Bible Commentaries
Exode 25

La Bible Annotée de NeuchâtelLa Bible Annotée de Neuchâtel

versets 1-40

Plan du commentaire biblique de Exode 25

Chapitres 25 � 31

Maintenant que la charte est convenue et l�alliance trait�e, Isra�l doit pr�parer le domicile que l��ternel viendra habiter au milieu de son peuple. Mais cette demeure, o� le Souverain manifestera sa pr�sence et fera conna�tre ses volont�s, lui seul peut en indiquer le plan?; et c�est l� le but du nouveau s�jour que Mo�se est appel� � faire aupr�s de lui sur la montagne.

Le domicile divin sera une tente?; car l��ternel partagera le mode d�habitation actuel de son peuple. Cette tente est ordinairement appel�e le Tabernacle ou la Tente d�assignation (par exemple Exode�29.1), parce que c��tait l� que l��ternel assignait Mo�se quand il avait quelque communication � lui faire. Elle est appel�e aussi la demeure du t�moignage (par exemple Exode�38.21), parce que c�est l� qu��taient d�pos�es les tables de la loi, monument authentique de la volont� divine.

Dans les chapitres 25 � 31 nous trouvons?:

  1. l�invitation que Dieu adresse � son peuple de lui apporter des dons volontaires pour la construction de sa demeure (Exode�25.1-9). Puis est d�crite la demeure elle-m�me avec les objets qu�elle doit contenir. Et d�abord?:
  2. les trois meubles principaux?: l�arche de l�alliance avec le propitiatoire, la table des pains et le cand�labre (versets 10 � 40)
  3. le Tabernacle lui-m�me avec ses tentures, sa charpente et ses deux compartiments (chapitre 26)
  4. l�autel des holocaustes avec la cour ext�rieure ou parvis (chapitre 27)
  5. les v�tements du grand sacrificateur et de ses fils, les sacrificateurs et le mode de leur cons�cration � la charge du sacerdoce (chapitres 28 et 29)
  6. l�autel des parfums?; cette ordonnance est suivie de quelques autres relatives au tribut du sanctuaire � la cuve d�airain dans le parvis, � la composition ainsi qu�� l�emploi de l�huile sainte et aussi de l�encens pour l�autel des parfums (chapitre 30)
  7. nous trouvons l�indication des ouvriers capables d�ex�cuter un tel travail et les promesses qui leur sont faites (Exode�31.1-11)
  8. le tout se termine par un appendice sur la loi du sabbat et par le r�cit de la remise des tables du D�calogue entre les mains de Mo�se (versets 12 � 18)

Nous nous r�servons d�examiner, en terminant cette partie, les questions g�n�rales qu�elle soul�ve.

Verset 1

Invitation � offrir des dons volontaires (1-9)

Verset 2

C�est un honneur que Dieu fait � son peuple que de l�appeler � fournir lui-m�me les mat�riaux pr�cieux�qui doivent entrer dans la construction de sa demeure et servir au culte qui y sera rendu.

Verset 3

Les Isra�lites avaient emport� d��gypte tous ces objets pr�cieux, soit comme leur propri�t� acquise pendant les longs si�cles qu�ils avaient pass�s dans ce pays, soit comme dons re�us des �gyptiens au moment de leur d�part (Exode�12.35). Peut-�tre pouvaient-ils aussi se procurer divers objets en trafiquant avec les tribus du d�sert et les caravanes qui le traversaient.

L�or. Ce m�tal provenait en abondance de la Nubie, de la cha�ne orientale d��gypte et du sud de l�Arabie?; l�argent �galement, ainsi que de l�Espagne, d�o� le rapportaient les vaisseaux ph�niciens. L�airain ou bronze �tait form� d�un m�lange de cuivre (richement fourni par les mines de la presqu��le du Sina�) et d��tain.

Verset 4

La pourpre?: �toffe teinte avec la couleur tir�e de la coquille connue, qui se trouve dans la M�diterran�e.

Lin blanc. L��pith�te blanc doit �tre ajout�e en fran�ais, parce que le mot h�breu implique toujours cette couleur.

Poil de ch�vre. Les tentes des Arabes et des nomades de l�Orient �taient et sont encore faites de cette mati�re.

Verset 5

Peaux de dauphin. Le mot h�breu d�signe sp�cialement un genre de dauphin qui se trouve dans la mer Rouge, qui atteint une longueur de trois m�tres et qui se nomme manati. Sa peau est tr�s r�sistante et les Arabes s�en servent encore maintenant pour fabriquer leurs sandales.

Bois d�acacia?: l�acacia arabica, qui cro�t en Arabie et en �gypte et qui est tout diff�rent de notre acacia ordinaire. Il est d�une taille �lanc�e et son bois se distingue par sa duret�.

Verset 6

Sur la composition de cette huile, voir Exode�30.23-25

Verset 7

Pierre d�onyx?: voir Gen�se�2.12. Comparez Exode�35.27

Verset 8

Il r�sulte de l� que Dieu ne se contenta pas de donner de vive voix � Mo�se la description du Tabernacle et de ce qu�il devait renfermer, mais qu�il lui en montra aussi un mod�le.

Sur le z�le avec lequel le peuple r�pondit � l�appel de l��ternel, voir Exode�36.6-7

Verset 10

Les trois principaux meubles du sanctuaire (10-40)

Versets 10 � 22 � L�arche de l�alliance, avec le propitiatoire

Il est naturel que la description commence par l�objet qui, moralement parlant, �tait le centre du sanctuaire. C��tait au-dessus de l�arche que l��ternel �tait cens� r�sider?; c�est de l� que partait sa voix quand il s�entretenait avec Mo�se comme un ami avec son ami (Exode�33.11).

L�arche n��tait pas l� pour le Tabernacle, mais le Tabernacle �tait l� pour l�arche. Si le Tabernacle figurait la demeure de J�hova, l�arche �tait comme le marchepied de son tr�ne c�leste (Psaumes�99.5?; Psaumes�132.7?; 1�Chroniques�28.2). Elle est appel�e l�arche du t�moignage (Exode�30.6) parce qu�elle renfermait les tables de la loi?; et aussi l�arche de Dieu, l�arche de l��ternel (1�Samuel�3.3?; Josu�7.6), l�arche de la force de l��ternel (Psaumes�132.8)?; le plus souvent l�arche de l�alliance. C��tait une caisse en bois d�acacia, de 120 cm de long sur 72 cm de large et de haut, enti�rement rev�tue d�or sans alliage, destin�e � renfermer uniquement les deux tables du D�calogue. Il est aussi parl� d�arches saintes dans lesquelles les �gyptiens, les Etrusques, les Grecs, les Troyens enfermaient les images de leurs divinit�s ou des objets de culte. Ainsi les �gyptiens, au jour du deuil d�Osiris, portaient en procession l�image de ce dieu, du temple d�Isis � la mer, dans la caisse sainte. Mais ce rapprochement m�me montre toute la distance qui s�pare une telle religion de celle du Dieu qui tr�ne invisiblement au-dessus de l�arche et manifeste de l� sa volont� toute-puissante. Les deux tables de la loi, qui seules remplissent cette arche, rappellent ce mot du psalmiste?: La justice et le jugement sont la base de son tr�ne (Psaumes�97.2).

Verset 11

Une guirlande. On ne sait pas si elle �tait plac�e � mi-hauteur ou � la partie sup�rieure de l�arche dont elle faisait le tour.

Verset 12

� ses quatre pieds. Les pieds de l�arche ne sont mentionn�s nulle part ailleurs et nous en ignorons la forme. Voir figure.

Quatre boucles d�or?: pour y passer les barres au moyen desquelles on portait l�arche (versets 13 et 14). Ces boucles devaient �tre plac�es pr�s des pieds de l�arche, afin que celle-ci domin�t de toute sa hauteur la t�te des porteurs, comme lorsqu�on porte le tr�ne d�un souverain.

Verset 15

Au moyen de cet arrangement, ceux qui �taient charg�s de porter l�arche pouvaient le faire sans la toucher?; comparez Nombres�4.15?; 1�Samuel�6.19?; 2�Samuel�6.6-7. Sans doute Nombres�4.6 para�t impliquer que les barres �taient � ce moment-l� retir�es. Peut-�tre l�expression mettre les barres signifie-t-elle simplement les mettre en ordre en vue du d�part?; ou peut-�tre avait-il �t� n�cessaire de les enlever momentan�ment, parce qu�elles g�naient lorsqu�il fallut emballer l�arche (versets 5 et 6).

Verset 16

L�arche n�avait d�autre but que celui de renfermer et de conserver les tables de la loi?; de l� son nom d�arche du t�moignage (verset 22?; Exode�30.6, etc.). C�est pourquoi, au lieu de dire?: devant l�arche, on dit parfois?: devant le t�moignage?; par exemple Exode�30.36.

Verset 17

Sur l�arche reposait une plaque d�or massif, de m�me longueur et largeur que l�arche, mais dont nous ignorons l��paisseur. Elle portait le nom de capporeth, propitiatoire, nom qui provient de ce qu�au grand jour des expiations c��tait sur cette plaque d�or que le grand sacrificateur faisait aspersion du sang de la victime offerte pour le peuple, afin de lui concilier de nouveau la faveur de Dieu (L�vitique�16.14).

Certains interpr�tes ont contest� l�exactitude de cette signification et pr�tendu que le mot h�breu d�signait simplement cet objet comme le couvercle de l�arche. Mais, s�il est vrai que le mot h�breu caphar (d�o� vient capporeth) signifie couvrir au sens mat�riel du mot, cela n�est plus exact quand il s�agit de la forme de ce verbe d�o� est proc�d� le nom h�breu du propitiatoire et dont le sens est toujours?: couvrir moralement?; d�o�?: couvrir le p�ch� pour ne plus le voir, pardonner. Aussi le propitiatoire est-il toujours pr�sent� comme ind�pendant de l�arche et comme plus important que l�arche elle-m�me. Voir verset 22?; 1�Chroniques�28.11, o� le Lieu tr�s saint est appel� la chambre du propitiatoire et non la chambre de l�arche. Que signifierait le nom de chambre du couvercle?? Le propitiatoire �tait moins le couvercle de l�arche que l�arche n��tait la base du propitiatoire. C�est pour cette raison que, tandis que l�arche n��tait que recouverte d�or, le propitiatoire devait �tre d�or massif.

On s�est repr�sent� quelquefois le propitiatoire comme une sorte de dais destin� � prot�ger l�arche?; mais dans ce cas il devrait �tre dit quelque chose des colonnes ou piliers qui auraient soutenu ce dais.

Si les tables de la loi renferm�es dans l�arche t�moignaient hautement contre les p�ch�s du peuple et contre ceux de chaque Isra�lite, le propitiatoire qui recouvrait l�arche, une fois arros� du sang de la victime, rappelait l�expiation et t�moignait plus haut encore du pardon de Dieu.

L�arche avec le propitiatoire �tait un objet de culte si saint que non seulement personne n�osait la toucher, mais que le grand sacrificateur, quand il s�en approchait, en se pr�sentant une fois l�ann�e dans le Lieu tr�s saint, devait commencer par l�envelopper d�une nu�e d�encens qui la d�robait � sa vue?; comparez L�vitique�16.12-13.

Verset 18

Sur les ch�rubins, comparez Gen�se�3.24?; �z�chiel�1.5 (notes). Les d�tails nous manquent sur la forme de ces figures plac�es sur le propitiatoire. Tout ce que nous savons, c�est qu�elles devaient former corps avec lui et en demeurer ins�parables, qu�elles �taient d�or battu, tandis que le propitiatoire �tait d�or massif et qu�elles avaient une face (sans doute la face humaine) et deux ailes.

Les ch�rubins d��z�chiel, qui portent le tr�ne divin, ont chacun quatre ailes et quatre faces (celles du taureau, de l�aigle, du lion et de l�homme). Ceux de l�Apocalypse, les quatre �tres vivants qui entourent le tr�ne, n�ont chacun que l�une des quatre faces des ch�rubins d��z�chiel. Cette diversit� dans la mani�re de les repr�senter ne doit pas nous �tonner, puisque ce sont des �tres purement symboliques, que l�on figure, par cons�quent, dans chaque cas, de la mani�re la plus conforme au r�le qui leur est attribu�. Dans �z�chiel, ils font partie d�un appareil de locomotion destin� � repr�senter sous une forme sensible l�id�e de la toute-science et de la toute-pr�sence divines?; de l� leurs quatre visages au moyen desquels ils voient et se dirigent des quatre c�t�s?; dans l�Apocalypse, o� le tr�ne divin est au repos, une figure aussi compliqu�e n�est plus n�cessaire?; chacun n�a donc qu�une face. Dans les deux cas, ils paraissent repr�senter les forces de la nature, les puissances de la vie inh�rente � la cr�ation visible, en tant qu�elles servent incessamment l��ternel et son �uvre sur la terre.

Dans les ch�rubins du Lieu tr�s saint, c�est plus sp�cialement, la cr�ature consciente d�elle-m�me intelligente et libre (hommes et anges), qui est repr�sent�e dans l�attitude de l�adoration et de la contemplation des perfections divines.

Nous renon�ons � donner une repr�sentation qui serait n�cessairement arbitraire et nous nous bornons � reproduire deux figures trouv�es dans les monuments �gyptiens et qui ne sont probablement pas sans quelque rapport avec les ch�rubins mosa�ques.

Verset 22

C�est ici l�endroit le plus saint des lieux consacr�s au culte isra�lite, parce que c�est celui o� Dieu se manifeste � son peuple et, apr�s lui avoir fait conna�tre sa volont� g�n�rale par les tables de la loi, lui r�v�le ses volont�s particuli�res. C�est pour ainsi dire le lieu de rendez-vous d�Isra�l avec son Dieu.

Verset 23

La table des pains (23-30)

Comme expression de sa reconnaissance pour la b�n�diction dont l��ternel couronne son travail en lui accordant le pain de chaque jour, Isra�l devra lui offrir chaque semaine douze pains, selon le nombre des tribus. Ces pains, qui sont comme la part de Dieu pr�lev�e sur ses aliments quotidiens, seront mang�s par les sacrificateurs, les repr�sentants de l��ternel (voir L�vitique�24.5-9).

Ces pains sont pr�sent�s � Dieu sur la table sacr�e, plac�e dans le Lieu saint, du c�t� du septentrion (Exode�26.35).

Deux coud�es de longueur, soit 96 centim�tres?; une coud�e de largeur, soit 48 centim�tres?; une coud�e et demie de hauteur, soit 72 centim�tres.

Verset 24

Cette guirlande entourait le plateau de la table.

Verset 25

Le ch�ssis, d�une main de largeur, r�unissait les quatre pieds. Il portait lui-m�me une guirlande d�or. On peut se le repr�senter soit � mi-hauteur des pieds, soit imm�diatement au-dessous du plateau de la table.

Verset 26

Il n�est point dit, comme pour l�arche, que les barres dussent rester dans les boucles. Car il n��tait pas interdit de toucher la table.

Verset 29

C��tait sur les plats, formant deux rang�es de six chacune, qu��taient d�pos�s les pains.

Les godets renfermaient l�encens qui devait accompagner les pains (L�vitique�24.7).

Les burettes ou cruches et les pat�res ou coupes �taient l� pour contenir le vin et faire les libations (Nombres�4.7).

Verset 30

Le pain de proposition, litt�ralement le pain de la face, celui qui est plac� sous le regard de Dieu. La figure ci-jointe repr�sente l�id�e que nous donne de la table la description faite dans le texte.

Verset 31

Le cand�labre (31-40)

Isra�l ne rend pas seulement gr�ces pour les biens terrestres dont Dieu le comble, mais il c�l�bre aussi en son Dieu le Dieu de la saintet� et de la v�rit� dont la lumi�re est l�embl�me. C�est l� sans doute la signification du cand�labre aux sept lampes qui �tait plac� vis-�-vis de la table, au c�t� m�ridional du Lieu saint (Exode�26.35). Le midi est le c�t� de la lumi�re. Le nombre sept indique la pl�nitude de cette lumi�re divine dont Dieu �claire Isra�l?; comparez Zacharie�4.1 et suivants et Apocalypse�1.12?; Apocalypse�1.20, o� les �glises sont repr�sent�es, sous l�image de sept chandeliers d�or, comme les d�positaires de la lumi�re divine figur�e ici par ce chandelier unique.

D�or battu?: non pas d�or massif, ce qui en e�t rendu le transport trop difficile. Nous ne connaissons pas ses dimensions. Les rabbins disent qu�il avait 1 m�tre 50 de haut et que les deux lampes extr�mes �taient �loign�es l�une de l�autre de un m�tre. Sur un pi�destal s��levait une tige unique d�o� partaient � trois reprises et comme � trois �tages diff�rents deux branches, l�une � droite, l�autre � gauche. Les six branches, ainsi que la tige principale, s��levaient � la m�me hauteur, align�es sur un plan commun et �taient chacune munie d�une lampe � leur sommet.

Verset 33

Chacune des six branches lat�rales �tait orn�e de bas en haut successivement de trois coupes en forme de fleurs d�amandier, figurant le bouton qui s�ouvre et desquelles la branche semblait sortir � trois reprises. L�amandier est l�arbre printanier par excellence, l�image, du r�veil de la vie (J�r�mie�1.11-12) l�embl�me le plus propre, par cons�quent, � figurer le lever de la lumi�re.

Quant � la tige du milieu, elle portait quatre fleurs semblables, trois aux trois endroits o� le tronc jetait � chaque fois deux branches, la quatri�me imm�diatement sous la lampe que portait cette tige.

Verset 37

L�on tournera la lumi�re� Les becs des r�servoirs � huile, d�o� sortaient les m�ches, devaient �tre tourn�s non du c�t� de la muraille, mais vers le Lieu saint et la table des pains.

Verset 38

Les cendriers?: petits vases pour recevoir ce qu�on mouchait de la lampe.

Verset 39

Un talent?: soit 49 � 50 kilogrammes. Les figures ci-jointes repr�sentent l�une le cand�labre reproduit d�apr�s le texte, l�autre le cand�labre tel qu�il figure sur l�arc de triomphe de Titus.

Informations bibliographiques
bibliography-text="Commentaire sur Exodus 25". "La Bible Annot�e de Neuch�tel". https://beta.studylight.org/commentaries/fre/neu/exodus-25.html.