Bible Commentaries
Exode 20

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-26

Verset 1

La promulgation de la loi

Dieu avait dit � Isra�l?: Vous me serez une nation sainte (Exode�19.6). Une nation?: c�est ce qu�il �tait devenu par la sortie d��gypte. Il fallait imprimer maintenant � cette nation le sceau de la saintet� qui devait distinguer le peuple de Dieu de tous les autres. La conscience naturelle du bien et du mal ne suffisait pas pour cela. La voix de ce t�moin int�rieur �tait affaiblie en Isra�l, comme chez les autres peuples, par les instincts charnels et les tendances polyth�istes?; elle n�avait plus l�autorit� n�cessaire pour r�primer les manifestations de la corruption h�r�ditaire. Une voix plus puissante devait se faire entendre pour provoquer une r�action �nergique contre le mal inn� et ses effets individuels et sociaux. C��tait l� la condition � laquelle pouvait se fonder et se maintenir l�alliance entre le peuple et son Dieu. Dieu fait donc entendre sa propre voix et apr�s avoir rappel� � Isra�l ce qu�il a fait pour lui, il lui r�v�le en traits distincts et pr�cis ce que son bienfaiteur c�leste attend de lui.

Sans doute cette loi peut para�tre moralement d�fectueuse. Plusieurs des commandements du D�calogue, pris � la lettre, ne s�appliqueraient qu�� la conduite ext�rieure de l�homme et sembleraient ne tenir aucun compte de la lutte n�cessaire contre le mal cach� dans les profondeurs du c�ur. Mais la pens�e de Dieu, si puissamment �voqu�e dans les deux premiers commandements et la condamnation expresse de la convoitise dans le dixi�me devaient rappeler � tout isra�lite que la vraie saintet� ne consiste pas � s�abstenir des actes ext�rieurs interdits dans quelques-uns des commandements, mais surtout � purifier le c�ur des sentiments qui conduisent in�vitablement � leur violation.

Le r�cit parle proprement, non de dix commandements, mais de dix paroles (Exode�34.28?; Deut�ronome�4.13?; Deut�ronome�10.4). Cette expression est plus exacte, puisque dans le D�calogue se trouvent des paroles qui ne sont pas des commandements, le verset 2, par exemple.

Il n�y a donc pas de doute � l��gard du nombre dix?; mais il s�est �lev� des avis diff�rents sur la mani�re de diviser ces dix paroles.

  • Les �glises grecque et r�form�e r�unissent le pr�ambule, renferm� dans le verset 2, avec la d�fense d�adorer d�autres dieux, au verset 3?; ce serait l� le premier commandement, dont elles distinguent la d�fense d�adorer Dieu sous des images, dans les versets 4 � 6, comme second commandement. Elles envisagent comme un seul les deux paroles commen�ant par?: Tu ne convoiteras point, qui forment ainsi le dixi�me commandement.
  • L�ancienne paraphrase chalda�que, les rabbins juifs du moyen-�ge et probablement d�j� le Pentateuque samaritain agissaient de m�me � l��gard du dixi�me commandement?; mais ils donnaient � l�allocution du verset 2 la valeur d�un commandement � part, puis r�unissaient en un seul les deux d�fenses d�adorer d�autres dieux que J�hova et de l�adorer lui-m�me en le repr�sentant sous des images (versets 3 � 6).
  • Enfin les �glises romaine et luth�rienne, � l�exemple de saint Augustin, r�unissent l�allocution du verset 2 et les deux d�fenses qui suivent, versets 3 � 6, en un seul commandement et pour retrouver le nombre 10 divisent le verset 17, d�apr�s les deux?: Tu ne convoiteras point, en deux commandements distincts, le neuvi�me et le dixi�me.

Le but de cette derni�re r�partition des dix paroles a �t� d�obtenir, d�un c�t�, le nombre 3, qui est cens� rappeler la Trinit�, pour les commandements qui se rapportent � Dieu, et, de l�autre, le nombre 7, rappelant la totalit�, pour les commandements qui se rapportent aux hommes. Mais cette division en deux du commandement qui se rapporte � la convoitise, est tr�s peu naturelle et la r�union de la d�fense du verset 3 et de celle des versets 4 � 6 en un seul commandement est contraire � de nombreux passages, qui prouvent que la d�fense d�adorer un autre Dieu que l��ternel ne se rapporte point au m�me p�ch� que celle de l�adorer sous des images. C�est ce que fait voir l�histoire du veau d�or, qui n��tait point destin� � repr�senter un autre Dieu que J�hova (Exode�32.5)?; par ce culte Isra�l transgressait la d�fense des versets 4 � 6, non celle du verset 3?; comparez �galement Juges�8.27 et surtout 1�Rois�12.28?; 1�Rois�15.30 et ailleurs, o� le p�ch� de J�roboam (les veaux d�or) est express�ment distingu� du p�ch� d�Achab et de J�zabel (Baal et Astart�). Cette consid�ration exclut �galement le second mode de r�partition que nous avons expos�, celui des �coles juives. Nous nous rattachons par cons�quent sans h�siter au premier.

D�apr�s celui-ci, la premi�re partie du D�calogue contient, apr�s une courte introduction (verset 2), cinq commandements qui rappellent le respect d� � Dieu et � tout ce qui lui appartient?: sa personne, son culte, son nom, son jour, enfin ses repr�sentants (les parents). Sans doute le cinqui�me commandement pourrait �tre rattach� aussi � la seconde partie du D�calogue, qui renferme les devoirs r�sultant du respect d� aux hommes. Cependant il est �vident que les parents sont � l��gard de leurs enfants autre chose que des �gaux, de simples prochains. Mais si les autres hommes ne sont pas aupr�s de nous les repr�sentants de Dieu dans le sens o� le sont nos parents, ils portent n�anmoins l�image de Dieu, et, comme tels, ils ont droit aussi avec tout ce qui leur appartient � notre respect. C�est ce que d�veloppe la seconde. partie du D�calogue?: respect pour la vie du prochain, pour son foyer domestique, pour ses propri�t�s et pour sa r�putation. Enfin le dixi�me commandement montre que ce respect doit r�gler non seulement la conduite ext�rieure, mais encore les sentiments du c�ur. Cette dixi�me parole renferme pour ainsi dire la transition de la loi � l��vangile?; car l�exp�rience prouvera � Isra�l que la convoitise ne peut �tre extirp�e que par l�Esprit, r�g�n�rateur dont la communication est r�serv�e � une alliance sup�rieure.

La vie d�un peuple comprend trois domaines principaux?: la vie religieuse avec le culte qui en est la manifestation?; la vie de famille et la vie sociale. Le D�calogue r�gle, sommairement la vie isra�lite sous ces trois rapports?:

  • la vie religieuse et le culte dans les quatre premiers commandements
  • la vie de famille dans le cinqui�me
  • la vie sociale dans les cinq derniers
Ainsi, partant du principe le plus �lev�, Dieu, le D�calogue descend � travers ces trois sph�res jusqu�au point le plus profond et le plus personnel, le p�ch� � d�truire dans le c�ur de chaque individu.

Par le fait qu�il r�gle de la sorte la vie isra�lite dans ses diverses sph�res, le D�calogue se trouve renfermer la quintessence de la loi tout enti�re. Tous les d�veloppements subs�quents qui formeront l�ensemble du code, renfermeront �galement ces trois sortes d��l�ments?: religieux (et moraux), civils et rituels. La loi du sabbat dans le D�calogue est le centre de toute la loi c�r�moniale?; le premier et le dixi�me commandement renferment en principe toute la loi religieuse et morale?; enfin les commandements relatifs au respect du prochain sont la base du droit social. Ces trois sortes d��l�ments �taient r�clam�s par la destination d�Isra�l. L��l�ment religieux, en unissant chaque individu � Dieu, formait le lien entre tous les membres de la communaut� isra�lite. Les lois rituelles s�paraient profond�ment ce peuple de tous les autres. L��l�ment civil en faisait un peuple civilis�, marchant de pair avec tous les autres. C��taient donc bien l� les conditions de l��ducation d�un peuple qui, tout en �tant le peuple particulier de Dieu, grandissait en vue d�une mission universelle.

Il est difficile de savoir comment ces dix paroles �taient r�parties entre les deux tables de pierre sur lesquelles elles furent grav�es?; car il y a une si grande disproportion entre la longueur des cinq premiers commandements et celle des cinq derniers que l�on ne peut se repr�senter ceux-l� grav�s sur une table, ceux-ci sur l�autre. On a suppos� que les cinq premiers sous leur forme primitive n��taient pas plus longs que les cinq derniers?; les consid�rants et les d�veloppements qu�ils renferment aujourd�hui ne seraient ainsi que des adjonctions post�rieures. Mais on ne saurait comprendre quel homme aurait eu plus tard assez d�autorit� pour imposer au peuple et faire recevoir de lui comme divines de semblables amplifications. Il est plus simple de penser que la premi�re table renfermait seulement nos trois premiers commandements et la seconde les sept derniers (depuis celui du sabbat), ce qui donne deux parties d��tendue � peu pr�s �gales.

Nous trouvons dans le Deut�ronome chapitre 5, une r�p�tition du D�calogue. Elle pr�sente plusieurs changements dont deux surtout sont importants?: Le repos � accorder aux serviteurs et aux animaux domestiques, le jour du sabbat, est motiv� par le souvenir que doit garder le peuple de son affranchissement du dur travail auquel il �tait assujetti en �gypte. Dans le dixi�me commandement, Mo�se, au lieu de dire comme il est �crit dans l�Exode?: Tu ne convoiteras point la maison de ton prochain, puis?: Tu ne convoiteras point la femme� intervertit l�ordre de ces deux d�fenses. Nous examinerons avec soin ces modifications.

Le don de ces deux tables grav�es par le doigt de Dieu lui-m�me est l�un des miracles les plus surprenants que pr�sente l�histoire sainte. Nulle part peut-�tre la supposition d�un �l�ment l�gendaire ne pourrait se pr�senter � l�esprit plus facilement. Mais il y a une circonstance qui suffit � �carter toute id�e de ce genre?; c�est que le r�cit du plus grand p�ch� qui soit reproch� � Isra�l est �troitement li� � celui de ce don divin. Il faudrait faire aussi de toute l�histoire du veau d�or une pure l�gende, si l�on traitait de la sorte le r�cit des tables de pierre bris�es par Mo�se � cause de ce p�ch� et remplac�es apr�s le pardon de Dieu. Mais sans une base historique comment se serait form�e une l�gende qui fait jouer � tout le peuple et � Aaron lui-m�me, le futur grand-sacrificateur, un r�le si criminel et si s�v�rement puni??

Verset 2

Les premiers mots sont une introduction non seulement au commandement suivant, mais � tout le D�calogue?; ils seront r�p�t�s plus tard � l�occasion de divers commandements particuliers. On peut traduire de deux mani�res?: ou en faisant du mot l��ternel (Jahv�) une partie du sujet?: Moi, l��ternel, je suis ton Dieu?; c�est-�-dire?: Moi, l��tre absolu, de qui tout d�pend, je suis ton Dieu particulier?; je t�appartiens, comme toi � moi?; ou bien l�on peut joindre le mot l��ternel � l�attribut?: Je suis l��ternel ton Dieu � Ce dernier sens parait exig� par le verset 5, o� se retrouve la m�me formule et o� elle doit certainement �tre traduite de cette mani�re. Le sens est donc?: Moi qui te parle, je suis l��tre des �tres, qui condescends � �tre ton Dieu et qui en cette qualit� r�clame de toi ob�issance.

En m�me temps que Dieu rappelle au peuple sa souverainet� universelle et particuli�re, il lui facilite la soumission en �veillant dans son c�ur le sentiment de la reconnaissance par le souvenir de la d�livrance signal�e qu�il vient d�op�rer en sa faveur. Dieu parle � Isra�l � la seconde personne du singulier?; tout le peuple est � ses yeux une personne morale.

Verset 3

Le premier commandement

Dieu d�fend d�adorer une autre divinit� que lui, l��ternel. C�est la base de son alliance avec Isra�l?: tout polyth�isme est par l� exclu. Cette d�fense r�sulte d�elle-m�me du sens du nom de J�hova.

Devant ma face. Les mots ainsi traduits sont expliqu�s par plusieurs dans le sens de au-del� de moi, en dehors de moi. Mais l�emploi du terme ma face ne s�explique pas suffisamment dans ce sens et parle plut�t en faveur du sens que nous admettons?: en ma pr�sence?; sous mes yeux?; expression qui correspond � celle-ci?: un Dieu jaloux, dans le second commandement et � celle-ci?: Je n�absoudrai point, dans le troisi�me. L��tre infini discerne tout acte de l�homme, m�me int�rieur et entend toute parole sortant de sa bouche. C�est l� ce qu�implique le nom de Jahv�.

On a suppos� que Dieu voulait seulement d�fendre � Isra�l d�adorer un autre dieu que lui sous ses yeux, c�est-�-dire dans sa propre demeure, le Tabernacle. Mais cette interpr�tation si �troite est exclue par les deux parall�les cit�s, qui supposent l�omnipr�sence et l�omniscience de celui qui parle et par la nature m�me de celui qui s�appelle Jahv�.

Verset 4

Le second commandement

Ce que Dieu interdit ici, ce n�est plus seulement de faire une place � une autre divinit� � c�t� de lui?; c�est de l�adorer lui-m�me sous une forme indigne de lui. La d�fense pr�c�dente maintenait l�unit� de Dieu?; celle-ci sauvegarde sa parfaite spiritualit�. Comme nous l�avons vu, Achab et Manass� p�chaient contre le premier commandement en introduisant le culte de Baal et d�Astart�?; Isra�l et plus tard J�roboam, contre le second, en figurant Dieu sous la forme du veau d�or. Il y avait chez les peuples anciens une tendance presque irr�sistible � repr�senter la divinit� qu�ils adoraient sous une forme mat�rielle et en cons�quence aussi � restreindre son culte � certaines localit�s. Dieu �l�ve la pens�e de son peuple � la hauteur de sa propre nature qui ne peut �tre enferm�e dans aucune forme et limit�e � aucun espace.

Comparez �sa�e�40.18?: � qui comparerez-vous Dieu et quelle image ferez-vous de lui??

Le passage Deut�ronome�4.15 motive cette d�fense par la mani�re m�me en laquelle la loi a �t� donn�e?: Car vous ne vites aucune ressemblance, au jour que l��ternel, votre Dieu, vous parla en Horeb.

On a cru parfois que Dieu d�fendait ici non seulement toute repr�sentation de sa personne comme objet d�adoration, mais en g�n�ral la confection d�une image quelconque, taill�e ou dessin�e. Mais Dieu lui-m�me a voulu qu�on pla��t des ch�rubins taill�s et brod�s dans le Tabernacle et il a ordonn� de fabriquer le serpent d�airain. Ce qui suit au verset 5?: Et tu ne te prosterneras point devant elles, montre suffisamment quel est le sens de ces mots?: Tu ne te feras point d�image taill�e�

Dans les cieux?: les oiseaux et les astres?; sur la terre?: hommes, animaux ou plantes?; sous la terre?: les animaux qui vivent dans les eaux.

Un Dieu jaloux. La jalousie divine est un attribut de son amour. Si Dieu ne veut pas que l�on porte sur un autre l�adoration qui lui appartient � lui seul, c�est que cet acte serait le commencement de la d�gradation et de la corruption de celui-l� m�me qui s�y livrerait?; comparez Romains�1.21-32

Les crimes des p�res sur les fils. Il n�est point dit que Dieu punisse les p�res en la personne des fils?; mais qu�il punit leurs crimes jusque sur leurs fils?; comparez Exode�34.7?; J�r�mie�32.18. Ces mots �noncent l�une des grandes lois du gouvernement divin dont toute l�histoire est l�illustration. Dans la vie des peuples et des familles l�on ne voit que rarement l�impi�t� et l�immoralit� des p�res punies d�s la premi�re g�n�ration?; ce n�est que lorsque le mal a m�ri pendant plusieurs g�n�rations qu�il porte ses fruits amers et aboutit � la catastrophe.

Pour ceux qui me ha�ssent. Si l�on applique ces mots uniquement aux p�res, l�on doit restreindre l�id�e du ch�timent qui frappe les fils aux cons�quences terrestres des �garements paternels, cons�quences qui, si les fils viennent � se retourner vers Dieu, se changeront pour eux en salutaires �preuves. Mais si, comme cela est possible, ces mots s�appliquent non seulement aux p�res, mais aussi aux fils, ils impliquent la participation de ceux-ci aux dispositions perverses des premiers. Les fils n�en portent pas moins pour cela le ch�timent des p�ch�s des p�res, puisque l�h�r�dit� des penchants mauvais et les influences de l��ducation et de l�exemple ont contribu� � les �garer, de sorte que, lorsque le jugement �clate, il s�exerce dans une proportion d�termin�e non seulement par les derniers p�ch�s, mais par les p�ch�s pr�c�dents de la race enti�re. C�est cette loi dont J�sus fait une application saisissante au peuple juif dans la parole Luc�11.50?; comparez aussi Romains�2.3-5 et 1�Thessaloniciens�2.15-16.

Il est clair que chaque individu est toujours libre d��chapper, comme l�ont fait, par exemple, les ap�tres et les croyants juifs au temps de J�sus, � cette loi de solidarit�, en rompant avec la disposition impie des p�res. Dans ce sens reste toujours vraie la parole �z�chiel�18.4?: L��me qui p�chera sera celle qui mourra.

Quant � Deut�ronome�24.16?: On ne fera point mourir les p�res pour les enfants, ni les enfants pour les p�res, c�est une r�gle donn�e en vue de la justice humaine.

Jusqu�� mille g�n�rations. D�autres entendent?: jusqu�� des milliers � l��gard ou bien aussi pour l�amour de ceux qui m�aiment.

Mais ce sens n�est pas naturel en face du contraste �vident avec la menace pr�c�dente. Le nombre mille repr�sente une succession ind�finie de g�n�rations et fait contraste avec les trois ou quatre g�n�rations, qui ne repr�sentent qu�une dur�e limit�e.

Si les cons�quences des crimes des p�res atteignent m�me leurs arri�re-petits-enfants, celles de la pi�t� des p�res s��tendent � l�avenir le plus lointain que nous puissions concevoir. Le peuple juif nous offre dans son histoire la preuve �clatante de cette double application de la loi d�h�r�dit�. L�exil de Babylone l�a frapp�, non pour les crimes de la derni�re g�n�ration seulement, mais pour ceux qu�avait accumul�s toute son histoire ant�rieure (L�vitique�26.39?; 2�Chroniques�36.15-21). Et la b�n�diction qui doit, finir par le ramener un jour � Dieu, � la fin de l��conomie actuelle, repose encore sur l�alliance que Dieu avait trait�e avec les p�res, avec Abraham en particulier?; comparez Mich�e�7.20?; Luc�1.54-55, Luc�1.73 et surtout Romains�11.28-29. Combien de fois n�est-il pas dit dans l�histoire des Rois que Dieu a �pargn�, d�livr�, pour l�amour de David, son serviteur. Comparez encore Deut�ronome�7.9?; Psaumes�115.14

Il faut bien se rappeler que cette menace et cette promesse sont des encouragements et des avertissements adress�s aux p�res, non aux enfants.

Verset 7

Le troisi�me commandement

Le sens litt�ral est?: Tu n��nonceras pas le nom de Dieu pour chose vaine.

L�expression le nom de Dieu renferme pour le peuple tout ce que Dieu lui a r�v�l� de lui-m�me et pour chaque individu tout ce qu�il s�est appropri� de cette r�v�lation. Ce nom est donc pour Isra�l aussi sacr� que Dieu lui-m�me?; il ne doit �tre prononc� en aucune mani�re au service du mal (la vanit�), ni sous la forme du parjure, ni sous celle des formules magiques?; il ne doit pas m�me �tre fait de ce nom un usage l�ger et frivole.

Cette forme de la menace?: n�absoudra point celui qui� est motiv�e par la facilit� avec laquelle on peut se laisser aller � ce genre de p�ch�, qui, n��tant qu�affaire de parole, peut para�tre sans cons�quence. On sait comment les Juifs, pour �viter de profaner le nom sacr�, en sont venus � en bannir compl�tement l�usage sous sa vraie forme.

Verset 8

Le quatri�me commandement (8-11)

On ne peut pas conclure certainement du mot?: Souviens-toi, que l�observation du septi�me jour exist�t d�j� pr�c�demment chez les Juifs. Ils avaient bien l�usage de la semaine (Gen�se�17.12?; Gen�se�21.4?; Gen�se�29.27-28)?; mais de l� ne r�sulte pas qu�ils c�l�brassent d�j� le sabbat. Ce qui se passa � l�occasion du don de la manne put bien pr�parer l�observance sabbatique, mais n�en implique pas l�existence.

Cependant deux faits peuvent conduire � l�id�e qu�un repos hebdomadaire existait d�j� en Isra�l?: d�abord l�emploi dans ce commandement m�me du terme le sabbat, au lieu de celui de septi�me jour?; puis la circonstance que chez les Assyriens, qui c�l�braient le 7e, le 14e, le 21e et le 28e jour de chaque mois, on redoutait, dans chacun de ces septi�mes jours appel�s sabbatu, de commencer un travail quelconque. Il n�est donc pas s�r que le mot?: Souviens-toi, ne rappelle pas une observance d�j� ancienne. Quoiqu�il en soit, cette expression signifie certainement?: N�oublie pas de distinguer ce jour-l� des autres jours pour en faire un sabbat, c�est-�-dire un jour de compl�te cessation du travail.

Pour le sanctifier?: non seulement pour te reposer, mais pour le consacrer � Dieu.

Tu ne feras aucun ouvrage. � l��gard d�autres jours de f�te, Dieu interdit les travaux p�nibles (L�vitique�23.7)?; � l��gard du sabbat, il d�fend tout travail quelconque?: non seulement des travaux comme ceux de labourer (Exode�34.21), de fouler au pressoir (N�h�mie�13.15), de porter des fardeaux (J�r�mie�17.21), de faire du commerce (N�h�mie�13.16?; Amos�8.5), mais m�me l�acte de ramasser du bois mort (Nombres�15.32 et suivants) et de faire du feu dans les maisons (Exode�35.3). Du reste la loi ne pr�cise pas davantage, laissant au peuple le soin d�appliquer cette prescription.

On conna�t par le Nouveau Testament et par le Talmud les subtilit�s dans lesquelles les rabbins sont tomb�s � cet �gard.

Ni toi, ni ton fils� Ce repos doit �tre g�n�ral, non seulement quant aux travaux, mais aussi quant aux personnes. Il doit s��tendre m�me aux animaux, qui participent au travail journalier et aux esclaves. Nous savons que les Romains avaient aussi des jours de repos (feri�) pour les esclaves et pour les b�tes de somme.

Dans tes portes. Il ne s�agit pas des portes des tentes ou des maisons?; le mot employ� ne peut d�signer que celles des villes. Le sens est donc?: dans l�enceinte des endroits que tu habites.

Car l��ternel a fait� Comparez Gen�se�2.2 et suivants. Ces mots prouvent que la tradition du r�cit de la cr�ation �tait vivante dans l�esprit du peuple. Comme Dieu, apr�s avoir achev� son �uvre, en a fait l�objet de sa contemplation et l�a b�nie en b�nissant le jour du repos qui en fut le couronnement, ainsi, dans la vie laborieuse de l�homme, chaque semaine doit �tre une �tape qui reproduise en petit la grande semaine de la cr�ation et qui aboutisse, comme celle-ci, � un jour de recueillement, de cons�cration et de b�n�diction renouvel�e.

Dans la parole Deut�ronome�5.14-15, Mo�se donne � ce commandement un autre consid�rant?: Afin que ton serviteur et ta servante se reposent comme toi et que tu te souviennes que tu as aussi �t� esclave au pays d��gypte et que l��ternel ton Dieu t�en a fait sortir.

Par le repos sabbatique chaque Isra�lite doit donc associer les �trangers, les esclaves, � la joie de la d�livrance que Dieu lui a accord�e � lui-m�me par le fait de la sortie d��gypte, de la maison de servitude. Il est �vident que ce consid�rant humanitaire n�exprime pas le motif premier du commandement?; mais il n�est point en contradiction avec le motif d�ordre religieux donn� dans l�Exode. Le Deut�ronome lui-m�me fait allusion � celui-ci dans ces mots du verset 14?: le repos de l��ternel ton Dieu.

Le motif nouveau que d�veloppe sp�cialement le Deut�ronome est conforme � la tendance g�n�rale de ce livre qui est de cultiver dans le c�ur d�Isra�l les sentiments d��quit�, d�humanit� et de bienveillance envers tous les hommes et de compl�ter ainsi ce qui n��tait pas express�ment indiqu� par la lettre de la loi. On ne peut douter d�ailleurs que la forme du Deut�ronome ne soit post�rieure � celle de l�Exode, quand dans ce livre m�me on lit ces mots (verset 12)?: Garde le jour du repos selon que l��ternel ton Dieu te l�a command�.

La loi du sabbat est le seul commandement rituel du D�calogue. Ce fait suffit � montrer sa grande importance; c�est autour de cette institution comme centre que se grouperont toutes les autres prescriptions c�r�moniales qui constitueront le culte de l��ternel. Aussi ce commandement est-il r�p�t� � plusieurs reprises (Exode�23.12?; Exode�35.2?; L�vitique�19.3?; L�vitique�19.30�; L�vitique�23.3?; L�vitique�26.2. Dans Exode�31.12-17, le sabbat est appel� un signe de l�alliance entre Dieu et les fils d�Isra�l � perp�tuit�.

Ce que fut l�arc-en-ciel dans l�alliance contract�e avec No�, la circoncision dans l�alliance patriarcale, ce que sera le bapt�me dans l�alliance nouvelle, l�institution du sabbat l�a �t� dans l�alliance l�gale.

C�est sur ce terme de septi�me jour que s�appuient ceux qui portent le nom de Sabbatistes et qui pr�tendent ramener l��glise � l�observation du samedi. Mais il faut consid�rer?:

  1. que J�sus a dit?: Le Fils de l�homme est ma�tre m�me du sabbat (Marc�2.28); par cons�quent ma�tre de l�abroger, � plus forte raison d�en changer le jour.
  2. que la substitution du premier jour au septi�me a eu lieu � l��poque et sous les yeux des ap�tres?; car elle �tait consomm�e avant la mort de Jean, comme le montre le terme de jour du Seigneur ou jour dominical, employ� Apocalypse�1.10 et dans tous les temps subs�quents (voir les P�res du deuxi�me si�cle) pour d�signer le premier jour de la semaine.
C�est certainement l�ap�tre Paul qui, en enseignant l�abolition de la loi, a mis les �glises fond�es par lui chez les pa�ens sur la voie de cette substitution. Dans les �p�tres aux Galates (Galates�4.10) et aux Colossiens (Colossiens�2.16), il insiste sur la pleine libert� des croyants � l��gard des f�tes juives, dans lesquelles il range express�ment les sabbats. Et comme, par le fait de la r�surrection du Seigneur et de ses premi�res apparitions, le premier jour de la semaine avait pris dans la conscience de l��glise une importance toute particuli�re, tellement que ce jour �tait devenu celui des r�unions de culte (Actes�20.7?; comparez 1�Corinthiens�16.2), le caract�re du repos sabbatique se rattacha tout naturellement ce jour.

L�obligation du repos hebdomadaire ne, repose donc plus pour nous sur le quatri�me commandement qui, ainsi que tout ce qui est sp�cialement juif dans la loi, a �t� aboli par la venue du Messie (Romains�10.4), mais sur l�institution divine rapport�e Gen�se�2.3 et confirm�e par Marc�2.27?: Le sabbat a �t� fait pour l�homme, pour tout homme donc et non pour le juif seulement. Mais de m�me que le septi�me jour �tait le monument de la cr�ation achev�e, le premier y a �t� substitu� comme m�morial de la nouvelle cr�ation inaugur�e par la r�surrection de J�sus-Christ. L�un �tait le repos apr�s le travail achev�, l�autre est le repos en Dieu pr�parant l�accomplissement de la t�che nouvelle. Si l��glise avait besoin d�un texte expr�s pour autoriser ce changement, elle le trouverait dans la parole de J�r�mie�31.34 et suivants, o� il annonce une alliance nouvelle qui, � la loi de Sina� grav�e sur les tables de pierre, substituera la loi �crite par le Saint-Esprit dans les c�urs des p�cheurs pardonn�s.

Verset 12

Le cinqui�me commandement

Honore. Ce terme attribue aux parents une position de sup�riorit� analogue � celle de Dieu?; il comprend de plus que l�amour qui n�a pas besoin d��tre sp�cialement mentionn�, le respect, ainsi que les �gards et les soins qui en d�coulent (comparez Exode�21.17?; L�vitique�20.9?; le cas d�crit Deut�ronome�21.18 et suivants nous montre la peine de mort attach�e � la violation de ce commandement).

Afin que tes jours� Les expressions ton p�re, ta m�re, n�emp�chent pas que, de m�me que les autres commandements, celui-ci ne soit adress� � Isra�l comme personne morale unique et que, par cons�quent, cette promesse ne s�applique au peuple dans son ensemble?: Dieu lui promet que, si ce commandement est observ� chez lui, il sera maintenu et prosp�rera dans la terre de Canaan, que son Dieu va lui donner. Le respect filial est l�une des conditions essentielles de la stabilit� des nations. L��criture montre parfois cette loi appliqu�e aussi aux familles et m�me aux individus (comparez J�r�mie�35.18-19 et Proverbes�3.1-2).

Verset 13

Le sixi�me commandement

Le bien le plus pr�cieux pour l�homme, celui de la possession duquel d�pend la jouissance de tous les autres, c�est la vie. Les psalmistes l�appellent quelquefois?: mon unique. Le meurtre �tait d�j� condamn� dans le r�cit d�Abel et de Ca�n et dans la r�v�lation de Dieu � No� Gen�se�9.6. Eteindre une lumi�re que Dieu a allum�e, c�est un crime contre Dieu lui-m�me. Il n�est parl� ici que du meurtre accompli avec intention. Voir ce qui concerne le meurtre par accident Nombres�35.22 et suivants.

Verset 14

Le septi�me commandement

Apr�s la vie, le bien le plus pr�cieux de l�homme est son foyer domestique et sa femme qui en est le centre (Proverbes�12.4?; Proverbes�31.10). L�adult�re est � la vie de famille ce que le meurtre est � la vie individuelle. Aussi la loi y attache-t-elle la peine de mort, comme au meurtre (L�vitique�20.10?; Deut�ronome�22.22-24).

Verset 15

Le huiti�me commandement

La vie de famille repose sur la propri�t�?: attaquer celle-ci, c�est porter atteinte � celle-l�. Les adversaires de l�une deviennent ordinairement ceux de l�autre. Il est clair que ce commandement exclut non pas seulement le vol � main arm�e, mais toute esp�ce d�acte par lequel nous portons injustement atteinte � la propri�t� du prochain.

Verset 16

Le neuvi�me commandement

La bonne r�putation vaut mieux que la richesse, est-il dit (Proverbes�22.4). Enlever � un homme son honneur, est chose pire encore que de le d�pouiller de son avoir. Les termes du commandement se rapportent proprement aux faux t�moignages rendus devant les juges, mais ils n�excluent pas l�application plus g�n�rale � toute d�claration qui peut nuire � la bonne r�putation du prochain (comparez Exode�23.1).

Ces quatre derniers commandements caract�risent le p�ch� par ses manifestations ext�rieures les plus grossi�res?; on comprendra pourquoi si l�on se rappelle que le D�calogue devait �tre la base non seulement de la vie religieuse et morale, mais de la vie sociale et de la l�gislation d�Isra�l. Cependant pour que le caract�re tr�s ext�rieur de ces commandements ne porte pas atteinte � l�appr�ciation vraiment morale du p�ch�, le D�calogue se termine par une parole qui poursuit le mal jusqu�� sa racine, dans les derni�res profondeurs de l��me. La convoitise, le d�sir d�avoir et de jouir, est le principe de la violation de tous les commandements pr�c�dents?; elle a �t� celui du p�ch� lui-m�me compris comme violation de la loi (Gen�se 3), parce qu�elle est elle-m�me p�ch�, r�volte contre la volont� divine.

Verset 17

Le dixi�me commandement

Les l�gislateurs humains ont dit?: Tu ne tueras point?; tu ne d�roberas point. Mais aucun n�a dit, ni n�a pu dire?: Tu ne convoiteras point. La loi de Dieu seule peut parler ainsi.

Dans l��num�ration des objets de la convoitise, la maison est plac�e en t�te et nomm�e � part. C�est que, dans l�intuition tout � fait antique, ce mot comprend tout ce qui appartient � l�homme, m�me sa femme et ses enfants. Les termes suivants ne sont donc que l��num�ration de toutes les choses contenues dans le premier. Dans le Deut�ronome, chapitre 5 o� les commandements sont reproduits avec une grande libert� et � un point de vue plut�t humain que strictement l�gal, c�est la femme qui, au verset 21, est mise en t�te, soit en tant que bien principal, soit parce que c�est celui qui devient l�objet de la convoitise la plus grave et la plus coupable. Le terme de maison employ� l� est pris dans un sens un peu plus restreint que dans l�Exode.

Verset 18

Versets 20.18 � chapitre 23 � Lois compl�mentaires de la loi fondamentale

Conclusion de la promulgation du D�calogue (18-26)

Dans ce passage est d�crite d�abord l�impression produite sur le peuple par la voix de l��ternel (versets 18 � 21)?; puis Dieu insiste encore une fois par la bouche de Mo�se sur le point fondamental de la loi qu�il vient de proclamer, la relation d�Isra�l avec lui, et, pr�alablement � la construction du Tabernacle et � l�organisation d�finitive du culte, il lui donne quelques directions pour que le culte qui doit lui �tre rendu d�s ce moment ne se transforme pas en une offense � sa saintet� (versets 22 � 26).

Tout le peuple voyait?: la crainte qu�ils �prouvaient provenait de ce sentiment, profond�ment grav� dans le c�ur des anciens H�breux, que nul ne peut voir Dieu et vivre?; c�est ce qui r�sulte des mots?: de peur que nous ne mourions (verset 19). Sans doute, Dieu ne s��tait pas montr� � eux d�une mani�re visible, mais ils entendaient sa voix, ils sentaient qu�il �tait l�, et cela, suffisait pour les faire trembler de ne pouvoir subsister en sa pr�sence (comparez Luc�5.8).

Verset 20

Et Mo�se dit au peuple� Dieu ne voit point avec d�plaisir cette crainte profonde et respectueuse qui s�est empar�e du peuple. C�est pr�cis�ment pour produire ce sentiment qu�il s�est entour� en cette circonstance solennelle de toutes ces manifestations redoutables. La salisfaction divine s�exprime clairement dans les mots suivants?; elle ressort �galement du r�cit de cette m�me sc�ne Deut�ronome�5.25-33, particuli�rement de ces mots?: Oh?! S�ils avaient toujours le m�me c�ur pour me craindre et pour garder mes commandements (verset 29). L��ternel agr�e donc la demande du peuple, de ne plus communiquer directement avec lui, puisqu�en effet Isra�l n�est point encore apte � occuper une telle position?; et d�s ce moment, il ne lui parle plus que par l�interm�diaire de Mo�se.

Ne craignez point?: car ce n�est point pour vous faire mourir que je suis venu.

Pour vous mettre � l��preuve?: comparez Deut�ronome�8.2. Dieu a voulu voir si la vraie crainte religieuse, qui est la base de l�ob�issance, r�sulterait chez le peuple de cette grande manifestation, destin�e � la lui inculquer?; il est r�joui de voir que ce r�sultat soit obtenu.

Verset 22

Vous avez vu vous-m�mes� Dieu tire ici le r�sultat pratique de toute la sc�ne qui vient de se passer. Dieu a parl� du haut du ciel?; il est donc bien l��tre tout-puissant, incomparablement grand, qui seul m�rite l�adoration et toute image par laquelle on chercherait � le repr�senter serait un outrage � sa majest�.

Verset 24

Le rejet de la main de l�homme pour repr�senter un tel Dieu s��tend jusqu�� la confection de l�autel sur lequel on lui pr�sente les sacrifices et les offrandes.

Un autel de terre, ou bien aussi, d�apr�s verset 25, de pierres brutes sur lesquelles le fer n�a point pass�?; c�est-�-dire que les mat�riaux de l�autel doivent �tre employ�s � l��tat de nature, afin d��tre une repr�sentation et comme un abr�g� de cette portion de l�univers qu�habite l�adorateur. Dieu a parl� du haut du ciel o� il habite?; l�autel, au moyen duquel Isra�l l�honore, doit �tre le symbole de la terre m�me d�o� monte le culte.

Il n�y a pas dans cette prescription contradiction avec l�ordre de se servir d�airain et de bois dans la construction de l�autel des holocaustes (Exode�27.1); car l�autel lui-m�me devait �tre form� de terre ou de pierres non taill�es?; les mat�riaux travaill�s � la main n�en �taient que le cadre.

En quelque lieu que je fasse souvenir de mon nom. Ces mots ne doivent pas �tre rattach�s grammaticalement � ce qui pr�c�de?; car cet appendice rendrait la phrase lourde et tra�nante et la proposition suivante aurait quelque chose de brusque. Ces mots am�nent et expliquent la promesse qui suit?: Partout o��, si tu m�adores en ce lieu-l�, je viendrai et b�nirai.

Dieu fait souvenir de son nom chaque fois qu�il ajoute une nouvelle r�v�lation � celles qu�il a d�j� donn�es de sa personne. Le sens de la promesse est donc celui-ci?: Ce n�est pas seulement ici � Sina�, la montagne de Dieu, que je m�approcherai de toi pour te b�nir. C�est en tout lieu o�, � la suite d�une manifestation de ma part, tu m��l�veras un autel et m�offriras ton sacrifice et ton culte.

Il est enti�rement faux d�interpr�ter ces mots, comme on l�a fait, en disant?: Partout o� l�on me consacrera un lieu de culte, comme si Dieu autorisait le peuple � lui �riger des autels partout o� il le trouvera bon pourvu que ce soit � lui qu�ils soient consacr�s. On oublie que le mot h�breu hizkir?: faire souvenir, aussi bien que la premi�re personne?: Je, impliquent une manifestation de Dieu lui-m�me qui rendra saint l�endroit o� elle aura eu lieu (Exode�3.5) et l�gitimera par l� l��tablissement d�un autel. C�est ainsi qu�� c�t� de l�autel des holocaustes, �rig� dans le Tabernacle, nous voyons, au temps des Juges, G�d�on �lever un autel et Manoah offrir un sacrifice (Juges 6 et 13), ainsi qu�autrefois Jacob � B�thel (Gen�se�35.1), � la suite d�une manifestation divine. On a aussi entendu ces mots dans ce sens?: Partout o� se fixera mon Tabernacle, vous m��l�verez un pareil autel� et je vous b�nirai l�.

Mais les termes du texte n�ont pas ce sens et il n��tait point n�cessaire de b�tir � chaque campement un nouvel autel. Pendant des si�cles, on a us� en Isra�l et � bon droit, de cette autorisation express�ment accord�e ici d��tablir un autel et d�offrir un sacrifice dans les endroits consacr�s par une manifestation de l��ternel. Il n�y a rien de commun entre cet usage et le culte des hauts-lieux, toujours bl�m� dans l��criture.

Verset 26

Tu ne monteras point � mon autel� Ce qui peut signifier que l�autel devra �tre construit � niveau du sol, pour que l�officiant ne soit point oblig� d�y monter?; ou bien que, l�autel �tant suppos� �rig� au-dessus du sol, l�officiant devra y monter par une rampe, non par des degr�s. Le second sens est �videmment plus naturel, puisque la d�fense ne porte pas sur l�acte de monter, mais sur celui de monter par des degr�s. Comparez d�ailleurs L�vitique�9.22

Sans doute, plus tard, lorsque l�autel des holocaustes eut pris dans le temple de Salomon des proportions beaucoup plus consid�rables que celles de l�autel primitif, on fut oblig� de construire des degr�s pour y monter (2�Chroniques�4.1?; �z�chiel�43.17)?; mais la profanation que Dieu veut ici pr�venir �tait emp�ch�e alors par une pr�caution ordonn�e plus tard?: le v�tement de dessous dont le sacrificateur devait se v�tir chaque fois qu�il s�approchait de l�autel (Exode�28.12-13). Du reste, Dieu s�adresse ici non seulement au sacrificateur, mais aussi � tout Isra�lite que les circonstances peuvent appeler � �riger un autel et � y sacrifier.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 20". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/exodus-20.html.