Bible Commentaries
Éphésiens 2

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-22

Plan du commentaire biblique de Eph�siens 2

De la mort � la vie par la gr�ce de Dieu

Vous �tiez dans un �tat de mort spirituelle caus� par l�influence du monde, la domination du prince des t�n�bres ayant pour caract�re l�asservissement aux passions charnelles et pour cons�quence la col�re de Dieu (1-3).

Mais vous avez pass� de la mort � la vie. Dieu l�a fait?: par sa riche mis�ricorde et son immense amour, il nous a rendus � la vie avec Christ, ressuscit�s avec lui et d�j� mis en possession du ciel pour manifester � toujours les richesses infinies de sa gr�ce (4-7).

C�est en effet uniquement par cette gr�ce que vous �tes sauv�s, par la foi, non par les �uvres�; car nous sommes son ouvrage, sa cr�ation en J�sus-Christ, pour que nous puissions faire des �uvres vraiment bonnes (8-10).

Verset 1

De la mort � la vie par la gr�ce de Dieu (1-10)

Vous, chr�tiens convertis du paganisme. Ceci se lie intimement � tout ce qui pr�c�de. L�ap�tre veut montrer toute l��uvre de la r�demption et de la gr�ce r�alis�e dans la vocation et la conversion de ses lecteurs, que Dieu a appel�s des profondes t�n�bres du paganisme � la lumi�re et � la vie de l��vangile.

L�exaltation glorieuse du Chef de l��glise (�ph�siens�1.20-23) a pour suite n�cessaire une �l�vation toute semblable de ses membres, quel que soit l��tat d�plorable de p�ch� et de mort o� ils �taient plong�s (�ph�siens�2.1-7) Et tout cela est un acte de la gr�ce libre et gratuite de Dieu?; car, avant de pouvoir faire aucune �uvre qui lui soit agr�able, il faut que nous soyons nous-m�mes son �uvre, cr��s de nouveau en J�sus-Christ pour les bonnes �uvres (�ph�siens�2.8-10).

Tel est le r�sum� de cette partie de notre �p�tre. Mais, dans ces premiers versets, la construction est tout � fait irr�guli�re. La phrase qui commence au verset 1 est interrompue, l�ap�tre �prouvant le besoin de d�crire mieux cet �tat de p�ch� et de mort (�ph�siens�2.2?; �ph�siens�2.3) et d�exalter la mis�ricorde divine qui y a trouv� un rem�de (�ph�siens�2.4)?; puis la pens�e et la phrase reprennent � �ph�siens�2.5. Ainsi ce vous du �ph�siens�2.1 est le r�gime direct des verbes vivifi�s, ressuscit�s (�ph�siens�2.5?; �ph�siens�2.6).

Les offenses (Grec?: �?chutes, transgressions?�) d�signent les actions coupables?; les p�ch�s, c�est tout ce qui, dans l�homme, est oppos� � la volont� de Dieu, soit en actes, ou en pens�es, ou en sentiments de c�ur.

Le mot morts (moralement, spirituellement) a ici, comme partout sous la plume de Paul, sa signification la plus profonde et la plus �tendue (Romains�1.32, note). Dans tous les sens, le salaire du p�ch�, c�est la mort. L��me, s�par�e de son Cr�ateur, de la source unique de toute vie v�ritable, tombe toujours plus profond�ment dans une mis�re morale qui devient la mort �ternelle?; et la mort physiques elle-m�me n�a pas eu d�autre cause (Romains�5.12, note).

Le texte re�u ne dit pas vos offenses, vos p�ch�s, mais les offenses, les p�ch�s. Toutefois, une variante tr�s autoris�e porte vos?; c�est plus conforme au sens.

Il est inexact de traduire?: �?morts dans vos offenses, dans vos p�ch�s?� Le grec exige par, et, en effet, ces offenses et ces p�ch�s sont la cause de la mort.

Verset 2

Grec?: �?Selon le si�cle de ce monde?�.

On trouve dans l��criture s�par�ment chacun de ces deux mots (1�Corinthiens�3.18?; 1�Corinthiens�3.19), � peu pr�s synonymes, pour exprimer cet ensemble de principes, de maximes, de conduite, de p�ch�, qui caract�rise la vie des hommes inconvertis?; mais c�est ici le seul passage o� ils soient r�unis. Ils le sont sans doute pour donner plus d��nergie et d��tendue � la pens�e.

Le si�cle exprime peut-�tre surtout l�ensemble des id�es, des tendances qui ont cours � chaque �poque?; le monde en est la manifestation pratique, ext�rieure. Les paroles qui suivent (�ph�siens�2.2?; �ph�siens�2.3) d�veloppent, en traits frappants, ce que l�ap�tre entend par le si�cle de ce monde, expression un peu vaguement rendue, dans nos versions, par �?le train de ce monde?�. Luther et la Bible anglaise traduisent?: �?le cours de ce monde?�.

C�est par ces mots que l�ap�tre d�signe Satan, celui qui r�gne sur �?le si�cle de ce monde?� Satan exerce une domination sur le royaume des t�n�bres, il en est le prince (Matthieu�12.24?; Jean�12.31?; 2�Corinthiens�4.4?; Colossiens�1.13).

La puissance de l�air est une d�signation de l�empire du d�mon, qui ne se trouve qu�ici et qui a beaucoup occup� les interpr�tes. Ce qu�il y a de plus probable, c�est que l�ap�tre veut indiquer par l� que Satan et les anges d�chus �tant, par leur nature, spirituels, ne sont pas, comme les hommes, li�s � cette terre, mais exercent leur domination dans des r�gions sup�rieures, que l�ap�tre appelle ailleurs �?les lieux c�lestes?� (�ph�siens�6.12).

Mais le c�t� le plus clairement pratique des enseignements de l�ap�tre sur ce point difficile, c�est que le d�mon qui r�git la puissance de l�air commande aussi � l�esprit qui agit maintenant (il agissait aussi en vous autrefois) avec efficace dans les fils de la r�volte, de la d�sob�issance � Dieu (Colossiens�3.6).

Le verset suivant dit assez quels sont les moyens dont il se sert. Des passages comme celui-ci (et ils abondent dans l��criture) nous montrent l�importance de la doctrine myst�rieuse du d�mon. On ne conna�t le mal, dans sa nature profonde et dans toutes ses cons�quences, que lorsqu�on le consid�re non comme isol� dans le monde moral, comme un vide, un manque relativement au bien?; non pas m�me uniquement comme l�effet de la corruption de la nature humaine?; mais dans son in�vitable connexion avec cette puissance des t�n�bres, dont la r�v�lation nous parle sans cesse, du commencement de la Gen�se jusqu�� la fin de l�Apocalypse.

Chaque p�ch�, chaque passion mauvaise de son c�ur, met l�homme p�cheur en communion avec ce r�gne t�n�breux d��tres qui ha�ssent Dieu et qui travaillent � la ruine de son empire dans les �mes et dans le monde?; comme aussi chaque acte d�ob�issance, chaque mouvement de vrai amour met l�homme en communion avec le r�gne de Dieu, avec tout ce qui l�aime et le glorifie, soit sur la terre, soit dans le ciel (comparer Actes�26.18).

Ce lien fatal qui rend celui qui fait le mal esclave du prince des t�n�bres peut devenir pour lui la cause d�une in�vitable ruine, comme on le voit clairement, par exemple, dans l�histoire morale d�un Judas (voir Jean�13.2?; Jean�13.27).

C�est ce que Paul exprime ici par cette �?action efficace?� du prince de ce monde dans les rebelles. Mais le m�me ap�tre montre aux chr�tiens leur pleine d�livrance de cette puissance dans l��uvre de la r�demption, dont l�influence victorieuse s��tend jusque dans les sombres profondeurs de l�empire du mal (Colossiens�1.13).

Verset 3

Parmi lesquels se rapporte aux fils de la r�bellion (�ph�siens�2.2), et non aux offenses et aux p�ch�s (�ph�siens�2.1).

Nous tous y avons v�cu autrefois, dit l�ap�tre, ne voulant pas plus excepter les Juifs que les pa�ens de ce jugement qui s��tend � tout enfant d�Adam dans son �tat naturel. Puis il indique en l�homme la source du p�ch�, ou la cause pour laquelle il vit parmi les rebelles et le moyen par lequel le tentateur agit en lui?: sa corruption naturelle. La source du mal est dans les convoitises, c�est-�-dire les mauvais d�sirs du c�ur charnel (Jacques�1.14).

Ces d�sirs, nourris dans le c�ur, deviennent des volont�s, � la fois volont�s de la chair et des pens�es?; les premi�res ont leur source dans les sens, les secondes en sont ind�pendantes?; tout l��tre est alors corrompu et domin� par la chair (comparer Matthieu�15.19?; 1�Pierre�4.3).

Cette expression enfants de col�re s�explique par une foule d�autres passages o� se trouve la m�me fa�on de parler. Ainsi, les �?enfants (ou fils) de r�bellion ?�? (�ph�siens�2.2)?; �?fils de la mort?�, que nos versions rendent par �?vou�s � la mort ?�? (Psaumes�79.11?; Psaumes�102.21?; 2�Samuel�12.5)?; �?fils de perdition ?�? (Jean�17.12?; 2�Thessaloniciens�2.3)?; �?fils de la g�henne ?�? (Matthieu�23.15)?; et dans un sens oppos�, �?fils de paix?� (Luc�10.6).

Il y a toujours dans cette expression une profonde r�alit�?: elle indique l�origine, la source (la paternit�) d�o� d�rivent les dispositions ou l��tat moral dont il s�agit. Aussi trouvons-nous ici le mot enfants de col�re dans un rapport intime avec celui-ci?: par nature, auquel nous allons revenir.

Un enfant de col�re est un homme qui, non seulement est digne de la col�re de Dieu, mais qui de fait est l�objet de cette col�re, c�est-�-dire de la sainte indignation que Dieu �prouve pour le mal et qui est par l� m�me sous le poids de sa justice et de ses ch�timents (voir � ce sujet Jean�3.36, note et comparez Matthieu�3.7?; Romains�1.18?; Romains�2.5?; �ph�siens�5.6?; Colossiens�3.6).

L�ap�tre va plus loin et jette un regard plus profond dans l�origine du mal?; il ajoute?: par nature. Tous les efforts tent�s par certains interpr�tes pour se d�barrasser de la doctrine du p�ch� originel tombent impuissants devant l�inexorable signification de ce mot. Qu�on relise la description de l��tat moral de l�homme naturel que fait ici l�ap�tre (�ph�siens�2.1-5), et qu�on se demande?: d�o� peut provenir cet �tat?? � cette question il n�y a d�autre r�ponse que le fait de la chute, de la maladie inv�t�r�e du p�ch�, h�rit�e de g�n�ration en g�n�ration par nature, c�est-�-dire par la naissance.

Nous sommes p�cheurs en vertu d�une disposition inn�e qui porte ses fruits de mort avant m�me que nous ayons conscience de nos actes.

Ce mot par nature qui est toujours employ� pour marquer les caract�res essentiels et le d�veloppement propre d�une chose, par opposition aux qualit�s accessoires et � l�influence ext�rieure (Galates�2.15?; Galates�4.8), nous avertit que ce qui provoque la col�re de Dieu n�est pas seulement dans l�individu, mais dans la race et dans la nature humaine, bien entendu dans la nature d�chue et non dans la nature primitive et normale.� A. Monod

En effet, les autres explications qu�on a voulu donner du fait patent de la corruption humaine se r�duisent aux deux suivantes?: �?Les hommes, n�s bons, se corrompent les uns les autres?� ce qui est un cercle vicieux, absurde?; ou bien?: �?Dieu a cr�� l�homme tel qu�il est?�, ce qui est un blasph�me, faisant Dieu auteur du mal. Les enseignements de l��criture sur la chute et les suites de la chute sont tous fond�s sur l�id�e profond�ment vraie que l�humanit� forme devant Dieu un tout vivant et agissant selon la loi universelle de la solidarit� (comparer Romains�5.12 et suivants).

Cette loi, reconnue et invoqu�e aujourd�hui par la philosophie elle-m�me, ne d�truit point la libert�, ni la responsabilit� individuelle?; car, si notre nature a �t� corrompue par le p�ch�, elle porte encore les traces de sa premi�re origine, qui est de Dieu?; l�homme peut reconna�tre et d�plorer cette corruption, et, en pr�sence de la gr�ce qui lui est offerte, s�il reste dans la ruine, cette ruine ne peut �tre attribu�e qu�� lui-m�me.

Aussi l��criture ne s�pare-t-elle jamais ces deux v�rit�s?: si c�est par un seul homme que le p�ch� est entr� dans le monde, la mort r�gne sur tous, parce que tous ont p�ch� (Romains�5.12)?; et si nous sommes d�clar�s enfants de col�re par nature, il n�en reste pas moins vrai que �?l��me qui aura p�ch�, mourra?� (�z�chiel�18.4).

C�est donc d�passer la pens�e de l�ap�tre que d�admettre avec la doctrine augustinienne de l�imputation du p�ch� d�Adam que chacun de nous est responsable de la faute du p�re de notre race.

Mais d�autre part, la v�rit� profonde et d�une grande port�e pratique qui est enseign�e par cette parole de Paul, c�est que nous sommes les objets de la col�re divine, non seulement en raison de telle ou telle faute que nous avons commise, mais en vertu de tout notre �tat de corruption.

Combien notre culpabilit� nous appara�t plus grande, quand nous consid�rons qu�elle ne r�sulte pas seulement de nos transgressions positives, mais de tout ce fonds de dispositions mauvaises que les meilleurs sentent en eux. Cette pens�e a inspir� notre vieille confession des p�ch�s?: �?Nous reconnaissons et nous confessons que nous sommes de pauvres p�cheurs, n�s dans la corruption, enclins au mal�?�

Verset 7

Ces versets (�ph�siens�2.4-7), mis en contraste avec �ph�siens�2.1-3, peignent en traits vivants, profonds, magnifiques, toute l��uvre de la restauration de l�homme d�chu.

L�ap�tre en cherche la cause premi�re uniquement dans la mis�ricorde �ternelle de Dieu, dans son amour infini (�ph�siens�2.4), et il en montre la puissante r�alisation pour notre salut dans la personne et dans la vie enti�re de J�sus-Christ (�ph�siens�2.5?; �ph�siens�2.6) Il identifie les destin�es glorieuses des rachet�s de Christ avec celles de leur Chef lui-m�me, en sorte que tout ce qui a lieu en lui s�accomplit aussi en eux (comparer Romains�6.3-11, notes?; Colossiens�3.4).

Ce qui lui arrive nous arrive et l�histoire enti�re du Fils de l�homme se reproduit en l�homme qui croit en lui, non par une simple analogie morale, mais par une communication spirituelle, qui est le vrai secret de notre justification comme de notre sanctification et de notre salut tout entier.� A. Monod

C�est pourquoi Paul exprime chacun des grands faits de notre salut par un verbe compos� qui embrasse � la fois Christ et le rachet� de Christ?: vivifi�s avec Christ, ressuscit�s avec lui, fait asseoir dans les lieux c�lestes en J�sus-Christ.

Les deux premiers de ces verbes expriment la r�g�n�ration, la cr�ation de la vie nouvelle, identifi�e avec la r�surrection de J�sus-Christ, qui en est la source pour ceux qui sont en communion avec lui (voir �ph�siens�1.20, note?; Colossiens�2.12?; Colossiens�2.13)?; le troisi�me est une magnifique anticipation, une prise de possession de la gloire du ciel, m�me par les rachet�s de Christ qui vivent et luttent encore sur la terre.

Le Chef assis dans la gloire (il faut saisir le rapport profond avec �ph�siens�1.20) est le garant que ses membres y seront assis avec lui et y sont d�j� en esp�rance. Aussi Paul ajoute-t-il, sans craindre le pl�onasme?: en J�sus-Christ.

�mu de l�immense richesse d�une telle gr�ce, il la magnifie encore ici (�ph�siens�2.7?; comparez �ph�siens�1.6?; �ph�siens�1.12?; �ph�siens�1.14) et il la voit d�avance connue et ador�e dans les si�cles � venir, non seulement sur la terre, mais dans l��ternit�.

Verset 9

L�ap�tre, press� par la v�rit� et par le besoin de son c�ur d�attribuer toute cette �uvre divine exclusivement � la gr�ce de Dieu, a d�j� jet� cette pens�e dans une parenth�se (�ph�siens�2.5), et a glorifi� l�immense richesse de cette gr�ce � �ph�siens�2.7?; mais il y revient, il insiste. Notre r�demption a �t� accomplie en J�sus-Christ?; elle nous est donc acquise par pure gr�ce.

Nous nous approprions ce salut par la foi?: cesse-t-il pour cela d��tre une gr�ce?? Bien au contraire, puisqu�il faut encore une action de cette m�me gr�ce pour faire na�tre en nous une foi vivante.

La gr�ce est la cause premi�re du salut?; la foi est le moyen par lequel il nous est appropri�?; ou, si l�on veut, la premi�re est le principe objectif du salut, la seconde en est le principe subjectif� Celle-ci peut �tre appel�e la main de l�homme, celle-l� la main de Dieu.� A. Monod

Le salut ne vient donc pas de nous, d�claration que l�ap�tre explique encore en ajoutant?: non par les �uvres?; de sorte que le salut reste en tous sens un don de Dieu et que nos �uvres, soit avant soit apr�s que nous avons eu part � la gr�ce, ne sauraient jamais entrer pour rien dans la cause de ce salut. Elles en sont, non la cause, mais l�effet?: (�ph�siens�2.10) afin que personne ne se glorifie?! (voir sur ces grandes v�rit�s de la gr�ce, la foi, les �uvres Romains�3.21 et suivants?; et Romains 4).

Verset 10

Voil�, expos� avec une admirable clart�, le rapport des �uvres et de la foi dans le chr�tien.

Nous pouvons si peu �tre sauv�s par nos �uvres, qu�avant d�en faire qui soient vraiment bonnes (jamais Paul ne d�signe ainsi les �uvres de la loi, faites par l�homme irr�g�n�r�), il faut que nous soyons nous-m�mes l�ouvrage de Dieu, cr��s de nouveau en J�sus-Christ (2�Corinthiens�5.17?; Galates�6.15), c�est-�-dire par une communion vivante avec lui, au moyen de la foi.

Mais le but final, indispensable de cette cr�ation nouvelle et spirituelle, ce sont les bonnes �uvres. Quiconque n�y marche pas, prouve par cela m�me qu�il n�a pas eu part � cette nouvelle cr�ation.

Les termes dont se sert l�ap�tre (litt�ralement �?les bonnes �uvres auxquelles Dieu a pr�par� d�avance que nous marchions en elles?�) peuvent laisser dans le doute si sa pens�e est que Dieu nous a pr�par�s pour les bonnes �uvres, ou les bonnes �uvres pour nous?; aussi les versions et les interpr�tes varient-ils sur ce point.

Peut-�tre l�ap�tre a-t-il laiss� ce verbe sans objet bien d�fini, pour que la pens�e se porte tout enti�re sur les desseins de Dieu qu�il indique ici?: Dieu a tout pr�par� d�avance, tout rendu possible en nous par son �uvre de gr�ce et autour de nous dans le monde, dans son r�gne o� il y a tant de bien � faire, afin que nous marchions dans une vie sainte, d�vou�e, seule chose que l�on puisse appeler du nom de bonnes �uvres.

Le verbe employ� dans un sens ind�termin� a ici une grande force.� remarque Bengel

Verset 11

Ne l�oubliez pas, vous �tiez pa�ens, un objet de d�dain pour les circoncis�; sans Christ, sans aucun des privil�ges du peuple de Dieu, sans esp�rance, sans Dieu (11, 12).

Maintenant vous �tes rapproch�s en Christ, qui est notre paix et par son sacrifice, a aboli les ordonnances de la loi�; il a fait des deux peuples un seul homme nouveau, un seul corps�; il vous a r�concili�s avec Isra�l et les uns et les autres avec Dieu (13-16).

Ainsi, depuis qu�il a annonc� la paix � tous, nous avons tous acc�s aupr�s du m�me P�re, dans un m�me Esprit�; vous n��tes donc plus des �trangers, mais de la maison, faisant partie de cette �glise fond�e sur Christ et o� Dieu fait sa demeure (17-22).

Ce que vous �tiez et ce que vous �tes devenus (11-22)

Cette particule indique une conclusion tir�e par l�ap�tre, non seulement de �ph�siens�2.10, mais de tout ce qui pr�c�de (�ph�siens�2.1-8).

L��uvre de r�demption et de r�g�n�ration, accomplie par la gr�ce de Dieu pour tous les croyants, Juifs ou pa�ens, a apport�, surtout dans l��tat de ces derniers, un changement qui, s�ils y r�fl�chissent, les p�n�trera de reconnaissance et d�admiration. Afin de r�veiller en eux ces sentiments, l�ap�tre leur rappelle leur �tat pr�c�dent et le d�crit en quelques traits �nergiques, de mani�re � leur en faire sentir de nouveau toute la profonde mis�re (�ph�siens�2.11?; �ph�siens�2.12).

Puis il se h�te de les relever par la pens�e que Dieu les a �gal�s et r�unis � son peuple, avec lequel d�sormais ils forment un seul peuple, une seule famille de Dieu, une seule �glise (�ph�siens�2.13-22).

C�est donc pour la seconde fois dans ce chapitre (comparez �ph�siens�2.1-8) que l�ap�tre trace un parall�le saisissant entre l��tat de t�n�bres et de mort o� vit l�homme naturel et les glorieux privil�ges dont la gr�ce de Dieu est la source. Rien n�est plus propre � augmenter, dans le c�ur du chr�tien, la reconnaissance et l�amour pour son Dieu que la m�ditation de ce qu�il �tait et de ce qu�il serait sans les immenses b�n�dictions de l��vangile.

Au regard des p�ch�s pass�s, il y a un souvenir de plaisir et d�infid�lit�, qui d�truit la gr�ce?; un souvenir de d�fiance et d�inqui�tude, qui arr�te les progr�s de la gr�ce?: mais il y en a un de douleur et de reconnaissance, qui fait na�tre la gr�ce.� Quesnel

Grec?: �?Appel�s pr�puce par ce (les Juifs) qu�on appelle circoncision en la chair faite de la main?� (des hommes). L�ap�tre, voulant rappeler � ses lecteurs leur �tat pr�c�dent dans le paganisme, le fait en se servant des termes m�prisants usit�s parmi les Juifs, mais de mani�re � montrer clairement et d�licatement qu�il les d�sapprouve et que ce qu�il trouve de regrettable dans cet �tat, ce n�est pas l�absence de la circoncision, institution vaine � ses yeux lorsqu�elle n�est qu�en la chair et faite par la main des hommes (comparez Romains�2.28?; Romains�2.29), mais l�absence des gr�ces pr�cieuses dont les pa�ens �taient alors priv�s et qui sont d�crites au verset suivant.

Verset 12

Voil� les grands privil�ges spirituels auxquels les pa�ens �taient �trangers et sur lesquels se fondait le salut de tout Isra�lite �clair� et croyant?: Christ, le Messie et Sauveur qu�annon�aient toutes les alliances de la promesse, d�sign�es ainsi au pluriel parce qu�elles furent souvent r�it�r�es (comparez Romains�9.4), mais ayant toujours pour objet la m�me promesse du Sauveur qui devait venir.

La r�publique ou l��tat d�Isra�l �tait l�institution ext�rieure qui renfermait tous ces privil�ges et tous les vrais croyants. �trangers � cette communion, les pa�ens n�avaient point d�esp�rance, pr�cis�ment parce qu�ils n�avaient pas la promesse. Et par toutes ces causes, ils �taient sans Dieu (Grec?: �?ath�es?�) dans le monde, monde de t�n�bres et de mis�res?!

On pourrait penser que l�ap�tre, par cette derni�re d�claration, se met en contradiction avec Romains�1.19, o� il attribue aux pa�ens une certaine connaissance de Dieu et avec le fait historique que quelques-uns d�entre eux s��lev�rent au-dessus des superstitions du peuple et jusqu�� une connaissance de Dieu plus pure. Il ne faut pas chercher � r�soudre cette contradiction apparente en disant que Paul ne parle que des pa�ens qui vivaient r�ellement dans l�aveuglement spirituel et qu�il consid�rait un Socrate, un Platon comme n��tant plus pa�ens. Il parle de la totalit� des nations �trang�res aux privil�ges du peuple d�Isra�l. Mais ce qu�il y a � dire, c�est que la connaissance naturelle de Dieu, telle que nous la trouvons en quelques penseurs et quelques sages, ne saurait �tre compar�e � celle qui r�gnait parmi les Juifs, parce qu�elle n��tait point le r�sultat d�un enseignement divin et d�une communication de Dieu � l�homme, mais seulement la conclusion d�un raisonnement sur un Dieu inconnu, �loign�, conclusion tir�e de la consid�ration de la nature et de la conscience. Or Dieu, de l�aveu des anciens eux-m�mes, ne peut �tre vraiment connu que s�il se r�v�le (comparer 1�Corinthiens�8.3). La connaissance que les pa�ens avaient de Dieu, autant du moins qu�elle m�rite ce nom, est donc plut�t n�gative que positive et l�aveu de Socrate?: Tout ce que je sais, c�est que je ne sais rien, en est l�expression exacte.� Olshausen

L�expression absolue de l�ap�tre est applicable aussi � tous ceux qui, m�me au sein de la chr�tient�, ne sont point �clair�s dans leur vie int�rieure par la r�v�lation de la gr�ce de Dieu en Christ. Ne pas aimer Dieu, ne pas vivre pour lui, c�est n�avoir point de Dieu.

Verset 13

Avec ce verset commence l�autre terme du grand parall�le que l�ap�tre trace ici entre l��tat pr�c�dent de ses lecteurs (�ph�siens�2.11?; �ph�siens�2.12) et ce qu�ils sont devenus par l��uvre de la r�demption (�ph�siens�2.13-22).

D�s l�abord il fait ressortir les contrastes?: en Christ, oppos� � sans Christ (�ph�siens�2.12)?; vous avez �t� rapproch�s, oppos� � �loign�s et � s�par�s, �trangers (�ph�siens�2.12). Mais, afin de marquer aussi d�s l�abord le grand moyen de cette d�livrance, auquel il reviendra � chaque pas dans cet admirable d�veloppement, l�ap�tre l�attribue ici d�j� au sang de Christ, c�est-�-dire � la mort du M�diateur, au sacrifice de la r�conciliation, accompli dans �?sa chair?� (�ph�siens�2.15), par �?sa croix?� (�ph�siens�2.16).

Cette pens�e fondamentale, qui inspire tout ce morceau, peut servir � d�cider la question sur laquelle se divisent les interpr�tes, les uns soutenant que l�ap�tre n�y parle que du rapprochement et de la r�conciliation des Juifs et des pa�ens parvenus � la m�me foi, les autres y voyant avant tout la r�conciliation avec Dieu et par suite seulement celle des Juifs et des pa�ens. Une �tude attentive de ces versets prouve jusqu�� l��vidence que ce dernier sens est bien la pens�e de l�ap�tre (voyez la note suivante).

Cette pens�e est double et il faut, par la nature m�me des choses, qu�elle le soit, puisque ce n�est qu�en se rapprochant de Dieu que les hommes divis�s se rapprochent les uns des autres?; c�est leur r�conciliations avec Dieu qui les r�concilie entre eux, c�est la paix de Dieu qui devient leur paix mutuelle, c�est l�amour de Dieu qui tue en eux l�inimiti� (�ph�siens�2.14-16?; comparez �ph�siens�2.17?; �ph�siens�2.18).

Verset 16

Il convient d�embrasser ces trois importants versets (�ph�siens�2.14-16) en une seule note, afin d�en saisir l�ensemble et les d�tails. C�est lui (Christ) qui est notre paix, d�clare d�abord l�ap�tre?; non seulement Christ a fait la paix (�ph�siens�2.15), il l�a r�tablie entre nous et Dieu par son sang (�ph�siens�2.13), par sa chair (�ph�siens�2.15), par sa croix (�ph�siens�2.16), et par l� m�me, il l�a r�tablie entre tous ses rachet�s, � quelque nation qu�ils appartiennent?; mais il est lui, notre paix, c�est-�-dire qu�il en est le lien vivant dans ce double sens que c�est par lui que nous sommes en communion avec Dieu et en communion les uns avec les autres (comparer �sa�e�9.5?; �sa�e�9.6?; Mich�e�5.4?; Actes�10.36 et ci-dessous �ph�siens�2.17).

Qu�a-t-il fait pour �tablir cette paix?? Il a fait des deux (peuples) un seul, en renversant le mur de s�paration (Grec?: �?le mur mitoyen de l�enclos?� ou �?de cl�ture?�) qui s��levait entre les Juifs et les pa�ens et par lequel les premiers �taient comme enferm�s dans leur particularisme, � l�exclusion des derniers.

Maintenant, l�ap�tre caract�rise ce mur de s�paration (�ph�siens�2.15)?; il va dire en quoi il consiste?: il se manifestait comme une inimiti�, les Juifs m�prisant les pa�ens avec orgueil et les pa�ens se moquant des Juifs � cause de leur foi, de leur circoncision, de leurs c�r�monies. En g�n�ral, il n�y a entre les hommes que l�inimiti� de l��go�sme, tant qu�ils ignorent l�amour de Dieu (comparer ce mot d�inimiti� aux �ph�siens�2.16).

Mais ce mur de s�paration, cette inimiti� �tait entretenue par la loi des pr�ceptes, qui consistait en ordonnances. Par ces mots, Paul d�signe la l�gislation mosa�que tout enti�re et non pas seulement la loi c�r�monielle, car Christ par son sacrifice a aboli toute l��conomie l�gale (Romains�7.1-6), dont les ordonnances �taient non seulement une servitude pour les Juifs, mais leur interdisaient toute communication avec les pa�ens, les constituaient en un peuple s�par� des autres.

Or, Christ a d�truit en sa chair (c�est-�-dire dans sa personne, par son incarnation, par sa mort) toute condamnation de la loi, tout ce qu�il y avait de servile et d�exclusif dans les pr�ceptes et dans les ordonnances, y substituant la libert� de l��vangile, accessible � tous, unissant tous ceux qui l�embrassent dans la m�me foi et le m�me amour.

Par l�, il a cr�� en lui-m�me un seul homme nouveau, l�homme r�g�n�r�, formant avec Christ un seul corps (�ph�siens�2.16)

Paul caract�rise Christ lui-m�me comme l�homme par excellence, le repr�sentant de la race en qui les deux peuples s�par�s sont ramen�s � l�unit� parfaite. Comme Adam est le vieil homme par excellence en qui et par qui le vieil homme se transmet � tous les individus de la race humaine, ainsi Christ est l�homme nouveau par excellence en qui et par qui tous re�oivent l�homme nouveau, cr�� selon Dieu en justice et saintet�.� Olshausen

Et en recevant de lui l�homme nouveau, ils demeurent unis � lui et unis entre eux, de mani�re � former un seul corps. Ainsi est accomplie la paix?; ainsi l�un et l�autre, ces deux parties ennemies, nomm�es pour la troisi�me fois, sont r�concili�es avec Dieu et toute inimiti�, soit de l�homme envers Dieu, soit de l�homme envers l�homme, est tu�e (�ph�siens�2.16).

On voit qu�il est impossible de faire droit � toutes les expressions qu�emploie l�ap�tre, si l�on n�admet pas qu�il a en vue cette double id�e?: r�conciliation et paix de l�homme avec Dieu et par l�, comme fruit de cette gr�ce, r�conciliation et paix du Juif et du pa�en, devenus un homme nouveau, un seul corps en Dieu (comparer encore �ph�siens�2.18).

Le mot rendu par ordonnances (�ph�siens�2.15) est proprement notre mot dogmes, emprunte au grec?; de l� Bengel et d�autres interpr�tes ont voulu conclure qu�il s�agit de dogmes �vang�liques et traduire ainsi ce passage?: �?Ayant d�truit en sa chair la loi des pr�ceptes par les dogmes de l��vangile?�. Mais ce terme n�a jamais, dans le Nouveau Testament, le sens de v�rit�s ou principes chr�tiens, qu�il n�a re�u que beaucoup plus tard dans le langage de l��glise, au grand d�triment de la v�rit� elle-m�me (comparer le passage parall�le, Colossiens�2.14) Partout ce mot dogme signifie ordonnance, d�cret (Luc�2.1?; Actes�16.4?; Actes�17.7?; H�breux�11.23).

Verset 18

Christ, le chef de l��glise, apr�s avoir accompli cette grande �uvre (�ph�siens�2.14-16), est venu, par ses ap�tres et par son Esprit (Jean�14.18?; Actes�26.23), annoncer (Grec?: �?�vang�liser?�) cette paix � ceux qui �taient pr�s (les Juifs) et � ceux qui �taient �loign�s (les pa�ens), ne faisant entre eux aucune diff�rence. Cette venue doit s�entendre ici de la pr�dication de son �vangile d�s la Pentec�te, puisque, personnellement, le Sauveur n�a pas annonc� cet �vangile aux pa�ens.

D�autres voient n�anmoins ici sa venue sur la terre, l�action qu�il a directement exerc�e et toute l��uvre du salut qu�il a accomplie d�s son incarnation. Ils prennent le mot venir dans le sens qu�il a dans Jean (Jean�1.9-11?; Jean�6.14?; Jean�9.39?; Jean�11.27?; Jean�16.28).

Les pa�ens faisaient partie de ce monde dans lequel J�sus �tait venu et il �tait dans l�intention de Dieu et du Sauveur lui-m�me que l��vangile leur f�t annonc�. On peut h�siter entre ces deux interpr�tations?; la premi�re est plus simple, plus conforme � la marche de la pens�e dans ce morceau, puisque Paul a d�j� mentionn� l��uvre accomplie par Christ (�ph�siens�2.13).

La paix est encore ici, comme dans les versets qui pr�c�dent, la paix avec Dieu et par suite la paix entre tous les hommes ainsi r�concili�s. Le verset �ph�siens�2.18, qui compl�te la pens�e de l�ap�tre, embrasse, en effet, ces deux sens du mot. C�est par lui, comme m�diateur et dans le m�me Esprit de Dieu, qui les sanctifie, que les uns et les autres ont acc�s aupr�s de leur P�re c�leste et que, par cela m�me, ils sont unis entre eux dans la vivante communion de ses enfants.

On remarquera combien est expressive, � �ph�siens�2.17, cette r�p�tition?: la paix, � vous qui �tiez loin et la paix � ceux qui �taient pr�s. Le texte re�u n�a ce mot qu�une seule fois.

Verset 19

Deux termes qui forment ici un beau contraste avec deux expressions de �ph�siens�2.12?: ces �?�trangers?� sont devenus concitoyens des saints dans le royaume de Dieu?; et ceux qui �taient �?sans Dieu?� font maintenant partie de sa maison ou de sa famille. Tel est le vieux sens du mot domestiques (comparer Galates�6.10?; 1�Timoth�e�5.8).

Verset 20

L�id�e d�une �?maison de Dieu?� conduit l�ap�tre � dire comment les croyants en font partie et quel en est le fondement et la nature (�ph�siens�2.20-22).

Cette image, si fr�quente dans les saintes �critures, est emprunt�e au temple de J�rusalem, qui �tait un type de ce que l��glise du Dieu vivant devait �tre en r�alit�. Les croyants y sont �difi�s (b�tis) comme autant de pierres vives (1�Pierre�2.4?; 1�Pierre�2.5) Ils reposent sur l�in�branlable fondement des ap�tres et proph�tes, c�est-�-dire, non sur leur personne, mais sur le fondement qu�ils ont pos�, la Parole et le t�moignage de Dieu (comparer?: Matthieu�16.18, note?; 1�Corinthiens�3.10?; Romains�15.20), dont la pierre angulaire, celle sur laquelle s�appuie tout l��difice, est J�sus-Christ lui-m�me (1�Corinthiens�3.10?; 1�Corinthiens�3.11?; �sa�e�28.16?; Psaumes�118.22?; Matthieu�21.42?; 1�Pierre�2.4).

Tel est l�unique fondement de l��glise, J�sus-Christ, J�sus-Christ mort pour nos offenses, ressuscit� pour notre justification, vivant pour achever son �uvre jusqu�� la perfection?; en un mot, J�sus-Christ tel que l�ont annonc� les ap�tres et proph�tes. Il �tait l�objet de toute leur pr�dication et son esprit est la v�rit� et la vie de leur parole.

Mais qui sont les proph�tes dont Paul parle ici?? � cette question, les interpr�tes ont donn� trois r�ponses diverses?: les anciens, y compris Calvin, entendent par l� les proph�tes de l�Ancien Testament?; la plupart des modernes admettent qu�il s�agit des proph�tes du Nouveau Testament, de ceux des chr�tiens qui avaient le don de proph�tie?; enfin plusieurs interpr�tes rapportent ces noms d�ap�tres et proph�tes aux ap�tres seuls, qui r�unissaient les deux caract�res. Cette opinion se fonde d�abord sur ce que l�article manque devant le mot de proph�tes et qu�ainsi il faut traduire?: les ap�tres et proph�tes.

Bien que cette remarque grammaticale ne soit pas une preuve d�cisive, on est presque irr�sistiblement conduit � adopter la derni�re interpr�tation, � cause des graves objections qui s��l�vent contre les deux autres.

Quant � la premi�re, celle qui voit ici les proph�tes de l�Ancien Testament, elle serait fort plausible, quoi qu�on en ait dit, si l�ap�tre, reprenant sa pens�e (�ph�siens�3.5), ne l�exprimait de telle mani�re qu�il est impossible de croire qu�il parle des proph�tes de l�Ancien Testament. L�, en effet, non seulement il omet encore l�article au mot proph�tes, non seulement il place pour la seconde fois les proph�tes apr�s les ap�tres, ce qui d�j� renverserait l�ordre des temps s�il avait en vue les anciens proph�tes?; mais surtout il d�clare positivement que le �?myst�re a �t� maintenant r�v�l� par l�Esprit � ses saints ap�tres et proph�tes?�, ce qui exclut l�id�e d�un temps ant�rieur.

S�agit-il donc enfin des proph�tes de la primitive �glise?? Bien moins encore?; car � quel titre seraient-ils d�clar�s le fondement de l��glise?? Le don passager, variable, de la proph�tie n�est jamais �gale � l�apostolat comme autorit�?; notre ap�tre lui-m�me veut que ce don soit subordonn� � ses enseignements (1�Corinthiens�14.29)?; J�sus-Christ n�a institu� d�s l�origine que les ap�tres pour ses t�moins authentiques?; les proph�tes du Nouveau Testament avaient eux-m�mes �t� instruits et amen�s � Christ par les ap�tres et ainsi ils reposaient sur le fondement de ces derniers?; enfin, o� est maintenant pour l��glise ce fondement des proph�tes du Nouveau Testament?? Il aurait disparu?? Ne pouvant admettre ni la premi�re ni la seconde de ces opinions, il ne reste que la troisi�me.

Mais quoi qu�il en soit, le point essentiel auquel l�ap�tre veut tout ramener, sur lequel il veut tout fonder, c�est la PIERRE ANGULAIRE, J�sus-Christ.

Verset 21

L�ordre, l�accroissement, la saintet� de l��glise est en proportion de ce qu�elle s�appuie exclusivement sur J�sus-Christ (1�Pierre�2.4?; 1�Pierre�2.5).

Verset 22

Poursuivant et d�veloppant son image, l�ap�tre aime � redire � ses lecteurs qu�eux aussi font partie de ce saint temple, �tant �difi�s sur le Seigneur (�ph�siens�2.20?; �ph�siens�2.21), et que l� Dieu daigne faire son habitation.

Si chaque �me chr�tienne est son temple (1�Corinthiens�3.16?; 1�Corinthiens�6.19), combien plus tout l�ensemble de l��glise qu�il remplit de sa pr�sence. Mais tout cela en Esprit, par opposition au temple mat�riel, si cher aux souvenirs du peuple juif.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ephesians 2". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/ephesians-2.html.