Paul se trouve pour la premi�re fois devant le sanh�drin, o� avaient comparu son Ma�tre et plus tard les autres ap�tres. Il porte sur cette assembl�e un regard ferme et sans crainte, attestant sa bonne conscience (1�Timoth�e�1.5-19?; H�breux�13.18?; 1�Pierre�3.16).
Et c�est devant Dieu, ou pour Dieu, � son service, qu�il s�est conduit, en suivant toujours les inspirations de cette bonne conscience (Actes�24.16).
Le verbe que nous traduisons par se conduire d�signe d�ordinaire la conduite d�un citoyen dans l��tat ou dans la cit�. Paul l�applique � l�activit� qu�il a d�ploy�e comme ap�tre dans la cit� de Dieu, qui est l��glise (comparer Philippiens�1.27).
Par cette entr�e en mati�re, il r�futait d�j� les fausses accusations port�es contre lui (Actes�21.28) et il lui e�t �t� facile d�en d�montrer la fausset�, s�il n�avait �t� brusquement interrompu (Actes�24.14-16?; Philippiens�3.6).
On s��tonne de voir l�ap�tre prendre la parole dans cette s�ance du sanh�drin, sans y avoir �t� invit� par le pr�sident. Il faut supposer que Luc, press� d�en venir aux faits principaux, a pass� sous silence les formalit�s de l�ouverture de la s�ance, qui lui importaient assez peu.
Paul ne salue pas les membres du sanh�drin du titre respectueux de �?p�res?� (Actes�7.2?; Actes�22.1) il n�emploie pas la formule solennelle par laquelle Pierre ouvre son discours (Actes�4.9).
On en a conclu qu�il n�attendait pas de jugement �quitable de cette assembl�e, ou qu�il ne voulait pas, en pr�sence du tribun, para�tre dans une attitude trop humble. Son assurance et la brusquerie de son d�but ont probablement provoqu� l�ordre d�Ananias (voir la note suivante).
Verset 2
Ananias, que l�historien Jos�phe d�peint comme un homme ambitieux, cupide et cruel (Antiquit�s Juives, XX, 9, 2-4), avait �t� �lev� � la dignit� de souverain sacrificateur par H�rode, prince de Chalcis, vers l�an 47.
Quatre ans plus tard, il avait �t� envoy� � Rome, li� de cha�nes, par Quadratus, gouverneur de Syrie, pour r�pondre de violences commises par des z�lotes envers des Samaritains (Jos�phe, Antiquit�s Juives, XX, 6, 2). Il fut acquitt� et r�install� dans sa charge. D�pos� vers la fin du gouvernement de F�lix, il garda une grande influence, due � ses richesses.
D�s les premiers temps de la guerre des Juifs contre les Romains, Ananias p�rit, assassin� par des sicaires (Jos�phe, Guerre des Juifs II, 17, 9).
Tel fut l�homme qui se trouvait alors � la t�te de la th�ocratie juive.
Irrit� de l�assurance avec laquelle Paul, ancien pharisien, devenu apostat, en appelait � sa bonne conscience, malgr� les accusations port�es contre lui, Ananias commanda � ceux qui �taient pr�s de lui, probablement des huissiers (Marc�14.65?; Jean�18.22), de le frapper sur la bouche. Il voulait non seulement l�outrager, mais le punir des paroles que cette bouche venait de prononcer.
Que dut penser le tribun militaire, pr�sent � la s�ance (verset 10), lui qui n�avait pas os� frapper un citoyen romain (Actes�22.26 et suivants)??
Verset 3
Quand on compare les paroles de Paul avec la conduite de J�sus (Jean�18.23), on trouve celle-ci plus calme et plus exempte de toute vivacit� de temp�rament. Mais il ne faut pas exag�rer la diff�rence.
Les mots s�v�res?: Dieu te frappera, ne sont ni une impr�cation ni un v�u, mais bien l�annonce proph�tique du juste jugement de Dieu.
De semblables d�clarations se trouvent � chaque page dans les discours des proph�tes, des ap�tres et du Sauveur lui-m�me.
Quant � l��pith�te de muraille blanchie appliqu�e � Ananias (comparez Matthieu�23.27), l�ap�tre l�explique et la Justifie imm�diatement, en prouvant l�hypocrisie du grand pr�tre par le contraste criant qu�il y avait entre sa pr�tention de si�ger pour juger selon la loi, au moment m�me o� il transgressait la loi (comparer verset 5, note).
Verset 4
Souverain sacrificateur de Dieu?; ce mot devait faire ressortir la saintet� de la charge que Paul paraissait ne pas respecter. Mais quel contraste avec le caract�re de l�homme?!
Verset 5
La r�ponse de Paul est, au premier abord, difficile � comprendre. Aussi a-t-elle tourment� les interpr�tes, qui, � leur tour, l�ont tourment�e par des explications fausses.
La plupart estiment impossible de prendre � la lettre ce mot?: Je ne savais pas et d�admettre que Paul ignorait que celui qui venait d�ordonner de le frapper f�t le souverain sacrificateur.
Comment le disciple de Gamaliel, l�ancien d�l�gu� du sanh�drin � Damas, aurait-il ignor� la dignit� dont �tait rev�tu le pr�sident de cette assembl�e??
Mais alors que signifie ce mot?: Je ne savais pas??
Les th�ologiens de l��cole de Tubingue n�h�sitent pas � voir dans ces paroles un mensonge. Seulement, pour ne pas l�attribuer � l�ap�tre Paul, ils le placent sous la plume de l�historien des Actes, qui n�aurait consign� ici, comme ailleurs, qu�un r�cit de son invention.
Selon d�autres (Bengel, Olshausen, Neander), ces mots signifieraient?: Je ne consid�rais pas, en sorte que l�ap�tre s�excuserait en d�savouant ses paroles.
Paul embarrass�, se repentant de sa passion, ne cherche qu�une excuse.� Neander
Mais quel r�le on fait jouer � cet ap�tre de J�sus-Christ, qui repr�sente ici pour la derni�re fois au milieu de son peuple la sainte cause de l��vangile?!
Nous nous attendions � voir ici un ap�tre, rev�tu de la puissance du Saint-Esprit, dans la dignit� sacr�e d�un proph�te de Dieu et l�on nous montre un Paul descendant, en pr�sence du sanh�drin juif et du tribun romain, jusqu�� la passion, au d�saveu de ses paroles, � l�embarras, au mensonge?!� Baumgarten
On comprend donc que d�autres ex�g�tes, Augustin, Calvin, Meyer, Stier, Ebrard, n�aient vu dans ce mot de Paul?: Je ne savais pas, qu�une s�v�re ironie � l�adresse de cet Ananias en qui il �tait impossible de reconna�tre un souverain sacrificateur.
S�il l��tait en v�rit�, Paul aurait respect� � son �gard le pr�cepte de l��criture qu�il cite avec v�n�ration (Exode�22.28). Mais il n�est pas m�me n�cessaire d�admettre l�ironie pour interpr�ter dans ce sens la parole de l�ap�tre.
Comme Baumgarten, nous le traduisons ainsi, avec tout le s�rieux qu�y mettait Paul?: �?Je ne savais pas qu�il f�t pontife, car, par sa violence, il se montre, non pas un pontife, mais un tyran?�. C�est l�, au fond, la pens�e de J�sus, qui ne reconnaissait pas pour des serviteurs de Dieu ceux qui, alors, �?s��taient assis sur la chaire de Mo�se?� (Matthieu�23.2).
Il faut remarquer que le mot souverain sacrificateur est sans article, parce qu�il est consid�r� comme un simple attribut et un attribut que Paul ne veut pas reconna�tre � un tel homme. Aussi aucune r�clamation ne s��l�ve plus dans une assembl�e o� Ananias �tait ha� et Paul peut profiter de ce silence pour porter sa d�fense sur un autre point.
Mentionnons enfin l�explication d�apr�s laquelle Paul ne se serait pas rendu compte d�o� partait l�ordre de le frapper et l�aurait attribu� � un membre quelconque du sanh�drin (Chrysostome, Z�ckler, Blass).
Son ignorance est mise par quelques-uns sur le compte de sa mauvaise vue. �?Il n�est pas si facile, dit M. Barde, m�me � une vue exerc�e, de discerner, une assembl�e d�une cinquantaine de membres, d�o� vient de partir une interjection. Et c�est � peu pr�s impossible � une vue mauvaise comme l��tait celle de Paul?�.
Plusieurs pr�f�reront recourir � cette supposition, assez vraisemblable en elle-m�me, parce qu�elle permet de laisser aux mots?: Je ne savais pas, leur sens premier et naturel.
On peut invoquer en sa faveur le d�but de l�apostrophe de Paul?: Toi aussi?; l�ap�tre para�t prendre Ananias pour un juge quelconque.
D�autre part, on peut lui opposer la r�ponse de Paul?: Je ne savais pas qu�il fut souverain sacrificateur.
Si l�ap�tre avait ignor� de qui provenait l�ordre de le frapper, il aurait dit plut�t?: Je ne savais pas que le souverain sacrificateur avait parl�.
Malgr� cette difficult�, nous tenons la derni�re explication pour pr�f�rable.
Verset 6
Dans un tel moment et dans une telle assembl�e, Paul vit clairement qu�il ne pouvait pas reprendre le discours commenc� et dans lequel il se proposait de faire son apologie (verset 1).
Aussi, avec une grande pr�sence d�esprit, il porte la lutte sur un point qui pouvait int�resser � la sainte cause qu�il d�tendait toute la partie du conseil qui n�avait pas abandonn� les grands principes de la r�v�lation.
C��tait le parti des pharisiens, oppos� � celui des sadduc�ens.
Il s��crie dans le sanh�drin, de mani�re que ses paroles soient entendues de tous?: Je suis pharisien, fils de pharisiens.
On a pr�tendu qu�il ne pouvait, sans trahir la v�rit�, se d�clarer pharisien, fils de pharisien. Mais partout et toujours il se fait gloire d�appartenir, comme Juif, � ce parti, retenant soigneusement ce qu�il avait de vrai, tout en en combattant les erreurs (Actes�24.15?; Philippiens�3.5).
Et, en consid�rant les grandes doctrines qu�il va invoquer, l�esp�rance, la r�surrection, il pouvait se d�clarer, avec une joyeuse conviction, pour les pharisiens, qui soutenaient ces v�rit�s, contre les sadduc�ens, qui les niaient (verset 8).
Mais c�est pr�cis�ment ici qu�on peut reprocher � l�ap�tre de ne pas tenir un compte exact des faits.
Est-ce bien au sujet de l�esp�rance de son peuple, de la r�surrection des morts qu�il avait �t� mis en jugement??
� prendre les choses rigoureusement � la lettre, non. Paul, en effet, �tait accus� (Actes�21.28) d�enseigner d�une mani�re contraire � la loi et la principale cause de l�animosit� de ses pers�cuteurs �tait qu�il se pr�tendait charg� par Dieu d�annoncer aux pa�ens l��vangile de son royaume (Actes�22.21-22).
Voici ce qu�on peut dire pour d�fendre la conduite de l�ap�tre en cette circonstance.
En pr�chant la gr�ce, il �tablissait la loi?; en proclamant l�universalit� du salut et en se consacrant � publier ce salut parmi les nations, il ne faisait qu�accomplir les proph�ties de l�Ancien Testament.
Ainsi le fondement de sa doctrine et l�objet de ce travail dont ses adversaires lui faisaient un crime, �tait bien (Romains�3.31) l�esp�rance d�Isra�l, c�est-�-dire (tel est le sens du et) la r�surrection des morts. Ne pouvant, dans une telle assembl�e, entamer une discussion dogmatique, il nomme le grand sujet de la pr�dication qu�il faisait entendre partout et en toute occasion (Actes�17.32?; Actes�24.15-21?; Actes�26.23?; 1�Corinthiens�15.12).
Mais ces explications ne satisfont pas en tout point. On peut trouver que Paul n�avait pas le droit de se proclamer pharisien, sans ajouter aucune r�serve et qu�il a fait preuve de trop d�habilet� en se disant mis en cause pour la doctrine de la r�surrection.
Si l��tude impartiale du texte, dirons-nous avec M. Barde, ne nous am�ne pas � une intelligence satisfaisante de la conduite de l�ap�tre dans cette circonstance, mieux vaut l�avouer loyalement. Paul n�a pr�tendu nulle part � l�infaillibilit�.
Mais nous ajouterons, avec le m�me auteur, cette r�flexion �quitable?: �?Nous connaissons trop peu une foule de circonstances de ce proc�s pour porter un jugement d�finitif?�, M. Weiss pr�tend d�ailleurs, en se fondant sur l�imparfait (en grec participe pr�sent)?: comme il disait cela (verset 7), que Luc nous a conserv� seulement, au verset 6, une parole r�sumant la harangue de Paul et que celui-ci a pu expliquer en quel sens il se r�clamait du parti pharisien.
Verset 8
Voir, sur les sectes des pharisiens et des sadduc�ens, Matthieu�3.7, 1re note.
Ces derniers niaient la vie � venir, le monde des esprits, l�existence des anges, � plus forte raison la r�surrection.
Les pharisiens, au contraire, admettaient l�un et l�autre, c�est-�-dire la r�surrection et le monde invisible, peupl� des esprits glorifi�s et des anges de Dieu.
Donc Paul se sentait infiniment plus rapproch� des pharisiens que des saduc�ens et il devait d�sirer faire sentir aux premiers ces points de contact entre eux et lui et ainsi les int�resser � sa cause et � celle de l��vangile.
C�est ce qui l�gitimerait son proc�d�, qui divisa ces deux partis.
Verset 9
Quelques-uns des scribes, ou docteurs de la loi, du parti pharisien, prennent la parole au milieu du bruit, pour proclamer l�innocence de Paul?; ils admettent m�me la possibilit� qu�il ait eu des r�v�lations du ciel. Ils ne l�affirment pas, mais laissent la question en suspens, en ces termes prudents?: mais si un esprit ou un ange lui a parl�??�qu�avons-nous � dire?? Nous achevons ainsi la phrase suspendue (Jean�6.62?; Romains�9.22).
Le texte re�u la compl�te par ces mots, qui se lisent dans quelques majuscules et la plupart des minuscules, mais qui sont emprunt�s � Actes�5.39?: ne combattons pas contre Dieu.
Il n�y a pas de doute, quoi qu�en dise Meyer, que cette parole des scribes ne soit une allusion aux r�cits que Paul avait faits la veille (Actes�22.6?; Actes�22.17-18) et dans lesquels les sadduc�ens ne pouvaient voir que des impostures.
Verset 10
Le tribun de la cohorte, pr�sent � cette s�ance du sanh�drin, dont il attendait plus de lumi�re sur son myst�rieux prisonnier (Actes�22.30), voyant le tumulte augmenter autour de lui, craignit pour sa vie, dont il �tait responsable, et, pour la seconde fois (Actes�22.24), il le mit en s�ret� dans la forteresse.
C�est de l� que la troupe dut descendre pour l�enlever du milieu du sanh�drin.
Verset 11
Paul, dans les dangers et les souffrances qu�il endurait alors et qui l�attendaient dans sa longue captivit�, avait grand besoin de ce courage que le Seigneur lui inspire.
Ce qu�il lui r�v�le sur le t�moignage qu�il aura � rendre � Rome (grec) des choses touchant moi, �tait tout � fait en harmonie avec la propre pens�e de l�ap�tre (Actes�19.21?; Romains�15.23).
Verset 12
Le complot ourdi contre Paul et d�nonc� au tribun
Le guet-apens projet�. Le lendemain matin plus de quarante Juifs s�obligent par un v�u � ne manger ni boire qu�ils n�aient tu� Paul. Ils font part de leur projet au sanh�drin et lui demandent de solliciter du tribun une nouvelle comparution du prisonnier�; ils le tueront pendant qu�on l�am�nera (12-13).
Le neveu de Paul aupr�s du tribun. Le fils de la s�ur de Paul entend parler du complot et vient le r�v�ler � Paul. Celui-ci prie un des centurions de conduire le jeune homme au tribun. Le tribun le conduit � l��cart et re�oit sa communication. Il lui recommande le silence (16-22).
Le tribun prend ses mesures pour le transfert de Paul � C�sar�e
L�escorte command�e. Deux centurions re�oivent l�ordre de tenir pr�ts pour neuf heures du soir des fantassins et des cavaliers dont le nombre leur est prescrit et des montures pour Paul, afin de le mener au gouverneur (23, 24).
Lettre � F�lix. Claude Lysias expose au gouverneur F�lix l�arrestation de Paul, sa comparution devant le sanh�drin, le complot des Juifs contre lui, qui a motiv� son envoi � C�sar�e, o� le tribun a assign� ses accusateurs (23-30).
Le voyage. Paul pr�sent� � F�lix. Les troupes � pied escortent Paul jusqu�� Anlipatris, d�o� elles retournent � J�rusalem. Les cavaliers l�am�nent � C�sar�e, remettent la lettre du tribun au gouverneur et lui pr�sentent Paul. F�lix la lit, s�informe de son pays d�origine, et, apprenant qu�il est de Cilicie, dit qu�il l�entendra en pr�sence de ses accusateurs. Il ordonne de le garder dans le pr�toire d�H�rode (31-35).
Complot des Juifs contre Paul, Paul est conduit � C�sar�e (12-35)
Grec?: les Juifs s�anath�matis�rent, disant ne manger ni boire�c�est-�-dire qu�ils prononc�rent contre eux-m�mes la plus rigoureuse excommunication appel�e en h�breu cherem (Ainsi verset 14).
Il est probable que ce complot fut tram� � l�instigation de ces m�mes Juifs d�Asie qui, l�avant-veille d�j�, avaient voulu tuer Paul (Actes�21.27-31).
Verset 15
Les conjur�s, ne pouvant atteindre Paul s�il restait dans la forteresse, s�adressent aux membres du sanh�drin et leur demandent d�obtenir du tribun, au nom du sanh�drin, de faire para�tre Paul une seconde fois devant cette assembl�e, sous pr�texte de s�informer plus exactement de son affaire.
Les assassins se chargent du reste, sans que les membres du sanh�drin aient � s�en m�ler?; ils sont pr�ts � tuer l�ap�tre, avant qu�il approche du sanh�drin et paraisse devant lui.
Verset 22
Ainsi, par une direction de la providence qui veillait sur lui, l�ap�tre �chappa d�un danger imminent et les conjur�s ne recueillirent que leur anath�me.
Nous apprenons, par ce r�cit, que Paul avait une s�ur mari�e � J�rusalem et c�est du fils de cette s�ur que Dieu se servit pour le sauver.
Paul, malgr� l�assurance qui lui avait �t� donn�s par le Seigneur (verset 11), averti par son neveu, ne n�glige rien pour obtenir la protection du tribun militaire.
Celui-ci, qui joue un beau r�le dans toute cette histoire, re�oit le jeune homme, le prend par la main, le m�ne � l��cart pour l�encourager � parler, et, ayant tout appris de lui, l�invite � ne dire � personne ce qu�il vient de lui communiquer.
Ce silence �tait n�cessaire � l�ex�cution de son plan. Tout concourt, sous la direction de Dieu, � conserver la vie du grand ap�tre.
Verset 24
Le tribun militaire prend des pr�cautions telles, que non seulement Paul sera conduit � C�sar�e sain et sauf (grec sauv� au travers), mais que toute r�volte qui se produirait parmi les Juifs serait aussit�t r�prim�e.
Il appelle deux des centeniers (grec), certains deux des centeniers, expression qui d�signe ces deux officiers comme jouissant de la confiance particuli�re de leur chef.
Outre les deux cents soldats d�infanterie et soixante-dix de cavalerie, il met sur pied deux cents hommes de troupes l�g�res, dont il est difficile de d�terminer l�arme, parce que le mot dont se sert Luc est inconnu dans le Nouveau Testament et dans la litt�rature grecque.
Nos versions traduisent par archers?; Rilliet par troupes l�g�res.
Il fallait encore des montures pour le prisonnier et ceux � la garde desquels il �tait confi�.
Tout ce convoi devait �tre pr�t � partir d�s la troisi�me heure de la nuit, c�est-�-dire neuf heures du soir.
Paul devait �tre livr� au gouverneur Antonius F�lix, affranchi de la famille imp�riale et fr�re de Pallas, le favori de Claude. Il fut procurateur de Jud�e, probablement de 52 � 60.
Tacite (Histoires V, 9) nous l�a fait conna�tre en ces termes?: �?Il exer�a un pouvoir royal avec l��me d�un esclave, en se livrant � toute sorte de cruaut�s et de d�bauches?� (voir Actes�24.26-27).
Comparer le tableau du Gouvernement de F�lix et de son �mule Cumanus, dans Tacite, Annales XII, 54. D�apr�s Jos�phe (Antiquit�s Juives, XX, 6?; Guerre, II, 12), F�lix fut le successeur de Cumanus.
Verset 30
Le tribun militaire, Claude Lysias (Actes�22.28, note), tout pa�en qu�il �tait, montra dans toutes ces transactions un caract�re bien sup�rieur � celui des Juifs.
Sa lettre � F�lix rend un compte exact de ce qui venait de se passer, sauf un d�tail qui l�a fait accuser de mensonge par quelques ex�g�tes (Reuss dit?: �?un effront� mensonge?�)?: il pr�tend avoir enlev� Paul (que les Juifs voulaient tuer), ayant appris qu�il �tait Romain (Actes�21.31-33).
Or, � ce moment, Lysias ne savait pas encore que Paul �tait Romain, il ne l�apprit que plus tard (Actes�22.25 et suivants). Il y a l�, en effet, une inexactitude.
Mais le commandant arracha une seconde fois le prisonnier aux Juifs, craignant qu�il ne f�t mis en pi�ces par eux (verset 10) et cette fois c��tait r�ellement le citoyen romain qu�il prot�geait.
Le texte de la lettre pr�sente plusieurs variantes.
Au verset 29, le texte occidental porte?: �?Qu�il n��tait accus� de rien de plus que touchant la loi de Mo�se et touchant un certain J�sus?�.
Au verset 30 le texte re�u ajoute?: dress� par les Juifs. Codex Sinaiticus, A, ont?: dress� de leur part. Ces deux manuscrits omettent?: sans retard.
Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus, etc., termine la lettre par la formule de salutation?: porte-toi bien, qui manque dans B, A.
Verset 32
Les soldats de l�infanterie, n��tant plus n�cessaires � la protection du prisonnier, n�all�rent que jusqu�� Antipatris, laissant les cavaliers poursuivre jusqu�� C�sar�e, tandis qu�eux-m�mes retourn�rent � J�rusalem.
Antipatris, situ�e entre Lydde et C�sar�e, avait �t� fond�e par H�rode le Grand, qui la nomma ainsi en l�honneur de son p�re Antipater.
Cette ville �tait �loign�e de J�rusalem de 42 milles romains (63 kilom�tres). On a accus� Luc d�erreur, parce qu�il para�t dire que les troupes franchirent en une nuit cette distance et retourn�rent le lendemain jusqu�� leur forteresse. Mais son indication peut �tre entendue en ce sens, que les troupes partirent de nuit, selon l�ordre re�u et que le lendemain de leur arriv�e � Antipatris, elles se remirent en route pour retourner � J�rusalem.
Verset 35
Je t�entendrai signifie?: je te ferai subir un interrogatoire en r�gle.
Il fallait, en effet, pour cela que les accusateurs se fussent pr�sent�s devant F�lix, comme ils y avaient �t� engag�s par le tribun militaire (verset 30).
Le pr�toire d�H�rode �tait un palais b�ti par H�rode le Grand et qui servait de r�sidence au gouverneur romain.
Le fait que Paul fut gard� dans cette demeure et non dans une prison ordinaire, peut �tre consid�r� comme une faveur. Et cette faveur, il la dut probablement, comme le pense Meyer, � la lettre de Lysias, qui d�clarait ce prisonnier citoyen romain et, de plus, innocent de tout d�lit qui m�rit�t la mort ou m�me la prison (verset 29).
Informations bibliographiques bibliography-text="Commentaire sur Acts 23". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-23.html.
versets 1-35
Verset 1
Paul se trouve pour la premi�re fois devant le sanh�drin, o� avaient comparu son Ma�tre et plus tard les autres ap�tres. Il porte sur cette assembl�e un regard ferme et sans crainte, attestant sa bonne conscience (1�Timoth�e�1.5-19?; H�breux�13.18?; 1�Pierre�3.16).
Et c�est devant Dieu, ou pour Dieu, � son service, qu�il s�est conduit, en suivant toujours les inspirations de cette bonne conscience (Actes�24.16).
Le verbe que nous traduisons par se conduire d�signe d�ordinaire la conduite d�un citoyen dans l��tat ou dans la cit�. Paul l�applique � l�activit� qu�il a d�ploy�e comme ap�tre dans la cit� de Dieu, qui est l��glise (comparer Philippiens�1.27).
Par cette entr�e en mati�re, il r�futait d�j� les fausses accusations port�es contre lui (Actes�21.28) et il lui e�t �t� facile d�en d�montrer la fausset�, s�il n�avait �t� brusquement interrompu (Actes�24.14-16?; Philippiens�3.6).
On s��tonne de voir l�ap�tre prendre la parole dans cette s�ance du sanh�drin, sans y avoir �t� invit� par le pr�sident. Il faut supposer que Luc, press� d�en venir aux faits principaux, a pass� sous silence les formalit�s de l�ouverture de la s�ance, qui lui importaient assez peu.
Paul ne salue pas les membres du sanh�drin du titre respectueux de �?p�res?� (Actes�7.2?; Actes�22.1) il n�emploie pas la formule solennelle par laquelle Pierre ouvre son discours (Actes�4.9).
On en a conclu qu�il n�attendait pas de jugement �quitable de cette assembl�e, ou qu�il ne voulait pas, en pr�sence du tribun, para�tre dans une attitude trop humble. Son assurance et la brusquerie de son d�but ont probablement provoqu� l�ordre d�Ananias (voir la note suivante).
Verset 2
Ananias, que l�historien Jos�phe d�peint comme un homme ambitieux, cupide et cruel (Antiquit�s Juives, XX, 9, 2-4), avait �t� �lev� � la dignit� de souverain sacrificateur par H�rode, prince de Chalcis, vers l�an 47.
Quatre ans plus tard, il avait �t� envoy� � Rome, li� de cha�nes, par Quadratus, gouverneur de Syrie, pour r�pondre de violences commises par des z�lotes envers des Samaritains (Jos�phe, Antiquit�s Juives, XX, 6, 2). Il fut acquitt� et r�install� dans sa charge. D�pos� vers la fin du gouvernement de F�lix, il garda une grande influence, due � ses richesses.
D�s les premiers temps de la guerre des Juifs contre les Romains, Ananias p�rit, assassin� par des sicaires (Jos�phe, Guerre des Juifs II, 17, 9).
Tel fut l�homme qui se trouvait alors � la t�te de la th�ocratie juive.
Irrit� de l�assurance avec laquelle Paul, ancien pharisien, devenu apostat, en appelait � sa bonne conscience, malgr� les accusations port�es contre lui, Ananias commanda � ceux qui �taient pr�s de lui, probablement des huissiers (Marc�14.65?; Jean�18.22), de le frapper sur la bouche. Il voulait non seulement l�outrager, mais le punir des paroles que cette bouche venait de prononcer.
Que dut penser le tribun militaire, pr�sent � la s�ance (verset 10), lui qui n�avait pas os� frapper un citoyen romain (Actes�22.26 et suivants)??
Verset 3
Quand on compare les paroles de Paul avec la conduite de J�sus (Jean�18.23), on trouve celle-ci plus calme et plus exempte de toute vivacit� de temp�rament. Mais il ne faut pas exag�rer la diff�rence.
Les mots s�v�res?: Dieu te frappera, ne sont ni une impr�cation ni un v�u, mais bien l�annonce proph�tique du juste jugement de Dieu.
De semblables d�clarations se trouvent � chaque page dans les discours des proph�tes, des ap�tres et du Sauveur lui-m�me.
Quant � l��pith�te de muraille blanchie appliqu�e � Ananias (comparez Matthieu�23.27), l�ap�tre l�explique et la Justifie imm�diatement, en prouvant l�hypocrisie du grand pr�tre par le contraste criant qu�il y avait entre sa pr�tention de si�ger pour juger selon la loi, au moment m�me o� il transgressait la loi (comparer verset 5, note).
Verset 4
Souverain sacrificateur de Dieu?; ce mot devait faire ressortir la saintet� de la charge que Paul paraissait ne pas respecter. Mais quel contraste avec le caract�re de l�homme?!
Verset 5
La r�ponse de Paul est, au premier abord, difficile � comprendre. Aussi a-t-elle tourment� les interpr�tes, qui, � leur tour, l�ont tourment�e par des explications fausses.
La plupart estiment impossible de prendre � la lettre ce mot?: Je ne savais pas et d�admettre que Paul ignorait que celui qui venait d�ordonner de le frapper f�t le souverain sacrificateur.
Comment le disciple de Gamaliel, l�ancien d�l�gu� du sanh�drin � Damas, aurait-il ignor� la dignit� dont �tait rev�tu le pr�sident de cette assembl�e??
Mais alors que signifie ce mot?: Je ne savais pas??
Les th�ologiens de l��cole de Tubingue n�h�sitent pas � voir dans ces paroles un mensonge. Seulement, pour ne pas l�attribuer � l�ap�tre Paul, ils le placent sous la plume de l�historien des Actes, qui n�aurait consign� ici, comme ailleurs, qu�un r�cit de son invention.
Selon d�autres (Bengel, Olshausen, Neander), ces mots signifieraient?: Je ne consid�rais pas, en sorte que l�ap�tre s�excuserait en d�savouant ses paroles.
Mais quel r�le on fait jouer � cet ap�tre de J�sus-Christ, qui repr�sente ici pour la derni�re fois au milieu de son peuple la sainte cause de l��vangile?!
On comprend donc que d�autres ex�g�tes, Augustin, Calvin, Meyer, Stier, Ebrard, n�aient vu dans ce mot de Paul?: Je ne savais pas, qu�une s�v�re ironie � l�adresse de cet Ananias en qui il �tait impossible de reconna�tre un souverain sacrificateur.
S�il l��tait en v�rit�, Paul aurait respect� � son �gard le pr�cepte de l��criture qu�il cite avec v�n�ration (Exode�22.28). Mais il n�est pas m�me n�cessaire d�admettre l�ironie pour interpr�ter dans ce sens la parole de l�ap�tre.
Comme Baumgarten, nous le traduisons ainsi, avec tout le s�rieux qu�y mettait Paul?: �?Je ne savais pas qu�il f�t pontife, car, par sa violence, il se montre, non pas un pontife, mais un tyran?�. C�est l�, au fond, la pens�e de J�sus, qui ne reconnaissait pas pour des serviteurs de Dieu ceux qui, alors, �?s��taient assis sur la chaire de Mo�se?� (Matthieu�23.2).
Il faut remarquer que le mot souverain sacrificateur est sans article, parce qu�il est consid�r� comme un simple attribut et un attribut que Paul ne veut pas reconna�tre � un tel homme. Aussi aucune r�clamation ne s��l�ve plus dans une assembl�e o� Ananias �tait ha� et Paul peut profiter de ce silence pour porter sa d�fense sur un autre point.
Mentionnons enfin l�explication d�apr�s laquelle Paul ne se serait pas rendu compte d�o� partait l�ordre de le frapper et l�aurait attribu� � un membre quelconque du sanh�drin (Chrysostome, Z�ckler, Blass).
Son ignorance est mise par quelques-uns sur le compte de sa mauvaise vue. �?Il n�est pas si facile, dit M. Barde, m�me � une vue exerc�e, de discerner, une assembl�e d�une cinquantaine de membres, d�o� vient de partir une interjection. Et c�est � peu pr�s impossible � une vue mauvaise comme l��tait celle de Paul?�.
Plusieurs pr�f�reront recourir � cette supposition, assez vraisemblable en elle-m�me, parce qu�elle permet de laisser aux mots?: Je ne savais pas, leur sens premier et naturel.
On peut invoquer en sa faveur le d�but de l�apostrophe de Paul?: Toi aussi?; l�ap�tre para�t prendre Ananias pour un juge quelconque.
D�autre part, on peut lui opposer la r�ponse de Paul?: Je ne savais pas qu�il fut souverain sacrificateur.
Si l�ap�tre avait ignor� de qui provenait l�ordre de le frapper, il aurait dit plut�t?: Je ne savais pas que le souverain sacrificateur avait parl�.
Malgr� cette difficult�, nous tenons la derni�re explication pour pr�f�rable.
Verset 6
Dans un tel moment et dans une telle assembl�e, Paul vit clairement qu�il ne pouvait pas reprendre le discours commenc� et dans lequel il se proposait de faire son apologie (verset 1).
Aussi, avec une grande pr�sence d�esprit, il porte la lutte sur un point qui pouvait int�resser � la sainte cause qu�il d�tendait toute la partie du conseil qui n�avait pas abandonn� les grands principes de la r�v�lation.
C��tait le parti des pharisiens, oppos� � celui des sadduc�ens.
Il s��crie dans le sanh�drin, de mani�re que ses paroles soient entendues de tous?: Je suis pharisien, fils de pharisiens.
On a pr�tendu qu�il ne pouvait, sans trahir la v�rit�, se d�clarer pharisien, fils de pharisien. Mais partout et toujours il se fait gloire d�appartenir, comme Juif, � ce parti, retenant soigneusement ce qu�il avait de vrai, tout en en combattant les erreurs (Actes�24.15?; Philippiens�3.5).
Et, en consid�rant les grandes doctrines qu�il va invoquer, l�esp�rance, la r�surrection, il pouvait se d�clarer, avec une joyeuse conviction, pour les pharisiens, qui soutenaient ces v�rit�s, contre les sadduc�ens, qui les niaient (verset 8).
Mais c�est pr�cis�ment ici qu�on peut reprocher � l�ap�tre de ne pas tenir un compte exact des faits.
Est-ce bien au sujet de l�esp�rance de son peuple, de la r�surrection des morts qu�il avait �t� mis en jugement??
� prendre les choses rigoureusement � la lettre, non. Paul, en effet, �tait accus� (Actes�21.28) d�enseigner d�une mani�re contraire � la loi et la principale cause de l�animosit� de ses pers�cuteurs �tait qu�il se pr�tendait charg� par Dieu d�annoncer aux pa�ens l��vangile de son royaume (Actes�22.21-22).
Voici ce qu�on peut dire pour d�fendre la conduite de l�ap�tre en cette circonstance.
En pr�chant la gr�ce, il �tablissait la loi?; en proclamant l�universalit� du salut et en se consacrant � publier ce salut parmi les nations, il ne faisait qu�accomplir les proph�ties de l�Ancien Testament.
Ainsi le fondement de sa doctrine et l�objet de ce travail dont ses adversaires lui faisaient un crime, �tait bien (Romains�3.31) l�esp�rance d�Isra�l, c�est-�-dire (tel est le sens du et) la r�surrection des morts. Ne pouvant, dans une telle assembl�e, entamer une discussion dogmatique, il nomme le grand sujet de la pr�dication qu�il faisait entendre partout et en toute occasion (Actes�17.32?; Actes�24.15-21?; Actes�26.23?; 1�Corinthiens�15.12).
Mais ces explications ne satisfont pas en tout point. On peut trouver que Paul n�avait pas le droit de se proclamer pharisien, sans ajouter aucune r�serve et qu�il a fait preuve de trop d�habilet� en se disant mis en cause pour la doctrine de la r�surrection.
Mais nous ajouterons, avec le m�me auteur, cette r�flexion �quitable?: �?Nous connaissons trop peu une foule de circonstances de ce proc�s pour porter un jugement d�finitif?�, M. Weiss pr�tend d�ailleurs, en se fondant sur l�imparfait (en grec participe pr�sent)?: comme il disait cela (verset 7), que Luc nous a conserv� seulement, au verset 6, une parole r�sumant la harangue de Paul et que celui-ci a pu expliquer en quel sens il se r�clamait du parti pharisien.
Verset 8
Voir, sur les sectes des pharisiens et des sadduc�ens, Matthieu�3.7, 1re note.
Ces derniers niaient la vie � venir, le monde des esprits, l�existence des anges, � plus forte raison la r�surrection.
Les pharisiens, au contraire, admettaient l�un et l�autre, c�est-�-dire la r�surrection et le monde invisible, peupl� des esprits glorifi�s et des anges de Dieu.
Donc Paul se sentait infiniment plus rapproch� des pharisiens que des saduc�ens et il devait d�sirer faire sentir aux premiers ces points de contact entre eux et lui et ainsi les int�resser � sa cause et � celle de l��vangile.
C�est ce qui l�gitimerait son proc�d�, qui divisa ces deux partis.
Verset 9
Quelques-uns des scribes, ou docteurs de la loi, du parti pharisien, prennent la parole au milieu du bruit, pour proclamer l�innocence de Paul?; ils admettent m�me la possibilit� qu�il ait eu des r�v�lations du ciel. Ils ne l�affirment pas, mais laissent la question en suspens, en ces termes prudents?: mais si un esprit ou un ange lui a parl�??�qu�avons-nous � dire?? Nous achevons ainsi la phrase suspendue (Jean�6.62?; Romains�9.22).
Le texte re�u la compl�te par ces mots, qui se lisent dans quelques majuscules et la plupart des minuscules, mais qui sont emprunt�s � Actes�5.39?: ne combattons pas contre Dieu.
Il n�y a pas de doute, quoi qu�en dise Meyer, que cette parole des scribes ne soit une allusion aux r�cits que Paul avait faits la veille (Actes�22.6?; Actes�22.17-18) et dans lesquels les sadduc�ens ne pouvaient voir que des impostures.
Verset 10
Le tribun de la cohorte, pr�sent � cette s�ance du sanh�drin, dont il attendait plus de lumi�re sur son myst�rieux prisonnier (Actes�22.30), voyant le tumulte augmenter autour de lui, craignit pour sa vie, dont il �tait responsable, et, pour la seconde fois (Actes�22.24), il le mit en s�ret� dans la forteresse.
C�est de l� que la troupe dut descendre pour l�enlever du milieu du sanh�drin.
Verset 11
Paul, dans les dangers et les souffrances qu�il endurait alors et qui l�attendaient dans sa longue captivit�, avait grand besoin de ce courage que le Seigneur lui inspire.
Ce qu�il lui r�v�le sur le t�moignage qu�il aura � rendre � Rome (grec) des choses touchant moi, �tait tout � fait en harmonie avec la propre pens�e de l�ap�tre (Actes�19.21?; Romains�15.23).
Verset 12
Le complot ourdi contre Paul et d�nonc� au tribun
Le tribun prend ses mesures pour le transfert de Paul � C�sar�e
Complot des Juifs contre Paul, Paul est conduit � C�sar�e (12-35)
Grec?: les Juifs s�anath�matis�rent, disant ne manger ni boire�c�est-�-dire qu�ils prononc�rent contre eux-m�mes la plus rigoureuse excommunication appel�e en h�breu cherem (Ainsi verset 14).
Il est probable que ce complot fut tram� � l�instigation de ces m�mes Juifs d�Asie qui, l�avant-veille d�j�, avaient voulu tuer Paul (Actes�21.27-31).
Verset 15
Les conjur�s, ne pouvant atteindre Paul s�il restait dans la forteresse, s�adressent aux membres du sanh�drin et leur demandent d�obtenir du tribun, au nom du sanh�drin, de faire para�tre Paul une seconde fois devant cette assembl�e, sous pr�texte de s�informer plus exactement de son affaire.
Les assassins se chargent du reste, sans que les membres du sanh�drin aient � s�en m�ler?; ils sont pr�ts � tuer l�ap�tre, avant qu�il approche du sanh�drin et paraisse devant lui.
Verset 22
Ainsi, par une direction de la providence qui veillait sur lui, l�ap�tre �chappa d�un danger imminent et les conjur�s ne recueillirent que leur anath�me.
Nous apprenons, par ce r�cit, que Paul avait une s�ur mari�e � J�rusalem et c�est du fils de cette s�ur que Dieu se servit pour le sauver.
Paul, malgr� l�assurance qui lui avait �t� donn�s par le Seigneur (verset 11), averti par son neveu, ne n�glige rien pour obtenir la protection du tribun militaire.
Celui-ci, qui joue un beau r�le dans toute cette histoire, re�oit le jeune homme, le prend par la main, le m�ne � l��cart pour l�encourager � parler, et, ayant tout appris de lui, l�invite � ne dire � personne ce qu�il vient de lui communiquer.
Ce silence �tait n�cessaire � l�ex�cution de son plan. Tout concourt, sous la direction de Dieu, � conserver la vie du grand ap�tre.
Verset 24
Le tribun militaire prend des pr�cautions telles, que non seulement Paul sera conduit � C�sar�e sain et sauf (grec sauv� au travers), mais que toute r�volte qui se produirait parmi les Juifs serait aussit�t r�prim�e.
Il appelle deux des centeniers (grec), certains deux des centeniers, expression qui d�signe ces deux officiers comme jouissant de la confiance particuli�re de leur chef.
Outre les deux cents soldats d�infanterie et soixante-dix de cavalerie, il met sur pied deux cents hommes de troupes l�g�res, dont il est difficile de d�terminer l�arme, parce que le mot dont se sert Luc est inconnu dans le Nouveau Testament et dans la litt�rature grecque.
Nos versions traduisent par archers?; Rilliet par troupes l�g�res.
Il fallait encore des montures pour le prisonnier et ceux � la garde desquels il �tait confi�.
Tout ce convoi devait �tre pr�t � partir d�s la troisi�me heure de la nuit, c�est-�-dire neuf heures du soir.
Paul devait �tre livr� au gouverneur Antonius F�lix, affranchi de la famille imp�riale et fr�re de Pallas, le favori de Claude. Il fut procurateur de Jud�e, probablement de 52 � 60.
Tacite (Histoires V, 9) nous l�a fait conna�tre en ces termes?: �?Il exer�a un pouvoir royal avec l��me d�un esclave, en se livrant � toute sorte de cruaut�s et de d�bauches?� (voir Actes�24.26-27).
Comparer le tableau du Gouvernement de F�lix et de son �mule Cumanus, dans Tacite, Annales XII, 54. D�apr�s Jos�phe (Antiquit�s Juives, XX, 6?; Guerre, II, 12), F�lix fut le successeur de Cumanus.
Verset 30
Le tribun militaire, Claude Lysias (Actes�22.28, note), tout pa�en qu�il �tait, montra dans toutes ces transactions un caract�re bien sup�rieur � celui des Juifs.
Sa lettre � F�lix rend un compte exact de ce qui venait de se passer, sauf un d�tail qui l�a fait accuser de mensonge par quelques ex�g�tes (Reuss dit?: �?un effront� mensonge?�)?: il pr�tend avoir enlev� Paul (que les Juifs voulaient tuer), ayant appris qu�il �tait Romain (Actes�21.31-33).
Or, � ce moment, Lysias ne savait pas encore que Paul �tait Romain, il ne l�apprit que plus tard (Actes�22.25 et suivants). Il y a l�, en effet, une inexactitude.
Mais le commandant arracha une seconde fois le prisonnier aux Juifs, craignant qu�il ne f�t mis en pi�ces par eux (verset 10) et cette fois c��tait r�ellement le citoyen romain qu�il prot�geait.
Le texte de la lettre pr�sente plusieurs variantes.
Au verset 29, le texte occidental porte?: �?Qu�il n��tait accus� de rien de plus que touchant la loi de Mo�se et touchant un certain J�sus?�.
Au verset 30 le texte re�u ajoute?: dress� par les Juifs. Codex Sinaiticus, A, ont?: dress� de leur part. Ces deux manuscrits omettent?: sans retard.
Le texte re�u, avec Codex Sinaiticus, etc., termine la lettre par la formule de salutation?: porte-toi bien, qui manque dans B, A.
Verset 32
Les soldats de l�infanterie, n��tant plus n�cessaires � la protection du prisonnier, n�all�rent que jusqu�� Antipatris, laissant les cavaliers poursuivre jusqu�� C�sar�e, tandis qu�eux-m�mes retourn�rent � J�rusalem.
Antipatris, situ�e entre Lydde et C�sar�e, avait �t� fond�e par H�rode le Grand, qui la nomma ainsi en l�honneur de son p�re Antipater.
Cette ville �tait �loign�e de J�rusalem de 42 milles romains (63 kilom�tres). On a accus� Luc d�erreur, parce qu�il para�t dire que les troupes franchirent en une nuit cette distance et retourn�rent le lendemain jusqu�� leur forteresse. Mais son indication peut �tre entendue en ce sens, que les troupes partirent de nuit, selon l�ordre re�u et que le lendemain de leur arriv�e � Antipatris, elles se remirent en route pour retourner � J�rusalem.
Verset 35
Je t�entendrai signifie?: je te ferai subir un interrogatoire en r�gle.
Il fallait, en effet, pour cela que les accusateurs se fussent pr�sent�s devant F�lix, comme ils y avaient �t� engag�s par le tribun militaire (verset 30).
Le pr�toire d�H�rode �tait un palais b�ti par H�rode le Grand et qui servait de r�sidence au gouverneur romain.
Le fait que Paul fut gard� dans cette demeure et non dans une prison ordinaire, peut �tre consid�r� comme une faveur. Et cette faveur, il la dut probablement, comme le pense Meyer, � la lettre de Lysias, qui d�clarait ce prisonnier citoyen romain et, de plus, innocent de tout d�lit qui m�rit�t la mort ou m�me la prison (verset 29).