Bible Commentaries
Actes 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-37

Plan du commentaire biblique de Actes 4

Pierre et Jean mis en prison

Les autorit�s sacerdotales et sp�cialement les sadduc�ens, irrit�s de ce que les ap�tres enseignaient la r�surrection au peuple en lui pr�chant J�sus, se saisissent d�eux et les mettent en prison jusqu�au jour suivant. Beaucoup de gens parviennent � la foi�; le nombre des croyants s��l�ve � pr�s de cinq mille (1-4).

Ils comparaissent devant le sanh�drin

  1. R�union du sanh�drin et comparution des ap�tres. Le sanh�drin s�assemble, ayant � sa t�te le souverain sacrificateur Anne et d�autres repr�sentants des hautes classes sacerdotales. Pierre et Jean sont amen�s�; il leur est demand� par quel pouvoir ils ont fait ce miracle (8-7).
  2. Discours de Pierre. Pierre, dans sa r�ponse, rel�ve d�abord le fait que son coll�gue et lui sont poursuivis pour avoir gu�ri un malade�; la gu�rison a �t� op�r�e par le nom de ce J�sus que les Juifs ont crucifi� et que Dieu a ressuscit�. Il est la pierre rejet�e par les constructeurs et qui est devenue pierre de l�angle. Le salut ne se trouve en aucun autre. C�est par son nom qu�il nous faut �tre sauv�s (8-12).
  3. D�lib�rations du sanh�drin. Les membres du sanh�drin sont �tonn�s de l�assurance avec laquelle s�expriment des hommes du peuple, tels qu��taient Pierre et Jean�; ils les reconnaissent pour des compagnons de J�sus. La pr�sence du malade gu�ri les embarrasse. Ils font sortir les ap�tres et d�lib�rent. Ils d�cident de leur interdire de parler d�sormais au nom de J�sus (13-17).
  4. Issue du proc�s. Apr�s avoir rappel� les ap�tres, ils leur communiquent cette d�cision�; mais eux les prennent � t�moin que leur devoir est d�ob�ir � Dieu premi�rement. Les autorit�s les rel�chent, avec de nouvelles menaces, n�osant les punir par crainte du peuple, qui rendait gloire � Dieu de cette gu�rison op�r�e sur un homme de plus de quarante ans (18-22).

Verset 1

Emprisonnement de Pierre et de Jean (1-22)

Le grand succ�s des deux discours de Pierre et le nombre croissant des chr�tiens (verset 4) devaient n�cessairement attirer l�attention et provoquer l�opposition des adversaires. � leur t�te �taient les sacrificateurs.

Tischendorf, Nestle, Wendt conservent le texte re�u?: les sacrificateurs, le�on fortement document�e.

Westcott et Hort ont admis la variante?: les principaux sacrificateurs, qui se lit dans B, C.

Ce terme tr�s usit� dans les �vangiles a probablement �t� substitu� � l�autre par un correcteur.

Avec eux se trouvaient les sadduc�ens qui avaient entendu le discours de Pierre (verset 2, note. Voir, sur ce parti politico-religieux, Matthieu�3.7, 1re note).

D�j� ils avaient fait avertir le commandant du temple, chef de la garde du temple, qui �tait lui-m�me sacrificateur, qu�un grand rassemblement de peuple se trouvait sous un des portiques (Actes�3.11) la fonction de ce chef �tait de maintenir l�ordre dans le temple et aux abords.

Tous survinrent pendant que les disciples parlaient au peuple.

Verset 2

Deux choses leur causaient cette peine, ce profond d�pit, cette vexation d�esprit?: c�est d�abord que les disciples enseignaient le peuple et obtenaient sur lui une influence qui mena�ait celle de ses chefs?; ensuite qu�ils annon�aient la r�surrection.

Ceci contrariait surtout les sadduc�ens, qui niaient la vie � venir (Matthieu�22.23) et qui avaient entendu Pierre parler de la r�surrection de J�sus (Actes�3.15). Ils estimaient avec raison que c��tait l� pr�cher la doctrine de la r�surrection en g�n�ral (1�Corinthiens�15.12, suivants).

C�est ce que signifient les termes?: En J�sus la r�surrection d�entre les morts?: elle n�est qu�en lui et par lui.

Verset 3

Pierre et Jean �taient mont�s au temple a trois heures de l�apr�s-midi et avaient assist� � la pri�re (Actes�3.1).

Apr�s la gu�rison de l�impotent (Actes�3.2 et suivants) et le discours prolong� de Pierre, la nuit devait approcher?; on ne pouvait donc plus assembler le sanh�drin et faire compara�tre les ap�tres devant lui. C�est pourquoi ils furent mis en prison jusqu�au lendemain.

Verset 4

Mais, malgr� la pers�cution qui commen�ait, un grand nombre crurent, par la parole qu�ils venaient d�entendre.

Le nombre des croyants s��leva � environ cinq mille. Il faut comprendre probablement dans ce nombre les trois mille qui furent convertis par le premier discours de Pierre (Actes�2.41) et ceux que le Seigneur ajoutait chaque jour � L��glise (Actes�2.47).

L�article manque, il est vrai, devant nombre?: plusieurs en concluent que les cinq mille furent amen�s � la conversion par le second discours seul.

Cinq mille hommes, dit le texte, ce qui prouve que les femmes converties n�y �taient pas comprises. Quelques interpr�tes (de Wette Ebrard, Wendt) pensent qu�on peut entendre par hommes des personnes des deux sexes (Matthieu�14.35?; Luc�11.31?; comparez Actes�2.41)?; mais le mot grec ne d�signe que des personnes de sexe masculin et en outre, comme l�observe Meyer, ce sens est confirm� par Actes�5.14 o� les hommes sont distingu�s des femmes.

Verset 5

Grec?: Leurs chefs, c�est-�-dire les chefs des Juifs, c��tait le titre g�n�ral de tous les membres du sanh�drin (voir sur ce corps Matthieu�5.22 note), tandis que les anciens et les scribes en �taient des classes sp�ciales.

Les mots � J�rusalem, avec la pr�position qui implique le mouvement vers la ville, d�apr�s la le�on du texte re�u et du Codex Sinaiticus adopt�e par Tischendorf, supposent que les membres du conseil, en vill�giature, n�habitaient pas alors la ville et qu�ils durent s�y rendre � cette occasion.

La le�on de B, A, D, dans J�rusalem (sans mouvement), admise par la plupart des critiques, semble une adjonction assez inutile, puisqu�il va sans dire que le si�ge du sanh�drin est � J�rusalem.

On a propos� de rattacher ce compl�ment au mot scribes exclusivement. L�auteur voudrait distinguer les scribes de J�rusalem de ceux de la Galil�e.

Verset 6

Luc ne pouvait pas ignorer qu�Anne n�avait plus que le titre honorifique de souverain sacrificateur, tandis que Ca�phe, son gendre, en avait la charge (comparer Luc�3.2?; Jean�11.49?; Jean�18.13, notes).

Jean (D porte?: Jonathas) et Alexandre sont des noms sans doute alors marquants dans la race des souverains sacrificateurs, mais aujourd�hui inconnus et sur lesquels on n�a que des conjectures.

Verset 7

Par quel pouvoir ou en quelle autorit�?? Et ils ajoutent en quel nom (invoqu� par vous)?? Ils savaient bien que ce nom �tait celui de J�sus (Actes�3.6-16)?; mais ils voulaient pr�cis�ment leur arracher cet aveu (verset 10), afin de les accuser comme des blasph�mateurs qui substituaient le nom de J�sus au nom de J�hovah, ou comme des rebelles, agissant au nom d�un homme qui avait �t� crucifi� pour avoir aspir� � la royaut�.

N�osant pas et ne voulant pas articuler comme grief une gu�rison miraculeuse, ils se contentent de d�signer le fait par ce mot?: cela. C��tait bien l� le seul chef d�accusation auquel ils pussent s�arr�ter, mais, sans aucun doute, ce qui les irritait le plus, c��tait l�influence acquise sur le peuple par la pr�dication des disciples (verset 2).

Verset 8

Rempli d�Esprit Saint (comparer Actes�13.9).

Cette expression ne signifie pas seulement que les ap�tres ne parlaient pas par leurs propres forces, mais par celles du Saint-Esprit?; elle indique plut�t que cet Esprit, toujours agissant en eux, leur accordait un secours sp�cial dans ces moments solennels.� Olshausen

C��tait l�, au reste, l�accomplissement litt�ral de la promesse de J�sus-Christ (Matthieu�10.19-20).

Que l�on compare Pierre, devant cette imposante assembl�e des personnages les plus savants et les plus puissants, avec le disciple reniant son Ma�tre (Matthieu�26.70) et l�on comprendra ce que furent les langues de feu de la Pentec�te.

Verset 9

L�ap�tre s�adresse d�abord aux chefs de son peuple et aux anciens (le texte re�u ajoute?: d�Isra�l, mots qui manquent dans Codex Sinaiticus, B, A) en termes respectueux qui montrent qu�il les reconnaissait comme tels.

Mais, qu�il l�ait voulu ou non, quelle fine et mordante ironie dans ce contraste?! �tre recherch�s (�tre l�objet d�une enqu�te) pour (grec) un acte de bienfaisance � un homme malade?!

Pierre rappelle en cela son Ma�tre (Jean�10.32). Ce qu�il y a d�extraordinaire dans cette situation est relev�, en grec, par l�emploi de la conjonction si au lieu de puisque?: si vraiment nous sommes recherch�s, si une telle contradiction est possible?!

Par quel moyen il a �t�, non pas gu�ri, selon nos versions, mais sauv�?; ici, comme toujours, la gu�rison n�avait pas seulement en vue le corps, mais l��me et son salut (Matthieu�9.22, note).

Verset 10

Quelle sainte hardiesse dans ces paroles?! Non seulement il attribue le miracle � ce nom, odieux � ses juges, J�sus-Christ le Nazar�en, mais l�accus� se faisant accusateur ajoute?: que vous avez crucifi�, que Dieu a ressuscit� (grec r�veill�) des morts.

Il faut remarquer le vif contraste que forment ces deux que, qui ne sont li�s par aucune particule.

Puis le courageux confesseur r�p�te avec solennit�?: C�est par lui que (grec) celui-ci para�t en votre pr�sence plein de sant�?!

Par lui, ce pronom peut �tre au neutre, se rapportant au nom de J�sus (Wendt) ou au masculin d�signant J�sus-Christ lui-m�me (Meyer, Holtzmann).

On s�est demand� comment il se fait que le malade gu�ri p�t assister � cette audience. Il n�y a pas de doute que les juges ne l�aient assign� comme t�moin, esp�rant tirer de lui quelque sujet d�accusation, sans r�fl�chir que sa pr�sence devait leur fermer la bouche (verset 14).

Verset 11

Psaumes�118.22 Admirable et hardie application de cette parole c�l�bre?!

Lui est cette pierre rejet�e par vous, mais devenue la principale de l�angle (comparer 1�Pierre�2.4-7)?!

Ce n��tait pas la premi�re fois que cette proph�tie �tait appliqu�e � ces m�m�s architectes de la th�ocratie (Matthieu�21.42?; Luc�20.17), ils pouvaient s�en souvenir.

Verset 12

Par la belle image du verset 11, l�ap�tre avait d�j� dit que l�unique fondement du salut �tait cette pierre rejet�e par les hommes et devenue la principale de l�angle.

Mais il tient � le d�clarer encore sans figure et il le fait sous deux formes diff�rentes, afin d�accentuer aussi fortement que possible cette v�rit� absolue.

Plusieurs l�ont trouv�e trop absolue, trop exclusive?; mais ceux qui, par leur exp�rience, ont acquis une notion exacte du p�ch� et de la justice divine, savent que nul ne peut �tre sauv� sans un Sauveur.

Seulement on se repr�sente difficilement la hardiesse dont Pierre fit preuve en pr�sentant au sanh�drin ce nom de J�sus de Nazareth (v 10) comme le seul que Dieu ait donn� parmi les hommes, c�est-�-dire au sein de notre humanit� d�chue, par lequel il nous (B?: vous) faut �tre sauv�.

Il le faut?: cette n�cessit� est fond� dans la nature des choses et dans la volont� souveraine de Dieu.

Verset 13

Le sujet de l��tonnement des membres du sanh�drin, c�est que des hommes sans instruction (grec), non lettr�s, qui n�avaient pas pass� par les �tudes rabbiniques, et, en outre, de simples la�ques, du commun peuple, pussent parler devant le conseil supr�me de la nation avec cette assurance, ou plut�t cette libert� cette hardiesse.

Tel est le sens du terme original. La simple �loquence des disciples, inspir�e par l�Esprit de Dieu, �tait d�autant plus �tonnante, en effet, que leur libert� et leur vie d�pendaient de leurs auditeurs.

Que signifie la derni�re remarque de ce verset.?? Est-ce simplement une confirmation de l�id�e que les disciples �taient des hommes sans culture, de simples Galil�ens, puisqu�ils avaient �t� vus dans l�entourage de J�sus?? Ces paroles ne veulent-elles pas dire que les adversaires reconnaissaient dans la sainte assurance de ces hommes sans lettres quelque chose de l�autorit� et de la puissance de leur Ma�tre??

Verset 14

Grec?: rien � contredire.

En pr�sence de ce t�moin vivant du miracle, ils ne pouvaient pas songer � le nier (verset 16)?; et comme tout le peuple en �tait dans l�admiration (verset 2), cette consid�ration leur imposait une certaine prudence.

Verset 18

Ce que le sanh�drin veut emp�cher de se r�pandre, c�est � la fois le bruit du miracle (verset 16) et l�enseignement apostolique, auquel ce miracle accompli au nom de J�sus donnait une autorit� particuli�re.

C�est pourquoi il d�fend avec menaces aux ap�tres de parler ou d�enseigner en ce nom-l�.

Leur silence, dans ces circonstances, importait aux chefs de la th�ocratie, menac�s dans leur influence sur le peuple.

Verset 19

Le grand principe ici pos� par l�ap�tre et qui se fondait sur une parole du Ma�tre (Matthieu�22.21), suppose deux choses sans lesquelles il pourrait devenir dangereux?:

  1. Que celui qui s�en pr�vaut pour refuser ob�issance � l�autorit� ait un commandement clair et positif de Dieu sur lequel il se fonde. Tel �tait �videmment le cas des disciples de J�sus (Actes�1.8?; Matthieu�28.19-20?; Marc�16.15?; Jean�20.21). Christ avait ordonn�, nulle autorit� humaine n�avait le droit de d�fendre.
  2. Que ceux qui opposent � un gouvernement cette r�sistance passive soient r�sign�s d�avance � en subir patiemment toutes les cons�quences.

C�est ce que firent toujours les ap�tres. Leur principe n�a donc rien de r�volutionnaire.

Aussi peuvent-ils en appeler directement au jugement de Dieu et m�me au jugement du tribunal o� ils comparaissent?: Jugez devant Dieu.

Bien plus, ils r�p�teront ce principe, sous la forme d�une affirmation cat�gorique, apr�s avoir fait l�exp�rience des dures cons�quences qui devaient en d�couler pour eux (Actes�5.29).

Verset 20

Pourquoi ne peuvent-ils pas??

Parce que les choses qu�ils ont vues et entendues sont la v�rit� divine qui leur a �t� confi�e pour le salut du monde?; or cette v�rit� ne leur appartient pas ils seraient des pr�varicateurs s�ils la taisaient?; cela leur est moralement impossible.

C�est l� l�origine de ce mot fameux dont une hi�rarchie mondaine a tant abus�?: Non possumus.

Verset 22

Les ap�tres s�en vont absous pour le moment?; mais ce n�est ni la v�rit� qu�ils ont entendue ni un sentiment de justice qui impose � leurs juges cette mod�ration?; c�est la crainte du peuple, c�est-�-dire leur politique �go�ste.

Car quant � eux, ils prononcent de nouvelles menaces, ignorant le pouvoir de la conscience en ces hommes qui ne pourront leur ob�ir.

La derni�re remarque de Luc, sur l��ge de l�impotent gu�ri, est destin�e � faire ressortir la grandeur du miracle dont tout le peuple glorifiait Dieu.

Verset 23

Le retour de Pierre et de Jean

Rel�ch�s, ils vont vers les disciples et leur communiquent la d�fense que leur a faite le sanh�drin (23).

L��glise en appelle � Dieu

  1. Elle affirme sa foi au Tout-Puissant. Il est le cr�ateur du ciel et de la terre�; il a d�clar� par la bouche de David que les puissants de ce monde se liguaient en vain contre lui�; et, en effet, l�alliance d�H�rode et de Pilate, des pa�ens et d�Isra�l contre son saint serviteur, J�sus, n�a pu qu�accomplir ses desseins (24-28).
  2. Elle implore son aide. Qu�il voie les menaces des autorit�s et affermisse ses serviteurs dans la pr�dication de la parole, en accomplissant des gu�risons et des miracles au nom de J�sus (29, 30).

R�ponse divine

Apr�s leur pri�re, la maison tremble, ils sont remplis du Saint-Esprit et pr�chent avec assurance (31).

Les ap�tres rendus � l��glise, pri�re de l��glise (23-31)

Vers les leurs?; qui est-ce que Luc entend par l�??

Selon quelques ex�g�tes (de Wette, Meyer), ce seraient les autres ap�tres qui, probablement, demeuraient ensemble et qui (verset 31) annon�aient la parole de Dieu.

Il est beaucoup plus naturel de penser, avec Ebrard, Lechler et Wendt, qu�il s�agit d�une mani�re plus g�n�rale de ceux qui partageaient leur foi.

Une assembl�e de disciples �tait en pri�res, tandis que Pierre et Jean comparaissaient devant le sanh�drin et ceux-ci, d�livr�s, se rendirent au lieu o� les fr�res avaient coutume de se r�unir (comparer Actes�12.5-12).

Verset 24

Faut-il avec quelques interpr�tes, entendre ces mots dans ce sens que tous ensemble se mirent � prier � haute voix?? Ou bien que l�un d�entre eux priait et que le commun accord �tait dans les c�urs qui s��levaient � Dieu d�un m�me �lan?? Nous pensons que ce dernier sens est le vrai.

Mais ce qui est beaucoup plus important, c�est de se p�n�trer de la beaut� et de la force de cette pri�re.

Ces mots?: Le ciel et la terre et la mer d�signent tout l�univers.

Or, dire � Dieu qu�il a fait toutes choses c�est croire en lui, se confier en lui de la mani�re la plus absolue. Jamais en effet le Dieu vivant et vrai n�a manifest� sa puissance infinie d�une mani�re aussi �clatante que par la cr�ation du monde. Et ce monde qu�il a tir� du n�ant, il le conserve, il le gouverne.

De l� vient que cette affirmation se retrouve sans cesse dans l��criture surtout dans les pri�res des serviteurs de Dieu, car elle est le fondement de leur confiance en lui (Psaumes�124.8?; �sa�e�37.15 et souvent ailleurs). L��glise chr�tienne a trop oubli� que le Dieu de la cr�ation qui se montre � nous dans ses �uvres (Romains�1.20), est le m�me Dieu que le Dieu de la R�demption et de la gr�ce.

Le mot que nos versions ordinaires rendent par Seigneur n�est pas le m�me qui repara�t sans cesse dans le Nouveau Testament et qui, dans la version grecque des Septante, est la traduction constante du nom de J�hovah?; nous avons ici un autre titre qui signifie ma�tre, celui qui commande?: il est attribu� � Dieu (Luc�2.29) et � Christ (2�Pierre�2.1)

Le texte re�u, avec D, version syriaque, etc., porte?: �?Toi le Dieu qui�?� Ce mot Dieu manque dans Codex Sinaiticus B, A, la vulgate?; les critiques l�omettent.

Verset 25

Nous conservons le texte re�u qui avec la plupart des minuscules et d�autres t�moins, omet les mots?: notre p�re et par l�Esprit Saint.

Ces mots se lisent dans la plupart des majuscules, des versions (D versions syriaques et copte omettent?: notre p�re) et des P�res?; mais ils ont tout l�air d�avoir �t� ajout�s par des copistes d�sireux de compl�ter la pens�e.

Dans les meilleurs manuscrits (Codex Sinaiticus, B, A, E) on lit?: par l�Esprit Saint de la bouche de David (le second par manque), ce qui est �videmment une faute de copie. Et d�ailleurs, l�expression?: Dieu a parl� par l�Esprit Saint, est �trang�re au Nouveau Testament et constitue un pl�onasme.

Le passage cit� est le commencement du Psaume 2 emprunt� � la version des Septante et conforme � l�h�breu. Ce Psaume, n�ayant point de titre, est attribu� � David, selon l�usage des Juifs qui faisaient remonter � ce roi tous les Psaumes dont l�origine n��tait pas connue. Ce Psaume a �t� consid�r� comme messianique, soit par les docteurs juifs, soit par les �crivains du Nouveau Testament (voir Actes�13.33?; H�breux�1.5?; H�breux�5.5?; Apocalypse�2.26-27?; Apocalypse�12.5?; Apocalypse�19.15).

Verset 26

Christ est la traduction grecque de Messie, Oint, oint de l�Esprit de Dieu (Actes�4.27?; Actes�10.38).

Il est probable que dans la signification historique du Psaume cet oint de l��ternel, contre lequel se r�voltaient des ennemis, �tait le roi d�Isra�l lui-m�me. Mais en m�me temps, le psalmiste consid�re ce roi comme type du Messie. En effet, ce chant renferme des expressions qui ne sont applicables � aucun monarque terrestre, mais uniquement au vrai Roi d�Isra�l.

Verset 28

Les paroles du Psaume sont appliqu�es directement aux diverses classes d�hommes qui, dans leur aveuglement, avaient pris une part quelconque au crucifiement du Sauveur et qui maintenant le pers�cutent dans ses disciples.

Les disciples ne pensent point � eux-m�mes, mais uniquement au saint serviteur de Dieu (voir sur ce mot, qui revient au verset 30 et qui signifie proprement enfant, Actes�3.13, note), que ses ennemis ont mis � mort. Mais en le faisant, ces rebelles n�ont pu que �?projeter des choses vaines?� (verset 25), car sans le savoir et sans le vouloir ils ont accompli ce que la main (la puissance) et le conseil (la sagesse) de Dieu avaient d�avance d�termin� (Actes�2.23 note, Actes�3.18).

Il faut remarquer, verset 27, le mot?: dans cette ville (Sin, B, A, D, versions.), omis � tort par le texte re�u.

Verset 30

Maintenant regarde, Seigneur, leurs menaces?!

Leurs se rapporte grammaticalement aux personnages �num�r�s au verset 27, logiquement aux chefs actuels d�Isra�l, anim�s du m�me esprit et qui venaient de prof�rer de nouvelles menaces (verset 21).

Quelle confiance exprime la requ�te des disciples?!

Ils demandent � leur Seigneur deux choses?: une pleine assurance, une sainte hardiesse pour annoncer sa Parole, pr�cis�ment ce que les chefs du peuple leur ont d�fendu (verset 17)?; puis le pouvoir de faire des gu�risons et d�autres miracles, qui r�veilleront l�attention du peuple pour la pr�dication de l��vangile (grec)?; que tu �tendes la main pour gu�rison et pour qu�il se fasse signes et prodiges� (comparer 1�Rois�8.42?; �z�chiel�20.33)

Verset 31

Dieu donne imm�diatement aux disciples le signe certain que leur pri�re est exauc�e.

Il les remplit de son Saint-Esprit (comparez verset 8, note)?; et les ap�tres (tel est probablement le sujet sous-entendu) annon�aient la parole de Dieu avec une pleine assurance, malgr� la d�fense du sanh�drin (verset 29).

Cette effusion nouvelle de l�Esprit fut accompagn�e d�un tremblement de la maison o� ils �taient, comme au jour de la Pentec�te (Actes�2.2). Par ce ph�nom�ne, qu�il ne faut pas confondre avec un tremblement de terre ordinaire, puisqu�il fut limit� � cette maison, Dieu leur donna un signe ext�rieur de sa pr�sence et de sa puissance.

Verset 32

Charit� et union des croyants

  1. Leur union spirituelle et la communaut� des biens. Ils n�avaient qu�un c�ur et qu�une �me et ne consid�raient aucune chose comme leur propri�t� personnelle (32).
  2. La pr�dication des ap�tres rendue efficace par la charit� des membres de l��glise. Les ap�tres t�moignent avec puissance de la r�surrection de J�sus-Christ et la gr�ce de Dieu repose sur tous les disciples, parce qu�il n�y a pas d�indigents dans l��glise�; ceux qui poss�dent des propri�t�s les vendent et en apportent l�argent aux ap�tres qui donnent � chacun selon ses besoins (33-35).
  3. Un exemple de ce g�n�reux empressement fut donn� par Joseph, surnomm� Barnabas. L�vite cypriote, qui vend un champ et d�pose le prix aux pieds des ap�tres (36, 37).

Fraude et ch�timent d�Ananias et de Saphira

  1. Leur faute. Ils vendent une propri�t� et, apr�s qu�ils se sont concert�s, Ananias n�apporte aux ap�tres qu�une partie du produit de la vente, la donnant pour le total (1, 2).
  2. Reproches de Pierre. Mort d�Ananias. Pierre d�clare � Ananias qu�il a menti � Dieu en d�tournant une partie du prix, lorsqu�il �tait libre de garder le tout. � l�ou�e de ces paroles, Ananias tombe mort. Les jeunes gens l�enterrent (3-6).
  3. Saphira. Elle survient trois heures apr�s. Pierre lui demande si le champ a �t� vendu tant. Sur sa r�ponse affirmative, il lui reproche de s��tre entendue avec son mari pour tromper le Saint-Esprit et lui annonce qu�elle va mourir aussi. Elle expire. Les jeunes gens l�enterrent aupr�s de son mari. Une crainte profonde s�empare de l��glise et de ceux qui l�apprennent (7-11).

Vie int�rieure de l��glise, lumi�re et ombres (4.32 � 5.11)

Grec?: Un seul c�ur et �me, c�est-�-dire que la plus intime union de pens�e, de volont� et de sentiment existait entre ces croyants?; la m�me foi et le m�me amour pour le m�me Sauveur, tel �tait le lien qui les unissait.

C�est l� essentiellement ce qui constitue l��glise (Philippiens�1.27?; Philippiens�2.2?; comparez 1�Chroniques�12.38). Or l�Esprit seul cr�e cette pr�cieuse unit� des �mes, naturellement s�par�es par l��go�sme.

Pour la seconde fois (Actes�2.42-47), Luc trace ici un tableau de la vie int�rieure de l��glise, apr�s avoir racont� ses succ�s au dehors.

Pr�cis�ment cette ardente charit� que Luc vient de d�crire avait pour ainsi dire effac� entre les fid�les la distinction du tien et du mien, que l��go�sme des hommes rend d�ordinaire si acerbe. Et ce n��tait pas l� seulement une belle th�orie?; c��tait la pratique de la primitive �glise � J�rusalem.

Il ne faut pas cependant trop presser les termes du texte, qui ne sont pas exempts d�une certaine emphase.

Les biens n��taient pas tous mis en commun, comme le montre le fait rapport� aux versets 36 et 37 et la parole de Pierre � Ananias, Actes�5.4. Les propri�t�s particuli�res �taient virtuellement � la disposition de tous, en raison de la charit� qui animait les membres de l��glise.

Certains critiques, m�connaissant cette nuance, ont statu� une contradiction entre l�affirmation du verset 32 et les donn�es de Actes�4.36-37?; Actes�5.4 et en ont conclu que ces passages provenaient de sources diverses et avaient �t� amalgam�s maladroitement par l�auteur des Actes.

Voir d�ailleurs sur la communaut� des biens Actes�2.45 note.

Verset 33

Au premier abord ce verset para�t �tre �tranger au contexte car il interrompt la description du communisme qui r�gnait dans l��glise.

Aussi maint critique estime-t-il que l�auteur introduit ici dans le document qu�il transcrit un renseignement puis� � une autre source.

Mais c�est m�conna�tre la relation �troite qu�il y avait entre les manifestations de la charit� �num�r�es aux versets 32 et 34 et la puissance avec laquelle les ap�tres rendaient t�moignage de la r�surrection de J�sus-Christ, le Seigneur.

Cette grande puissance r�sultait, sans doute, de la v�rit� qu�ils proclamaient, elle �tait due aussi � l�action du Saint-Esprit en eux et par eux, comme le montrent les mots?: Il y avait une grande gr�ce sur eux tous.

Mais cette action n�aurait pu s�exercer aussi efficacement et la pr�dication des ap�tres n�aurait pas trouv� autant de cr�dit, si la vie nouvelle et en particulier la charit�, dont l��glise se montrait anim�e, n�avait parl� en faveur de leur doctrine.

J�sus d�j� avait annonc� que sa mission divine serait reconnue du monde dans la mesure o� ses disciples seraient unis dans l�amour (Jean 17). Cette relation est indiqu�e dans notre passage par le car qui introduit verset 34.

S�il nous est dit ici et ailleurs (Actes�4.2?; Actes�1.22?; Actes�3.15?; Actes�17.18, etc.), que la r�surrection du Christ �tait le sujet principal du t�moignage rendu par les ap�tres, c�est que cette r�surrection d�montrait la divinit� de J�sus de Nazareth, annon�ait le triomphe de sa cause et ouvrait aux �mes croyantes la source de toute vie.

La grande gr�ce qui reposait sur tous ne doit pas s�entendre ici de la faveur dont ils jouissaient aupr�s du peuple (comparez Actes�2.47), mais de la gr�ce divine, qui produisait ces beaux fruits en eux tous.

B porte?: Et les ap�tres du Seigneur J�sus rendaient t�moignage, avec une grande puissance, de la r�surrection. Westcott et Hort, Nestle, Wendt, Weiss adoptent cette le�on.

Verset 35

Comparer Actes�4.32?; Actes�2.45, note. Cette remarque qu�il n�y avait parmi eux aucun indigent montre que le motif de cette mise en commun des biens �tait le d�sir de subvenir abondamment aux n�cessit�s de tous les pauvres. Tel est le vrai communisme, celui d�une charit� spontan�e.

Un trait nouveau est ajout� ici?: c�est que le produit de ces ventes de biens �tait d�pos� aux pieds des ap�tres, c�est-�-dire mis � leur disposition pour qu�ils le distribuassent selon les besoins de chacun.

Ils ne purent suffire � cette t�che?; aussi fallut-il bient�t leur donner des aides (Actes�6.1-6).

Verset 37

Ce fait est cit� par Luc comme un exemple individuel de ce qui se passait alors et parce que Barnabas devint bient�t c�l�bre dans l��glise par ses dons et son activit� missionnaire, comme compagnon d��uvre de l�ap�tre Paul.

Il �tait L�vite, ce qui constituait chez les Juifs une distinction.

Comme L�vite, il n��tait point inapte � poss�der un champ, ainsi qu�on l�a conclu � tort des passages Nombres�18.20-24?; Deut�ronome�18.1. Il ressort de Nombres�35.2 (comparez J�r�mie�32.6-16?; Josu�21.18), que, dans la banlieue des villes qui leur �taient assign�es, les L�vites Pouvaient poss�der des propri�t�s individuelles.

L�interdiction de L�vitique�25.34, doit probablement s�entendre en ce sens que ces propri�t�s ne pouvaient �tre c�d�es d�finitivement � d�autres qu�� des L�vites (L�vitique�25.32-33).

La patrie de Barnabas �tait l��le de Chypre et il fut le premier qui, avec Paul, y annon�a l��vangile (Actes�13.4).

Ce furent les ap�tres qui, plus tard et afin de l�honorer, chang�rent son nom de Joseph, selon Sin, B, A, D, versions (les autres manuscrits portent Joses ou Jos�), en celui de Barnabas que Luc traduit par fils d�exhortation ou de consolation (le mot grec a les deux sens).

Ce nom h�breu de Barnabas (Bar Nebouah) signifie proprement fils de proph�tie. En effet, ce disciple �tait proph�te (Actes�13.1)?; et ce fut, sans doute, parce qu�il d�ployait ce don avec puissance, que son nouveau nom lui fut donn� (comparer Actes�11.22-26).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-4.html.