Bible Commentaries
Actes 9

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-43

Plan du commentaire biblique de Actes 9

Saul rencontre J�sus sur le chemin de Damas

  1. Le d�part de Saul pour Damas. Continuant � pers�cuter les disciples de J�sus, Saul demande au souverain sacrificateur des lettres pour les synagogues de Damas, qui lui donnent pleins pouvoirs d�emmener prisonniers � J�rusalem les adh�rents du Christ, hommes et femmes (1, 2).
  2. L�apparition de J�sus. Comme il approchait de Damas, il est environn� d�une lumi�re �clatante�; pr�cipit� � terre, il entend une voix?: Saul, Saul, pourquoi me pers�cutes-tu�? Il dit?: Qui es-tu, Seigneur�? Il apprend que c�est J�sus qu�il pers�cute. Le Seigneur lui ordonne de se lever et d�entrer dans la ville, o� il sera renseign� sur ce qu�il doit faire (3-6).
  3. L�arriv�e de Saul � Damas. Ses compagnons de voyage s��taient arr�t�s, entendant la voix, mais ne voyant personne. Saul se rel�ve, ayant perdu la vue�; ses compagnons le font entrer � Damas en le conduisant par la main. Il reste aveugle trois jours, ne mangeant ni ne buvant (7-9).

Ananias impose les mains � Saul

  1. L�ordre donn� par le Seigneur � Ananias. Le Seigneur l�appelle dans une vision et lui commande de chercher, dans une maison dont il lui donne l�adresse exacte, un nomm� Saul de Tarse. Il est en pri�res, ajoute le Seigneur et il a vu Ananias entrer et lui imposer les mains pour lui rendre la vue (10-12).
  2. Les objections d�Ananias. Ananias expose, en toute libert�, au Seigneur ses h�sitations � remplir une telle mission?: Saul pers�cute les disciples, il est venu � Damas pour les arr�ter. Le Seigneur apprend � Ananias qu�il a choisi Saul pour porter son nom devant les Gentils et les fils d�Isra�l?: il aura beaucoup � souffrir pour le nom du Seigneur (13-16).
  3. Ananias se rend aupr�s de Saul. Il lui impose les mains en se d�clarant envoy� par le Seigneur J�sus pour procurer � Saul le recouvrement de la vue et le don du Saint-Esprit. La vue est subitement rendue � Saul. Il est baptis�. Apr�s qu�il a mang�, les forces lui reviennent (17-19a).

Verset 1

Saul de Tarse devient ap�tre de J�sus

Versets 1 � 19 � Conversion de Saul

Encore, ce mot nous reporte � Actes�8.1-13.

La haine de Saul contre les disciples du Seigneur n�avait pas �t� assouvie par la pers�cution qui a ravag� l��glise de J�rusalem?; il respire la menace et le meurtre, comme on respire l�air?; dans l�original, ces compl�ments sont au g�nitif pour indiquer l��l�ment de son souffle?: il respire de menace et de meurtre, c�est-�-dire de d�sir de tuer?; cette passion �tait devenue sa vie.

Paul d�crira lui-m�me avec plus d��nergie encore cet �tat d��me (Actes�22.4?; Actes�26.11).

Les historiens se sont souvent demand� si une certaine pr�paration morale ne pr�c�da pas pour Saul le miracle de sa conversion.

Sans diminuer en rien la r�alit� de ce miracle, des th�ologiens �vang�liques, dans le d�sir bien naturel de montrer la possibilit� psychologique d�une telle transformation, ont suppos� que Saul avait d� recevoir de la mort d��tienne, de sa foi triomphante, de sa pri�re pour ses bourreaux, une impression profonde?; que ses discussions avec les chr�tiens (Actes�6.9, note), leurs r�ponses dans les interrogatoires qu�il leur faisait subir quand il les arr�tait (Actes�8.3), l�avaient �branl� dans ses id�es juives et lui avaient inspir� des doutes sur la voie qu�il suivait, des scrupules sur la l�gitimit� de la pers�cution.

Cela est possible?; mais il faut tenir compte du caract�re ardent et absolu de Saul?: de telles pens�es, si r�ellement elles se sont produites, furent bient�t �touff�es par sa conviction de la saintet� de la loi mosa�que et par son orgueil de pharisien, en sorte que sa haine aveugle contre les chr�tiens devint du fanatisme.

Saul pensait servir Dieu en s�effor�ant d�an�antir une secte impie � ses yeux (Jean�16.2).

Seulement il �tait sinc�re dans son erreur?; et cette sinc�rit�, ce ferme dessein d�ob�ir � Dieu (Jean�7.17), fut probablement toute sa pr�paration int�rieure.

On l�a dit avec raison, un Ca�phe plus hypocrite que fanatique, guid� par les int�r�ts de son ambition et non par la pr�occupation de faire la volont� de Dieu n�aurait pu �tre converti comme Saul.

L�ap�tre lui-m�me affirmera plus tard que tel �tait bien son �tat d��me imm�diatement avant sa conversion (Galates�1.13 et suivants, 1�Timoth�e�1.13-15).

Celle-ci fut un coup de foudre qui l�atteignit comme il marchait avec assurance dans la voie du pharisa�sme pers�cuteur (Philippiens�3.4-6), la gr�ce divine le �?saisit?� (Philippiens�3.12) dans son aveuglement et son orgueil?; il dut en �prouver la souveraine puissance, afin de devenir, comme d�autres apr�s lui, un Augustin, un Luther, un Calvin, l�ap�tre de la gr�ce (comparer verset 19, note).

Verset 2

Damas �tait l�antique capitale de la Syrie Nous savons, par l�historien Jos�phe, que la population juive y �tait extr�mement nombreuse. Une �glise chr�tienne y �tait n�e, soit que des Juifs de Damas, s��tant rendus � J�rusalem � l�occasion des f�tes, en eussent rapport� la semence de l��vangile, soit que celle-ci e�t �t� port�e jusqu�� Damas, par la dispersion des chr�tiens de J�rusalem, qui venait d�avoir lieu (Actes�8.1).

Saul s��tait donc muni de lettres du souverain sacrificateur pour les synagogues, auxquelles les chr�tiens de Damas se rattachaient encore. Il esp�rait se saisir d�eux par l�entremise des chefs de ces synagogues. En effet, la juridiction du sanh�drin �tait reconnue par tous les Juifs, m�me � l��tranger. L�autorit� civile aurait pu s�opposer a cette pers�cution?; mais les Romains laissaient aux tribunaux juifs l�exercice de la justice?; ils se r�servaient seulement d�appliquer la peine de mort.

Le mot de synagogues, au pluriel, montre aussi combien les Juifs �taient nombreux � Damas, puisqu�ils y avaient plusieurs maisons de pri�re.

Le mot qui d�signe l��glise, ordinairement traduit par secte, signifie proprement voie, chemin, c�est-�-dire une certaine direction, une conduite que suivent les hommes. Cette d�signation ne se trouve que dans le livre des Actes (Actes�19.9?; Actes�22.4?; Actes�24.14-22?; comparez Actes�18.25-26).

L�expression?: s�il en trouvait quelques-uns, ne met pas en doute qu�il y e�t des chr�tiens � Damas mais signifie?: ceux qu�il trouverait, qu�il pourrait atteindre.

Verset 3

Cette lumi�re, qui resplendissait (grec comme l��clair) en plein midi (Actes�22.6), plus �clatante que la splendeur du soleil (Actes�26.13), c��tait la gloire m�me du Seigneur, dans laquelle il apparaissait � Saul de Tarse (Actes�9.17-27?; Actes�26.16).

Celui ci le vit (Actes�22.14)?; et longtemps apr�s, le pers�cuteur, devenu ap�tre, affirmait express�ment qu�il avait �?vu le Seigneur?� et fondait sur ce fait son autorit� apostolique (1�Corinthiens�9.1).

Bien plus, il mettait cette apparition du Seigneur sur la m�me ligne que celles dont furent favoris�s les autres ap�tres apr�s la r�surrection de J�sus (1�Corinthiens�15.8).

Verset 5

Saul entendit distinctement une voix et des paroles.

Quelle impression dut produire sur lui son nom, deux fois prononc� et ce reproche terrible?: pourquoi me pers�cutes-tu?? Mais il lui fallait plus de clart� encore.

En r�ponse � sa question?: Qui es-tu?? prononc�e avec respect, comme le montre le titre de Seigneur, il entend le nom de ce J�sus qu�il ha�ssait, qu�il pers�cutait, mais qu�il voit maintenant dans la gloire?!

La r�ponse du Seigneur porte litt�ralement?: Moi, je suis J�sus que toi tu pers�cutes.

Moi, toi, quel contraste?! Mais comment Saul pouvait-il pers�cuter J�sus?? En la personne de ses disciples, avec lesquels le Sauveur s�identifie dans son tendre amour pour eux (comparer Luc�10.16?; Matthieu�25.40).

Le texte re�u porte, � la fin du verset 5 et au commencement du verset 6?: Il t�est dur de regimber contre les aiguillons.

Tremblant et �pouvant�, il dit?: Seigneur, que veux-tu que je fasse?? Et le Seigneur lui dit?: L�ve-toi� Ces mots qui, � cette place, ne se trouvent dans aucun majuscules, ont �t� emprunt�s aux deux autres r�cits de la conversion de Saul (Actes�22.10?; Actes�26.14), o� ils sont authentiques.

Verset 6

Grec?: Il te sera dit ce que tu dois faire.

Cela lui sera dit par ces chr�tiens que jusqu�ici il avait ha�s et m�pris�s. En attendant, il n�a qu�� croire et � ob�ir.

Verset 7

Les hommes qui faisaient route avec lui �taient les gens de la �?caravane?� (Luc�2.44) avec laquelle Saul voyageait.

Il ne s�agit pas de serviteurs qu�il aurait eu sous ses ordres, ni de soldats qui lui auraient servi d�escorte.

Il y a dans ce verset deux faits, sans importance, qui ne concordent pas avec les autres relations de la conversion de Saul?:

  1. D�apr�s Actes�26.14, ceux qui l�accompagnaient tomb�rent avec lui par terre, ici, ils restent debout, muets d��pouvante.
  2. Dans notre verset, tous entendent la voix, mais ne voient personne, tandis que selon Actes�22.9, ils �?virent bien la lumi�re, mais n�entendirent pas la voix?�.

On peut supposer que ces hommes entendirent une voix, un son, mais non des paroles, car celles-ci �taient destin�es � Saul et prononc�es d�ailleurs �?en langue h�bra�que?� (Actes�26.14?; comparez Jean�12.29, o� se reproduit un ph�nom�ne semblable).

De m�me, ils ne virent personne, aucune forme distincte, mais seulement une lumi�re.

Telle est l�explication de Reuss et de beaucoup d�ex�g�tes.

Verset 8

Il ne voyait rien, parce qu�il �tait aveugle (Le texte re�u, contre le t�moignage de Sin, B, versions, porte?: il ne voyait personne, ce qui signifierait, non qu�il ne voyait plus le Seigneur, mais plus aucun de ses compagnons de voyage).

La c�cit� fut caus�e par l��blouissement de la lumi�re (Actes�22.11). Gr�ce � cette dispensation de Dieu, Saul fut, pour un temps, isol� du monde ext�rieur et concentr� en lui-m�me. Il faut tout d�abord qu�il se laisse humblement conduire par la main et qu�il entre ainsi � Damas, non plus comme un inquisiteur redout�, mais comme un pauvre aveugle, bris�, plein d�angoisse, d�pendant des hommes.

Telle fut la premi�re phase de sa conversion.

Verset 9

Ces trois jours furent pour Saul de Tarse le temps de sa naissance � une vie nouvelle (Galates�2.20?; 2�Corinthiens�5.14-17).

Il sait maintenant que ce J�sus qu�il pers�cutait dans ses disciples vit au sein de la gloire?; il l�a vu et entendu.

Une profonde et douloureuse repentance s�est empar�e de son �me. S�par� du monde par sa c�cit�, seul avec sa conscience et son Dieu, il se pr�pare par le je�ne et la pri�re (verset 11) au message que le Seigneur lui a annonc� (verset 6).

C�est alors que pour la premi�re fois, il descendit jusqu�au fond de son c�ur et que tout un monde nouveau s�y r�v�la � lui, c�est l� sans aucun doute, qu�il fit les exp�riences qu�il nous a d�crites lui-m�me dans la page la plus saisissante de ses lettres, le chapitre 7 de l��p�tre aux Romains (Romains 7).

Verset 11

Le Seigneur (J�sus) ne laisse pas son �uvre inachev�e. Apr�s s��tre r�v�l� � Saul, il appela, dans une vision, nocturne, en un songe (Actes�16.9), ou de jour, en un �tat d�extase (comparer?: Actes�10.3-10), le disciple qui devait terminer l��uvre de la conversion de Saul et lui rendre la vue (verset 17). M�me appel et m�me r�ponse 1�Samuel�3.1.

Ananias (h�breux?: Chanania, l��ternel m�a fait gr�ce, Actes�5.1) �tait, d�apr�s son nom, un Juif converti (voir sur ce disciple Actes�22.12).

La rue Droite �tait probablement la longue rue qui aujourd�hui encore partage la ville de Damas en deux parties et s��tend de la porte orientale � la porte occidentale. Pr�s de cette derni�re, on montre au voyageur une maison qui aurait �t� celle o� Saul logea.

Tarse �tait la capitale de la Cilicie, province de l�Asie Mineure, limit�e au sud par la mer M�diterran�e, au nord par la haute cha�ne du Taurus.

Les historiens anciens nous d�peignent Tarse comme une ville distingu�e par sa culture scientifique et litt�raire. Elle �tait pour l�Asie, disent-ils, ce qu��tait Ath�nes pour la Gr�ce et Alexandrie pour l��gypte.

On a pu naturellement en conclure que Saul, �lev� dans un tel milieu, bien que n� au sein d�une famille juive, dut �tre d�s sa jeunesse instruit dans les lettres grecques.

Une circonstance doit encourager Ananias � remplir la mission que le Seigneur lui confie?: il trouvera Saul dans la meilleure disposition pour le recevoir et l��couter?: car voici, il prie. Jamais encore il n�avait pri� ainsi. Sa pri�re fut la premi�re respiration ou le premier cri de l��me qui na�t � la vie.

Verset 12

Tel �tait le but de la mission d�Ananias. Le Seigneur, r�pondant � la pri�re de Saul, lui a fait conna�tre par une vision qu�il va lui envoyer un fr�re qui sera pour lui un messager de bonne nouvelle et qui lui rendra la vue.

Les mots en vision manquent dans Codex Sinaiticus, A. Tischendorf, Nestle et d�autres les omettent.

Verset 14

Ces objections d�Ananias �taient bien naturelles. Il ne faut pas y voir une marque d�incr�dulit� ou un refus d�ob�ir, mais bien plut�t l�abandon filial avec lequel il expose tous ses doutes, afin que le Seigneur lui-m�me les dissipe.

Ananias avait probablement �t� inform� du but de la venue de Saul � Damas par des lettres de chr�tiens de J�rusalem qui avertissaient les chr�tiens de Damas de se tenir sur leurs gardes. De l� ses objections.

Les chr�tiens sont appel�s ici, pour la premi�re fois dans le Nouveau Testament, des saints (Actes�9.32-41?; Actes�26.10), des hommes mis a part du monde, consacres � Dieu et destin�s � devenir saints en r�alit� (Romains�1.7, note?; comparez Daniel�7.18-22).

D�j� ils appartiennent au Seigneur?: tes saints, dit Ananias.

Notre passage contient une autre d�signation remarquable des disciples de J�sus?: ceux qui invoquent ton nom (comparer Actes�9.21?; Actes�7.59 note?; comparez Actes�2.21 et 1�Corinthiens�1.2, 3e note).

Verset 16

Afin de convaincre Ananias, le Seigneur lui d�voile la grande vocation du future ap�tre?; il lui en pr�sente le double caract�re?: l�activit� qu�il d�ploiera et les souffrances qu�il endurera pour le nom de J�sus.

Grec?: il m�est un vase d��lection, c�est-�-dire un instrument choisi pour mon service et destin� � porter mon nom, en premier lieu devant les nations, c�est-�-dire les pa�ens?; telle sera la principale vocation de Paul et ce n�est qu�en seconde ligne qu�il portera le nom de J�sus devant les rois (H�rode Agrippa, Actes 26, N�ron) et devant les fils d�Isra�l.

Une telle mission entra�nera de grandes souffrances.

Je lui montrerai, dit le Seigneur, soit par des r�v�lations (de Wette, Ebrard, Wendt), soit plut�t dans le cours de sa vie m�me (Meyer, Holtzmann), tout ce qu�il faut qu�il souffre pour mon nom.

Cette proph�tie, qui s�est abondamment accomplie dans la vie de Paul (2 Corinthiens 11 et 2 Corinthiens 12), annon�ait l�ardent amour que devait avoir pour J�sus celui qui jusqu�ici l�avait pers�cut�.

Il faut remarquer le mot trois fois r�p�t�?: ton nom, mon nom (versets 14, 15 et 16), ce nom de J�sus, qui est l�expression de tout son �tre.

Verset 17

Avec quel amour Ananias aborde cet homme qui �tait venu � Damas pour pers�cuter les chr�tiens?!

Lui imposer les mains, sans doute en priant, �tait d�j� lui donner un t�moignage d�affection propre � lui inspirer confiance.

Aveugle, Saul ne voyait pas celui qui le touchait et lui parlait?; mais avec quelle �motion il dut entendre cette parole?: Saul, fr�re?!

Ananias expose ensuite simplement le message qu�il a re�u du Seigneur et qui devait avoir ce double r�sultat?: que Saul recouvr�t la vue et qu�il f�t rempli d�Esprit Saint.

On peut supposer que l�Esprit descendit sur lui, soit quand Ananias lui imposa les mains, soit au moment du bapt�me (verset 18).

Verset 18

Il tomba de ses yeux comme des �cailles.

L�auteur veut-il dire qu�une couche de mati�res qui couvraient les yeux de l�ap�tre fut enlev�e??

Il se sert plut�t de cette image pour caract�riser l�impression qu��prouva Saul quand tout � coup la vue lui fut rendue.

La soudainet� de sa gu�rison est marqu�e dans le texte re�u par ce mot qui manque dans Codex Sinaiticus, B, A, C?: � l�instant il recouvra la vue.

On pourrait rendre l�id�e en disant?: �?comme si un voile lui �tait tomb� de devant les yeux?�. Cette gu�rison fut un miracle de la puissance de Dieu. Quel souvenir Saul dut garder de cette exp�rience?!

Le futur ap�tre fut baptis� par un simple disciple. L��criture n�enseigne pas le sacerdoce universel en th�orie seulement, mais par des faits.

Le Seigneur a institu� le minist�re de la Parole, afin de pourvoir � l�instruction et au bon ordre dans l��glise, mais le droit et le devoir de tous les vrais croyants subsiste.

Ici, l�exercice de ce droit avait encore une raison importante?: si Saul avait �t� baptis� par un ap�tre, cela l�aurait mis dans une sorte de d�pendance � son �gard. Il aurait pu para�tre qu�il tenait sa mission de cet ap�tre. Or il importait qu�il n�en f�t pas ainsi (Galates�1.1).

Verset 19

Le pers�cuteur uni aux disciples

Pendant quelques jours Saul demeure avec les chr�tiens de Damas (19b).

Ses premi�res pr�dications

Il proclame, dans les synagogues, que J�sus est le Fils de Dieu. Ses auditeurs sont stup�faits, le reconnaissant pour celui qui pers�cutait les chr�tiens � J�rusalem et qui avait mandat de les emmener prisonniers. Saul se fortifie�; il prouve aux Juifs de Damas que J�sus est le Messie (20-22).

La premi�re pers�cution qu�il endure

Au bout d�un assez long temps, un complot contre sa vie est ourdi par les Juifs de Damas. Il en est averti et comme ses ennemis gardent les portes de la ville, ses disciples le descendent par-dessus la muraille dans une corbeille (23-25).

Sa premi�re visite � J�rusalem

Il est l�objet de la d�fiance des chr�tiens. Barnabas le conduit aux ap�tres et leur raconte sa conversion et ses pr�dications � Damas. D�s lors il a des rapports faciles avec les disciples, il pr�che J�sus et discute avec les Hell�nistes. Mais ceux-ci voulant attenter � sa vie, les disciples le conduisent � C�sar�e et le font partir pour Tarse (26-30).

Premi�re activit� de Saul converti, sa visite � J�rusalem (19-30)

Saul ne mit fin � son long je�ne, effet de sa repentance profonde, qu�apr�s son bapt�me.

Alors ses forces, �puis�es par les �motions et par la privation de nourriture, lui revinrent (grec il prit des forces).

La conversion de Saul a eu pour l��glise chr�tienne des cons�quences incalculables. Elle constitue, � elle seule l�apologie la plus puissante de l��vangile. Elle prouve de la mani�re la plus �vidente que J�sus est ressuscit� (1�Corinthiens�15.3-8?; 1�Corinthiens�15.14-15), qu�il est vivant et tout-puissant pour attirer les hommes � lui et �tablir son r�gne sur la terre (Matthieu�28.18-20?; Jean�12.32).

Que cette conversion ait �t� op�r�e par le Sauveur glorifi�, qu�elle suppose son intervention personnelle, c�est ce qui est attest� par l�ap�tre lui-m�me, non seulement dans le double r�cit qu�il en fit devant le peuple de J�rusalem et devant Agrippa (Actes 22 et Actes 26), mais par de nombreux t�moignages de ses �p�tres (Galates�1.1?; 13-16?; 1�Corinthiens�9.1?; 1�Corinthiens�15.8?; 1�Timoth�e�1.13-15).

Il distingue nettement l�apparition de J�sus qu�il vit sur le chemin de Damas des visions qui lui furent accord�es en d�autres temps (Actes�18.9?; Actes�22.17-18)?; il l�assimile aux apparitions du Seigneur aux premiers disciples dans les jours qui suivirent sa r�surrection. Il est donc impossible d�admettre que la conversion de Saul fut une crise tout int�rieure, produite uniquement par des causes psychologiques et morales. Si l�ap�tre Paul a �t� dans sa vie le plus puissant t�moin de J�sus ressuscit�, il l�est d�j� par le fait m�me de sa conversion.

Saul, avec les disciples, en communion d�esprit et de c�ur avec eux c�est l� le sceau de sa conversion. Le pers�cuteur fanatique est lui-m�me un disciple de J�sus et va devenir le plus grand de ses ap�tres et de ses missionnaires.

Verset 20

Cette indication se heurte � des objections.

D�apr�s le r�cit de Luc, Saul serait rest� � Damas assez longtemps (verset 23, note) et aurait commenc� son apostolat imm�diatement apr�s sa conversion (versets 20-22). La pers�cution des Juifs l�aurait oblig� bient�t � quitter Damas et il aurait fait alors son premier voyage � J�rusalem (versets 23-26).

Mais nous avons, sur cette �poque de sa vie, une relation de l�ap�tre lui-m�me, qui pr�sente avec celle de Luc de notables diff�rences.

Paul nous apprend?:

  1. �?que lorsqu�il plut � Dieu de r�v�ler son Fils en lui (c�est ainsi qu�il d�signe sa conversion), aussit�t, sans consulter la chair et le sang, il ne monta point � J�rusalem vers ceux qui avaient �t� ap�tres avant lui, mais s�en alla en Arabie?;?� (Galates�1.15-17)
  2. qu�apr�s ce s�jour en Arabie �?il revint de nouveau � Damas?;?�
  3. que ces deux s�jours, tant en Arabie qu�� Damas, dur�rent trois ans, au terme desquels seulement il �?monta � J�rusalem pour faire la connaissance de C�phas et il demeura quinze Jours chez lui, mais ne vit aucun autre des ap�tres, sinon Jacques, fr�re du Seigneur?�.

Paul attache une grande importance � ce r�cit des faits qui suivirent sa conversion, puisqu�il ajoute?: �?Dans les choses que je vous �cris, je proteste devant Dieu que je ne mens point?� (Galates�1.18-20).

Les ex�g�tes ont cherch� de diverses mani�res � concilier ces deux relations, tous admettant d�ailleurs que celle de Paul lui-m�me doit servir de r�gle. Les uns, pour faire rentrer le voyage en Arabie dans le r�cit de Luc, le placent entre verset 22 et Actes 23?; d�autres, apr�s sa fuite de cette ville (verset 25). Mais il est �vident que la premi�re supposition brise le r�cit de Luc, qui ne comporte point une absence � ce moment et quant � la seconde, est-il probable que l�ap�tre serait revenu � Damas apr�s sa fuite et aurait pu y s�journer encore, comme le raconte l��p�tre aux Galates??

Il faut donc reconna�tre franchement que le aussit�t de Paul (Galates�1.16) contredit le aussit�t de Luc. Celui-ci aura �t� �gar� par des renseignements incomplets. Son r�cit trahit du reste quelque incertitude?: apr�s avoir dit que Saul, apr�s sa conversion, fut quelques jours avec les disciples � Damas (verset 19), il suppose (verset 23, note) qu�un �?assez grand nombre de jours?� s��taient �coul�s, quand la pers�cution obligea Saul � fuir Damas. Il a confondu les deux s�jours que l�ap�tre fit dans cette ville � un intervalle de quelques ann�es.

Apr�s sa conversion, Saul ne passa que quelques jours avec ses nouveaux fr�res. Quel devait �tre alors le besoin profond de son �me?? De pr�cher dans les synagogues (verset 20) de disputer avec les Juifs?? Nullement?! Lui qui, par de graves raisons, ne voulait pas que l��v�que f�t un nouveau converti (1�Timoth�e�3.6), se sentait encore trop faible dans la connaissance et l�exp�rience chr�tienne il �prouvait le besoin du recueillement, de la pri�re, d�une silencieuse communion avec Dieu, qui lui permit de recevoir de nouvelles lumi�res, de nouvelles forces, m�me des r�v�lations nouvelles (Galates�1.12?; �ph�siens�3.3).

Voil� ce qu�il alla chercher dans une retraite prolong�e en quelque contr�e de l�Arabie. Puis il revint � Damas et c�est � cette seconde visite que s�adapte fort bien le r�cit de Luc (versets 20-30).

Le texte re�u porte?: il pr�chait Christ. Mais c��tait bien J�sus (Codex Sinaiticus, B, A, C) que Paul, d�s ce premier commencement de son apostolat, pr�cha comme �tant le Fils de Dieu. La nature divine du Sauveur s��tait r�v�l�e � lui dans l�apparition de J�sus sur le chemin de Damas.

Il est dit ensuite au verset 22 qu�il �?d�montrait que ce m�me J�sus est le Christ?�, le Messie, l�Oint de l��ternel.

Le titre de Fils de Dieu r�v�le la nature du Sauveur, le titre de Christ son office et sa royaut� dans l��uvre de la r�demption. Ces deux termes ne sont point �quivalents.

Verset 22

L��tonnement des auditeurs de Paul se comprend encore mieux au point de vue de ceux qui pensent que le nouveau converti pr�cha imm�diatement dans les synagogues (verset 20, note)?; mais il n�est point inadmissible si cette pr�dication n�eut lieu qu�apr�s le voyage en Arabie.

� Damas, on ne pouvait avoir oubli� ni les pers�cutions de Saul, ni le but de sa pr�c�dente venue dans cette ville. Et sa pr�dication puissante de l��vangile �tait bien propre � causer cet �tonnement (comparer verset 26, note).

Celui qui pers�cutait (grec ravageait). Paul emploie, dans Galates�1.13-23, le m�me verbe pour caract�riser sa conduite � l��gard des chr�tiens.

Saul se fortifiait de plus en plus il s�affermissait dans ses convictions chr�tiennes et dans la possession de la gr�ce de Dieu.

En cons�quence de ces progr�s sa pr�dication devenait de plus en plus une �?d�monstration d�esprit et de puissance?�

Nous pr�f�rons entendre ainsi le verbe?: il se fortifiait, plut�t que de le joindre au suivant et de traduire avec Stapfer?: �?Il mettait chaque jour plus de force � confondre les Juifs?�

Verset 23

Lorsqu�un assez grand nombre de jours furent accomplis, cette expression peut d�signer un temps prolong� (Actes�18.18)?; elle ne peut en aucun cas �tre �quivalente aux quelques jours du verset 19.

Ainsi m�me le r�cit de Luc suppose un second s�jour de Paul � Damas (verset 20, note).

Ici d�j� l�ap�tre, d�s les premiers pas dans sa carri�re, �prouve la violente opposition des Juifs, dont il aura tant � souffrir jusqu�� la fin.

Verset 25

L�ap�tre lui-m�me rappelle ces faits comme faisant partie des humiliations qu�il eut � souffrir � Damas (2�Corinthiens�11.32-33).

Seulement il nous apprend, dans ce passage, que ceux qui gardaient les portes de la ville �taient des soldats du gouverneur qui commandait � Damas au nom du roi Ar�tas. Le gouverneur agissait sans doute � l�instigation des Juifs.

Les disciples qui sauv�rent la vie de Paul furent, selon la le�on de Codex Sinaiticus, B, A, C, ses disciples. Ainsi il dut son salut � ceux qu�il avait conquis pour J�sus-Christ, par sa pr�dication � Damas.

Verset 26

Ce premier voyage de Paul � J�rusalem, qui eut lieu trois ans apr�s sa conversion (verset 20, note), est celui dont il nous parle lui-m�me, Galates�1.18-19.

Il nous apprend que son but �tait de s�entretenir avec Pierre et qu�il demeura quinze jours chez lui.

Il est difficile, au premier abord, de comprendre la d�fiance des chr�tiens de J�rusalem � l��gard de Saul, car ils avaient certainement appris sa conversion qui datait de trois ans.

Faut-il en conclure, avec Meyer et d�autres, que le r�cit de Luc n�est pas exact en ce point??

Avant de formuler cette conclusion, on doit au moins consid�rer que Luc ne dit pas que ces chr�tiens ignoraient encore le changement op�r� en Paul, mais qu�ils ne croyaient pas � sa r�alit�.

Et combien cela �tait naturel?! Paul avait quitt� J�rusalem comme un pers�cuteur fanatique, qui ravageait l��glise?; puis il avait longtemps disparu pendant sa retraite en Arabie. Son s�jour et sa pr�dication � Damas �taient trop r�cents pour que des nouvelles circonstances eussent pu en arriver � J�rusalem.

Et maintenant il repara�t tout � coup � J�rusalem au milieu de ceux qu�il a pers�cut�s et ils n�auraient pas manifest� quelque d�fiance?? Le c�ur de l�homme si prompt � croire le mal, l�est-il autant � croire le bien?? Au reste, nous avons ici le t�moignage de Paul lui-m�me, nous disant qu�� cette �poque il �tait inconnu de visage aux �glises de Jud�e et que seulement elles avaient �?entendu dire?� que l�ancien pers�cuteur annon�ait l��vangile (Galates�1.22-23).

Verset 27

La premi�re mention de Barnabas se lit � Actes�4.36.

Nous le retrouverons bient�t comme le compagnon de Paul dans son premier voyage de mission.

C�est lui qui l�introduit aupr�s des ap�tres et leur raconte l��v�nement qui s�est accompli sur le chemin de Damas et les preuves que Paul a donn�es d�s lors de sa conversion par sa fid�le et courageuse pr�dication de l��vangile. Barnabas en avait �t� instruit soit par des renseignements particuliers qu�il avait re�us de Damas soit par les r�cits de Paul lui-m�me.

Il est encore un d�tail du r�cit de Luc qui para�t en contradiction avec l��p�tre aux Galates (Galates�1.18-19)?; Luc dit que Paul fut pr�sent� aux ap�tres, tandis que, d�apr�s ses propres affirmations, il ne vit que Pierre et Jacques, fr�re du Seigneur.

Luc a pu sans doute ignorer cette circonstance, mais il n�est pas inadmissible qu�il ait compris sous ce titre d�ap�tres un personnage tel que Jacques, qui eut de bonne heure une influence pr�pond�rante dans l��glise de J�rusalem (comparer Actes�12.17).

Verset 30

Le s�jour de Paul � J�rusalem ne dura que quinze jours, mais ce temps suffit pour que les faits racont�s par Luc aient pu se passer (voir sur les Hell�nistes Actes�6.1, 2e note).

Dans cette occasion encore, ce sont les fr�res qui sauv�rent Paul des emb�ches des Juifs.

D�apr�s Actes�22.17-21, le Seigneur lui-m�me, apparaissant � Paul dans le temple, lui ordonna de quitter J�rusalem.

Les fr�res le conduisirent en s�ret� jusqu�� C�sar�e (voir sur cette ville Actes�8.40, note) et de l� le firent partir (grec l�envoy�rent) pour Tarse, capitale de la Cilicie, sa patrie (voir sur cette ville verset 11, note).

Ce r�cit se trouve confirm� par l�ap�tre lui-m�me (Galates�1.21-24). Il dit seulement?: �?J�allai ensuite dans les contr�es de la Syrie et de la Cilicie?�. Il parait r�sulter de ces paroles qu�il traversa la Syrie pour se rendre � Tarse, en Cilicie.

Mais il se peut aussi qu�il soit all� par mer � S�leucie et � Antioche, pour se rendre de l� en Cilicie, ou qu�il ait navigu� de C�sar�e � Tarse et rayonn� de l� dans les contr�es de la Syrie et de la Cilicie.

L�expression?: ils le firent partir de C�sar�e pour Tarse semble indiquer un voyage par mer. En tout cas, il ne demeura pas inactif pendant ce s�jour dans le pays de sa naissance, il y avait en Cilicie des �glises (Actes�13.23-41) qui, sans aucun doute, furent fond�es par lui en ce temps l�.

Verset 31

Gu�rison d�En�e le paralytique

Comme l��glise, dans toute la Palestine, jouissait de temps paisibles et grandissait par l�action du Saint-Esprit, Pierre, visitant les disciples en divers lieux, vient � Lydde. Il trouve un paralytique, En�e, couch� depuis huit ans. Il lui d�clare que J�sus-Christ le gu�rit. Le paralytique se l�ve aussit�t. Beaucoup d�habitants de Lydde et du Saron, t�moins du miracle, se convertissent au Seigneur (31-35).

R�surrection de Tabitha

  1. La vie et la mort de Tabitha. � Jopp� une femme d�entre les disciples, nomm�e Tabitha, en grec Dorcas, accomplissait beaucoup d��uvres de charit�. Elle tombe malade et meurt. On lave son corps et on le d�pose dans une chambre haute (36, 37).
  2. Pierre appel� � Jopp�. Les disciples, inform�s que Pierre est dans le voisinage, � Lydde, le font venir en grande h�te. Quand il est arriv� et introduit dans la chambre haute, les veuves en larmes lui montrent leurs v�tements, que Tabitha avait faits de son vivant (38, 39).
  3. Tabitha rendue � la vie. Pierre fait sortir tout le monde, fl�chit les genoux et prie. Puis il interpelle la morte et lui ordonne de se lever. Elle ouvre les yeux, voit Pierre et s�assied. Il lui donne la main et la fait se lever�; puis il appelle les disciples et les veuves et la leur pr�sente vivante. Tout Jopp� en a connaissance�; plusieurs parviennent � la foi. Pierre demeure chez Simon le corroyeur (40-43).

Minist�re de Pierre, entr�e du premier pa�en dans l��glise

Versets 31 � 43 � Deux miracles op�r�s par l�ap�tre

Ce temps heureux de repos pour l��glise succ�da � la pers�cution qui avait commenc� par la mort d��tienne et dont Saul avait �t� le principal instigateur.

Maintenant qu�il est devenu un t�moin de la v�rit�, l��glise est en paix.

Bien plus elle fait de grands progr�s au dedans et au dehors?; c�est un fruit de la pers�cution m�me.

Au dedans, elle est �difi�e comme un temple dont la construction avance vers son ach�vement (comparer?: �ph�siens�2.21-22?; 1�Pierre�2.4-5)?; dans la vie pratique elle marche dans la crainte du Seigneur, c�est-�-dire dans une humble ob�issance � sa volont�.

Au dehors, elle est multipli�e, augment�e en nombre, et cela, dans les trois provinces qui composaient la terre sainte.

Le livre des Actes n�a point encore parl� de la pr�dication de l��vangile en Galil�e, mais comme J�sus y avait beaucoup de disciples, qui �taient devenus membres de l��glise nouvelle, la mention de cette contr�e ne doit pas nous �tonner.

L�agent puissant de ces progr�s de l��glise �tait le Saint-Esprit, cet Esprit qui l�avait cr��e et qui seul y augmente la vie. Le mot que nous rendons par assistance du Saint-Esprit signifie aussi exhortation, consolation (Actes�4.36?; Actes�13.15?; Actes�15.31?; comparez Jean�14.16, note).

Il s�agit de l�action puissante de l�Esprit de Dieu qui dispose les �mes � �couter et � croire la parole, mais le r�sultat de cette �uvre est toujours aussi une consolation intime qui attire les c�urs et augmente l��glise (Philippiens�2.1).

On pourrait traduire aussi?: Marchant dans la crainte du Seigneur et dans l�assistance du Saint-Esprit, elle se multipliait.

Le texte re�u porte?: les �glises au lieu de l��glise (Codex Sinaiticus, B, A, C).

Luc, en employant le singulier, a voulu faire sentir que les disciples du Sauveur forment une belle et sainte unit� m�me quand ils sont dispers�s en diff�rentes contr�es. Ils ne constituent qu�une �glise.

Ce sont les erreurs et les passions des hommes qui font dispara�tre cette unit� par les divisions qu�elles cr�ent.

Verset 32

Luc raconte ici une journ�e dans laquelle Pierre, visitant les �glises, fut conduit jusqu�� C�sar�e, o� eut lieu la conversion de Corneille (Actes 10), qui forme la transition naturelle � la pr�dication de l��vangile parmi les pa�ens.

Grec?: Pierre parcourant tous les�lieux, comme sous-entendent nos anciennes versions.

Mais les commentateurs pr�f�rent sous-entendre le mot saints, qui se lit dans la proposition suivante.

Il descendit � Lydde, car cette petite ville situ�e assez pr�s de Jopp�, non loin de la mer, �tait � une altitude moindre que J�rusalem et la contr�e montagneuse de Juda.

Dans l�Ancien Testament, elle porte le nom de Lod (1�Chroniques�8.12?; Esdras�2.33?; N�h�mie�11.35), qu�on retrouve aujourd�hui sous sa d�signation arabe Loudd.

Verset 34

Les mots pleins d�assurance?: J�sus-Christ (le Sauveur qui est le Messie) te gu�rit, ne sont pas un v�u, mais une d�claration positive, que Pierre puisait dans sa foi?: J�sus te gu�rit actuellement.

Cette parole aussi attribuait toute la gu�rison au Seigneur J�sus et lui en rapportait la gloire.

Le malade qui, d�apr�s son nom grec, �tait probablement un Juif hell�niste, put ainsi apprendre � conna�tre ce J�sus qui le gu�rissait.

Les mots?: fais ton lit toi-m�me (grec �tends pour toi) annoncent au pauvre paralytique que d�sormais il pourra prendre lui-m�me les soins que jusqu�ici d�autres avaient d� prendre pour lui.

Verset 35

Le Saron est une belle plaine, tr�s fertile, qui s��tend de Jopp� jusqu�au Carmel, le long de la mer (�sa�e�33.9?; �sa�e�35.2?; �sa�e�65.10).

Le mot tous est sans doute une hyperbole?; beaucoup de ceux qui virent le malade gu�ri se convertirent.

Verset 36

Grec?: une disciple�remplie de bonnes �uvres et d�aum�nes qu�elle faisait.

Il �tait dit d��tienne que c��tait �?un homme rempli de foi et d�Esprit Saint d�amour et de puissance,?;?� (Actes�6.5-8) ici, dans l��loge de Tabitha, les fruits de ses vertus sont indiqu�s � la place des vertus m�mes.

Par ses bonnes �uvres, elle prouvait qu�elle �tait une disciple.

Ce mot, au f�minin, ne se trouve qu�ici, dans le Nouveau Testament.

Le nom de Tabitha en h�breu, de Dorcas en grec, signifie gazelle. Le nom de cet animal gracieux, chant� par les po�tes orientaux, �tait fr�quemment donn� aux femmes.

Jopp� en h�breu Japho, aujourd�hui Jaffa, �tait un port de mer assez important. C�est encore, de nos Jours, par ce port qu�on aborde ordinairement en Palestine, lorsqu�on vient de l��gypte ou de l�Europe. Il y a environ trois heures de marche de Lydde � Jopp�.

Verset 37

Voir sur la chambre haute, qui se trouvait sur le toit en terrasse de la plupart des maisons en Orient, Actes�1.13, note.

L�usage de laver les morts avait, chez les Juifs, un sens symbolique de puret� l�gale.

Verset 38

Grec?: d�apr�s Codex Sinaiticus, B, A, C?: le priant ne tarde pas � passer jusqu�� nous.

La grande r�putation de Pierre inspira � ces chr�tiens la confiance qu�il apporterait du secours, m�me apr�s la mort de Dorcas.

Verset 39

Les larmes de ces veuves indigentes (Actes�6.1), objets des bienfaits de Dorcas, �taient de leur part la plus touchante oraison fun�bre et la pri�re la plus persuasive pour l�ap�tre de leur venir en aide.

Elles montraient sur elles m�mes (la voie moyenne du verbe l�indique) les tuniques et les manteaux que Dorcas faisait de ses propres mains.

Verset 41

Pierre fait sortir tout le monde probablement pour des motifs analogues � ceux qui dict�rent la conduite de J�sus chez Ja�rus (Marc�5.38-40)?; puis il se met � genoux et prie, demandant � Dieu de r�pondre aux larmes des pauvres veuves.

Quand il a par la pri�re acquis la conviction que Dieu l�exaucera, il se tourne vers le corps inanim� et adresse la parole � la morte, comme si elle pouvait l�entendre.

Il l�appelle de son nom h�breu Tabitha.

L�historien peint ensuite tous les degr�s du retour � la vie, jusqu�au moment o� Pierre pr�sente � l�assembl�e, p�n�tr�e d��motion et de joie, Tabitha vivante.

Verset 42

Voyez les fruits divers de ce miracle?: Dieu voulait consoler les pauvres, rendre � l��glise une sainte femme dont la mort avait �t� une grande perte et appeler plusieurs �mes � la foi.� Calvin

Verset 43

Les gens de ce m�tier �taient consid�r�s comme impurs et avaient, � cause de cela, des habitations isol�es (Actes�10.6).

Pierre, en demeurant chez Simon, se mettait donc, d�j� alors, au-dessus des pr�jug�s de sa nation.

Luc, en nous apprenant que Pierre prolongea un assez grand nombre de jours son s�jour � Jopp�, pr�pare le r�cit du chapitre suivant.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Acts 9". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/acts-9.html.