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Bible Commentaries
Daniel 4

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

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versets 1-37

Plan du commentaire biblique de Daniel 4

Le songe de l�arbre

Ce chapitre contient le r�cit de la d�mence et de la gu�rison de N�bucadnetsar, qui lui furent annonc�es dans une vision dont Daniel lui donna l�explication. Pour la forme, c�est une proclamation officielle de ce roi � tous les peuples de son empire. Si, dans le chapitre pr�c�dent, nous voyons comment Dieu prot�ge ses fid�les confesseurs, celui-ci nous montre comment il humilie ceux qui s�enorgueillissent. Le fait que N�bucadnetsar s�est attir� ce ch�timent tragique apr�s sa belle profession (voir Daniel�3.28-29), n�a rien en soi d�invraisemblable. Le c�ur de ce roi avait �t� impressionn� mais non chang� par les �v�nements pr�c�dents et aucun potentat n��tait peut-�tre plus expos� que lui � la tentation de l�orgueil et de l�idol�trie de soi-m�me. On a trouv� �trange qu�il ait rendu public ce triste �pisode de sa vie, au lieu de le tenir soigneusement cach�. Mais l��v�nement n�avait pas pu �tre ignor� de ses sujets et une proclamation officielle au moment o� le roi, apr�s un interr�gne reprenait les r�nes du gouvernement, pouvait �tre dict�e par une sage politique non moins que par un sentiment de reconnaissance envers la divinit� dont le bras s��tait fait sentir � lui. On sait du reste que ces publications de r�ves proph�tiques �taient dans les usages des rois d�Assyrie et de Babylone.

Il faut remarquer dans la teneur de ce document le passage de la premi�re � la troisi�me personne (verset 19), puis le retour � la premi�re (verset 34). Il est impossible de voir dans ce fait le r�sultat d�une inadvertance de l�auteur (voyez versets 19 et 28 notes). On s�est offusqu� �galement de la couleur biblique prononc�e du commencement et de la fin du morceau?; mais elle peut s�expliquer par l�hypoth�se de la participation de Daniel � la r�daction du d�cret.

L��v�nement auquel se rapporte ce chapitre ne peut avoir appartenu qu�aux derniers temps du r�gne de N�bucadnetsar o� ce roi �tait parvenu au fa�te de la grandeur (versets 4 et 30).

Ceux qui rapportent la composition du livre de Daniel au temps des Maccab�es, pensent que l�auteur a voulu donner � Antiochus �piphane un avertissement contre l�orgueil, en lui pr�sentant l�exemple de N�bucadnetsar humili�. Mais il n�y a aucun rapport dans la situation politique et morale des deux rois?; l�impi�t� de l�un diff�re absolument de la repentance de l�autre. Et comment l�auteur, qui menace express�ment Antiochus d�une fin tragique (Daniel�7.11?; Daniel�8.25?; Daniel�11.45), lui promettrait-il au contraire, dans l�exemple de N�bucadnetsar, un glorieux r�tablissement?? Ces deux conceptions d�un seul et m�me personnage sont inconciliables.

Verset 1

Introduction de l��dit, renfermant l�adresse (verset 1), une br�ve indication du contenu (verset 2) et une louange au Dieu supr�me (verset 3) (1-3)

Dans le texte h�breu, ainsi que dans plusieurs versions anciennes et modernes, ces trois versets sont rattach�s au chapitre pr�c�dent. Il est probable que l�auteur de la division en chapitres (qui ne remonte qu�au douzi�me si�cle de notre �re) a cru que les prodiges mentionn�s dans ce pr�ambule �taient ceux de la fournaise ardente, au chapitre 3. Mais cette id�e est exclue par le fait que c�est le roi lui-m�me qui est d�sign� comme l�objet de ces prodiges.

Sur toute la terre?; comparez Daniel�2.38, note.

Verset 3

La derni�re partie de cette louange se retrouve dans les m�mes termes Psaumes�145.13 et aussi en partie Psaumes�72.5?; Daniel�7.14?; Daniel�7.27.

Verset 4

Les mages ne pouvant interpr�ter le songe, Daniel est appel� (4-9)

Tranquille. Il se reposait de ses campagnes.

Florissant?: litt�ralement?: verdoyant. Peut-�tre cette image est-elle inspir�e par le tableau qui va suivre.

Verset 5

Comparez Daniel�2.1.

Verset 7

Comparez Daniel�2.2.

Bien que les mages se montrent incapables d�interpr�ter le songe, ils ne sont frapp�s d�aucune punition. Si la conduite de N�bucadnetsar en cette occasion diff�re de celle qu�il a tenue au chapitre 2, c�est sans doute qu�il conna�t maintenant, dans le corps des sages, un homme en �tat de lui donner l�explication qu�il r�clame vainement des autres. Malgr� la sup�riorit� reconnue de Daniel, le roi commence cependant par interroger les mages en g�n�ral?; peut-�tre la r�gle officielle exigeait-elle que le chef ne f�t appel� qu�en dernier lieu?; ou bien aussi, comme il n�exigeait cette fois des devins que l�explication du songe et non la d�couverte du songe lui-m�me, il pouvait croire que leur art suffirait � la lui donner.

Verset 8

Dont le nom� Le nom babylonien de Daniel est ajout� � son nom h�breu, parce que c�est sous ce premier nom qu�il �tait connu des peuples auxquels l��dit est adress�.

D�apr�s le nom de mon dieu?: le nom de Bel-M�rodac que N�bucadnetsar avait sp�cialement adopt� pour son dieu. Il y a ici une difficult�?: la forme babylonienne du mot Beltsatsar parait �tre?: Balatsu-oussour, qui signifie?: prot�ge sa vie?! Le nom de Bel ne s�y trouve pas comme dans le nom de Belsatsar. Plusieurs critiques ont vu dans ce fait une preuve de la composition du livre de Daniel � une �poque tr�s post�rieure, o� son auteur ne comprenait plus la signification de ce nom propre et croyait trouver dans sa composition le nom du dieu babylonien. Cependant, dans tout le livre, les deux noms de Belsatsar et de Beltsatsar ne sont jamais confondus ni employ�s l�un pour l�autre. Et � supposer que l��tymologie que nous venons de donner soit la vraie?: prot�ge sa vie?! le sujet de la phrase est en tout cas un nom de dieu, vraisemblablement celui de Bel, non exprim�, � cause de l�assonance de la syllabe Belt qui commence le mot.

Verset 9

N�bucadnetsar parle encore en polyth�iste, en employant l�expression de dieux saints. L��pith�te de saints �quivaut � celle de bienfaisants et doit distinguer ces dieux de la foule des dieux et g�nies malfaisants auxquels croyaient les Babyloniens.

Verset 10

Le r�cit du songe et d�abord la description de l�arbre, versets 10 � 12.

Pour cette image, comparez �z�chiel�31.3?; �z�chiel�17.22 et suivants.

Au milieu de la terre. Cette place centrale est l�embl�me de l�importance de ce royaume pour le monde entier et de sa capacit� d�extension dans toutes les directions.

Verset 11

Il s�accro�t sous les yeux m�mes de N�bucadnetsar.

Verset 13

Le message c�leste (13-18)

Veillant. Ce terme d�signe des �tres dont les yeux sont toujours ouverts sur les destin�es des hommes. Les Chald�ens, d�apr�s tous les documents et les historiens anciens, admettaient l�existence de nombreux g�nies ou demi-dieux, subordonn�s aux divinit�s plan�taires. Leur r�le �tait d�exercer une surveillance sur le globe terrestre, de servir d�interm�diaires entre le monde et les dieux sup�rieurs et d�assister ceux-ci de leurs conseils?; de l� le nom qu�on leur donnait de dieux conseillers ou consultants. Comparez verset 17.

Saint. Voyez pour le sens, verset 9. D�apr�s Diodore de Sicile, quinze d�entre ces dieux �taient charg�s d�observer les points de l�espace situ�s au-dessus de la terre (nous voyons celui dont il est ici parl� descendre du ciel)?; quinze autres, ceux qui sont au-dessous.

Verset 15

La destruction annonc�e verset 14 n�est pas compl�te?; on laisse en terre le tronc, qui pourra encore pousser de nouveaux jets et redevenir un arbre.

Les cha�nes sont sans doute l�image de l��tat de folie par lequel la raison et la volont� du roi furent li�s pendant un temps.

� la fin de ce verset et dans le suivant, l�image est abandonn�e et les expressions sont prises de la r�alit� elle-m�me.

Verset 16

Son c�ur sera chang�?: ses pens�es, ses go�ts, ses affections prendront un caract�re bestial.

Sept temps?: ce terme indique sept p�riodes d��gale longueur, mais dont la dur�e n�est pas d�termin�e. Ce peuvent �tre des ann�es, des mois ou des semaines. L�essentiel ici est le chiffre sept, qui d�signe la totalit�. C�est donc?: jusqu�� la mesure compl�te du temps marqu� par Dieu pour cette humiliation.

Verset 17

Un d�cret des veillants�, un ordre des saints. C�est sous cette forme que la chose est apparue en songe au roi pa�en?; nous voyons plus loin (verset 24) que dans son explication Daniel tient un autre langage et attribue le d�cret � Dieu seul. L�analogie du conseil des veillants dont il est question ici avec des assembl�es d�anges pr�sid�es par Dieu (1�Rois�22.19 et suivants et Job�1.6-12) est plus apparente que r�elle.

Qu�il y �l�ve le plus humble. Cette expression dit plus que la pr�c�dente. Car, pour abaisser, Dieu n�a qu�� retirer sa main.

Verset 19

L�interpr�tation du songe (19-27)

Le trouble et le silence de Daniel sont les effets produits sur lui par la signification mena�ante du songe et la crainte de la faire conna�tre � son royal bienfaiteur.

Un moment. D�apr�s d�autres versions?: durant une heure, traduction possible, mais moins naturelle.

Le roi reprit. Le trouble de Daniel fait comprendre au roi que le songe ne pr�sage rien d�heureux. Cependant il exhorte Daniel � parler librement.

Au lieu de Le roi reprit et dit, on attendrait?: Moi, N�bucadnetsar, je repris et dis� Cette forme historique est �trange au milieu du d�cret et, bien qu�ayant quelque analogie avec certains exemples, tels qu�Esdras�7.13?; Esdras�7.15?; Esther�8.7-8, en diff�re pourtant. La premi�re partie de ce verset pourrait �tre une annotation explicative ajout�e � l��dit et proc�dant de Daniel lui-m�me.

Verset 21

Belle image d�un chef d��tat (verset 22), que cet arbre tut�laire qui abrite et nourrit une multitude d��tres vivants.

Verset 24

Le d�cret du Tr�s-Haut?; comparez les paroles entendues et rapport�es par N�bucadnetsar verset 17.

Verset 26

Que le ciel domine?; le ciel, au lieu de?: le Dieu du ciel, comme dans le Nouveau Testament l�expression royaume des cieux, est souvent employ�e pour royaume de Dieu .

Verset 27

Daniel aurait pu s�arr�ter ici, mais son affection pour le roi lui sugg�re un conseil. Il sait que les destin�es de l�homme ne d�pendent pas d�une fatalit� aveugle et que les menaces de Dieu ne s�accomplissent pas, quand celui qui en est l�objet change de conduite morale. Comparez J�r�mie�18.7-8?; Jonas�3.5-10?; �sa�e�38.1-5.

Mets un terme. La traduction?: rach�te tes p�ch�s (Vulgate, Ostervald, etc.), qui a fourni un argument en faveur de la doctrine romaine de la ran�on des p�ch�s par des �uvres m�ritoires, est inexacte. Le mot aram�en perak signifie rompre, briser?; voyez Gen�se�27.40. Le sens est donc?: Romps avec le mal (comparez �sa�e�1.16-17) et use de ta puissance pour exercer la justice et la mis�ricorde. Ce sont en effet l� les deux vertus essentielles d�un bon souverain.

Si tu veux� Cette rupture avec le mal est en tout cas l�unique moyen d��chapper au ch�timent.

Verset 28

L�accomplissement du songe (28-33)

La m�me particularit�, quant � l�emploi de la troisi�me personne, observ�e d�j� au verset 19, repara�t ici. On peut expliquer l�emploi de la troisi�me personne dans ce passage-ci par l��tat de passivit� o� fut r�duit le roi pendant le temps du ch�timent. La catastrophe qui le frappa, le plongea pour un temps dans un �tat d�inconscience. Cependant on peut penser aussi que c�est ici une addition � l��dit primitif (semblable � celle du verset 19), destin�e � le compl�ter.

Verset 29

Au bout de douze mois. D�lai accord� au coupable par la patience divine (comparez les 120 ans qui pr�c�d�rent le d�luge) et dont N�bucadnetsar ne profita pas.

Sur le palais royal?: sur les terrasses de cet �difice, comparez 2�Samuel�11.2.

De Babylone. Cette d�termination n�est pas superflue?; la sc�ne qui va suivre est en relation avec le spectacle qu�offrait cette ville immense et magnifique.

Verset 30

Babylone la grande� L��pith�te la grande se retrouve chez les anciens �crivains (Pausanias et Strabon) et para�t avoir �t� une qualification ordinaire de cette ville. Elle m�ritait ce titre d�honneur, plus que toutes les autres villes de l�antiquit� auxquelles il est parfois donn� (Ninive, Jonas�1.2?; Hamath, Amos�6.2). C�est ici que Jean a puis� le nom de Babylone la grande qui para�t plusieurs fois dans l�Apocalypse (Apocalypse�16.19 et ailleurs).

Que j�ai b�tie. La fondation de Babylone remonte aux temps qui suivirent le d�luge (Gen�se�11.1-5)?; mais N�bucadnetsar avait consid�rablement embelli la ville ancienne et il avait de plus construit une ville nouvelle sur la rive orientale de l�Euphrate. Les inscriptions nous font conna�tre ce monarque comme un grand constructeur et nous parlent des immenses travaux qu�il ex�cuta dans et autour de Babylone. Les ruines qui couvrent le sol se composent pour la plupart de briques marqu�es de son nom. Tous les �crivains anciens rendent t�moignage de la magnificence de cette cit�. �sa�e�13.19 l�appelle l�ornement des royaumes, la parure de l�orgueil des Chald�ens.

Ses murs d�enceinte �taient peut-�tre ce qu�on y voyait de plus prodigieux?; aussi �taient-ils rang�s par les Grecs, avec les jardins suspendus, parmi les sept merveilles de l�univers. Construits en briques reli�es par du bitume, ils avaient, au dire d�H�rodote qui visita Babylone apr�s la conqu�te des Perses, presque 100 m�tres de hauteur, 24 de largeur et 90 kilom�tres de tour. Deux chariots attel�s de quatre chevaux y passaient de front. Le carr� r�gulier form� par cette enceinte couvrait une superficie de 513 kilom�tres carr�s, ainsi plus �tendue que le d�partement de la Seine et sept fois plus grande que l�enceinte fortifi�e de Paris. Il est vrai que ce vaste espace �tait en partie occup�e par des champs cultiv�s qui garantissaient cette cit�, en apparence imprenable, des dangers de la famine.

La ville elle-m�me �tait situ�e des deux c�t�s de l�Euphrate?; son centre devait se trouver l� o� s��l�ve aujourd�hui le village de Hillah. Elle �tait travers�e du nord au sud par 25 rues parall�les, larges de 50 m�tres, qui se croisaient � angles droits avec 25 autres rues pareilles, ce qui faisait 50 grandes rues aboutissant � 100 portes d�airain?; ces rues donnaient � la ville par leurs entrecroisements 625 places et 676 quartiers couverts d�habitations. Les maisons avaient de 3 � 4 �tages. Les rues perpendiculaires au fleuve �taient ferm�es sur ses bords par des portes d�airain?; le long des deux rives couraient des murs en briques qui reliaient les angles nord-ouest et sud-est de la grande muraille ext�rieure. Les deux parties de la ville �taient mises en communication par un pont � piles de pierre de la longueur de 1 stade (185 m�tres). Les poutres qui en formaient le tablier �taient enlev�es le soir, pour que ce passage ne devint pas le th��tre de brigandages nocturnes. Sur la rive orientale (gauche) �tait la citadelle royale, on y a retrouv� les restes du palais de N�bucadnetsar, �lev� par lui en quinze jours, suivant Jos�phe et les inscriptions. Treize hectares forment la surface de cet �difice magnifique. Pr�s de l�, se trouvaient les fameux jardins suspendus compos�s de terrasses superpos�es, dans les vo�tes desquelles on pouvait circuler. N�bucadnetsar les construisit pour donner � son �pouse Amytis, originaire du pays montagneux de M�die, l�image d�une montagne artificielle. La ruine de l��difice des jardins suspendus pr�sente aujourd�hui une surface de quinze hectares. Enfin, � l�angle nord-ouest de la ville, du m�me c�t� que le grand palais et les jardins suspendus, �tait situ� le grand temple de M�rodac (le Jupiter chald�en, comparez �sa�e�46.1, note), l�un des plus anciens �difices de Babylone. Il est repr�sent� aujourd�hui par la ruine nomm�e Bab�l, haute de 40 m�tres et longue de 180, la plus imposante de toutes celles de Babylone. Voyez la Planche 2. Sur la rive occidentale (droite) du fleuve se trouvait le temple de Bel-N�bo, tour colossale � sept �tages et qui devait avoir 80 m�tres (d�apr�s d�autres 200 m�tres) de haut. Les ruines de cet �difice s�appellent aujourd�hui Birs-Nimroud. Ce que nous venons de dire suffit pour montrer que cette ville offrait sur un seul point les monuments les plus imposants de la puissance de l�homme. Comme c��tait N�bucadnetsar qui avait fait de Babylone la plus grande cit� du monde et une r�sidence royale digne de lui et de son empire, son orgueil ne s�explique que trop ais�ment. Il �clate surtout dans ces mots?: par la puissance de ma force et � l�honneur de ma majest�. Le propre de l�orgueil qui se divinise est de se consid�re comme l�auteur, l�instrument et le but, en un mot comme le centre de tout.

Le mouvement d�orgueil auquel le roi s�abandonna en cet instant ne fut d�ailleurs, dans l�ensemble de sa vie, que comme la goutte d�eau qui fait d�border le vase.

Verset 31

C�est au moment o� l�homme se fait dieu, que Dieu l�abaisse au niveau de la b�te.

On te fait savoir?: tournure emprunt�e aux �dits royaux.

Verset 33

Il s�agit d�une forme de d�mence bien connue des m�decins ali�nistes sous le nom de lycanthropie. Celui qui en est atteint se croit m�tamorphos� en un animal quelconque et en imite les cris, les m�urs et les attitudes. Les termes employ�s ici semblent indiquer que N�bucadnetsar s�imaginait �tre un b�uf.

Il fut chass�?: on dut l�isoler de la soci�t� des hommes.

Jusqu�� ce que� Priv� de sa raison, l�homme revient � l��tat sauvage, m�me dans son ext�rieur. Celui qui avait �t� dans sa vie pr�c�dente un exemple unique de grandeur et de gloire humaines, offrit ainsi pendant un temps un exemple en quelque sorte unique de mis�re et d�abjection.

Le fait de la folie de N�bucadnetsar n�est pas mentionn� dans les fragments qui nous restent de l�ouvrage que composa le pr�tre babylonien B�rose, au temps d�Alexandre-le-Grand, sur l�histoire de son pays?; mais nous ne poss�dons qu�un petit nombre de ces fragments, parvenus jusqu�� nous par plusieurs interm�diaires. Rien non plus, dans les inscriptions d�chiffr�es jusqu�ici, ne fait allusion � cet �v�nement. N�anmoins il est indirectement confirm� par un remarquable rapport de l�historien Abyd�nus, conserv� par Eus�be. Abyd�nus racontait que N�bucadnetsar, apr�s avoir fini de guerroyer en Occident (comparez verset 4), �tant mont� sur le toit de son palais (comparez verset 29), avait �t� saisi par une inspiration venant d�un dieu quelconque et avait annonc� dans un oracle aux Babyloniens la ruine de leur empire par le mulet persan (Cyrus, alli� aux M�des). Il aurait souhait� � cet ennemi dont il �tait menac� les plus grands malheurs (comparez verset 19), comme de p�rir dans les flots de la mer ou d�errer dans une solitude, loin des hommes et parmi les animaux (comparez verset 33) et il aurait exprim� pour lui-m�me le d�sir de mourir en paix avant que le malheur fondit sur son royaume. Ayant ainsi proph�tis�, N�bucadnetsar aurait disparu soudain.

Il est difficile de ne pas voir dans le lieu o� se passe cette sc�ne, dans cet �tat d�exaltation soudaine du roi, dans ce dieu innomm�, dans la formule de mal�diction, dans la disparition du monarque d�entre les hommes, des relations �tranges avec l��v�nement rapport� dans notre chapitre. Nous aurions, dans le r�cit d�Abyd�nus, la forme l�gendaire qu�aurait prise cette histoire dans la tradition babylonienne apr�s la conqu�te perse. Ajoutons que, selon plusieurs savants, la folie temporaire de N�bucadnetsar fournit la seule solution acceptable pour un probl�me historique que pr�sentent les inscriptions cun�iformes. Il s�agit d�une tentative d�usurpation qui eut lieu � cette �poque et qui n�a gu�re pu se produire, sous un r�gne aussi puissant, qu�� la faveur d�une circonstance telle que celle ici mentionn�e.

On doit noter ici une autre co�ncidence. Quelques historiens de Babylone placent � cette �poque le r�gne d�une reine Nitocris � laquelle ils attribuent des ouvrages, que d�autres assurent provenir de N�bucadnetsar. Il ne serait pas impossible que durant la maladie du roi, la reine e�t �t� � la t�te des affaires?; et dans ce cas des travaux entrepris � cette �poque pourraient avoir pass� sous son nom aussi bien que sous celui de son mari.

Verset 34

La gu�rison de N�bucadnetsar (34-37)

� la fin du temps marqu�. Comparez verset 16. Si les sept temps avaient �t� sept ann�es, une maladie d�une aussi longue dur�e aurait pu difficilement �tre suivie de gu�rison.

J��levai mes yeux vers le ciel. Il revient simultan�ment � la conscience de Dieu et � celle de lui-m�me.

Et ma raison me revint. La d�livrance de la maladie fut l�effet imm�diat de ce regard jet� en haut.

Je b�nis le Tr�s-Haut. Le commencement de sa folie avait �t� sa glorification propre (verset 30)?; le premier signe de son retour � la raison fut de donner gloire � Dieu.

Verset 35

On a object�, contre la v�rit� de cet �dit, ces tournures si semblables � celles des Psaumes. Elles peuvent �tre dans la bouche de N�bucadnetsar l��cho des paroles de Daniel. Mais il importe de remarquer que, d�apr�s Lenormant, presque toutes les phrases de ce passage (versets 31 � 36) se retrouvent dans les inscriptions assyriennes et surtout dans les hymnes, qui offrent souvent des rapports �tonnants avec les psaumes h�breux.

Pour l�arr�ter?: litt�ralement pour lui frapper sur la main, comme on fait avec un enfant.

Verset 36

Mes conseillers. Comparez Daniel�3.24. Ceux-ci, joints aux grands du royaume, avaient probablement form� le conseil de r�gence qui, sous la pr�sidence de la reine, avait gouvern� pendant l�interr�gne.

Verset 37

Ces derniers mots de l��dit r�pondent aux premiers et font ressortir le r�sultat de l��preuve?: N�bucadnetsar reconna�t qu�il a �t� justement humili�, quoique sans faire mention de la gr�ce divine qui a eu piti� de lui.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Daniel 4". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/daniel-4.html.
 
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