Bible Commentaries
Deutéronome 18

Apr�s s��tre occup� des futures autorit�s civiles et politiques, le l�gislateur traite maintenant des autorit�s religieuses, d�abord dans l�ordre du sacerdoce (versets 1 � 8), puis dans celui du proph�tisme (versets 9 � 22).

Versets 1 � 8 � Le sacerdoce

Il n�est parl� de l�ordre sacerdotal que d�une mani�re tr�s sommaire (parce que les prescriptions s�y rapportant se trouvaient d�j� formul�es dans la loi) et uniquement pour faire ressortir un point tout nouveau relatif � la position future des L�vites.

Les sacrificateurs l�vitiques, toute la tribu de L�vi. Ces mots d�signent, selon nous, d�abord les sacrificateurs appartenant � la tribu de L�vi, puis la tribu de L�vi tout enti�re. Ce sens, le plus naturel d�ailleurs, est confirm� par l�opposition du terme les sacrificateurs, verset 3, avec celui de un L�vite, verset 6. Nous ne saurions voir dans cette expression trois termes de sens diff�rent (1 les sacrificateurs, 2 les L�vites, 3 tout l�ensemble de la tribu), pas plus qu�un seul (les sacrificateurs l�vitiques, qui sont toute la tribu de L�vi), comme si l�auteur voulait identifier les L�vites et les sacrificateurs.

Point de part?: ce trait convient � la fois aux sacrificateurs et � la tribu tout enti�re.

Ils se nourriront. Ceci s�applique sp�cialement aux sacrificateurs, mais aussi aux simples L�vites, d�apr�s Deut�ronome�12.11 et suivants et?; Deut�ronome�14.22 et suivants.

Ils n�auront point d�h�ritage, litt�ralement?: Il n�y aura pas pour lui (L�vi) d�h�ritage. La tribu comme telle n�avait pas de territoire.

Droit des sacrificateurs (3-5)

Il ne para�t pas �tre question ici de leur droit g�n�ral sur les sacrifices?; ce droit a �t� rappel� au verset 4. Les Juifs (Jos�phe, Philon, les rabbins) ont toujours entendu ces mots d�un droit sp�cial sur les animaux immol�s dans tout le pays comme viande de boucherie, � la suite de l�autorisation donn�e par la loi (Deut�ronome�12.15 et suivants). Cette explication rend compte en m�me temps de la diff�rence entre les parties indiqu�es ici comme devant �tre offertes aux pr�tres (l��paule, les m�choires et l�estomac) et celles qui sont fix�es dans L�vitique�7.32-34 (la poitrine et la cuisse droite). Il reste dans les deux cas ce point de commun?: qu�une pi�ce de chacune des trois parties de l�animal (t�te, corps, membres) est toujours due au sacrificateur. On objecte l�emploi du terme zavach, sacrifier. Mais les interpr�tes juifs ne se sont pas laiss� arr�ter par ce terme qui peut avoir le sens plus g�n�ral d�immoler?: l�offrande faite aux sacrificateurs d�une partie de l�animal donne, jusqu�� un certain point, � son immolation, le caract�re c�r�monial. Quant � la difficult� de payer aux sacrificateurs une telle redevance, elle n��tait point insurmontable, puisque le, paiement pouvait se faire en argent (Deut�ronome�14.25).

Pour se tenir l�, lui et ses fils. Cette expression se rapporte non aux individus, qui alternaient dans le service du sanctuaire, mais � la famille dans son ensemble.

Droit des L�vites qui de leur propre mouvement viendront s��tablir autour du sanctuaire (6-8)

Jusqu�� la conqu�te, les L�vites avaient v�cu dans le camp autour du sanctuaire. Ils allaient d�sormais se disperser, dans les villes qui leur seraient assign�es. L�ordonnance actuelle pr�voit le d�sir que pourraient �prouver un certain nombre d�entre eux de renoncer � leur domicile au milieu des autres Isra�lites (o� ils ne sont que comme en s�jour?; verbe gour), pour venir se fixer pr�s du sanctuaire et y accomplir un service permanent. Un tel L�vite doit, dans ce cas, jouir des m�mes b�n�fices que ceux des L�vites qui font le service � tour de r�le. Nous constatons par l� un fait qui n�est point express�ment mentionn� dans la loi, probablement parce qu�il s�entendait de soi-m�me, c�est qu�il devait y avoir une rotation entre les L�vites pour le service r�gulier du sanctuaire.

Sans parler de ce qu�il pourrait avoir vendu de son patrimoine. Il avait pu vendre sa maison et louer son h�ritage paternel (L�vitique�25.33-34).

Divination et proph�tisme (9-22)

De m�me que l�autorit� souveraine exerc�e par Mo�se pourrait un jour �tre confi�e � un roi et que la magistrature judiciaire dont il avait �t� charg�, devait �tre continu�e sous la forme d�un tribunal pr�sid� par le sacerdoce, de m�me aussi la charge de proph�te ou d�interpr�te de la volont� divine, qu�il avait remplie aupr�s du peuple, devait �tre exerc�e, dans l�avenir, quand il en serait besoin, par un proph�te semblable � lui. Le minist�re r�gulier des L�vites ne pouvait satisfaire au besoin souvent senti d�une direction divine imm�diate. Ce besoin engendrait dans toutes les nations d�alentour une foule de pratiques superstitieuses. En Isra�l il trouvera, en tout temps, sa satisfaction l�gitime dans le proph�tisme L�importance d�une telle d�claration dans la bouche de l�organisateur du culte isra�lite est tr�s grande, car elle ouvre la porte � tout le d�veloppement ult�rieur de la r�v�lation.

Versets 9 � 14 � Divination

Passer son fils par le feu?: culte de Moloch (L�vitique�18.21, note). Cette pratique cruelle parait �tre mentionn�e ici comme moyen d�obtenir une r�v�lation divine.

Divination?: comparez Nombres�23.23.

Magie?: L�vitique�19.26

Evocateurs� devins?: L�vitique�19.31?; �sa�e�8.19, notes. Toutes les formes de la divination pa�enne sont �num�r�es ici pour qu�aucune d�elles ne puisse para�tre excusable.

Int�gre?: en ne cherchant pas des moyens de conna�tre l�avenir, autres que ceux que Dieu t�accorde.

Le proph�tisme (15-22)

Un proph�te. Il ne s�agit point d�un proph�te particulier?; ce mot est pris ici au sens collectif?; c�est le proph�te que Dieu suscitera, en chaque temps, pour r�pondre aux besoins de son peuple. L�application sp�ciale de cette expression au Messie n�est vraie que dans ce sens que la personne du Messie est la r�alisation parfaite du proph�tisme, aussi bien que de la royaut� et du sacerdoce.

Du milieu de toi?: et non d�entre les pa�ens, si riches, semble-t-il, en moyens d�information et qu�Isra�l est dispos� � envier. Cette opposition avec les pa�ens est accentu�e par les mots?: d�entre tes fr�res, r�p�t�s verset 18.

Tel que moi?: isra�lite comme moi?; non un devin �tranger, comme par exemple Balaam.

Absolument comme ce que tu as demand�. L�apparition de ces proph�tes aura lieu sous l�empire du m�me besoin exprim� � Sina� par la demande du peuple celui, d�un interm�diaire entre l��ternel et lui.

Afin que je ne meure pas?: comparez Exode�20.19?; Deut�ronome�5.23 et suivants.

L��ternel me dit. Comparez Deut�ronome�5.29.

Au t�moignage approbateur de Dieu, Mo�se ajoute ici la promesse?: Je leur susciterai�, qui n�est mentionn�e ni dans l�Exode, ni dans le passage correspondant du Deut�ronome, du fait de l�exaucement accord� par Dieu � la demande du peuple, dans le don de son propre minist�re. Dieu �tant toujours le m�me, il est naturel que Mo�se voie dans cet exaucement la garantie d�un don semblable qui se r�p�tera toutes les fois qu�il sera n�cessaire au bien du peuple?; comparez la note relative � la parole divine cit�e Deut�ronome�17.16.

Les faux proph�tes (20-22)

Mourra?: par la main des hommes. Tandis que celui qui ne croit pas au vrai proph�te devra rendre compte � Dieu seul (verset 19), le faux proph�te, qui �gare le peuple, tombe sous la juridiction humaine.

Tu n�auras pas peur de lui. Ses menaces, m�me faites au nom de Dieu, sont impuissantes.

Ce passage sur le proph�tisme est remarquable en ce qu�il pr�sente cette institution sous la forme la plus simple et la plus �l�mentaire. Serait-il convenable qu�apr�s que les proph�tes avaient fonctionn� plus ou moins longtemps en Isra�l, leur mission f�t �nonc�e avec aussi peu de d�veloppements??

Dans le Nouveau Testament la parole du verset 15 est constamment appliqu�e � J�sus-Christ et � lui seul?; comparez Actes�3.22?; Actes�7.37. Voir aussi Jean�1.46?; Jean�6.14?; Jean�12.48-50 et Matthieu�17.5. En tout cas, c�est la seule parole, dans tout le Deut�ronome, qui puisse �tre appliqu�e � la personne du Messie et il serait bien �trange, si ce livre avait �t� �crit apr�s les grandes proph�ties messianiques de Mich�e et d��sa�e que l�on en f�t revenu sur ce point capital � une forme aussi rudimentaire.