Bible Commentaries
2 Corinthiens 10

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-18

Plan du commentaire biblique de 2 Corinthiens 10

Menaces et justification

Moi qu�on accuse de hardiesse �tant absent, je vous prie que je ne sois pas en effet oblig� d�user de cette hardiesse envers les accusateurs (1, 2).

On nous accuse de marcher selon la chair?: mais nos armes, loin d��tre charnelles, sont la Parole et l�Esprit de Dieu et d�s lors puissantes pour d�truire toutes les oppositions et amener les �mes � l�ob�issance de Christ�; j�en ferai usage, s�il le faut, pour punir la d�sob�issance (3-6).

Verset 1

Menaces et justification (1-6)

Depuis le commencement de ce chapitre jusqu�� 2�Corinthiens�13.10, l�ap�tre s�adresse exclusivement aux adversaires de son minist�re, soit qu�ils fussent de faux docteurs qui cherchaient � affaiblir son influence pour �tablir la leur, soit qu�ils fussent des membres de l��glise, qui, moins convaincus que d�autres par la premi�re �p�tre, continuaient � s�opposer � lui. Rien de plus instructif que cette esp�ce de pol�mique, non seulement parce qu�elle nous d�voile l��tat des �glises primitives, mais surtout parce qu�elle nous offre un vrai mod�le de la mani�re dont le serviteur de Dieu doit se comporter lorsqu�il s�agit de combattre pour la v�rit� de Dieu et pour la justification d�un minist�re m�connu et accus�.

L�ap�tre introduit ce sujet par ces mots � la fois solennels et humbles?: �?Moi-m�me, Paul, le m�me Paul que vous accusez de hardiesse, je vous exhorte, vous supplie?�. Il pourrait en appeler � son apostolat, � son autorit�, il conjure par la douceur et par la cl�mence de Christ, qu�il s�efforce d�imiter dans tous ses rapports avec les hommes. Ainsi, ailleurs, il exhorte �?par les compassions de Dieu?� (Romains�12.1) Quel motif plus puissant pourrait-il invoquer??

Ces paroles sont une des accusations des adversaires (verset 10), que l�ap�tre rel�ve ici, non sans une certaine pointe d�ironie.

Humble signifie aussi en grec ch�tif, mis�rable et m�me plus que cela. Peut-�tre fondait-on ce reproche sur ce que l�ap�tre, lors de son premier s�jour � Corinthe, se trouvait r�ellement dans un �tat de faiblesse, de crainte, d��preuve int�rieure (1�Corinthiens�2.3?; 2�Corinthiens�12.7 et suivants). Une telle m�connaissance �tait d�autant plus coupable chez ces hommes pr�venus et d�autant plus douloureuse pour l�ap�tre de J�sus-Christ.

Verset 2

Grec?: �?Que, pr�sent, je n�use pas de hardiesse avec cette persuasion (assurance) dont je pense � m�enhardir contre quelques-uns?��

D�autres traduisent?: �?cette hardiesse qu�on m�attribue?�, dont on accuse mes lettres (versets 1 et 10). Marcher selon la chair signifie ici agir avec passion, ou par des motifs terrestres, non selon l�Esprit de Dieu.

Verset 3

Dans la chair n�est pas selon la chair, mais dans la faiblesse, dans cette vie de l�homme mortel, entour� de tentations et de mis�res, au sein des combats.

Quoique telle soit encore la position de l�ap�tre, il ne combat pas selon la chair (verset 2), pas m�me dans cette derni�re partie de son �p�tre, o� il se montre si s�v�re, non contre l��glise enti�re, mais contre quelques-uns (verset 2).

Verset 4

Grec?: �?Elles (les armes) sont puissantes � Dieu?�, ou pour Dieu, par Dieu, selon Dieu, divinement puissantes (comparez 2�Corinthiens�2.14?; Actes�7.20 en grec)?; de toutes mani�res elles viennent de Dieu, de son Esprit et non de l�homme.

On attendait pour l�antith�se avec armes charnelles, des armes spirituelles?; le sens est le m�me, mais l�expression dont se sert l�ap�tre rend sa pens�e plus compl�te encore. Ce qu�il entend par ces forteresses se trouve expliqu� au verset suivant.

Verset 5

Les raisonnements sont les conclusions de la logique, de la raison humaine. Paul les compare � une hauteur, une tour, une forteresse (verset 4), o�, dans son orgueilleuse r�volte, l�homme pr�tend se retrancher contre la connaissance de Dieu, c�est-�-dire contre la vraie science de Dieu, sa v�rit�, sa volont�.

L�autre expression, que nous traduisons par pens�e, signifie quelque chose qu�on a pens�, arr�t� dans son esprit, un conseil, une opinion, un syst�me. Or Paul d�clare que l��vangile d�truit ces hauteurs et rend ces conseils de la sagesse captifs sous l�ob�issance de Christ.

C�est par cette ob�issance � Christ que la raison �chappe � l�esclavage de l�erreur et du p�ch� et retrouve la vraie libert� pour laquelle elle a �t� cr��e. �?La v�rit� vous rendra libres?�. Il faut bien que l�homme consente � ce que l��vangile lui �te son ind�pendance � l��gard de Dieu, qu�elle s�appelle propre justice ou propre sagesse?; il re�oit en retour la vraie ind�pendance et la force divine qui lui permet de soumettre les autres � Christ.

Verset 6

L�ap�tre laisse pressentir qu�il pourrait punir (grec?: �?venger?�) la d�sob�issance des rebelles (avec ses armes spirituelles, bien entendu)?; mais qu�il ne veut le faire qu�� la derni�re extr�mit� et lorsque tous ceux qui peuvent encore �tre ramen�s � l�ob�issance par la douceur et la persuasion l�auront �t� en effet.

Verset 7

Jugez-vous selon l�apparence�? Si d�autres se glorifient d��tre � Christ, nous le sommes aussi�; si m�me je me glorifiais de mon autorit� apostolique, je n�en serais point confus�; mais je ne veux pas intimider par ces lettres qu�ils disent �tre fortes, tandis que ma parole est faible�; qu�ils sachent que tels nous sommes par lettres, tels aussi par notre pr�sence (7-11).

Nous n�imiterons pas ceux qui n�ont d�autre mesure de leur m�rite qu�eux-m�mes�; notre mesure nous est assign�e par Dieu qui nous a fait parvenir jusqu�� vous avec l��vangile�; sans nous glorifier des travaux des autres, nous esp�rons, en suivant cette mesure, aller plus loin encore, au del� de vous (12-16).

Le seul vrai moyen de se glorifier et d��tre approuv�, c�est d��tre recommand� par le Seigneur (17, 18).

Paul ne s�est point attribu� la gloire qui ne lui appartient pas (7-18)

Grec?: �?Selon le visage?�, le m�me mot qu�au verset 1. Pour le sens, comparez 2�Corinthiens�5.12.

D�autres traduisent ces mots sans interrogation?: vous regardez et en y voyant �galement un reproche.

D�autres encore rendent le verbe par l�imp�ratif?: Regardez et donnent au reste de la phrase ce sens?: Regardez les choses qui sont devant le visage, sous les yeux, �videntes. Cette interpr�tation n�est point probable.

Verset 8

Ou �?je n�en serais pas confus, cela ne me tournerait pas � confusion?�, ni devant Dieu, ni devant les hommes. Comme il est � Christ (verset 7), qu�il agit selon son Esprit, il peut parler de l�autorit� qui lui a �t� confi�e et en faire usage pour une discipline s�v�re (1�Corinthiens�4.21?; 1�Corinthiens�5.4?; 1�Corinthiens�5.5?; 2�Corinthiens�13.10).

Cette s�v�rit� m�me r�pond au but pour lequel l�autorit� lui a �t� confi�e, l��dification de l��glise et non sa destruction, ce qui aurait lieu si cette autorit� �tait usurp�e ou employ�e dans des vues charnelles.

Verset 9

Quelques ex�g�tes intercalent ici ces mots?: je dis cela, afin�pour compl�ter le sens Si on les retranche, on peut rattacher verset 9 au verset 8, comme le motivant, ou au verset 11, en faisant du verset 10 une parenth�se. Selon l�une ou l�autre de ces trois constructions, la pens�e reste � peu pr�s la m�me.

Mais nous pr�f�rons rendre la pens�e de l�ap�tre telle qu�il l�a �crite?: il a le droit de parler de son autorit�, il n�en sera point confus, afin que nul ne puisse voir l� un moyen d�intimidation.

Verset 11

Ce qu�il a dit (verset 8?; comparez verset 6) r�futait cette inculpation, qu�il n��tait fort et s�v�re que dans ses lettres, mais personnellement faible, de ch�tive apparence.

Une ancienne tradition, qui peut-�tre ne se fondait que sur ce passage, porte en effet que Paul avait un ext�rieur ch�tif et que sa parole agissait plus par sa puissance intime que par les dons de ce qu�on appelle �loquence. Quoi qu�il en soit, Paul tient � d�clarer �nergiquement qu�il est bien toujours le m�me, pr�sent ou absent, afin que nul n�attribue cette pr�tendue diff�rence � des causes indignes de lui (verset 9).

Verset 13

Le sens le plus probable de ces deux versets (versets 12 et 13), qui ont �t� diversement traduits et expliqu�s, est celui-ci, que nous rendons d�abord par une version litt�rale?: �?Car nous n�osons pas nous �galer ou nous comparer nous-m�mes � quelques-uns qui se recommandent eux-m�mes?�.

Ce langage n�est pas sans quelque ironie, l�ap�tre sachant bien que, quels que soient les avantages ext�rieurs de ces quelques-uns, la puissance divine de ses lettres ou de sa pr�sence est une vraie sup�riorit�, d�autant plus que ces hommes agissaient sans vocation et sans mandat de Dieu, se recommandant eux-m�mes, s�imposant aux �glises. �?Mais se mesurant eux-m�mes � eux-m�mes et se comparant eux-m�mes � eux-m�mes, ils sont sans intelligence?� (mot qu�Ostervald rend par �?ils ne consid�rent pas?�).

Ils n�ont d�autre mesure, comme d�autre autorit� qu�eux-m�mes, leurs propres id�es, leur propre volont�?; ils ne sauraient donc comprendre un ap�tre de J�sus-Christ, ni la v�rit� qu�il annonce.

Tel est le portrait fid�le de tous les faux proph�tes. �?Mais nous, nous ne nous glorifierons pas sans mesure?� (pas comme ceux-l�, sans autre r�gle que nous-m�mes)?; ?�?mais selon la mesure de la r�gle que Dieu nous a d�partie pour mesure, pour �tre parvenus m�me jusqu�� vous?�.

C�est Dieu qui nous a donn�, dans sa v�rit� et par son Esprit, la mesure, la r�gle d�apr�s laquelle nous jugeons notre vocation, notre minist�re, notre �uvre. Et cette mesure nous a permis de parvenir jusqu�� vous et d�annoncer parmi vous l��vangile, selon la vocation de Dieu (comparer versets 14-16).

Verset 14

Nous ne nous glorifions pas de ce que nous n�avons pas fait. Ces paroles motivant verset 13, sont expliqu�es au verset 15.

Verset 15

�?Nous nous agrandirons parmi vous, ou par vous, abondamment, selon notre r�gle?� (verset 13, note.)

Ce serait se glorifier outre mesure que de le faire dans le travail des autres?; Paul ne le veut pas?; mais il esp�re que par l�influence que lui donnera la foi croissante de l��glise de Corinthe, il grandira en activit�, en travail (verset 15)?; toutefois en s�en tenant toujours � la r�gle ou � la mesure que le Seigneur lui assigne, sans jamais empi�ter sur le travail des autres (verset 16).

Verset 16

Grec?: �?Non pour nous glorifier dans la r�gle des autres, � l��gard de ce qui est d�j� pr�t?�. Nous ne voulons point nous approprier le travail, le partage des autres, comme beaucoup l�ont fait en venant � Corinthe et ailleurs, s�ing�rer dans notre travail.

Combien peu l�on retrouve aujourd�hui de cette sainte d�licatesse?!

Combien qui, tout en se disant des ap�tres par excellence, imitent � l��gard des travaux de leurs fr�res pr�cis�ment la conduite que Paul reproche ici � ses adversaires?! Et pourtant ces paroles prouvent que Paul consid�re le champ de travail de chaque serviteur de Dieu comme lui �tant assign�, mesur� par le Ma�tre.

Verset 18

Ces deux versets (versets 17 et 18) g�n�ralisent, �rigent en principe ce qui a �t� dit. Pour se glorifier dans le Seigneur (1�Corinthiens�1.31), il faut avoir agi selon sa vocation et sa volont�?; pour �tre approuv� de lui et des hommes de son r�gne, il faut avoir re�u son mandat et le bon t�moignage de son Esprit, au dedans et au dehors. C�est l� la seule recommandation de quelque valeur?!

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Corinthians 10". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/2-corinthians-10.html.