Bible Commentaries
Éphésiens 5

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-33

Plan du commentaire biblique de Eph�siens 5

Exhortations � une vie sainte

Soyez imitateurs de Dieu et marchez dans la charit�, � l�exemple de Christ qui s�est livr� pour nous (1, 2).

Que les vices du paganisme ne soient pas m�me nomm�s parmi vous�; �vitez les paroles malhonn�tes�; qu�on entende plut�t des actions de gr�ce, car ceux qui s�adonnent au mal sont exclus du royaume de Dieu et c�est pour ces choses que sa col�re vient sur les rebelles (3-7).

N�ayez donc aucune participation avec eux, car �tant pass�s des t�n�bres � la lumi�re, vous devez marcher dans cette lumi�re, et, loin de participer aux �uvres de t�n�bres, les reprendre, afin que votre lumi�re manifeste au grand jour ce qui se fait dans les t�n�bres�; c�est pourquoi un cri de r�veil retentit parmi vous (8-15).

Pr�ceptes destin�s � appliquer la r�gle pr�c�dente?: Se conduire avec prudence et sagesse�; racheter le temps�; ne point s�enivrer de vin, mais �tre rempli de l�Esprit, dont la sainte joie s�exprime par des chants religieux et des actions de gr�ces (16-20).

Verset 1

Exhortations � une vie sainte (1-20)

Verset 2

Ces deux premiers versets n�auraient pas d� �tre s�par�s du chapitre pr�c�dent auquel ils appartiennent (voyez �ph�siens�4.32 note).

Apr�s avoir dit l� que le pardon de Dieu est pour nous la r�gle et la source du pardon que nous accordons � nos fr�res, l�ap�tre insiste ici sur cette pens�e, en nous exhortant � imiter Dieu dans sa mis�ricorde?; des enfants bien-aim�s doivent ressembler � leur P�re.

Puis il rappelle � notre c�ur un motif tout-puissant de marcher ainsi dans la charit�?: c�est l�immense amour dont Christ nous a aim�s et qu�il a manifest� en donnant sa vie pour nous (comparer Jean�15.13?; Romains�5.8 et suivants?; Galates�2.20).

Ce grand sacrifice, Paul l�envisage sous un double aspect, en le d�signant comme une oblation et comme un sacrifice sanglant. Christ a offert l�un et l�autre?: la premi�re en offrant � Dieu le sacrifice de sa volont�, de son ob�issance jusqu�� la mort, ce qui �tait le devoir de tous les hommes?; le second, en portant sur la croix la peine de leurs p�ch�s. Par le premier de ces sacrifices, il nous a trac� la voie o� nous devons le suivre et nous en a rendus capables?; par le second, il nous a d�livr�s de la condamnation que nous avions m�rit�e (comparer Romains�12.1 note?; 2�Corinthiens�5.15, note).

Si ce double sacrifice de l�amour du Sauveur a �t� agr�able � Dieu (Grec?: �?en odeur de bonne senteur ?�?; comparez Gen�se�8.21?; L�vitique�1.9?; L�vitique�2.12-16 etc.), Dieu aura aussi pour agr�ables les sacrifices que nous lui offrirons en pardonnant � nos fr�res dans ce m�me esprit de charit� qui �tait en Christ (Matthieu�18.33?; 1�Jean�4.11?; Matthieu�5.23 et suivants).

Verset 3

Ce titre de saints (Romains�1.7, note), qui rappelle sans cesse aux chr�tiens ce qu�ils doivent �tre, est bien propre � leur faire sentir aussi que m�me le nom de ces vices, ou le moindre soup�on qu�ils puissent y avoir part, forme une contradiction criante avec leur destination.

Verset 4

S�il faut que toute la vie du chr�tien soit une oblation de reconnaissance � Dieu (�ph�siens�5.2, note), ses paroles aussi doivent exprimer le m�me sentiment de son c�ur et �tre consacr�es � Dieu par des actions de gr�ces (Colossiens�3.17).

Le mot que nous rendons ici par malhonn�tet�, peut s�entendre soit de paroles soit de choses ou d�actions d�shonn�tes.

Les bouffonneries sont (litt�ralement) des paroles folles. Dans cette association d�id�es, la plaisanterie n�est condamn�e que quand elle devient inconvenante et mauvaise.

Verset 5

L�ap�tre, en pronon�ant cette exclusion absolue (comparer?: Galates�5.21), en appelle � la conscience de ses lecteurs?: vous savez.

Sur l�association de ces deux termes impur et avare, ici et �ph�siens�5.3, voyez �ph�siens�4.19, note. L�ap�tre rel�ve par l� le caract�re charnel de l�avarice?; ce terme d�signe, comme partout dans l��criture, l�amour de l�argent.

L�avare est un idol�tre, parce qu�il fait de son argent son dieu. Plusieurs interpr�tes pensent que cette �pith�te s�applique aux trois vices mentionn�s dans ce verset. Cela n�est point n�cessaire?; le passage parall�le des Colossiens (Colossiens�3.5) l�indique clairement.

Les commentateurs se divisent, sans distinctions d��coles et de partis, sur la question de savoir s�il faut traduire?: �?le royaume de Christ et de Dieu?� ou �?le royaume du Christ et Dieu?�.

Dans le premier cas, Paul d�signerait deux personnes, J�sus-Christ et Dieu le P�re?; dans le second, une seule personne, le Christ, auquel il attribuerait l��pith�te de Dieu.

Cette derni�re interpr�tation se base sur le fait que, dans le texte grec, l�article qui se trouve devant Christ n�est pas r�p�t� devant Dieu et que ces deux termes semblent ainsi �troitement unis. Ce serait la m�me construction que dans ces mots �?notre Dieu et P�re?� (�ph�siens�5.20?; 1�Corinthiens�15.24). Comparer 2.13, note. Mais ni la grammaire ni l�analogie de ces passages ne sauraient trancher la question d�une mani�re certaine. On remarque, en effet, que la r�p�tition de l�article n�est pas indispensable quand deux termes cons�cutifs doivent d�signer des personnes diff�rentes (Marc�15.1 en grec)?; que Christ et Dieu sont devenus des noms propres et que dans une �num�ration de noms propres on met l�article seulement devant le premier (Actes�1.13).

Quoi qu�il en soit, l�unit� ineffable du P�re et du Fils est exprim�e dans ces paroles et l�intention de l�ap�tre est �vidente?: en pronon�ant avec tant de s�rieux contre tous les hommes vicieux qu�il vient de nommer une exclusion absolue du royaume de Christ, il se sent press� d�ajouter que ce royaume n�est pas celui d�un homme, d�une cr�ature, mais que c�est de la communion avec Dieu que se prive le p�cheur imp�nitent (1�Corinthiens�6.10).

Verset 6

Voyez sur ce dernier mot �ph�siens�2.2, note.

Les vains discours, paroles vides, contre lesquelles l�ap�tre met en garde ses lecteurs, ne sont pas seulement les discours mauvais qu�il vient d�interdire (�ph�siens�4.29 et suivants?; �ph�siens�5.3 et suivants)?; mais aussi et surtout les vains sophismes par lesquels on voudrait persuader � soi-m�me et aux autres que Dieu ne punit pas, que sa col�re ne vient pas sur les p�ch�s dont il est ici question (�ph�siens�5.6).

Verset 7

Cette exhortation, si importante pour la vie chr�tienne, est d�velopp�e et motiv�e dans les versets qui suivent?; en quelques traits profonds l�ap�tre rel�ve le contraste absolu qu�il y a entre l��tat pr�c�dent des �ph�siens dans le paganisme et leur position actuelle dans l��vangile?; c�est ce qu�indique le car (�ph�siens�5.8).

Verset 10

Ce n�est pas seulement par sa puret� et son �l�vation que la morale de l��vangile se distingue de toute autre, mais surtout par ses motifs.

Ainsi, tant que les �ph�siens �taient t�n�bres (�ph�siens�4.18 et ci-dessous �ph�siens�5.11), ils pouvaient trouver dans cet �tat une excuse � une vie de p�ch�?; ils �taient alors dans la plus profonde ignorance, en communion avec le prince des t�n�bres, appartenant � son royaume?; mais maintenant, �tant en communion avec Celui qui est la lumi�re (Jean�1.4), ils sont devenus lumi�re, c�est-�-dire que non seulement l�Esprit de Dieu les a �clair�s, eux, mais qu�ils peuvent et doivent refl�ter pour d�autres cette lumi�re (Matthieu�5.14?; Philippiens�2.15).

De l�, l�obligation absolue de marcher comme des enfants de lumi�re (�ph�siens�5.8), et d�examiner ce qui est agr�able au Seigneur, afin de ne plus s�y tromper (�ph�siens�5.10) Paul rel�ve ailleurs le m�me contraste pour exhorter � une vie sainte (1�Thessaloniciens�5.4 et suivants?; 2�Corinthiens�6.14 et suivants).

�ph�siens�5.9, l�ap�tre indique entre parenth�ses quelques fruits de cette lumi�re (et non fruits de l�esprit comme dit le texte re�u). La lumi�re produit dans les caract�res qu�elle p�n�tre tout ce qui est moralement bon, juste et vrai, par opposition au mal, � l�injustice, au mensonge, qui sont le fond du paganisme.

Verset 11

Les �uvres des t�n�bres sont toutes celles que l�homme fait avant d��tre devenu �?lumi�re dans le Seigneur ?�? (�ph�siens�5.8)?; elles sont infructueuses, parce qu�elles ne produisent aucun des fruits de la lumi�re indiqu�s � �ph�siens�5.9.

Toutefois, l�ap�tre a en vue ici des p�ch�s positifs (�ph�siens�5.12), � l��gard desquels le chr�tien n�a pas mis encore toute sa responsabilit� � couvert, par cela seul qu�il n�y prend lui-m�me aucune part?; il faut qu�il les reprenne. Dans quel but?? L�ap�tre r�pond �ph�siens�5.13.

Verset 12

Les choses qu�ils font en secret sont �?les �uvres des t�n�bres?� (�ph�siens�5.11), qui m�ritent ainsi ce nom dans tous les sens, au physique comme au moral (1�Thessaloniciens�5.7).

En disant qu�il est honteux m�me d�en parler, l�ap�tre veut faire ressortir la grandeur et l�odieux de ces p�ch�s et par l� m�me la n�cessit� de les reprendre. Comment cela se peut et quel fruit on doit en attendre, c�est ce qu�il expose au verset suivant.

Verset 13

Quelque secr�tes que soient ces �uvres, quelque difficile qu�il soit d�en parler (�ph�siens�5.12), d�s qu�elles sont reprises avec la fermet� et le courage de la charit�, elles sont manifest�es par la lumi�re dans laquelle elles sont plac�es (�ph�siens�5.13), confondues par elle, car elles ne sauraient subsister qu�� la faveur des t�n�bres (Jean�3.20). On peut traduire aussi?: �?Toutes ces choses �tant reprises par la lumi�re sont manifest�es?�. Le sens est le m�me.

Mais il reste � expliquer les derniers mots du verset. Calvin et apr�s lui nos anciennes versions, ont traduit ces paroles par l�actif?: �?car la lumi�re manifeste tout?�. Mais la phrase de l�original ne peut se rendre autrement que nous ne l�avons fait dans le texte.

Que veut donc dire l�ap�tre?? Prenant les choses dans leur profonde r�alit�, il voit dans cette manifestation des �uvres de t�n�bres, dont il vient de parler, une action de l�Esprit de Dieu qui am�ne le p�cheur � se conna�tre lui-m�me tel qu�il est?: il le voit repentant, chang�, gagn� � la communion de la lumi�re, devenant en un mot lumi�re, dans le m�me sens qu�aux �ph�siens�5.8. Tout ce qui est ainsi repris, convaincu de p�ch� (Jean�16.8, o� se trouve le m�me mot), manifest� au grand jour de la v�rit�, devient lumi�re.

Telle est la nature de la lumi�re qu�elle ne saurait se trouver � c�t� des t�n�bres sans les p�n�trer et les absorber et les transformer en sa propre substance.� A. Monod

Quel motif pour les enfants de lumi�re de s�adonner � cette �uvre de fid�lit� et de charit�?!

Le sens que nous venons d�indiquer est confirm� par le verset suivant, qui insiste sur le devoir de la r�pr�hension (c�est pourquoi) et qui renferme un appel au p�cheur et la promesse de la lumi�re.

Verset 14

Grec?: �?Il dit?�. Qui?? C�est bien l� une formule par laquelle Paul cite souvent l��criture?; mais ces paroles, du moins telles qu�il les cite, ne s�y trouvent pas.

Par cette raison plusieurs ont pens� que l�ap�tre les a tir�es d�un cantique chr�tien chant� dans les �glises, ce qui pourrait tr�s bien �tre.

D�autres font �maner la citation de quelque livre apocryphe inconnu, ce qui serait contraire � toutes les habitudes de l�ap�tre.

Si l�on consid�re, toutefois, qu�il lui arrive assez fr�quemment de rassembler des paroles �parses de l��criture, d�en former une pens�e qui rend l�esprit de ces passages et de l�approprier aux besoins de ses lecteurs (comparez Romains�10.6-8?; Romains�14.11?; 1�Corinthiens�1.19?; �ph�siens�4.8-10), il est possible de retrouver ici le m�me proc�d�. �?R�veille-toi, r�veille-toi, Sion, l�ve-toi, sois �clair�e, car ta lumi�re est venue et la gloire de l��ternel s�est lev�e sur toi ?�?! (�sa�e�52.1?; �sa�e�60.1?; comparez �sa�e�26.19)

Voil� bien la pens�e de l�ap�tre?; et si dans cette lumi�re il voit Christ, il est en pleine harmonie avec le proph�te qui d�signait certainement par ce terme la venue du Messie. Cependant il faut envisager de tels passages plut�t comme des imitations que comme des citations textuelles de �criture, qui n��taient point dans l�intention de l�ap�tre.

Verset 16

Ce pr�cepte est une application sp�ciale de la sagesse recommand�e � �ph�siens�5.15. Il s�agit moins ici du temps en g�n�ral et du bon emploi � en faire, que de l�occasion opportune � saisir avec sagesse pour agir et pour pratiquer le bien.

Le fid�le trouve toujours un puissant motif de remplir ce devoir dans la pens�e qu�il vit en des jours mauvais, c�est-�-dire dans un temps o� le p�ch� r�gne avec puissance, o� la pi�t� se rel�che, o� l�opposition du monde se renforce, ce qui rend plus rares les occasions et la possibilit� de faire le bien (2�Timoth�e�3.1?; Colossiens�4.5?; 1�Corinthiens�7.29-31).

Un chr�tien rencontre sur son chemin tant d�obstacles et tant de choses qui peuvent lui faire n�gliger une bonne �uvre, qu�il doit, comme un prisonnier, s�arracher � ses cha�nes, d�rober le temps ou l�acheter bien cher, par exemple, au prix de la faveur des hommes, quand il a �gard � ce proverbe?: Les amis sont des voleurs de temps.� Luther

Verset 17

Comprendre, � chaque moment donn�, quelle est la volont� du Seigneur, c�est la vraie sagesse (�ph�siens�5.15), et le seul moyen de �?racheter l�occasion?� (1�Corinthiens�14.20?; Colossiens�4.5).

Verset 18

Sans autre liaison que ce et, l�ap�tre cite ici un frappant exemple de cette inintelligence de la volont� du Seigneur (�ph�siens�5.17), l�abus du vin?!

Contraste remarquable?: � la dissolution qui r�sulte de l�ivresse (comparez Luc�21.34), au vide affreux qu�elle laisse apr�s elle, bien que souvent l�homme insens� y cherche une force factice, une fausse joie et l�oubli de ses peines, l�ap�tre oppose la pl�nitude, la force, la joie de l�Esprit-Saint.

�?Ils seront rassasi�s (H�b?�.ivres�?) des biens de ta maison et tu les abreuveras au fleuve de tes d�lices?� (Psaumes�36.9?; comparez �sa�e�65.13). De l�, la confusion de ces deux ivresses faite par l�ignorance et l�incr�dulit� des moqueurs (Actes�2.13?; Actes�2.15-16).

Deux ivresses bien diff�rentes, celle du corps par l�exc�s du vin et celle de l��me par la pl�nitude du Saint-Esprit?: l�une qui donne au corps des forces pernicieuses, une ardeur criminelle, une joie charnelle, une hardiesse pr�somptueuse, produit l�oubli de Dieu et fait perdre la raison?; l�autre qui donne � l��me une sainte joie, un courage humble, des forces salutaires, fait oublier le monde et ses d�lices, �te l�usage de la raison corrompue, pour faire suivre par la foi la raison souveraine et souverainement sainte, qui est Dieu.� Quesnel

Verset 19

Toute joie de l�Esprit divin (�ph�siens�5.18), parvenue � un certain degr�, s�exprime par le chant. Cette joie ne peut pas et ne doit pas se renfermer au dedans (Jacques�5.13).

En prenant son essor dans des chants religieux pleins de sentiment, de spiritualit�, d�intimit�, elle se communique � d�autres, devient un puissant moyen d��dification et contribue � la gloire de Dieu.

On voit par cette exhortation que le chant fut en usage chez les fid�les d�s les premiers jours de l��glise. Pline �crivait � l�empereur Trajan, en lui rendant compte des m�urs des chr�tiens?: �?Ils chantent entre eux des cantiques � Christ comme � leur Dieu?�. Ils se servaient sans doute pour cela des psaumes de la Bible, auxquels l�Esprit donnait une vie nouvelle?; mais l�ap�tre mentionne aussi d�autres chants religieux sous les noms d�hymnes et de cantiques spirituels (odes), qui malheureusement ne sont pas parvenus jusqu�� nous.

C�est surtout dans les temps de r�veil et de pl�nitude de l�Esprit que l��glise chante?; on peut assez bien juger de son �tat spirituel par les cantiques qu�elle produit (comparer Colossiens�3.16?; 1�Corinthiens�14.15?; 1�Corinthiens�14.26).

Verset 20

Si la joie n�est pas toujours dans le c�ur, un autre sentiment, qui s�exprime aussi par le chant, ne doit jamais faire d�faut, c�est la reconnaissance, qui pousse � l�action de gr�ce.

Celle-ci doit se produire toujours, pour toutes choses, m�me pour celles qui, au premier abord, sont des sujets de tristesse, parce que l�enfant de Dieu sait que toutes les dispensations de son P�re c�leste envers lui sont des pens�es de paix et d�amour.

Rendre gr�ce � Dieu notre P�re (Grec?: au Dieu et P�re) au nom de Notre Seigneur J�sus-Christ, c�est se consacrer � Dieu, comme lui, en sacrifice vivant et saint, dans tout ce que l�on dit ou fait (Colossiens�3.17)?; c�est offrir � Dieu par Christ tout ce que l�on a re�u de lui en Christ, comme si Christ lui-m�me b�nissait Dieu en nous, par la puissance de sa R�demption et de son Esprit.

Selon l��criture le chr�tien est devant Dieu identifi� avec son Sauveur, en sorte que tous ses rapports avec Dieu, le pardon, la r�conciliation, la pri�re, l�action de gr�ce, la confiance, l�amour ont Christ pour M�diateur.

Verset 21

La famille, l�union de Christ et de l��glise, mod�le de l�union des �poux chr�tiens

Selon le principe de la soumission mutuelle, les femmes doivent �tre soumises � leurs maris, comme l��glise l�est � Christ, son Chef et son Sauveur (21-24).

Les maris doivent aimer leurs femmes, comme Christ a aim� l��glise et s�est d�vou� pour elle � la mort, afin de la purifier et d�en faire une �glise glorieuse, sainte, irr�pr�hensible (28-27).

En aimant ainsi sa femme comme un autre lui-m�me, en prenant d�elle un tendre soin, le mari imite le Seigneur, qui est si intimement uni � l��glise, qu�elle est chair de sa chair?: telle doit �tre l�union des �poux, � laquelle c�dent tous les autres liens, m�me ceux qui unissent � p�re et � m�re (28-31).

Le myst�re de l�union de Christ et de son �glise doit donc se r�aliser dans l�amour du mari et dans le respect de la femme (32, 33).

D�apr�s une variante que pr�sentent les manuscrits, il faut lire ici?: dans la crainte de Christ, au lieu de la le�on du texte re�u?: dans la crainte de Dieu.

La d�pendance o� tous les chr�tiens sont de Christ, leur Roi souverain, au nom duquel ils rendent gr�ces Dieu (�ph�siens�5.20), les oblige � se soumettre les uns aux autres dans toutes les relations de la vie de famille et de soci�t�?; non seulement elles ont �t� institu�es par lui, mais elles doivent �tre p�n�tr�es de son esprit?; nous devons nous y comporter en regardant sans cesse � lui. L�ap�tre va �num�rer ces relations jusqu�� �ph�siens�6.9.

Le texte grec dit?: �?Vous soumettant les uns aux autres?�, ce participe cl�t la s�rie des participes qui pr�c�dent (depuis le �ph�siens�5.16) et montre en m�me temps que ce principe ainsi �nonc� sert de motif aux exhortations qui suivent.

Ce verset �ph�siens�5.21 se lie donc intimement � ce qui pr�c�de et � ce qui suit, comme une transition pleine de sens?: � ce qui pr�c�de, parce que la reconnaissance envers Dieu, au nom de J�sus-Christ (�ph�siens�5.20), inspire pour ce bon Ma�tre une crainte pleine de confiance et d�amour?; � ce qui suit, parce que cette crainte devient la source du respect, de la d�f�rence, de la soumission qui doit r�gner dans toutes les relations de la vie auxquelles Christ pr�side.

De l�, toutes les exhortations suivantes sur ces rapports mutuels, rapports d�autant plus importants qu�ils remplissent toute la vie et en font le tissu journalier?; d�autant plus dignes de l�attention de l�ap�tre, que les devoirs r�ciproques des inf�rieurs et des sup�rieurs sont au nombre des plus difficiles � bien remplir.

Si, d�une part, celui qui commande est sans cesse tent� d�abuser de son autorit�, d�autre part, se soumettre et ob�ir est tout � fait contraire aux penchants orgueilleux du c�ur de l�homme.

Plein de cette derni�re pens�e et par un �gard d�licat pour les inf�rieurs, Paul leur rappelle � eux d�abord le devoir de la soumission?: � la femme (�ph�siens�5.22), aux enfants (�ph�siens�6.1), aux serviteurs (�ph�siens�6.5). C�est ainsi qu�il individualise son pr�cepte g�n�ral?: �?Soumettez-vous les uns aux autres?�.

Mais, s�ils doivent se soumettre et ob�ir � cause de Christ et comme � Christ que les sup�rieurs repr�sentent, ceux-ci, � leur tour, sont tenus d�exercer leur autorit� selon le m�me sublime principe et ainsi les uns et les autres doivent se rencontrer dans une soumission commune au commun Ma�tre. De l�, chez les uns, une mani�re de commander caract�ris�e par la charit� et la douceur et chez les autres une plus grande facilit� � ob�ir.

Verset 22

Selon une variante?: �?Que les femmes soient soumises�?� Une autre encore omet ici tout verbe, la phrase �tant ainsi li�e � celle qui pr�c�de (�ph�siens�5.21) �?Vous soumettant les uns aux autres?: les femmes � leurs propres maris?�.

�?� vos propres maris?�, c�est-�-dire � ceux qui vous appartiennent en propre, exclusivement (voir la note pr�c�dente).

Verset 23

D�j� dans l�Ancien Testament le rapport du Seigneur et de son peuple �tait repr�sent� sous l�image de l�union conjugale (�sa�e�54.5?; J�r�mie�31.32), et il y a dans cette image une profonde v�rit�.

Combien plus, depuis que ce rapport est devenu celui de Christ et de son �glise?! (Matthieu�9.15?; Matthieu�25.6?; 2�Corinthiens�11.2)

Rien donc ne pouvait donner du mariage une id�e plus �lev�e, plus spirituelle, plus sainte, que de le mettre en parall�le avec l�union de Christ et de son �glise, comme notre ap�tre le fait ici. Et il n�a pas en vue une simple comparaison par analogie, mais une profonde r�alit�. Ainsi, tandis qu�ailleurs (1 Corinthiens 7)

Paul parle du mariage en l�envisageant par son c�t� purement humain et terrestre, parce que telle �tait la question du moment et que ses lecteurs avaient besoin de ces directions pratiques, ici il le saisit � son point de vue id�al, dans ce qu�il a de plus spirituel, tel qu�il doit �tre entre chr�tiens.

En ce sens, le devoir de la soumission qu�il impose � la femme ne peut pas se restreindre et signifier?: Soyez soumises � vos maris, parce que tel est l�ordre du Seigneur, ou?: ob�issez-leur comme au Seigneur, dans le sens o� cela est command� aux enfants (�ph�siens�6.1), aux serviteurs (�ph�siens�6.5-7)?; mais litt�ralement?: Soyez soumises � vos maris comme vous l��tes au Seigneur.

Tel est indubitablement le sens de �ph�siens�5.22, ce que prouve �ph�siens�5.24 et ce qu�implique la raison donn�e � �ph�siens�5.23.

Si l�on objecte que c�est l� d�passer toutes les bornes des devoirs que l�on peut avoir envers une cr�ature, il faut se souvenir que l�ap�tre envisage ici le mari comme le repr�sentant du Seigneur aupr�s de sa femme (comparer 1�Corinthiens�11.3?; 1�Timoth�e�2.11).

Si l�on objecte encore que souvent, dans le mariage, ce rapport-l� n�est ni r�el ni possible, quand, par exemple, le mari n�est pas chr�tien, il n�y a � cela qu�une r�ponse, c�est que Paul suppose que les deux �poux appartiennent au Seigneur.

Un autre ap�tre, Pierre, a pr�vu le cas o� le mari �?n�ob�irait pas � la Parole?� et y voit �galement un s�rieux motif de soumission pour la femme, quoique � un point de vue diff�rent (1�Pierre�3.1 et suivants). Paul lui-m�me se contente de recommander ailleurs la soumission �?selon le Seigneur?� (Colossiens�3.18), et de l� vient que plusieurs interpr�tes se sont efforc�s de r�duire notre passage � ce sens mitig�, mais c�est malgr� les termes expr�s du texte.

On peut envisager ces mots comme apposition de ce qui pr�c�de?: Christ est le Chef, parce qu�il est le Sauveur. On peut aussi en faire une pens�e ind�pendante?: �?Lui-m�me (lui seul, il est vrai) est le Sauveur du corps, mais comme l��glise est soumise � Christ, que les femmes�?� (�ph�siens�5.24) La pens�e de l�ap�tre est que, comme Sauveur, Christ est unique, que le mari ne peut plus lui �tre compar�, mais que, malgr� cette inf�riorit�, la femme lui doit ob�issance. Alors on comprend cette particule adversative mais, que nos versions ordinaires transforment en un donc contraire au sens grammatical.

Verset 24

� ces mots?: en toutes choses, on craint de nouveau l�exag�ration et l�on se h�te d�y apporter diverses restrictions. Au point de vue de l�ap�tre (�ph�siens�5.23, note), il n�y a rien � retrancher � sa pens�e?; au point de vue des tristes r�alit�s du monde, ou m�me de la plupart des unions appel�es chr�tiennes, sans doute, la femme chr�tienne peut se trouver souvent dans le cas �?d�ob�ir � Dieu plut�t qu�aux hommes?�.

Elle ne doit pas p�cher par son ob�issance, si l�on exige d�elle des choses contraires � la Parole de Dieu.

Verset 28

� la soumission de la femme, l�ap�tre oppose l�amour du mari, et cela, seul suffit pour que cette soumission ne soit point un esclavage, mais une sainte communion en Celui � qui la femme ob�it et en qui le mari aime.

Mais ici encore, c�est le rapport de Christ avec son �glise qui sert de mod�le, qui est l�id�al vers lequel il faut tendre. Christ a aim� l��glise (�ph�siens�5.25), et de quel amour?! Il s�est livr� pour elle � la souffrance et � la mort. Son but �tait de la sanctifier, et, pour accomplir en elle toute son �uvre de r�demption, il l�a purifi�e de par l�ablution d�eau par la Parole, c�est-�-dire en lui accordant dans le bapt�me le signe ext�rieur de la r�g�n�ration op�r�e par la Parole (�ph�siens�5.26?; comparez 3.5).

Par cette Parole, les uns entendent la Parole de Dieu en g�n�ral, l��vangile?; d�autres, la promesse de Dieu?; d�autre, la parole du bapt�me (Matthieu�28.19) qui conf�re � cet acte son autorit� divine et son efficace.

Quoi qu�il en soit, le but du Sauveur envers son �glise sera atteint?: il la fera appara�tre devant lui �glise glorieuse par sa saintet�, ainsi qu�une �pouse pure, irr�pr�hensible, resplendissante de sa beaut� morale (�ph�siens�5.27. Comparer Apocalypse�21.2).

Ainsi, ajoute maintenant l�ap�tre en revenant � sa comparaison et en appliquant tout cela au rapport id�al du mariage (�ph�siens�5.28), ainsi les maris doivent aimer leurs femmes, d�un amour plein de d�vouement qui voit en Christ son mod�le, d�un amour qui se propose pour premier but la purification et la sanctification de la femme, d�un amour qui ne sera satisfait que lorsque celle-ci, ressemblera au portrait que l�ap�tre trace de l��pouse du Seigneur?!

Verset 29

Paul d�veloppe son parall�le jusque dans les d�tails. L��glise est le corps de Christ, elle est un avec lui?; de m�me les �poux entre eux (�ph�siens�5.28)?; ils forment un seul �tre?; en aimant sa femme, le mari aime un autre lui-m�me (�ph�siens�5.28-29?; �ph�siens�5.33)?; il a pour elle les soins qu�il a pour sa propre chair (�ph�siens�5.29)?; il la nourrit et la soigne tendrement (litt�ralement �?la r�chauffe?�), comme une m�re r�chauffe son petit enfant sur son sein (comparer 1�Thessaloniciens�2.7, o� se retrouve le m�me mot).

Verset 30

Allusion � Gen�se�2.23. Ces paroles d�Adam r�pondent en tous sens � la pens�e de l�ap�tre, puisqu�elles expriment, d�abord, l�union parfaite dans le mariage?; puis, dans l�application qu�en fait Paul, l�union vivante de Christ avec l��glise �?qui est son corps?�

Verset 31

Gen�se�2.24. Encore une parole de l��criture tr�s propre � confirmer et � compl�ter la pens�e de l�ap�tre?: telle est l�intimit� du lien du mariage, qu�il prime toutes les autres relations, m�me les plus intimes et les plus tendres.

Verset 32

Ces mots ne se rapportent pas � la citation que l�ap�tre vient de faire, mais � la grande pens�e qu�il a d�velopp�e, l�union de Christ et de son �glise?: c�est cette union qu�il appelle un grand myst�re et non le mariage. Qui le croirait??

Parce que la Vulgate latine traduit partout le mot grec myst�re par sacramentum et parce qu�il a plu � quelques interpr�tes anciens de rapporter au mariage ce que Paul dit ici de l�union de Christ et de son �glise, ce passage est devenu, aux yeux de l��glise romaine, une preuve sans r�plique que le mariage est un sacrement, un grand sacrement?!

Verset 33

Grec?: �?Craigne son mari?�. Mais ce mot signifie aussi respecter.

C�est par ces mots que l�ap�tre r�sume et conclut son exhortation aux �poux chr�tiens, dont il avait �t� d�tourn� par le d�veloppement d�une pens�e plus grande et plus profonde. Maintenant, il passe � d�autres relations de la vie domestique (�ph�siens�6.1 et suivants).

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Ephesians 5". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/ephesians-5.html.