�12.17-21?; 2�Thessaloniciens�3.5?; H�breux�12.2).

Verset 24

Comparer 1�Pierre�1.19, note?; H�breux�9.28 note.

Il a pris lui-m�me, spontan�ment, nos p�ch�s et les a port�s en son corps sur le bois, sur la croix, instrument de supplice des esclaves. Il les a (grec) port�s en haut comme sur un autel (Jacques�2.21).

Luther traduit?: �?Il les a offerts en sacrifice?�.

Dans les sacrifices de l�ancienne Alliance, les p�ch�s �taient mis sur la victime?; ici la victime, c�est lui-m�me?; et pour rendre l�id�e plus personnelle encore, l�ap�tre ajoute?: en son corps.

Dans tout ce passage, Pierre s�inspire de �sa�e 53, surtout de �sa�e�53.4-6. Dans l�indication de la valeur expiatoire des souffrances du Christ (verset 24), il compl�te les paroles du proph�te en y ajoutant?: en son corps sur le bois, deux traits emprunt�s � la pratique des sacrifices (comparer H�breux�10.10).

D�autres rel�vent plut�t dans l��l�vation de Christ sur le bois, l�id�e de l�opprobre (Actes�5.30), du supplice infamant (Actes�10.39), de la mal�diction (Galates�3.13).

Ces deux notions ne s�excluent pas, puisque la victime charg�e des p�ch�s du peuple �tait r�put�e impure (L�vitique 16). L�auteur de l��p�tre aux H�breux aussi, tout en pr�sentant la mort de Christ comme un sacrifice, fait ressortir son caract�re ignominieux (H�breux�11.26?; H�breux�13.10-13, notes). Pierre de m�me rappellera (1�Pierre�4.14) ce caract�re pour encourager ses lecteurs � supporter les injures.

La mort de J�sus-Christ atteint dans les croyants un double but. D�une part, l�expiation de leurs p�ch�s et leur r�conciliation avec Dieu?; d�autre part et comme un effet naturel et n�cessaire de cette gr�ce, leur affranchissement personnel de l�esclavage de la chair, la mort au p�ch�, la libert� de vivre � la justice.

Cette derni�re �uvre est accomplie par la premi�re?: rentr�s en communion avec Dieu, source de toute vie, de toute saintet�, de toute justice, les chr�tiens puisent en lui cette vie nouvelle qui les d�livre de la servitude int�rieure et fait mourir par degr�s en eux le vieil homme, l�homme du p�ch�. C�est cette vue profonde de la mort et de la r�surrection de J�sus-Christ, dans son rapport vivant avec la mort et la r�surrection spirituelles de ses disciples, que l�ap�tre Paul d�veloppe dans Romains�6.1-11.

Par un dernier mot, emprunt� � �sa�e�53.5, l�ap�tre exprime tout ce que les croyants re�oivent de la mort de Christ?: Vous avez �t� gu�ris. La gu�rison implique la cessation de la maladie et le r�tablissement de la sant�, ou, sans figure, la �?mort au p�ch�?� et la �?vie pour la justice?�.

Verset 25

�sa�e�53.6.

Le�on de Codex Sinaiticus, B. �?; les autres majuscules portent?: vous �tiez comme des brebis errantes.

Des brebis abandonn�es � elles-m�mes sont les plus faibles, les plus mis�rables cr�atures, expos�es � tous les dangers.

Tel est l�homme (Matthieu�9.36?; Luc�15.4?; Jean�10.10-16), tant qu�il n�a pas �t� ramen� � Celui que Pierre nomme ici le berger ou pasteur et gardien (il emploie le mot qui a d�sign� plus tard l��v�que) des �mes, � celui qui les pa�t et les garde comme ses brebis. Ce sont l� des titres bien choisis pour exprimer les tendres soins que le Sauveur prend de ses rachet�s.

Vous �tes retourn�s (grec), vous vous �tes retourn�s, convertis (1�Thessaloniciens�1.9). Cette conversion est la raison subjective (car) de la gu�rison que les croyants ont obtenue par la mort du R�dempteur (verset 24).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 1 Peter 2". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/1-peter-2.html.