Bible Commentaries
2 Thessaloniciens 3

Priez pour nous, le Seigneur vous affermira (1-5)

Grec?: �?Afin que la Parole du Seigneur coure et soit glorifi�e?�. C�est-�-dire que cette Parole se r�pande par la pr�dication de l��vangile et se manifeste avec la glorieuse puissance qui lui est propre. Paul attend cet effet des pri�res de ses fr�res?: voil� ce que les chr�tiens oublient trop (1�Thessaloniciens�5.25).

Des pers�cuteurs, qui voulaient emp�cher cette action puissante de la Parole divine qu�annon�ait l�ap�tre (voyez l�introduction et 2�Thessaloniciens�1.6 et suivants)?; peut-�tre aussi des hommes qui troublaient l��glise de Thessalonique au sujet du prochain retour de Christ (2�Thessaloniciens�2.2?; 2�Thessaloniciens�2.3).

Ou �?la foi n�est pas de tous?�, n�est pas un don que tous aient re�u, une disposition du c�ur qui se trouve chez tous. L��vangile est toujours ce filet qui ramasse toutes sortes de choses, bonnes et mauvaises (Matthieu�13.47).

Or tout, dans la vie chr�tienne, d�pend de la foi?; sans elle, m�me au sein des �glises, il peut se trouver des hommes d�r�gl�s et m�chants.

En grec, le mot de foi signifie aussi fid�lit�, et, dans ce sens, l�ap�tre �tablit ce contraste propre � consoler ses lecteurs?: �?tous n�ont pas la fid�lit�, mais le Seigneur est fid�le, qui�?� (verset 3).

Ou �?du m�chant?�, du d�mon et de ses machinations par la main �?des m�chants?� qui le servent (verset 2).

Il est pourtant plus probable que Paul entend la d�livrance du mal, de tout le mal que pourraient faire les hommes, de tout autre mal.

La confiance de l�ap�tre est en harmonie avec la pri�re qu�il vient d�adresser � Dieu (2�Thessaloniciens�2.16?; 2�Thessaloniciens�2.17).

Que Dieu vous donne dans vos �preuves cette patience avec laquelle Christ a support� toutes ses souffrances. Pour cela il n�y a qu�un moyen?: l�amour de Dieu, en vos c�urs.

D�autres traduisent �?l�attente patiente de Christ?� et entendent par l� l�attente de son retour. Cette pens�e n�est pas dans le texte.

Exhortation au bon ordre, au travail (6-15)

Grec?: �?qui marche d�une mani�re contraire � l�ordre?�, ce qui, comme le prouve l�exhortation qui suit, ne suppose pas une vie d�r�gl�e dans le sens immoral que nous attachons � ce mot (comparez versets 7 et 11 et 1�Thessaloniciens�5.14), mais une conduite contraire au bon ordre, se plaisant dans l�oisivet� (verset 11).

Grec?: �?non selon la tradition qu�ils ont re�ue de nous?� (voir 2�Thessaloniciens�2.15, note). Ici, diverses variantes sans importance?: �?qu�il a re�ue?� � �?que vous avez re�ue?� � �?qu�ils ont re�ue?�. Cette derni�re est la plus autoris�e.

Comparer 1�Thessaloniciens�2.9?; Actes�20.34?; 1�Corinthiens�4.12.

Proverbe usit� chez les Juifs, expression de la loi universelle du travail?; et par cons�quent aussi, censure de ceux qui, � Thessalonique, mangeaient, sans travailler, le pain des autres.

Il y a, en grec, un jeu de mot par lequel, au moyen d�une particule ajout�e, le verbe travailler se trouve signifier s�occuper de choses vaines, de recherches curieuses, inutiles.

Paul a sans doute en vue de vaines questions religieuses, en particulier celles qui concernaient le retour prochain du Seigneur (2�Thessaloniciens�2.1?; 2�Thessaloniciens�2.2).

On voit par ce dernier mot qu�il y avait des membres de l��glise qui ne mangeaient point leur propre pain, mais celui des autres, sous pr�texte de s�occuper des affaires du r�gne de Dieu (comparer 1�Thessaloniciens�4.11?; 1�Thessaloniciens�4.12).

L�exemple de l�ap�tre, qu�il oppose � une telle vie (versets 7-9), devait les couvrir de confusion, puisque lui, qui donnait ses journ�es � l��uvre de son Ma�tre, employait une partie de ses nuits � travailler de ses mains afin de n��tre � charge � aucun.

La loi du travail est universelle pour l�homme?; personne et le chr�tien moins que tout autre, ne peut manger son pain avec une bonne conscience, s�il ne se soumet � cette loi (verset 10).

Ce d�sordre tenait sans doute, en partie, � la surexcitation caus�e par le premier z�le de la conversion et surtout par l�attente du retour imm�diat de Christ (2�Thessaloniciens�2.2?; voir l�introduction). Mais un tel �tat de choses, ind�pendamment de ses dangers pour la vie chr�tienne, �tait propre � d�shonorer l��vangile aux yeux de ceux qui ne l�avaient point encore re�u. De l� l�importance que l�ap�tre attache � tout ramener � une vie bien ordonn�e.

L�ap�tre, dans l�admirable sagesse qui lui est donn�e, redoute tous les extr�mes?: s�il en est qui abusent de la charit� de leurs fr�res pour vivre dans l�oisivet�, ce n�est point une raison pour ceux-ci de se d�courager dans leurs bienfaits. Il y aura toujours des chr�tiens pauvres qui en seront dignes.

Grec?: �?Si quelqu�un n�ob�it point � notre parole par la lettre, signalezle?�.

Ce que quelques-uns (Luther, Calvin, M. Rilliet entre autres) ont traduit?: �?Signalez-le par la lettre?� (que vous nous �crirez) et ils pensent que Paul se r�servait ainsi d�exercer lui-m�me cet acte de discipline. Gerlach aussi admet ce sens, qui n�est pourtant point probable.

D�autres encore traduisent?: �?Signalez-le par cette lettre?�, c�est-�-dire par l�autorit� qu�elle vous donnera sur lui?; n�ayez plus de rapports avec lui, excluez-le. Cette interpr�tation aussi est forc�e.

Dans la pens�e de Paul, sa parole et sa lettre sont une m�me chose.

Ce qu�il avait dit au sujet du fr�re qui vit d�une mani�re d�r�gl�e (verset 6) se rapportait surtout aux communications personnelles avec lui?; maintenant, s�il n�ob�it pas � l�exhortation de l�ap�tre, il doit �tre publiquement signal� comme rebelle et exclu de toute communion avec l��glise, afin qu�il en ait de la confusion et, par l�, qu�il rentre en lui-m�me. N�anmoins, de peur qu�il ne soit tout � fait d�courag�, l�ap�tre veut que l�on unisse la charit� � cet acte de s�v�rit� (verset 15).

C�est ici le premier exemple de discipline eccl�siastique dans l��glise primitive.

V�ux et salutations (16-18)

La sainte guerre que toute l��glise est appel�e � faire au mal n�est point oppos�e � la paix?; elle est au contraire le moyen de l�obtenir.

Mais l�ap�tre n�attend la vraie paix que de Celui qui en est la source et qu�il aime, � cause de cela, � nommer le Seigneur de la paix, ou ailleurs �?le Dieu de la paix?� (1�Thessaloniciens�5.23?; H�breux�13.20).

L�ap�tre veut que ses lecteurs reconnaissent � son �criture l�authenticit� de sa lettre (1�Corinthiens�16.21?; Colossiens�4.18). Il insiste sur cette remarque � cause de la lettre qu�on lui avait faussement attribu�e (2�Thessaloniciens�2.2).

D�autres voient le signe donn� par Paul, non seulement dans son �criture, mais aussi dans le v�u apostolique (verset 18), qui termine toutes ses �p�tres. L�une et l�autre pens�e sont vraies.

Toutes les civilit�s du grand docteur de la gr�ce se bornent � la souhaiter � ses amis. C�est son caract�re et son seing, parce que c�est l�effusion continuelle de son c�ur. Aimons-la avec lui cette gr�ce sans laquelle nous ne pouvons rien aimer qu�� notre condamnation.� Quesnel