Bible Commentaries
2 Rois 17

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-41

Verset 1

Os�e, en Isra�l (730-722) (1-6)

D�apr�s 2�Rois�15.30, Os�e conspira contre P�kach et devint roi � sa place d�j� dans la quatri�me ann�e d�Achaz. Ici (verset 1), il semble n��tre devenu roi que dans la douzi�me. Peut-�tre le tr�ne lui fut-il disput� huit ans. Une p�riode d�anarchie n�a pas lieu de surprendre dans ce temps de dissolution.

Verset 3

Salmanasar?: un successeur de Salmanasar II, mentionn� � propos de J�hu (voir note historique � la fin du chapitre 14). C��tait, d�apr�s les inscriptions cun�iformes, Salmanasar IV, le successeur imm�diat de Tiglath-Pil�ser II. Le nom de Salmanasar signifie?: Salman (nom d�une divinit� assyrienne) fait gr�ce.

Monta contre lui. Peut-�tre, vers la fin des huit ans pendant lesquels le tr�ne lui avait �t� disput�, Os�e s��tait-il adress� au roi d�Assyrie et avait-il par sa protection obtenu l�affermissement de son pouvoir. Salmanasar pouvait dans ce cas l�envisager comme son vassal et exiger de lui un tribut annuel, tandis qu�Os�e se consid�rait encore comme ind�pendant. Cependant, � l�approche de Salmanasar, il consentit � payer le tribut?; mais en m�me temps il s�adressait au roi d��gypte pour qu�il le sout�nt dans la r�volte qu�il m�ditait.

Verset 4

So?: le premier roi de la vingt-cinqui�me dynastie, qui �tait de race �thiopienne?; le Sabakou des Grecs, Schabak� des inscriptions �gyptiennes, Schab� des inscriptions cun�iformes. Le nom h�breu So peut se lire S�v� ou Sava, ce qui rapproche sa prononciation de celui que l�on trouve dans les documents profanes.

L�enferma� On pourrait voir ici l�indication anticip�e de la fin de la guerre quant � la personne d�Os�e et dans ce qui suit, le d�tail de la mani�re dont cette fin a �t� amen�e. Mais une inscription assyrienne raconte que Salmanasar cita Os�e � compara�tre devant lui � Ninive et l� l�emprisonna, apr�s quoi il ne reparut plus. Il faut donc admettre que tout ce qui suit, l�envahissement du royaume d�Isra�l, le si�ge et la prise de Samarie, la d�portation des dix tribus, eurent lieu en l�absence, mais pourtant nominalement sous le r�gne d�Os�e, � qui l�on n�avait pas donn� de successeur?; voir Masp�ro, page 390.

Verset 6

D�apr�s 2�Rois�18.9, le si�ge de Samarie commen�a la septi�me ann�e d�Os�e, en sorte que les trois ans de ce si�ge (verset 5) ne sont pas des ann�es compl�tes.

Le roi d�Assyrie prit Samarie. D�apr�s les inscriptions assyriennes, le roi d�Assyrie qui prit Samarie se nommait Sargon. Sargon fut l�un des rois les plus belliqueux qu�ait eus l�Assyrie, le fondateur de la race des Sargonides le conqu�rant de Samarie. Il est vraisemblable que Salmanasar mourut pendant le long si�ge de Samarie ou devant Tyr, que les Assyriens assi�geaient en m�me temps et qui se d�fendit plus longtemps encore. Sargon est l�une des plus grandes figures de l�histoire ancienne et son si�cle fut pour l�Assyrie quelque chose de semblable � ce que celui de P�ricl�s fut pour la Gr�ce. Voir sur ce roi �sa�e�20.1, note. Voici la mani�re dont Sargon raconte le r�sultat de la prise de Samarie?: J�ai d�port� 27280 des habitants de cette ville, j�y ai pris 50 chars de guerre que je me suis r�serv�s?; j�ai livr� le reste de ses richesses � mes soldats. J�ai �tabli sur elle mon lieutenant et je lui ai impos� le tribut qu�elle payait sous le roi pr�c�dent.

En Assyrie. L�Assyrie embrassait alors la M�sopotamie, la Babylonie, le pays d�Elam et la M�die.

On peut voir dans ce qui suit quatre ou bien trois localit�s, selon que l�on fait des mots le fleuve de Gozan une localit� particuli�re ou une simple d�termination de la pr�c�dente. 1�Chroniques�5.26 parle pour le premier sens.

Chalach n�est point le Calach de Gen�se�10.11?; c�est probablement un district de l�Assyrie septentrionale, touchant � l�Arm�nie, que Strabon appelle Calach�ne sur le Chabor. Ce fleuve doit �tre voisin de la localit� pr�c�dente?; ce ne peut donc �tre le K�bar de M�sopotamie, pr�s duquel demeurait �z�chiel (�z�chiel�1.1). C�est un fleuve plus petit de l�Assyrie septentrionale, qui se jette dans le Tigre au nord de Ninive et porte encore aujourd�hui le nom de Khabour.

Le fleuve de Gozan, d�apr�s 1�Chroniques�5.26, devait se trouver encore plus � l�est que les localit�s pr�c�dentes et que la M�die elle-m�me. C�est probablement le K�sel-Osen qui se jette dans la mer Caspienne. Notre note sur �sa�e�37.12 incline � l�identifier plut�t avec le Gozan de M�sopotamie, mais probablement � tort.

Les villes de la M�die. Ce dernier terme confirme le sens que nous venons de donner � Gozan et � Chabor. Il prouve que ce fut dans les contr�es formant l�extr�mit� orientale de l�Asie ant�rieure que les populations des dix tribus furent transport�es. Que sont-elles devenues?? On ne les retrouve s�rement nulle part. Un avenir semble pourtant leur �tre encore r�serv� dans plusieurs proph�ties.

Verset 7

Ce morceau est destin� � justifier le jugement de Dieu sur le peuple des dix tribus, en montrant par quelle opini�tret� dans le mal il a fini par le rendre in�vitable, comparez le morceau correspondant Juges�2.7 et suivants et le parall�le pour le peuple de Juda, 2�Rois�24.3 et suivants.

Versets 7 � 17 � La cause du ch�timent

Comparez Exode�20.2.

Verset 8

Les coutumes des nations�?: le culte des faux dieux.

Que les rois d�Isra�l avaient introduites. Il s�agit du culte des veaux d�or introduit par J�roboam.

Verset 9

Les tours de garde?: les petites tours isol�es, �lev�es pour garder les vignes, etc.

Verset 10

Comparez 1�Rois�14.23.

Verset 11

Ot�es. Isra�l m�ritait donc � plus forte raison le m�me ch�timent.

Verset 13

Aux sommations de la loi. Dieu avait ajout� les avertissements des proph�tes.

Verset 15

Devinrent vanit�. La vanit�, ce sont les faux dieux qui n�ont aucune r�alit�. Voir J�r�mie�2.8, note.

Verset 18

Tout ce qui pr�c�de renferme les consid�rants du jugement. Ici se trouve, si nous ne nous trompons, la proposition qui r�pond au comme du verset 7. C�est le tableau du ch�timent r�pondant � celui des fautes qui l�ont provoqu�.

Verset 19

Juda non plus� Ce verset et le suivant sont une parenth�se, destin�e � rappeler qu�il n�y a pas eu de partialit� en Dieu. S�il a permis la ruine de Samarie, il a aussi permis celle de Juda.

Verset 20

Toute la race d�Isra�l. L�auteur revient au royaume des dix tribus, qui, apr�s une d�portation partielle (2�Rois�15.29), fut enfin balay� tout entier.

Verset 24

Origine du peuple samaritain et de son culte hybride (24-41)

On a attribu�, d�apr�s Esdras�4.2, cette mesure � Asarhaddon, l�un des successeurs de Sargon. Mais il n�est pas vraisemblable qu�on ait attendu si longtemps (26 ans) pour repeupler le pays. Ce passage d�Esdras prouve simplement, ainsi qu�Esdras�4.10, qu�il y a eu plusieurs immigrations, qui ont contribu� � former le peuple des Samaritains et dont la principale a sans doute �t� celle qu�a fait ex�cuter Asarhaddon.

Cutha, ou Cuth, verset 30. Ce nom figure souvent dans les inscriptions assyriennes. On est assez d�accord aujourd�hui pour identifier Cutha avec la colline Tell-Ibrahim, toute couverte de d�bris, un peu � l�est de Babylone. Le dieu ador� l� s�appelait Nergal, ce qui concorde avec le verset 30. Cependant Jos�phe place Cutha dans les contr�es de la Perse et de la M�die. Les rabbins appellent volontiers les Samaritains Cuth�ens, ce qui prouve que cette peuplade formait la principale portion des nouveaux habitants de la Samarie.

Avva?: sans doute le m�me nom qu�Ivva (2�Rois�18.34?; 2�Rois�19.13). La situation est inconnue?; comparez �sa�e�37.13.

Hamath est la ville bien connue de ce nom sur l�Oronte (�sa�e�10.9, note).

S�pharva�m?: �sa�e�36.19, note.

Dans les villes de la Samarie. Pour la premi�re fois le nom de Samarie d�signe ici, non la ville, mais la contr�e de ce nom.

Verset 25

Des lions?: L�vitique�26.22, note. Il s��coula un certain temps jusqu�� ce que les colons fussent arriv�s de si loin et une grande partie du pays restait encore inhabit�e. De l� cette multiplication des b�tes f�roces, dans laquelle l�auteur voit, ainsi que le virent les colons eux-m�mes, une dispensation divine.

Verset 26

Chaque pays �tait envisag� comme appartenant � un dieu qui ch�tiait ceux qui n�gligeaient son culte.

Verset 27

Un des pr�tres?: un pr�tre de ces veaux d�or sous la figure desquels on avait jadis ador� l��ternel. Les veaux d�or avaient �t� transport�s en Assyrie (Os�e�10.5), mais le pr�tre pouvait enseigner la religion de J�hova qu�ils �taient cens�s repr�senter.

Qu�il aille, litt�ralement?: qu�ils aillent, lui et sa famille.

Verset 28

Comment ils devaient craindre�?; quelle esp�ce de culte ils devaient lui rendre.

Verset 29

Et chaque nation fit son dieu?: se fit des images de son ancien dieu et ils les plac�rent dans les maisons des anciens hauts-lieux, o� les Isra�lites avaient ador� l��ternel.

Verset 30

Succoth-Benoth. Ce doit �tre le nom d�une divinit�?; il signifie Tentes des filles. On a pens� qu�il venait de ce que ces esp�ces de temples �taient des lieux de prostitution?; mais c�est ici un nom de dieu, comme Nergal, Asima et les autre noms. C��tait une idole dont le nom est inexpliqu�. Il a quelque rapport avec le nom de la divinit� f�minine babylonienne Z�r-banit.

Nergal (la plan�te Mars), le dominateur de la grande cit�, c�est-�-dire du Sch�ol, le rendez-vous des morts?; primitivement identique avec Adar?; la personnification de l�ardeur du soleil?; il �tait repr�sent� sous la forme d�un lion ail�, tel que ces colosses � corps de lion, � ailes d�aigle et � t�te d�homme qui se trouvent � l�entr�e des palais et des temples assyriens et qu�on appelait des Nergals. Chose remarquable, il para�t par les inscriptions qu�en Canaan le dieu Nergal portait le nom de Scharappou, mot auquel correspond probablement le terme biblique de s�raphin. Ce qui est dieu chez les pa�ens est une puissance naturelle au service de Dieu chez les Isra�lites.

Asima. On l�a rapproch� de l�Esculape ph�nicien, qui se nommait Esmoun. Les habitants de Hamath �taient voisins de la Ph�nicie.

Verset 31

Nibchaz?: les Sab�ens nomment le dieu du royaume de la nuit N�baz.

Tharthak?: chez les anciens M�des ce nom est celui d�un d�mon.

Adramm�lec. Ce nom signifie?: Adar (le dieu Saturne) est roi. Comparez �sa�e�37.38.

Anamm�lec?: Anu est roi. Anu �tait l�une des principales divinit�s babyloniennes, le dieu du ciel, fondateur des villes, protecteur des arm�es. Le culte qu�on offrait � ces deux derni�res divinit�s ressemblait au culte affreux de Moloch (2�Rois�16.3?; 2�Rois�17.17).

Verset 32

L�auteur jette ici un coup d��il sur la religion samaritaine en g�n�ral et sur l��trange m�lange de monoth�isme isra�lite et de polyth�isme pa�en qui la caract�risait. Il veut sans doute justifier l�antipathie qu�elle inspira d�s le commencement � Isra�l. Ce passage est extr�mement difficile.

Tir�s du peuple entier?: 1�Rois�12.31.

D�un c�t� ils adoraient l��ternel, de l�autre ils avaient des pr�tres quelconques qui faisaient le service sur les hauts-lieux.

Verset 33

� la multitude des lieux de culte se joignait celle des divinit�s?: J�hova et les faux dieux des pays d�o� les colons pa�ens �taient venus.

Verset 34

Et, ajoute l�auteur, cela n�a pas chang� jusqu�au moment o� il �crit?: m�me m�lange de c�r�monies religieuses qui ne s�accordent ni avec les anciens cultes des idoles, ni avec la loi de l��ternel. Ils ne sont, comme nous disons vulgairement, ni chair ni poisson.

Verset 35

On ne peut donc les identifier avec les vrais Isra�lites, malgr� leur pr�tention de faire partie du peuple de Dieu.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur 2 Kings 17". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/2-kings-17.html.