Bible Commentaries
Deutéronome 12

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-32

Plan du commentaire biblique de Deut�ronome 12

Lois et ordonnances (chapitres 12 � 16)

Les discours pr�c�dents sont de v�ritables pr�dications sur les grands principes de la vie religieuse?: la loi, l�amour, la fid�lit� envers l��ternel. Nous entrons maintenant dans la partie sp�cialement l�gislative. Elle traite des sujets suivants?:

  1. La saintet� d�Isra�l comme peuple, qui doit �tre sauvegard�e par l�unit� du lieu de culte d�abord, puis par la discipline pleine de fermet� que le peuple exercera sur lui-m�me?: chapitres 12 et 13
  2. La saintet� de chaque individu isra�lite?; elle exige de lui le respect de son propre corps, la puret� dans son alimentation, le paiement consciencieux des d�mes, la c�l�bration r�guli�re des f�tes?: Deut�ronome�14.1 � 16.17
  3. La fid�lit� des diverses autorit�s th�ocratiques aux devoirs de leurs charges?: Deut�ronome�16.18 � 18.22
  4. L�observation des devoirs de la vie publique et domestique, ainsi que l�application de toutes les p�nalit�s l�gales qui s�y rapportent?: chapitres 19 � 26.

Dieu promet de d�signer un lieu o� doit �tre �tabli pour toujours le sanctuaire unique dans lequel il veut �tre ador�.

Aussi longtemps qu�Isra�l avait �t� un peuple de p�lerins, il avait port� avec lui d�un lieu � l�autre le sanctuaire dress� � Sina�. Il �tait naturel qu�au moment o� il allait poss�der une demeure fixe, le l�gislateur lui annon��t le choix d�un lieu o� serait �galement fix� ce sanctuaire. Ce n�est donc pas de l��rection d�un sanctuaire central unique que s�occupe le passage suivant, il existait d�j� par la construction m�me du Tabernacle, mais du choix futur de la localit� o� ce sanctuaire national sera dress� et o� le Seigneur aura sa demeure fixe en Isra�l, comme chaque Isra�lite doit d�sormais avoir la sienne.

� l��poque patriarcale, aucune concentration du culte en un lieu d�termin� ne pouvait encore avoir lieu. L� o� Abraam, Isaac, Jacob recevaient une manifestation divine, � B�thel, Mamr�, B�ers�ba, etc., ils �levaient un autel, sacrifiaient et adoraient. � la suite de la sortie d��gypte, qui avait �t� le signal de la transformation de la famille sainte en peuple �lu (Exode�19.5-6), se fit sentir le besoin d�un sanctuaire central, symbole de l�unit� nationale et religieuse d�Isra�l et moyen de sauvegarder l�unit� de son Dieu. � ce moment-l� Dieu ordonna � Mo�se la construction du Tabernacle et il statua en m�me temps, en indiquant la mani�re de lui construire un autel, que partout o� l��ternel ferait souvenir de son nom, c�est-�-dire manifesterait sa pr�sence par une apparition sensible, le t�moin de cette r�v�lation �l�verait un autel semblable et qu�il serait b�ni chaque fois qu�il viendrait adorer en ce lieu-l� (Exode�20.24).

Ainsi, tout en instituant le grand sanctuaire national o� chaque isra�lite devait accomplir ses obligations l�gales et c�l�brer les f�tes annuelles, la loi de Sina� autorisait une certaine multiplicit� de lieux de culte et maintenait par l� quelque chose de l�ancienne libert� patriarcale. Nous voyons par l�exemple de G�d�on (Juges�6.24) et de Manoah, p�re de Samson (Juges�13.6), qui �l�vent un autel � l�endroit o� l�ange de l��ternel leur est apparu, que l�ordonnance divine avait �t� comprise de cette mani�re et avait pass� dans les m�urs. On dut plus particuli�rement se souvenir de cette autorisation au moment o�, entrant en Canaan, la terre des patriarches, le peuple allait se retrouver pour ainsi dire � chaque pas en face des lieux auxquels se rattachait le souvenir des anciennes r�v�lations de l��ternel. Mais d�autre part le danger qui naissait de cette libert� est ais� � comprendre. Les Canan�ens avaient dans le m�me pays une foule de hauts lieux consacr�s au culte de leurs faux dieux?; et combien n��tait-il pas � craindre qu�Isra�l, dispos� comme il l��tait � l�idol�trie, ne confondit en une seule et m�me cat�gorie ces deux sortes de lieux de culte, appel�s hauts lieux les uns et les autres. C�est pourquoi au moment o� Isra�l va faire son entr�e en Canaan, Dieu lui annonce qu�il choisira un lieu sp�cial o� devra �tre dress� le sanctuaire dans lequel le vrai culte national sera c�l�br�?; et il prend soin de lui inculquer de la mani�re la plus s�v�re l�attachement � ce sanctuaire qui seul sera sa demeure au milieu de son peuple. Cette ordonnance et cette promesse, sans exclure express�ment les cultes c�l�br�s sur les hauts lieux � l�honneur de l��ternel, tendaient certainement � l�absorption de ces cultes particuliers dans celui du grand sanctuaire national.

L�instabilit� de l��tat politique du peuple, pendant tout le temps des Juges, ainsi que la dislocation du sanctuaire apr�s que l�arche, prise, puis rendue par les Philistins, se trouva pour un long temps s�par� du Tabernacle, ne permirent pas durant cette p�riode l�ex�cution de la promesse divine?; le peuple n�avait pas d�poss�d� les Canan�ens?; l�idol�trie avait repris le dessus?; les peuples voisins opprimaient Isra�l. Ce ne fut qu�� l��poque de David que le terrain se trouva suffisamment pr�par�, au point de vue politique et religieux, pour r�aliser la mesure annonc�e dans notre passage. David ne fut pas plus t�t affermi sur son tr�ne, qu�il se pr�occupa du lieu o� devait �tre �tablie la nouvelle demeure de l��ternel (2 Samuel 7). Assist� par le proph�te Gad, David, apr�s avoir offert sur Morija le sacrifice expiatoire � l�ange de l��ternel qui lui �tait apparu l� (2�Samuel�24.16), comprit que c��tait le lieu que lui d�signait l��ternel. Mais ce fut � Salomon que fut r�serv� l�honneur de construire le temple, qui rempla�a le Tabernacle.

Cette construction aurait d�, comme l�on voit, entra�ner la suppression des cultes monoth�istes c�l�br�s dans le reste du pays et c�est bien l� le sens de la remarque de l�auteur du livre des Rois (1�Rois�3.2). Mais cette cons�quence ne put se produire brusquement. La loi ne l�avait pas express�ment �nonc�e. De l� vient que m�me les rois pieux comme Asa (1�Rois�15.14), Josaphat (1�Rois�15.24), Joas (2�Rois�12.3), Amatsia (2�Rois�14.4), Ozias (2�Rois�15.4), Jotham (2�Rois�15.35), malgr� leur z�le, ne r�alis�rent point cette mesure radicale, ce qui leur attire de la part de l�auteur du livre des Rois un mais, comme restriction au bon t�moignage qu�il leur rend. Ce fut �z�chias d�abord (2�Rois�18.4), puis un peu plus tard Josias, qui parvinrent enfin � supprimer tous les lieux de culte consacr�s � l��ternel, qui subsistaient encore � c�t� du temple de J�rusalem. Mais ce fait n�est point une raison suffisante pour placer la composition du Deut�ronome � l��poque de l�un ou l�autre de ces rois. Tout le d�veloppement religieux d�Isra�l tendait au but qui fut alors atteint et dont les circonstances que nous venons de rappeler avaient retard� si longtemps la compl�te r�alisation. Le fait remarquable racont� Josu� 22 montre comment, d�j� au moment de la conqu�te, les tribus isra�lites se sentaient attach�es au sanctuaire principal et faisaient peu de cas, en comparaison, des autres lieux de culte qui pouvaient exister � c�t� de celui-l�.

� la promesse de choisir dans la suite un lieu o� sera fix� le sanctuaire, est ajout�e dans cette ordonnance l�autorisation accord�e en d�rogation � la loi du d�sert (L�vitique 17), de tuer les animaux destin�s � l�alimentation du peuple dans tous les lieux o� il habitera. Cette abrogation devenait indispensable au moment o� Isra�l allait occuper toute la terre de Canaan et cesser d��tre r�uni, comme il l�avait �t� dans le camp, autour du sanctuaire. Le contraste entre ces deux lois peut dont servir � fixer l��poque et de l�une et de l�autre, puisqu�il s�explique par le changement historique qui s�est produit dans la situation du peuple?; � moins que l�on ne veuille admettre que bien des si�cles apr�s que le peuple tuait et mangeait sans scrupule les animaux de boucherie dans toute la terre de Canaan, l�auteur du Deut�ronome ait trouv� utile de mettre dans la bouche du l�gislateur l�autorisation d�en user de la sorte?! Mais dans ce cas il reste � expliquer comment, bien des si�cles apr�s le temps de Mo�se, l�auteur du code sacerdotal a pu trouver bon de mettre dans la bouche du l�gislateur l�interdiction contraire (L�vitique 17), qui n��tait applicable qu�au voyage dans le d�sert.

Verset 1

Introduction g�n�rale, en rapport non seulement avec la promesse qui va suivre, mais aussi avec toutes les lois donn�es jusqu�au chapitre 26?; comparez Deut�ronome�4.1 et Deut�ronome�6.4.

Aussi longtemps que� Voir � Deut�ronome�11.21.

Verset 2

Vous d�truirez� Ordre d�j� donn� Deut�ronome�7.5 et r�p�t� ici pour pr�parer le contraste de l�ordre suivant (verset 4).

Hautes montagnes. C�est une tendance naturelle, qui se retrouve chez tous les peuples anciens et, modernes, de rechercher comme lieux de culte les endroits les plus rapproch�s du ciel.

Sous tout arbre vert?: soit parce que ces arbres offraient un ombrage agr�able particuli�rement en Orient, soit parce qu�ils favorisaient les myst�res impurs. En fait d�arbres verts on choisissait de pr�f�rence le ch�ne, le peuplier, le t�r�binthe (voir Os�e�4.13 et �sa�e�1.29, note). Ces usages pa�ens persist�rent en Isra�l et furent souvent condamn�s par les proph�tes (�sa�e�57.7?; J�r�mie�2.20?; J�r�mie�3.6?; 2�Rois�16.4).

Verset 3

Leur nom. Les lieux de culte pa�ens empruntaient leur nom aux divinit�s qui y �taient ador�es, ces noms eux-m�mes doivent dispara�tre (voir Nombres�32.37, note).

Verset 4

La promesse (4-14)

Vous ne ferez pas ainsi?: Vous n��tablirez pas des lieux de culte � l��ternel partout o� il vous plaira.

Verset 5

Mais le lieu que l��ternel choisira� Au sein du peuple de Dieu, c�est Dieu qui a le droit de d�signer le lieu o� il veut r�pondre � l�adoration des fid�les. L�arbitraire de l�homme ne doit �tre pour rien dans ce choix. On a attribu� � ce passage l�intention de combattre le culte �tabli par J�roboam dans le royaume des dix tribus et de relever, en opposition, celui qui se c�l�brait � J�rusalem. Mais il n�y a pas le moindre indice d�une allusion positive � J�rusalem. Il s�agit du lieu quel qu�il soit que Dieu choisira.

Pour y mettre son nom?: y manifester sa personne et sa pr�sence (voir Exode�20.24?; Exode�23.21, note).

Verset 6

Vous am�nerez l�� Cet ordre d�amener, de tous les lieux o� ils seront �tablis en Canaan, leurs offrandes dans un sanctuaire central s�explique si l�on se rappelle que les Isra�lites n�avaient � franchir pour y arriver qu�une distance de trois jours au plus et qu�ils pouvaient diff�rer jusqu�� l�une des grandes f�tes de s�acquitter de leurs obligations rituelles.

Vos holocaustes et vos sacrifices?: vos holocaustes et vos autres sacrifices sanglants.

Vos d�mes. On pense au premier coup d��il en lisant ce mot � la d�me prescrite L�vitique�27.30 et Nombres�18.21-30 qui devait �tre pay�e aux L�vites pour fournir � leur entretien et sur laquelle ceux-ci devaient � leur tour pr�lever la d�me qu�ils payaient aux sacrificateurs. Mais ce qui suit, versets 7 et 8, montre qu�il n�en est rien et qu�il s�agit ici d�une d�me que l�Isra�lite doit pr�lever en vue de lui-m�me et de sa famille, dans le but de pourvoir aux d�penses des voyages qu�il devra faire au sanctuaire et des s�jours dans le lieu o� ce sanctuaire sera �tabli. C�est ce qui explique pourquoi cette ordonnance est si �troitement li�e � la promesse de l��tablissement du sanctuaire central. Comparez le d�veloppement de cette m�me ordonnance Deut�ronome�14.22. Il ne saurait y avoir aucun rapport entre cette d�me consomm�e par l�Isra�lite lui-m�me et sa famille et celle qu�il devait payer aux L�vites pour leur entretien et pour celui des sacrificateurs. Voir encore � Deut�ronome�14.28 et Deut�ronome�26.12.

Vos v�ux et vos offrandes volontaires. Voir L�vitique�7.16, note. Les offrandes volontaires sont souvent mentionn�es en m�me temps que les sacrifices par lesquels l�Isra�lite s�acquittait d�un v�u (L�vitique�22.21?; L�vitique�23.38?; Nombres�15.3 etc.).

Les premiers-n�s� Voir Exode�13.12 et Nombres�18.15, notes.

Verset 7

Et vous mangerez l�� des sacrifices dont il est permis de manger une partie. Le point essentiel, dans cette ordonnance, c�est que ces joyeux, banquets de sacrifices soient c�l�br�s uniquement dans le sanctuaire, en pr�sence de l��ternel. Cela les emp�chera de d�g�n�rer en f�tes profanes, semblables aux repas de sacrifices pa�ens (1�Corinthiens�10.7-10?; 1�Corinthiens�10.20-21).

Verset 8

Pendant le voyage au d�sert, o� les tribus vivaient plus ou moins dispers�es (Nombres�20.1, note), la loi n�avait pu �tre strictement observ�e, t�moin l�abandon de la circoncision et de la P�que.

Verset 11

Toute offrande de choix. M�me, pour de simples v�ux et des dons purement volontaires, on ne doit offrir � Dieu que des objets de choix.

Verset 12

Vous vous r�jouirez� Le caract�re joyeux du culte est un des traits distinctifs de la l�gislation du Deut�ronome?: Deut�ronome�14.26?; Deut�ronome�16.11?; Deut�ronome�26.11?; Deut�ronome�27.7.

Et le L�vite qui sera dans vos portes?: qui habitera dans l�enceinte de vos villes. Il ne s�agit point ici de la d�me que l�Isra�lite doit payer au L�vite pour son entretien ordinaire, mais des voyages au sanctuaire et des repas qui s�y c�l�brent?; ce sont des f�tes de famille auxquelles le L�vite doit aussi �tre invit� � prendre part. C�est une affaire, non de justice, mais de bienveillance, comme pour les serviteurs et les servantes qui font partie de la maison.

Il n�a pas re�u de portion. Comparez Deut�ronome�10.9?; Nombres�18.20-23. C��tait bien peu de chose que les banlieues dont parle Nombres�35.3?; c��tait un terrain de p�ture pour le b�tail, plut�t que de culture.

Ceci s�adresse avant tout aux habitants des quarante-huit, villes qui seront d�sign�es pour l�habitation des L�vites, puis aussi � ceux des autres villes o� par diff�rentes raisons des L�vites pourront se fixer?; voir Nombres�35.4, note.

Verset 15

Permission de manger de la viande en tout lieu, pourvu que ce repas n�ait pas le caract�re d�une f�te religieuse. Mais tout ce qui est sp�cialement consacr� � Dieu doit �tre consomm� dans le lieu d�sign� par l��ternel.

Ce sont ici des repas ordinaires, dont on n�est pas exclu pour une souillure l�gale et que la d�fense L�vitique�7.20 ne concerne pas. Pour la m�me raison il est permis de manger partout des animaux, tels que la gazelle et le cerf, qu�on ne peut offrir en sacrifice. Comparez L�vitique�17.3, note.

Verset 16

La seule d�fense qui demeure absolument, est celle de manger du sang?; voir � L�vitique�17.10-14.

Vous le r�pandrez. Voir, L�vitique�17.13, note.

Verset 20

Valeur permanente de cette loi en cas d�agrandissement du territoire (20-28)

Allusion aux promesses Gen�se�15.18?; Exode�23.30-31. Quelle que soit la distance du sanctuaire � laquelle les membres du peuple puissent habiter, il leur est interdit d�offrir des sacrifices priv�s. Il vaut mieux ne pas offrir de sacrifices que de les offrir dans un autre lieu que le sanctuaire.

Verset 23

Car le sang, c�est l��me. Voir Gen�se�9.4, note et L�vitique�17.10-14.

Verset 27

Holocaustes� sacrifices. Voir verset 6, note.

Verset 29

D�fense g�n�rale d�imiter les coutumes idol�tres (29-31)

Dans l�antiquit� r�gnait l�id�e que chaque pays avait son dieu ou ses divinit�s sp�ciales et que celui qui les abandonnait attirait sur lui la mal�diction. Comparez 1�Samuel�26.19?; 2�Rois�17.26. Isra�l ne devait pas se laisser prendre � ce pi�ge.

Verset 31

Tu n�agiras pas ainsi envers l��ternel?: M�me en continuant � servir l��ternel, tu ne joindras pas � son culte celui des divinit�s ador�es de tout temps par les peuples du pays o� tu vivras.

Elles br�laient. Allusion au culte de Moloch. Il y eut des rois de Juda m�me qui se laiss�rent entra�ner � imiter cet exemple (2�Rois�21.6). Mo�se ne cite qu�un des exc�s de l�idol�trie palestinienne, mais un des plus hideux et par lequel toute cette religion se juge elle-m�me.

Verset 32

Dans le texte h�breu ce verset est le premier du chapitre suivant.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Deuteronomy 12". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/deuteronomy-12.html.