Bible Commentaries
Exode 16

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-36

Verset 1

Les cailles?; la manne (nouveaux murmures).

Et ils arriv�rent au d�sert de Sin. L�Exode ne parle pas ici d�une �tape au bord de la mer Rouge, entre �lim et le d�sert de Sin, que mentionne le livre des Nombres (Exode�33.10). En marchant au sud depuis �lim, le peuple eut d�abord � traverser un massif montagneux qui descendait jusqu�� la mer et qui �tait coup� par plusieurs wadis?; voir � Exode�15.27 et carte.

De l� il descendit vers la mer, au bord de laquelle il campa (dans la plaine qui entoure le promontoire de Ras-Sulimeh). C��tait l� que se trouvait le port o� l�on embarquait les produits des mines exploit�es par les Pharaons dans ce district montagneux. Arriv� � cet endroit de la c�te, Mo�se pouvait continuer � conduire le peuple vers le sud en suivant le bord de la mer, jusqu�� l�endroit o� d�bouche le Wadi Feyran venant de l�est. Cette vall�e, la plus belle de toute la p�ninsule, renferme d�excellents p�turages?; les bosquets de palmiers, de tamarix et sp�cialement de tarfas ou arbres � manne, y abondent. En la remontant, le peuple arrivait au Wadi es-Scheik, qui le menait droit au Sina�. Ou bien, en continuant � suivre le bord de la mer plus loin encore vers le sud, il arrivait en face du Wadi Hebr�n, qui le conduisait au Sina� plus directement encore. Mais ces deux voies pr�sentaient de grandes difficult�s. La plaine de El-Marka, au sud de Ras-Sulimeh, est un d�sert br�lant et sans eau et le Wadi Hebr�n est escarp� et fort raboteux. De plus, dans le passage des Nombres cit� plus haut, il est dit, au verset 11, que le peuple, �tant parti de la mer Rouge, campa au d�sert de Sin. Or, continuer � longer la mer, ce ne serait pas partir de la mer?: Ce m�me passage dit encore que le d�sert de Sin, o� arriva bient�t le peuple, est situ� entre �lim et Sina�. Cette d�termination g�ographique ne convient pas au d�sert d�El-Marka, qui est au sud d��lim, tandis que le Sina� est au sud-est. Il faut donc admettre qu�Isra�l quitta le rivage de la mer pour s�engager dans les montagnes qu�il avait laiss�es jusqu�alors � sa gauche. L�entr�e la plus naturelle dans cette contr�e �tait le Wadi Tajjibeh qui d�bouche sur la plaine de Ras-Sulimeh et que le peuple avait d�j� suivi quelque temps en descendant jusqu�� la mer. Il put, le remonter facilement, car c�est une vall�e riante, par�e de palmiers et de tamarix et o� l�on trouve une eau passable. Arriv� au haut du vallon, le peuple pouvait incliner au sud-sud-est, et, traversant le district minier de Maghara et le Wadi Mokatteb, atteindre ainsi le Wadi Feyran et de l� le Wadi es-Scheik qui le conduisait au Sina�. Mais d�abord il est difficile de trouver dans cette direction une plaine � laquelle convienne le nom de d�sert de Sin?; puis le passage du Wadi Mokatteb au Wadi Feyran est si �troit et si escarp�, qu�il e�t fallu des semaines au peuple pour passer par l� avec ses troupeaux. Nous pensons donc plut�t qu�apr�s avoir atteint le haut du Wadi Tajjibeh, le peuple se dirigea plus � l�est, vers la grande plaine sablonneuse qui porte le nom de Debbet-er-Ramleh. Il pouvait arriver � ce plateau en suivant le Wadi Hamr, puis le Wadi Nasb. Du bord de la mer jusqu�� Nasb, c�est une distance de trente kilom�tres. Le plateau qui commence l� est une large bande sablonneuse et d�serte qui traverse presque toute la p�ninsule de l�ouest � l�est, s�parant la cha�ne calcaire de Paran (ou Ettih), au nord, du massif granitique du Sina�, au sud. Elle peut avoir port� le nom de d�sert de Sin, quoique nous n�en ayons pas la preuve. Elle est situ�e (voir le texte des Nombres) en droite ligne entre �lim et Sina�. Le Wadi Nasb �tant aussi un district de mines, une route devait y conduire. L� se trouve une eau excellente dont le peuple pouvait faire provision pour les jours suivants.

Le passage Nombres 33 mentionne, � la suite de l�arriv�e au d�sert de Sin, trois localit�s?: Dophka, Alousch et Rephidim. Les deux premi�res sont totalement inconnues?; sur la troisi�me, voir � Exode�17.8

L�expression des Nombres?: Du d�sert de Sin ils vinrent � Dophka et Alousch, fait penser que le peuple ne suivit pas longtemps le d�sert, o� ses troupeaux n�auraient pu vivre, mais qu�il inclina vers le sud-est en suivant une s�rie de wadis qui bordent ce d�sert au sud?; il put arriver ainsi au Wadi es-Scheik, la plus grande, la plus belle vall�e de la p�ninsule apr�s le Wadi Feyran et que l�on pourrait presque appeler la grande route du Sina�. De l�entr�e du d�sert de Sin � celle du Wadi es-Scheik, il faut compter environ soixante kilom�tres et de l� � la plaine d�er-Rahah, au pied du Sina�, quarante kilom�tres. Cela fait en tout, de Sin au Sina�, une centaine de kilom�tres, par cons�quent, � vingt kilom�tres par jour, cinq jours. Or le passage Exode�19.1 en indique quinze. On voit que le temps indiqu� �tait pleinement suffisant, m�me pour une caravane aussi charg�e que l��tait le peuple.

Le quinzi�me jour du mois. De Rams�s au d�sert de Sin (par Ayoun-Mousa et �lim), le peuple avait donc mis un mois?; car la sortie d��gypte avait eu lieu dans la nuit du 14 au 15 du premier mois de l�ann�e.

Verset 2

Murmures du peuple (2-12)

Toute l�assembl�e murmura. Les provisions de bouche �taient �puis�es?; � la fatigue s�ajoutait le tourment de la faim?; car le peuple ne pouvait songer � se d�faire de ses troupeaux. Les murmures s�adressaient � Mo�se et Aaron comme s�ils avaient agi de leur chef et par ambition. Les mots toute l�assembl�e semblent indiquer un m�contentement plus g�n�ral encore que Exode�15.24

Verset 3

Que ne sommes-nous morts?? Il e�t mieux valu passer tout droit de cette vie d�abondance � la mort, comme les premiers-n�s des �gyptiens dans la nuit de la P�que. Les mots?: de la main de l��ternel, indiquent un coup violent et surnaturel.

Devant les pots de viande. Le souvenir de l��gypte commence � s�embellir pour eux du charme de la distance?; comparez Nombres�11.5, o� l�illusion appara�t plus compl�te encore.

Verset 4

� Mo�se. Plus qu�aucun autre, il avait besoin d��tre soutenu?; car c��tait lui qui portait la plus grosse part de responsabilit� dans cette grande entreprise.

Afin que je l��prouve. Dieu ne veut pas encore punir Isra�l de son manque de foi?; il ne veut que l��prouver, en lui donnant sa nourriture jour par jour, sans que jamais il en reste rien pour le lendemain, afin de le faire grandir spirituellement � cette �cole quotidienne de confiance et d�ob�issance.

Verset 5

Et il y en aura le double. C�est ici une exception au?: jour par jour, du verset 4. En ce jour-l� seulement ils recevront extraordinairement le pain du lendemain. Le motif de cette exception ressortira plus tard?: le repos du septi�me jour serait troubl� par la r�colte de la manne?; voir aux versets 23 � 30.

Verset 6

Ce soir vous saurez?: par l�arriv�e des cailles, verset 13.

Il para�t clairement par la fin du verset que le peuple accusait Mo�se de les avoir fait sortir d��gypte sans la volont� de l��ternel.

Verset 7

Vous verrez la gloire?: par le don de la manne?; voir au verset 14.

Car il entend vos murmures. Isra�l avait demand� de la viande et du pain (verset 3). L��ternel leur donnera l�un et l�autre, ce qui prouve bien que leurs coupables murmures sont arriv�s Jusqu�� son oreille.

Que sommes-nous?? De simples instruments.

Verset 8

C��tait Aaron qui avait d�abord parl� pour son fr�re et lui (verset 6). Mo�se r�p�te au peuple la m�me promesse et le m�me reproche en lui rappelant encore plus �nergiquement par ces mots?: tout votre so�l, l�indigne langage qu�il avait tenu (verset 3). Puis il laisse � Aaron le soin de communiquer � l�assembl�e l�ordre suivant.

Verset 9

Pr�sentez-vous devant l��ternel. On a pens� que ces mots faisaient allusion � l�habitation de l��ternel dans le Tabernacle et qu�il y avait par cons�quent l� un anachronisme. Mais dans tout campement il y a un lieu principal o� r�side le commandement de la caravane. C��tait, ici, le lieu o� se trouvait la nu�e, comme le montre le verset suivant.

Verset 10

� la parole d�Aaron, tout le peuple d�tourne ses yeux du camp pour les tourner vers la nu�e qui �tait en t�te, du c�t� de la contr�e d�serte o� l�on s�avan�ait.

La gloire de l��ternel apparut. En voyant chaque jour la colonne de nu�e, le peuple s��tait habitu� � l�envisager comme quelque chose de naturel. C�est pourquoi elle prend en ce moment un aspect extraordinaire et mena�ant?; elle resplendit d�un �clat particulier?; comparez L�vitique�10.2. Avant de montrer sa gloire en satisfaisant les v�ux du peuple (verset 7), Dieu la montre par cette apparition saisissante, afin que le peuple comprenne bien de qui viendra l�exaucement et quelle responsabilit� il encourt en se r�voltant contre Celui qui daigne le conduire.

Verset 11

Versets 11 et 12 Dieu ordonne � Mo�se de r�p�ter au peuple, rendu s�rieux et attentif par la crainte, ce qui va se passer, pour que nul n�y voie un simple hasard.

Verset 13

L�exaucement (13-24)

On vit monter. Ce qui vient de loin, en se rapprochant, para�t s��lever.

Les cailles?; non pas des cailles, mais les vols de cailles bien connus, qui traversent r�guli�rement la p�ninsule du Sina� au printemps, en venant d�Afrique pour se rendre plus au nord et en automne, en retournant au sud?; elles passent alors dans ces contr�es en vols si serr�s, que l�on peut en abattre ais�ment deux ou trois d�un coup en leur jetant un b�ton?; elles sont m�me parfois si lasses qu�elles se laissent tomber � terre et qu�on peut les prendre avec la main. Une foule de voyageurs ont constat� ce ph�nom�ne en Arabie, en Syrie et en d�autres contr�es. Ainsi Tristram raconte qu�il trouva un matin en Alg�rie le sol couvert de ces oiseaux, sur une �tendue de plusieurs acres, tandis que le soir pr�c�dent il n�y en avait pas trace. Les Arabes appr�cient beaucoup cette viande et la conservent en la salant. Il est dit Nombres�11.31 que les cailles venaient de del� la mer?; elles avaient travers� la mer Rouge et tombaient de fatigue. Le miracle ne consista donc pas dans le fait lui-m�me, mais dans la circonstance que ce fait arriva au moment pr�cis pour lequel il avait �t� annonc� et o� il r�pondait au dessein divin.

Et le matin il y avait�?: le soir Dieu avait donn� la viande?; au matin, il y ajoute le pain, selon sa promesse.

Verset 14

Il y a une manne naturelle, bien connue dans ces contr�es, en particulier dans tout le district entre �lim et Sina� jusqu�au Wadi Feyran, au sud. Elle provient d�un arbre appartenant au genre des tamarix et que les Arabes nomment tarfa. Apr�s la saison des pluies, si elles ont �t� abondantes, la s�ve de cet arbre suinte � travers l��corce du tronc et des branches et tombe � terre en grosses gouttes, semblables � de la gomme, qui prennent la forme de petits grains bruns ou jaun�tres ayant un go�t de miel. Un naturaliste croit avoir constat� que cette exsudation est occasionn�e par la piq�re d�un insecte qui loge ses �ufs dans l��corce de l�arbre. Ce ph�nom�ne commence au mois de mai et a lieu surtout pendant les mois de juin et de juillet. Les Arabes recueillent avec soin cette manne, dont ils usent comme nous le faisons du miel. Ils vont la vendre jusqu�au Caire?; c�est �galement l�un des objets que les moines du couvent de Sainte-Catherine, au Sina�, vendent aux voyageurs. L�on en recueille aujourd�hui de six � sept cents livres par an?; autrefois, lorsque les for�ts �taient beaucoup plus consid�rables qu�aujourd�hui, la r�colte devait �tre bien plus abondante encore.

Cette manne naturelle offre une analogie �vidente avec l�aliment dont Dieu nourrit son peuple dans le d�sert?; malgr� cela, elle ne peut �tre identifi�e avec celui-ci. La manne ordinaire ne couvre point toute la surface du sol, mais uniquement les alentours du tronc de l�arbre d�o� elle d�coule. Elle ne se produit pas en toute saison, mais seulement pendant deux mois et uniquement dans certains districts de la p�ninsule. La manne des Isra�lites �tait une substance dure que l�on devait moudre ou piler (Nombres�11.8) et qui �tait propre � servir d�aliment, tandis que la manne naturelle est molle et ne peut �tre employ�e que comme condiment ou comme purgatif. Enfin et surtout, la circonstance qu�on n�en trouvait point le jour du sabbat et qu�on en recueillait le double le jour avant, si on ne veut pas en faire une pure l�gende, donne n�cessairement � la manne des Isra�lites le caract�re d�un produit miraculeux.

On conna�t encore en Orient une esp�ce de lichen, dans lequel quelques-uns ont vu l�aliment extraordinaire des Isra�lites. Cette plante se trouve dans les steppes de l�Asie centrale. Comme elle pousse sur le sol sans jeter de racines, elle peut facilement �tre enlev�e par le vent et bien souvent elle va s�abattre en grandes masses dans des r�gions �loign�es, o� elle couvre le sol � plusieurs pouces de hauteur. On en fait un fort bon pain. Mais elle ne ressemble en rien � la description biblique de la manne et appartient � des contr�es plus orientales.

La relation dans laquelle la manne des Isra�lites est mise avec la ros�e matinale, fait supposer qu�elle provenait d�une substance miell�e qui durant la nuit se trouvait en suspension dans l�air, avec l�humidit� qui se d�pose au matin sous forme de ros�e. Nous ne pouvons en savoir davantage. Dans tous les cas, il ne faut pas s�imaginer que la manne soit l�unique aliment dont le peuple ait v�cu durant son passage au d�sert. Il avait le lait de ses troupeaux et les produits de la chasse. L�on voit, par L�vitique�8.2?; Nombres�7.13, qu�ils avaient aussi de la farine et du pain, ce qui s�explique par le fait de leurs s�jours prolong�s en plusieurs stations, o� ils eurent le temps de cultiver les oasis, comme le font encore quelques tribus de b�douins et d�en r�colter les fruits. Ils durent aussi quelquefois acheter d�autres produits, tels que de l�huile et du vin (L�vitique�9.4?; L�vitique�10.9, etc.), par un commerce d��change avec les caravanes qui traversaient le d�sert. Comparez Deut�ronome�2.6

Verset 15

C�est de la manne. Les anciennes versions rendent les mots h�breux man hou par?: Qu�est-ce que cela?? en supposant que le mot man signifie quoi?? comme en aram�en. Et l�on a conclu de l� que la manne des Isra�lites avait tir� son nom de cette question m�me et que ce nom avait �t� appliqu� ensuite � la manne naturelle qu�on recueille dans cette contr�e. Mais c�est plut�t l�inverse qu�il faut admettre?; car la manne naturelle �tait d�j� connue des �gyptiens et para�t avoir port� chez eux, d�s les temps les plus anciens, le nom de mannu, de sorte qu�en voyant pour la premi�re fois ce pain du ciel que Dieu lui donnait (Psaumes�105.40), le peuple, ne sachant ce que c��tait que ce produit et trouvant qu�il ressemblait � la manne naturelle, s��cria aussit�t en employant le nom d�j� usit� pour d�signer celle-ci?: C�est l� de la manne, ce que signifie litt�ralement l�expression h�bra�que.

On a aussi entendu celle-ci dans ce sens?: C�est un don (de Dieu), en appliquant ici le sens de don qu�a en h�breu le mot man. Mais cette exclamation dans la bouche du peuple serait peu naturelle. C�est Mo�se qui exprime l�id�e que cette interpr�tation met faussement dans la bouche du peuple?; et peut-�tre Mo�se fait-il r�ellement allusion � ce sens du mot h�breu man (don), en disant?: le pain que Dieu vous a donn�.

Verset 16

Un omer par t�te. Un omer contenait � peu pr�s deux � trois litres, ce qui n�est pas trop pour 24 heures.

Chacun en prendra. Une personne par famille devait aller recueillir la manne pour les autres.

Verset 17

Les uns beaucoup� Chacun en recueillait plus ou moins, selon que sa famille �tait plus ou moins nombreuse.

Verset 18

Les anciens interpr�tes juifs ont vu ici un nouveau miracle, comme si la portion recueillie par chacun s��tait accrue ou diminu�e surnaturellement pendant le retour du d�sert au camp, de sorte qu�� l�arriv�e il se trouvait qu�il y avait exactement un omer par personne dans chaque famille. Le r�cit ne contient rien d�aussi fantastique. Ou bien le sens est simplement que, chacun ramassant autant d�omers que sa famille avait de membres, celui qui ramassait beaucoup (parce que sa famille �tait nombreuse) n�avait pas de superflu et celui qui ramassait peu, par la raison contraire, n�avait pas de d�ficit?; le miracle se trouverait uniquement dans le fait que l�abondance de la manne r�pondait d�une mani�re g�n�rale � ce besoin d�un omer par t�te. Il y avait assez, mais non pas trop. Ou bien l�on peut supposer avec plusieurs que la manne recueillie par tous �tait r�unie en monceaux et qu�on mesurait � chacun le nombre d�omers correspondant � celui des membres de sa famille.

L�ap�tre Paul a appliqu� ce passage � l��glise, 2�Corinthiens�8.15, dans ce sens que Dieu a pourvu aux besoins de tous, si seulement, par les soins ing�nieux de la charit�, le plus de l�un suppl�e au moins de l�autre.

Verset 19

Ce que demandait ici Mo�se �tait un acte de foi?; voir au verset 4. Plusieurs ne s�en montr�rent pas capables.

La punition de Dieu fut douce, mais l�indignation de Mo�se �clata avec d�autant plus de vivacit�.

Verset 22

Les Isra�lites ob�issent � ce que Dieu leur avait command� (verset 5), mais sans comprendre encore le motif de cette mani�re d�agir. Leurs chefs vont donc interroger Mo�se sur la raison de cet ordre qu�il a donn� et celui-ci le leur explique par le caract�re sabbatique du jour suivant.

Verset 23

Le mot de sabbat, qui d�signe proprement la cessation de travail, appara�t ici�pour la premi�re fois. Au moment o� Isra�l cesse d��tre une simple famille et o� il devient un peuple, l��ternel veut faire entrer dans ses m�urs nationales la pratique si importante du repos du septi�me jour. La base de cette institution avait �t� pos�e d�s longtemps dans le repos divin Gen�se�2.3, dont la tradition s��tait conserv�e. Mais cette connaissance traditionnelle n�avait pas encore �t� appliqu�e, comme elle devait l��tre, � la vie du peuple. C�est ce que Dieu fait comprendre par la disposition relative � la manne, pr�parant ainsi le commandement positif qui sera donn� bient�t dans le d�calogue. Voir encore � Exode�20.8 et suivants.

Verset 25

Nouvelle d�sob�issance d�une partie du peuple (25-30)

Manquant de foi et de soumission � la parole de Mo�se, plusieurs s�en vont chercher de la manne au d�sert le matin du sabbat. Ils ne sont punis encore cette fois, que par l�inutilit� de cette tentative et par la r�primande de Mo�se. Mais ce fait donne lieu � la d�fense, qui fut plus tard exactement r�glement�e par les rabbins, de marcher au-del� d�une certaine distance le jour du sabbat.

Verset 31

Tout ce qui suit jusqu�� la fin du chapitre est une note explicative ajout�e au r�cit qui pr�c�de. L�auteur y a r�uni tous les renseignements int�ressants relatifs � la manne.

Graine de coriandre. Cette plante est une ombellif�re tr�s aromatique, dont les graines s�ches ont un go�t agr�able. Comparez Nombres�10.7

Verset 32

Cet ordre ne peut avoir �t� donn� ou du moins ex�cut� en ce moment o� le Tabernacle et l�Arche n�existaient pas encore (verset 34). C�est donc encore ici une notice ins�r�e � l�occasion de la premi�re apparition de la manne.

Verset 33

Une cruche. Le mot h�breu d�signe proprement un de ces vases de terre poreuse dont on se sert dans les pays chauds pour rafra�chir l�eau. D�apr�s H�breux�9.4, c��tait un vase d�or.

Verset 35

Autre notice semblable � la pr�c�dente?; comparez Josu�5.12

Verset 36

L�omer, �tant la dixi�me partie de l��pha, contenait 2 litres, si l�on part des donn�es des rabbins et 3 ou 4, si l�on prend pour base celles de Jos�phe. Il ne faut pas confondre l�omer avec le homer ou chomer (L�vitique�27.16 et ailleurs), qui contenait 10 �phas. C�est le m�me rapport qu�entre le d�cilitre et le d�calitre.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 16". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/exodus-16.html.